mercredi 28 septembre 2016

Irak: Au moins 17 morts dans des attentats à la bombe de Daesh à Bagdad

Les forces de sécurité irakiennes quadrillent les lieux d'une attaque à la bombe, à Bagdad, le 27 septembre 2016 (Afp)

Au moins 17 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées mardi dans des attentats à la bombe revendiqués par Daesh ayant visé plusieurs quartiers chiites de Bagdad, selon des sources médicales et de sécurité.
Daesh a revendiqué des attaques à la bombe dans le quartier al-Jadida, dans l'est de la capitale, et dans celui de Bayaa, dans le sud la ville, précisant qu'elles avaient été menées par des kamikazes portant des ceintures explosives.
L'attentat à al-Jadida a fait au moins huit morts et 29 blessés, selon des responsables. Certains ont fait état d'un attentat suicide mené par un kamikaze alors que d'autres parlaient de l'explosion d'une bombe au bord d'une route. La confusion qui règne après ce genre d'attaque donne souvent lieu à des versions contradictoires.
Dans une attaque distincte, un kamikaze s'est fait exploser dans le quartier de Bayaa, dans le sud de Bagdad, faisant au moins 9 morts et 30 blessés, ont rapporté des responsables.
Le groupe ultraradical a notamment revendiqué ces derniers jours une série d'attentats à Bagdad et dans la ville de Tikrit, au nord de la capitale irakienne ayant fait au moins 18 morts.
Avec l'aide de la coalition internationale antijihadistes menée par Washington, les forces armées irakiennes ont regagné beaucoup du terrain perdu face à l'organisation terroriste en 2014 et cherchent désormais à reprendre Mossoul (nord), deuxième ville d'Irak et principal bastion des jihadistes.
Malgré ses revers, le groupe jihadiste a continué à commettre des attentats sanglants visant notamment la communauté chiite, majoritaire en Irak, qu'il considère comme hérétique.

Israël : Shimon Peres est mort

L'ancien président israélien Shimon Peres est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 93 ans des suites d'un accident vasculaire cérébral, a indiqué à l'AFP son médecin personnel Rafi Walden.
"Oui, en effet", a répondu Rafi Walden, également gendre de M. Peres, joint au téléphone par l'AFP. Il s'est éteint dans son sommeil "à 03H00 du matin" (00H00 GMT), a-t-il dit.
M. Peres a succombé entouré des membres de sa famille, a indiqué un proche sous le couvert de l'anonymat. Ses proches devaient faire une déclaration à la presse vers 07H00 (04H00 GMT) à l'hôpital Tel-Hashomer de Ramat Gan, proche de Tel-Aviv, où il avait été admis il y a deux semaines.
Avec Shimon Peres disparaît une figure historique, dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l'Etat d'Israël et l'un des principaux artisans des accords d'Oslo qui ont jeté les bases d'une autonomie palestinienne dans les années 1990.
M. Peres était le seul encore vivant des trois hommes à avoir été distingués du Nobel de la paix en 1994 "pour leurs efforts en faveur de la paix au Moyen-Orient", après la disparition de l'Israélien Yitzhak Rabin et du Palestinien Yasser Arafat.
M. Peres avait été victime le 13 septembre d'un accident vasculaire cérébral (AVC) majeur accompagné d'une hémorragie interne. Il avait alors été placé sous respirateur et sédatifs en soins intensifs à l'hôpital Tel-Hashomer.
Ses médecins avaient immédiatement présenté son état comme critique, mais avaient ensuite évoqué une stabilisation puis une petite amélioration.
Ils avaient dit leur intention de diminuer l'assistance respiratoire et la sédation pour évaluer sa réaction.
Mais son état s'était dégradé depuis lundi, a dit à l'AFP une source dans son entourage sous le couvert de l'anonymat.
"Le président est entre la vie et la mort", reconnaissait-elle mardi.
Ses enfants et petits-enfants ont été appelés à l'hôpital, a-t-elle dit.
Des dizaines de journalistes se sont installés dans le hall de Tel-Hashomer, tendant leurs câbles de transmission, alors que déambulaient des patients en pyjama, curieux ou indifférents à cette agitation.
Depuis son hospitalisation, le pape François, les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine, les Clinton et Donald Trump avaient envoyé des messages de soutien.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lui avait souhaité "un prompt et complet rétablissement", ajoutant que M. Peres avait été "infatigable dans sa quête de la paix entre les Israéliens et les Palestiniens".
Barack Obama, rencontrant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la semaine passée à New Yoavait, avait adressé ses pensées à M. Peres, "un grand ami, un héros et un géant de l'histoire d'Israël".
Les responsables israéliens ont défilé depuis deux semaines à l'hôpital: M. Netanyahu ou le président Reuven Rivlin il y a deux semaines, le chef de l'opposition travailliste Isaac Herzog ou le ministre ultra-orthodoxe de l'Intérieur Arye Deri mardi.
Premier ministre à deux reprises, entre 1984 et 1986 et en 1995-1996, puis président de 2007 à 2014, M. Peres avait occupé pendant plus de 50 ans de vie publique de nombreux postes à responsabilité: Défense, Affaires étrangères, Finances...
Entré en politique à 25 ans grâce à David Ben Gourion, fondateur d'Israël, M. Peres était aussi considéré comme le père du programme nucléaire israélien.
Malgré les accords d'Oslo et malgré la conversion à la paix de l'ancien faucon travailliste, les Palestiniens ont une vision bien plus noire de celui qui a cautionné les premières colonies juives de Cisjordanie occupée et qui était Premier ministre quand l'aviation israélienne a bombardé le village libanais de Cana, tuant 106 civils en avril 1996.

Syrie : L'armée de Bashar avance dans Alep

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti mardi que les installations médicales dans l'est d'Alep étaient au bord d'« une destruction totale ». (Afp)


L'armée de Bashar a pris mardi le contrôle d'un quartier rebelle du centre d'Alep après plusieurs jours d'intenses bombardements aériens ayant fait de nombreux morts et provoqué l'indignation des pays occidentaux. Des soldats du régime ont pénétré à la mi-journée dans le quartier Farafira, situé en bordure de la vieille ville à proximité de l'imposante citadelle qui domine la deuxième agglomération de Syrie. Une source militaire à Damas a précisé que l'armée du boucher de Damas en avait « repris complètement le contrôle » après « avoir neutralisé plusieurs terroristes », le terme utilisé par le régime pour désigner tous ceux qui combattent le régime, djihadistes ou rebelles.
Cette avancée a été confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui a toutefois précisé qu'elle se résumait à la reprise de « quelques bâtiments » dans le « petit quartier de Farafira ». Ce secteur est situé sur « la ligne de front » qui sépare depuis 2012 les quartiers tenus par le gouvernement à l'ouest et ceux contrôlés par les rebelles à l'est.
C'est pour reconquérir l'ensemble d'Alep que le régime de Bashar el-Assad a lancé jeudi soir une vaste offensive avec le soutien actif de son allié russe. Cette opération comprend « un volet aérien et un volet terrestre avec utilisation de l'artillerie », a précisé le responsable militaire. Les aviations syrienne et russe ont multiplié les raids sur les quartiers rebelles, tuant au moins 150 personnes, pour la plupart des civils, selon l'OSDH, et provoquant d'énormes destructions.
Mardi, le nombre de frappes a d'abord été nettement plus faible que les jours précédents avant de reprendre dans l'après-midi, selon le correspondant de l'AFP. Elles ont fait au moins 11 morts, a rapporté l'OSDH. Parmi ces victimes figurait une fillette de cinq ans environ, dont le corps a été découvert coincé dans les décombres d'un immeuble, a constaté le correspondant. Lorsque les sauveteurs ont réussi à le dégager, son père s'est effondré, a pris la dépouille et a refusé de la rendre en répétant : « Elle est juste en train de dormir, elle est juste en train de dormir. » À ses côtés, un homme regardait les ruines d'un air hébété. Il vivait au deuxième étage et ne sait pas ce qu'est devenue sa famille.
Les pays occidentaux ont continué mardi à dénoncer avec force l'offensive lancée après l'échec de la trêve des combats initiée par Moscou et Washington, qui n'a finalement duré qu'une semaine. « Les effroyables attaques sur Alep sont moralement totalement inacceptables et une violation flagrante du droit international », a déclaré le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en marge d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE à Bratislava. La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part regretté « l'énorme pas en arrière de ces derniers jours » avec la violence « très, très brutale » qui est « clairement dirigée contre la population civile » à Alep. « C'est clairement au régime Assad et à la Russie de prendre une initiative pour redonner une chance au cessez-le-feu et à l'aide humanitaire », a-t-elle ajouté.
Moscou avait vivement critiqué lundi le « ton et la rhétorique inadmissibles » des Occidentaux. Ces derniers ont notamment lancé des accusations de « crimes de guerre » à l'encontre de la Russie en raison de l'utilisation présumée à Alep d'armes sophistiquées, normalement destinées à viser des cibles militaires, contre des zones densément peuplées, comme des bombes antibunker, incendiaires et à fragmentation.
Cette offensive a encore aggravé les conditions de vie des quelque 250 000 habitants qui sont totalement assiégés dans les quartiers rebelles d'Alep. Ils ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et sont privés d'eau depuis samedi. Les hôpitaux de campagne sont débordés en raison du grand nombre de blessés et manquent cruellement de médicaments et de réserves de sang. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti mardi que les installations médicales dans l'est d'Alep étaient au bord d'« une destruction totale ». Elle a appelé « à l'établissement immédiat de couloirs humanitaires pour évacuer les malades et les blessés ».

