mardi 31 janvier 2017

Israël/Palestine : 3 à 5 ans de prison requis contre le soldat franco-israélien Elor Azaria qui a achevé un assaillant palestinien

 Le soldat franco-israélien Elor Azaria, le 31 janvier 2017 au tribunal militaire de Tel-Aviv (Afp) 

Un procureur militaire israélien a requis mardi entre trois et cinq ans de prison à l'encontre d'Elor Azaria, un soldat franco-israélien reconnu coupable d'avoir achevé un assaillant palestinien blessé et au sol en Cisjordanie occupée.
"Nous estimons que la peine appropriée pour l'accusé ne doit pas être inférieure à trois ans et ne pas dépasser les cinq ans", a affirmé le procureur militaire Nadav Weisman lors de l'audience à Tel-Aviv, selon un journaliste de l'AFP.
Après plusieurs mois d'un procès qui a déchaîné les passions, Elor Azaria avait été reconnu coupable d'homicide volontaire le 4 janvier. La présidente de la cour avait son souligné que son tir avait tué le Palestinien, mort "inutilement".
Premier soldat israélien condamné pour homicide volontaire depuis 2005 selon la presse, il encourait jusqu'à vingt ans de prison.
Le soldat, membre d'une unité paramédicale, avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant propalestinien de l'ONG israélienne B'Tselem alors qu'il tirait une balle dans la tête d'Abdel Fattah al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël.
Le Palestinien venait d'attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d'état de nuire.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël étaient alors en proie à une vague de violences quasi-quotidiennes.
"Il a agi délibérément, il a utilisé son arme militaire pour punir, il a tué une personne, même s'il s'agissait d'un terroriste", a estimé le procureur.
Auparavant le commandant de l'unité dans laquelle servait Elor Azaria, le colonel Gay Hazut avait lui aussi estimé qu'il avait "commis quelque chose de grave et qu'il devait être puni". "Mais, avait ajouté cet officier, je ne pense pas qu'il doive passer 20 ans ou même 10 ans en prison".
Elor Azaria a plaidé non-coupable. Il pensait que le Palestinien dissimulait sous ses vêtements une ceinture d'explosifs, ont plaidé ses avocats. Mais le tribunal n'a pas retenu cet argument.
Le procureur a également demandé que le sergent Elor Azaria soit rétrogradé comme simple soldat et que les neuf mois qu'il a passés confiné dans une base militaire depuis le début de son procès ne soient pas déductibles de la peine qui lui sera infligée.
Avant même de connaître la sentence, de multiples appels à gracier Elor Azaria ont été lancés par des personnalités politiques, à commencer par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Sur sa page Facebook, M. Netanyahu, s'était déclaré "favorable à ce qu'Elor Azaria bénéficie d'une mesure de grâce".
Avigdor Lieberman, qui avait soutenu le soldat avant de devenir ministre de la Défense, avait affirmé ne pas aimer le jugement, mais appelé à le respecter et "à cesser de s'en prendre" à l'armée.
Le président Reuven Rivlin a en revanche jugé prématurée toute discussion sur une grâce, la demande ne pouvant être faite que par le soldat, son avocat ou sa famille proche, une fois tous les recours juridiques épuisés.
L'affaire a mis à l'épreuve l'incontournable institution qu'est l'armée, dont l'état-major, bravant la réprobation d'une grande partie de la droite dominante, a poussé à ce qu'Elor Azaria soit jugé au nom des règles éthiques militaires.
Mais l'armée a dû s'employer à faire taire une bruyante campagne de la droite israélienne selon laquelle les soldats pourraient être victimes d'un "effet Azaria" et tarder à tirer en cas d'attentat sur leurs agresseurs palestiniens de peur de se retrouver poursuivis.
L'affaire a profondément divisé l'opinion publique israélienne, entre ceux qui défendent le procès au nom du respect nécessaire de valeurs éthiques par l'armée et ceux qui sont en faveur d'un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques "terroristes" palestiniennes.

(31-01-2017)

Moyen-Orient : Trump a épargné l'Arabie et d'autres pays musulmans alliés (Afp)


Les monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, et d'autres pays à majorité musulmane sont épargnés par le décret de Donald Trump limitant l'immigration car ils sont des alliés de Washington jugés très coopératifs, selon des experts.
Mais le décret, qui pourrait être élargi à d'autres États, exempte plusieurs pays dont des ressortissants ont été impliqués dans de sanglants attentats en Occident. Ainsi, sur les 19 auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, 15 étaient originaires d'Arabie saoudite.
La liste de Donald Trump est "bourrée d'anomalies" et "il est très difficile d'en comprendre la logique", estime Kate Clark, directrice de l'Afghan Analysts Network.
Les monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, et d'autres pays à majorité musulmane sont épargnés par le décret de Donald Trump limitant l'immigration car ils sont des alliés de Washington jugés très coopératifs, selon des experts.
La décision controversée de M. Trump s'applique aux ressortissants de sept pays (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) pour empêcher l'entrée aux États-Unis de "terroristes islamiques radicaux".
Mais le décret, qui pourrait être élargi à d'autres États, exempte plusieurs pays dont des ressortissants ont été impliqués dans de sanglants attentats en Occident. Ainsi, sur les 19 auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, 15 étaient originaires d'Arabie saoudite.
La liste de Donald Trump est "bourrée d'anomalies" et "il est très difficile d'en comprendre la logique", estime Kate Clark, directrice de l'Afghan Analysts Network.
Elle comprend ainsi l'Irak, que Washington soutient pourtant activement, notamment pour reprendre la ville de Mossoul à l'EI, et l'Iran, pays majoritairement chiite également impliqué dans la lutte contre le groupe radical sunnite.
Les sept pays visés "semblent avoir été choisis en raison de leurs mauvaises relations avec les États-Unis ou de la précarité de ces relations", explique Adam Baron, de l'European Council on Foreign Relations.
Ce qui n'est pas le cas du royaume saoudien, berceau du wahhabisme, une version rigoriste de l'islam, qui est un allié stratégique de Washington depuis plus de sept décennies.
"Conformément à une politique américaine de longue date, M. Trump semble considérer les États du Golfe comme des alliés essentiels", selon M. Baron.
Son décret ne concerne pas les pays où les Américains ont "d'étroits partenariats avec leurs forces antiterroristes et où il existe une structure bien développée de coopération en matière de renseignement", renchérit Anthony Cordesman, du Centre for Strategic and International Studies basé à Washington.
L'Arabie saoudite est depuis plus d'une décennie en guerre contre Al-Qaïda et participe, avec d'autres pays du Golfe, à la coalition internationale sous commandement américain qui combat l'EI en Syrie et en Irak.
M. Trump a d'ailleurs appelé le roi saoudien Salmane et l'homme fort des Émirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed, pour convenir de coopérer dans la lutte contre "le terrorisme islamique radical", selon la Maison blanche.
"L'ennemi de mon ennemi est mon ami. Dès lors que l'Arabie saoudite est l'ennemi de l'Iran et que l'Iran est l'ennemi d'Israël, il en résulte que les États-Unis sont les amis de l'Arabie saoudite", relève Mathieu Guidère, professeur de géopolitique du Moyen-Orient à Paris.
Selon cet expert, le décret de M. Trump est basé sur "des indicateurs d’États en faillite" qui sont "incapables d'assurer la sécurité et d'échanger des données avec les États-Unis sur leurs ressortissants".
Dans ce domaine, Washington compte sur l’Égypte, le pays arabe le plus peuplé et berceau de la confrérie des Frères musulmans, classée comme groupe "terroriste" par Le Caire et des monarchies du Golfe.
"Égypte et Arabie saoudite sont vus comme les grands partenaires des États-Unis" au Moyen-Orient, note Victor Salama, de l’Université du Caire, en faisant état de "convergence de vues" entre M. Trump et le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi.
Des intérêts financiers personnels du président milliardaire ont été aussi cités pour expliquer pourquoi certains pays ne figuraient pas sur la liste noire.
Une carte établie par l'agence Bloomberg montre que M. Trump possède des affaires en Égypte, en Arabie saoudite, en Turquie et aux Émirats.
"Il y a des contrats susceptibles d'expliquer pourquoi l'Arabie saoudite n'est pas sur la liste", note Kate Clark.
Mais d'autres experts minimisent ce facteur. "Profiter du nom d'une marque pour vendre n'est pas un argument suffisant pour motiver un président", estime Anthony Cordesman en référence à la marque Trump.
Au delà du Moyen-Orient, le président républicain a des intérêts commerciaux en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde qui a longtemps été confronté à l'islamisme radical.
"Il ne veut pas compromettre cela", indique Tobias Basuki, du Centre for Strategic and International Studies à Jakarta. Et, comme elle est "une démocratie", l'Indonésie ne constitue pas une menace, selon lui.
Rahimullah Yousafzai, spécialiste des talibans, relève que si l'Afghanistan ne figure pas sur la liste, c'est en raison de la forte présence américaine dans ce pays. "Ils ont des soldats et ont besoin de soutien" local, dit-il, ajoutant que si des restrictions étaient imposées aux Afghans, "cela pourrait envoyer un mauvais signal alors que les États-Unis et l'Otan ont été incapables de stabiliser le pays".
Par ailleurs, poursuit cet expert, les Américains "ont aussi besoin du Pakistan pour l'Afghanistan" et le statut de puissance nucléaire d'Islamabad "pourrait aussi être un facteur".

(31-01-2017 - Afp)

Syrie: les forces anti-Daesh ont reçu des blindés de Washington

Le 13 décembre 2016, un combattant de l'alliance arabo-kurde est assis sur un blindé lors d'affrontements avec Daesh aux abords du village de Khirbet al-Jahshe, en Syrie (Afp)

L'alliance arabo-kurde combattant le groupe État islamique (EI) en Syrie a annoncé mardi à l'AFP avoir reçu pour la première fois des blindés américains, sur décision de l'administration de Donald Trump qui leur a promis "plus de soutien".
"Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont reçu pour la toute première fois des blindés américains. Cela s'est produit après l'arrivée de l'administration de Donald Trump au pouvoir (...) qui a promis plus de soutien" aux FDS, a indiqué Talal Sello, un porte-parole de ces forces.
"Dans le passé, nous recevions des armes, des munitions. Avec les blindés, nous entrons une nouvelle phase de soutien", a-t-il précisé.
A la question de savoir si cette première livraison de blindés avait été approuvée par la nouvelle administration américaine ou par celle de Barack Obama, M. Sello a répondu que c'était bien l'administration de M. Trump qui avait décidé.
"Il y a eu des rencontres entre les FDS et des représentants de la nouvelle administration et ils nous ont promis plus de soutien, notamment pour la bataille de Raqa", principal bastion de l'EI en Syrie, a encore précisé le porte-parole.
La semaine dernière, le nouveau président américain avait donné jusqu'à fin février à ses responsables militaires pour lui présenter un plan "pour vaincre" l'EI, groupe jihadiste responsable d'atrocités en Syrie et en Irak et d'attentats sanglants notamment en Europe.
Les FDS, dominées par les forces kurdes mais comprenant également des combattants arabes, avaient annoncé en novembre une grande offensive pour reprendre Raqa.
Dans une Syrie déchirée par la guerre depuis 2011, cette alliance avait été créée en octobre 2015 avec le soutien des États-Unis pour chasser les jihadistes du nord de la Syrie.
   
(31-01-2017)

Israël : Netanyahu sera reçu le 15 février par Trump à la Maison blanche

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sera reçu le 15 février prochain par Donald Trump à la Maison blanche, a annoncé lundi le porte-parole de la présidence américaine.
"Notre relation avec la seule démocratie du Moyen-Orient est cruciale pour la sécurité de nos deux nations, et le président est impatient de poursuivre cette coopération stratégique, technologique, militaire et dans le domaine des renseignements avec le Premier ministre", a déclaré Sean Spicer.
Netanyahu a quant à lui fait savoir qu'il inviterait le président des Etats-Unis à rétablir les sanctions imposées à l'Iran pour son programme nucléaire, en soulignant que la République islamique venait de procéder à un essai de missile balistique, comme l'a confirmé lundi un membre de l'administration américaine.
Le chef du gouvernement israélien dénonce l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances, qui, selon lui, n'empêchera pas la République islamique de se doter de l'arme atomique.
Trump a quant à lui qualifié le Plan d'action commun (JPOA), le nom officiel du texte négocié à Vienne, de "désastre" et de "pire accord jamais négocié, mais a reconnu qu'il serait difficile à dénoncer dans la mesure où il fait l'objet d'une résolution des Nations unies.
"L'Iran a encore lancé un missile balistique. Il s'agit d'une violation flagrante d'une résolution du Conseil de sécurité", dit Benjamin Netanyahu dans un message envoyé sur Twitter peu après l'annonce de sa visite à Washington.
"Lors de ma prochaine rencontre avec le président Trump, j'ai l'intention d'évoquer le rétablissement des sanctions contre l'Iran. L'agression iranienne ne peut rester sans réponse", ajoute-t-il.
Donald Trump et Benjamin Netanyahu se sont entretenus par téléphone le 22 janvier, deux jours après l'investiture du 45e président des Etats-Unis, et avaient déjà parlé de l'accord sur le programme nucléaire iranien, mais aussi du processus de paix avec les Palestiniens. Ils avaient en outre convenu de se rencontrer en février à Washington.
Pendant la campagne électorale, Trump a promis à plusieurs reprises de déplacer l'ambassade américaine à Jérusalem mais la prudence semble désormais de mise et le sujet, a-t-on alors indiqué de source gouvernementale israélienne, a été à peine abordé au cours de leur entretien téléphonique.

(31-01-2017)

Israël/Palestine : Le parlement israélien vote sur la légalisation de colonies en Cisjordanie occupée

Le parlement israélien devrait adopter lundi un projet de loi légalisant de manière rétroactive la construction de 4.000 logements sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, une mesure jugée anticonstitutionnelle par l'avocat général.
L'adoption de ce texte soutenu par le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu serait avant tout symbolique mais elle contreviendrait aux arrêts rendus par la Cour suprême israélienne sur la question des droits de propriété.
Ses opposants, ainsi que certains experts juridiques, estiment que la loi ne devrait pas survivre à un recours en justice.
En privé, Netanyahu s'est déclaré opposé à ce projet de loi dénoncé par la communauté internationale mais approuvé en lecture préliminaire par le parlement en novembre. L'espoir du gouvernement était de le voir enterrer lors des débats en commission.
Mais le parti d'extrême droite Foyer juif, membre de la coalition gouvernementale, a tout fait pour le maintenir en vie et permettre sa venue en audience publique.
Visé par la justice dans une affaire d'abus de pouvoir et alors que son parti le Likoud recule dans les enquêtes d'opinion, Netanyahu ne peut décevoir ses partisans et céder du terrain au Foyer juif en s'opposant au texte.
L'avocat général Avichai Mandelblit a estimé que ce projet était anticonstitutionnel et qu'il enfreignait le droit international en autorisant l'expropriation de domaines privés dans les territoires occupés par Israël depuis 1967.
Les résidences visées par le texte de loi sont des constructions réalisées sans l'accord du gouvernement dans des avant-postes de peuplement en Cisjordanie.

(30-01-2017)

lundi 30 janvier 2017

Arabie Saoudite : Trump et le roi d'Arabie pour appliquer l'accord sur le nucléaire iranien

Le président américain Donald Trump, dans le Bureau Ovale, parle au téléphone avec le Roi Salmane d'Arabie Saoudite, le 29 janvier 2017 à Washington. (Afp)

Le président américain Donald Trump et le roi Salmane d'Arabie Saoudite se sont déclarés pour une "application rigoureuse" de l'accord sur le nucléaire iranien et se sont mis d'accord pour créer des "zones de sécurité" en Syrie et au Yémen, selon la Maison Blanche.
La teneur de la conversation semble indiquer que Donald Trump - jusque-là un farouche opposant à cet accord phare de la présidence Obama et censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique - pourrait avoir évolué sur la question.
Il n'avait cessé de critiquer l'accord pendant sa campagne et il a nommé à des postes clés de son administration des personnalités ouvertement anti-iraniennes, à commencer par le futur secrétaire d'Etat Rex Tillerson, qui veut une "révision complète" de l'accord.
M. Trump et le souverain saoudien ont aussi insisté sur la nécessité de répondre "aux activités déstabilisantes de l'Iran" dans la région. Téhéran est la bête noire de Washington et de Ryad et le grand concurrent du royaume wahabite dans la région.
Les deux hommes se sont engagés à combattre la propagation du "terrorisme islamique radical", reprenant ainsi la formule favorite du président américain pour désigner les jihadistes.
A la demande du président américain, les deux hommes se sont mis d'accord pour créer des "zones de sécurité" au Yémen et en Syrie et apporter leur soutien à "d'autres idées pour aider les nombreux réfugiés déplacés par les conflits en cours".
Les modalités pratiques de la mise en place de ces "zones de sécurité" n'ont pas été détaillées.
Dans son compte rendu de l'entretien, l'agence officielle saoudienne Spa a souligné que le souverain saoudien avait "approuvé et soutenu l'établissement de zones de sécurité en Syrie".
L'agence a fait état d'"une convergence de vues" entre les deux chefs d'Etat sur les questions évoquées "dont la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme" et "la confrontation de ceux qui cherchent à déstabiliser la région et à s'ingérer dans les affaires des autres Etats".
Le roi Salmane et le président Trump ont également évoqué "le partenariat stratégique entre les deux pays au 21e siècle" et décidé d'échanger les visites à des dates à convenir ultérieurement, a encore rapporté l'agence Spa.
La question des zones de sécurité au Yémen et en Syrie a également été évoquée lors d'une conversation téléphonique entre Donald Trump et le prince héritier d'Abou Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées des Emirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, selon la Maison Blanche. Le prince héritier "a accepté de soutenir cette initiative", a précisé la présidence américaine.
Comme avec le roi saoudien, la discussion a aussi porté sur la lutte contre les jihadistes. "Les deux dirigeants ont réaffirmé le fort partenariat entre les deux pays et se sont engagés à renforcer leur coopération dans le combat contre le terrorisme islamique radical", a ajouté la Maison Blanche.
Les Emirats cherchent à faire sortir la région "du chaos et de l'instabilité par la coopération et les efforts communs", a plaidé lors de l'entretien le prince héritier d'Abou Dhabi, cité par l'agence officielle émiratie Wam.

(30-01-2017)

Israël/Palestine : Netanyahu presse Trump de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé dimanche son souhait de voir l'ambassade des États-Unis être transférée de Tel Aviv à Jérusalem, à l'approche de sa première rencontre avec le président américain Donald Trump.
Rompant avec la ligne traditionnellement suivie par les États-Unis, Donald Trump a promis de reconnaître Jérusalem capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade américaine, au grand dam des Palestiniens et de la majeure partie de la communauté internationale.
"L'ambassade des États-Unis doit se trouver ici à Jérusalem", a déclaré M. Netanyahu lors du conseil des ministres hebdomadaire, selon un communiqué de son bureau.
"Jérusalem est la capitale d'Israël et il serait bon que l'ambassade américaine ne soit pas la seule à s'y installer et que tous les ambassades en fassent autant. Je crois qu'avec le temps la majorité des ambassades s'installeront ici à Jérusalem", a-t-il ajouté.
L'ancien secrétaire d'État américain John Kerry avait récemment mis en garde contre le risque d'une "explosion absolue dans la région" en cas de déménagement de l'ambassade.
Mais le 22 janvier la Maison Blanche a semblé écarter l'hypothèse d'une annonce imminente sur un tel transfert. "Nous en sommes au tout début du processus consistant ne serait-ce qu'à aborder ce sujet", a affirmé le porte-parole Sean Spicer.
Israël considère l'ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale conquise et annexée en 1967, comme sa capitale indivisible. Quelque 200.000 Israéliens se sont installés dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est.
Les Palestiniens, qui constituent environ un tiers de la population de la ville, veulent quant à eux faire de Jérusalem-Est la capitale de l'État auquel ils aspirent.
Une des pistes de compromis évoquées par des experts et des diplomates serait de déplacer le bureau de l'ambassadeur américain désigné en Israël, David Friedman, très favorable à l'État hébreu et à la colonisation, de l'ambassade de Tel-Aviv au consulat de Jérusalem-Ouest.

(29-01-2017)

Israël/Palestine : Mohammed Abou Khalifa, 19 ans

Le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 4 octobre 2015 après une opération de l'armée israélienne (Afp)

Un Palestinien a été tué dimanche et cinq autres blessés par des tirs de soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, selon des sources médicales palestiniennes.
La victime, Mohammed Abou Khalifa, était âgé de 19 ans, a-t-on ajouté de mêmes sources. Une porte-parole de l'armée israélienne a affirmé à l'AFP que des affrontements au cours desquels des soldats avaient ouvert le feu s'étaient produits dans le camp de réfugiés de Jénine.
L'armée israélienne a mené une incursion dans ce camp de réfugiés suivie par des affrontements avec des jeunes Palestiniens, ont précisé des responsables des services de sécurité palestiniens.
La porte-parole de l'armée a pour sa part affirmé que les soldats, qui avaient pénétré dans le camp de réfugiés, avaient été attaqués notamment avec des engins explosifs. "Confrontés à un danger immédiat, les soldats ont tiré vers les principaux instigateurs de ces violences", a-t-elle ajouté en précisant qu'aucun soldat n'avait été blessé.
Une vague de violences entre Israéliens et Palestiniens, qui a débuté à l'automne 2015, a coûté la vie à 252 Palestiniens, 40 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques anti-israéliennes, souvent commises par des jeunes isolés.

(29-01-2017)

Israël : Netanyahu salue la décision de Trump de construire un mur à la frontière avec le Mexique

 Le mur d'apartheid à Bethléem...

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué samedi dans un message sur Twitter l'annonce cette semaine par le nouveau président américain Donald Trump de la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.
Le nouveau président républicain a signé mercredi un décret fixant comme objectif de "sécuriser la frontière sud des Etats-Unis grâce à la construction immédiate d'un mur".
Dans une interview à la chaîne de télévision américaine Fox News jeudi, il a justifié sa décision en se servant notamment de l'exemple d'Israël qui, selon lui, a réussi à "stopper à 99,9%" l'immigration illégale en construisant un mur.
Il faisait allusion à la barrière de plus de 240 km qu'Israël a achevé de construire en 2014 à sa frontière avec l'Egypte qui était empruntée par de nombreux migrants clandestins africains et trafiquants.
"Le Président Trump a raison. J'ai construit un mur le long de la frontière sud d'Israël. Cela a stoppé toute l'immigration illégale. Grand succès. Idée formidable", a tweeté samedi M. Netanyahu, terminant son message par les deux drapeaux, israélien et américain côte à côte.
M. Netanyahu, à la tête de l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, n'a pas caché sa satisfaction après l'élection de Donald Trump. Ses alliés les plus nationalistes voient dans l'accession de M. Trump à la présidence une chance unique de poursuivre la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, --territoires palestiniens occupés--, voire d'annexer la plus grande partie la Cisjordanie.
Par ailleurs, Israël a commencé en 2002 la construction d'un mur de séparation autour de la Cisjordanie occupée pour empêcher les attentats palestiniens. Cette barrière, qui atteint parfois 9 m de haut, est dénoncée par ses détracteurs comme un moyen de confisquer des terres et d'établir une frontière de facto.

(28-01-2017)

samedi 28 janvier 2017

Maroc : Le grand retour du pays dans l'Union africaine

33 ans après avoir claqué la porte de l'Union africaine, le Maroc devrait réintégrer cette institution lundi à l'issue d'un vote des chefs d'Etat africains.
À l'occasion du 28e sommet annuel de l'Union africaine qui se tiendra le 30 et 31 janvier à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, 54 chefs d'État vont devoir voter ce lundi sur la réintégration du Maroc au sein de l'Union. En théorie, l'adhésion du Maroc n'est qu'une question de formalité dans la mesure où il aurait déjà obtenu le soutien écrit définitif d'une quarantaine d'États membres. Ces retrouvailles interviennent 33 ans après le retrait volontaire du royaume chérifien de cette instance internationale. Le roi Hassan II entendait à l'époque protester contre l'admission au sein de l'institution de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), autoproclamée par le Front Polisario. Mais la politique de la chaise vide ne s'est pas avérée payante.
Ces derniers mois, le roi Mohammed VI a effectué une tournée diplomatique en Afrique de l'Est notamment au Rwanda puis en Tanzanie pour renouer ou conforter les liens politiques avec cette partie du continent alors que la zone d'influence du royaume se situait plutôt au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Le Maroc a ainsi déployé les grands moyens pour convaincre de sa vocation subsaharienne.
C'est la première fois que la Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD) siégeront dans la même assemblée. Ce retour remet au premier plan la question épineuse du Sahara occidental, qui dure depuis trois décennies.
La RASD a été créée suite à la décolonisation espagnole en 1976 par le Front Polisario, un mouvement politique indépendantiste au Sahara occidental.
Le Maroc qui contrôle aujourd'hui 80% du territoire, considère le Sahara occidental comme une partie intégrante de son royaume, tandis que le Front Polisario revendique l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole et demande un référendum sur l'autodétermination des peuples.
En toile de fond, c'est l'affrontement entre Rabat et Alger qui résonne. Alors que le Maroc imposait son autorité légitime sur le Sahara espagnol, l'Algérie apporte depuis le début du conflit, son soutien au Front Polisario.

vendredi 27 janvier 2017

Israël : Netanyahu de nouveau interrogé par la police

La police israélienne a interrogé de nouveau vendredi Benjamin Netanyahu pendant plusieurs heures pour des faits présumés de corruption, qui placent le Premier ministre sous une pression grandissante, ont rapporté les médias.
C'est la troisième fois que M. Netanyahu répond aux questions des policiers d'une unité spécialisée, ont dit les médias. La police, comme les fois précédentes, s'est gardée de confirmer.
M. Netanyahu fait l'objet depuis fin 2016 de deux enquêtes: l'une pour des cadeaux luxueux que sa famille et lui sont soupçonnés d'avoir reçus de la part d'hommes d'affaires, l'autre pour avoir tenté de négocier une couverture journalistique plus favorable avec le patron du plus grand quotidien national payant. Il dément toute fraude.
Selon les médias, M. Netanyahu a reçu pendant sept ou huit ans des boîtes de cigares de choix de la part d'Arnon Milchan, homme d'affaires israélien, producteur hollywoodien et ami du Premier ministre. La valeur totale de ces cigares s'élèverait à des dizaines de milliers de dollars.
L'homme d'affaires aurait également offert à l'épouse du Premier ministre, Sara, du champagne d'une valeur d'une centaine de dollars la bouteille.
M. Netanyahu s'est défendu mercredi avec véhémence devant le Parlement. "Aucun délit n'a été commis", a-t-il dit, dénonçant les soupçons contre lui comme une "mauvaise plaisanterie".
"On a le droit d'accepter des cadeaux de la part de ses amis", a-t-il insisté.
"L'objectif est clair: faire tomber le gouvernement (...) que je dirige, et tous les moyens sont bons", a-t-il lancé.
"J'ai une nouvelle pour vous: je dirigerai encore l'Etat d'Israël dans de nombreuses années", a-t-il prédit.
Cependant, M. Netanyahu est menacé par deux autres dossiers, dont l'un porterait sur un important marché d'acquisition de sous-marins de guerre à l'Allemagne, rapportait cette semaine la chaîne Channel 10.
La transaction est suspecte de conflit d'intérêts, disent les médias israéliens. L'un des avocats personnels de M. Netanyahu, David Shimron, serait également le représentant en Israël de l'homme d'affaires israélien Miki Ganor, agent de l'entreprise allemande ThyssenKrupp Marine Systems, à laquelle Israël a acheté six sous-marins et qui pourrait lui en construire trois supplémentaires, disent-ils.
En outre, un rapport potentiellement dommageable pour M. Netanyahu menace de sortir prochainement sur la conduite de la guerre dans la bande de Gaza en 2014.
M. Netanyahu, 67 ans, est à la tête du gouvernement depuis 2009, après un premier mandat entre 1996 et 1999. Il a été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété.

jeudi 26 janvier 2017

Soudan : L'opposant Al Mahdi de retour au pays après deux ans d'exil

 L'opposant soudanais Sadiq al Mahdi est rentré jeudi dans son pays après deux ans d'exil.
Chef de file du Parti national Oumma, l'un des plus vieux partis soudanais, il est le dernier chef de gouvernement démocratiquement élu.
Sadiq al Mahdi a été renversé en 1989 par une alliance islamo-militaire qui forme toujours le noyau dur du tout puissant Congrès national, auquel appartient le président Omar Hassan al Bachir.
Accusé en 2014 de comploter avec des groupes armés, l'ex-Premier ministre avait trouvé refuge au Caire.
"Je suis revenu au pays pour mettre fin à la guerre, parvenir à la paix, instaurer la démocratie et rétablir les droits", a-t-il déclaré à 6.000 de ses partisans rassemblés sur une place publique de Khartoum.
"Je vais combattre les mouvements islamistes extrémistes et relancer l'islam moderne", a-t-il ajouté.

(26-01-2017)

Israël/Palestine : La crise de l'eau s'aggrave à Gaza, aucune solution à court terme

"L'eau courante est salée, comme si elle était directement pompée dans la mer. On a cessé de la boire"

Marouane An Nadjar, un Palestinien habitant dans le sud de la bande de Gaza n'a plus bu d'eau du robinet depuis dix ans. Chaque jour, il marche quatre kilomètres jusqu'à une station de dessalement pour y remplir d'eau un bidon de 20 litres.
La question de l'approvisionnement en eau courante est un vieux problème à Gaza.
Les nappes phréatiques sont souillées par les eaux usées, des résidus chimiques, de l'eau de mer, et les trois stations de dessalement ne peuvent pas répondre à la demande.
Pour s'hydrater, la plupart des Gazaouis dépendent des importations d'eau en bouteille. Pour la population et les spécialistes du développement, la situation devient intenable.
Selon le vice-président de l'Autorité palestinienne de l'eau, Rebhy al Cheikh, plus de 90% des eaux contenues dans les nappes phréatiques sont impropres à tout usage domestique.
"L'eau courante est salée, comme si elle était directement pompée dans la mer. On a cessé de la boire", explique Marouane An Nadjar, un père de six enfants, tout en faisant la queue à la station de dessalement de Khan Younès.
Alors, comme les autres, il utilise l'eau dessalée pour se laver et pour boire. Ceux qui peuvent se le permettre achètent de l'eau en bouteille. Quant à celle qui coule du robinet, lorsqu'elle coule, elle est à peine potable.
"On ne peut même pas la donner à boire aux animaux", déplore Fathy Mhareb, 60 ans, père de huit enfants. "On achète de l'eau douce et on utilise l'eau salée pour se doucher."
Les racines du problème sont multiples mais s'expliquent essentiellement par la contamination des nappes phréatiques.
La principale source d'eau de gaza écoule 55 à 60 millions de mètres cubes d'eau en un an. La demande des deux millions de Gazaouis est estimée à 200 millions de mètres cubes.
Cela provoque une sur-utilisation des nappes phréatiques qui facilite l'infiltration de l'eau de mer, des eaux usées ou encore de résidus chimiques. "Il y a une diminution continue et une invasion par l'eau de mer", observe Rebhy al Cheikh, qui évoque également une teneur élevée en nitrates.
Dans un rapport publié en 2012, les Nations unies prédisaient que la bande de Gaza deviendrait inhabitable d'ici 2020 et que ses nappes phréatiques seraient inutilisables avant 2016. Selon Rebhy al Cheikh, cette prédiction est déjà presque réalisée : si l'on s'en tient aux normes internationales, 96,5% des nappes phréatiques sont déjà inutilisables.
Et la situation ne s'améliore guère.
Alors, des Gazaouis tentent de puiser dans les réserves souterraines en creusant des puits de fortune. D'autres recourent à des techniques artisanales de dessalement et vendent l'eau dans la rue, ce qui ne l'empêche pas d'être contaminée, souligne Rebhy al Cheikh.
Pour tenter de résoudre ce problème, Gaza a augmenté ses importations d'eau d'Israël, qui dispose de vastes infrastructures de dessalement. Mais l'achat de cinq millions de mètres cubes d'eau supplémentaires n'a pu se faire qu'au prix de vingt ans de négociations avec les autorités israéliennes.
Le blocus imposé à la bande de Gaza par Israël et l'Egypte au cours de l'essentiel de la décennie écoulée perturbe également le développement des projets de construction de nouveaux sites de dessalement.
Une usine, d'un coût de 10 millions d'euros financé par l'Union européenne et l'Unicef, a été inaugurée la semaine dernière. Selon Mohanlal Peiris, spécialiste de l'eau et de l'hygiène auprès de l'Unicef, ce site permettra d'approvisionner 75.000 personnes.
Mais les Gazaouis placent surtout leurs espoirs dans la construction d'un immense site de dessalement qui pourrait permettre de répondre à la hausse de la demande. D'un coût de 500 millions d'euros, il n'est encore qu'au stade des études.
A l'heure actuelle, deux des trois sites de dessalement fonctionnent à Gaza. Ils produisent à peine 8.600 mètres cubes d'eau par jour.

(26-01-2017)

Syrie : Trump annonce la création de zones de sécurité

 Une tente dans un camp de réfugiés près de la frontière syro-turque, dans la province d'Alep. (Reuters)

Donald Trump a déclaré mercredi qu'il "ferait sans nul doute des zones de sécurité en Syrie" pour des réfugiés fuyant les violences du pays, ravagé par une guerre civile depuis plus de cinq ans.
Estimant que l'Europe avait commis une grave erreur en accueillant des millions de réfugiés en provenance de Syrie et d'autres pays du Moyen Orient en proie à des troubles, le président américain a dit, dans le cadre d'un entretien à ABC News :" Je ne veux pas que cela arrive ici".
"Je ferai sans nul doute des zones de sécurité en Syrie pour les gens", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Un projet de décret présidentiel qui pourrait être soumis à la signature de Donald Trump ordonne au secrétaire d'Etat et au secrétaire à la Défense de préparer la création de zones de sécurité pour les civils déplacés en Syrie et dans les pays voisins.
"Le secrétaire d'Etat, en liaison avec le secrétaire à la Défense, a ordre de soumettre dans les 90 jours suivant la signature de ce décret un plan visant à créer des zones de sécurité en Syrie et dans la région où les déplacés syriens pourront attendre une affectation définitive, comme un rapatriement ou une relocalisation dans un pays tiers", lit-on dans le document consulté par Reuters.
La création de zones de sécurité pour les civils dans le nord de la Syrie, qui supposeraient en principe d'empêcher les bombardements de l'aviation syrienne, est réclamée de longue date par la Turquie, qui a accueilli sur son territoire le plus grand nombre de réfugiés syriens.
Mais bien que cette question ait souvent été débattue par l'administration Obama, l'ancien président américain n'a jamais voulu s'engager dans cette voie par crainte que cela ne débouche sur un conflit ouvert avec le régime syrien et son allié russe.

(26-01-2017)

Israël/Palestine : Le père du soldat franco-israélien qui divise Israël implore l'indulgence des juges

Le 24 janvier 2017 à Tel Aviv manifestation de soutien au soldat franco-israélien Elor Azaria (Afp)

Le père du soldat franco-israélien Elor Azaria, accusé d'avoir achevé un assaillant palestinien blessé, a imploré mardi à Tel-Aviv la clémence du tribunal militaire qui juge son fils, lors d'un procès qui déchaîne les passions.
Défense et accusation sont entrées dans le débat sur la peine que devrait prononcer le tribunal au cours d'une audience ultérieure.
Les avocats du sergent de 20 ans ont fait déposer son père, son ancienne maîtresse d'école, et surtout plusieurs de ses officiers et camarades qui ont dressé de lui un tableau très éloigné du soldat exécutant froidement un Palestinien.
Après plusieurs mois d'un procès exceptionnel, Elor Azaria, qui a aussi la nationalité française, a été reconnu coupable d'homicide volontaire le 4 janvier.
Premier soldat franco-israélien condamné pour homicide volontaire depuis 2005 selon la presse, il encourt vingt ans de prison. Les réquisitions de l'accusation, initialement attendues mardi, risquaient d'être reportées à une autre date.
Le soldat, membre d'une unité paramédicale, avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant propalestinien alors qu'il tirait une balle dans la tête d'Abdel Fattah al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie occupée.
Le Palestinien venait d'attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d'état de nuire.
Le père d'Elor Azaria, Charlie, a décrit les mois de procès et d'attention publique comme une épreuve très difficile.
"Cette punition de 10 mois, cela suffit. Cela fait 10 mois que nous ne vivons plus, nous souffrons. Après tout ce que j'ai donné au pays, c'est de l'abus physique et psychologique", a dit, en sanglots, celui qui est venu vivre en Israël en 1975 et qui a servi 33 ans dans la police.
Charlie Azaria, une ancienne enseignante du soldat, des officiers et camarades ont parlé d'un garçon respectueux, attentif aux autres, constamment prêt à aider et ayant toujours rêvé d'unité combattante.
"Dans les opérations les plus dures, on le choisissait lui, le meilleur paramédic' de l'unité", a témoigné un de ses anciens officiers sous couvert de l'anonymat.
Elor Azaria pourrait avoir craqué sous la pression, ont signifié les témoins. Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël étaient alors en proie à des violences quasi-quotidiennes.
Cela "aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous", a dit en pleurs Ori Elon, un soldat de son unité, "soyez indulgents. Au bout du compte, on est des soldats, on s'occupe des autres, on est confronté à des situations difficiles".
A l'extérieur du tribunal, une cinquantaine de sympathisants, tenus à distance par des policiers, ont rappelé combien l'affaire divise l'opinion, entre ceux qui défendent le procès au nom du respect nécessaire de valeurs éthiques par l'armée et ceux qui invoquent le soutien dû aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.
"Voilà un soldat qui a tué un terroriste pour nous protéger", a dit l'un des leaders du rassemblement, Ran Buzaglo, auprès d'une banderole proclamant: "Le peuple soutient et salue le soldat et héros Elor Azaria".
Elor Azaria a plaidé non coupable. Il pensait que le Palestinien dissimulait sous ses vêtements une ceinture d'explosifs, ont expliqué ses avocats. Mais la cour a jugé le 4 janvier qu'Abdel Fattah al-Sharif avait été tué "inutilement".
Dans pays où l'armée est réputée comme un facteur d'unité face aux menaces extérieures, les messages haineux s'étaient multipliés sur les réseaux sociaux contre les juges militaires.
Le jugement a aussi suscité une multiplication d'appels à gracier le soldat de la part de personnalités politiques, à commencer par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
L'affaire a mis à l'épreuve l'incontournable institution qu'est l'armée, dont l'état-major, bravant la réprobation d'une grande partie de la droite dominante, a poussé à ce qu'Elor Azaria soit jugé.
Les conséquences se sont fait sentir après l'attentat au cours duquel un Palestinien a lancé son camion contre des soldats israéliens et tué quatre d'entre eux, le 8 janvier à Jérusalem.
L'armée a alors dû s'employer à faire taire une bruyante campagne selon laquelle les soldats avaient été victimes d'un "effet Azaria" et avaient tardé à tirer sur le Palestinien de peur de se retrouver dans la situation du sergent.

(25-01-2017)

Israël/Palestine : Israël sous l'effet Trump annonce 2.500 logements de colonisation en Cisjordanie occupée (Assawra)

Des logements en construction dans la colonie israélienne de Ramot, le 27 janvier 2016, à Jérusalem-est (Afp)

Israël a annoncé mardi la construction de 2.500 logements de colonisation en Cisjordanie occupée, la plus importante annonce du genre depuis des années, prenant en compte de nouvelles réalités a priori nettement plus favorables à Washington.
Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont décidé d'approuver la construction de 2.500 unités d'habitation "pour répondre aux besoins de logement et de la vie quotidienne", a annoncé le ministère de la Défense, quatre jours après l'investiture de Donald Trump comme président des États-Unis.
C'est la deuxième décision israélienne relative à la colonisation en deux jours, après le feu vert donné dimanche à la construction de 566 logements dans des quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, partie majoritairement palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
Cette annonce reflète la volonté clairement affichée par le gouvernement israélien de profiter de la nouvelle donne créée selon lui par l'élection de M. Trump, après les huit années à la Maison Blanche de Barack Obama, opposé jusqu'au bout à la colonisation.
"Nous construisons et nous continuerons à construire", a tweeté Benjamin Netanyahu après l'annonce des 2.500 logements.
Les colonies, c'est-à-dire les implantations civiles israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, sont illégales au regard du droit international. Une grande partie de la communauté internationale les considère comme un obstacle majeur à la paix entre Israéliens et Palestiniens, toujours insaisissable après des décennies.
Cette opposition a donné lieu le 23 décembre à l'adoption par l'ONU d'une résolution condamnant la colonisation. Cette adoption a été rendue possible par la décision exceptionnelle de l'administration Obama de ne pas opposer son veto.
La direction palestinienne, elle, a condamné la nouvelle annonce israélienne. "La communauté internationale doit immédiatement réclamer des comptes à Israël", a dit à l'AFP le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.
Selon lui, Israël a été enhardi "par ce qu'ils considèrent comme les encouragements" de M. Trump.
M. Netanyahu signalait encore lundi combien la situation avait changé depuis l'investiture de M. Trump. Après huit années de "pressions énormes" au sujet de l'Iran et des colonies, "nous sommes en face d'une chance formidable pour la sécurité et l'avenir de l?État d'Israël", disait-il.
M. Netanyahu, à la tête de l'un des gouvernements les plus à droite d'Israël, est soumis à la surenchère des alliés de sa majorité, qui font le forcing sur la colonisation et même l'annexion d'une partie de la Cisjordanie. Il les a appelés à faire preuve de retenue et à ne pas "dégainer sans crier gare", pour ne pas mettre l'administration Trump devant des faits accomplis.
A la différence de la pratique de sa devancière, l'administration Trump n'a pour l'instant pas condamné l'annonce de colonisation faite dimanche.
M. Netanyahu assure que ce n'est pas la colonisation, mais le refus des Palestiniens de l'existence même de l?État d'Israël qui fait obstacle à la paix. La dernière initiative diplomatique en date, américaine, a capoté en avril 2014. La perspective de la création d'un État palestinien qui coexisterait avec Israël, solution de référence de la communauté internationale, paraît de plus en plus inaccessible.
Le Daily Mail citait, pendant sa campagne, M. Trump estimant qu'Israël n'avait pas à observer une pause dans la colonisation pour faire revenir les Palestiniens à la table des négociations. "Il faut qu'ils continuent. Non, je ne pense pas qu'ils doivent faire une pause", disait-il selon le quotidien britannique.
Israël a annoncé que la plupart des nouveaux logements seraient construits dans les grands blocs de colonies existants. Il considère qu'ils sont appelés à rester sous souveraineté israélienne, même en cas d'accord final avec les Palestiniens.
Une centaine de logements verront par ailleurs le jour dans la colonie de Bet El, près de Ramallah, à l'importante signification historique pour le mouvement des colons.
Le quotidien israélien Haaretz a décrit Bet El comme "la colonie préférée de l'équipe Trump en Cisjordanie".
Celui que M. Trump a choisi pour devenir le prochain ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, est à la tête d'une organisation américaine qui verse chaque année des millions de dollars à Bet El, a affirmé le journal en précisant que les parents du gendre juif de M. Trump, Jared Kushner, et M. Trump lui-même ont versé des contributions à la colonie.

(24-01-2017 - Assawra)

Israël/Palestine : L'Etat hébreu va construire 2.500 nouveaux logements dans les colonies

 Le ministère israélien de la Défense a annoncé mardi avoir donné son feu vert à la construction de 2.500 nouveaux logements dans les colonies de peuplement juives en Cisjordanie occupée.
Il s'agit de la deuxième annonce du genre depuis que Donald Trump est devenu président des Etats-Unis vendredi.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense indique que les nouvelles constructions ont été autorisées par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et par le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman.
Elles sont, dit-il, destinées pour la plupart à répondre aux besoins de logement pour "maintenir la vie quotidienne" dans des colonies qu'Israël entend conserver dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec les Palestiniens.
Pendant la campagne présidentielle américaine, Donald Trump a indiqué qu'il se montrerait beaucoup moins critique envers la colonisation israélienne que son prédécesseur à la Maison blanche, Barack Obama, dont les relations avec Benjamin Netanyahu étaient notoirement exécrables.
Le Premier ministre israélien s'est réjoui de ce changement de ton à venir et il a joint l'acte à la parole dès dimanche en annonçant la construction de centaines de nouveaux logements à Jérusalem-est, occupée par Israël depuis 1967.
Benjamin Netanyahu a indiqué à cette occasion à plusieurs de ses ministres que toutes les restrictions pesant sur la colonisation étaient dorénavant levées.
"Nous pouvons construire où bon nous semble, autant que nous voulons", a-t-il dit, selon des propos rapportés par un responsable israélien.
Mardi, il a confirmé sur Twitter avoir donné son feu vert à la construction de "2.500 nouveaux logements en Judée et Samarie". "Nous construisons et nous allons continuer à construire", a-t-il promis.
D'après la liste du ministère de la Défense, une centaine de ces nouveaux logements sont destinés à la colonie de Beit El, une implantation qui a selon les médias israéliens bénéficié par le passé de financements du gendre de Donald Trump, Jared Kushner.
David Friedman, que le nouveau président américain vient de nommer ambassadeur en Israël, est lui-même l'ancien président de l'association des Amis américains de Beit El, qui a levé des fonds en faveur de la colonie.
L'Autorité palestinienne, qui considère la poursuite de la colonisation comme le principal obstacle à la paix, n'a pas encore réagi à cette annonce.

(24-01-2017)

Israël: Netanyahu confronté à deux enquêtes de plus

La police israélienne a élargi le champ de ses investigations concernant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, désormais menacé par deux dossiers supplémentaires, dont l'un semble toucher à l'achat de sous-marins de guerre à l'Allemagne, a rapporté une télévision lundi soir.
M. Netanyahu fait déjà l'objet depuis fin 2016 de deux enquêtes: l'une pour des cadeaux luxueux que sa famille et lui sont soupçonnés d'avoir reçus de la part d'hommes d'affaires, l'autre pour avoir tenté de négocier une couverture journalistique plus favorable avec le patron du plus grand quotidien national payant.
M. Netanyahu, sa femme, l'un de ses fils et plusieurs autres personnes ont été interrogés par les policiers spécialisés chargés de ces investigations.
M. Netanyahu, à la tête du gouvernement depuis 2009, est confronté à présent à deux nouveaux dossiers, a rapporté lundi soir la chaîne Channel 10 sans indiquer clairement si ces dossiers en étaient encore à un stade préliminaire, ou si des enquêtes policières étaient véritablement lancées.
La police a refusé de s'exprimer sur les informations de Channel 10. Le ministère de la Justice avait indiqué en novembre, sans plus de précision, que le procureur général avait ordonné l'ouverture d'une enquête sur un important marché d'acquisition de sous-marins de guerre à l'Allemagne.
La transaction est suspecte de conflit d'intérêts, disent les médias israéliens. L'un des avocats personnels et cousins de M. Netanyahu, David Shimron, serait également le représentant en Israël de l'homme d'affaires israélien Miki Ganor, agent de l'entreprise allemande ThyssenKrupp Marine Systems, à laquelle Israël a acheté six sous-marins et qui pourrait lui en construire trois supplémentaires, disent-ils.
Channel 10 n'a pas précisé de quoi il relevait dans le deuxième dossier.
Le dossier des sous-marins pourrait être d'autant plus délicat que l'ancien ministre de la Défense Moshe Yaalon a indiqué en novembre, après avoir été poussé à la démission pour d'autres raisons, qu'il ne voyait pas de justification opérationnelle à une extension de la flotte israélienne de sous-marins. Les montants en jeu sont par ailleurs considérables.
Les médias israéliens ont aussi fait des gorges chaudes du fait que l'Iran, ennemi juré d'Israël, détenait une participation de 4,5% dans ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS).
M. Netanyahu avait assuré en novembre ne rien savoir d'une quelconque implication de Me Shimron dans la transaction. Il avait défendu l'intérêt de l'achat des sous-marins en disant que ces "systèmes d'armes stratégiques assurent l'avenir et l'existence même de l'Etat d'Israël pour les prochaines décennies".
Dans les autres dossiers, il s'est toujours défendu d'une faute quelconque, répétant: "Il ne se passera rien (sur le front judiciaire) parce qu'il ne s'est rien passé" d'illégal.

(24-01-2017)

Syrie: Les négociations tout près d'une "déclaration finale"

 Les négociations indirectes entre rebelles syriens et émissaires de Bashar al-Assad sont tout près d'aboutir à une "déclaration finale" a indiqué mardi l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura au deuxième jour de pourparlers de paix à Astana.
"Nous sommes proches d'une déclaration finale. Il y a des discussions très intenses car il ne s'agit pas juste d'un bout de papier, il s'agit d'une cessation des hostilités", a déclaré M. Mistura, estimant que les pourparlers pourraient s'achever dès mardi.

(24-01-2017)

Israël: Le lanceur d'alerte Vanunu dans l'attente d'une décision de justice

L'Israélien Mordechai Vanunu, connu pour avoir livré à la presse des informations sur le présumé programme nucléaire militaire de son pays, a été reconnu coupable d'avoir violé les termes de sa remise en liberté, a indiqué un tribunal lundi.
Condamné à 18 ans de prison pour trahison et espionnage en 1986, M. Vanunu, 62 ans aujourd'hui, avait été libéré en 2004 après avoir purgé la totalité de sa peine. Mais sa libération était assortie de restrictions.
M. Vanunu a été inculpé en mai 2016 pour trois infractions aux conditions de sa liberté. La justice a finalement décidé de ne retenir contre lui que le fait qu'il ait rencontré deux Américains à Jérusalem en 2013, a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Elle l'a en revanche exonéré des charges liées à un entretien qu'il avait accordé à une chaîne israélienne en 2015.
Le tribunal s'est prononcé sur sa culpabilité le 18 janvier, mais la décision des juges n'a été rendue publique que lundi.
Une audience est prévue le 14 mars, au cours de laquelle l'accusation devrait prononcer ses réquisitions.
M. Vanunu a déjà été emprisonné à deux reprises depuis sa libération pour avoir manqué aux termes de sa remise en liberté.
M. Vanunu s'est fait connaître du grand public en 1986 en révélant au journal anglais The Sunday Times des détails sur le supposé programme nucléaire militaire israélien, dont des photographies prises à l'intérieur de la centrale nucléaire de Dimona dans le Néguev (sud). Il a été enlevé par les services secrets israéliens à Rome, où il avait été attiré par une agente israélienne simulant une relation sentimentale, puis jugé en Israël.
Dans l'entretien avec la chaîne Channel 2 en 2015, M. Vanunu disait ne plus détenir de secret et vouloir seulement rejoindre en Norvège sa nouvelle femme, le professeur de théologie Kristin Joachimsen, qu'il avait épousée la même année à Jérusalem.
Il lui est interdit d'émigrer parce qu'il est toujours considéré comme représentant une menace pour la sécurité nationale.
Israël est considéré comme le seul pays doté de l'arme nucléaire au Moyen-Orient, mais entretient l'ambiguïté sur le sujet.

(23-01-2017)

Syrie: Début des négociations directes à Astana

Les émissaires du dictateur Bashar al-Assad et les rebelles syriens tiennent lundi à Astana leur premier round de négociations depuis le début de la guerre en Syrie, qui devrait se concentrer sur la consolidation d'un fragile cessez-le-feu.
Les membres des différentes délégations sont arrivés dans la journée de dimanche dans la capitale kazakhe pour des négociations qui doivent rassembler pour la première fois le régime de Damas et des combattants rebelles, les opposants politiques restant cette fois cantonnés à un rôle de conseillers.
Si les deux camps ont parlé pendant des semaines d'un format direct de négociations, certains responsables rebelles ne semblaient pas encore prêts à des discussions en face à face avec le régime, quelques heures avant l'ouverture des négociations.
"Le format des pourparlers est encore en discussion. Nous verrons ce qui a été décidé lorsque les négociations auront commencé" à 08H00 GMT, a indiqué lundi à la presse le vice-ministre des Affaires étrangères kazakh, Roman Vassilenko.
Les groupes rebelles, appuyés par la Turquie, ainsi que le régime, soutenu par la Russie et l'Iran, ont tous deux assuré que les discussions seraient avant tout centrées sur le renforcement de la trêve entrée en vigueur le 30 décembre, et qui tient vaille que vaille malgré des violations régulières.
"Il s'agit de davantage que de (pérenniser) le cessez-le-feu. Il s'agit de mettre en place des mécanismes de surveillance et de responsabilité" en cas de violations, a expliqué à l'AFP un porte-parole des rebelles, Ossama Abou Zeid.
Un autre porte-parole rebelle, Iehia al-Aridi, a précisé que l'objectif était également d'améliorer l'accès à l'aide humanitaire dans les villes assiégées. "Ce serait une base forte qui pourra être poursuivie à Genève", a-t-il indiqué.
Les négociations d'Astana doivent poser les bases d'un règlement à même d'être approfondies lors de prochaines discussions de paix sous l'égide de l'ONU à Genève le 8 février.
L'objectif pour le régime est aussi de faire avancer une solution politique "globale" après près de six ans de guerre. Le président syrien a ainsi appelé les rebelles à livrer leurs armes en échange d'une amnistie, à l'image des accords de "réconciliation" qui se traduisent par l'évacuation des combattants en échange de la fin des bombardements et des sièges des villes par les forces gouvernementales.
La délégation des rebelles, à l'origine composée de huit membres, a été élargie à un total de 14 représentants auxquels s'ajoutent 21 conseillers, selon une source proche de l'opposition.
Le chef de la délégation, Mohammad Allouche, qui est un responsable du groupe Jaich al-Islam (l'Armée de l'islam), est arrivé à Astana en compagnie d'une dizaine de chefs combattants dont Fares Bouyouch de l'Armée d'Idleb, Hassan Ibrahim du Front du Sud et Mamoun Hajj Moussa du groupe Suqour al-Cham.
"Nous sommes ici pour réaliser les demandes du peuple syrien. Il ne s'agit pas d'un remplacement du processus de Genève. Si nous ne croyions pas en une solution politique, nous ne serions pas venus à Astana", a déclaré à l'AFP Fares Bouyouch.
Bachar Jaafari, qui mène la délégation du régime composée de dix émissaires, a pour sa part indiqué que les pourparlers devaient également servir à distancier les rebelles considérés comme "modérés" des jihadistes de l'organisation Etat islamique et du front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie), selon l'agence officielle syrienne SANA.
Ces discussions, qui doivent durer plusieurs jours à l'hôtel Rixos d'Astana, interviennent alors que Bashar est en position de force après sa victoire hautement symbolique à Alep, deuxième ville de Syrie totalement reprise aux rebelles avec l'aide de l'aviation russe et des milices iraniennes.
Les deux délégations devront prendre place aux côtés de l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. Ce dernier a salué dimanche les pourparlers comme une "bonne initiative", selon des propos rapportés par les agences russes.
Les Occidentaux auront, eux, une présence a minima: les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne seront représentés par leurs ambassadeurs. L'Union européenne sera également représentée.
Jusqu'à présent, les pourparlers, notamment Genève I et II, ont tous échoué à mettre fin au conflit en Syrie qui a fait plus de 310.000 morts depuis 2011.
"Il ne peut pas y avoir de raccourci pour mettre fin à la guerre en Syrie. Une transition réelle passe d'abord par le renforcement de la confiance sur le terrain", a expliqué à l'AFP un diplomate occidental.

(23-01-2017)

Israël/Palestine : "Forger une vision commune"

Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a précisé dans un communiqué que 105 logements seraient également construits dans les quartiers palestiniens, se félicitant de la fin des "huit années difficiles avec Obama".
L'Autorité palestinienne de Mahmud Abbas a condamné dans un communiqué ces projets de colonisation, appelant l'ONU à agir pour "stopper le gouvernement extrémiste israélien qui détruit toute possibilité de parvenir à une solution à deux Etats".
Pour la communauté internationale, toutes les colonies israéliennes sont illégales.
Rompant avec la ligne traditionnellement suivie par les Etats-Unis, Donald Trump avait promis durant sa campagne de reconnaître Jérusalem capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade américaine, au grand dam des Palestiniens et de la majeure partie de la communauté internationale.
Dimanche la Maison Blanche a cependant semblé écarter l'hypothèse d'une annonce imminente sur un tel transfert. "Nous en sommes au tout début du processus consistant ne serait-ce qu'à aborder ce sujet", a dit le porte-parole Sean Spicer.
M. Netanyahu s'était chaudement félicité de l'arrivée au pouvoir de M. Trump après des relations tendues avec son prédécesseur, pour qui les colonies étaient un obstacle à la reprise des négociations avec les Palestiniens gelées depuis plus de deux ans.
La tension avait atteint son paroxysme lorsque le 23 décembre, les Etats-Unis, pour la première fois depuis 1979, n'ont pas mis leur veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies dans les territoires palestiniens occupés par l'Etat hébreu depuis 1967.
Israël considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale indivisible. Les Palestiniens veulent quant à eux faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
Quelque 430.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée et plus de 200.000 autres à Jérusalem-Est.
Dans le contexte de colonisation, deux députés de la droite ont présenté au cabinet de sécurité israélien un projet de loi sur une annexion de Maalé Adoumim, une importante colonie de Cisjordanie.
Une telle annexion couperait en deux la Cisjordanie et rendrait pratiquement impossible la création d'un Etat palestinien viable bénéficiant d'une continuité géographique.
Selon un ministre israélien cité par la radio publique, l'examen de cette question a été reporté en attendant la rencontre Netanyahu-Trump.

(23-01-2017)

Israël/Palestine : Trump discute de l'Iran avec Netanyahu et l'invite à Washington

Le président américain Donald Trump a abordé le dossier iranien dimanche avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'un entretien téléphonique au cours duquel il l'a invité à venir à Washington en février.
MM. Trump et Netanyahu "sont tombés d'accord pour continuer à échanger leurs points de vue sur une série de questions régionales, notamment les menaces que constitue l'Iran", a déclaré la Maison Blanche, donnant la première indication d'un durcissement de la nouvelle administration américaine vis-à-vis de Téhéran.
Dans son entretien avec le président américain, M. Netanyahu "a exprimé son désir de travailler étroitement avec le président Trump pour forger une vision commune afin de faire avancer la paix et la sécurité dans la région", a fait savoir son bureau.
Selon M. Netanyahu, qui avait dit qu'il évoquerait également avec Donald Trump la guerre en Syrie, "la première priorité de l'Etat d'Israël est de lever la menace que fait peser le mauvais accord nucléaire conclu par l'Iran" et les grandes puissances dont les Etats-Unis en 2015.
Barack Obama avait joué un rôle majeur dans la conclusion de cet accord, alors que M. Trump l'avait, pendant sa campagne électorale, qualifié d'"un des pires".
Cette conversation téléphonique a été la première entre les deux hommes depuis l'investiture du nouveau président américain, qui a qualifié cet échange de "très bon".
Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien a précisé que la date finale de la visite de M. Netanyahu à Washington serait "fixée dans les jours qui la précéderont".
Les deux hommes ont de même convenu qu'une paix israélo-palestinienne ne pouvait être que "négociée directement", a ajouté la Maison Blanche, le jour même où Israël a relancé la colonisation avec la construction de centaines de logements à Jérusalem-Est.
"Les règles du jeu ont changé avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n'avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama", critique de la politique de colonisation, a précisé Meïr Turjeman, l'adjoint au maire de la Ville sainte.
La mairie israélienne de Jérusalem a ainsi annoncé son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans les quartiers de colonisation de Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
"Nous avons des plans pour la construction de 11.000 logements qui attendent des autorisations" à Jérusalem-Est, a-t-il poursuivi.

(23-01-2017)

dimanche 22 janvier 2017

Yémen : Près de 70 morts dans des combats en 24 heures

De la fumée à Sanaa, au Yémen, après des raids aériens, le 22 janvier 2017 (Afp)

De violents combats entre l'armée et les rebelles sur la côte ouest du Yémen, accompagnés de raids aériens, ont fait au moins 66 morts en 24 heures, ont indiqué dimanche des sources médicales et de sécurité.
Les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont perdu 52 hommes dans des combats ou des raids menés par la coalition sous commandement saoudien dans la région de Mokha, sur la mer Rouge, selon les mêmes sources.
Les rebelles ont transporté leurs morts à l'hôpital militaire de Hodeida, la grande ville portuaire qu'ils contrôlent dans l'ouest, a déclaré à l'AFP une source médicale, précisant que son établissement avait reçu 38 morts dimanche et 14 samedi, outre 55 rebelles blessés.
Dans le camp des forces loyalistes, 14 soldats ont été tués et 22 blessés, selon des sources médicales à Aden (sud), où siège le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Des avions de combat et des hélicoptères d'attaque Apache de la coalition arabe mènent une intense campagne de frappes en soutien aux forces pro-Hadi qui tentent depuis plusieurs jours de reprendre aux rebelles la région de Mocha, située près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, ont indiqué des sources militaires.
Les forces loyalistes, soutenues par la coalition arabe, se trouvaient dimanche à une dizaine de kilomètres de Mocha, selon ces sources.
Le 7 janvier, les forces pro-Hadi ont lancé une vaste offensive dans la région de Dhubab, près du détroit de Bab al-Mandeb, important passage maritime séparant la mer Rouge de l'océan Indien, dans le sud-ouest du Yémen.
La progression des forces loyalistes est rendue difficile par les mines posées par les rebelles autour de Mocha, selon les sources militaires.

(22-01-2017)

Israël/Palestine : Intifada al-Quds en Palestine, poursuivre le chemin de la libération

« C’est Ahmad qui s’est opposé aux invasions de l’occupation.. C’est Ahmad qui a déclaré la région de Ramallah interdite à l’occupant… C’est Ahmad qui a protégé cette ville avec son corps »
(Les amis du martyr Ahmad Kharroubi, assassiné lors d’affrontements)

L’opération héroïque du résistant Fadi Qunbor contre les soldats de l’occupation dans Jabal al-Mukabber, où la colonisation bat son plein, a secoué l’entité coloniale sioniste en profondeur, pour deux raisons principales : l’opération de la résistance a eu lieu dans la zone jugée « intouchable » par les sionistes, à cause du système sécuritaire déployé depuis plus d’un an dans la ville d’al-Quds et ses environs, qui a été brisé une fois de plus, et à cause des caméras qui ont filmé les soldats sionistes en fuite et paniqués, alors qu’ils se trouvaient par dizaines sur les lieux de l’opération. Une fois encore, la résistance a su déjouer toutes les mesures séuritaires de l’occupant, et a affirmé à la face de tous qu’aucune mesure punitive, qu’aucune dénonciation par les uns ou les autres, dans la communauté internationale, ne pourra parvenir à stopper l’Intifada al-Quds. Elle frappera quand elle le pourra et son mode opératoire (individuel et tout engin disponible) l’aidera à échapper à tout contrôle. L’ingéniosité du peuple palestinien saura surmonter la sauvagerie de l’occupant.

Cette sauvagerie s’est manifestée au cours du mois dans l’assassinat des Palestiniens, dans leur arrestation brutale, de nuit comme de jour, dans la répression des prisonniers et de leurs familles, dans la démolition des maisons et de villages en entier, et notamment dans les territoires occupés en 48, à Qalanswa et Umm al-Hiran, dans le Triangle et dans le Naqab occupés. Comptant sur la présidence de Trump, les autorités de l’occupation ont multiplié les confiscations des terres et les projets de colonisation, plaçant l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas dans une position critique, où l’Etat palestinien promis a déjà perdu plus du tiers de sa superficie, avant même d’être fixé, à cause de la perfidie de la communauté internationale, la France y compris, qui concocte des plans de plus en plus favorables aux sionistes avant de les présenter comme des plans de « paix ». Malgré le vote par le conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution favorable aux Palestiniens et dénonçant la colonisation sioniste, la communauté internationale semble peu motivée pour faire appliquer ses propres résolutions, en Palestine occupée, et continue à couvrir les crimes de l’entité sioniste.

L’apathie générale du monde arabo-musulman, et la complicité de fait du monde occidental avec  l’entité coloniale ont ouvert la voie à des actes de normalisation des relations avec l’occupant. En plus de régimes arabes et musulmans, qui ne cachent plus leurs relations avec l’entité coloniale, c’est au tour de journalistes, d’hommes d’affaires, d’opposants politiques de déserter le camp national pour s’engouffrer dans ce qui leur semble une « voie de salut », qui est en réalité la voie de leur perte, puisque la nation dans son ensemble considère la normalisation comme un crime.

Martyrs palestiniens tombés depuis mi-décembre 2016 :

Ahmad Kharroubi, 18 ans, assassiné au cours d’affrontements dans le camp de Qalandya et Kfar Aqab, au nord d’al-Quds. Les affrontements ont eu lieu lorsque l’occupant sioniste a voulu démolir la maison du martyr Musbah Abu Sbeih, le combattant ayant mené une opération de la résistance, en tirant sur les soldats dans la ville d’al-Quds.
Fares Ziyad al-Bayed, 15 ans, décédé des suites de blessures infligées par l’occupant au mois d’octobre dernier, lors d’affrontements entre les jeunes et l’armée de l’occupation, dans le camp de Jalazone, au nord de Ramallah.
Le prisonnier syrien du Golan occupé, Ass’ad al-Wali, 70 ans, détenu et condamné à 8 mois de prison, est décédé le 25 décembre.
Assassinat par noyade du pêcheur Mohammad Ahmad al-Hissi, de Gaza, début janvier. Il avait été poursuivi par l’occupant en mer, qui a fait basculer sa barque.
Mohamad Salehi, 32 ans, exécuté par l’occupant le 9 janvier, au cours d’une incursion dans le camp al-Fari’a, entre Nablus et Toubas. Les soldats sont entrés dans la maison du martyr, en plein milieu de la nuit, et l’ont exécuté de six balles, devant sa propre mère. Ancien prisonnier libéré, il avait été détenu pendant trois ans.
Qusay al-Ammour, 17 ans, assassiné au cours d’affrontements devant le village de Takou’, Bayt – Laham. Atteint de trois balles à la poitrine, le martyr Qusay fut traîné, ensanglanté, par plusieurs soldats de l’occupation, jusqu’à ce qu’il meure.
Nidal Mahdawi 44 ans, de Tulkarm, assassiné le 17 janvier 2017 par les soldats de l’occupation installés au barrage, prétextant qu’il avait l’intention de poignarder l’occupant.
Ya’qub Abul Qay’an, 40 ans, du Naqab occupé, assassiné le 18 janvier, par les policiers sionistes venus détruire les maisons du village Um al-Hiran. Enseignant, il se dirigeait vers le village en lutte. Les policiers ont affirmé qu’ils ont tiré, pensant qu’il les attaquait avec sa voiture.

Scènes de l’Intifada al-Quds

Hazma : Le village de Hazma est habité par 8000 Palestiniens. Depuis 1981, il lutte contre l’installation de la colonie « Adam », qui s’étend de plus en plus pour occuper 18.000 dunums, ne laissant aux Palestiniens que 1000 dunums. La résistance est devenue une constante dans ce village. En 1991, les sionistes ont décidé de séparer le village de Hazma de la ville d’al-Quds. Trois des entrées du village sont coupées par des barrages de l’occupation, qui fouillent la population.
Le maire du village, Muwaffaq al-Khatib déclare que les sionistes visent Hazma depuis 1981, et récemment le ministre de la guerre Liberman a déclaré vouloir installer un parc sur les terres du village.  Un mur a été construit sur 4000 dunums des terres du village, et un autre mur parallèle sur 5 km entre l’entrée à Hazma et le premier mur a annexé une partie des terres. Il y a quelques semaines, les sionistes ont démoli une route que les habitants du village avaient tracée pour leur accès à leurs terres, afin d’y construire leurs maisons. Le village est privé de ses sources d’eau, Ayn Fara et al-Fuwwar, depuis l’annexion des terres.
L’insistance de l’occupant à vouloir s’accaparer des terres du village et la détermination des villageois à l’empêcher ont instauré un état permanent d’affrontements, où les sionistes sont souvent perdants, obligés qu’ils sont de reculer devant la force des tirs (pierres et feu) des villageois, hommes, femmes et enfants. 20 martyrs sont déjà tombés depuis 30 ans.  Depuis le début de l’Intifada al-Quds, des centaines de villageois de Hazma ont été arrêtés, au cours d’incursions noctunes de l’occupant. Au cours de ce mois, de nombreux affrontements ont opposé les villageois de Hazma aux forces de l’occupation.

Jabal al-Mukabber : la source des fidayins et de la résistance

 La dernière opération de la résistance menée par le martyr Fadi Qunbor rappelle toutes celles qui furent menées par les fidayins palestiniens, habitants de ce bourg menacé par les colons sionistes. Les opérations les plus marquantes menées par les résistants sont : l’attaque le 6 mars 2008 de l’école religieuse « Haraf » par le résistant du mouvement Hamas, Alaa Abu Adhaym. Le 4 août 2014, la police sioniste accuse le martyr Mohammad Ja’abis d’avoir écrasé des colons. Le 18 novembre 2014, Uday et Ghassan Abu Jamal se lancent à l’assaut d’un temple juif dans al-Quds ; le 13 octobre 2015, Baha’ Alayan et Bilal Ghanem attaquent un bus « israélien » dans la colonie « Armon Hanatsif » ; le 13 octobre 2015, Ala’ Abu Jamal écrase des sionistes dans al-Quds ; le 8 janvier 2017, le martyr Fadi Qunbor écrase des soldats près d’une colonie. La presse sioniste, ainsi que la classe politique, réclame des mesures de plus en plus sévères et criminelles contre la population de Jabal al-Mukabber.

Résistance

Début janvier, le résistant palestinien de Jabal al-Mukabber, Fadi Qunbor, écrase avec son engin 4 soldats sionistes, en présence de dizaines d’autres, qui prennent la fuite. Cette opération est considérée par les Palestiniens, qui l’ont saluée, comme un signe de bon augure pour l’année 2017.

