Le procès intenté pour "espionnage" en vue de mener des "actions
terroristes" au président islamiste égyptien Mohamed Morsi, destitué par
l’armée, a été ajourné dimanche au 23 février après le retrait des
avocats de la défense.
A l’ouverture de l’audience au Caire, le président déchu a évoqué une
"farce" et ses avocats se sont retirés, dénonçant la présence de parois
insonorisées autour du box de l’accusé.
La cour a ajourné le procès au 23 février pour permettre au syndicat des
avocats de désigner de nouveaux avocats pour défendre M. Morsi, qui est
également poursuivi dans trois autres affaires.
Au côté de M. Morsi, premier chef de l’Etat élu démocratiquement en
Egypte, figurent 35 co-accusés, dont des dirigeants de sa confrérie des
Frères musulmans, qui a remporté toutes les élections après la chute du
régime de Hosni Moubarak début 2011. Ils encourent la peine de mort.
"Nous sommes dans une farce, et cela parce que vous avez peur de moi", a
déclaré dimanche M. Morsi, qui n’a cessé de mettre en avant sa
légitimité présidentielle lors de ses autres procès.
"Vous avez peur que le président parle", a-t-il ajouté, interpellant ses
avocats : "Si cette farce continue, ne venez plus à la cour".
Vingt accusés ont comparu dimanche, dont le Guide suprême des Frères
musulmans, Mohamed Badie, et son adjoint, Khairat al-Chater. M. Morsi
était installé dans un box distinct, avec l’un de ses anciens
conseillers.
"Nous nous retirons jusqu’à ce que la cour enlève ce box vitré", a
expliqué à l’AFP Mohamed Selim al-Awa, membre de la défense de M. Morsi.
Le box en question est insonorisé afin d’empêcher M. Morsi et les autres
accusés d’interrompre la procédure.
Depuis la destitution et l’arrestation de M. Morsi début juillet, le
pouvoir mis en place par l’armée réprime ses partisans dans le sang. En
sept mois, plus de 1.400 personnes, des manifestants islamistes pour la
plupart, ont été tuées, dont la moitié au cours de la seule journée du
14 août au Caire, selon Amnesty international.
De même, plusieurs milliers de Frères musulmans, confrérie désormais
déclarée "organisation terroriste", ont été arrêtés, dont la
quasi-totalité de ses dirigeants qui encourent la peine de mort dans
diverses affaires.
Des "procès politiques", dénoncent les Frères
musulmans mais aussi des organisations internationales de défense des
droits de l’Homme.
Dans le procès de dimanche, les accusés ont comparu pour "espionnage au
profit de l’organisation internationale des Frères musulmans, de sa
branche militaire et du Hamas", mouvement islamiste palestinien au
pouvoir dans la bande de Gaza, frontalière de l’Egypte.
Certains sont directement accusés d’"actes terroristes" et d’avoir
cherché à "semer le chaos (...) en s’alliant avec des groupes
jihadistes".
Dans trois autres procès, M. Morsi et des responsables de son
gouvernement ou des Frères musulmans sont accusés d’avoir incité au
meurtre de manifestants lorsqu’ils étaient au pouvoir, de s’être évadés
de prison en 2011 avec la complicité présumée du Hamas et du Hezbollah
libanais, et d’outrage à magistrats. Les deux premiers procès ont débuté
mais les audiences sont à chaque fois ajournées au bout de quelques
heures.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire