Valerie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux
affaires humanitaires, a exprimé samedi sa profonde déception après les
tirs essuyés par un convoi humanitaire dans un quartier de Homs assiégé
depuis des mois par les forces syriennes.
"Je suis très déçue que la trêve humanitaire de trois jours acceptée par
les parties au conflit ait été rompue aujourd’hui et que des
travailleurs humanitaires aient été délibérément pris pour cibles",
dit-elle dans un communiqué.
"Les événements d’aujourd’hui rappellent les dangers que les civils et le personnel humanitaire courent tous les jours en Syrie.
"Je continue à appeler ceux qui sont impliqués dans ce conflit cruel à
respecter la trêve humanitaire, à assurer la protection des civils et à
faciliter la distribution de l’aide. Les Nations unies et leurs
partenaires humanitaires ne renonceront pas à faire de leur mieux pour
apporter leur aide à ceux qui en ont besoin", ajoute Valerie Amos.
Selon le Croissant-Rouge arabe syrien, des obus de mortier se sont
abattus dans la matinée près des camions du convoi, qui ont également
essuyé des tirs d’armes légères, malgré la trêve de trois jours conclue
vendredi. Un conducteur a été légèrement blessé.
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Incertitude sur une nouvelle évacuation de civils à Homs
Des militants dans les quartiers assiégés de la ville syrienne de Homs
(centre) ont dit craindre qu’une nouvelle évacuation de civils, prévue
dimanche, ne puisse avoir lieu, au lendemain de tirs contre un convoi
d’aide du Croissant rouge syrien.
Dimanche matin, néanmoins, la trêve de trois jours entrée en vigueur
vendredi aux termes d’un accord sous l’égide de l’ONU pour permettre une
opération humanitaire, était respectée, aucun bombardement ou tir
n’étant signalé par les militants sur place.
"Nous ne savons pas encore si l’évacuation de civils va se poursuivre
aujourd’hui (dimanche)", a déclaré à l’AFP Abu Bilal, un militant se
trouvant dans un des quartiers tenus par les rebelles à Homs et assiégés
depuis plus de 600 jours par les troupes du régime de Bashar al-Assad.
"Vous avez vu ce qui s’est passé samedi. Le bombardement contre la
Vieille ville (de Homs) était fou, il a visé le convoi d’aide. Nous
avons vingt blessés et nous n’avons pas encore assez de matériel médical
pour les soigner", a-t-il ajouté.
"Nous espérons que davantage d’aide va pouvoir entrer et que des civils
pourront être évacués, mais nous ignorons si cela va se produire. Nous
craignons d’assister seulement à de nouveaux bombardements", a poursuivi
le militant.
Dans un communiqué reçu par l’AFP samedi soir, le gouverneur de la
province de Homs, Talal al-Barazi, a indiqué que les efforts se
poursuivaient pour faire évacuer dimanche les civils souhaitant sortir
de la vieille ville de Homs.
"Les troupes gouvernementales restent engagées par le respect de la
trêve pour permettre l’entrée des aides et la sortie des civils malgré
les violations du cessez-le-feu commises par les groupes armés", a-t-il
dit, en faisant état d’une réunion samedi soir avec des représentants de
l’ONU pour examiner les préparatifs en vue d’évacuer les civils
dimanche.
L’accord conclu sous l’égide de l’ONU prévoit un cessez-le-feu jusqu’à
au moins dimanche soir pour permettre l’évacuation des femmes, enfants
et personnes âgées le souhaitant de Homs et l’acheminement d’une aide
d’urgence pour les habitants qui choisissent d’y rester et dont le
nombre est évalué à quelque 3000.
Jusque-là seuls 83 femmes, enfants et personnes âgées ont été évacués vendredi de la Vieille ville, selon l’ONU.
Et samedi en fin de journée, l’ONU et le Croissant rouge syrien ont
réussi à distribuer une partie de leur aide d’urgence, malgré des tirs
contre leur convoi et une rupture de la trêve. Régime et rebelles se
sont mutuellement accusés de ces violences.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les tirs
contre la vieille ville de Homs samedi ont fait cinq morts, dont un
commandant rebelle, et vingt blessés.
Les volontaires du Croissant rouge syrien et les employés de l’ONU qui
les accompagnaient ont réussi à sortir sains et saufs de la vieille
ville, après le bombardement.
(09-02-2014)
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