Au cours de mois de janvier, de multiples affrontements ont eu lieu dans toute la Cisjordanie, y compris dans al-Quds, au cours desquels les Palestiniens ont lancé des pierres, des bouteilles incendiaires et des explosifs dans al-Khalil, Nablus, Ramallah, Qalqylia, Silfit, Qalandia, Takou’, Tulkarm, et dans plusieurs quartiers et bourgs d’al-Quds. Des colonies ont été attaquées, comme celle de Betar Itilit et Kiriat Arba. Le 4 janvier, les Palestiniens du camp de She’fat attaquent les policiers de la municipalité sioniste venus contrôler les boutiques dans le camp, en les empêchant d’y entrer.

Un soldat « israélien » a été blessé par balles lors d’affrontements dans le camp de Balata, à Nablus le 23/12. Le jour suivant, un colon a été poignardé près de la colonie Ifrat, au sud de Bayt Lahem. Au cours de la dernière semaine de décembre 2016, les opérations de la résistance se sont accrues, avec quatre opérations menées avec des armes à feu. 6 sionistes ont été blessés, dont 4 soldats. 90 points d’affrontements ont eu lieu au cours de la semaine, dans les environs d’al-Quds, de Ramallah, Bayt Lahem, Qalqylia et la bande de Gaza. Des bouteilles incendiaires ont été lancées à Hazma et al-Ram et un bus « israélien » a été attaqué près de Ramallah.

4 soldats sionistes ont été blessés au cours d’affrontements à Bayt Ummar et le camp al-Arroub dans al-Khalil, lors des funérailles populaires menées dans la région, après que les sionistes aient rendu les corps des martyrs.

Un soldat sioniste a été tué au cours d’une opération menée par un Palestinien, qui a été arrêté, le 3 janvier. Trois soldats sionistes ont été blessés lorsque des jeunes ont lancé sur eux des bouteilles incendiaires dans le bourg al-Issawiya. Deux colons ont été blessés dans le village al-Khadra, dans la province de Bayt Lahem. Plusieurs lieux d’affrontements ont été signalés au cours de la première semaine de janvier, notamment dans al-Quds et ses environs (Bab al-Sahira, Hazma, al-Ram, camp She’fat, Abu Diss, Biddu, colonie Ge’vat zeev, Selwan..).

La population du village de Qusra, au sud de Nablus, a réussi à chasser des colons armés qui voulaient s’introduire dans le village (18/1). Ces colons ont été encerclés et frappés. L’armée sioniste est intervenue pour les sauver, mais la population a refusé de les rendre, sinon au comité de « liaison » palestinien. Qusra a souvent été le théâtre d’affrontements avec les colons qui veulent s’emparer des terres. Les villageois ont créé un comité de vigilance.

Répression et purification ethnico-religieuse

L’assassinat de sang-froid de Ya’qub Abu Al-Qay’an, dans Umm al-Hiran, par la police sioniste le 18 janvier, indique, une fois de plus, avec quelle facilité les occupants tuent les Palestiniens, qu’ils soient dans l’armée ou la police.

Les bulldozers de l’occupation démolissent 11 maisons dans la ville de Qalanswa, dans les territoires occupés en 48. Une semaine plus tard, l’occupant démolit une dizaine de maisons dans le village de Umm al-Hiran, dans le Naqab occupé en 48. Le 3 janvier, l’occupant démolit les maisons de 87 Bédouins palestiniens dans Khan al-Ahmar, dans la région d’al-Quds. Ces destructions font partie d’un plan d’ensemble visant la judaïsation de toute la Palestine.

Depuis le mois d’octobre 2015, 9920 Palestiniens ont été arrêtés par les forces de l’occupation, dont 2884 enfants (âgés entre 11 et 18 ans), soit 29% des Palestiniens arrêtés.

Le 21 décembre, l’occupant envahit le camp de She’fat, arrête une dizaine de jeunes Palestiniens,  faisant un blessé. Le même jour, il arrête 6 jeunes dans la ville de Nablus, dont des prisonniers libérés et des étudiants du « Bloc islamique » (Hamas), et 5 autres jeunes de Beit Fujjar, au sud de Bayt Lahem. Le 22/12, l’occupant arrête à nouveau Mohammad Allan, l’avocat membre du Mouvement du Jihad islamique, ayant mené la grève de la faim lors de son arrestation précédente. Il sera libéré le lendemain. Le même jour, il mène une incursion musclée à Arraba, près de Jénine, où il essaie de terroriser les membres du mouvement du Jihad islamique, des familles Qaadan et Izzidine. Dans le camp Balata, près de Nablus, l’occupant sème la terreur en investissant la maison de la famille Uways. Dans la ville de Qalqylia, il confisque le contenu de l’imprimerie « Asayel Yafa » et arrête son propriétaire, Saber Abdel Fattah Dawud.

Le centre Wadi Helwa d’informations a signalé l’arrestation de plusieurs enfants, âgés entre 13 et 15 ans, du village at-Tur, et dans le camp de She’fat (23/12). Au cours de la nuit du 20 au 21/12, les forces de l’occupation ont arrêté 18 Palestiniens en Cisjordanie, et la nuit suivante, 26 Palestiniens sont arrêtés, y compris 7 enfants.

Des caméras espions des sionistes dans les maisons palestiniennes : des prisonniers libérés ont réussi à découvrir que les incursions de l’occupant dans leurs maisons, ces derniers temps, ont plutôt servi à installer des caméras miniatures à l’intérieur des maisons, et non pas seulement à fouiller, confisquer et détruire meubles et objets. Une nouvelle fois, l’occupant viole non seulement le droit international, mais la vie privée des Palestiniens, sous le prétexte de lutter contre la résistance. « Big Brother » n’est pas une fable en Palestine occupée.

Les bulldozers de l’occupation ont démoli le 4/1 la maison de Yasser Musalima, dans Bayt Hanina sous le prétexte qu’elle est construite sans permis. Deux maisons avaient été démolies auparavant dans le même quartier pour les mêmes raisons, appartenant à Adnan Shweiki. Le préfet d’al-Quds, Adnan Husseiny, a affirmé que le tiers des maisons dans la ville d’al-Quds sont menacées par la démolition, car ayant été construites sans l’autorisation des autorités de l’occupation, qui ne délivrent pas des permis.  Des dizaines de maisons dans Sour Baher, dans al-Quds, ont été menacées de démolition.

Le quartier de Bab Hatta dans al-Quds a été le théâtre de violents affrontements avec les forces de l’occupation, lorsque celles-ci ont envahi le quartier et investi plusieurs maisons. Des affrontements similaires ont eu lieu dans le bourg de Hazma le 4/1. Le 8/1, l’occupant a agressé les étudiants des écoles dans le bourg de Biddu et des affrontements ont eu lieu dans al-Ram, lorsque les sionistes ont lancé des grenades lacrymogènes sur les Palestiniens, les 8 et 10/1. Le 9/1, les forces d’occupation ont investi Jabal al-Mukabber, et ont empêché la célébration funéraire du martyr Fadi Qunbor. Par ailleurs, par mesure de représailles, et allant dans le sens de la judaïsation, les autorités sionistes entendent démolir 81 maisons dans Jabal al-Mukabber.

L’occupant veut imposer la carte scolaire sioniste aux écoles palestiniennes d’al-Quds, une mesure supplémentaire dans la judaïsation de la ville. Par ailleurs, la municipalité sioniste a décidé de judaïser les noms de 5 rues dans le bourg de Selwan.

Des membres des services de renseignements de l’occupation ont investi le 10/1 la maison du martyr Tha’er Abu Ghazale, dans la vieille ville d’al-Quds. Ils ont confisqué les ordinateurs et les téléphones portables après avoir déchiré les photos des martyrs et fouillé la maison de fond en comble.

De leur côté, les services sécuritaires de l’AP poursuivent toujours les militants palestiniens : au cours du mois de janvier, ils ont arrêté des dizaines de militants du mouvement, dont le prisonnier libéré Nadhir Nassar, 46 ans. Plusieurs prisonniers libérés des geôles de l’occupation sont détenus à présent dans les prisons de l’AP : Youssef Kamil, Tarek Abu Rabb, Hassan Dahmaz, de Qabatia, Shadi al –Ghoul de Jénine, Ahmad Salah, de Kafar Dan, Tawfic Saber Jarbou’, du camp de Jénine, Mohammad Ibrahim Abu Maria, de Beit Ummar, Shafiq Abu Zaina, de Jénine.

Profanation des lieux saints

Des groupes de colons ont profané la mosquée al-Aqsa, tout au long du mois. Le 4 janvier, des dizaines de colons ont pénétré dans la mosquée par petits groupes, à partir de la porte al-maghariba, certains tentant d’exécuter des rites talmudiques. Le 7/1, des groupes entrés par Bab-Hatta ont profané la mosquée, sous le prétexte de fêtes juives. Pendant ce temps, les fidèles en provenance de Gaza ont été interdits de se rendre à la mosquée al-Aqsa, les vendredis, pendant plusieurs semaines.

Le Département des Awqafs de la ville d’al-Quds ont dénoncé l’invasion de 100 sionistes, la moitié étant des religieux, de la mosquée al-Aqsa le 26 décembre. La ministre sioniste de la culture a inauguré un nouveau tunnel dans Wadi Helwa, qui passe en-dessous de la mosquée.

Le secrétaire général du conseil islamo-chrétien, Hanna Issa, a mis en garde contre le danger représenté par les creusement menés par l’occupant sous la mosquée al-Aqsa et aux alentours. Il a affirmé que l’occupant cherche à fonder un « grand Israël » sur la terre de Palestine, avec al-Quds qui serait sa capitale. Il a également affirmé que l’occupant vise la destruction des mosquées et des églises qui mènent vers la mosquée al-Aqsa, insistant sur le danger représenté par les creusements qui se poursuivent. 3 tunnels ont été creusés récemment, dont l’un va de Selwan jusqu’au mur al-Bouraq, le second va d’al-Bouraq jusqu’à l’école Umari et le trousième du « quartier musulman » jusqu’au mur occidental de la mosquée.

La commission de planification de la municipalité de l’occupant a approuvé un plan de construction d’un bâtiment colonial composé de trois étages, au cœur même de Selwan. Ce plan fait partie des efforts de la muncipalité de poursuivre la judaïsation de la ville palestinienne. De plus, le responsable de cette commission a déclaré vouloir approuver la construction de 5600 logements coloniaux par suite du vote par l’ONU contre la colonisation sioniste. Un rapport du début de janvier signale que les sionistes ont l’intention d’implanter une nouvelle colonie dans Selwan, qui se nommerait « Maalot David ».

Dans les prisons de l’occupation

Le prisonnier syrien du Golan occupé, Ass’ad al-Wali, 70 ans, détenu et condamné à 8 mois de prison, est décédé le 25 décembre.

Une révolte des prisonniers palestiniens a eu lieu début janvier dans la prison de Nafha, suite aux provocations des autorités carcérales. Le directeur de la prison a été brûlé au visage lors des affrontements. La révolte s’est déroulée dans la section 3 de la prison, qui a été envahie par les forces de répression. Les prisonniers du mouvement Fateh ont vivement riposté.

La jeune palestinienne maqdissie Shuruq Dwayat, 19 ans, a été condamnée à 16 ans de prison. Elle avait été arrêtée le 11/10 après avoir été blessée par un colon. La prisonnière Marah Bakir, 17 ans, de Bayt Hanina, a été condamnée à 8 ans et demi de prison et à une amende de 10.000 shekels, pour avoir tenté de poignarder un colon. Les deux mineurs Shadi Farah (13 ans) et son ami Raed Zaatari (13 ans et demi) de Kfar Aqab ont été condamné à deux ans de prison, pour avoir planifié comment poignarder des sionistes. Le 9/1, le tribunal de l’occupation a condamné Mohammad Abu Shahine du camp de Qalandia à deux perpétuités et au paiement de 3 millions et demi de shekels. Le tribunal de l’occupation a condamné le prisonnier Abdullah Ishaq, accusé d’avoir tué un colon en juin 2015, à la prison à perpétuité et au paiment de 250 mille shekels.

