lundi 10 février 2014

Syrie : L’ONU s’indigne des tirs essuyés par un convoi humanitaire à Homs

Valerie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, a exprimé samedi sa profonde déception après les tirs essuyés par un convoi humanitaire dans un quartier de Homs assiégé depuis des mois par les forces syriennes.

"Je suis très déçue que la trêve humanitaire de trois jours acceptée par les parties au conflit ait été rompue aujourd’hui et que des travailleurs humanitaires aient été délibérément pris pour cibles", dit-elle dans un communiqué.

"Les événements d’aujourd’hui rappellent les dangers que les civils et le personnel humanitaire courent tous les jours en Syrie.

"Je continue à appeler ceux qui sont impliqués dans ce conflit cruel à respecter la trêve humanitaire, à assurer la protection des civils et à faciliter la distribution de l’aide. Les Nations unies et leurs partenaires humanitaires ne renonceront pas à faire de leur mieux pour apporter leur aide à ceux qui en ont besoin", ajoute Valerie Amos.

Selon le Croissant-Rouge arabe syrien, des obus de mortier se sont abattus dans la matinée près des camions du convoi, qui ont également essuyé des tirs d’armes légères, malgré la trêve de trois jours conclue vendredi. Un conducteur a été légèrement blessé.

**

Incertitude sur une nouvelle évacuation de civils à Homs
Des militants dans les quartiers assiégés de la ville syrienne de Homs (centre) ont dit craindre qu’une nouvelle évacuation de civils, prévue dimanche, ne puisse avoir lieu, au lendemain de tirs contre un convoi d’aide du Croissant rouge syrien. Dimanche matin, néanmoins, la trêve de trois jours entrée en vigueur vendredi aux termes d’un accord sous l’égide de l’ONU pour permettre une opération humanitaire, était respectée, aucun bombardement ou tir n’étant signalé par les militants sur place.
"Nous ne savons pas encore si l’évacuation de civils va se poursuivre aujourd’hui (dimanche)", a déclaré à l’AFP Abu Bilal, un militant se trouvant dans un des quartiers tenus par les rebelles à Homs et assiégés depuis plus de 600 jours par les troupes du régime de Bashar al-Assad.
"Vous avez vu ce qui s’est passé samedi. Le bombardement contre la Vieille ville (de Homs) était fou, il a visé le convoi d’aide. Nous avons vingt blessés et nous n’avons pas encore assez de matériel médical pour les soigner", a-t-il ajouté.
"Nous espérons que davantage d’aide va pouvoir entrer et que des civils pourront être évacués, mais nous ignorons si cela va se produire. Nous craignons d’assister seulement à de nouveaux bombardements", a poursuivi le militant.
Dans un communiqué reçu par l’AFP samedi soir, le gouverneur de la province de Homs, Talal al-Barazi, a indiqué que les efforts se poursuivaient pour faire évacuer dimanche les civils souhaitant sortir de la vieille ville de Homs.
"Les troupes gouvernementales restent engagées par le respect de la trêve pour permettre l’entrée des aides et la sortie des civils malgré les violations du cessez-le-feu commises par les groupes armés", a-t-il dit, en faisant état d’une réunion samedi soir avec des représentants de l’ONU pour examiner les préparatifs en vue d’évacuer les civils dimanche.
L’accord conclu sous l’égide de l’ONU prévoit un cessez-le-feu jusqu’à au moins dimanche soir pour permettre l’évacuation des femmes, enfants et personnes âgées le souhaitant de Homs et l’acheminement d’une aide d’urgence pour les habitants qui choisissent d’y rester et dont le nombre est évalué à quelque 3000.
Jusque-là seuls 83 femmes, enfants et personnes âgées ont été évacués vendredi de la Vieille ville, selon l’ONU.
Et samedi en fin de journée, l’ONU et le Croissant rouge syrien ont réussi à distribuer une partie de leur aide d’urgence, malgré des tirs contre leur convoi et une rupture de la trêve. Régime et rebelles se sont mutuellement accusés de ces violences.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les tirs contre la vieille ville de Homs samedi ont fait cinq morts, dont un commandant rebelle, et vingt blessés.
Les volontaires du Croissant rouge syrien et les employés de l’ONU qui les accompagnaient ont réussi à sortir sains et saufs de la vieille ville, après le bombardement.

(09-02-2014)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire