jeudi 27 février 2014

Maroc : Rabat suspend tous les accords de coopération judiciaire avec la France

Le ministère de la Justice marocain a décidé, mercredi 26 février, de suspendre "l'exécution de tous les accords de coopération judiciaire avec la France". Il a aussi annoncé, dans un communiqué, le "rappel du magistrat de liaison marocain en France en attendant des solutions garantissant le respect mutuel total des accords" bilatéraux.
D'ordinaire bien cadrée, la relation entre le Maroc et la France, deux proches alliés, a connu un sérieux coup de froid ces derniers jours. A tel point que des milliers de Marocains ont manifesté mardi devant l'ambassade de France à Rabat et que François Hollande a téléphoné lundi au roi Mohamed VI, pour tenter d'apaiser les tensions.
Celles-ci sont nées lors du dépôt de plaintes d'une ONG française pour "complicité de torture", à l'encontre du patron du contre-espionnage marocain. Entre-temps, des propos controversés prêtés à un ambassadeur français n'ont rien arrangé.

Des accusations de torture peu goûtées à Rabat

L'incident a débuté jeudi 20 avec l'annonce du dépôt, par l'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), de deux plaintes pour "complicité de torture" contre le Directeur général de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif Hammouchi.
Ce jour-là, sept policiers français se rendent à la résidence de l'ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier la convocation d'un juge d'instruction à Abdellatif Hammouchi, de visite en France. Le Royaume est alors furieux de cette descente, menée en dehors des canaux diplomatiques. Les autorités marocaines rejettent ces accusations et convoquent l'ambassadeur de France.
Le Quai d'Orsay a rapidement évoqué un "incident regrettable", promis que "la lumière" serait faite et reçu, lundi 24, l'ambassadeur marocain. Mais cela n'a pas suffi au Maroc, quia reporté une visite de Nicolas Hulot, "envoyé spécial du président français pour la planète".Une troisième plainte, pour "torture", a depuis été annoncée en France contre le patron du contre-espionnage marocain.

Une phrase qui suscite la colère au Maroc

Le Maroc est une "maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n'est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre", aurait affirmé, en 2011, le diplomate, selon l'acteur espagnol Javier Bardem, producteur d'un documentaire sur le Sahara occidental et bête noire de Rabat. D'après le journal Le Monde, qui a rapporté ces propos, leur auteur serait l'ambassadeur auprès des Nations unies, Gérard Araud.
Le gouvernement marocain a fustigé des propos "scandaleux" et, mardi après-midi des milliers de personnes ont manifesté sans incident devant l'ambassade de France. "Les mots utilisés par l'ambassadeur français sont des insultes pour le Maroc et tous les Marocains", a indiqué Saïd Sebri, coordinateur d'un groupe de jeunes venus par bus de Casablanca, la capitale économique. "Ambassadeur, lâche ! Le Maroc ne peut être insulté !", a entonné un autre groupe.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, a reconnu que Gérard Araud avait "rencontré, à sa demande, M. Javier Bardem en 2011". Mais qu'il "n'a pas tenu les propos qui lui sont prêtés".

dimanche 23 février 2014

Irak : Une série d’attaques fait au moins 17 morts

Au moins 17 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées dimanche par une série d’attentats à la bombe et de fusillades dans le nord de l’Irak et dans la capitale Bagdad, ont annoncé des sources de la police et des services médicaux.
L’attaque la plus meurtrière a visé un convoi de police près de la ville de Baiji, dans le Nord, aux environs de laquelle des hommes armés ont fait exploser une bombe en bordure de la route avant d’ouvrir le feu. Trois agents et quatre détenus ont été tués.
À Bagdad, des attentats meurtriers à la bombe ont été menés à Sadr City, un quartier chiite, et Waziriya, une banlieue à l’est, tandis qu’un poste de police a été attaqué à l’arme à feu à Tarmiya, une ville principalement sunnite au nord de la capitale.
Les affrontements et les attentats sont devenus presque quotidiens en Irak depuis que des insurgés sunnites radicaux, parfois liés au réseau Al Qaïda, ont lancé une campagne d’attaques-suicides contre la communauté chiite et les forces de l’ordre.

Syrie : Un compagnon de route de Ben Laden tué dans un attentat à Alep

Un compagnon de route du chef d’Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri et d’Oussama ben Laden a été tué dimanche dans un attentat suicide à Alep, a annoncé le Front islamique, principale alliance de rebelles islamistes en Syrie dont il faisait partie.
La mort de Abu Khaled al-Suri a été confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) qui l’a attribuée au groupe jihadiste rival, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
"Un attentat suicide contre le quartier général du Front islamique à Alep" a causé la mort de ce chef jihadiste, a indiqué le Front islamique sur son compte Twitter.
Abu Khaled al-Suri "ainsi que six autres combattants de (la brigade) Ahrar al-Cham" ont trouvé la mort dans cet attentat dans le quartier d’Al-Halq à Alep, a précisé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman, attribuant l’attaque à un kamikaze de l’EIIL.
Abu Khaled al-Suri avait été chargé en juin dernier par Ayman al-Zawahiri de le représenter en Syrie pour "trancher tout différend" entre l’EIIL et le Front al-Nosra, un groupe jihadiste qu’il a désigné comme étant la seule branche du réseau extrémiste en Syrie.
Le Front islamique, auquel appartient le groupe Ahrar al-Cham, dont Abu Khaled al-Suri était l’un des commandants, est aux prises depuis début janvier avec l’EIIL dans le nord de la Syrie.
Des sites jihadistes ont décrit Abu Khaled al-Suri comme un "compagnon de route du cheikh al-Zawahiri" et affirmé qu’il figurait "parmi les compagnons du cheikh Oussama ben Laden", le fondateur du réseau tué par l’armée américaine au Pakistan en 2011.

Syrie : l’Arabie saoudite cherche à équiper les rebelles d’armes pakistanaises

L’Arabie saoudite, qui tente d’unifier et de renforcer les rebelles syriens, est en pourparlers avec le Pakistan pour leur fournir des armes anti-aériennes et anti-chars capables d’inverser le rapport de forces sur le terrain, selon des sources proches du dossier.
Les Etats-Unis imposent jusqu’à présent un veto à la fourniture de telles armes par leurs alliés aux rebelles, de crainte qu’elles ne tombent aux mains d’extrémistes, mais l’échec des négociations de paix de Genève les encourage à changer de position, d’après des opposants syriens et des analystes.
Lors d’une visite éclair la semaine dernière dans le nord de la Syrie, le chef de la coalition nationale de l’opposition, Ahmad Jarba, a promis aux rebelles que "des armes performantes vont bientôt arriver".
"Les Etats-Unis pourraient permettre à leurs alliés d’équiper les rebelles d’armes anti-aériennes et anti-char, après l’échec des négociations de Genève et le regain de tension avec les Russes", estime Abdel Aziz Al Sager, directeur du Gulf Research Center.
"Permettre aux alliés des Etats-Unis de fournir de telles armes (aux rebelles) réduirait la pression sur les Etats-Unis à court terme. Mais le principal souci à long terme est que ces Manpad (système d’arme sol-air portable) ne tombent entre d’autres mains et soient utilisés pour abattre un avion civil quelque part dans le monde", explique pour sa part Simon Henderson, directeur du programme Golfe et politique énergétique au Washington Institute for Near East Policy.
Une source proche du dossier indique, sous couvert d’anonymat, que l’Arabie saoudite va se procurer ces armes auprès du Pakistan, qui fabrique sa propre version de ces systèmes sol-air à très courte portée (Manpad) nommés Anza et des armes anti-chars.
Elle souligne que le chef d’état-major de l’armée pakistanaise, le général Raheel Sharif, s’est rendu début février dans la première visite de ce genre en Arabie saoudite, où il a rencontré le prince héritier Salman ben Abdul Abdel Aziz.
Le prince Salman, accompagné d’une importante délégation, s’est à son tour rendu la semaine dernière au Pakistan.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de l’armée pakistanaise et des autorités saoudiennes.
Les rebelles affirment que des armes anti-aériennes et anti-char leur permettraient de changer le rapport de forces sur le terrain, le régime disposant pour le moment de la suprématie aérienne et ayant recours au procédé particulièrement meurtrier de lancement à partir d’hélicoptères de l’armée de barils d’explosifs sur les zones civiles.
Selon cette même source, la fourniture d’armes serait accompagnée de facilités de stockage en Jordanie.
L’Arabie saoudite jouit d’une forte influence sur le front sud, où elle coordonne son action avec la Jordanie, et a encouragé l’unification des combattants rebelles dans cette zone, selon des opposants syriens.
Par contre, le Qatar et la Turquie sont chargés de la coordination avec les rebelles sur le front nord, frontalier de la Turquie, indique un responsable de l’opposition syrienne qui ne veut pas être nommé.
Il assure que ce "partage en sphères d’influence" a été décidé par ces pays qui sont les principaux soutiens de l’opposition, tout en reconnaissant que les divergences entre Doha et Ryad "affaiblissent" les rebelles.
La perte d’influence de Doha au profit de Ryad avait déjà été illustrée par l’élection en juillet dernier d’un proche du royaume, Ahmad Jarba, à la tête de la Coalition nationale de l’opposition.
Elle est aujourd’hui consacrée par la mise à l’écart du chef du conseil militaire suprême (CMS), qui chapeaute l’Armée syrienne libre (ASL), le général Selim Idriss, le 17 février, indique cet opposant.
Selon une source de l’opposition, le principal reproche fait au général Idriss était "la mauvaise distribution des armes" ainsi que "des erreurs dans les combats".
Le général Idriss, considéré comme proche du Qatar et qui a refusé son limogeage, a été remplacé par le général de brigade Abdel Ilah al-Bachir, chef du conseil militaire rebelle pour la région de Quneitra, dans le sud de la Syrie.
Sur le plan intérieur, le royaume a par ailleurs retiré la gestion du dossier syrien au chef des services de renseignement, le prince Bandar, et en a principalement chargé le ministre de l’Intérieur et fer de lance de la lutte contre Al-Qaïda, le prince Mohammed ben Nayef, selon un diplomate occidental en poste dans le Golfe.
La gestion par le prince Bandar du dossier syrien avait été critiquée par les Etats-Unis, selon des sources diplomatiques.
Ce changement, dont il est pour le moment difficile d’évaluer l’impact sur le terrain, devrait apaiser les Etats-Unis, à l’approche d’une visite en mars du président Barack Obama dans le royaume, qui reproche à son allié américain son absence de fermeté sur le dossier syrien, d’après les analyste

Algérie : Bouteflika candidat "par procuration", selon la presse

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui briguera un 4e mandat lors de la présidentielle du 17 avril, est un "candidat par procuration", en raison de ses problèmes de santé qui alimentent les doutes sur sa capacité à diriger le pays, estimaient dimanche des journaux.
Le journal arabophone El Khabar estime ainsi que "le gouvernement dirigé par Sellal (Abdelmalek, Premier ministre) et la présidence dirigée par Saïd Bouteflika (frère cadet et conseiller du chef de l’Etat) ont pris la décision d’annoncer la candidature du président Bouteflika à sa place et peut-être à son insu".
M. Bouteflika a fait procéder samedi, malgré ses 76 ans et ses soucis de santé, au dépôt de sa candidature pour un 4e mandat.
Au pouvoir depuis 1999, un record de longévité en Algérie, M. Bouteflika n’a plus pris la parole en public depuis son retour de 80 jours d’hospitalisation en France au printemps 2013 à la suite d’un AVC. Il n’a depuis reçu que quelques responsables étrangers et n’a tenu que deux conseils des ministres.
Son dernier discours public en Algérie remonte à mai 2012 à Sétif, où il avait laissé entendre qu’il fallait laisser la place aux jeunes générations. "Qui va gouverner par procuration", s’interroge également El Watan soulignant que "malgré son bilan politique désastreux et son état de santé incertain, (M. Bouteflika) a décidé de rempiler".
Dans son éditorial, intitulé "Candidat par procuration", le quotidien francophone Liberté estime qu’ "Il y avait encore quelques sceptiques fidèles à la logique et au sens humain qui balayaient d’un coup de main les supputations d’un quatrième mandat d’un homme malade et fatigué qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis un certain 8 mai (2012)".
Mais "finalement, le dernier mot est revenu à ceux qui ont voulu à n’importe quel prix +vendre encore son image+ même si cette dernière a été, depuis longtemps, amortie par l’âge et ternie par les méfaits sulfureux de ses proches", souligne Liberté.

(23-02-2014)

Syrie : Damas prêt à favoriser un accès humanitaire si sa souveraineté est respectée

Damas s’est dit prêt dimanche à coopérer à la mise en oeuvre d’une résolution de l’ONU sur l’accès humanitaire si sa souveraineté est respectée, militants et ONG exprimant de leur côté leur scepticisme, aucune sanction n’étant prévue en cas de non-application.
Cette résolution non contraignante a été adoptée samedi par le Conseil de sécurité à une rare unanimité, la Russie, fidèle allié du régime de Bashar al-Assad, ayant finalement accepté de voter une version amendée du texte, après avoir fait planer la menace d’un veto.
La résolution 2139 appelle toutes les parties au conflit à lever immédiatement les sièges des zones peuplées et réclame la fin des attaques contre les civils. En outre, elle "exige que toutes les parties, et en particulier les autorités syriennes, autorisent sans délai un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave".
Dimanche, le ministère syrien des Affaires étrangères s’est dit "prêt à coopérer avec le représentant de l’ONU (en Syrie) et les organisations humanitaires internationales afin de (trouver) les mécanismes garantissant l’application de la résolution".
Il a néanmoins mis en garde, soulignant que sa mise en oeuvre devait se faire dans "le respect de la souveraineté nationale, du rôle de l’Etat et des principes de neutralité et d’honnêteté".
Damas a par ailleurs estimé nécessaire que "les causes de la crise humanitaire" soient traitées, dénonçant "le terrorisme soutenu par l’étranger".
A cet égard, il s’est félicité que la résolution "condamne fermement les attaques terroristes menées par des organisations liées à Al-Qaïda". Le régime syrien accuse, depuis le début du conflit en mars 2011, l’ensemble des rebelles d’être des "terroristes" soutenus par l’étranger.
Au départ pacifique, la révolte en Syrie s’est transformée en insurrection armée après avoir été brutalement réprimée. Des déserteurs et civils ont pris les armes pour lutter contre le régime, avant d’être rejoints par des groupes jihadistes dont certains liés à Al-Qaïda.
Sur le terrain, les militants exprimaient pour leur part leur scepticisme quant à une possible mise en oeuvre de la résolution, le texte —âprement négocié par Moscou— ne prévoyant pas de sanctions automatiques en cas de non-respect.
La résolution laisse ouverte la possibilité d’agir ultérieurement, mais il faudra alors une nouvelle décision du Conseil, que bloquerait à coup sûr la Russie —qui comme la Chine a opposé à trois reprises son veto à des résolutions visant à faire pression sur Damas.
"Nous aimerions vraiment que les corridors humanitaires deviennent réalité, mais j’en doute vraiment, notamment parce que la résolution n’inclut pas de sanctions", a déclaré à l’AFP un militant de Douma, près de Damas.
"Nous voulons des actes, pas des mots et des promesses dénuées de sens", confiait de son côté un autre militant, Abu Ziad, qui vit dans un des quartiers rebelles assiégés depuis plus de 18 mois par l’armée à Homs (centre), où une opération humanitaire, négociée par l’ONU, avait pu être menée durant quelques jours en février.
Selon l’ONU, 200.000 personnes sont ainsi assiégées dans les zones contrôlées par le gouvernement et 45.000 dans celles contrôlées par l’opposition.
Nadim Houry, de l’organisation Human Rights Watch, a jugé de son côté que si cette résolution constituait "une avancée politique", "ce ne sont pas des mots qui nourriront les Syriens" privés de vivres.
Sans la menace de sanctions, "il revient aux alliés de la Syrie, en particulier la Russie et l’Iran, de s’assurer que le gouvernement syrien (...) cesse d’affamer les gens, comme arme de guerre".
Le conflit a fait plus de 140 000 morts en près de trois ans et plusieurs millions de déplacés et réfugiés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Dimanche, les violences ont encore fait des dizaines de victimes. Deux personnes ont notamment été tuées dans un attentat à la voiture piégée contre un hôpital à la frontière turque, a indiqué l’OSDH. Des militants ont dit soupçonner l’Etat islamique en Irak et au Levant (jihadiste).
D’autre part, l’Arabie saoudite serait en pourparlers avec le Pakistan pour fournir aux rebelles syriens des armes anti-aériennes et antichars capables de renverser l’équilibre sur le terrain, selon des sources proches du dossier.

(23-02-2014)

Liban : trois morts dans un attentat suicide dans l’est

Deux soldats et un civil ont été tués samedi dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un barrage de l’armée à Hermel, dans l’est du Liban, a déclaré à l’AFP un responsable médical sous couvert de l’anonymat.
Le puissant Hezbollah a une forte présence à Hermel, située dans la vallée de la Bekaa, à 10 km de la frontière syrienne.
L’attaque a fait trois morts, deux soldats et un civil, et 16 blessés, dont cinq soldats, a précisé le responsable médical.
Auparavant, une source de sécurité avait fait état de deux morts et d’un nombre indéterminé de blessés.

Le barrage visé est situé à l’entrée de Hermel, le théâtre ces derniers mois de nombreuses attaques liées au conflit en Syrie, et les voitures y sont régulièrement arrêtées et fouillées par l’armée.
Juste après l’attaque, la police militaire a imposé un périmètre de sécurité à Hermel, à la recherche de suspects et d’éléments pour l’enquête, selon l’agence nationale ANI.

Les autorités judiciaires ont également ordonné un examen ADN sur les restes du kamikaze, a ajouté l’ANI.
Le 1er février, quatre personnes avaient été tuées à Hermel dans un attentat suicide revendiqué par le "Front al-Nosra au Liban", considéré comme une branche d’un groupe lié à Al-Qaïda qui combat les troupes du régime syrien de Bashar al-Assad.

Ce groupe avait dit avoir agi en représailles aux "crimes" du Hezbollah en Syrie.
Depuis juillet, lorsque le Hezbollah a annoncé qu’il combattait aux côtés des forces gouvernementales syriennes, ses fiefs au Liban, la banlieue sud de Beyrouth et l’est du pays, ont été visés une dizaine de fois par des attentats.

Le dernier en date remonte à mercredi, lorsqu’un double attentat suicide contre le Centre culturel iranien à Beyrouth a coûté la vie à 11 personnes.

L’Iran soutient également Damas dans sa guerre contre les rebelles.

Il s’agit du deuxième attentat depuis la formation il y a une semaine d’un nouveau gouvernement réunissant les deux blocs rivaux : celui du Hezbollah et celui la coalition dite du "14-mars" de l’ex-Premier ministre sunnite Saad Hariri, qui soutient l’opposition syrienne.




Le Premier ministre Tammam Salam a immédiatement condamné l’attaque, dénonçant un "acte de terrorisme", selon l’agence ANI.
Il a en outre appelé les Libanais à "se rallier à l’armée et aux forces de sécurité, qui ont toujours été et continueront à être une forteresse pour la nation".
Le jour de l’annonce de la formation de son gouvernement, il avait promis de "lutter contre toutes les formes de terrorisme".

(22-02-2014)

Israël/Palestine : Pendant ce temps à Gaza...

Gaza : deux garçons de 12 ans grièvement blessés par les tirs israéliens. Vendredi, 21 février 2014.
(Photo du correspondant local d’Assawra)

Palestinian civilians carry an injured boy during clashes with Israeli security forces near border of the Gaza Strip. 21 fev 2014

Syrie : l’ONU vote la levée du siège des villes

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté samedi à l’unanimité une résolution non contraignante qui réclame la levée du siège de plusieurs villes de Syrie et des facilités de passage pour les convois humanitaires. Après avoir fait peser la menace d’un veto, la Russie s’est finalement ralliée à un texte présenté par l’Australie, le Luxembourg et la Jordanie et soutenu par Londres, Washington et Paris. Certains diplomates doutent cependant de l’efficacité de cette résolution 2139 en l’absence de sanctions automatiques pour forcer Damas à laisser passer les convois d’aide.
Depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, la Russie a bloqué à trois reprises des résolutions occidentales visant à faire pression sur le régime syrien. La Chine s’est à chaque fois associée à ce veto russe.
Le Conseil avait déjà adopté le 2 octobre 2013 une déclaration réclamant un meilleur accès humanitaire en Syrie mais elle était restée lettre morte.

Plus de 140 000 morts en trois ans
Entre-temps la situation s’est détériorée : le bilan atteint plus de 140 000 morts en trois ans, selon des ONG, et des millions de Syriens ont été déplacés ou poussés à l’exil. Selon l’ONU, les agences humanitaires ont du mal à atteindre plus de trois millions de Syriens et 250 000 sont carrément pris au piège des combats. Une trêve a pu être négociée début février à Homs (centre), assiégée depuis un an et demi par l’armée syrienne, permettant d’évacuer 1 400 civils, mais 2 000 personnes seraient encore bloquées dans les quartiers rebelles.
La résolution "appelle toutes les parties (au conflit) à lever immédiatement les sièges des zones peuplées", dont Homs, le camp palestinien de Yarmouk près de Damas et la Ghouta (périphérie rurale de Damas). "Affamer les civils est une tactique de guerre prohibée par les lois humanitaires internationales", souligne le Conseil. Il demande "à toutes les parties de cesser immédiatement toute attaque contre les civils (...), y compris les bombardements aériens, notamment l’utilisation de barils d’explosifs", une référence claire à la tactique employée par l’armée de Bashar à Alep (nord).
Il "exige que toutes les parties, et en particulier les autorités syriennes, autorisent sans délai un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave pour les agences des Nations unies et leurs partenaires, y compris à travers les lignes de front et à travers les frontières".

Pas de sanctions automatiques prévues
Cet accès transfrontalier est réclamé depuis longtemps par les humanitaires. Ils souhaitent que l’aide puisse être acheminée directement à partir de l’Irak ou de la Turquie, sans passer par Damas, ce que le régime refuse pour l’instant.
Les demandes du Conseil s’adressent à "toutes les parties", mais visent tout particulièrement le gouvernement syrien, auquel il est rappelé qu’il a la responsabilité de protéger sa population civile.
Le texte a été âprement négocié avec Moscou, qui a cherché à en gommer les critiques les plus sévères envers Damas, et surtout à éliminer toute référence à des sanctions. Ainsi le texte ne prévoit pas de sanctions automatiques, mais laisse ouverte la possibilité d’agir ultérieurement contre les récalcitrants. Sur avis du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui devra se prononcer dans un délai de 30 jours, le Conseil pourra "prendre des mesures additionnelles en cas de non-mise en oeuvre de la résolution". Il faudra toutefois une nouvelle décision du Conseil, que la Russie bloquerait à coup sûr.
Dans ces conditions, certains diplomates doutent de l’efficacité de la résolution : "On va essayer de rendre ce texte opérationnel", explique l’un d’eux. Mais si le régime refuse de l’appliquer, "les Russes s’opposeront à toute pression". Pour amadouer Moscou, le Conseil a dénoncé "l’augmentation des attaques terroristes" en Syrie, un des arguments favoris du régime, sur lequel Moscou insistait.

(22-02-2014)

Israël/Palestine : L’accord-cadre de Kerry comportera la judaïté d’"Israël"

L’ambassadeur américain à Tel-Aviv, Dan Shapiro, a supposé que l’accord-cadre que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, envisage de poser en vue de la poursuite des négociations israélo-palestiniennes, renferme la reconnaissance de la judaïté d’ « Israël ».

Shapiro a déclaré ce vendredi à la radio publique israélienne, citée par arabic-upi, que "l’accord cadre des pourparlers israélo-palestiniens va comporter la reconnaissance d’"Israël comme Etat juif".
Et d’ajouter : "les Etats-Unis ont toujours cru qu’Israël est un Etat juif et doit le rester".

Selon l’ambassadeur américain auprès de l’entité sioniste, "les deux parties seront obligées de prendre des mesures qu’elles n’ont pas prises avant, dont l’examen du sort des colons qui vont rester de l’autre côté des frontières". Il y a plusieurs éventualités là-dessus, a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Par ailleurs, le chef du département d’Etat, John Kerry, a déclaré que la sécurité d’ « Israël » est en tête de ses priorités.
"La sécurité d’Israël est en tête de mes priorités, il s’agit d’une affaire importante pour les Etats-Unis", a-t-il déclaré à la télévision israélienne, selon Anatolie.

(22-02-2014)

Irak : le gouvernement annonce un cessez-le-feu de 72h à Fallujah

Le ministère irakien de la Défense a annoncé samedi la suspension pendant 72 heures de ses opérations militaires contre Fallujah, une ville à 60 km à l’ouest de Bagdad contrôlée depuis début janvier par des insurgés anti-gouvernementaux.
"Les opérations militaires menées contre des cibles sélectionnées d’organisations terroristes dans la ville de Fallujah ont été arrêtées pour une période de 72 heures", a annoncé le ministère dans un communiqué.
Cette décision a été prise "en réponse à des contacts fréquents (...) avec les forces (sur le terrain) et les gens appelant à la paix, et pour mettre fin au bain de sang à Fallouja", a-t-il ajouté.
En plus de Fallujah, les jihadistes et des membres de tribus anti-gouvernementales ont pris en début d’année plusieurs quartiers de Ramadi, une ville à 40 km plus à l’ouest.
Depuis, l’armée et la police, appuyées par des tribus pro-gouvernementales, mènent des opérations pour tenter de reprendre Ramadi, chef-lieu de la province d’Al-Anbar, et des zones autour de Fallujah.
Cette annonce de cessez-le-feu pourrait signifier la possibilité qu’un accord négocié est en vue pour mettre fin à cette grave crise dans la province d’Al-Anbar, frontalière de la Syrie.
Les combats dans cette province ont poussé à l’exode plus de 370 000 personnes, le plus important déplacement de population en Irak depuis les violences confessionnelles il y a sept ans, selon l’ONU.

(22-02-2014)

Egypte : Morsi appelle ses partisans à poursuivre la "révolution"

Le président égyptien destitué Mohamed Morsi a appelé ses partisans à poursuivre la "révolution" lors de la deuxième audience samedi au Caire de son procès pour des évasions de prison et des attaques contre la police en 2011.
"La révolution du peuple ne s’arrêtera pas, continuez votre révolution pacifique", a lancé M. Morsi derrière les barreaux du box des accusés.
Les Frères musulmans, confrérie dont est issu le président islamiste déchu, continuent à manifester chaque semaine, même si la mobilisation faiblit après une féroce campagne de répression qui a fait plus de 1.400 morts depuis la destitution de M. Morsi par l’armée en juillet.
La cour a ensuite fixé au 24 février la prochaine audience de ce procès, l’une des quatre procédures judiciaires visant le président déchu.
L’audience de samedi était la deuxième dans ce procès qui s’est ouvert en janvier. M. Morsi est jugé aux côtés de 130 autres accusés, dont des activistes palestiniens et libanais, pour son rôle dans des évasions de prison et des attaques de commissariats durant le soulèvement de 2011.
M. Morsi, premier président élu démocratiquement d’Egypte, a été évincé par l’armée en juillet 2013, à la suite de manifestations monstres réclamant son départ. Depuis, ses partisans et les Frères musulmans dont il est issu sont accusés d’avoir perpétré nombre des violences ayant marqué le soulèvement populaire ayant forcé Hosni Moubarak à quitter le pouvoir en 2011.
Près de 850 personnes ont été tuées durant les 18 jours du soulèvement anti-Moubarak, nombre d’entre elles devant des commissariats attaqués par les manifestants qui conspuaient la police, considérée comme le symbole du règne autocratique de Moubarak.
Une douzaine de policiers ont été traduits en justice, dont certains officiers de haut-rang, mais la plupart ont été acquittés. M. Moubarak lui-même a été condamné à la prison à vie pour son implication dans la mort de manifestants. Mais il avait ensuite saisi la Cour de cassation, qui a ordonné un nouveau procès.
Samedi encore, six officiers de police inculpés pour le meurtre de 83 manifestants devant des commissariats d’Alexandrie ont été acquittés, dont l’ancien chef de la police d’Alexandrie.
Début février, un autre tribunal avait annulé en appel une condamnation à cinq ans de prison contre un policier accusé d’avoir tué 18 manifestants devant un commissariat le 28 janvier 2011.
Au cours de trois années ayant suivi le renversement de Hosni Moubarak par la rue, la responsabilité présumée des meurtres commis lors du soulèvement s’est déplacée, et les Frères musulmans se retrouvent pointés du doigt alors que la police a redoré son image dans l’opinion publique.
Mohamed Morsi est également poursuivi dans trois autres affaires, dont incitation au meurtre de manifestants sous sa présidence et espionnage.

(22-02-2014)

Algérie : Bouteflika candidat à un quatrième mandat

La présidence l’a confirmé ce samedi : Abdelaziz Bouteflika est candidat à sa propre succession. Le président doit retirer dimanche les documents nécessaires à sa candidature au ministère de l’Intérieur, a précisé la télévision algérienne, assurant que la décision du chef de l’Etat de briguer un quatrième mandat intervenait "en réponse à la demande pressante des citoyens et citoyennes de tout le pays".
Au pouvoir depuis 1999, un record de longévité en Algérie, Abdelaziz Bouteflika a été hospitalisé 80 jours en France en 2013 pour un AVC, et il n’a pas pris la parole en public depuis.
Comme le rappelle Mourad Hachid, rédacteur en chef du site d’El Watan, nul ne sait quel sort le président malade réserve à l’Algérie s’il est élu le 17 avril prochain. "Le pays demeure aujourd’hui pratiquement à l’arrêt, souligne le journaliste. Institutions, économie, tout est bloqué depuis deux ans." Soit depuis que l’état de santé du chef de l’État s’est considérablement aggravé.
Son lieutenant, le patron du Front de libération nationale (FLN, parti majoritaire à l’Assemblée et dont Bouteflika est le président d’honneur, NDLR) Amar Saïdani était monté au créneau début février pour faire taire les sceptiques. Fait rare, il avait osé s’attaquer à un véritable mythe : le général Mohamed Mediène, dit "Toufik", directeur du tout-puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Cet homme de 74 ans, dont peu connaissent ne serait-ce que le visage, est à la tête d’un véritable État dans l’État, imposant ses vues dans tous les secteurs du pays. "Le DRS a profité de la lutte contre le terrorisme pour être redéployé dans toutes les institutions de l’État", souligne le politologue algérien Rachid Tlemçani.

(22-02-2014)

Israël : L’Allemagne représentera "Israël" dans les pays où il ne détient pas d’ambassade

L’Allemagne se chargera de représenter Israël dans les pays où cette entité ne détient pas d’ambassade.
En vertu du nouvel accord qui sera signé la semaine prochaine à Jérusalem par la chancelière allemande Angela Merkel, l’Allemagne assurera aux Israéliens des services consulaires dans des pays comme l’Indonésie et la Malaisie où Israël n’a pas de représentation diplomatique.
Selon l’ambassadeur israélien en Allemagne, Yaakov Hadas-Handelsman, cette mesure révèle l’importance des relations qui lient Berlin à Tel-Aviv.
La chancelière allemande, Angela Merkel et les membres de son cabinet sont attendus lundi 24 février à Jérusalem.

(22-02-2014)

Liban : Hommage à Ounsi el-Hajj

Le poète et penseur libanais Ounsi el-Hajj, pionnier de la poésie arabe en prose du XXe siècle, est décédé mardi à l’âge de 77 ans des suites d’un cancer.
Sa mort est une "grande perte pour la poésie arabe", a déclaré le critique littéraire Akl al-Awit, rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien libanais An-Nahar, dont Ounsi el-Hajj a été le fondateur.
Il a publié six recueils de poèmes qui ont été traduits en plusieurs langues et a traduit en arabe ou adapté pour le théâtre des oeuvres d’Eugène Ionesco, Shakespeare, Albert Camus ou encore Bertold Brecht.

***


Quand disparaît un poète
s’effondre une étoile
subsiste sa lumière
qui voyage jusqu’au fin fonds de l’univers
et se transforme en un souffle
le souffle en bruit
le bruit en voix
la voix en parole
la parole en esprit
l’esprit en lumière
d’où jaillit une étoile
qui cherche un poète
...

Al Faraby
Vendredi, 21 février 2014

Syrie : La Syrie et la Russie accusent Washington d’attiser le conflit

Le régime syrien et son allié russe ont accusé jeudi les Etats-Unis d’attiser les violences en Syrie par leur soutien aux rebelles, avant un vote à l’ONU sur l’humanitaire fixé samedi matin, qui risque de mettre aux prises les deux grandes puissances.
La querelle russo-américaine a ressurgi après l’échec la semaine dernière à Genève d’une nouvelle session de négociations entre régime et opposition destinées à mettre fin au conflit dévastateur qui a fait plus de 140 000 morts en trois ans selon une ONG et poussé à la fuite des millions de Syriens.
Le régime de Bashar al-Assad a accusé la Jordanie voisine de vouloir attiser le front de la rébellion dans le sud syrien, avec l’appui des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.
"Le rôle de la Jordanie, en coordination avec les renseignements américains, saoudiens et israéliens n’est plus un secret", écrit le quotidien officiel As-Saoura, en accusant Washington de favoriser "l’escalade".
Les rebelles dans le sud syrien, frontalier de la Jordanie, ont affirmé mardi se préparer à une offensive d’envergure sur Damas. Des milliers d’entre eux, entraînés en Jordanie depuis plus d’un an par les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, participeront à l’assaut, selon des sources du régime et de la rébellion.
En recevant le roi de Jordanie Abdallah II la semaine dernière, le président américain Barack Obama avait affirmé sa volonté d’accroître la pression sur Assad et son chef de la diplomatie John Kerry avait accusé Moscou de "favoriser la surenchère" du président syrien à Genève.
"Nos partenaires disent que nous ne vaincrons pas le terrorisme en Syrie tant que le président Assad sera au pouvoir", mais cette position américaine "ne fera qu’encourager les extrémistes qui financent le terrorisme", a dit jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en visite à Bagdad.
"Et au bout du compte, cela ne débouchera sur rien hormis une escalade dans le conflit", a ajouté M. Lavrov, qui comme le régime syrien, qualifie les rebelles de "terroristes".
Ces frictions qui ont jusqu’à présent empêché toute solution politique au conflit devraient se manifester encore une fois lors d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur un projet de résolution occidental réclamant un meilleur accès humanitaire en Syrie.
La Russie, fidèle allié de Damas, ne s’est pas ralliée à ce texte, âprement négocié entre les Occidentaux et Moscou, mais n’a pas donné d’indication fiable sur ses intentions. Après avoir reçu le projet mercredi soir, l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine avait demandé un délai pour consulter son gouvernement.
Le projet appelle à une levée des sièges dans les "zones peuplées" et à un arrêt immédiat des attaques contre les civils, y compris les bombardements aériens avec des barils explosifs, une tactique utilisée par les troupes du régime.
Il ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de non respect de ses dispositions mais laisse la possibilité de "prendre des mesures additionnelles".
Le projet cite la levée du siège imposé depuis juin par l’armée au camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, où l’ONU a pu distribuer mercredi une nouvelle aide -nourriture et médicaments- aux civils assiégés.
Plus d’une centaine de personnes sont mortes de pénuries dans le camp depuis octobre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Ailleurs en Syrie, les combats ne connaissent aucun répit. Au nord de Damas, des soldats, appuyés par le Hezbollah libanais, et des rebelles s’affrontaient pour le contrôle de Yabroud, fief rebelle près de la frontière libanaise, a rapporté l’OSDH en faisant état d’"importantes pertes". Selon les médias officiels, l’armée s’apprête à prendre le contrôle de la zone.
Plus au nord, à Alep, huit soldats ont été tués dans un triple attentat suicide mené par des rebelles du Front al-Nosra. Et à la frontière syro-turque, au moins six personnes péri dans un attentat à la voiture piégée au poste-frontière de Bab al-Salama, selon un responsable turc.
Concernant la destruction de l’arsenal chimique syrien, des sources diplomatiques à La Haye ont affirmé que l’opération ne serait pas achevée à la date prévue du 30 juin en raison de retards pris par le régime pour évacuer les agents chimiques.
Ce retard pourrait être de "plusieurs mois" et les Etats membres de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) chargée de l’opération ont exprimé leur colère à la veille d’un Conseil exécutif de l’OIAC, selon ces sources.

(21-02-2014)

Israël/Palestine : comment disparaît un village (Fadwa Nassar)

Le village de Ramyé, dans al-Jalil, est menacé de disparition. La colonie tentaculaire Karma’el compte s’étendre sur le village, devenu un quartier encerlé au fil des ans, et l’avaler. C’est ainsi qu’ont procédé les centaines de points de colonisation installés par l’occupant en Palestine : à partir d’un point, la colonie s’étend peu à peu et avale les terres qui l’entourent, tel que le prévoient les divers organismes de l’entité sioniste, depuis le gouvernement jusqu’à la municipalité, en passant par le Fonds National Juif, l’Agence Juive, la Histadrout et autres.

La colonie de Karma’el fut installée en 1964 en plein milieu de terres appartenant à plusieurs villages palestiniens. Depuis, elle s’est étendue de part et d’autre, vers le nord et le sud, vers l’est et l’ouest, avalant les terres de Deir al-Assad, Baane, Majd El-Kroum, al-Maghar et Nahaf. Non seulement les terres de ces villages furent confisquées, mais les liaisons entre les villages situés de part et d’autre de cette colonie furent coupées. D’ailleurs, une des fonctions des colonies placées au centre des agglomérations palestiniennes a consisté et consiste toujours à briser les liens sociaux et à détruire toute continuité géographique ou sociale entre Palestiniens. De plus, les colonies sont les principaux centres d’où rayonnent la judaïsation. Elles sont d’abord interdites aux Palestiniens, qui ne peuvent prétendre y vivre, à moins d’être admis par un comité qui juge de la disposition des candidats à approuver le sionisme et leur capacité de s’adapter au mode de vie et de pensée des colons. Ensuite, les routes traversant al-Jalil sont conçues en fonction de leurs besoins, les pancartes de signalisation des villages sont écrits en hébreu, et les noms arabes sont judaïsés en fonction de leur projet. Pour les colons et le projet de judaïsation de la région d’al-Jalil (mais il en est ainsi ailleurs), eux sont les maîtres, les autres (Les Palestiniens) n’existent qu’accidentellement, et provisoirement. C’est ce que signifie le label « village non-reconnu » d’ailleurs, il n’est pas reconnu par l’entité occupante qui prévoit sa disparition.

Le village de Ramyé est devenu, après l’occupation en 1948, un village non-reconnu, c’est-à-dire voué à la disparition ; il réussit à se maintenir jusqu’à présent, comme tant d’autres villages non-reconnus dans al-Jalil et al-Naqab, à cause de la persévérance de leurs habitants, bien que ses terres (400 dunums) furent confisquées en 1976 au profit « du bien public », c’est-à-dire l’extension de la colonie pour accueillir de nouveaux colons immigrés.

L’administration coloniale a refusé de reconnaître le village de Ramyé, même en tant que quartier à l’intérieur de la colonie Karma’el qui s’est étendue jusqu’à l’entourer de toutes parts. Le village palestinien de Ramyé est aujourd’hui encerclé mais il refuse de s’auto-détruire. Bien que l’affaire dure depuis les années 90, lorsque l’administration sioniste a sommé la population de partir, ce n’est que depuis quelques mois que l’expulsion et la destruction du village sont sérieusement envisagées et que la lutte pour demeurer et vivre à Ramyé rassemble de nouveau les Palestiniens de 48.

Dans les années 90, un accord était intervenu entre l’administration coloniale et les habitants de Ramyé, selon lequel la population se déplacerait vers un autre lieu, et l’Etat leur accorderait des compensations sous forme de terrains pour construire leurs maisons et des terrains agricoles. Cependant, l’occupant a refusé d’honorer sa promesse, pensant que la population, lasse, s’en irait sans compensation aucune. Mais les habitants de Ramyé ne sont pas partis, bien qu’ils vivent sans électricité, sans eau courante, et sans routes asphaltées menant à leur village, la colonie Karma’el refusant de relier le village à tous ces services de base.

Depuis le renouveau des plans de judaïsation d’al-Jalil, la question du village de Ramyé est revenue dans l’agenda de l’administration coloniale. Le « Département des terres d’Israël » a alors proposé aux familles des terrains de construction très réduits pour pouvoir loger tous les habitants de Ramyé, mais pire encore, des terrains dispersé ça et là, en vue de détruire les liens sociaux entre ses habitants, avec un ultimatum, sinon les bulldozers viendraient et détruiraient tout sur leur passage, et il n’y aurait plus de compensations.

Entretemps, les habitants de Ramyé avaient accusé le Département de ne pas avoir appliqué l’accord signé en 1995 devant le tribunal de Haïfa, qui avait donné raison aux habitants. Mais quelques années plus tard, le Département porte l’affaire devant les mêmes tribunaux et obtient gain de cause en août 2013, le précédent jugement en faveur des habitants de Ramyé étant rejeté. C’est alors qu’un nouveau ultimatum est donné à la population de Ramyé, qui devait abandonner son village avant le 4 novembre 2013, sinon, toutes les compensations dues seraient annulées.

Ayant réalisé que les tribunaux ne sont que des outils du pouvoir colonial, la population de Ramyé a décidé de résister, d’appeler à la résistance et au rassemblement de tous les Palestiniens autour de leur cause. Depuis plusieurs mois, une tente de résistance est plantée dans le village pour accueillir toutes les délégations politiques, associatives, culturelles et artistiques qui viennent soutenir la lutte des habitants de Ramyé. Les partis politiques des Palestiniens de 48 ont affirmé leur solidarité, et organisent des meetings et des manifestations, que ce soit dans la colonie Karma’el ou devant les organes administratifs coloniaux, pour protester contre la disparition du village de Ramyé. Des débats politiques sont organisés sous la tente, des films sont visionnés, et plusieurs fois par semaine, des activités pour les enfants de Ramyé sont animées par des chanteurs, des jongleurs, des artistes et des conteurs venant d’al-Jalil et d’ailleurs.

Il y a une semaine, la presse internationale a commencé à s’intéresser à l’affaire de Ramyé. Cela n’est due qu’à la persévérance de ses habitants et du rassemblement unanime des Palestiniens de 48 autour du village menacé. C’est une nouvelle preuve que la bataille menée sur le plan juridique est sans issue, sinon perdue d’avance. Seule la résistance à l’occupation permet d’envisager un avenir sans oppression ni injustice. Le village de Ramyé résiste, il ne doit pas être détruit. La mobilisation médiatique internationale doit pouvoir faire reculer l’occupant.

(20-02-2014 - Fadwa Nassar)

jeudi 20 février 2014

Algérie : Abdelaziz Bouteflika, l’absent qui mine l’Algérie (Armin Arefi)

La scène est rocambolesque. Mardi soir, les programmes de la télévision algérienne sont interrompus pour laisser place à une allocution présidentielle. Mais point d’Abdelaziz Bouteflika à l’antenne. En lieu et place du président, que le public n’a plus entendu depuis mai 2012, le ministre des Moudjahidine (anciens combattants), Mohamed Cherif Abbas, chargé de prononcer en direct le discours du chef de l’État. "Les conflits fictifs (...) entre les structures de l’Armée nationale populaire relèvent d’un processus de déstabilisation bien élaboré par tous ceux que le poids de l’Algérie et son rôle dans la région dérangent", affirme le ministre, au sujet des attaques sans précédent qui voient s’affronter depuis une semaine les caciques du régime.
"Le président n’a même pas pu écrire son texte", assure Luis Martinez, directeur de recherche à Sciences po. "C’est la preuve qu’il est vraiment hors jeu." Pourtant, près d’un mois après sa dernière hospitalisation à Paris, Abdelaziz Bouteflika, dont on dit qu’il a le plus grand mal à parler, n’écarte toujours pas l’idée de se porter candidat lors de l’élection du 17 avril prochain. D’après le message lu à télévision par son ministre, le président appelle même à "une compétition loyale et sereine" où doivent être confrontés des "projets de société censés répondre aux attentes légitimes des citoyens".

Les services secrets accusés
Or, comme le souligne Mourad Hachid, rédacteur en chef du site d’El Watan, nul ne sait quel sort le président malade (76 ans dont 15 ans au pouvoir) réserve à l’Algérie s’il est élu pour un quatrième mandat consécutif. "Le pays demeure aujourd’hui pratiquement à l’arrêt, souligne le journaliste. Institutions, économie, tout est bloqué depuis deux ans." Soit depuis que l’état de santé du chef de l’État s’est considérablement aggravé. Pourtant, son lieutenant, le patron du Front de libération nationale (FLN, parti majoritaire à l’Assemblée et dont Bouteflika est le président d’honneur, NDLR), Amar Saïdani, répète à l’envi que le président sortant est prêt à rempiler.
Pour faire taire les nombreux sceptiques, le chef du FLN décide de monter au créneau début février. Fait rare, il ose s’attaquer à un véritable mythe : le général Mohamed Mediène, dit "Toufik", directeur du tout-puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Cet homme de 74 ans, dont peu connaissent ne serait-ce que le visage, est à la tête d’un véritable État dans l’État, imposant ses vues dans tous les secteurs du pays. "Le DRS a profité de la lutte contre le terrorisme pour être redéployé dans toutes les institutions de l’État", souligne le politologue algérien Rachid Tlemçani. Bien sûr, la puissante et non moins secrète armée algérienne en fait partie.

L’armée divisée
Le patron du FLN n’en a cure et accuse publiquement "Toufik" d’être hostile à un nouveau mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Il s’en prend à son bilan : dénonçant les "multiples échecs" du DRS au cours des vingt dernières années, de l’assassinat au président Mohamed Boudiaf en 1992 à la prise d’otages d’In Amenas en janvier 2013, en passant par l’assassinat des moines de Tibhirine en 1996, Amar Saïdani estime même que le chef du DRS aurait du démissionner. La boîte de Pandore est dès lors ouverte.
En réponse, de nombreux responsables militaires ainsi que d’anciens ministres se relaient dans les journaux pour défendre le DRS. Parmi eux, le très écouté général retraité Hocine Benhadid, qui dit parler au nom de ses "frères d’armes", reléguant au second plan le chef d’état-major de l’armée en personne, le général Ahmed Gaïd-Salah, un fidèle du président. "Impensable", écrit l’ancien militaire, que le président Bouteflika brigue un nouveau mandat. "L’Algérie serait la risée des nations", prévient-il. Jamais la grande muette n’avait ainsi lavé son linge sale en public.

La fracture du Mali
Le conflit ne date pourtant pas d’hier. "Les dissensions traversent le coeur du régime depuis la première élection de Bouteflika en 1999, tant sur sa nomination même à la présidence que sur le rôle de l’armée après la fin de la guerre civile", souligne Amel Boubekeur, spécialiste de la politique algérienne au Brookings Doha Center. Avec en toile de fond le partage de l’énorme manne financière du pays, l’Algérie étant devenue en quinze ans le quatrième exportateur mondial de gaz.
Ces luttes internes prennent un tour nouveau avec l’avènement du Printemps arabe, notamment l’intervention de l’Otan en Libye en mars 2011, qui réveille un véritable traumatisme en Algérie. "Cette guerre a été vécue comme un complot occidental visant à déstabiliser la région", explique le spécialiste de l’Algérie, Luis Martinez. Dès lors, la décision du président algérien d’autoriser en janvier 2013 les Rafale français à survoler le ciel algérien a sonné comme une véritable trahison, notamment au sein des renseignements algériens.

Corruption
"Le DRS estimait que la France entraînait l’Algérie dans une guerre contre le terrorisme qu’elle avait elle-même provoqué avec l’intervention au Mali, indique Luis Martinez. Or, nul n’a oublié que Paris n’a pas répondu aux appels à l’aide de l’Algérie durant la décennie noire." Un épisode qui scelle la fracture entre présidence et DRS. Dès lors, Toufik va profiter de la santé chancelante du président Bouteflika pour prendre sa revanche.
Lorsque, en 2013, le chef de l’État est victime d’un AVC qui l’oblige à quitter le pays pour une hospitalisation de quatre-vingts jours à Paris, le chef du DRS a déjà commencé sa minutieuse traque contre ses proches. "Toufik possède une capacité de nuisance inégalée contre la présidence et son clan, car il est le seul à pouvoir monter des dossiers contre eux", souligne le journaliste Mourad Hachid. Dans son viseur, nombre d’hommes d’affaires s’étant enrichis au cours de la dernière décennie, dont Chakib Khelil, l’ancien ministre de l’Énergie et ex-président de l’entreprise pétrolière d’État Sonatrach. L’homme, que Bouteflika voyait volontiers comme son futur Premier ministre, n’a eu d’autre choix que de fuir aux États-Unis pour éviter les poursuites pour corruption.

Atmosphère "effrayante"
La contre-attaque du "clan Boutef" ne va pas tarder. Deux mois à peine après le retour du président en Algérie, en juillet 2013, celui-ci retire au DRS trois services névralgiques de l’armée, qu’il place sous l’autorité du chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd-Salah, qu’il a nommé en décembre dernier vice-ministre de la Défense. Début février, Bouteflika envoie à la retraite un officier jugé proche de Toufik. La démarche ne fait désormais plus aucun doute. La guerre est déclarée au sein de l’État algérien.
Une atmosphère que le spécialiste Luis Martinez juge "effrayante". "Le contexte rappelle les fractures au sein du régime qui avaient déchiré le pouvoir à la fin des années 1980", pointe le chercheur, qui rappelle qu’après la chute de Muammar Kadhafi, l’Algérie est l’un des derniers pays de la région à posséder des "dirigeants rigides capables de régler leurs comptes dans le sang". Et si, lors du discours lu par le ministre, Abdelaziz Bouteflika a semblé conforter le DRS dans ses prérogatives, il paraît aujourd’hui dans l’incapacité totale d’éviter le délitement de son régime.

"Mise en scène"
"L’Algérie possède tellement de forces centrifuges, tellement de difficultés sociales et économiques, qu’un défaut de consensus entre ses dirigeants peut aboutir à un désastre", avertit Luis Martinez, qui décrit ce scénario comme la hantise du peuple, dix ans après la décennie noire. De la poudre aux yeux, estime au contraire Amel Boubekeur. Comme d’autres spécialistes de l’Algérie, la chercheuse plaide pour une crise à étapes "mise en scène" par le régime avant que celui-ci ne présente Bouteflika ou tout autre affidé comme dernier recours contre l’instabilité.
Or, comme le souligne le journaliste algérien Mourad Hachid, "la seule chose qui pourrait déstabiliser le pays, c’est l’entêtement d’un Bouteflika malade à s’accrocher au pouvoir".

(20-02-2014 - Armin Arefi)

Egypte : ouverture du procès de journalistes d'Al-Jazeera‏

Le procès de journalistes du réseau satellitaire du Qatar Al-Jazeera, dont quatre étrangers, accusés de fausses informations et de soutenir les islamistes, s’ouvre jeudi au Caire au milieu d’accusations de musellement des médias par le pouvoir.
Le Parquet accuse les journalistes, dont l’Australien Peter Greste et l’Egypto-canadien Mohamed Fadel Fahmy, d’avoir manipulé des images et de soutenir le mouvement des Frères musulmans banni par les autorités installées par l’armée après la destitution et l’arrestation en juillet du président Mohamed Morsi, qui en fut membre.
Depuis cette destitution, les relations entre l’Egypte et le Qatar se sont plus que tendues : Le Caire accuse Doha de soutenir les Frères musulmans et l’émirat gazier du Golfe reproche aux nouvelles autorités égyptiennes leur violente répression des partisans de M. Morsi qui a fait plus d’un millier de morts en sept mois.
Le procès doit s’ouvrir devant la cour criminelle du Caire, à une heure non précisée. Le Parquet a fait état de 20 "journalistes d’Al-Jazeera" jugés -huit sont détenus et les autres recherchés par les autorités.
Parmi eux, 16 Egyptiens sont accusés d’appartenance à une "organisation terroriste" et quatre étrangers -deux Britanniques, un Australien et une Néerlandaise- de leur avoir fourni "argent, équipements et informations" afin de "diffuser de fausses nouvelles" faisant croire à une "guerre civile dans le pays".
Al-Jazeera a toutefois affirmé que seuls neuf des accusés travaillaient pour elle et dénoncé des accusations "infondées". Les autorités ont affirmé que les reporters travaillaient sans accréditation.
Parmi les personnes détenues, MM. Greste, Fahmy et le journaliste égyptien Baher Mohamed ont été arrêtés le 29 décembre dans un hôtel du Caire où ils avaient installé un bureau improvisé.
La journaliste néerlandaise Rena Netjes, citée dans cette affaire, a, elle, fui l’Egypte le 4 février en affirmant n’avoir jamais travaillé pour Al-Jazeera.
Accusée par les autorités égyptiennes de prendre fait et cause pour les Frères musulmans après la destitution de M. Morsi, la justice a fermé l’antenne égyptienne d’Al-Jazeera, Al-Jazeera Mubasher Misr, et plusieurs journalistes de la chaîne ont été arrêtés.
Alors que le pays est divisé entre partisans de l’armée et des Frères musulmans et en proie à des attentats meurtriers, des organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que l’ONU ont dénoncé une campagne de répression contre les médias.
Dès l’annonce des accusations, Amnesty International, parlant de "prisonniers d’opinion", a déploré un "revers majeur pour la liberté de la presse" qui "envoie le message effrayant qu’aujourd’hui, une seule version des faits est acceptable en Egypte : celle autorisée par les autorités".
A la veille de l’ouverture du procès, l’Institut international de la presse (IPI) a demandé aux autorités judiciaires d’abandonner les charges de "terrorisme" et "de libérer immédiatement" les journalistes.
Selon les conclusions d’une visite de l’IPI en Egypte du 25 au 29 janvier, les forces de sécurité ont "systématiquement" accusé les journalistes d’aide au terrorisme et de diffusion de fausses nouvelles, "dans le but d’effrayer tous les journalistes et d’entraver une couverture indépendante".
Reporters sans frontières a dénoncé un "harcèlement à l’encontre d’Al-Jazeera", estimant que "cet acharnement ne faisait que renforcer le clivage" en Egypte.
Outre la menace d’un procès, de nombreux journalistes rapportent avoir été pris à partie par des foules les accusant d’être pro-Frères musulmans. Trois reporters de la chaîne publique allemande ARD avaient ainsi été attaqués aux cris de "traîtres" et de "suppôt des Frères musulmans".
Dans une lettre écrite depuis sa cellule, le journaliste Greste affirme que "l’Etat ne tolèrera aucune voix dissidente, que ce soient les Frères musulmans ou tout autre critique. Les prisons débordent de tous ceux qui se sont opposés ou ont défié le gouvernement". Pour un haut responsable gouvernemental "ce ne sont pas des journalistes mais des militants pro-Frères musulmans".
A Londres, une cinquantaine de personnes ont manifesté mercredi devant l’ambassade d’Egypte pour réclamer la libération immédiate des journalistes. "Etre un journaliste n’est pas un crime", "le journalisme n’est pas du terrorisme", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants, dont certains étaient symboliquement bâillonnés avec du ruban adhésif.

Syrie : les Occidentaux soumettent au vote un projet de résolution humanitaire

Les Occidentaux ont décidé de soumettre au vote du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution sur la situation humanitaire en Syrie auquel Moscou ne s’est pas rallié pour l’instant, prenant ainsi le risque d’un veto russe, ont indiqué mercredi des diplomates.
Le vote sur ce texte, qui a fait l’objet d’intenses négociations avec Moscou, devrait intervenir vendredi. L’ambassadeur australien à l’ONU Gary Quinlan a annoncé sur son compte Twitter que le projet "avait été soumis au Conseil ce (mercredi) soir, pour adoption cette semaine".
Le projet est présenté par l’Australie, le Luxembourg et la Jordanie et soutenu notamment par Londres, Washington et Paris.
Le texte, dont l’AFP a eu copie, appelle "toutes les parties à lever immédiatement les sièges des zones peuplées" et cite une série de localités qui sont ainsi assiégées dont Homs (centre), le camp palestinien de Yarmouk près de Damas et la Ghouta (périphérie rurale de Damas).
Il demande "l’arrêt immédiat de toutes les attaques contre les civils (..), y compris les bombardements aériens, notamment l’utilisation de barils explosifs", une référence claire à la tactique utilisée par l’armée syrienne à Alep (nord).
Il demande "à toutes les parties, en particulier les autorités syriennes, d’autoriser sans délai un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave pour les agences des Nations unies et leurs partenaires, y compris à travers les lignes de front et à travers les frontières".
Cet accès transfrontalier est réclamé depuis longtemps par les humanitaires, afin que l’aide puisse être acheminée directement à partir de tous pays voisins comme l’Irak ou la Turquie, ce que Damas refuse pour l’instant.
Les demandes du Conseil s’adressent à "toutes les parties" mais visent tout particulièrement le gouvernement syrien, auquel il est rappelé qu’il a au premier chef la responsabilité de protéger sa population civile.
La résolution ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de non respect de ses dispositions. Mais elle laisse ouverte la possibilité pour le Conseil, sur avis du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui devra se prononcer dans un délai de 30 jours, de "prendre des mesures additionnelles en cas de non-mise en oeuvre de la résolution".
Il faudra toutefois, pour déclencher d’éventuelles sanctions, une nouvelle décision du Conseil, que la Russie bloquerait à coup sûr.
Selon des diplomates, Moscou refusait obstinément toute mention explicite de sanctions contre son allié syrien et s’est efforcé tout au long des discussions d’édulcorer les critiques visant Damas.
Le projet de résolution dénonce "l’augmentation des attaques terroristes" en Syrie, une des exigences de Moscou et un des leitmotiv de Damas.
"Il y a eu une vraie négociation et nous avons tenu compte des lignes rouges des Russes", a souligné un diplomate occidental. Le texte a été transmis au gouvernement russe et "la décision appartient à Moscou", a-t-il ajouté. "Nous ne savons pas encore si les Russes vont le bloquer ou non".
Depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, la Russie a bloqué à trois reprises des résolutions occidentales visant à faire pression sur le régime syrien. La Chine s’est à chaque fois associée à ce veto russe.

