mercredi 29 février 2012

Algérie/Libye : La famille Kadhafi au cœur des tensions entre Tripoli et ses voisins

La Libye a décidé de hausser le ton envers ses voisins qui abritent les membres et partisans de la famille Kadhafi. Tripoli exige leur rapatriement, sous peine d’une rupture des relations diplomatiques. Mustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition, CNT, s’est montré implacable samedi 25 février : "Nous avons sollicité les Etats concernés, mais ils refusent de prendre des mesures pour extrader les partisans de Kadhafi". Et le chef du CNT de fulminer : "Tripoli pourrait rompre (ou réexaminer) les relations diplomatiques avec les pays qui refuseront de coopérer". "Le peuple ne pardonnera jamais à ceux qui rechignent à lui remettre des criminels", a-t-il mis en garde.
L’attaque du CNT vise notamment l’Algérie, qui abrite trois enfants de Kadhafi – Aïcha, Hannibal et Mohamed – ainsi que sa veuve, Safia. "A ce jour, il n’y a aucun mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre [les membres de] la famille Kadhafi se trouvant sur le sol algérien, et encore moins par Interpol" et "ni le conseil national de transition ni les autorités libyennes n’ont demandé officiellement l’extradition de la famille Kadhafi", se défend une source "bien informée" interrogée par le journal algérien Alshourouq, dans son édition de mardi. Elle affirme que "l’accueil de la famille Kadhafi en Algérie était et est encore motivé par des raisons humanitaires. Alger en a avisé à temps les Nations unies".
C’est pour ce même motif que le Niger refuse jusque-là d’extrader Saadi Kadhafi, troisième fils de l’ex-dictateur libyen. Le président, Mahamadou Issoufou, a encore déclaré en novembre à Pretoria que Saadi Kadhafi avait obtenu l’asile politique dans son pays "pour des raisons humanitaires".
La Tunisie, elle, détient toujours l’ancien premier ministre libyen Baghdadi Mahmudi. Bien qu’acquitté par la cour d’appel des faits de "franchissement illégal des frontières", l’ancien responsable reste derrière les barreaux. Le président tunisien, Moncef Marzouki, a cependant promis, lors de sa visite de janvier en Libye, de le livrer aux autorités libyennes, "à condition qu’elles lui garantissent un procès équitable".
Malgré ce contentieux qui s’est fait jour à travers les propos du chef du CNT, la Libye tente d’avancer avec ses partenaires régionaux sur les sujets épineux, dont celui de la lutte contre le terrorisme et la sécurisation, qui sera au cœur d’une réunion des ministres de l’intérieur et de la défense de la région, les 11 et 12 mars. A l’ordre du jour, le dossier sécuritaire, dans ses différentes déclinaisons : contrebande d’armes, sécurisation des frontières terrestres, coopération sécuritaire et militaire et lutte contre le terrorisme.
(Par Hajer Jeridi)

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La Libye va verser à l’opposition une aide humanitaire de 100 millions de dollars
La Libye a annoncé, mercredi, une aide humanitaire de 100 millions de dollars aux Syriens pour soutenir leur combat pour la liberté contre "le régime dictatorial" de Bashar el-Assad. Le Conseil national syrien (CNS) a ouvert un compte bancaire qui sera utilisé pour "fournir une aide financière à des fins humanitaires, d’une valeur de 100 millions de dollars", a indiqué dans un communiqué un porte-parole du gouvernement, Mohammed al-Harizi. Il a précisé que la Libye soutenait les Syriens qui luttent pour deux "objectifs, la liberté et en finir avec le régime dictatorial".
Le chef du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdel Jalil, avait promis mardi d’aider le peuple syrien : le CNT "procurera à nos frères en Syrie tout ce dont ils ont besoin" en termes d’aide humanitaire et médicale, avait-il dit. "La tragédie de nos frères syriens dépasse ce que nous avons vu en Libye", avait-il ajouté. Les responsables libyens n’ont, en revanche, pas fait mention d’une aide militaire aux rebelles en Syrie. Les Libyens sont invités à soutenir cet effort avec des dons aux agences humanitaires pour la Syrie, notamment le Croissant-Rouge libyen, a dit le porte-parole.

Égypte : le premier tour de la présidentielle aura lieu les 23 et 24 mai

La première élection présidentielle en Égypte depuis la chute l’an dernier de Hosni Moubarak débutera les 23 et 24 mai, a annoncé mercredi la commission électorale. Un second tour est prévu pour les 16 et 17 juin, a ajouté le président de la commission, Faruk Soltane, au cours d’une conférence de presse. Les Égyptiens résidant à l’étranger pourront quant à eux commencer de voter du 11 au 17 mai. L’armée, au pouvoir depuis le départ de Hosni Moubarak le 11 février 2011, s’est engagée à remettre le pouvoir à un exécutif civil une fois un nouveau président élu.
Le dépôt des candidatures sera ouvert officiellement le 10 mars prochain, mais d’ores et déjà plusieurs personnalités ont annoncé leur volonté de se présenter, et certaines ont déjà commencé de faire campagne au cours des derniers mois. Parmi elles figure Amr Moussa, un ancien ministre des Affaires étrangères et ancien secrétaire général de la Ligue arabe, et Ahmad Chafic, un ancien général d’aviation qui fut nommé Premier ministre par Hosni Moubarak quelques jours avant sa démission.

Seuls les Yéménites le savent... ( Par Pierre Piccinin )

Quelle surprise de lire les titres des quotidiens européens le lendemain de "l’élection" présidentielle au Yémen : "Les Yéménites choisissent leur nouveau président."
N’y aurait-il donc que les Yéménites à avoir bien compris que cette "élection" n’a été qu’un gentil canular et que rien n’a changé au Yémen ? Car il est bien évident que les Yéménites n’ont rien choisi du tout et, eux, dans leur grande majorité, ils le savent fort bien.
C’est à Riyad qu’a été désigné le nouveau président du Yémen ; et en aucun cas dans les bureaux de vote du 21 février.
La "révolution" yéménite n’a en effet que peu à voir avec le "Printemps arabe" : la guerre des chefs couvait depuis un certain temps et la bien maigre contestation qui s’est manifestée à l’occasion des révoltes arabes, partie de l’université de Sanaa, a seulement fourni l’occasion d’intervenir aux protagonistes du théâtre politique yéménite.
Ainsi, le conflit a eu pour origine l’annonce faite par le président Saleh de préparer son fils à sa succession. C’est que, dans les accords de gouvernements précédemment passés, c’était au général Ali Moshen que le pouvoir avait été promis.
Lorsque le président ordonna la répression des manifestations, ce dernier en profita donc pour se rebeller contre le palais, en ordonnant aux régiments de l’armée qui lui obéissaient de "protéger" les manifestants des guerriers tribaux appelés par Saleh à gagner Sanaa pour faire le sale boulot.
Profitant également de la conjoncture, une troisième composante s’engagea dans le conflit, désireuse de réévaluer ses intérêts économiques : très influent dans les quartiers septentrionaux de la capitale, le puissant clan al-Ahmar, à la tête d’une vaste coalition de tribus, s’attaqua aux troupes fidèles à Saleh, lequel répliqua en faisant bombarder le nord de la ville, aujourd’hui en grande partie en ruine.
A cette guerre pour le pouvoir, s’ajoutèrent, d’une part, l’intensification du soulèvement houthiste, mouvement zaydite actif dans le nord du Yémen et réclamant une république islamique propre de toute corruption et de tout compromis avec les Etats-Unis, d’autre part, la rébellion séparatiste, dans le sud (Aden), et, enfin, l’insurrection islamiste de combattants se réclamant de la branche arabique d’Al-Qaida, dans le sud-est surtout (Abyan) ; de surcroît, plusieurs chefs tribaux tentèrent de récupérer leur autorité ancestrale sur leur territoire traditionnel, rejetant le pouvoir central.
Dans cet ensemble, la révolte des étudiants, instrumentalisée par un général frustré du pouvoir, apparaît bien secondaire…
Face au risque très concret de somalisation du Yémen, pays parmi les plus pauvres de la planète, mais géostratégiquement essentiel (frontalier de l’Arabie saoudite et voisin du Golfe d’Aden, par lequel transite une grande partie du trafic maritime en direction de Suez), le Conseil de coopération du Golfe et les Occidentaux ont forcé une solution diplomatique (conscients que l’intervention militaire en soutien à Saleh d’abord proposée par les Saoudiens ne pouvait qu’aggraver la situation), laquelle passait par le retrait du président Saleh, en échange d’une complète immunité pour lui et sa famille.
Les négociations eurent lieu à Ryad et permirent de satisfaire les principaux protagonistes qui ordonnèrent dès lors à leurs factions de cesser les hostilités et de soutenir par leur vote le " processus de transition ", les uns en faveur du " changement ", les autres en faveur du parti, le Congrès progressiste général (Cpg), parti de l’ex-président et du nouveau également.
Il ne restait plus aux Yéménites qu’à entériner le choix des chefs : Abdu Rabu Mansour Hadi, ami et vice-président de Saleh.
Le seul enjeu de "l’élection", pour laquelle le parti avait couvert d’affiches les murs de la capitale, c’était d’atteindre un taux de participation décent, sensé conférer sa légitimité au nouveau Raïs. C’est pourquoi le jour de "l’élection" fut proclamé férié et transformé en grande fête populaire, dont le must était d’avoir le doigt encré. La participation n’a toutefois pas dépassé les 60 %, à l’échelle du pays, et a stagné entre 30 et 40 % dans le sud, où le mouvement séparatiste avait appelé à boycotter le scrutin. Malgré les mots d’ordre, la plupart des Yéménites ont profité du beau soleil de l’hiver finissant, indifférents à ce qui a pu se décider à Ryad, bien loin de leurs problèmes quotidiens : le prix du pain, de l’huile, les coupures d’eau et d’électricité…
Mais personne n’est dupé par cette fausse transition et, dans la médina de Sanaa, les plaisanteries vont bon train sur le compte du "nouveau président", déjà rebaptisé "Ali" Abdu.
Quant à Saleh, il a annoncé son prochain retour : il reste le chef du CPG et n’exclut pas de se présenter aux élections présidentielles qui auront lieu dans deux ans, au terme de la période de "transition".
Laissons dès lors le mot de la fin à ce chauffeur de taxi des faubourgs de Sanaa, qui, le lendemain de la tenue du scrutin, s’échinait à gratter l’affiche à l’effigie du président Hadi qu’on avait collée sur le capot de sa voiture : "Ca tient bien ; il faudra longtemps avant que ça s’en aille."

(Par Pierre Piccinin, professeur d’histoire et de sciences politiques - Ecole européenne de Bruxelles I)

Israël/Palestine : L'armée israélienne ferme deux stations de TV palestiniennes à Ramallah

L’armée israélienne a fermé deux stations de télévision locales palestiniennes dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville autonome de Ramallah, ont annoncé des responsables de ces chaînes. Le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a dénoncé "une nouvelle et très dangereuse escalade israélienne contre l’Autorité palestinienne", lors d’une visite dans les locaux d’Al-Watan, une petite chaîne privée locale.
"Nous poursuivrons nos efforts auprès de toutes les institutions internationales, en particulier du Quartet, qui a démontré son échec à empêcher les violations israéliennes des accords", a-t-il ajouté, en référence au Quartet sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne). "Des soldats israéliens sont venus vers 2 heures du matin, heure locale (1 heure, heure française) et ont pris une trentaine d’ordinateurs et tous les transmetteurs. Un de nos gardes de sécurité a essayé de les arrêter mais ils lui ont dit qu’ils avaient des ordres officiels de fermer la station qui a complètement cessé de diffuser", a indiqué le rédacteur en chef d’Al-Watan, Ali Daraghmeh.
"C’était une surprise", a de son côté déclaré Muammar Orabi, le directeur général de la chaîne. "Nous ne savons toujours pas pourquoi ils ont confisqué l’équipement et fermé la station alors que nous travaillons dans des zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne qui nous a délivré une autorisation", a-t-il ajouté.
La station Quds, dont les programmes sont principalement destinés aux enfants, a elle aussi été fermée. "A 3 heures du matin, heure locale (2 heures, heure de Paris), l’armée israélienne est entrée dans les bureaux de la station et a pris tout le matériel de diffusion", a indiqué Haroun Abu Arra, le directeur de la chaîne. L’armée israélienne n’était pas en mesure de confirmer ces fermetures dans l’immédiat. Des journalistes ont annoncé l’organisation d’une manifestation de protestation mercredi matin sur la place centrale de Ramallah.

Palestine et Israël : une inégalité citoyenne flagrante ( Par Pierre Stambul )

L’historien israélien Shlomo Sand, auteur entre autres de « Comment fut inventé le peuple juif » explique qu’un « Etat juif et démocratique », c’est un oxymore, une contradiction absolue. Le droit international stipule que tou-te-s les citoyen-ne-s d’un même pays doivent avoir les mêmes droits, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances.
Pour des raisons historiques qui vont être décrites ici, l’Etat d’Israël se définit comme Etat juif et même comme l’Etat de tous les Juifs. Or, 50% de la population qui vit entre Méditerranée et Jourdain est non juive. Ce sont essentiellement des Palestiniens. À ce chiffre s’ajoute les réfugiés palestiniens dûment reconnus qui vivent, contraints et forcés, hors de Palestine, dispersés dans tout le Proche-Orient et au-delà.
Vis-à-vis des Palestiniens, la politique israélienne n’a pas varié depuis un siècle. Les droits de ce peuple et même son existence sont niés. Ils sont considérés comme des intrus. D’où une politique qui a fragmenté la Palestine et a essayé de faire disparaître son expression politique. Il y a aujourd’hui plusieurs entités palestiniennes avec des statuts et des formes de discriminations différents : les Palestiniens de 48 (vivant en Israël), Jérusalem Est, la Cisjordanie morcelée en trois sous-statuts différents, Gaza et les réfugiés (puisque les Palestiniens sont avant tout un peuple de réfugiés).
Le tribunal Russell qui réunit d’éminentes personnalités a examiné lors de sa troisième session au Cap (Afrique du Sud) en novembre 2011 la question de l’apartheid. Et il a conclu qu’incontestablement ce que le gouvernement israélien inflige à la population palestinienne correspond à la définition de l’apartheid. Le droit international stipule que, contre l’apartheid, l’arme du boycott est essentielle comme cela s’est vérifié autrefois contre le régime Blanc d’Afrique du Sud.

L’Etat juif
Les colons sionistes qui arrivent en Palestine à partir de la fin du XIXe siècle fuient bien sûr l’antisémitisme européen. Mais leurs idées sont largement imprégnées des idées colonialistes qui sont peu remises en cause à l’époque. Pour eux, le « peuple juif » a vécu en exil pendant 2000 ans et il fait son « retour ». La Palestine est une « terre sans peuple pour un peuple sans terre » et les Arabes qui vivent là ne constituent pas un peuple. C’est, paraît-il, une population composite amenée là par les Ottomans. Bien avant la création de l’Etat d’Israël, des institutions exclusivement destinées aux Juifs sont créées. Le KKL qui va déposséder les Palestiniens de leur propre pays a été fondé en 1901. La banque coloniale juive date de 1899. L’Agence juive est créée en 1929 et dans les faits, c’est plus que l’embryon du futur Etat juif. Le syndicat Histadrout est créé en 1920 et dans ses statuts, il vise à établir une « patrie de travail pour le peuple juif ». Son premier grand fait d’arme sera en 1936 quand il brise la grève générale palestinienne.
L’Etat d’Israël est fondé en 1948. Il n’a pas de constitution, mais dès le départ, il édicte des lois qui discriminent les Palestiniens. Les accords de cessez-le-feu signés sous l’égide de l’ONU stipulaient que les réfugiés palestiniens pouvaient rentrer dans leurs foyers. Or, non seulement ce retour leur est interdit, mais des centaines de villages palestiniens sont détruits et leur mémoire est effacée. Ce qui n’a pas été détruit est confisqué par l’Etat d’Israël et le KKL.
Avant 1948, les Juifs possédaient 8% de la terre dans ce qui deviendra Israël. Après 1948, ils en détiennent 92%. La grande majorité des Palestiniens a été expulsée et ceux qui ont échappé à l’expulsion vont devenir des étrangers dans leur propre pays.
Le nouvel Etat doit définir qui est juif. La définition choisie sera un mélange de définition religieuse et de définition raciale alors qu’il n’y a pas plus de race juive que d’autre race. On est juif par sa mère et/ou par religion. Et tous les Juifs du monde entier sont invités à faire leur Alyah (leur « montée »), c’est-à-dire à émigrer en Israël, même si leur histoire personnelle n’a rien à voir avec une quelconque persécution et/ou très peu à voir avec le judaïsme. Ils vont contribuer à faire disparaître les traces des Palestiniens qui ont vécu là.

Discriminations internes
Dans les 20 ans qui suivent la guerre de 1948, la population juive de l’Etat d’Israël va tripler. Si le noyau initial est constitué de Juifs européens (ashkénazes), l’émigration des années 50 et 60 est essentiellement une émigration de Juifs du monde arabe (séfarades, mizrahis). De solides préjugés racistes existent contre eux. On les appelle souvent en Yiddish les « schwartz » (les noirs). C’est l’Agence Juive qui distribue les appartements pour les nouveaux immigrants. Beaucoup de Juifs du monde arabe seront envoyés dans les régions les plus inhospitalières (Dimona, Arad, Sdérot dans le désert du Néguev). Le pouvoir politique et économique est détenu essentiellement par les Ashkénazes. Un film « L’année prochaine à Jérusalem » raconte l’histoire de nombreux Juifs marocains, arrachés d’un pays où ils n’avaient pas été persécutés, transitant à Marseille au camp du Grand Arenas et arrivant dans un pays, Israël, où ils vont former le nouveau prolétariat et subir de nombreuses discriminations sociales. En 1971 apparaît le mouvement des Panthères Noires, mouvement de jeunes Juifs arabes révoltés qui sera durement réprimé. Un de ses fondateurs, Reuven Abergel, milite toujours dans un mouvement (Tarabout) qui a fait le lien entre les Juifs Mizrahis et les Palestiniens d’Israël.
En 1977, las des discriminations qu’ils subissent les Mizrahis votent massivement pour la droite (Begin) et assurent la prépondérance idéologique de ce courant.
Pour donner une idée des discriminations économiques subies qui se sont poursuivies, examinons la situation de la ville de Sdérot à quelques Km de Gaza. Une population de Juifs venus du monde arabe avec un énorme taux de chômage. Peu de temps avant le massacre de « Plomb durci » à Gaza, des centaines d’habitants de Sdérot et Gaza avaient signé ensemble une pétition pour la paix. Face aux journalistes venus scruter les dégâts causés par les missiles « Qassams », les habitants de Sdérot se plaignaient qu’il n’y ait pas autant de journalistes venus constater que leurs allocations chômage ou leurs pensions étaient en retard. Depuis la guerre contre Gaza, cette fronde sociale s’est éteinte et le parti d’Avigdor Lieberman a réalisé un score énorme à Sdérot. En Israël, la question de la majorité démographique est très importante.
Aussi, des populations ayant très peu de liens avec le judaïsme ont été autorisées à émigrer. C’est le cas d’une partie importante des Soviétiques. En URSS, beaucoup de Juifs vivaient dans des couples mixtes. On a permis à des gens qui avaient (peut-être) un ancêtre juif de quitter un pays en graves difficultés. C’est ainsi qu’on trouve en Israël une partie de la mafia russe, des usines de charcuterie de porc, des sites nazis etc. Les Soviétiques forment 20% de la population juive. Ils sont souvent pauvres car les places étaient déjà prises quand ils sont arrivés.
Le cas le plus flagrant de discriminations envers des Juifs est celui des Falashas, les Juifs éthiopiens. Une énorme publicité avait entouré l’opération « Moïse » en 1984-85. Par la suite, on a fait immigrer des Chrétiens éthiopiens en affirmant qu’ils étaient d’anciens Juifs convertis malgré eux. Il y a aujourd’hui 120000 Falashas en Israël. Le racisme à leur égard n’est plus dissimulé. Des municipalités leur interdisent de s’installer. Les rabbins affirment que leurs rites ne sont pas conformes (ces accusations avaient déjà été proférées contre les Juifs indiens et les Juifs yéménites). Ils exigent que les Falashas changent leurs traditions, voire que chaque Falasha renouvelle bar-mitsva et mariage. Une très grande majorité des Falashas vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

« Défendre le caractère juif de l’Etat »
Après la première Intifada, des centaines de milliers de travailleurs palestiniens ont été licenciés sans indemnité ni prestation sociale. Pour les remplacer, l’Etat d’Israël a fait appel à des travailleurs venus d’Asie du Sud-est et un peu d’Europe de l’Est. Aucun pays développé ne traite bien les travailleurs immigrés et sûrement pas des pays voisins d’Israël comme les pays du Golfe où les immigrés ont des conditions de vie proches de l’esclavage. En Israël, il y a un problème supplémentaire. Ces immigrés non-juifs ne peuvent en aucun cas être un jour définitivement régularisés ou naturalisés. On nie le droit à la scolarisation pour leurs enfants. Le syndicat Histadrout ne défendant que le « travail juif », ils sont mal défendus contre l’exploitation des patrons. Un nouveau syndicat appelé Koach la Ovdim (« le pouvoir des travailleurs ») s’adresse aujourd’hui aux précaires et aux immigrés.
Depuis quelques années, d’autres immigrés apparaissent. Ils viennent du Soudan, d’Erythrée, d’Ethiopie. Ils ont traversé à pied l’Egypte et le Sinaï. Contre eux, l’Etat d’Israël qui a diminué tous les budgets sociaux a trouvé l’argent pour achever une barrière électrifiée entre Gaza et Eilat et pour construire un gigantesque centre de rétention dans le désert du Néguev. Nétanyahou s’oppose totalement à la scolarisation de leurs enfants qui mettrait en cause « le caractère juif de l’Etat ». Contre eux ont été organisées à Tel-Aviv des manifestations aux cris de « le peuple demande l’expulsion des agents infiltrés » ou « Israël est pour les Juifs, le Soudan pour les Soudanais ».

Les Bédouins du Néguev.
Quand les Israéliens se sont emparés en 1948 du désert du Néguev qui forme toute la partie sud d’Israël, ils ont expulsé la grande majorité des Bédouins qui vivaient là depuis des centaines d’années. L’essentiel du Néguev a été confisqué. Les derniers Bédouins ont été parqués dans une petite région du Néguev, le triangle du Siyag (Beersheva, Dimona, Arad).
Ces Bédouins ont la nationalité israélienne. Ils forment 28% de la population du département de Beersheva et ils ne possèdent qu’1% de la terre. Ils sont 160000 aujourd’hui. Le gouvernement leur a « accordé » sept villages reconnus. Ces villages n’ont pas le « standing » des autres villages israéliens. Mais plus de 100000 Bédouins vivent dans des villages non reconnus. Non reconnu, cela veut dire sans eau, sans électricité, sans route, sans école. La terre en Israël appartient aux Juifs. Les actes de propriété des Bédouins qui ont été établis en bonne et due forme à l’époque ottomane ou à l’époque du mandat britannique ne sont pas reconnus. Les Bédouins des villages non reconnus n’ont pas le droit de construire en dur. Souvent ils dissimulent les parpaings derrière la tôle ondulée. Leurs villages sont des bidonvilles en plein désert. L’un d’entre eux est coincé dans la zone industrielle de Ramat Huvav, entre une mine toxique et la centrale thermique de Beersheva.
Un plan existe pour installer 500000 Juifs israéliens dans le Néguev. Les destructions de villages sont incessantes. Le village d’Al Araqib a déjà subi 36 destructions. Pour l’une d’entre elles, des jeunes lycéens avaient été invités à une forme de « chantier de jeunesse » dont l’objet était la destruction d’un village bédouin.
Le KKL qui se prétend être une association « écologique » plante des arbres sur les ruines des villages bédouins détruits. La Knesset (le Parlement israélien) a voté le plan Prawer qui officialise la confiscation de la quasi-totalité des terres bédouines. Une organisation à la fois bédouine et juive, le Dukium (Forum pour la coexistence dans le Néguev) organise la résistance non-violente contre les destructions de villages. Plusieurs personnalités israéliennes (les écrivains Amos Oz et Avraham Yehoshua, l’ancienne ministre Shulamit Aloni) ont écrit publiquement au KKL pour qu’il cesse ces destructions.

Les Palestiniens de 48
Ils forment 20% de la population d’Israël. Ils se décrivent comme des miraculés. Eux ou leurs ancêtres ont échappé à la catastrophe et à l’expulsion préméditée de 1948. Leurs villages ou leur mémoire ont été effacés. Les Israéliens ont essayé de les fragmenter en donnant des statuts particuliers aux Druzes (qui font l’armée) ou aux Bédouins de Galilée (qui peuvent s’engager dans l’armée). Globalement, de très nombreux métiers leur sont interdits : tout ce qui concerne l’énergie, l’électricité, la distribution de l’eau, les transports, l’enseignement en dehors du secteur arabe, les services publics. La discrimination se fait souvent par le fait que beaucoup d’emplois sont réservés à ceux qui ont fait l’armée.
Les Palestiniens de 48 sont concentrés dans le « triangle de Galilée » où ils sont majoritaires. Ils ne peuvent vivre que dans quelques villes (Nazareth, Umm el Fahm) ou en minorité à Lod, Haïfa, Jaffa, Saint-Jean d’Accre. Dans ces villes, leur espace est très limité et ils ne peuvent pas construire de nouveaux appartements quand la population s’accroît. D’où l’aggravation de leurs conditions de vie.
À l’école, c’est la version israélienne de l’histoire qui s’impose. La Naqba (la catastrophe) vécue par les Palestiniens est niée.
Depuis 1948, le gouvernement israélien essaie de confisquer les terres des Palestiniens de 48 qui leur restent. De 1948 à 1966, ceux-ci ont subi le régime militaire avec couvre-feu. En octobre 1956, Magav, la police des frontières a massacré 49 civils (en majorité des femmes et des enfants) dans le village de Kfar Kassem. Leur crime ? Ils rentraient des champs et n’auraient pas respecté le couvre-feu. La journée de la terre célèbre une autre tuerie : 6 morts lors d’une grève générale déclanchée en 1976 dans le « triangle » contre les confiscations de terre.
La moitié des Palestiniens d’Israël vivent sous le seuil de pauvreté (contre 15% dans la population juive). La ville palestinienne de Sakhnine en Galilée se trouve à quelques Km de Carmiel qui est une ville juive. Dans la première, il y a 50% de chômeurs, dans la deuxième à peine 5%. Il existe en Galilée une quarantaine de villages non reconnus. Ils ont dû plaider auprès de la justice internationale pour avoir l’eau courante. Les villages palestiniens ont souvent des rues défoncés et un manque criant d’équipements publics faute de moyens.
En octobre 2000, des miliciens d’extrême droite ont organisé un véritable pogrom dans la ville palestinienne de Nazareth. Il y a eu 12 morts. Les responsables du massacre n’ont jamais été condamnés. Des violences contre la population palestinienne ont aussi eu lieu (impunément) à Saint-Jean d’Acre. A Safed en Galilée, le grand rabbin et 17 autres rabbins appellent la population juive à ne rien louer et ne rien vendre aux étudiants « arabes ». Les déclarations racistes de dirigeants israéliens traitant les Palestiniens de « serpents » sont fréquentes et jamais punies.
Il n’y a pas de constitution en Israël. L’association Adalah lutte pour qu’il y en ait une qui reconnaisse l’égalité des droits pour tous les citoyens, indépendamment de leurs origines.
Directeur de l’association Ittijah (un réseau d’ONG palestiniennes d’Israël), Ameer Makhoul a été condamné à 9 ans de prison pour « espionnage », accusation invraisemblable qui a permis au gouvernement de se débarrasser d’un des organisateurs du forum social mondial en Palestine.
Il fut un temps où un nombre non négligeable de Palestiniens d’Israël votait pour les partis sionistes. C’est fini. Beaucoup s’abstiennent en se considérant comme étrangers dans leur propre pays, les autres partagent leur vote en trois partis : le parti communiste (Hadash) qui est à la fois palestinien et juif, le Balad (dont le fondateur, Azmi Bishara, a dû s’exiler pour éviter la prison) et le Taal d’Ahmed Tibi. La Knesset a voté des lois interdisant de remettre en cause le sionisme ou le caractère juif de l’Etat. Les députés palestiniens sont menacés en permanence. Ainsi Haneen Zoabi, députée du Balad a été agressée en plein Parlement après avoir participé à la première flottille internationale sur le Mavi Marmara. Dans son programme, le Balad réclame « l’autonomie culturelle », c’est-à-dire le respect des droits de la minorité palestinienne.

Jérusalem : judaïsation et destructions de maison.
Quand les Israéliens ont conquis Jérusalem Est en 1967, c’était une petite agglomération de 80000 habitants autour de la vieille ville. La première mesure a été juridique. La ville a été annexée, déclarée une et indivisible et son territoire a été considérablement agrandi. La ville va aujourd’hui de Ramallah à Bethléem, coupant en deux la Cisjordanie et petit à petit, de nombreuses colonies sont intégrées dans l’espace urbain de Jérusalem.
Jérusalem est aujourd’hui la ville des trois tiers. Un tiers des habitants sont juifs et vivent dans la ville occidentale (celle qui était israélienne avant 1967). Les deux autres tiers sont les colons et les Palestiniens qui vivent à l’Est. À Jérusalem Est, l’enjeu pour les Israéliens est de devenir majoritaires, ce qu’ils ne sont toujours pas, les Palestiniens y sont très légèrement majoritaires. De très nombreuses colonies font partie du grand Jérusalem : Pisgat Zeev, Ramot, Gilo… Elles ont été construites sur des terres prises aux Palestiniens. Tout est fait pour les intégrer (ainsi que les colonies voisines comme Maale Adoumim) à l’espace urbain de Jérusalem. Le tramway construit par Véolia et Alstom relie la ville occidentale à la colonie de Pisgat Zeev.
Pour les Israéliens, les loyers sont moins chers dans les colonies, ce qui fait que le « grand Jérusalem » avance de plus en plus dans les territoires occupés. Très régulièrement, le gouvernement israélien annonce de nouvelles constructions. Il s’agit de rendre les Palestiniens minoritaires dans ce qui devrait être leur capitale.
Les 270000 Palestiniens de Jérusalem Est ont un statut de résident. Cela les autorise à avoir une plaque orange sur leurs voitures, ce qui permet d’éviter certains check-points. Mais la pression des loyers excessifs pousse certains résidents à chercher à vivre en dehors des limites de la ville. Il y a un projet israélien de priver 70000 Palestiniens de leur carte de résident en prétextant qu’ils habitent ailleurs.
Alors qu’ils forment le tiers de la population du « grand Jérusalem » et qu’ils y paient leurs impôts, les Palestiniens de Jérusalem Est ont des quartiers délabrés. Ils ne bénéficient pas des investissements municipaux et ne sont pas représentés à la mairie (qui est d’extrême droite).
La vieille ville a été subdivisée en quatre quartiers « historiques » : les quartiers chrétien, arménien, musulman et juif. Dans le quartier juif, la population palestinienne a été expulsée et remplacée par des colons souvent venus d’Amérique. Dans le quartier musulman, le grignotage est incessant. On peut y voir la « maison d’Ariel Sharon », solidement surveillée, symbole de la volonté de judaïser la ville. Sur l’esplanade des mosquées, les incursions policières sont fréquentes.
Dans la partie palestinienne, de nombreuses maisons sont régulièrement détruites. Les quartiers les plus attaqués sont Cheikh Jarrah et Silwan. Au centre du quartier de Silwan, les habitants ont dressé une tente. Déjà 1600 personnes ont été expulsées de chez eux.
Le prétexte avancé ? Une version pour le moins douteuse de l’archéologie : les Israéliens construisent à Silwan la « maison du Roi David », le « parc du Roi David », le « Musée du Roi David » alors que les plus grands archéologues israéliens mettent sérieusement en cause l’historicité de ce roi.
Il n’y a pas que les maisons qui sont détruites à Jérusalem : une partie du cimetière musulman de Mamilla a été détruite pour y construire … un musée de la tolérance.

La Cisjordanie : colonisation spatiale et bantoustans
Quand on regarde une carte de la Cisjordanie, ça ressemble à un incroyable embrouillamini. Ou plutôt à du gruyère plein de trous. Il y a plusieurs raisons.
Le mur qui balafre la région sur plus de 700 Km annexe de fait plus de 12% de la superficie. Ce mur coupe des villages en deux et des cours d’école. Il a entraîné la destruction de dizaines de milliers d’oliviers. Pour les villageois, accéder à leurs champs ou se déplacer devient impossible. C’est le long du mur qu’on trouve des villages organisés en comités populaires. Leur résistance est non armée et pourtant, ils ont déjà eu 36 morts (balles en caoutchouc, taser, tirs à balle réelle).
Les routes qui sillonnent la région sont différentes selon le statut des utilisateurs. Pour les plaques orange (israéliennes), il y a les (belles) routes de contournement. Sans obstacle, à coup de ponts et de tunnels, les colons ne voient pas la Cisjordanie. D’autant que les panneaux indicateurs n’indiquent que les différentes colonies et leurs noms bibliques. Pour les Palestiniens, il y a des routes défoncées pour les voitures à plaques vertes avec plein de check points ou de grands détours pour les éviter. Travailler, commercer, étudier est un problème permanent, on est à la merci d’un check-point qui se ferme, d’une incursion armée, d’un bouclage.
Les Palestiniens sont beaucoup plus nombreux que les colons et pourtant, ce sont les colonies qui encerclent la quasi-totalité des grandes villes palestiniennes. Il s’agit d’une colonisation spatiale. Les Israéliens installent des stations services, des décharges, des zones industrielles et l’espace est occupé. À Hébron, c’est même tout le centre-ville historique autour du Caveau des Patriarches qui est occupé par des intégristes avec une importante protection de l’armée israélienne. Le centre-ville est ruiné. Les colons déversent leurs ordures sur les habitants du souk, protégés par un grillage et agressent régulièrement les Palestiniens en toute impunité.
Non seulement les colons ne sont jamais punis pour leurs violences ou leurs assassinats, mais quand ils installent une colonie dite « illégale », l’armée vient instantanément les protéger.
Par contre pour les Palestiniens, la détention administrative sans jugement est la règle. C’est ce qui vient d’arriver à Khader Adnan qui a dû faire plus de 60 jours de grève de la faim pour avoir la promesse d’une prochaine libération. Environ 700000 Palestiniens ont connu la prison depuis 1967. Les élections palestiniennes ont été surveillées par la communauté internationale. Ce vote a été d’une clarté exemplaire, mais les Palestiniens sont accusés d’avoir mal voté. Environ 25 députés (dont Marwan Barghouti et le président du Parlement) sont en prison ainsi que de nombreux élus municipaux.
La terre palestinienne a été largement confisquée par les colonies. Pour l’eau, c’est encore pire. La consommation d’un colon est 5 fois plus importante que celle d’un Palestinien. Les Palestiniens sont obligés d’acheter aux Israéliens l’eau (qui vient de Palestine) et l’électricité.
Leurs puits sont bouchés et ils n’ont pas le droit de creuser. La consommation sans limite de l’eau est en train de provoquer une catastrophe écologique : la Mer Morte a perdu plus de 20 m en 60 ans.
Des industries se sont établies à la limite d’Israël et de la Cisjordanie.
Dans ces zones franches, les capitaux sont israéliens et les ouvriers palestiniens. De nombreuses décharges où les produits sont israéliens sont installées en territoire palestinien. Une de ces décharges (Tovlan) appartient à Véolia.
Les grands lieux touristiques qui portent la mémoire de ce pays ont été annexés et sont devenus « Parc National israélien : le mausolée d’Hérodion, la ville de Qumran, le tombeau de Rachel, le caveau des patriarches …
Peu après la signature des accords d’Oslo, la Cisjordanie a été divisée en 3 zones. La zone A comprend toutes les grandes villes palestiniennes et est théoriquement sous législation de l’Autorité palestinienne. De fait, quand les Israéliens estiment que l’Autorité palestinienne n’assure pas leur sécurité, elle intervient. Ces incursions sont régulières dans les camps de réfugiés et à Naplouse. En dehors du siège de la Mouqata à Ramallah ou du massacre du camp de Jénine, l’armée israélienne a détruit il y a quelques années la prison de Jéricho en tuant les gardiens et en enlevant les prisonniers.
La zone B est théoriquement sous souveraineté mixte et la zone C sous souveraineté israélienne. En fait, cette législation est un vrai casse-tête pour la population palestinienne, les déplacements d’une zone à l’autre ou les mariages entre conjoints de deux zones différentes étant très difficiles. La zone C qui contient les « blocs de colonies » et la vallée du Jourdain est de fait annexée. La population palestinienne y est minoritaire avec des menaces claires d’expulsion et d’annexion définitive.
Signalons la situation particulière des paysans palestiniens de la vallée du Jourdain privés d’eau et des Bédouins de la route Jérusalem Jéricho expulsés pour cause d’agrandissement de la colonie de Maale Adoumim.
L’économie de la Cisjordanie a été réduite à peu de choses. Une partie importante de la population survit avec de l’argent venu d’ailleurs, ce qui favorise la corruption.

Gaza, un laboratoire à ciel ouvert
Il faut déjà avoir conscience que la majorité du million et demi de Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza sont des réfugiés dont les parents sont venus souvent du sud d’Israël. Quand le Hamas a pris le pouvoir à Gaza, Israël a décidé d’infliger une punition collective à la population. Le port et l’aéroport, financés par l’Union Européenne ont été pulvérisés. Les « assassinats ciblés » qui sont des exécutions sommaires extrajudiciaires ont décimé la direction du Hamas mais aussi beaucoup de leurs proches coupables de vivre près d’eux.
Avec la complicité de la communauté internationale et de Moubarak, un blocus hermétique a été entrepris. Alors qu’il faut des centaines de camions par jour pour permettre à la population de survivre, seuls quelques-uns ont été autorisés à passer. On manque de tout à Gaza : de nourriture, d’essence, d’eau (la nappe phréatique est polluée et salée), d’électricité, de ciment, de médicaments, de matériel scolaire … Les charrettes ont remplacé les voitures, faute d’essence. Les tunnels ont permis la survie. Des droits fondamentaux reconnus (droit à l’éducation, à la santé, à un logement décent …) sont violés en permanence. Une majorité de la population gagne moins de trois dollars par jour.
Gaza est devenu un laboratoire pour les Israéliens. La majorité des produits de première nécessité ont été considérés comme des armes : cela concerne par exemple le ciment, ce qui interdit toute reconstruction.
Pendant l’opération « Plomb durci », des crimes de guerre et même des crimes contre l’humanité ont été perpétrés : utilisation du phosphore, des bombes à fragmentation et de l’uranium appauvri, attaque contre des hôpitaux. Le rapport Goldstone a confirmé ces crimes, mais une fois de plus aucune sanction et aucune poursuite judiciaire n’ont été entreprises contre les responsables.
Après « Plomb durci », le blocus a continué. Gaza est devenu un laboratoire où les dirigeants israéliens expérimentent jusqu’où ils peuvent aller.
Il y a pourtant une société civile à Gaza qui réclame la liberté, le droit de vivre et de voyager normalement et qui manifeste.

Ne jamais oublier les réfugiés
Les accords d’armistice de 1949 stipulaient que les Palestiniens chassés de leurs maisons pourraient rentrer chez eux. L’ONU n’a pas imposé ce retour et a créé l’UNRWA( Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Il y a aujourd’hui plus de 4 millions et demi de réfugiés gérés par l’UNRWA. Ils vivent dans 58 camps situés principalement en Palestine et dans les pays voisins (Jordanie, Liban, Syrie). Il y a aussi des réfugiés non recensés par l’UNRWA qui vivent dans d’autres pays du Proche-Orient, en Europe ou en Amérique.
L’UNRWA a assuré l’extrême minimum pour les réfugiés. Ils ont vécu très longtemps dans des villages de tentes insalubres. Dans de nombreux camps, les équipements collectifs, les services publics, les écoles, les centres sociaux ont été construits grâce à l’effort de toute la population.
Les camps de Cisjordanie et de Gaza subissent régulièrement des incursions et des destructions de la part de l’armée israélienne, l’épisode le plus terrible étant la destruction du camp de Jénine en 2002. Les réfugiés ont tous gardé en mémoire le lieu d’origine de leurs familles et ils ont peur d’un règlement politique qui se ferait en les oubliant.
En octobre 2010 en Cisjordanie, les réfugiés employés par l’UNRWA ont mené une longue grève pour obtenir l’égalité salariale, les employés non palestiniens étant, à travail égal, beaucoup mieux payés qu’eux.
En Jordanie, les réfugiés forment une partie importante de la population. Ils gardent en mémoire le massacre de septembre noir en 1970.
Au Liban, les réfugiés subissent de très nombreuses discriminations. Un grand nombre de métiers leur sont interdits, ce qui les maintient dans la misère. Pendant la guerre civile libanaise, ils ont subi plusieurs massacres (Sabra et Chatila avec la complicité israélienne, Tell al-Zaatar avec la complicité syrienne). Plus récemment, le camp de Nahr el-Bared a été détruit au cours de combats impliquant l’armée libanaise.
En Syrie, la population palestinienne subit, comme le reste de la population, la dictature. Les camps palestiniens y sont contrôlés par des organisations palestiniennes inféodées au régime (Saïka, FPLP-Commandement Général). Régulièrement, les réfugiés organisent des « marches pour le retour ». Celle du 15 mai 2011 a surpris l’armée israélienne. Des marcheurs venus de Syrie sont arrivés sur le Golan et même jusqu’à Jaffa. Quelques jours plus tard, les organisations liées au régime syrien ont organisé une nouvelle marche. Cette fois, les réfugiés ont été envoyés à l’abattoir. L’armée israélienne a tiré (23 morts).

En conclusion
Ce qui caractérise la guerre au Proche-orient, c’est l’inégalité flagrante.
C’est le fait que le droit international n’est pas appliqué et que la moitié de la population de cette région subit toute une série de discriminations. La majorité des Israéliens souhaite qu’à terme les Palestiniens deviennent, comme les Amérindiens ou les Aborigènes d’Australie un peuple vaincu incapable de revendiquer ses droits. La paix passe avant tout par l’égalité des droits, la dignité, le refus du racisme et la citoyenneté.

Pierre Stambul
(Février 2012)

Syrie : Le gouvernement français muet sur le sort d'Edith Bouvier

Le gouvernement français suit heure par heure la question de l’évacuation des journalistes français bloqués en Syrie, dont Edith Bouvier du Figaro, a déclaré mercredi sa porte-parole, Valérie Pécresse, tout en se refusant à donner le moindre détail sur leur situation.
"Le gouvernement est totalement mobilisé sur cette affaire et elle a été longuement évoquée en conseil des ministres", a-t-elle dit à la presse.
"Nous suivons (...) la question de l’évacuation des journalistes français de Syrie mais vous comprendrez que je ne puisse pas m’exprimer sur cette question et dévoiler les informations dont nous disposons", a encore déclaré Valérie Pécresse lors du compte rendu du conseil des ministres.
Interrogée sur les déclarations faites mardi à Montpellier par Nicolas Sarkozy, qui a semblé annoncer que la journaliste du Figaro Edith Bouvier, bloquée à Homs avec des fractures à la jambe, était saine et sauve au Liban avant de revenir sur ses propos, elle a indiqué :
"Le président de la République n’a pas donné d’information, le président de la République a réagi à une information qui lui était donnée par les journalistes qui citaient des dépêches d’agences annonçant l’arrivée d’Edith Bouvier au Liban. Il s’est félicité de la nouvelle mais la vérité est qu’il ne donnait pas l’information."

Charles Enderlin : l'affaire Mohammed Al Durah sera rejugée

Charles Enderlin, correspondant de France Télévisions à Jérusalem, arrive bientôt au bout d’une longue affaire judiciaire dans laquelle son professionnalisme avait été mis en cause. La Cour de cassation a annulé mardi l’arrêt de la Cour d’appel qui avait prononcé la relaxe de Philippe Karsenty, qui s’élevait contre la réalité d’un reportage de Charles Enderlin à Gaza.
Certains se souviennent peut-être de la mort, le 30 septembre 2000, à Gaza, du jeune Mohammed Al Durah, 12 ans, qui avait été tué à la suite d’un échange de tirs. Charles Enderlin avait rendu compte de cette tragédie dans le JT de France 2. Les images avaient fait le tour du monde et soulevé une vive émotion. Philippe Karsenty, directeur d’une agence de notation des médias, s’était élevé contre ce reportage qu’il avait qualifié de mise en scène, allant jusqu’à remettre en cause la mort du jeune garçon.
La réputation de Charles Enderlin avait été mise en cause. Celui-ci a porté plainte. En première instance, Karsenty avait été condamné, puis relaxé en appel, la Cour considérant que, bien qu’ayant porté "incontestablement atteinte à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information", il bénéficiait de la "bonne foi" et n’avait "pas dépassé les limites de la liberté d’expression". La Cour de cassation a cassé l’arrêt et renvoie les parties pour rejuger le fond devant une cour autrement composée.

Free Hana’ Al Chalbi in Geneva

Des Palestiniennes brandissent des photographies de la détenue Hana’ Al Chalbi lors d’un rassemblement de soutien à Genève.
(Photo Ap prise le 27 février 2012)

Palestinians brandish photos of the prisoner Hana ' Al Chalbi during a gathering of support in Geneva. (AP,February 27th, 2012)

فلسطينيات يرفعن صور الأسيرة هناء الشلبي خلال تحرك تضامني في جنيف أمس (أ ب)
لليوم الثالث عشر تواصل الأسيرة الفلسطينية الأسيرة هناء الشلبي إضرابها عن الطعام، مصرّة على المضي قدما على خطى الأسير خضر عدنان، وهي تؤكد أنها ماضية في الطريق حتى النهاية، رافعة شعار « النصر أو الشهادة ».

mardi 28 février 2012

Syrie : Le grand cafouillage autour du sort d’Édith Bouvier/ Le Croissant-Rouge arabe syrien quitte Homs

La confusion la plus totale règne autour du sort de la journaliste française Édith Bouvier, blessée la semaine dernière dans un pilonnage à Homs dans le centre de la Syrie.
Après avoir déclaré qu’elle était arrivée mardi au Liban, Nicolas Sarkozy a corrigé ses propos en fin d’après-midi, faisant finalement état de "déclarations contradictoires". "Il n’est pas confirmé qu’elle est aujourd’hui en sécurité au Liban. Les communications avec Homs sont difficiles. Je ne voudrais pas vous dire des choses inexactes. Nous travaillons sur l’exfiltration, mais pour l’instant (...), je ne peux rien dire", a-t-il ajouté, parlant d’une situation "extrêmement complexe". Dans la foulée, la direction du Figaro a, elle aussi, communiqué dans le même sens : "Édith Bouvier n’est pas au Liban, mais toujours en Syrie."
Plus tôt dans la journée, l’équipe du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS), qui négociait avec les autorités et les rebelles, a confirmé que le photographe Paul Conroy avait, lui aussi, pu être exfiltré vers le Liban. Le journal qui l’emploie, le Sunday Times, a également confirmé cette information en début d’après-midi.

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Le Croissant-Rouge arabe syrien quitte Homs
L’équipe du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) qui négociait avec les autorités et les rebelles a quitté Homs mardi, a indiqué son président. Abdel Rahman Attar a confirmé que le photographe Paul Conroy avait pu être exfiltré vers le Liban - le journal qui l’emploie, le Sunday Times, a également confirmé cette information en début d’après-midi, déclarant toutefois : "Je ne pense pas que cela soit le cas pour Édith Bouvier", reporter travaillant pour Le Figaro.
"Notre équipe est retournée vers Damas vers 14 h 30 après avoir négocié hier et aujourd’hui avec un cheikh (dignitaire religieux) qui servait d’intermédiaire", a-t-il expliqué à l’AFP. "Il a demandé de la nourriture et des médicaments pour les habitants de Baba Amr et notre équipe a accepté. Nous avons demandé en revanche à pouvoir rencontrer les journalistes, mais il a refusé", a ajouté Abdel Rahman Attar. "C’est vraiment dommage, mais j’ai l’impression qu’à l’intérieur de Baba Amr, ils ne sont pas clairs avec nous", a-t-il ajouté.

Le "déni de démocratie" au cœur des débats du colloque sur Israël de Paris-VIII

"Si le président de Paris-VIII était venu, il se serait rendu compte combien son interdiction est stupide et malvenue", lance à l’assistance Dominique Chagnollaud, un des pontes du droit constitutionnel en France. Sous les applaudissements de la centaine de personnes, en majorité des étudiants, réunies lundi 27 février à la Bourse du travail de Seine-Saint-Denis, pour un colloque universitaire international intitulé "Israël, un état d’apartheid ?".
Toute la matinée, les présentations se sont succédé sans dérapage. Les faits, les constructions théoriques et le débat d’idées ont pris le pas sur la polémique. Seuls quelques sifflets sont venus ponctuer les interventions, à l’évocation du nom du président de l’université qui est allé jusqu’à fermer le campus pour s’assurer que le colloque ne s’y tienne pas. Organisé par le collectif Palestine Paris 8 dans le cadre de la "semaine contre l’apartheid israélien", ce colloque a bien failli ne jamais avoir lieu.
Après en avoir préalablement autorisé la tenue, Pascal Binczak, le président de l’université, a décidé le 17 février d’annuler le colloque qui devait se tenir dans ses locaux les 27 et 28 février. Au motif du risque de "trouble à l’ordre public". La double visée assumée du colloque – militante et universitaire – avait en effet entraîné une levée de boucliers du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) et du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, qui dénonçaient un "colloque discriminatoire" du fait de la référence à l’apartheid et contestaient la tribune donnée à Omar Barghouti et au mouvement qu’il a fondé en 2005, Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS), visant Israël.
Ces pressions extérieures ont été mal perçues dans le monde académique, un an après la polémique qui avait entouré l’annulation par l’Ecole normale supérieure du débat de Stéphane Hessel sur le Proche-Orient. Le professeur Chagnollaud a ainsi décidé, au dernier moment, de présider une séance en signe de soutien. "Le CRIF est dans une espèce d’aveuglement. Depuis quelques années, il y a une régression, un aveuglement répété, pusillanime", dénonce le constitutionnaliste. Lui-même se dit opposé au boycott des universités israéliennes – prôné par le BDS –, mais il prône, à l’inverse du CRIF, l’ouverture du débat. "Interdire le débat est très contre-productif."
La question de l’apartheid, soutient Julien Salingue, enseignant de sociologie à l’université d’Auvergne et co-organisateur du colloque, "est dans le débat public, national et international. Donc, pourquoi se priverait-on de questionner cette réalité, de la mettre à l’épreuve ?" A l’accusation qu’il leur a été faite de n’avoir invité aucun contradicteur, il s’insurge."Tout dépend de là où l’on met la barre de la contradiction ? Certains des intervenants questionnent la pertinence du concept. Mais, il est vrai que l’on n’a pas invité de défenseur de la politique israélienne. Si l’on organise un colloque sur la Résistance, doit-on obligatoirement inviter des collabos ?", ose-t-il.
M. Salingue, qui ne cache pas son engagement militant pour la Palestine, et son appartenance politique au NPA, assume pleinement le caractère politique du colloque et met quiconque au défi de trouver une pointe d’idéologie dans ses présentations. La portée politique du colloque est d’ailleurs, pour nombre de ses participants, un faux débat. "Oui, c’est un colloque politique, admet Babek Farhani, un étudiant de Paris-VIII. La question palestinienne est une question politique grave dans le monde entier depuis soixante ans." Le problème, selon lui, est davantage dans la dépolitisation des universités et de la société. "L’université doit être politique mais indépendante", défend-il.
La polémique qui entoure l’interdiction du colloque de Paris-VIII dépasse désormais la seule question d’un débat sur Israël, l’apartheid et le boycott.
Pour Dominique Chagnollaud, l’enjeu est "symbolique : la liberté universitaire". Il dénonce la tribune de Pascal Binczak dans Le Monde daté du 24 février : "Indigne boycottage d’universitaires israéliens", où ce dernier invoque des risques de dérapage et de "troubles de conscience" pour justifier sa décision de retirer son autorisation à la tenue du colloque dans son université. "Cette tribune est encore plus grave. C’est un procès d’intention", estime-t-il. Jean-Guy Greilsammer, cofondateur de L’Union juive française pour la paix, dénonce lui un "chantage à l’antisémitisme" et accuse le CRIF d’être "la courroie de transmission de la politique d’Israël".
Si le tribunal administratif a validé, sur la forme, la décision du président de l’université d’annuler le colloque – au motif qu’un site alternatif leur a été proposé – pour les organisateurs, le combat continue. Ils entendent déposer dans les prochains jours une plainte pour abus de pouvoir au tribunal administratif afin que l’affaire soit jugée sur le fond. Ils jouissent d’un soutien sans faille du monde académique et universitaire. L’ensemble des syndicats étudiants et de nombreux départements de l’université Paris-VIII se sont ralliés à leur défense. C’est un "déni de démocratie de la présidence", dénonce ainsi Salah Kiran, de l’UNEF Paris-VIII. Une "Lettre des 500" universitaires et personnalités en soutien à la liberté d’expression et aux libertés académiques a été publiée sur le site Mediapart.
Pour les étudiants, il en va désormais de leur liberté d’expression. "C’est une décision inacceptable, ultra-réactionnaire. Si on l’accepte, la résistance est morte", estime Babek Farhani.

