Les pourparlers de paix entre le gouvernement syrien et l’opposition
n’avancent pas, ont reconnu mardi les différentes parties impliquées
dans les discussions au deuxième jour de la reprise de la conférence de
Genève II alors que, sur le terrain, le corridor humanitaire à Homs
fonctionne difficilement.
La journée avait pourtant commencé sur une note d’espoir, les
représentants du président syrien Bashar al Assad et ceux de
l’opposition se retrouvant face à face pour observer une minute de
silence à la mémoire des 130.000 personnes mortes en près de trois ans
de conflit.
"Le début de cette semaine est aussi laborieux qu’il l’était la première
semaine. Nous ne progressons pas beaucoup", a dit le médiateur
international Lakhdar Brahimi lors d’une conférence de presse au siège
des Nations unies à Genève.
Le diplomate algérien a annoncé son intention d’informer dans les
prochaines semaines le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et le
Conseil de sécurité. Il doit rencontrer des responsables américains et
russes vendredi à Genève.
Pour le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad, la
journée de mardi a été une journée "perdue". Le porte-parole de la
délégation représentant l’opposition en exil a confirmé : "pas de
progrès" à signaler.
Pour tenter de débloquer la situation tout en traitant les questions de
fond, Lakhdar Brahimi avait proposé aux parties d’aborder le chapitre
"fin des violences" mardi et la formation d’un organe gouvernemental de
transition mercredi.
Mais ces deux questions constituent autant de pierres d’achoppement,
comme lors de la première série de négociations fin janvier.
C’est toujours la question du rôle de Bashar al Assad dans un
gouvernement de transition qui fait débat. L’opposition, représentée par
la Coalition nationale syrienne (CNS), veut qu’il quitte le pouvoir
mais les représentants du gouvernement ne veulent même pas aborder le
sujet.
Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères a mis en cause la
délégation de la CNS, affirmant qu’elle ne voulait pas discuter de la
question du "terrorisme" en Syrie, laquelle doit, dit-il, être traitée
en premier. Il a redit que le gouvernement considérait pratiquement tous
ceux qui combattent en Syrie contre lui comme des "terroristes".
"Aujourd’hui a été une nouvelle journée perdue parce que les
représentants de la Coalition ont maintenu qu’il n’y avait pas de
terrorisme en Syrie", a déclaré Fayçal Mekdad.
Le porte-parole de la CNS, Louay Safi, a fait part de la défiance de l’opposition.
"Il est évident que le régime essaie de gagner du temps et croit toujours à une solution militaire", a-t-il déclaré.
Il a reconnu que le gouvernement et l’opposition étaient en désaccord
sur les questions de la violence et de la transition politique.
L’opposition considère la création d’un organe gouvernemental de
transition comme vital pour la stabilité du pays.
"Le régime essaie sans cesse de se débarrasser de l’organe de transition
gouvernemental", a ajouté Anas Abdah, un autre membre de la Coalition.
"Aujourd’hui, il a littéralement refusé d’en discuter."
Dans un communiqué, la CNS qualifie de très tendue la séance de négociations de mardi.
Pour l’instant, la seule avancée concrète due à Genève II a été un
accord pour autoriser l’entrée de l’aide humanitaire dans Homs, où les
rebelles sont assiégés depuis plus d’un an, et l’évacuation d’un certain
nombre de personnes.
Les Nations unies ont fait savoir mardi que les autorités syriennes
retenaient 336 hommes faisant partie des quelque 1.150 évacués de Homs
et que la plupart d’entre eux étaient interrogés sans assistance directe
d’une tierce partie indépendante.
Le gouverneur de Homs, Talal al Barazi, a déclaré qu’une centaine
d’hommes avaient été interrogés puis libérés. Il a ajouté que les
opérations d’évacuation et d’acheminement de l’aide humanitaire avaient
été suspendues mardi après-midi pour des raisons logistiques mais
qu’elles reprendraient mercredi.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugé pour sa part
"partisanes et détachées de la réalité" les idées contenues dans un
projet de résolution de l’Onu censé permettre à la population syrienne
d’avoir un meilleur accès à l’aide, et a demandé à l’Occident de
s’abstenir d’accusations partisanes contre le régime de Damas.
Le ministre russe a estimé que le Conseil de sécurité de l’Onu ferait
mieux de mettre au point une résolution condamnant les activités
"terroristes" en Syrie.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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