Libye : une élection sans passion

Les Libyens votent jeudi sans engouement pour choisir une soixantaine de personnes qui auront pour mission de rédiger une Constitution qui doit mettre de l’ordre dans les institutions de l’État, ébranlées par 40 ans de dictature du régime de Muammar Kadhafi. Les bureaux de vote ouvrent de 7 heures à 18 heures. Les résultats définitifs devraient être annoncés "trois ou quatre jours après le scrutin", selon une source à la Haute Commission électorale. Une campagne électorale terne a peu mobilisé les électeurs ces derniers jours.
Et contrairement aux premières élections libres du pays en juillet 2012, les Libyens sont beaucoup moins enthousiastes. Ainsi, quelque 1,1 million se sont inscrits pour le scrutin de jeudi contre plus de 2,7 millions en 2012 sur 3,4 millions d’électeurs éligibles. Les Libyens sont déçus des performances du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique et législative issue des élections de 2012, qui a échoué à rétablir l’ordre dans un pays en proie à l’anarchie. La commission électorale a dû reporter à plusieurs reprises le délai d’inscription pour pouvoir dépasser le cap symbolique d’un million d’inscrits.
Le scrutin est, a priori, sans enjeu politique. Officiellement, les partis politiques ne participent pas au scrutin et seules les candidatures individuelles sont acceptées. Au total, 692 candidats sont inscrits pour ces élections, dont 73 femmes, selon la commission électorale. À la veille du scrutin, la mission de l’ONU en Libye (UNSMIL) a appelé les Libyens à "contribuer positivement à cette opération démocratique et à créer un environnement propice" pour le bon déroulement du scrutin. "Ce rendez-vous important ouvre grand la porte pour jeter les fondements de l’État de Libye moderne, l’État des institutions, de la primauté de loi et du respect des droits de l’homme", a indiqué le chef de l’UNSMIL, Tarek Metri dans un communiqué. La Constitution qui devra être approuvée par référendum doit trancher sur des questions importantes comme la structure du pouvoir, le statut des minorités et la place de la charia.
Sur les 60 sièges de la future Constituante, six sont réservés aux minorités (Toubous, Amazigh [Imazighen] et Touaregs), et six autres aux femmes. Mais les Amazighs, qui devaient disposer de deux sièges dans la Constituante, boycottent le scrutin pour protester contre l’absence de mécanismes garantissant leurs droits culturels dans la future Constitution. L’Assemblée ne comptera donc que 58 membres, au lieu de 60.
Dénonçant son "exclusion", le Conseil supérieur des Amazighs de la Libye a décrété jeudi "journée noire et de deuil dans les régions" amazighes, en particulier dans l’ouest du pays. Dans un communiqué publié mercredi, le Conseil a affirmé que les Amazighs ne reconnaîtront pas la future Constitution. Après plus de 40 ans de dictature sous le régime de Muammar Kadhafi, la Libye avait organisé le premier scrutin démocratique de son histoire en juillet 2012, pour élire les 200 membres du CGN (Parlement) qui dirige depuis le pays. Ce Parlement est critiqué par la population qui accuse les différents blocs politiques d’avoir aggravé la crise et l’anarchie dans le pays depuis la chute du régime Kadhafi en octobre 2011.
Le CGN est notamment accusé d’avoir relégué au second plan sa mission de conduire le pays vers les élections générales et d’avoir retardé ainsi les échéances prévues pour la transition. Un coup de force de puissants groupes d’ex-rebelles exigeant la dissolution de l’Assemblée avait fait craindre mardi une annulation du scrutin de jeudi. Des groupes armés libyens avaient en effet donné un ultimatum au CGN pour quitter le pouvoir, sans entreprendre une quelconque action militaire. Des violences avaient perturbé le scrutin de 2012, notamment dans l’est, fief des islamistes radicaux et théâtre d’attaques quasi quotidiennes contre les membres des services de sécurité.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué que 25 membres des services de sécurité seront affectés à chacun des quelque 1500 bureaux de vote.

Liban : Assassinat du responsable militaire au parti arabe démocratique

Un responsable militaire du parti arabe démocratique a été assassiné jeudi par des hommes armés à Tripoli dans le nord du Liban, a annoncé un responsable de sécurité à l’AFP.
"Abdelrahmane Dhiab, responsable militaire au parti arabe démocratique (du Liban), a été tué par balles jeudi matin par des hommes armés au passage de sa voiture à al-Minaa" un quartier sunnite de Tripoli" dans le nord du Liban, selon cette source. Ces hommes encagoulés circulaient à bord d’une moto et ont touché la victime à la tête et à la poitrine.
Selon un responsable du Parti arabe démocratique interrogé par l’AFP, Abdelrahman Dhiab, âgé d’une cinquantaine d’années, avait des "responsabilités militaires" au sein de cette formation et il s’apprêtait à se rendre à Beyrouth.
La victime est le père de Youssef Dhiab, détenu par les autorités libanaises pour son implication présumée dans deux attentats, en août à Tripoli, qui ont fait 45 morts.
Tripoli, la grande ville du nord du Liban, est régulièrement secouée par des violences meurtrières entre partisans et détracteurs du régime syrien. Les violences opposent les habitants de Bab el-Tebbaneh, partisans de la rébellion en Syrie, à ceux de Jabal Mohsen, quartier alaouite soutenant le régime de Bashar al-Assad.
Avant même le conflit syrien, les flambées de violences étaient fréquentes entre ces deux quartiers et ont fait depuis 2008 plus de 200 morts et 3000 blessés.

mardi 18 février 2014

Irak : Une vague d’attentats fait 24 morts à Bagdad

Une vague d’attentats a fait au moins 24 morts lundi soir à Bagdad, où des bombes ont notamment explosé près de deux mosquées chiites et d’une gare routière, a-t-on appris de sources policières et médicales.
L’attaque la plus meurtrière a été commise à l’aide d’un minibus bourré d’explosifs qui a fait au moins 11 morts dans une gare routière du quartier chiite d’Our, dans le nord de la capitale irakienne.
"Le minibus qui était garé à l’intérieur du dépôt a éveillé les soupçons et quand des chauffeurs ont commencé à appeler son conducteur, il a explosé", a témoigné Farah Abbas, lui-même chauffeur de bus. "De nombreuses personnes ont été projetées en arrière par l’explosion et des véhicules ont pris feu."
Neuf autres personnes ont été tuées par des attentats à la voiture piégée contre des mosquées des quartiers chiites d’Amil et de Karrada.
Un autre véhicule piégé a fait quatre morts près d’une rue animée du quartier de Ghazaliya.
A Tikrit, des hommes armés ont abattu un colonel de police et un coiffeur dans sa boutique.
Aucune de ces attaques n’a été revendiquée.
L’Irak connaît un regain de violences confessionnelles, notamment de la part d’activistes sunnites.

Syrie : Armistice à Babbila

L’armée syrienne et les rebelles ont conclu ces derniers jours des armistices dans la majorité des localités autour de Damas, dont le dernier en date lundi 17 février à Babbila, alors qu’à Genève les négociations se sont soldées par un échec.
Image inimaginable il y a encore quelques jours : la journaliste de l’AFP a vu des soldats en uniforme et des rebelles armés portant la barbe, un keffieh noir sur la tête, chaussés de baskets et vêtus d’un treillis, faisant la conversation.

Israël/Palestine : En Israël, l’autre Watergate (Armin Arefi)

Il est des imprudences à ne commettre sous aucun prétexte en Israël. Critiquer l’État hébreu au coeur de la Knesset en fait partie. Martin Schulz l’a appris à ses dépens. Invité par le Parlement israélien à l’occasion d’une visite de cinq jours au Proche-Orient, le président du Parlement européen s’est attiré les foudres de députés après les avoir questionnés sur l’inégalité de l’accès à l’eau entre Israéliens et Palestiniens. Pis, certains élus sont même allés jusqu’à quitter l’enceinte. Rien ne laissait pourtant présager d’une telle issue.
Dans son discours prononcé mercredi dernier devant la Knesset, Martin Schulz se livre tout d’abord à une apologie passionnée de l’État hébreu. Le président du Parlement européen loue les vertus de la "robuste démocratie israélienne", une "société vibrante et ouverte avec tous les débats que cela implique, ainsi qu’une économie moderne". Un pays qui "incarne l’espoir chéri par tout un peuple de pouvoir vivre en liberté dans sa propre patrie".

Dérapage
C’est donc tout naturellement que Martin Schulz a souligné le droit d’Israël à l’autodéfense face aux "attaques terroristes (...) contre des personnes innocentes", autrement dit les roquettes tirées sur Israël en provenance de Gaza. De la même façon, l’Allemand a justifié les inquiétudes de l’État hébreu face au programme nucléaire iranien, "une menace non seulement pour Israël, mais aussi pour la paix du monde en général". Mais ce plaidoyer va être quelque peu "terni" par quelques remarques sur l’alarmante situation dans les territoires palestiniens. Un dérapage, vont même estimer plusieurs députés du parti nationaliste religieux Foyer juif.
Martin Schulz fait part de sa rencontre, deux jours plus tôt, avec de jeunes Palestiniens de Ramallah, en Cisjordanie. "La question que ces gens m’ont posée et que j’ai trouvée le plus émouvante - même si je ne pouvais pas vérifier les chiffres exacts - fut la suivante : comment se fait-il qu’un Israélien est autorisé à utiliser 70 litres d’eau par jour et un Palestinien seulement 17 ?" L’embarras est palpable dans l’arène. Des voix s’élèvent même du côté du Foyer juif. Le président du Parlement européen poursuit malgré tout.

Excuses exigées
"Le blocus de la bande de Gaza est votre réponse aux attaques sur les civils israéliens et je peux le comprendre. Mais il étouffe tout développement économique et conduit les peuples au désespoir - un désespoir qui à son tour est exploité par les extrémistes. En réalité, le blocus mine, plus qu’il ne renforce, la sécurité d’Israël." Cette fois, c’en est trop. Les députés du parti pro-colons, dont son charismatique leader, le ministre de l’Économie Naftali Bennett, se lèvent et claquent la porte de la Knesset.
Le ministre exige alors des "excuses du président du Parlement européen, qui a répété deux mensonges que lui ont fait gober les Palestiniens". "Je n’accepterai pas de faux discours moralisateur contre Israël dans notre Parlement. Certainement pas en allemand", s’emporte-t-il sur sa page Facebook. Si le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se garde bien, quant à lui, de fustiger l’attitude de Martin Schulz, il lui reproche tout de même d’avoir cité de mauvais chiffres sans les avoir vérifiés au préalable. "Peut-être la réaction de certains députés a-t-elle été exagérée", admet aujourd’hui Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. "Mais il est malheureux qu’en ne vérifiant pas ses chiffres, Martin Schulz soit ainsi tombé dans le piège de la propagande palestinienne, ce qui est très grave."

"Discrimination indéniable" (ONG)
"Les propos de Martin Schulz ont été rapportés comme une accusation grave, alors qu’il a simplement posé une question qui rapportait une situation problématique évoquée à plusieurs reprises lors de sa visite en Palestine", souligne son entourage. "Quant aux chiffres prononcés, si ceux-ci ne sont peut-être pas tout à fait exacts, ils restent dans le même ordre de grandeur que ceux admis par l’ONU et les ONG indépendantes."
L’ONG israélienne des droits de l’homme B’Tselem estime qu’une "discrimination indéniable" est en effet pratiquée par le gouvernement israélien dans le volume d’eau alloué aux Palestiniens. Selon la compagnie nationale israélienne de l’eau, Mekorot, la consommation moyenne en eau des 8 millions d’Israéliens oscille entre 100 et 230 litres par personne et par jour. Côté palestinien, la consommation moyenne quotidienne en Cisjordanie pour les foyers reliés au réseau d’eau s’élève à 73 litres, alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande un minimum de 100 litres. À Gaza enfin, la consommation moyenne est comprise entre 70 et 90 litres par personne et par jour, mais pour une qualité d’eau "extrêmement pauvre".

