Au moins sept personnes ont été tuées jeudi et plus de 40 blessées dans
l’explosion de sept voitures piégées visant en majorité des quartiers
chiites de Bagdad, selon des responsables de sécurité et médicaux.
Les sept explosions se sont produites en moins d’une heure autour de midi (09H00 GMT) dans différents quartiers de la capitale.
Quatre des quartiers visés sont majoritairement chiites. Les trois
autres explosions ont eu lieu dans des quartiers commerçants du centre
de Bagdad.
Ces attentats interviennent au lendemain d’une série d’attaques qui ont
fait 33 morts dans la capitale, dont plusieurs aux abords de la Zone
verte, secteur ultra-protégé où se trouvent notamment le Parlement et
les ambassades britannique et américaine.
Aucun groupe n’a revendiqué ces attentats, mais par le passé, des
jihadistes dont ceux de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont
revendiqué des attentats coordonnés contre des quartiers chiites.
Ailleurs dans le pays, à Tuz Khurmatu, au nord de Bagdad, un homme
est mort dans l’explosion d’une voiture piégée près du siège d’un parti
politique kurde et un général de police et son garde du corps ont été
tués dans une explosion à Baquba, également au nord de la capitale.
Par ailleurs, dans la province de Ninive, la prison de Badush a été
attaquée par des insurgés mercredi soir. Un gardien est mort et 14 ont
été blessés, et une émeute a éclaté dans l’enceinte du bâtiment, mais a
été matée, selon un communiqué du ministère de la Justice. Aucun homme
ne s’est évadé.
L’Irak est entraîné depuis début 2013 dans une spirale de violences, qui
ont fait plus de 1.000 morts pour le seul mois de janvier.
Mercredi, des élus américains ont vivement critiqué la politique du
Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, qu’ils accusent d’alimenter la
vague d’attaques en n’oeuvrant pas en faveur d’une réconciliation entre
chiites et sunnites.
Alors qu’experts et diplomates étrangers ont a plusieurs reprises
souligné le rôle du mécontentement de la communauté sunnite dans la
multiplication des violences, M. Maliki a décidé de privilégier une
ligne dure, à deux mois des élections législatives.
Le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des
représentants américain, Ed Royce, a estimé que les groupes extrémistes
armés sunnites profitaient du sentiment d’"aliénation" de la minorité
sunnite face à un gouvernement dominé par les chiites.
"Al-Qaïda a réussi à exploiter avec talent la fracture confessionnelle
et l’emprise du pouvoir par Maliki leur a fourni des munitions", a
dénoncé M. Royce.
Les jihadistes de l’EIIL sont impliqués dans des combats avec les forces
de sécurité à Al-Anbar, une province à majorité sunnite à l’ouest de
Bagdad et frontalière de la Syrie, qui a été un bastion de
l’insurrection après l’invasion américaine de 2003.
Des membres de l’EIIL et d’autres groupes armés ainsi que des
combattants de tribus anti-gouvernementales, contrôlent depuis début
janvier la ville de Fallujah et des zones de Ramadi, à 60 km et 100 km
de Bagdad.
Les forces de sécurité ont lancé des offensives et sont parvenues à
reprendre des quartiers de Ramadi, mais restent à l’extérieur de
Fallujah, par crainte d’un bain de sang en cas d’intervention.
Plus de 140 000 personnes ont fui les violences dans la province
d’Al-Anbar, le plus vaste déplacement de population depuis cinq ans en
Irak, selon l’ONU.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire