vendredi 11 mai 2012

Egypte : Le débat s'impose

L’Égypte a organisé jeudi, pour la première fois de son histoire, un débat télévisé entre les deux principaux candidats à l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai. Diffusé sur deux chaînes privées (ONTV et Dream) à partir de 20 heures (heure de Paris), le débat a opposé l’ancien chef de la Ligue arabe et ex-ministre des Affaires étrangères, Amr Moussa, à Abdel Moneim Abul Futuh, un islamiste modéré et ancien dirigeant des Frères musulmans. Les sondages donnent à ces deux candidats une longueur d’avance sur leurs 11 concurrents. Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de l’ancien président Hosni Moubarak renversé en février 2011, arriverait en troisième position.

Les échanges entre les deux hommes ont parfois été vifs : "Vous avez travaillé pour le compte d’un groupe, les Frères musulmans, pas pour l’Égypte en tant que nation", a lancé Amr Moussa à Abul Futuh, qui a quitté sa formation il y a un an. L’ancien dirigeant des Frères a pour sa part mis l’accent à plusieurs reprises sur les liens entre Moussa et le régime de Moubarak : "Quand vous êtes vous-même une partie du problème, vous ne pouvez pas fournir la solution", a accusé Abul Futuh.

L’armée, qui dirige le pays depuis la chute du raïs, a promis de rendre le pouvoir à la fin du mois de juin au nouveau président, à l’issue de ce scrutin d’une ouverture inédite en Égypte après des décennies d’élections-plébiscites largement boudées par les électeurs faute d’enjeu réel. Majoritaires au Parlement, les Frères musulmans seront représentés par Mohammed Morsi, le chef de leur formation politique, le Parti de la justice et de la liberté (PLJ). Des violences ont éclaté la semaine dernière au Caire après plusieurs journées de contestation menée par les partisans d’un autre candidat invalidé, le dirigeant salafiste Hazem Abu Ismaïl.

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