L’Égypte a organisé jeudi, pour la première fois de son histoire, un
débat télévisé entre les deux principaux candidats à l’élection
présidentielle, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai. Diffusé
sur deux chaînes privées (ONTV et Dream) à partir de 20 heures (heure
de Paris), le débat a opposé l’ancien chef de la Ligue arabe et
ex-ministre des Affaires étrangères, Amr Moussa, à Abdel Moneim Abul
Futuh, un islamiste modéré et ancien dirigeant des Frères musulmans.
Les sondages donnent à ces deux candidats une longueur d’avance sur
leurs 11 concurrents. Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de
l’ancien président Hosni Moubarak renversé en février 2011, arriverait
en troisième position.
Les échanges entre les deux hommes ont parfois été vifs : "Vous avez
travaillé pour le compte d’un groupe, les Frères musulmans, pas pour
l’Égypte en tant que nation", a lancé Amr Moussa à Abul Futuh, qui a
quitté sa formation il y a un an. L’ancien dirigeant des Frères a pour
sa part mis l’accent à plusieurs reprises sur les liens entre Moussa et
le régime de Moubarak : "Quand vous êtes vous-même une partie du
problème, vous ne pouvez pas fournir la solution", a accusé Abul
Futuh.
L’armée, qui dirige le pays depuis la chute du raïs, a promis de rendre
le pouvoir à la fin du mois de juin au nouveau président, à l’issue de
ce scrutin d’une ouverture inédite en Égypte après des décennies
d’élections-plébiscites largement boudées par les électeurs faute
d’enjeu réel. Majoritaires au Parlement, les Frères musulmans seront
représentés par Mohammed Morsi, le chef de leur formation politique, le
Parti de la justice et de la liberté (PLJ). Des violences ont éclaté la
semaine dernière au Caire après plusieurs journées de contestation menée
par les partisans d’un autre candidat invalidé, le dirigeant salafiste
Hazem Abu Ismaïl.
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