Quatre fois plus d’eau qu’un Palestinien
Pour sa part, l’Autorité palestinienne de l’eau évalue la consommation moyenne des 4,3 millions de Palestiniens (2,7 en Cisjordanie, 1,6 à Gaza) à 73 litres d’eau par jour, contre plus de 242 pour les Israéliens. Ce rapport (3,3) est légèrement plus important pour la Banque mondiale qui, en 2009, estimait qu’un Israélien disposait en moyenne de quatre fois plus d’eau qu’un Palestinien.
Le partage de l’eau entre Israéliens et Palestiniens en Cisjordanie a été déterminé par les accords d’Oslo II signés en 1995. En vertu du texte, les Palestiniens se voient allouer 118 millions de mètres cubes par année, alors qu’Israël se réserve 483 millions de mètres cubes, toute quantité supplémentaire étant vendue à prix coûtant par l’État hébreu. Problème, ces accords intérimaires étaient censés durer cinq ans, avant la création du futur État palestinien qui devait aboutir à une renégociation complète. Or, près de vingt ans plus tard, Oslo II tient toujours, bien que la population palestinienne - et donc ses besoins - ait doublé.

"Technologie avancée"
"Nous avons augmenté la quantité d’eau en conséquence", assure Yaron Gamburg, qui invite à ne pas "jouer avec les chiffres entre Israéliens et Palestiniens". "L’économie israélienne étant plus avancée que l’économie palestinienne, les besoins sont différents", souligne le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France, qui revendique pour sa part un rapport de 2. Le diplomate ajoute que la quasi-totalité des Palestiniens de Cisjordanie (près de 95 %, NDLR) demeurent aujourd’hui connectés au réseau d’eau produit par Israël, bénéficiant ainsi de sa "technologie avancée". Là-dessus, le rapport de la Banque mondiale pointe le grand déséquilibre en faveur d’Israël dans les techniques de puisage d’eau en territoire palestinien.
D’après le quotidien israélien Haaretz, "seules 20 % des ressources en eau en Cisjordanie vont aux Palestiniens, contre 80 % aux Israéliens". Un constat renforcé par l’impossibilité pour l’Autorité palestinienne d’accéder aux eaux du Jourdain. Plus grands bénéficiaires de cette manne, les colons israéliens, dont la présence en territoire palestinien est pourtant illégale au regard du droit international. La question hautement stratégique du partage de l’eau au Proche-Orient a été au centre d’un rapport d’information pour la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

L’"inquiétude" de Martin Schulz
Remis en décembre 2012 par le député socialiste et ancien ministre de l’Agriculture Jean Glavany, le document décrit la question de l’eau comme "révélatrice d’un nouvel apartheid au Moyen-Orient". "Il faut savoir, par exemple, que les 450 000 colons israéliens en Cisjordanie utilisent plus d’eau que 2,3 millions de Palestiniens", souligne notamment le rapport français, qui a été conspué en Israël.
Car pour Yaron Gamburg, le travail de Jean Glavany s’inscrit dans la même logique que les déclarations de Martin Schulz. "Il existe de plus en plus, en Europe, une écoute sélective des Palestiniens, qui accusent Israël de tous les maux sans vérifier les chiffres exacts", affirme le porte-parole israélien. Or, à en croire le diplomate, "ce genre de tentative crée des obstacles pour empêcher le dialogue entre Israéliens et Palestiniens".
Au contraire, Martin Schulz a fait part jeudi, dans les colonnes du quotidien allemand Die Welt, de "sa surprise" et de "son inquiétude" après l’incident survenu à la Knesset, non sans rappeler qu’il avait prononcé "un discours pro-Israël". Mais son entourage de souligner toutefois que "ce ne sont pas tous les députés qui ont quitté l’enceinte, mais une poignée d’élus d’extrême droite".

(18-02-2014 - Armin Arefi)

Liban : "Nous sortirons victorieux de la guerre contre les takfiris" (Hassan Nasrallah)

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a assuré que la victoire sera le résultat ultime du conflit actuel avec les groupes takfiris, appelant l’Etat libanais à adopter une politique à tous les niveaux pour confronter ces groupes terroristes. Dans une allocution télévisée diffusée par la chaine de télévision al-Manar, à l’occasion du martyre des dirigeants de la résistance islamique au Liban, Sayed Nasrallah a indiqué que les Américains ont réussi avec les Israéliens à faire oublier la cause palestinienne à la nation, occupée par ses conflits internes. Il a mis en garde contre les tentatives américano-sionistes de profiter de cette faiblesse pour imposer leurs conditions aux Palestiniens.
Au sujet des défis sécuritaires qui menacent le Liban, Sayed Hassan Nasrallah a rappelé les conflits sanguinaires qui déchirent les groupes takfiris entre eux, signe que toutes les communautés libanaises seront menacées et visées au cas de la victoire de ces groupes, parce que telle est la logique des takfiris.
Abordant l’affaire de la formation du nouveau gouvernement, le numéro 1 du Hezbollah a fait savoir qu’un gouvernement d’intérêt national qui respectera les échéances présidentielles et parlementaires sera meilleur qu’un gouvernement du fait accompli, ou d’un gouvernement qui exclut le Hezbollah. Même si certaines figures provoquaient une réaction négative chez la population.
Et de saluer la révolution bahreinie pacifique pour sa troisième année consécutive, et d’appeler les Palestiniens à bloquer la voie à l’exploitation de leur situation par des parties tierces voulant provoquer une discorde entre les camps palestiniens au Liban et leur entourage.

***

Dans ce qui suit les idées principales du discours du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah :
"Que la paix de Dieu soit sur vous, sur le prophète de l’islam et sur sa sainte famille.
Au début je salue les âmes de nos dirigeants martyrs, du maitre des martyrs Sayed Abbas Moussaoui, du cheikh des martyrs cheikh Ragheb Harb et du dirigeant martyr hajj Imad Moghniyé, et je salue les martyrs de l’armée, des forces de sécurité, des Libanais martyrs, des Syriens et des Palestiniens dont le sang a irrigué cette terre pour permettre la réalisation des grandes victoires.
Je salue les familles des martyrs qui combattent à tous les fronts pour défendre la dignité de la patrie et protéger ses frontières.
Je salue les familles des martyrs des derniers attentats terroristes et je les appelle à la patience, je salue les blessés et toutes les personnes qui souffrent et endurent pour défendre leurs convictions et leurs visions. Dans la première partie du discours, je m’attarderais sur l’ennemi israélien et la résistance.
Dans la deuxième partie, je parlerais de la confrontation actuelle au Liban, en Syrie et dans la région, et des défis sécuritaires et politiques. Dans la troisième partie, je m’arrêterais sur la formation du nouveau gouvernement.

Les USA et Israël profitent des conditions actuelles pour liquider la cause palestinienne
A l’occasion des dirigeants martyrs , nous devons rappeler une évidence qui est, malheureusement, oubliée chez beaucoup de gens : Il s’agit d’Israël, de ses dangers et ses menaces, et de ses tentatives continues de profiter des opportunités actuelles avec l’aide de l’administration américaine. Le temps ne suffit pas pour parler des dangers qui guettent la nation.
En ce qui concerne la Palestine et le Liban, avons-nous besoin de rappeler le danger israélien sur la Palestine ? sur le peuple palestinien et les lieux-saints ? Ce sont des évidences mais qui sont aujourd’hui absentes. Chaque pays est occupé de ses affaires internes. Des pays sont malheureusement dans une situation de guerre. Malheureusement, d’aucuns ne veulent pas parler d’Israël et de la Palestine.
C’est ce à quoi ont oeuvré les Etats-Unis et Israël. Les Américains ne veulent pas que la Palestine et la lutte contre l’ennemi sioniste restent une priorité pour la nation arabo-islamique. On reconnait que les Américains ont réussi à un certain point de réaliser cet objectif. Les Palestiniens assument une responsabilité sur cette question.
L’administration US oeuvre actuellement pour liquider la cause palestinienne, et parle d’un accord de paix dans les tous prochains mois. tout simplement, parce que le monde arabe et islamique sont occupés par d’autres questions que la cause palestinienne. On veut régler nos crises au détriment de la cause palestinienne. D’aucuns veulent rester au pouvoir en faisant des concessions sur la cause palestinienne. Les Palestiniens sont eux aussi affaiblis. Les Israéliens et les Américains veulent profiter de cette faiblesse pour imposer leurs conditions sur les Palestiniens. Mais on n’a pas tout perdu, et on est capable de stopper cette dégradation de la situation.

Des Libanais ont toujours justifié les attaques israéliennes
Sur le plan libanais, il faut rappeler qu’Israël est notre ennemi. Depuis Sayed Moussa Sadr, cheikh Ragheb Harb et Sayed Abbas et autres dirigeants des factions de résistance, on n’a cessé de mettre en garde contre les dangers israéliens sur le pays et par la suite l’importance de rester vigilents pour faire face à ces menaces. Malheureusement, d’aucuns partis ont toujours cherché à montrer qu’Israël n’a aucune ambition dans notre pays et que les sionistes ne constituent pas de menaces pour le Liban. Ils ont dit que le problème d’Israël réside avec les organisations de résistance palestinienne. Pourtant, même après le départ de l’organisation de la libération de la Palestine du Liban, les occupants israéliens sont restés dans le pays. La raison en est : l’occupation des terres libanaises pour réaliser ses objectifs. Sachez que sans la résistance, toutes les communautés libanaises auraient payé le prix des ambitions et des menaces israéliennes.
Donc, Israël demeure l’ennemi numéro 1 du Liban. Dans les dernières semaines, les menaces sionistes s’étaient multiplié. Israël veut lancer une offensive sur la résistance libanaise compte tenu des circonstances actuelles. Pour cet ennemi, cette résistance libanaise constitue l’obstacle unique à la mise en oeuvre de ses objectifs. Après cette longue expérience de la résistance avec l’ennemi, ce dernier réalise que le HEzbollah demeure toujours en état de vigilence et que la force de la résistance grandit de jour en jour. De plus, malgré les martyrs de la résistance qui tombent en Syrie, et dont cette résistance est fière, l’ennemi sait très bien que le Hezbollah est prêt à faire face à toute attaque.
Le 22 septembre 2006, j’ai dit que nous rêvons que le Liban devienne un pays capable de faire face aux menaces qui posent sur lui. Nous souhaitons toujours que l’armée libanaise devienne capable de relever les défis et de protéger le pays contre les menaces sionistes pour que les combattants du hezbollah puissent déposer les armes et s’occuper de leurs affaires quotidiennes.
Notre objectif est que l’Etat rassembleur et patriotique puisse construire une armé forte capable de défendre la patrie.
Autre point que je voudrais évoquer : depuis 1982 jusqu’à 2006, certains Libanais accusaient le Hezbollah d’assumer la responsabilité des agressions sionistes à cause des opérations martyres de la résistance. Jusqu’à l’an 2000 aussi, certains Libanais n’ont jamais parlé de "martyrs" du Hezbollah et ont évoqué des hositilités entre deux parties adverses, cherchant ainsi à ôter toute forme de patriotisme à cette résistance. Si nous avons entendu la logique selon laquelle les agressions israéliennes sont une riposte aux actes de la résistance, l’ennemi israélien aurait toujours occupé nos terres et poursuivi sa politique agressive.

Autre menace pour la nation : Les takfiris et leur esprit éliminatoire
La deuxième menace qui met en danger tous les peuples de la nation : la menace takfirie. La politique takfirie en elle-même ne constitue pas du point de vue intellectuel un danger pour les gens. Le problème du takfir c’est qu’on élimine l’Autre, et qu’on donne le feu vert à tuer cet Autre et à usurper ses propriétés. La menace des takifiris est répandue dans tout le monde arabo-islamique. Cette menace frappe toutes les communautés. Il y a quelques semaines, le front annosra et l’EIIL se sont affrontés et voilà comment ils ont commencé à se lancer des accusations d’apostasie et s’entretuer.
Les combats violents entre l’EIIL et le front annosra doivent être bien étudiés. en quelques semaines, des milliers de mort et des centaines d’attaques aux voitures piégées ont eu lieu. Des villages de l’opposition ont connu de violents accrochages, des massacres et des meurtres. Regardez bien ce modèle pour comprendre l’esprit qui régit ces groupes et ces personnes. L’ignorance règne dans les rangs de ces groupes. En Afghanistan, les groupes de résistance ont lutté contre la plus grande armée du monde à l’époque, l’armée soviétique. Mais puisque parmi ces groupes djihadistes figuraient des groupes takfiris, voyez comment les meurtres et les massacres ont éliminé ces personnes.
C’est le cas aussi de l’Algérie et la liste s’allonge.
Au Liban, plusieurs attentats terroristes ont eu lieu, dont des femmes, des enfants et des vieillards en ont été victimes. Nous avons appelé à patienter pour s’assurer les véritables auteurs de ces crimes. Les groupes takifris ont publiquement revendiqué ces attentats. Il est donc certain que les sionistes et les Américains ont infilitrés ces réseaux à travers des Libanais, des Syriens et des Palestiniens qui dirigent ces attentats.

Des Libanais justifient les attentats des takfiris contre nous
D’aucuns au Liban ont jusitifié ces attaques, attribuant à l’intervention militaire du Hezbollah en Syrie la raison de cette riposte. Avant même l’intervention en Syrie voire le conflit syrien, ces groupes ont commis des attentats au Liban contre l’armée. Donc, soit notre intervention en Syrie est la raison, soit notre intervention n’a rien à voir et que le Liban figure sur la liste de la banque des cibles de ces groupes. Sachez que ces groupes ont annoncé ouvertement que le Liban sera leur prochaine cible après la Syrie. Ils ont occupé les territoires frontaliers du Liban avec la Syrie.
Par ailleurs, la politique américaine qui cherche avant tout à protéger le projet sioniste dans la région transformera le Liban en une scène de combats. Passons à la deuxième logique, selon laquelle les partisans du Hezbollah paient le prix de l’intervention du parti dans le conflit syrien. Sur ce point, on pose la question suivante : Est-ce que le fait d’aller combattre à Qousseir et Damas mérite tout ce sacrifice ?

Mobilisation internationale pour faire face au retour des groupes takfiris
Les nouvelles données sur le plan régional et international montrent que les pays qui ont financé et soutenu les combattants étrangers en Syrie commencent à afficher leurs craintes face à la victoire de ces groupes armés en Syrie et aux répercussions sécuritaires dangereuses du retour de ces combattants.
Les services de renseignements arabes et occidentaux se réunissent en permanence pour savoir comment agir face aux dangers de ces groupes. Certains pays comme la Tunisie ont récemment décrété des lois contre tout citoyen qui aille combattre en Syrie.
Pourquoi ? Parce que ceux qui sont rentrés en Tunisie ont commis des attentats et des assassinats dans le pays.
L’Arabie Saoudite a pris des mesures récentes à travers une propagande contre les cheikhs saoudiens qui incitent les jeunes saoudiens à aller combattre en Syrie. Pourquoi donc ce changement de position ? De plus, une mesure judiciaire a été prise d’emprisonner les civils ou les militaires pendant une trentaine d’années contre ceux qui aillent combattre en Syrie. Les ambassades saoudiennes ont invité les jeunes saoudiens en Syrie à venir régler leurs situations en vue de rentrer à leur patrie.
Pourtant, depuis trois ans, ces mêmes institutions incitaient les jeunes à aller en Syrie. Pourquoi ? Parce que les autorités saoudiennes craignent le retour de ces groupes aux territoires saoudiens. Ceci rappelle l’époque du retour des Saoudiens de l’Afghanistan. Ces autorités ont peur que des attentats soient commis en Arabie Saoudite, une fois que ces jeunes rentrent chez eux.
Au Liban, nous devons nous protéger contre les groupes takfiris Je m’adresse aux Libanais : Pourquoi tous ces pays arabes et occidentaux ont le droit de craindre la présence de leurs ressortissants en Syrie, alors que nous, vosisins de la Syrie, n’avons pas le droit d’avoir des craintes et de prendre des mesures préventives face à cette menace. La politique du gouvernement libanais appelait simplement à rester neutre. Pourtant, des Libanais vivant dans les régions frontalières ont été expulsés de leurs terres, massacrés et leurs femmes violées. Comment agir donc pour protéger 30 mille Libanais habitant à Qousseir ?
Lorsque certains Libanais ont menacé de fermer les routes de la Békaa, sur quoi s’étaient-ils basés ? Ils s’attendaient au soutien des groupes armés en Syrie qui viendraient bloquer les accès à la Békaa et occuper la région. Le gouvernement en est-il au courant ? Quelle aurait été sa réaction ?
Si à Dieu ne plaise, ces groupes armés ont remporté en Syrie, qui aurait pris le pouvoir dans ce pays. Serait-il le président de la coalition de l’opposition ? Certes que non. Si toutes nos frontières sont devenues ouvertes à ces groupes, pour qui le Liban est un champ de jihad, qu’aurait pu faire le gouvernement ? Rien.
Je demande aux chrétiens de regarder les agissements des groupes armés face à vos églises, vos évêques, vos soeurs et autres. Comment allez-vous agir si les groupes armés deviennent capables d’arriver à vos régions. Les druzes de Soueida sont-ils à l’abri de ces groupes ? Si les groupes armés sortent victorieux de la guerre en Syrie et commencent à agir au Liban, le courant du Futur, la Jamaa Islamiya et autres dirigeants patriotiques n’auront plus de place au Liban.
On est en train d’éloigner le poison que vous croyez être du cocktail. Des centaines de milliers de par le monde arabo-islamique ont été victimes de ces groupes takfiris.

Dans le cadre de cette confrontation, il faut :
1- saluer les familles des victimes et des blessés de ces derniers attentats.
2- regarder d’un oeil admirateur l’endurance et la prise de conscience de nos partisans.
3- Les martyrs de ces attentats sont au même titre d’égalité des combattants martyrs de la résistance qui ont réalisé les victoires au long des années. Il est normal que des combattants et des gens tombent en martyre dans le cadre de cette bataille.
Ceux qui nous demandent de nous retirer de la Syrie pour sauver nos régions sont en train de mentir. Parce que ces groupes ne peuvent vivre sans commettre d’attentats.
Ces groupes ont posé deux conditions pour cesser leurs attentats au Liban : Que le Hezbollah se retire de la Syrie et que leurs détenus soient libérés des prisons.
4- tout le monde doit être conscient que nous allons sortir victorieux de cette bataille. C’est une question de temps. C’est une bataille décisive, mais son horizon est connu : la victoire et non pas la défaite.
5- Le conflit confessionnel est parmi les projets de ces groupes. Leur discours en Syrie et au Liban est un discours fitnatiste. A chaque attentat, ces groupes cherchent à déclencher une division contre les sunnites.
Toute riposte fitnatiste offre un grand service aux groupes takfiris. Ils veulent, tout comme Israël, provoquer une guerre contre les camps palestiniens. L’objectif est de provoquer une tension entre les camps palestiniens et leur entourage.
6- Pour faire face à ces groupes, la confrontation doit être patriotique qui concerne les oulémas de toutes les communautés, notamment les oulémas sunnites. Une partie de la confrontation doit être politique, en cessant d’attiser les haines et de justifier les attentats. De plus, il revient aux forces sécuritaires de déployer les efforts pour dévoiler les projets et les attentats de ces groupes. C’est la responsabilité de l’Etat. Quand nous détenons des informations, nous les livrons aux forces sécuritaires. Dans ce cadre, nous saluons les efforts et les exploits de l’armée libanaise et de ses renseignements. Nous souhaitons que tous les services sécuritaires collaborent ensemble pour sortir victorieux de cette guerre, nous tous, et protéger le pays, les camps de réfugiés.

Un gouvernement d’intérêt national ou le vide
Au sujet du gouvernement : Ceux qui réalisent la difficulté des conditions actuelles dans le pays, comprendront certes les raisons de notre approbation de cette composition gouvernementale. Tout dépend de l’angle à travers lequel nous abordons la question. Il est donc normal que les alliés et les adversaires aient chacun sa propre vision. Dans notre discours politique, nous avons toujours appelé au partenariat national.
A aucun moment, nous n’avons rejeté un gouvernement qui regroupe le courant du Futur, les phalagistes ou les Forces Libanaises. Jamais. Nous appelions à un gouvernement d’union nationale, à un gouvernement rassembleur. Pour cette raison, nous ne sommes pas contrariés face à la formation d’un gouvernement rassembleur. Pendant ces dix derniers mois, celui qui appelait à un gouvernement apolitique, un gouvernement du fait accompli ou encore un gouvernement qui exclut le Hezbollah, est celui qui sabotait la formation du gouvernement. Celui qui a favorisé cet exploit national est le mouvement Amal et le Hezbollah. Sachez que nous sommes dans une position de force, alors que les Américains admettent leur défaite dans la région. Nous sommes dans une position meilleure que dans les trois dernières années.
Un grand problème aurait survenu dans le pays si un gouvernement neutre ou du fait accompli avait été formé. Nous avons permis de parvenir à un tel accord. Ceci doit être vu d’un point de vue positif et optimiste. Quand la question des portefeuilles a été débattue, chaque partie a dit avoir fait des concessions, mais nous sommes la partie qui a fait le plus de concessions. Je sais que parmi nos partisans figurent des voix opposées à ce gouvernement. Mais sachez que l’intérêt du pays figure dans un gouvernement. L’important est le résultat. Le Liban était devant plusieurs choix : La poursuite du vide, et ceci forme un grand danger à tous les plans.
Un gouvernement du fait accompli ou un gouvernement neutre étaient un danger pour le pays.
Le meilleur résultat était un gouvernement d’entente, d’intérêt national. Ce n’est pas un gouvernement rassembleur parce que de nombreux alliés n’y participent pas. Nous voulons que ce gouvernement soit un gouvernement de rassemblement, qui casse les obstacles entre les deux camps, qui amoindrit les tensions dans le pays, et ceci sert l’intérêt de tous les Libanais. Nous cherchons à protéger le Liban face aux vagues des divisions. Les objectifs de ce gouvernement sont de répondre aux échéances présidentielles et parlementaires.
Faire face aux toutes formes de terrorisme, et c’est la responsabilité des ministres chargés des portefeuilles de l’intérieur, de la défense et autre. Certains Libanais craignent que des terroristes soient libérés par des ministres controversés.
Comment le ministre de la justice peut-il libérer Omar el-Atrache, ou Naïm Abbas, ou encore les trois femmes d’Ersal qui transportait une voiture piégée ? Ce sont des terroristes, et leur libération provoquera d’importantes répercussions dans le pays.
Telle est notre logique et notre point de vue, nous sommes la partie qui fait toujours des concessions et qui endure le plus.

Un mot aux Bahreinis et aux Palestiniens
A la fin de ce discours, je voudrais saluer le peuple bahreini dont la révolution a entamé sa troisième année. Cette révolution pacifique qui est violemment réprimée par un gouvernement imposé par la force sur ce peuple.
Je dis encore aux frères dans les factions palestiniennes de ne pas se contenter des communiqués de condamnation. Certains veulent exploiter les Palestiniens pour parvenir aux résultats dont j’ai parlé. Je dis aux gens honorables dans la région : Si vous voulez qu’Israël rate les opportunités et si vous voulez épargner une grande discorde à la région, mettez fin à la guerre contre la Syrie. Faites sortir les miliciens de ce pays, et certes dans ce cas nous n’y resterons pas. Mettez fin à cette guerre en Syrie pour protéger la Palestine et la Liban.
En cette occasion des dirigeants martyrs nous nous engageons à poursuivre leur voie, à adopter leurs positions et leur esprit pour que notre patrie reste dans une situation honorable et capable de relever les défis.
(16-02-2014 - Al-manar)