Barack Obama retrouve vendredi le roi Abdallah II de Jordanie en
Californie (ouest) pour parler de la crise en Syrie et du processus de
paix israélo-palestinien, avant de consulter Israël et l’Arabie saoudite
dans les semaines à venir.
Le président des Etats-Unis et le souverain hachémite sont attendus en
soirée dans une propriété de Rancho Mirage, à 200 km au sud-est de Los
Angeles, selon la Maison Blanche. Cet endroit avait déjà servi de décor à
un sommet informel entre Obama et son homologue chinois Xi Jinping
en juin dernier.
Alors que M. Obama concède que la situation en Syrie, après trois ans de
guerre civile meurtrière, est "horrible", le dirigeant américain
souhaite évoquer ce dossier avec son hôte dont le pays accueille des
centaines de milliers de réfugiés du conflit.
Le roi Abdallah, l’un des principaux alliés des Etats-Unis au
Moyen-Orient, a déjà rencontré jeudi à Washington le secrétaire à la
Défense Chuck Hagel avec lequel il a notamment abordé "l’engagement des
Etats-Unis (à assurer) la sécurité de la Jordanie", selon le Pentagone.
La veille, Abdallah II avait rencontré dans la capitale américaine le
vice-président Joe Biden, évoquant avec lui des "mesures en cours pour
parvenir à une transition politique et une fin au conflit en Syrie" et
"la façon de répondre le mieux à la menace grandissante de l’extrémisme
violent alimenté par le conflit syrien", selon l’exécutif américain.
Mardi, lors d’une conférence de presse avec son homologue français
François Hollande, Obama a reconnu que "la situation sur le terrain
est toujours horrible", et que "l’Etat syrien lui-même est en train de
s’effondrer".
M. Obama a renoncé in extremis à un recours à la force l’été dernier
contre le régime de Bashar al-Assad après que le président syrien eut
accepté de se débarrasser de son stock d’armes chimiques.
Le président américain a remarqué mardi qu’il était nécessaire de "faire
en sorte que la Russie et l’Iran reconnaissent que personne n’a intérêt
à la poursuite de l’effusion de sang" en Syrie, mais reconnu "l’énorme
frustration" provoquée par ce dossier dans les capitales occidentales,
tout en mettant en avant l’aide humanitaire fournie par Washington.
Il a aussi affirmé que la Russie, alliée de Damas, avait la
"responsabilité" de pousser la Syrie à respecter l’accord sur le
transfert hors du pays de ses armes chimiques.
Les Etats-Unis estiment que seules trois petites cargaisons d’armes
chimiques ont quitté à ce stade la Syrie, soit bien moins que les 700
tonnes dont Damas était censée se débarrasser avant la fin de 2013.
Le roi Abdallah, dont le pays a signé un traité de paix avec Israël il y
a presque 20 ans, est l’un des principaux interlocuteurs dans le
dossier israélo-palestinien, et a reçu à la mi-janvier le Premier
ministre Benjamin Netanyahu à Amman, alors que le secrétaire d’Etat John
Kerry a relancé depuis juillet 2013 les efforts des Etats-Unis pour
parvenir à un accord de paix.
La Maison Blanche a annoncé cette semaine que M. Obama recevrait le 3
mars Netanyahu à la Maison Blanche. Le président américain effectuera
en outre une visite en Arabie saoudite, un autre allié historique, en
conclusion d’une tournée européenne fin mars.
Des responsables saoudiens, méfiants face à l’axe Téhéran-Damas, ont
récemment manifesté leur irritation vis-à-vis de la politique américaine
en Syrie et dans le dossier nucléaire iranien.
(14-02-2014)
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