(27-09-2016)

mardi 27 septembre 2016

Arabie Saoudite : Une pétition contre la tutelle des femmes (Assawra)

Nassima al-Sadah est une activiste dans la province Orientale. (Afp)

Ils veulent faire changer les choses. Des milliers de Saoudiens ont signé une pétition appelant à l'abolition du système de tutelle dans le royaume ultraconservateur où les femmes ont besoin de l'autorisation d'un tuteur pour travailler, étudier ou voyager, selon des militants. La pétition, qui s'adresse au roi Salmane au pouvoir depuis vingt mois, a recueilli au moins 14 700 signatures, a indiqué mardi à l'AFP l'activiste Aziza Youssef. Les promoteurs de cette initiative réclament que les 10 millions de femmes du royaume soient traitées comme « des citoyens à part entière » et que soit fixé « un âge pour la majorité des femmes à partir duquel elles sont adultes et responsables de leurs propres actes », a-t-elle ajouté.
Cette universitaire à la retraite a indiqué que la pétition serait transmise par e-mail au cabinet royal après avoir tenté en vain lundi de la remettre directement au cabinet. En Arabie saoudite, pays du Golfe qui applique strictement la loi islamique, les femmes ont besoin de l'autorisation d'un tuteur pour « travailler, voyager, se faire soigner, se doter d'une carte d'identité ou d'un passeport » ou encore se marier, rappellent les signataires. Le royaume est aussi le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire.
Le tuteur est en principe le père ou le mari, mais il peut être aussi entre autres un frère, un fils ou un neveu. Des activistes relèvent que même une ex-prisonnière doit être remise à un tuteur lors de sa libération, ce qui signifie qu'une détenue peut être maintenue en prison si son tuteur refuse de l'accueillir. « Nous souffrons de ce système de tutelle », a déclaré Nassima al-Sadah, une activiste dans la province Orientale. La campagne a été lancée il y a deux mois sur Twitter sous un hashtag en langue arabe, appelant à l'abolition de la tutelle. « L'élan s'est particulièrement accéléré après la création du hashtag » et la publication d'un rapport de Human Rights Watch (HRW), a expliqué Aziza Youssef.
« Le système de tutelle masculine en Arabie saoudite reste l'entrave la plus importante aux droits des femmes dans le pays, malgré les réformes limitées de la dernière décennie », a prévenu l'organisation de défense des droits de l'homme. « Assez d'humiliation [...], je veux ma liberté », écrit une internaute dans un tweet. Des militantes notent qu'obtenir l'autorisation d'un tuteur éclairé ne pose pas de problème, mais la difficulté, c'est qu'il est tenu de donner son accord par écrit. « C'est une directive du gouvernement », en vigueur depuis une trentaine d'années, a déploré Nassima al-Sadah.
Pour des activistes, mettre fin au système de tutelle aidera les Saoudiennes à travailler au moment où le royaume cherche à renforcer l'emploi des femmes. « Cela ne peut pas se faire avec la moitié de la population paralysée », selon Aziza Youssef. En avril, le vice-prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a annoncé un ambitieux plan, appelé « Vision 2030 », pour diversifier l'économie et réduire la dépendance du pétrole.
En vertu du programme de transformation nationale qui fixe des objectifs pour la mise en oeuvre de « Vision 2030 », la part des femmes sur le marché de l'emploi devrait passer de 23 % à 28 % en 2020. Le taux de chômage des femmes saoudiennes s'est encore aggravé l'an dernier à 33,8 %, selon des statistiques citées par la firme Jadwa Investment. En mars 2014, une initiative similaire avait été lancée par des militantes saoudiennes. Elles avaient appelé dans une pétition le Majlis Al-Choura, un Conseil consultatif, à agir pour promulguer un code de statut personnel et prévenir le mariage des mineures, la répudiation et le harcèlement sexuel.


(27-09-2016 - Assawra)

Syrie : "Si crimes de guerre il y a, ils sont perpétrés des deux côtés" (L'archevêque d'Alep)

Comment vivez-vous actuellement à Alep ?
Nous arrivons à nous ravitailler, grâce aux organisations humanitaires, par exemple l'Unicef. Mais nous n'avons pas d'électricité, l'eau est souvent coupée, le travail devient impossible. Il n'y a plus d'emplois. Nous sommes terrorisés par ce qui se passe. La situation n'a jamais été aussi préoccupante. Ce que nous espérions avec la dernière trêve malheureusement n'a pas eu lieu. Qu'allons-nous devenir ? Depuis cinq ans nous vivons sous les bombes. Notre ville, naguère, était prospère, hyperactive, cosmopolite ; tout le monde pouvait y vivre ensemble, main dans la main. Et maintenant ?  Tout cela est réduit à néant. On dirait qu'Alep subit le même sort qu'Hiroshima ou Nagasaki. Allons-nous pouvoir un jour reconstruire tout cela ? Nous sommes terrassés, mais nous gardons espoir.

Partagez-vous les condamnations devant l'ONU des représentants français, américains et anglais dénonçant les bombardements russes et syriens comme « crimes de guerre » ?
Avant d'incriminer, il faut vérifier. Beaucoup d'informations arrivent de façon faussée. Je vois toutes ces violences, toutes ces batailles, mais je ne sais pas quelle conclusion en tirer… Si crimes de guerre il y a, ils sont perpétrés des deux côtés. Toute guerre est un crime. Je condamne la guerre d'où qu'elle vienne. Je vous dis cela en toute bonne foi. Je ne me couvre pas les yeux, je n'ai pas peur que l'on m'arrête. Je demande qu'une seule chose : que toutes les parties s'assoient autour d'une table, et on trouvera une solution. Mais si certains refusent le dialogue, qu'ils sortent ! Pour vivre ensemble, il faut d'abord respecter l'autre. Ce pays appartient à tous les Syriens. Personne ne peut prétendre à un droit exclusif sur cette terre. Arrêtons cette folie ! Que cherchez-vous ? Vous voulez détruire ce pays et vous le partager comme des loups ? C'est une guerre pleine de sang, d'argent, de corruption, de mensonges. Arrêtez de jouer en dessous de la table ! Laissez-nous tranquilles ! Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? Je parle en homme d'Église, avec sa conscience et son cœur. Chaque jour qui passe, je souffre comme si je perdais un frère ou une sœur.

Quand nous nous étions vus à Paris il y a quelques mois vous imploriez les chrétiens de ne pas fuir Alep.  Est-ce toujours votre état d'esprit ?
Oui, et plus que jamais, car, sans prétention, je pense que notre société a besoin des chrétiens parce qu'ils œuvrent pour la convivialité, l'acceptation de l'autre, la gratuité. Ici, les chrétiens ont souvent été à l'avant-garde, en médecine, en sciences et en urbanisme, notamment. La Syrie, qui a vu naître le christianisme et des centaines de millions de chrétiens qui ont contribué à son édification, est ma terre autant que celle des autres. Nous devons rester ici parce que nous y sommes enracinés, autant religieusement que socialement. En moins de deux ans, nous avons restauré 250 maisons pour que leurs habitants restent, nous avons fourni des prêts gratuits à 70 jeunes, nous avons proposé des bourses d'études pour 1 200 élèves, nous avons créé un centre de formation aux métiers du bâtiment, un centre de promotion pour les femmes, une coopérative alimentaire… Nous avons lancé un mouvement qui s'appelle Bâtir pour rester. Nous attendons avec impatience la paix, qui sera le salut de tout le monde. Le 6 octobre, nous rassemblerons plus de mille enfants chrétiens et musulmans de sept à douze ans pour prier ensemble pour la réconciliation et la paix.

Propos recueillis par Jérôme Cordelier

lundi 26 septembre 2016

Israël/Palestine : Jérusalem, capitale indivisible d'Israël selon Trump

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu repart après sa rencontre avec Donald Trump, le 25 septembre 2016 à New York (Afp)

Une présidence Trump reconnaîtra Jérusalem comme capitale indivisible de l'Etat d'Israël, a déclaré dimanche le candidat républicain à la Maison Blanche, lors d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à New York, selon sa campagne.
Cette rencontre privée de plus d'une heure s'est tenue chez Trump, dans la tour Trump à New York, a précisé sa campagne, et a permis d'aborder "de nombreux sujets importants pour les deux pays".
"M. Trump a reconnu que Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif depuis plus de 3.000 ans, et que les Etats-Unis, sous une administration Trump, accepteront finalement le mandat de longue date du Congrès de reconnaître Jérusalem comme la capitale indivisible de l'Etat d'Israël", a précisé la campagne du candidat républicain dans un communiqué.
Jérusalem est au coeur du conflit israélo-palestinien. Israël a annexé la partie palestinienne de la ville et a proclamé tout Jérusalem comme sa capitale indivisible. L'ONU a condamné cette annexion et les Palestiniens veulent faire eux de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat.
Le communiqué de la campagne Trump précise qu'il a aussi discuté avec Netanyahu de "l'aide militaire, de la sécurité et de la stabilité régionale".
Trump "a reconnu Israël comme un partenaire essentiel des Etats-Unis dans la guerre mondiale contre le terrorisme islamiste radical. Ils ont discuté longuement de l'accord nucléaire avec l'Iran, de la bataille contre (le groupe) Etat islamique, et de nombreuses autres questions de sécurité régionale".
Les deux hommes ont également discuté de "l'expérience réussie d'Israël d'une barrière de sécurité qui a aidé à sécuriser ses frontières".
"M. Trump a reconnu qu'Israël et ses citoyens ont souffert beaucoup trop longtemps sur les lignes de front du terrorisme islamique. Il s'est dit d'accord avec le Premier ministre Netanyahu que le peuple israélien veut une paix juste et durable avec ses voisins, mais que cette paix ne viendra que lorsque les Palestiniens renonceront à la haine et la violence et accepteront l'Etat d'Israël comme un Etat juif", ajoute aussi le communiqué.
Benjamin Netanyahu a de son côté remercié Donald Trump pour "son amitié et son soutien à Israël", selon un communiqué de son bureau, qui précise que les deux hommes se sont vus plus d'une heure et ont évoqué "les sujets concernant la sécurité d'Israël et ses efforts pour arriver à la paix et à la stabilité".
Netanyahu devait également rencontrer dimanche la candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton. Il s'était rendu à New York pour participer à l'Assemblée générale des Nations unies.

(25-09-2016)

Jordanie: L'écrivain Nahed Hattar assassiné devant un tribunal

Des policiers à l'endroit où un écrivain controversé, Nahed Hattar, a été assassiné le 25 septembre 2016 devant un tribunal d'Amman (Afp)

Un écrivain jordanien controversé, Nahed Hattar, a été tué par balles dimanche devant un tribunal d'Amman où il était jugé pour avoir publié une caricature considérée comme offensante envers de l'islam, un assassinat qualifié de "crime odieux" par le gouvernement.
Selon une source des services de sécurité, l'assassin est un habitant d'Amman de 49 ans. Il a tiré trois balles sur Hattar au moment où ce dernier montait l'escalier du tribunal à Abdali (centre d'Amman), où il devait comparaître devant les juges.
Touché à la tête, Hattar, 56 ans, est décédé à son arrivée à l'hôpital, selon la même source.
Selon des témoins, l'assassin présumé, un homme barbu, portait une thobe (tunique traditionnelle) de couleur grise. Il a tiré sur la victime avant de se rendre aux policiers présents devant le tribunal.
Le chroniqueur chrétien avait été arrêté le 13 août après avoir partagé sur son compte Facebook une caricature montrant un jihadiste barbu sur un lit au paradis entouré de deux femmes s'adressant à Dieu comme un simple serviteur. Il lui demandait d'apporter un verre de vin, des noix de cajou et l'ordonnant d'emmener quelqu'un pour nettoyer la chambre, avant de lui faire remarquer qu'il devait frapper à la porte avant d'entrer.
La caricature avait pour titre: "Dieu des Dawaech", en allusion aux jihadistes de Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique).
Hattar a été accusé par les autorités d'"incitation aux dissensions confessionnelles" et d'"insulte" à l'égard de l'islam qui interdit toute représentation de Dieu.
Hattar, un opposant de gauche connu aussi pour son soutien au régime syrien de Bachar al-Assad, avait été libéré début septembre sous caution et le procureur général jordanien avait imposé un black-out sur cette affaire.
Après avoir provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, l'écrivain avait supprimé la caricature, dont il n'est pas l'auteur, de son compte.
Hattar avait expliqué sur sa page Facebook que la caricature se moquait des "terroristes et de la manière dont ils imaginent Dieu et le paradis, et qu'elle ne porte en aucun cas atteinte à Dieu".
Le Premier ministre, Hani al-Malki avait ordonné au ministre de l'Intérieur Salam Hammad, de convoquer l'écrivain et d'engager des procédures judiciaires à son encontre après la publication de cette caricature.
Selon un proche de la victime, la famille compte refuser la dépouille de Nahed Hattar, exigeant au préalable que la lumière soit faite sur son assassinat.
Le gouvernement jordanien a dénoncé un "crime odieux" promettant de poursuivre et juger l'assassin.
"La loi sera appliquée fermement sur celui qui a commis ce crime et le gouvernement frappera avec une main de fer toute personne qui osera profiter de ce crime pour répandre un discours de la haine", a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Information Mohamad Momani.
Les Frères musulmans, la première force d'opposition en Jordanie, et Dar al-Ifta, la plus haute autorité religieuse du pays, ont condamné l'assassinat de Hattar.
"La religion musulmane est innocente de ce crime odieux", a indiqué Dar al-Ifta dans un communiqué, appelant les Jordaniens à l'unité et à combattre "le terrorisme et la sédition".
Son assassinat est intervenu quelques jours après la tenue dans le royaume d'élections législatives, marquées par le retour au Parlement des Frères musulmans.
La Jordanie est membre actif de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, qui combat le groupe EI en Irak et en Syrie.
Le royaume qui craint depuis plusieurs années une contagion de la menace jihadiste sur son territoire, a été le théâtre cet été de deux attentats, l'un contre les services de renseignement (5 morts) et l'autre, revendiqué par Daesh, contre les gardes-frontières (7 morts).

(25-09-2016)

Irak: Douze personnes tuées dans deux attaques

Des soldats pro-gouvernementaux après une attaque menée par le groupe EI le 12 mai 2016 à Tikrit (Afp)

Douze personnes ont été tuées samedi dans deux attaques commises dans la ville irakienne de Tikrit, au nord de Bagdad, reprise l'année dernière aux jihadistes du groupe Daesh qui s'est auto-proclamé Etat islamique (EI), ont indiqué des policiers irakiens.
Dans la première attaque, des hommes armés ont tiré sur des personnes à un checkpoint dans la partie ouest de la ville tuant quatre personnes.
Ils ont poursuivi leur périple meurtrier vers le nord et fait exploser un véhicule bourré d'explosifs à un autre checkpoint, causant la mort de huit personnes, ont indiqué deux responsables de la police.
Au moins 23 personnes ont également été blessées dans ces attaques, selon les mêmes sources.
Tikrit, ville majoritairement sunnite située à 160 kilomètres au nord de Bagdad, avait été conquise par les extrémistes de Daesh en juin 2014. Elle a été reprise le 31 mars 2015 par les forces progouvernementales irakiennes dans leur campagne pour regagner les territoires conquis par les jihadistes.

(24-09-2016)

Syrie : Déluge de feu sur la partie rebelle d'Alep

Alep, le 23 septembre. Malgré les risques, le photographe indépendant Ameer Alhabi est resté à Alep, sa ville, depuis le début du conflit. « Je crois que la guerre en Syrie ne se terminera jamais. […] Mon but, c’est de montrer au monde extérieur toutes les souffrances qu’endurent les Syriens », écrivait-il sur le blog de l'AFP le 28 avril. (Afp) 

Un déluge de feu s'abat depuis vendredi sur les quartiers d'Alep tenus par les rebelles. Selon l'OSDH, une ONG basée à Londres, au moins 25 civils ont été tués samedi dans des raids aériens au deuxième jour de cette offensive du régime. Parmi les victimes figurent sept personnes tuées alors qu'elles faisaient la queue pour acheter du yaourt dans un marché du quartier de Boustane al-Qasr, d'après l'OSDH. « Le régime frappe durement cette zone parce qu'il veut pousser les gens à partir pour les secteurs d'Alep tenus par le gouvernement », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Vendredi, au moins 47 civils dont sept enfants avaient été tués dans des bombardements d'une intensité inouïe, selon l'ONG. L'OSDH a également fait état de combats entre forces rebelles et gouvernementales dans un secteur autour des quartiers d'Amiriya et de Cheikh Saïd, dans le sud d'Alep. Le correspondant de l'AFP dans les zones rebelles, situées dans l'est de l'ancienne capitale économique syrienne, a constaté des destructions massives, notamment dans les quartiers d'Al-Kalasseh et Boustan al-Qasr, dont certaines rues ont quasiment disparu en raison de l'effondrement des bâtiments.
Les « Casques blancs », les secouristes en zone rebelle, étaient totalement dépassés par l'ampleur des bombardements. Ils ont indiqué qu'il ne leur restait désormais que deux camions de pompiers pour l'ensemble des quartiers rebelles. Selon Le Monde, ces « Casques blancs » volontaires, qui secourent les victimes des bombardements, sont devenus une cible privilégiée du régime. Les ambulances rencontrent en outre de plus en plus de difficultés pour circuler en raison notamment du manque de lumière – dû aux coupures de courant –, et de carburant, ainsi que du volume de gravats dans les rues qui rendent inaccessibles certains secteurs.
Dans la nuit, des habitants et des militants ont décrit l'utilisation d'un nouveau type de roquettes qui secoue le sol comme un tremblement de terre et assez puissant pour qu'un immeuble de plusieurs étages s'écroule comme un château de cartes. L'explosion, qui provoque d'énormes cratères, d'environ cinq mètres par cinq, détruit également le sous-sol du bâtiment, où les habitants trouvent habituellement refuge.
Malgré une série de rencontres cette semaine à New York entre Américains et Russes, qui soutiennent des camps opposés, la diplomatie est dans l'impasse, incapable d'arrêter ce conflit qui a déjà fait plus de 300 000 morts et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

(24-09-2016)

Tunisie : Nidaa Tounes, le parti du président se déchire (Benoît Delmas)

Un restaurant prisé des expatriés et des politiques tunisiens. La conversation roule sur la vie du parti. La lassitude le dispute au sentiment de « gâchis ». Coup de blues pour les élus Nidaa. La génération triomphante de 2014 est devenue désabusée en 2016. En effet, la vie quotidienne de Nidaa Tounes a tout d'une série télévisée. Les rebondissements y sont légion, pimentent les flash infos et l'action ne cède jamais le terrain à la réflexion.
Depuis octobre 2015, le parti arrivé en tête aux législatives de 2014 (85 élus sur les 217 que compte l'Assemblée) vit une crise existentielle doublée d'une guerre de tranchées pour le contrôle de l'appareil. Crise politique car celui qui incarnait sa ligne, BCE, est désormais président de la République. Guérilla interminable car quelques caciques veulent régenter la boutique dans l'espoir d'être le candidat à la prochaine présidentielle en 2019. Voire une élection anticipée, qu'elle soit législative ou autre. Les militants, eux, se lamentent, déçus par l'alliance nouée avec les islamistes d'Ennahda, leur ennemi juré.
De la machine électorale politiquement pilotée par BCE, il ne reste qu'une direction politique divisée, une absence de cap politique clair et un combat d'égos permanent. Nidaa Tounes a déçu ses électeurs et alimente un peu plus le désarroi des citoyens à l'égard de la politique. Le bloc parlementaire a fondu comme neige au soleil : de 85 députés, Nidaa n'en compte aujourd'hui que 65, laissant les islamistes d'Ennahda les devancer avec 69 élus. Dernier départ en date : le député Ben Salem a claqué le strapontin du bloc parlementaire cette semaine.
Dimanche 18 septembre, le comité politique de Nidaa Tounes a décidé de se choisir pour président Youssef Chahed, l'actuel chef du gouvernement. Vingt-quatre heures plus tard, dix députés de Nidaa menaçaient de démissionner. Et évoquaient un complot fomenté par Hafedh Caïd Essebsi (HCE), le fils du président de la République. Il y serait question de faire main basse sur la machine Nidaa pour préparer une candidature de HCE. Tout ce tohu-bohu fait le bonheur des réseaux sociaux, alors que les problèmes s'accumulent pour la Tunisie. Départ possible du pétrolier britannique Pétrofac, épuisé par des grèves qui paralysent le site gazier de l'île de Kerkennah, extractions des phosphates au plus bas, chômage en hausse (15,6 % au niveau national, plus de 30 % dans certaines régions), colère dans la ville de Fernana après l'immolation d'un cafetier…
Une situation qui contraste sérieusement avec le statut social de la Tunisie au niveau international. Cette énième bisbille au sommet du parti intervenait alors que BCE s'envolait pour l'ONU à New York. Il y rencontrait John Kerry et Barack Obama. À deux mois de la conférence internationale pour l'investissement qui réunira le gotha mondial (présidents, ministres, investisseurs) à Tunis, la situation locale diffère de l'image répercutée à l'international. On y loue la « success-story tunisienne », selon l'expression de l'ancien président de la République Moncef Marzouki, alors que sur « zone », selon l'expression des militaires, la situation sociale s'aggrave.
Le tout nouveau chef du gouvernement se voit reprocher de se mêler des affaires internes du parti alors que sa mission à la Kasbah devrait l'accaparer 24 heures sur 24. Le report des élections municipales devient source d'inquiétudes pour les bailleurs de fonds. Prévues pour 2015 puis 2016, elles risquent d'être décalées à fin 2017 voire 2018 si les parlementaires ne votent pas les textes de loi nécessaires. De nombreux partis préfèrent ce report. Et font volontairement traîner le vote à l'ARP. Par peur d'un revers électoral ou par impréparation (listes, programmes, militants). Depuis la révolution de 2011, les mairies sont le seul pouvoir qui n'a pas été soumis à élections.
Des délégations spéciales gèrent dans l'attente d'un choix des électeurs. Une situation qui gangrène le pays. L'espace public est en proie à une saleté de plus en plus inquiétante. Si Youssef Chahed, ancien ministre des Affaires locales, avait procédé à la création du tissu municipal (un Tunisien sur trois ne relevait pas d'une mairie), il lui reste à mettre toute sa nouvelle autorité dans la balance afin que ce scrutin déterminant pour le développement du pays ait enfin lieu. La Tunisie vit une contradiction : célébrée par le Nobel, les démocraties, les grandes institutions, elle se débat au quotidien avec le quotidien. Les fins de mois commencent de plus en plus tôt pour les ménages. « Et on ne transige pas avec le quotidien », écrivait l'intellectuel Youssef Seddik.

(23-09-2016 - Benoît Delmas)

Syrie: Bombardements intenses sur Alep après l'annonce d'une offensive de l'armée de Bashar

Un sauveteur syrien parcourt les ruines des bâtiments après des bombardements intenses sur les quartiers rebelles d'Alep, le 23 septembre 2016 (Afp)

Des appareils syriens et russes ont bombardé intensivement la partie rebelle d'Alep après l'annonce par l'armée d'une offensive pour reprendre ces quartiers qui échappent au contrôle du régime depuis 2012, a indiqué vendredi l'Observatoire des syrien des droits de l'Homme.
"Nous avons commencé des opérations de reconnaissance et de bombardements aériens et d'artillerie", a affirmé une source militaire de haut niveau. "Elles peuvent se poursuivre pendant des heures ou des jours avant de commencer l'opération terrestre, dont le timing dépendra du résultat des frappes et de la situation sur le terrain".
"Nous avons frappé dès hier (ndlr: jeudi) les quartiers généraux des commandements des terroristes", a précisé cette source. Le régime syrien désigne comme "terroriste" tous ceux qui ont pris les armes contre lui, qu'il s'agisse de rebelles ou de jihadistes.
"Les troupes au sol n'ont pas encore avancé sur le terrain", a par ailleurs affirmé à l'AFP un officier syrien à Alep, un front important dans la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans.
Selon l'OSDH, au moins une trentaine de raids ont eu lieu dans la nuit et vendredi matin et ont tué au moins trois personnes dans un des quartiers rebelles de la ville divisée.
"Nous pouvons confirmer que trois civils ont été tués et des dizaines blessés dans le quartier de Fardous mais le bilan risque de s'alourdir car des gens se trouvent toujours sous les décombres", a déclaré le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.
"Les Syriens lâchent des barils d'explosifs et les avions russes effectuent des frappes", a-t-il précisé.
Selon un journaliste de l'AFP dans la partie rebelle d'Alep, les bombardements -à l'artillerie, par des hélicoptères et par des avions- se succèdent sans discontinuer et les services de secours sont totalement impuissants face au déluge de feu.
Il a indiqué n'avoir jamais vu autant de destruction après des frappes et a décrit des immeubles entièrement rasés et des habitants coincés sous les décombres sans pouvoir être secourus.
Deux centres des "Casques blancs" (la Défense civile de l'opposition syrienne) ont été endommagés dans les bombardements, a-t-il précisé.
Ces frappes sont intervenues après l'annonce tard jeudi par l'armée syrienne du début d'une offensive dans le secteur oriental de la ville d'Alep, que le régime assiège quasiment en continu depuis deux mois.
L'armée a notamment demandé aux habitants de "s'éloigner des positions" des groupes rebelles et assuré que les civils qui voudraient quitter les quartiers rebelles pour rejoindre le secteur gouvernemental de la ville ne seraient pas arrêtés.
"Ce qui se passe, c'est qu'Alep est attaquée et que tout le monde a repris les armes", a indiqué jeudi à New York l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.
La guerre qui déchire ce pays depuis 2011 a fait plus de 300.000 morts et provoqué la pire crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.
Une trêve des combats initiée par Moscou et Washington a pris fin lundi en Syrie, chaque partie s'accusant mutuellement de l'avoir rompue. Elle n'a pas permis la livraison d'aide humanitaire dans la partie d'Alep assiégée par le régime de Bashar al-Assad.
Malgré des échanges acrimonieux ces derniers jours entre Russes et Américains, qui soutiennent des camps opposés dans le conflit syrien, les chefs de la diplomatie de ces deux pays se retrouvent vendredi à New York pour de nouvelles discussions sur un rétablissement de la trêve.


(23-09-2016)

Liban : Les Libanais fuient leurs plages polluées et ruineuses

Le bord de mer à Anfeh, au nord de Beyrouth, le 23 août 2016 au Liban (Afp)

Finis les fameux clichés sur les côtes de rêve baignées par une eau cristalline! Aujourd'hui, les Libanais fuient leurs plages polluées au prix exorbitant pour des rivages étrangers propres et abordables.
Au fil des années, les plagistes ont fait main basse sur la côte libanaise et exigent des droits d'entrée si excessifs que beaucoup jugent moins cher et plus sain de s'allonger sur du sable étranger.
"J'ai séjourné pendant cinq jours dans un hôtel de luxe à Chypre", qui se trouve à 20 minutes en avion, explique Hamza al-Sis, commerçant à Saïda (sud).
"Au total, j'ai déboursé 1.000 dollars pour l'avion, l'hôtel, les transports, la nourriture, les boissons et les boîtes de nuit", se réjouit cet homme de 23 ans, qui s'y est rendu pour la deuxième année de suite avec des amis. "J'ai même ramené des cadeaux et des souvenirs pour ma famille".
En comparaison, la chambre dans un simple hôtel sur la plage libanaise revient à 150 dollars la nuit, sans compter les dépenses annexes.
"C'est fou! Cela commence par le voiturier, puis l'entrée à la plage qui coûte au moins 30 dollars la journée. A cela s'ajoutent 40 dollars pour un repas avec jus de fruit et eau minérale", proteste Hamza al-Sis. Et s'il veut aller en boîte de nuit, il devra débourser 60 dollars supplémentaires.
Lara Aoun, 34 ans, raconte qu'une escapade de cinq jours à Chypre pour échapper à l'eau polluée de la mer du Liban lui est revenue à 500 dollars.
"C'est la même mer au Liban et à Chypre, mais là-bas les plages sont propres et gratuites", assure-t-elle. "Ici, soit vous vous baignez au milieu des bouteilles et des cannettes vides, soit vous payez une fortune pour avoir accès à des complexes touristiques".
Les ordures flottant dans l'eau sont chose courante au Liban, un pays qui souffre d'une crise endémique des déchets depuis l'été dernier, d'autant que les habitants n'hésitent pas à jeter dans la rue papiers, bouteilles et autres résidus. En outre, les eaux usées vont souvent directement dans la mer.
A cela s'ajoute la "présence considérable" d'entreprises industrielles le long de la côte qui polluent gravement l'eau avec des produits toxiques, selon rapport publié en 2012 par l'université de Balamand.
Les agences de voyage ont rapidement saisi l'opportunité d'attirer plus de clients en proposant des vols charter avec forfait tout-inclus.
Hassan Dahir, propriétaire de l'agence Five Stars, assure que la côte turque, avec notamment les villes côtières de Marmaris, Bodrum, Antalya et Alanya, est la plus recherchée par les Libanais. Elle est suivie de Chypre et de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh.
"Cinq jours à Marmaris dans un hôtel de catégorie moyenne coûtent 425 dollars, repas inclus", indique-t-il. Ce qui explique pourquoi il y a, entre juin et septembre, dix vols charter par semaine transportant chacun 150 à 190 passagers pour différentes plages à l'étranger.
Car malgré ses 220 km de côtes, le Liban manque de plages et de piscines publiques propres.
C'est "l'un des rares pays qui autorisent la construction privée sur le territoire maritime", souligne Mohammad Ayoub, directeur exécutif de l'ONG Nahnoo.
La majorité des centres balnéaires, qui empêchent l'accès libre à la côte, ont été construits sur des terrains accaparés illégalement durant le chaos de la guerre civile entre 1975 et 1990.
Selon un rapport publié en 2012 par le ministère des Transports, environ 5 millions de m2 du littoral sont construits en grande partie illégalement.
"Tous les politiciens sont coupables, et la seule solution est d'annuler la loi qui permet des investissements sur la côte", insiste M. Ayoub.
Des centaines de personnes ont organisé début septembre une manifestation intitulée "Sauvez nos plages" pour défendre la plage publique de Kfarabida dans le nord et réclamer qu'elle devienne une réserve naturelle.
Pour les Libanais ne pouvant s'offrir un voyage à l'étranger, il ne reste comme option que les rares plages publiques, comme celles de Tyr et de Naqoura (sud), très courues en dépit du manque d'infrastructures. Ou d'Anfé dans le nord, où les touristes ne paient que s'ils consomment dans les cafés de la plage.
"Nous venons ici pour éviter la pollution et les prix excessifs", témoigne Rose Matta, assise dans un restaurant avec sa famille. "Partout ailleurs, on ne s'en sort pas à moins de 80 dollars pour l'entrée et 80 dollars pour la nourriture. Au moins ici on peut manger, boire et profiter de la mer pour seulement 80 dollars".

(23-09-2016)

Israël/Palestine : Abbas et Netanyahu croisent le fer à l'ONU sur la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, devant la 71e Assemblée générale de l'ONU, le 22 septembre 2016 à New York (Afp)
Le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont croisé le fer jeudi sur la colonisation israélienne en Cisjordanie devant l'Assemblée générale de l'ONU, sur fond d'impasse diplomatique au Proche-Orient.
Les deux dirigeants aux styles opposés -- ferme mais posé pour l'un, assuré et cinglant pour l'autre -- sont montés à la tribune à quelques minutes d'intervalle.
Ils n'étaient séparés sur la liste des orateurs que par la Première ministre norvégienne Erna Solberg, une réminiscence ironique des accords d'Oslo qui avaient lancé un processus de paix désormais bloqué.
Mme Solberg en a profité pour les inviter à "appliquer les recommandations du Quartette" sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie).
Celui-ci a exigé d'Israël qu'il cesse de coloniser et des Palestiniens qu'ils mettent fin à la violence, mais les deux camps ont critiqué ses conclusions.
Premier à s'exprimer, Mahmoud Abbas a fustigé l'accélération de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, affirmant qu'elle allait tuer tout espoir d'une solution à deux Etats, Israël et un Etat palestinien coexistant en paix.
Les Nations unies fondent leurs espoirs d'un règlement du conflit sur cette solution et considèrent la colonisation comme un obstacle à la paix.
"Ce que le gouvernement israélien fait en poursuivant sa colonisation expansionniste détruira ce qu'il reste de possibilités d'appliquer la solution à deux Etats selon les frontières de 1967", a expliqué M. Abbas.
"Les colonies sont illégales dans tous leurs aspects", a-t-il martelé.
Les Palestiniens, a-t-il dit, vont poursuivre l'offensive diplomatique qu'ils ont lancée depuis que la Palestine est devenue Etat observateur aux Nations unies.
Ils vont en particulier s'efforcer de faire adopter au Conseil de sécurité une résolution condamnant la colonisation et les attaques "terroristes" des colons contre des familles palestiniennes.
"Nous sommes engagés en ce moment dans des consultations intensives avec des pays arabes et d'autres pays amis sur cette question", a indiqué M. Abbas.
Une mission quasi-impossible tant que les Etats-Unis bloqueront, en utilisant leur veto de membre permanent du Conseil, tout texte onusien stigmatisant leur allié israélien.
Autre piste; la conférence internationale que la France veut convoquer pour tenter de relancer le processus de paix, au point mort depuis avril 2014.
M. Abbas a souhaité que "tous les Etats du monde soutiennent la convocation de cette conférence internationale de paix avant la fin de l'année".
Israël rejette toute ingérence de l'ONU ou d'une tierce partie et réclame des négociations directes avec les Palestiniens.
Netanyahu a balayé d'un revers de main l'argument de la colonisation.
"Ce conflit ne porte pas sur les colonies, cela n'a jamais été le cas", a-t-il affirmé. Ce conflit "a toujours porté sur l'existence d'un Etat juif, un Etat juif quelles que soient ses frontières".
Citant Haïfa, Jaffa et Tel-Aviv, des localités situées en Israël, il a ajouté: "voilà vraiment les colonies auxquelles ils (les Palestiniens) s'opposent".
Il a reconnu que la colonisation était "un vrai sujet" mais qu'il "peut et doit être résolu dans le cadre de négociations sur le statut final" des Territoires palestiniens.
Il a raillé la volonté "absurde" de M. Abbas d'obtenir du Royaume-Uni "des excuses" pour la Déclaration Balfour qui il y a près de cent ans a ouvert la voie à la création de l'Etat d'Israël. "Voila ce qui s'appelle vivre dans le passé !", a-t-il lancé.
Brillant orateur, le Premier ministre israélien a consacré la première partie de son exposé à expliquer, à grand renfort d'anecdotes, que malgré la "partialité" de l'ONU envers son pays -- "une véritable farce" -- celui-ci tissait des liens avec de plus en plus de pays en Afrique, Asie et Amérique latine qui le considèrent comme un géant de la technologie et un rempart contre le terrorisme.
Avant de revenir à ses thèmes de prédilection, comme "l'Etat islamique militant d'Iran, principale menace" pour Israël et "l'endoctrinement" des jeunes Palestiniens à la haine des Juifs et à la violence, "une forme de maltraitance".
Il a aussi rendu un hommage appuyé aux Etats-Unis, "pays le plus puissant et le plus généreux de la planète", qui vient d'accorder à l'Etat hébreu une aide militaire d'une ampleur sans précédent (38 milliards de dollars sur 10 ans).

(22-09-2016)

Israël/Palestine : Baroud d'honneur pour les colons illégaux d'Amona

Sara et Elad Ziv, un couple de colons israéliens, et leurs filles, devant leur maison à Amona, une implantation illégale, près de Ramallah, le 7 septembre 2016 en Cisjordanie (Afp)


Devant sa maison perchée sur une colline battue par le vent en territoire palestinien, Elad Ziv, sandales aux pieds, tee-shirt sur le dos et kippa sur le crâne, invoque le livre biblique de Josué.
De l'autre côté de la vallée rocailleuse, Fouad Maadi déclare que tout ce qu'il veut, c'est "récupérer sa terre".
L'Israélien et le Palestinien sont deux des acteurs d'un drame qui a pris une ampleur internationale en raison des inquiétudes suscitées par l'expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
La Cour suprême israélienne a décidé que la colonie sauvage d'Amona où vit M. Ziv avec une quarantaine d'autres familles israéliennes a été construit sur une terre privée palestinienne et doit être détruit avant le 25 décembre.
Amona est une implantation illégale, non seulement aux yeux de la communauté internationale qui considère toute la colonisation comme telle, mais aussi au regard des lois qu'Israël applique sur la majorité de la Cisjordanie.
Entre ceux qui disent qu'Amona doit disparaître et les autres - politiciens nationalistes, défenseurs des colons, habitants de la colonie - pour lesquels elle doit rester, Amona est devenue l'objet d'une querelle telle que certains commentateurs se demandent si le sort du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu pourrait y être suspendu.
L'enjeu dépasse les limites israéliennes: la communauté internationale suit l'affaire avec attention, inquiète d'une tendance grandissante selon elle à la légalisation rétroactive par Israël des colonies sauvages.
Ces tensions réveillent le souvenir de 2006 lorsque la démolition par Israël de neuf maisons à Amona avait dégénéré en affrontements violents entre colons et les forces israéliennes.
Les autorités israéliennes pourraient se tirer d'affaire en démolissant Amona tout en relocalisant la colonie juste à côté. Elles ont pris des dispositions en ce sens en préparant la saisie de terres toutes proches.
C'est ici qu'intervient Fouad Maadi. Une partie des terrains sur lesquels pourraient être transférées les familles d'Amona appartient à sa famille, selon lui. Il n'y a pas accès en raison d'autres colonies construites alentour, assure-t-il.
Debout devant sa maison dans le village chrétien palestinien de Taybeh, il montre du doigt de l'autre côté de la vallée le secteur en contrebas d'Amona où selon lui sa famille cultivait autrefois des olives, du raisin et des figues.
"C'est difficile d'entendre que vous allez perdre votre terre", explique l'ancien mécanicien de 60 ans, père de cinq enfants.
Les colons sont installés sur la colline, proche de Ramallah, depuis environ 20 ans.
Avec 200 à 300 habitants, Amona est désormais l'une des plus importantes colonies illégales de Cisjordanie, et ses occupants entretiennent l'espoir que, comme d'autres, elle sera légalisée.
Amona se situe à la convergence de problématiques parmi les plus épineuses du conflit israélo-palestinien. Pour une grande partie de la communauté internationale, la poursuite de la colonisation complique encore davantage la recherche d'une paix bien lointaine, en particulier lorsque des colonies illégales sont légalisées a posteriori.
Pour les experts, la colonisation exacerbe la colère de Palestiniens, jeunes pour la plupart, qui attaquent depuis des mois au couteau, à la voiture bélier ou parfois à l'arme à feu des soldats, des policiers ou des civils israéliens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu réfute énergiquement que la colonisation fasse obstacle à la paix. Il incrimine en revanche le rejet par les Palestiniens de l'existence d'Israël, les incitations à la haine dans la société palestinienne et le refus des dirigeants palestiniens de reprendre les négociations.
Pour Gilad Grossman, membre d'une ONG israélienne qui aide les Palestiniens devant la justice, Israël "veut couper la Cisjordanie en deux d'est en ouest" à force de colonies. "Ainsi disparaîtra l'option viable de créer un Etat palestinien", selon lui.
Environ 400.000 colons vivent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie.
Elad Ziv, nationaliste religieux de 46 ans et père de sept enfants, invoque la connexion du peuple juif avec la terre biblique entre le Jourdain et la Méditerranée, y compris l'actuelle Cisjordanie qui, selon lui, ne pourra jamais être cédée pour créer un Etat palestinien.
Il est arrivé à Amona il y a 18 ans, alors qu'il n'y avait que trois familles. Depuis, les autorités israéliennes ont fini par raccorder Amona au réseau électrique et à construire des infrastructures.
"C'est chez nous et on n'ira nulle part ailleurs", lance Elad Ziv devant sa maison, un vaste préfabriqué. "Lorsque nous sommes arrivés ici, la terre était abandonnée", abonde son voisin Nahum Schwartz, père de six enfants, qui possède une bergerie et cultive des framboises. "Il n'y a pas de place ici pour un Etat palestinien", clame-t-il.
Après presque 50 ans d'occupation, M. Maadi a peu d'espoir. Sa terre lui reviendra "s'il y a une justice", dit-il, mais "je ne crois pas qu'il y ait une justice".

(22-09-2016)

Yémen: 20 civils tués dans des raids de la coalition arabe

Au moins 20 civils ont été tués mercredi soir dans des raids aériens de la Coalition Arabe sous commandement saoudien contre un quartier de la ville portuaire de Hodeida (ouest), contrôlée par les rebelles chiites Houthis, a indiqué jeudi un responsable gouvernemental.
Ces raids ont visé le quartier appelé "Souq al-Hounoud" quelques heures après la célébration dans la ville par les Houthis du deuxième anniversaire de la prise de la capitale yéménite Sanaa, selon des sources concordantes.
Le quartier a été "probablement visé par erreur", a reconnu, sous le couvert de l'anonymat, un responsable du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par l'Arabie Saoudite.
Parallèlement, des avions de la Coalition Arabe ont visé une résidence présidentielle toujours dans la ville de Hodeida située sur la Mer Rouge, selon ce responsable.
L'agence SABA, contrôlée par les rebelles, a fait état d'une série de raids sur Hodeida, affirmant que des civils ont été tués et blessés mais sans donner de bilan précis.
Le directeur d'un des hôpitaux de la ville ayant accueilli les victimes a fait état de 12 morts et de 30 blessés admis dans son établissement.
Le docteur Khaled Souhaïl, qui dirige l'hôpital al-Thawra, a déclaré à des médias yéménites que les corps de quatre femmes et ceux de huit hommes avaient été transférés vers son établissement et que 30 blessés y avaient été admis.
Depuis le début de son intervention au Yémen en mars 2015, la coalition sous commandement saoudien a été régulièrement accusée de "bavures" par des organisations de défense des droits de l'Homme.
Le conflit a fait plus de 6.600 morts, dont environ la moitié de civils, selon les Nations unies.
La Coalition Arabe est intervenue au Yémen pour soutenir les forces du président Hadi, alors que les rebelles Houthis sont accusés de liens avec l'Iran.
Les Houthis sont membres de l'importante minorité zaïdite au Yémen. Partis de leur bastion de Saada (nord), ils ont pris le contrôle de la capitale Sanaa le 21 septembre 2014 avant de progresser vers plusieurs régions du pays.
Aujourd'hui, les forces pro-Hadi sont regroupées principalement dans le sud et peinent à reconquérir les régions septentrionales.

(22-09-2016)

Israël/Palestine : Septembre sous occupation (Assawra)

Les Palestiniens tués par les forces d'occupation en septembre :

Lundi 05 septembre: Mustafa Nimr;
vendredi 09 septembre: Abd al-Rahman Dabbagh;
dimanche 11 septembre: Lama Moussa;
jeudi 15 septembre: Mohamad Sarahin;
vendredi 16 septembre: Sa’id Amrou;
vendredi 16 septembre: Fares Khadour;
vendredi 16 septembre: Mohamad Thalji Rajabi;
samedi 17 septembre: Hatem Shaloudi;
lundi 19 septembre: Muhannad Rajabi;
lundi 19 septembre: Amir Rajabi;
mardi 20 septembre: ‘Issa Tarayra
...


Assawra
Jeudi, 22 septembre 2016

samedi 24 septembre 2016

Israël : L'ultime rencontre entre Obama et Netanyahu

 "Les liens entre les Etats-Unis et Israël sont indestructibles", a déclaré Barack Obama.

Le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui entretiennent des relations difficiles, ont joué l'apaisement mercredi 21 septembre à New York (Etats-Unis) lors d'une rencontre à la tonalité nettement plus cordiale que d'habitude. "Les liens entre les Etats-Unis et Israël sont indestructibles", a déclaré Barack Obama au début de ce tête-à-tête qui devrait être leur dernier avant son départ de la Maison Blanche début 2017. "La sécurité d'Israël est importante pour la sécurité nationale de l'Amérique", a-t-il ajouté quelques jours après la conclusion d'un accord d'assistance militaire entre les deux pays alliés. Evoquant sa vie après la présidence, Barack Obama a promis de se rendre souvent en Israël "car c'est un pays merveilleux peuplé de gens merveilleux".
Le Premier ministre israélien "a toujours été franc avec nous", a ajouté Barack Obama dans un sourire, dans une allusion indirecte aux multiples tensions qui ont émaillé leur relation. "Notre alliance a progressé décennie après décennie à travers les différents présidents", a de son côté souligné Benjamin Netanyahu. "Barack, sachez que vous serez toujours le bienvenu en Israël", a-t-il ajouté, avant de féliciter Obama pour "son formidable niveau de golf" et de l'inviter à venir jouer en Israël. Barack Obama a cependant précisé qu'il entendait souligner les "inquiétudes" des Etats-Unis sur la question de la construction de logements dans des colonies de Cisjordanie, que Washington dénonce régulièrement.
Arrivés au pouvoir la même année (2009), Barack Obama et Benjamin Netanyahu ont entretenu des relations notoirement difficiles. Dernier accroc en date: l'annulation au dernier moment, en mars, d'une visite à la Maison Blanche de Benjamin Netanyahu. L'exécutif américain, qui avait appris l'annulation du voyage par voie de presse, n'avait pas caché son agacement. En mars 2015, en pleine campagne électorale, le Premier ministre israélien avait enterré l'idée d'un Etat palestinien, avant de revenir sur ses propos une fois réélu. L'épisode avait ulcéré l'exécutif américain.

(21-09-2016)

Israël/Palestine : Poursuivre le chemin de la libération N° 13 - Septembre 2016

« Il rêvait de prier dans la mosquée al-Aqsa.Il était parti concrétiser son rêve. Il nous est revenu martyr, après avoir été exécuté par les « Israéliens », de sang-froid » (Abdallah, le frère du martyr jordanien, Sa’id Amrou, exécuté dans al-Quds).

L’Intifada al-Quds est de nouveau au-devant de la scène, en Palestine occupée, selon même les commentateurs et responsables politiques et militaires sionistes. En réalité, elle ne s’était pas arrêtée, mais juste un peu essouflée. « Un combattant entraîne l’autre », dira un officier colonial.

C’est la réalité sur le terrain et personne ne peut ni contrôler, ni arrêter, ni prévoir ce que les résistants palestiniens préparent à l’entité sioniste et ses colons. Ils se réveillent un matin, prennent leur courage à deux mains et s’en vont en direction des sionistes, qu’ils soient armés ou non, aux barrages, dans les rues, dans les colonies qui infestent la Cisjordanie occupée et al-Quds, et attaquent. Ces résistants défient une des armées les plus puissantes dans le monde, qu’ils ne veulent plus voir dans leur pays. La spontanéité des attaques ne signifie nullement des actes de désespoir, au contraire. Attaquer l’ennemi qui n’hésite pas à tirer et à exécuter les résistants ou tout simplement des Palestiniens parce qu’ils sont Palestiniens, relève d’un courage exceptionnel et d’une détermination ancrée dans la conscience du peuple palestinien. Les résistants ont réalisé que dans la situation présente, où les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne guettent toute possibilité d’attaque et poursuivent les résistants, et même tout simplement les militants, la seule voie qui reste est de passer à l’acte, attaquer et faire mal. Car ce genre d’attaques, quand elles se multiplient, suscitent le chaos et la peur chez l’ennemi, même s’il est super-armé. Elles signifient avant tout que les Palestiniens n’ont pas laissé les bras, malgré la sauvagerie des terroristes sionistes, et c’est ce qui plonge l’entité coloniale dans un défaitisme grandissant. Ni massacres de masses (camp de Sabra et Chatila au Liban, Dawayma dans la région d’al-Khalil, camp de Jénine et mosquée al-Ibrahimi en Cisjordanie, pour ne citer de mémoire que certains) ni exécutions, ni rafles, ni expulsions massives, ne peuvent arrêter le chemin vers la libération de la Palestine. C’est ce que disent les jeunes et moins jeunes résistants qui attaquent ou envisagent d’attaquer les sionistes, tous les sionistes, les colonisateurs de la Palestine.

Martyrs palestiniens tombés depuis mi-août 2016 :

Sari Abu Gharab, 26 ans (Qabatia, 24/8), membre du Jihad islamique en Palestine et ancien prisonnier libéré le 5/7/2016 - Iyad Zakariya Hamad, 38 ans (Silwad 26/8) handicapé, père trois enfants - Abd al-Rahman Dabbagh, (camp al-Breij, Gaza, 9/9), - Lama Moussa, 6 ans (Bayt Laham, 11/9) écrasée par un colon la veille de la fête du sacrifice, - Mustafa Nimr (Camp Shu’fat, 5/9), - Mohamad Sarahin (al-Khalil, 15/9), exécuté après avoir été arrêté dans sa maison, et blessé. Il était recherché par les renseignements sionistes. - Sa’id Amrou, 28 ans (Jordanie, 16/9), en visite en Palestine et il voulait prier dans la mosquée al-Aqsa. - Fares Khadour, 18 ans (Bani Na’im, 16/9),-  Mohamad Thalji Rajabi, 16 ans (al-Khalil, 16/9), - Hatem Shaloudi, 25 ans (al-Khalil, 17/9), - Muhannad Rajabi, 21 ans (al-Khalil, 19/9), - Amir Rajabi, 17 ans (Al-Khalil, 19/9) - ‘Issa Tarayra, 16 ans (Bani N’aîm, 20/9).

Scènes de l’Intifada al-Quds

L’occupant poursuit les familles des martyrs et des prisonniers : Les sionistes crient vengeance, même après avoir exécuté les résistants. Ils poursuivent leurs familles, investissent leurs maisons, s’ils n’ont pas été démolis, et trouvent divers moyens pour leur empoisonner la vie. Le frère du martyr Diya’ Talhami, Mahmoud, 24 ans, a été interdit de voyager en Jordanie pour recevoir des soins. Sa mère a attendu 8 heures sur le pont, en revenant de Jordanie, sans explications. Mohammad Talhami, son autre frère, est détenu depuis le mois d’octobre. Le martyr Diya’ Talhami avait mené une opération contre l’occupant, il y a un an (septembre 2015) lors du passage d’un groupe de soldats sur une route coloniale. Il a été tué par l’occupant, de 5 balles. Il était étudiant à la faculté d’ingénieurs à Abu Diss. Les frères Talhami sont les fils de sheikh Abdel Halim Talhami, un des dirigeants fondateurs du mouvement du Jihad islamique en Palestine. La famille du martyr Muhannad Halabi est également poursuivie par l’occupant. Son frère Muhammad a été arrêté et sa famille menacée d’arrestation. Le martyr Muhannad Halabi avait poignardé trois sionistes, dont deux rabbins, dans la ville d’al-Quds.

Selwan : un bourg menacé par la destruction : Des failles apparaissent de plus en plus dans les maisons situées dans le bourg de Selwan, au sud de la mosquée al-Aqsa, à cause des travaux de creusement menés par les sionistes. La population est menacée par les chutes des pierres, des toits ou des murs de leurs maisons, à tout moment, explique le centre de Wadi Helwa, à Selwan. Même les rues sont touchées. Fakhri Abu Diab, du comité de défense de Selwan, affirme que 45 maisons du quartier et 16 magasins et deux écoles risquent de s’effondrer à cause des creusements permanents sous la terre. D’ailleurs, les sionistes ne cachent pas leurs plans d’expulsion de la population palestinienne du quartier, ils ont menacé de démolir 4980 maisons, prétextant qu’elles sont construites sans autorisation. 

Jénine et la solidarité avec l’Intifada et les prisonniers : Il semble bien que la mobilisation des Palestiniens de la région de Jénine autour de la lutte contre les sionistes, que ce soit dans les prisons (grève de la faim de trois prisonniers) ou dans la ville d’al-Quds, n’est pas du goût des services sécuritaires de l’Autorité palestinienne. Elles ont foncé le vendredi 16 septembre sur la marche pacifique de militants de toutes tendances, à l’appel du mouvement du Jihad islamique, arrachant les pancartes et arrêtant les militants et surtout, tirant à bout portant sur les manifestants. Pourtant, un des prisonniers grévistes de la faim est un membre de la police palestinienne (Mohammad Balboul). Ce que craignent ces services sécuritaires qui se sont placées dans la lignée des accords d’Oslo, c’est d’être dépassées par une large mobilisation populaire contre l’entité coloniale, risquant d’embarrasser leurs « partenaires » sionistes. Ce qui confirme une fois de plus que l’Autorité palestinienne née des accords d’Oslo n’est en réalité qu’une structure de protection pour l’entité sioniste.

Résistance

Au cours du mois de septembre, et notamment pendant la période des fêtes d’al-Adha, la résistance palestinienne s’est développée, et surtout dans la ville d’al-Quds et dans la région d’al-Khalil. Les Palestiniens utilisent plusieurs moyens de lutte, le couteau, les bombes incendiaires, les pierres et les armes, pour signifier aux sionistes colons que leur place est ailleurs, dans leur pays d’origine.

Le résistant Sari Abu Ghrab parvient à blesser un soldat près de la colonie de Itsar, près de Nablus (24/8) . Deux policiers sionistes ont été blessés par une attaque dans la ville d’al-Quds menée par Ayman al-Kurd, 20 ans. Le résistant a été gravement blessé par les tirs des sionistes (19/9). Un officier de l’armée sioniste a été blessé par une attaque près de la colonie Efrat, au sud de Bayt Lahem. Le résistant ayant mené l’attaque est Baha’ Eddine Awda (20 ans), gravement blessé par les sionistes. Trois soldats sionistes ont été blessés près de Nablus, lorsque leur véhicule a basculé.

Selon les sionistes,  plusieurs ateliers de fabrication d’armes artisanales se trouveraient en Cisjordanie. Il a lancé une campagne pour les détruire. Il aurait trouvé 22 ateliers, fin août, dans la région d’al-Khalil et Bayt Laham et 300 armes dont se servent les résistants.

Des affrontements ont eu lieu tout au long de ce mois, entre la population et les forces d’occupation sionistes, dans plusieurs localités d’al-Quds et dans la Cisjordanie occupée. 3 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements dans la région de Jénine –village de Zabouba (16/9). Ce même jour, les habitants du camp de Qalandia ont accomli la prière collective sur les ruines des 11 maisons démolies il y a un mois par l’occupation, pour affirmer qu’ils ne quittent pas le lieu, malgré les démolitions. Le 12/9, plusieurs affrontements ont eu lieu à l’est de Bayt Lahem, où une soldat sioniste a été blessée, et dans la région de Nablus, où trois Palestiniens ont été blessés dans le village de Qasra. Le 11/9, les jeunes de la région d’al-Khalil se sont opposés à l’occupant près du pont de Halhoul, en lançant des pierres. Des affrontements ont eu lieu dans le camp de Jénine, où les forces d’occupation sont entrées. Le jeune Ra’fat Saadi, 25 ans, a été gravement blessé.

Les Palestiniens de ‘Ara et ‘Ar’ara et d’autres régions de la Palestine occupée en 48 se sont opposés aux colons sionistes qui avaient décidé de démolir la maison du martyr Nash’at Melhem, dans le bourg de ‘Ara, lors d’une marche coloniale (19/9). Au même moment, le village de Soussia dans la région d’al-Khalil s’opposait à l’invasion coloniale décidée par des députés du knesset sioniste.

Le prisonnier gréviste de la faim, Bilal Kayed, a réussi, par sa lutte, à obtenir sa prochaine libération, les sionistes ayant été obligé d’admettre que sa détention ne sera pas renouvelée. Le mouvement de solidarité qui a aidé le prisonnier à tenir et à remporter la victoire s’était essouflé lorsqu’il a fallu se battre pour soutenir les trois prisonniers qui menaient un mouvement de grève de la faim contre la détention administrative. Mohammad et Mahmoud Balboul, fils du martyr Ahmad Balboul, du Fateh, et Malik Qadi, du mouvement du Jihad islamique, ont mené un mouvement de grève exemplaire, dans une situation extrêmement difficile pour eux, isolés de tous, pendant plus de 75 jours. Ils viennent finalement de remporter la victoire sur le geôlier sioniste. Malik Qadi sera libéré le 22/9 (sa détention ne sera pas renouvelée) et les frères Balboul seront libérés en décembre prochain. Les prisonniers grévistes de la faim représentent la détermination du peuple palestinien à lutter contre l’occupant.

Le corps du martyrs Baha’ Alayyan (Jabal al-Mukabbir) a été remis à la famille et aux proches après avoir été confisqué pendant 324 jours. Les autorités de l’occupation ont exigé que les funérailles soient discrètes. Le père du martyr avait exigé que le corps de son fils soit remis décongelé, afin qu’il puisse être reconnu. Le corps du martyr Mohammad Abu Khalaf, tué le 19 février dernier, a été remis à la famille dans al-Quds. Il avait été atteint de 50 balles tirées par plusieurs soldats, devant Bab al-Amoud.

Répression et purification ethnico-religieuse

Le tribunal de l’occupation a condamné la prisonnière Amal Taqatqa, 21 ans, de Bayt Fujjar, à 7 ans de prison pour avoir tenté de poignarder un colon près de la colonie de « Gush Atzion » (21/9). Il a également condamné le jeune prisonnier Fahmi Tabib, de Azzoun, 18 ans à 14 ans de prison, qui avait été arrêté il y a deux ans, âgé de 16 ans.

L’armée sioniste tire sur une enfant palestinienne de 13 ans, Bara’ Uwaysi, au barrage près de Qalqylia. La jeune enfant est la nièce de la martyre Rasha Uwaysi, exécutée par l’occupant en novembre dernier (21/9).

L’occupant démolit le village d’al-Araqib pour la 103ème fois, depuis le mois de juillet 2010. Il réclame à présent à la population de payer les frais de démolition (plus de 530.000 dollars). La population du village sinistré manifeste tous les dimanches contre l’occupation pour faire cesser cet épuration ethnico-religieuse menée par les sionistes dans la région du Naqab. Par ailleurs, les sionistes ont démoli des maisons palestiniennes dans la zone Ar’ara du Naqab, et une station pour laver les voitures dans le village de Beer Mashash, toujours dans le Naqab occupé (18 août).

250 habitants du village de Soussia dans la région d’al-Khalil sont menacés d’expulsion de leur village. Les autorités d’occupation ont décidé de démolir leurs maisons. Le cas du village de Soussia a interpellé l’administration des US qui s’inquiète des pratiques de son rejeton sioniste dans les territoires occupés de la Cisjordanie. Selon les sionistes, le village de Soussia comtiendrait un site religieux juif.

Les autorités de l’occupation arrêtent plusieurs membres du parti palestinien « Rassemblement National démocratique », dont le président. Les sionistes prétendent qu’il reçoit de l’argent occulte, ce qu’ils avaient déjà affirmé lorsqu’ils ont interdit et arrêté plusieurs membres du Mouvement Islamique, branche nord. En réalité, l’entité sioniste a décidé de supprimer le vernis qui faisait croire à une vie démocratique, en autorisant les Palestiniens de s’exprimer et d’exprimer leur vision nationale à l’intérieur de l’entité sioniste. Par cette rafle (plus de 30 membres du parti), les sionistes ont décidé que seule l’expression de soumission à leur politique est autorisée, de la part des Palestiniens.

Des protestations ont eu lieu dans la ville de Ramla, en Palestine occupée en 48, après le meurtre d’un Palestinien, Jibril Jawarish, 18 ans, qui se trouvait dans la colonie de Tel Aviv (17 août). Ahmad Tibi, de la liste arabe unifiée et membre du Knesset sioniste, a déclaré que si Jibril n’était pas arabe, les autorités sionistes auraient mené une enquête sur sa mort.

Dans la nuit du 19 au 20/9, l’occupant a arrêté 12 Palestiniens, en Cisjordanie occupée, dont Akram Fsissi, ancien prisonnier du mouvement du Jihad islamique et des membres des familles de martyrs dans la région d’al-Khalil. Plusieurs jeunes Palestiniens ont été blessés et arrêtés dans le camp de Dhayshe, qui fut investi par les troupes sionistes.

Le 18 août, les sionistes envahissent le camp d’al-Fawar, dans la région d’al-Khalil, soi-disant à la recherche d’armes. Des affrontements ont eu lieu avec les enfants et les jeunes, qui lançaient des pierres sur les soldat.

La mosquée Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil est menacée par des travaux menés par les sionistes pour modifier son caractère arabo-musulman. Les sionistes prétendent que leurs constructions sont de nature « sécuritaire », mais il semble, d’après les spécialistes, que ces bâtiments qu’ils envisagent d’installer ont d’autres fonctions, notamment la destruction du patrimoine arabo-musulman de la ville.

Le 30/8 l’occupation démolit  la maison du prisonnier Mohammad Ibriush, de Doura, au sud d’al-Khalil. Le prisonnier Ibriush est accusé d’avoir participé à une opération de la résistance, avec le martyr Mohammad al-Faqih, près d’al-Khalil, ayant entraîné la mort d’un rabbin sioniste.

L’occupation s’est emparé de 231 dunums des terres de Selwad, considérées comme appartenant à des Palestiniens « absents » (réfugiés). Au cours du mois d’août, les autorités de l’occupation ont démoli 104 maisons et structures, en Cisjordanie et al-Quds.

Dans la ville d’al-Quds

Les forces sionistes ont arrêté 9 Palestiniens de la ville d’al-Quds dans le bourg de Issawiya, dont des mineurs : Rida Ubayd, Dawud Attiye (17 ans), Mu’min Mhaysen (15 ans) (20/9).

La mosquée al-Aqsa est profanée quotidiennement par des dizaines de sionistes, qui accomplissent des rites talmudiques à l’intérieur, protégés par les policiers de l’occupation. Dans son rapport mensuel début septembre, le centre Wadi Helwa annonce la profanation de la mosquée al-Aqsa par 1811 colons, protégés par les forces armées sionistes. De plus, celles-ci ont attaqué les fidèles dont 15 ont été durement brutalisés. Elles ont particulèrement visé les gardiens de la mosquée, ont empêché les travaux de réfection de la mosquée, ainsi que les travaux d’entretien comme l’électricité. Les forces sionistes ont éloigné 33 fidèles de la mosquée, dont une femme, pour des périodes allant de 5 jours à 4 mois. Le centre a dénombré 139 arrestations de Maqdissis, dont 32 enfants, et trois femmes, au cours du mois d’août.

Le 19/9, l’occupant éloigne un responsable du mouvement Fateh, Shadi Mtawwar, 39 ans, de la mosquée al-Aqsa, pendant 6 mois. Il est accusé de s’en prendre aux colons qui profanent la mosquée, d’après la décision du centre de police de l’occupant. Les sionistes considèrent qu’en l’éloignant, la tension baisserait dans la mosquée, lorsque les colons la profanent. Mtawwar a appelé les Maqdissis à se rendre à la mosquée al-Aqsa le plus massivement possible et à empêcher les colons de pratiquer leurs rites.

L’occupant poursuit sa politique d’épuration ethnique, en prétextant le « développement » de la ville : la municipalité sioniste prévoit de mettre en route un téléférique qui s’arrêterait à Selwan pour que « ses usagers comprennent à qui appartient cette ville » (Nir Barakat). Pour lui, le tourisme dans la ville occupée devrait attirer 10 millions de touristes par an. La recrudescence des opérations de l’Intifada al-Quds risquent bien de le faire déchanter.

Les forces d’occupation ont obligé la famille de Mazin al-Qirch, dans la vieille ville, de quitter leur maison pour la donner aux colons. Cette maison se situe dans le quartier Saadia. Elles ont également onligé Morad Ja’bis, de Jabal Mukabbir, de démolir sa propre maison le 19/9, qu’il a constuite il y a plus de dix ans et où il vit avec son épouse et 8 autres membres de la famille.

Les industriels et commerçants sionistes décident, le 29 août, de célébrer « la fête du vin » dans le cimetière musulman historique de Ma’manullah. La municipalité de l’occupation a donné son accord. Par cette fête orgie profanatrice, les sionistes entendent nier la présence d’un passé musulman et arabe dans la ville.

La presse palestinienne

 « Israël » tue et tire sur les Palestiniens, puis clôt les dossiers d’enquête contre ses criminels (Al-Istiqlal, 1er septembre)

La couverture des crimes commis par les « Israéliens » n’est pas nouvelle, elle est issue des longues années d’éducation dans les maternelles, puis les écoles puis l’armée et l’université. La « jeunesse des collines » (organisation fasciste qui sévit dans la Palestine occupée) illustre cette couverture. Elle commet ses crimes sous la protection de l’armée d’occupation, et enfante les criminels comme celui qui a tué la famille Dawabcha. Des officiers et responsables de l’armée, anciens et nouveaux, ont défendu le meurtrier du martyr Abdel Fattah Sharif, le soldat Azraya, mais aussi le premier ministre Netanyahu et son équipe ministérielle.Cela a eu pour conséquence l’exécution de Iyad Hamed à Selwad, et le soutien du ministre de la guerre « israélien » Avigdor Liberman au criminel. Tout ceci prouve que la doctrine du meurtre est institutionnalisée et méthodique, elle est appliquée quotidiennement par l’armée de l’occupation, qui tire et tue les Palestiniens, avant de prétendre que les soldats étaient menacés. Cette doctrine montre l’impossibilité de vivre et de faire la paix avec les « Israéliens », qui ne cessent de crier, dans les médias sociaux, qu’il faut tuer les Palestiniens.

« Rendre le bien par le bien » Dans un article du 18/9, Bassam Maw’id rappelle (alqudsnews.net) ce qu’était la Palestine, avant l’occupation britannique, une terre riche avec sa population qui exerçait les métiers les plus divers. Puis ce fut la Nakba, avec l’occupation sioniste et l’expulsion des Palestiniens, qui sont nombreux à se diriger vers le Liban. Que ce soit dans ce pays ou ailleurs, dans les pays arabes de l’exil, les Palestiniens ont travaillé dur, et ont fait profiter ces pays de leur labeur et particulièrement au Liban, où ils peuvent être fiers d’avoir relevé le niveau de vie du pays. Cependant, il semble que certains du pays ne l’ont pas compris. L’auteur conseille alors aux autorités libanaises de leur accorder un service : « pousser les réfugiés palestiniens en une seule fois vers la porte Fatima (à la « frontière » avec la Palestine occupée). Qu’ils entrent dans leur Jalil palestinien, ou qu’ils meurent sans avoir pu le faire ».

Communiqués et déclarations

Commentant les exécutions de Palestiniens que les sionistes commettent, Thabet Ammour, écrivain à Gaza, a déclaré que « ces exécutions ne feront qu’augmenter le nombre des opérations de la résistance, et en même temps, elles traduisent l’état chaotique et de panique vécu par les soldats de l’occupation. »

Dans un communiqué, le FPLP met en garde contre le rôle dangereux mené par les normalisateurs palestiniens. Il a appelé à la cessation immédiate des rencontres organisées par Mohammad al-Madani, président de ce qui s’appelle « comité de liaison avec la société israélienne », au moment où les martyrs tombent, où les prisonniers luttent contre l’occupant. Le FPLP a dénoncé la rencontre entre Mahmoud Abbas et une délégation « israélienne » au Mexique.

Le secrétaire général du comité islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds et les lieux saints que l’occupant poursuit la judaïsation du cimetière de Ma’manullah par l’organisation des « fêtes du vin » dans le cimetière, considérant ces actes comme une violation de sa sacralité. Hanna ‘Issa a dénoncé cette violation tout comme il a dénoncé la poursuite de la judaïsation de la ville, contraire à toutes les lois internationales.

Appelant à soutenir la lutte des prisonniers grévistes de la faim, sheikh Khodr Adnane, cadre du mouvement du Jihad islamique en Cisjordanie occupée, a déclaré que la victoire du prisonnier Bilal Kayed, qui a mené une grève de la faim pour réclamer sa libération, est une signe annonçant la possibilité de vaincre l’occupant. « Qui emprunte la voie de  la liberté et de la dignité, en étant prêt à en payer le prix, peut vaincre l’ennemi ».

Le directeur du bureau d’Information du mouvement du Jihad islamique en Palestine, Daoud Shihab, a dénoncé au cours d’un rassemblement à Gaza, l’attitude des services sécuritaires de l’AP, qui avaient attaqué une manifestation de soutien aux prisonniers grévistes de la faim, à Jénine. Après avoir assuré que la manifestation n’était pas au profit d’une organisation, mais pour la Palestine, il a affirmé « le Jihad (islamique) nous a appris, comme l’a affirmé le dirigeant Bassam Saadi, que chaque fois que des pressions sont exercées sur nous et que nous subissons les exactions des autres, nous dirigeons nos armes contre l’occupant. C’est le message du Jihad ». Il a ajouté : « le complot contre l’Intifada ne passera pas, les membres des services sécuritaires ne doivent pas être au service du maître sioniste. Que tout le monde sache : les armes de la résistance sont la protection de la terre et de l’honneur, à Gaza, à Jénine et al-Khalil. Qui pense profiter du fait que la résistance ne dirige ses armes que contre l’ennemi, en s’abattant sur elle, il est perdant, car si les armes de la résistance sont touchées, les jeeps de l’occupant seront dans toutes les rues, les ruelles et les villes. Toucher les armes de la résistance est interdit ».

Dans la presse sioniste

Une récente étude de l’Institut de recherches « pour la sécurité nationale » de l’Université de Tel Aviv explique les causes de l’Intifada al-Quds, et notamment dans la ville d’al-Quds : ce serait, non pas l’occupation, mais les conditions économiques des Palestiniens en premier lieu, puis le manque de perspective politique. Pour remédier à cet état, l’Institut conseille d’améliorer la situation économique des Palestiniens en installant des zones industrielles près des bourgs palestiniens, et d’obliger l’apprentissage de l’hébreu, langue de l’occupant, dans les écoles administrées par la municipalité sioniste, augmenter le nombre de classes dans ces écoles et judaïser l’enseignement (enseignements sionistes). Le ridicule de ces propositions réside dans le fait que les sionistes n’ont, jusque là, installé que très peu de zones industrielles dans les territoires occupés en 48, pour réduire le chômage des Palestiniens de 48.

Ayant affiché une satisfaction du fait du recul des opérations de la résistance palestinienne, au cours des mois derniers, les analystes de la presse sioniste avaient considéré que cela était dû à la présence renforcée de leur armée dans les « territoires » et à la répression des « social media » qu’ils considèrent responsables du déclenchement et du développement des opérations armée. Ils doivent déchanter. Ils mettent en cause aujourd’hui la politique de Lieberman (ministre de la guerre) qu’ils jugent responsable de la recrudescence des opérations de la résistance (la nature de leur entité les empêche de penser que les crimes qu’ils commettent sont largement suffisants pour soulever des montagnes). Alex Fishman, commentateur militaire du Yediot Aharanot, explique que les opérations actuelles ne sont que « le sommet du glacier » et que le « calme précédent » n’était qu’une « illusion. » Même si ce commentateur relie les opérations de la résistance palestinienne aux actions des groupes terroristes agissant en Syrie et Irak, ou en Europe (c’est la fonction même des sionistes de semer le chaos dans les esprits pour disculper les sionistes de tout terrorisme), il décrit un scénario « catastrophe » où les opérations de la résistance en Cisjordanie seraient suivies par une attaque de la résistance à Gaza, relayée au nord par le Hezbollah.

Dans un article paru dans le journal sioniste Maariv, Arieh Eldad explique que les appareils sécuritaires de l’entité sioniste ont du mal à connaître par avance quand se terminera la « vague de violence » en Cisjordanie et al-Quds. Il considère que les opérations de la résistance ont réussi à former une nouvelle conscience dans la jeunesse palestinienne. « Cette Intifada fait partie d’un conflit qui s’étend depuis des dizaines d’années entre les Arabes et ceux qui habitent le pays », admet-il, et « les Palestiniens lancent de temps à autre leur Intifada étant convaincus qu’à chaque déclenchement d’une Intifada, les Israéliens se soumettont à eux ».

N° 13 - Septembre 2016
CIREPAL,
Centre d'information sur la Résistance en Palestine

Israël/Palestine : Une Palestinienne de 13 ans blessée par des gardes israéliens en Cisjordanie occupée

 Des soldats israéliens en position de tir lors d'affrontements avec des Palestiniens, le 20 septembre 2016 à Hébron, en Cisjordanie occupée (Afp)

Une Palestinienne de 13 ans a été blessée par balles mercredi à un checkpoint en Cisjordanie occupée par des gardes israéliens soupçonnant une tentative d'attentat, ont indiqué le ministère israélien de la Défense et le ministère palestinien de la Santé.
La jeune fille a été légèrement blessée à la jambe et a été conduite à l'hôpital par les secours israéliens, a indiqué le ministère israélien de la Défense dans un communiqué.
"Je voulais mourir", a-t-elle dit aux forces israéliennes, selon ce ministère.
La jeune fille, portant un sac suspect aux yeux des gardes, s'est approchée à pied sur une voie normalement réservée aux véhicules à un checkpoint près du point de passage de Qalqilia entre le territoire palestinien et Israël dans le nord de la Cisjordanie, selon le ministère israélien.
"Les gardes (israéliens) lui ont crié de s'arrêter à plusieurs reprises et ont procédé à des tirs de sommation en l'air", a-t-il ajouté.
Comme la jeune fille a continué à avancer, les gardes lui ont tiré, une seule fois, dans les jambes.
Les forces israéliennes n'ont rien trouvé de suspect dans son sac, a dit le ministère.
Le ministère palestinien de la Santé a indiqué pour sa part qu'une jeune fille non identifiée souffrait de blessures modérées causées par des balles israéliennes.
Une Palestinienne de 23 ans avait été tuée le 9 novembre 2015 alors qu'elle tentait d'attaquer au couteau des gardes israéliens postés à un checkpoint près de Qalqilia, selon les autorités israéliennes.
Les soldats israéliens surveillant les checkpoints sont communément assistés par des gardes recrutés par le ministère de la Défense.
Après une accalmie, la Cisjordanie et Jérusalem-Est ont connu neuf attaques ou tentatives d'attaques anti-israéliennes depuis vendredi.
Jérusalem, les Territoires palestiniens et Israël sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 230 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP.
La majorité des Palestiniens tués l'ont été en perpétrant ou tentant de perpétrer des attaques anti-israéliennes, au couteau pour un grand nombre.
Nombre de ces attaques ont été commises par des adolescents des deux sexes. Au-delà des considérations politiques, certains des auteurs sont apparus comme fragilisés psychologiquement.
La reprise récente des attaques fait redouter à Israël une nouvelle flambée avec les grandes fêtes juives de Rosh Hashana, Yom Kippour et Souccot à partir d'octobre. En 2015, ces célébrations avaient été une période de vives tensions.

(21-09-2016)