Le prisonnier Anas Jaradat du mouvement du Jihad islamique, condamné à 35 perpétuités, a été placé en isolement depuis plusieurs semaines, alors que son état de santé s’est fortement détérioré. Suite aux déclarations du directeur de la prison, voulant la mort du prisonnier, le mouvement du Jihad Islamique a organisé une conférence de presse le 17 janvier, menaçant l’entité sioniste de représailles si le combattant Anas Jaradat n’était pas soigné ni libéré de l’isolement. Les prisonniers du mouvement envisagent des mesures de lutte collective.

Les prisonniers du mouvement Hamas sont soumis à une sévère répression, et notamment dans la prison du Naqab, en vue de faire pression sur le mouvement pour faire libérer les soldats sionistes qu’il détient. Les autorités de l’occupation ont repris la « loi Shalit » pour interdire aux prisonniers les visites familiales, intensifier les fouilles et les mises en isolement.

L’occupant arrête plusieurs militants des mouvements du Jihad Islamique et Hamas, en Cisjordanie. L’ancien prisonnier libéré Wahid Abu Maria, 50 ans, du Mouvement du Jihad islamique, a reçu une convocation, ainsi que son fils Mohammad (15 ans), pour se rendre au local des services de renseignements de l’occupant. Il a arrêté Noureddine Sa’id Saadi, 23 ans, dans le camp de Jenine, qui est un ancien prisonnier libéré.

Abdel Aziz Mer’i, 35 ans de Abu Diss, a été condamné par le tribunal sioniste à 35 ans de prison pour avoir aidé le martyr Muhannad Halabi à mener son opération de résistance, début octobre 2015, qui a tué deux sionistes dans al-Quds occupée. Le journaliste Umar Nazzal a été victime de la confirmation de son ordre de détention administrative. Il avait été arrêté le 23 avril dernier.   Le journaliste Mohammad al-Qiq, ancien détenu administratif, qui a obtenu sa libération suite à la grève de la faim, a été de nouveau arrêté.

Liste noire de la normalisation

Une zone industrielle « commune » entre la Jordanie et l’entité d’occupation, va être bientôt fondée, afin de commercialiser les produits sionistes par la Jordanie (label différent) et contourner le boycott.

Des hommes d’affaires du Bahrayn dansent avec leurs invités sionistes, à l’occasion des fêtes juives. Les chants entonnés par les sionistes, à cette occasion, appellent à détruire la mosquée al-Aqsa. Les juifs sionistes accueillis par ces hommes d’affaire appartiennent à une secte ultra. Une vague de protestations s’est élevée dans le monde arabe et musulman, contre cette normalisation abjecte.

Nasser al-Laham, journaliste et correspondant de la chaîne al-Mayadeen, a normalisé avec la télévision sioniste. Directeur de la chaîne palestinienne d’informations, Ma’an, ce n’est pas la première fois que Nasser al-Lahham accepte de se produire chez l’ennemi. Il fut, il y a plusieurs années (l’illusion de la « paix » après les accords d’Oslo) un des fondateurs d’une ONG appelant à la « paix » avec l’ennemi.

Mahmoud Abbas a accueilli le 29 décembre dans son bureau à Ramallah une délégation de responsables sionistes, dont des anciens députés et ministres de l’entité, en présence du responsable du comité de la normalisation, Mohammad al-Madani. Il a été convenu entre les sionistes et l’Autorité palestinienne d’agir en commun sur la question de l’eau et de l’environnement.

Une délégation d’  « intellectuels » marocains participe à un congrès dans l’entité sioniste pour renforcer l’amilité « juive-marocaine ». 4 de ces « intellectuels » arrivent directement du Maroc, une journaliste de Madrid, un universitaire de Baltimore aux Etats-Unis. Le congrès a pour objectif de nouer des contacts entre ces Marocains et les sionistes et de mener des activités futures » (dont des activités d’espionnage au profit de l’entité sioniste).

Une délégation de l’opposition syrienne conduite par Fahed al-Masri s’est entretenue à Tel Aviv avec des responsables sionistes le 15/1/2017. Un communiqué commun a été publié affirmant la nécessité de supprimer les camps palestiniens en Syrie, la démilitarisation de la résistance palestinienne et un règlement syro-sioniste sur le Golan occupé qui apporte « satisfaction aux peuples syrien et « israélien » ».

Une délégation de l’opposition syrienne participe à une rencontre à l’Institut sioniste Truman au mois de janvier, conduite par Issam Zaytoun, coordinateur entre l’ALS et « la communauté internationale ». Au cours de cette rencontre semi-publique, un membre de l’ALS a pleurniché devant les caméras sur le sort jugé « insoutenable » du peuple syrien, sous la « dictature » du régime. Des Palestiniens assistant à la rencontre ont dénoncé cette normalisation, et le délégué syrien a eu des gestes obscène et a affirmé que l’entité sioniste est « un jardin d’Eden ».

Le Forum des Journalistes palestiniens a mis en garde des pages facebook et des sites soit-disant palestiniens qui colportent des fausses nouvelles pour susciter les divisions au sein du peuple palestinien. Elle dénonce entre autres le site « Ma’an » qui a accueilli le coordinateur du gouvernement de l’occupation Yoav Mordechaï sur ses pages, qui a déversé sa haine et ses mensonges, sur le site en question, contre la résistance palestinienne.

L’institut sioniste « Truman » organise une rencontre « israélo »- brésilo – palestinienne pour parler de « paix ». 4 Palestiniens de l’Autorité palestinienne participent à cette rencontre : Ilyas Zananiri (poste dans l’OLP), Ashraf Ajrami (ancien ministre), Ibrahim Hazboun, chercheur dans l’institut et Mohammad Awda, responsable dans le Fateh.

Ancienne ambassadrice de l’Autorité palestinienne en France, Hind Khoury a été dénoncée par des militants anti-normalisation, prise sur le fait dans al-Quds en pourpalers avec une délégation sioniste. Les normalisateurs palestiniens ont fait appel à la police de l’occupation pour expulser les militants qui ont crié : « Honte à vous ! Si vous avez un brin de dignité, vous ne participez pas à des réunions de normalisation tant que la Palestine est occupée ! »

La presse palestinienne

Le journaliste palestinien Saber Aref écrit, sous le titre « Qunbor à Trump : attention ! j’ai déjà transmis mes vœux » : l’opération a confirmé que les Palestiniens ne craignent pas les menaces et l’arrogance du président américain, et que les opérations de la résistance populaire sont de retour. « L’opération est une lettre de mise en garde au nouveau président américain, disant « œil pour œil, dent pour dent, et celui qui a commencé est l’agresseur ». Tu as fait une promesse verbale à « Israël », et j’ai exécuté, avec mon âme et mon sang, une réponse effective, et ce qui arrivera est encore plus grand. Attention ! j’ai transmis mon souhait que l’objectif du prochain camion soit ton ambassade si tu exécutes ta promesse en l’installant dans al-Quds, et que la charge soit des bombonnes de gaz, si les charges posées dans le camion qui a frappé ton ambassade à Beirut en 1983 ne suffisent pas…. En Palestine, il y a des hommes qui ne respectent pas et ne craignent pas la coordination sécuritaire (entre les sionistes et les services sécuritaires de l’AP) ».

Suite à l’opération héroïque du martyr Fadi Qunbor, au début de l’année 2017, a qui a suscité de nombreux articles et communiqués, al-Istiqlal (N°1021) consacre son éditorial à l’opération, affirmant que la ville d’al-Quds est de nouveau au-devant de la scène, nationale et internationale, que les sionistes furent une fois de plus surpris, croyant qu’ils avaient « pacifié » la ville. Avec cette opération, l’Intifada al-Quds reprend sa vigueur, et se poursuivra jusqu’au retrait des sionistes de la Palestine occupée. « La route vers al-Quds est claire, et nous n’y parviendrons qu’au prix de ces sacrifices, comme le martyr héroïque Fadi Qonbur, même si Trump y installe son ambassade. Cela ne garantira pas la mainmise de l’occupation sur la ville ni la soumission au fait accompli. Le Palestinien peut rapidement surmonter ces défaites, Fadi Qonbur a transmis son message à l’occupant : « al-Quds ne vous appartient pas, vous devez immédiatement en sortir, sinon vous aurez le même sort que vos prédécesseurs. »

Communiqués et déclarations

Sheikh Khodr Habib, dirigeant au mouvement du Jihad islamique, a déclaré, suite à la victoire de la lutte des prisonniers Shadid et Abu Fara : « Malgré le peu de moyens dont dispose notre peuple et nos prisonniers héroïques, nous pouvons affronter la force de l’occupation « israélienne » armée, car nous possédons une volonté d’acier qui ne connaît ni la défaite ni la cassure ».

Tareq Qa’dan, diirigeant au mouvement du Jihad islamique en Cisjordanie a déclaré : « jusqu’à présent, les opérations individuelles de l’Intifada al-Quds ne se sont pas transformées en un soulèvement populaire direct, vu les circonstances et les échecs des soulèvements précédents, et la course pour en recueillir les fruits avant son mûrissement ».

Fayez Warde, représentant du mouvement Hamas, a déclaré : « je ne m’attends pas à ce que l’Intifada soit populaire, et notamment en Cisjordanie, à cause des empêchements par les appareils de l’Autorité palestinienne, qui bloquent les mouvemens populaires. Mais nous prévoyons qu’elle se poursuivra, avec des opérations individuelles de qualité, et une fréquence plus élevée et plus large ».

Hassan Khrayshé, député indépendant au Conseil législatif a déclaré : « Les tentatives de stopper d’Intifada ne réussiront pas, car les actes sionistes siur le terrain vont pousser vers sa poursuite de plus en plus fort ».

Mgr Atallah Hanna a dénoncé les actes de normalisation entre des régimes et des personnalités arabes et l’occupant sioniste, affirmant qu’il y a des visites normalisatrices de délégations arabes à la ville d’al-Quds. « Des réunions de normalisation se mènent chez nous, sous le prétexte de la paix, du dialogue, de la liberté d’opinion, et autres prétextes fallacieux qui cachent les objectifs dangereux et nuisibles à la cause palestinienne ».

La dénonciation par la Turquie d’Erdogan de l’opération héroïque de la résistance dans Jabal al-Mukabber, début janvier, a été largement dénoncée par les organisations de la résistance palestinienne, et notamment par le Hamas qui entretient cependant des relations amicales avec le pouvoir turc.

Dans la colonie

Le site sioniste Walla : « les opérations de lancement de pierres et de tirs sur les soldats et colons ont augmenté après le vote par l’ONU de la résolution contre la colonisation. Il faut craindre, continue le site, que des opérations menées par la résistance et dirigées par le Hamas » soient exécutées dans le futur.

La presse sioniste est aux aboix après les manifestations populaires dans le Naqab et les territoires occupés en 48, suite aux démolitions des maisons. Pour elle, il faut prendre des mesures immédiates (répression par çi et dialogue par là) pour empêcher l’Intifada de se déplacer vers le Naqab, où la population subirait les directives du mouvement islamique et des députés palestiniens (du Knesset sioniste) pour se révolter.

Les médias sionistes ont largement publié comment le Hamas a infiltré les téléphones portables de dizaines de soldats de l’occupation, à l’aide de « jeunes filles sionistes » souhaitant débarquer dans la colonie. Les résistants ont reçu des données visuelles sur les abords de la bande de Gaa ainsi que des bases militaires.

Haïm Ramon, ancien ministre, écrit dans Haaretz du 20 décembre qu’il faut sauver la judaïté d’al-Quds. Effaré par la présence du camp de She’fat (camp de réfugiés palestiniens), et des quartiers annexés à la ville palestinienne occupée, il propose de se séparer de ce « surplus » de Palestiniens, qui ont le droit d’y résider, par un mur de séparation, en vue de « sauver le caractère juif » de la ville. Il critique les municipalités de l’occupation qui ne font rien pour annexer véritablement les quartiers jugés « trop palestiniens » encore.

N° 16 – janvier 2017
Centre d'information sur la Résistance en Palestine