(Par Hélène Sallon, Le Monde du 28 février 2012)

Israël : L'armée israélienne a tué un homme armé entré clandestinement d'Egypte

L’armée israélienne a tué dans la nuit de lundi à mardi un membre d’un groupe armé entré clandestinement en Israël via la frontière égyptienne, a indiqué un communiqué militaire.
"Des soldats israéliens en patrouille le long de la frontière avec l’Egypte ont repéré la nuit dernière un certain nombre de suspects qui s’étaient infiltrés en Israël", a affirmé l’armée israélienne, faisant état d’échanges de tirs entre ses soldats et les membres du groupe.
"Les suspects ont regagné le territoire égyptien, sauf l’un d’eux, blessé, qui est resté en territoire israélien" et a été retrouvé mort peu après, selon le texte.
Interrogée par l’AFP, une porte-parole militaire a indiqué sans autre précision que l’incident s’était produit "dans le secteur nord de la frontière égypto-israélienne".
Cet incident est le dernier en date d’une série de tentatives d’infiltration en Israël par la péninsule égyptienne du Sinaï, selon l’armée israélienne. Israël accuse des groupes armés palestiniens de la bande de Gaza de chercher à lancer des attaques sur son territoire.
L’accrochage s’est produit dans un secteur où une puissante charge explosive avait été découverte lors d’une opération militaire israélienne visant à empêcher des activités de contrebande, selon un communiqué militaire israélien.
Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené plusieurs attaques coordonnées dans le désert israélien du Néguev à une vingtaine de kilomètres au nord de la station balnéaire d’Eilat, sur la mer Rouge.
Huit Israéliens, dont un soldat et un policier, avaient été tués. Prenant les assaillants en chasse, les forces israéliennes avaient tué sept d’entre eux, ainsi que six policiers égyptiens, durant les échanges de tirs, déclenchant une crise entre l’Egypte et Israël.
Israël avait imputé ces attaques aux Comités de résistance populaire (CRP), un groupe armé basé dans la bande de Gaza, qui avaient démenti. En septembre, le quotidien israélien Yediot Aharonot, citant "un rapport d’enquête de l’armée israélienne", affirmait que tous les assaillants étaient égyptiens, dont l’un des policiers tués, des informations non confirmées de source militaire israélienne.
Israël construit une "barrière de sécurité" qui doit s’étirer face au désert du Sinaï tout au long des 240 km de sa frontière avec l’Egypte pour empêcher la contrebande et l’immigration clandestine, ainsi que l’infiltration de combattants.

Palestine : France 2 accusée de "supercherie" pour un reportage à Gaza: 11 ans après, la justice tranche

Plus de onze ans après un reportage controversé de France 2 sur la mort d’un enfant palestinien à Gaza, la cour de cassation dira mardi si l’accusation de "supercherie" portée contre ces images est diffamatoire ou non.
Au coeur de la polémique se trouve un reportage de Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2, et de son caméraman palestinien, Talal Abu Ramah, tourné dans la bande de Gaza le 30 septembre 2000, dans les premiers jours de la deuxième Intifada.
Protégé par son père, Mohammed al-Dura, 12 ans, y perdait la vie lors d’un échange de tirs entre l’armée israélienne et des activistes palestiniens. Les images, qui firent le tour du monde, ont donné lieu à une polémique sur l’origine des tirs ayant provoqué sa mort et sur une éventuelle mise en scène.
Lassée des accusations de "bidonnage", France 2 avait attaqué en diffamation le directeur de l’agence Media Ratings, Philippe Karsenty, qui affirmait que le reportage avait été truqué. Il dénonçait "une supercherie" et une "imposture", allant jusqu’à évoquer "la fausse mort" de l’enfant.
Condamné en première instance, en 2006, Philippe Karsenty avait été relaxé en appel, en 2008.
La cour d’appel avait jugé que les propos litigieux portaient "incontestablement atteinte à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information". Mais elle avait reconnu au prévenu le bénéfice de la "bonne foi" et estimé qu’il n’avait "pas dépassé les limites de la liberté d’expression". Elle ne s’était pas prononcée explicitement sur le contenu du reportage, dont les rushes avaient été visionnés à l’audience.
France 2 avait formé un pourvoi en cassation face à cette décision "à l’exact opposé de celle de première instance".
A l’audience du 14 février, l’avocat de la chaîne, Me Emmanuel Piwnica, a dénoncé "la volonté de nuire" de Philippe Karsenty et "ses propos haineux".
En face, Me Denis Carbonnier s’est plaint que France 2 et Charles Enderlin n’aient "jamais voulu reconnaître qu’ils avaient été un peu légers dans le traitement du sujet", assurant que de nombreuses expertises ont "accrédité la thèse de la mise en scène".
Le parquet général a recommandé le rejet du pourvoi, considérant que la cour d’appel avait correctement motivé sa décision.
Le 15 février, la cour d’appel de Paris a par ailleurs relaxé un chirurgien israélien, dont le témoignage avait entretenu la polémique. Dans ce volet, la justice française avait été saisie par le père de l’enfant, Jamal al-Dura, suite à deux articles parus en septembre 2008 dans l’hebdomadaire "Actualités juives". Un chirurgien israélien, Yehuda David, qui avait opéré Jamal al-Dura en 1994, y affirmait que ses blessures étaient antérieures à la fusillade de 2000.

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Dans un article du "Monde" daté du 21 février le professeur Rafi Walden, directeur-adjoint de l’hôpital Sheba de Tel-Aviv estime que le dossier médical du père de Mohammed Al-Doura "détruit la thèse défendue par le docteur David" et par conséquent que les blessures subies par le père du petit garçon "sont le résultat des balles" qui l’ont touché.
Ceci devrait accréditer la sincérité du reportage de Charles Enderlin !
(28 février 2012 - Avec les agences de presse)

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A propos de la relaxe du Doc. Yehuda David
Quand M. Nétanyahou récupère politiquement des thèses médicales

Le premier ministre israélien s’appuie sur un jugement français dans l’affaire Al-Doura

Benyamin Nétanyahou est ce qu’on appelle un « animal politique » : il n’est pas homme à rater un effet d’aubaine. L’occasion s’est présentée, dimanche 19 février, à l’ouverture du conseil des ministres. Le premier ministre israélien s’est saisi d’un arrêt rendu, le 15 février, par la Cour d’appel de Paris, pour saluer « une victoire d’Israël sur la longue histoire de mensonges de la propagande palestinienne, qui se répand à travers le monde, et selon laquelle Israël est coupable même quand il est prouvé le contraire ». Or tout porte à croire que M. Nétanyahou est allé un peu vite en besogne. Qui l’affirme, dans un article publié dimanche par le quotidien Haaretz ? Le professeur Rafi Walden, directeur adjoint de l’hôpital Sheba de Tel-Aviv, l’un des responsables de l’ONG humanitaire Médecins pour les droits de l’homme, une conscience morale incontestée, qui se trouve être… le gendre et médecin personnel du président israélien Shimon Pérès !
De quoi s’agit-il ? Une fois encore, de l’histoire du petit Mohammed Al-Doura, cet enfant palestinien dont la mort dans les bras de son père, en octobre 2000, avait été filmée par un cameraman du correspondant de France 2 à Jérusalem, Charles Enderlin, lequel avait estimé que le garçon avait succombé à des tirs israéliens. La cour d’appel, saisie par Jamal Al-Doura, le père de Mohammed, à la suite d’articles parus dans la presse française, se prononçait sur le cas du docteur Yehuda David, que M. Nétanyahou a qualifié dimanche de « héros israélien » . Ce chirurgien prétend que les blessures subies par M. Al-Doura n’ont pas été occasionnées par la fusillade du début de la seconde Intifada, mais remontent à 1992. C’est lui qui, en 1994, avait opéré Jamal Al-Doura, blessé à la main droite et à la jambe gauche. La démonstration se voulait limpide : puisque Jamal Al-Doura n’a pas été blessé lors de la mort de son fils, c’est bien que toute cette histoire a été montée de toutes pièces, ce qui renforcerait la thèse des adversaires de Charles Enderlin, qui dénoncent depuis des années une » mise en scène » destinée à porter atteinte à l’image d’Israël.
Or la cour d’appel ne s’est pas prononcée sur le fond. En 2011, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné le docteur David, lequel imputait à M. Al-Doura « d’avoir délibérément menti sur l’origine de ses blessures aux fins de se prêter à une manipulation de l’opinion internationale ». La relaxe de la cour stipule simplement que le médecin n’était pas de mauvaise foi et qu’il s’est exprimé « sur une base factuelle suffisante ». Bref, il n’y a pas là de quoi crier « victoire pour la justice et pour la vérité », comme l’a affirmé M. Nétanyahou. D’autant que les faits sont têtus : dans Haaretz, le professeur Rafi Walden apporte des précisions confondantes sur les blessures de M. Al-Doura. Celles qui ont été traitées par le docteur David ont été causées par un couteau et une hache. Quant aux blessures d’octobre 2000, elles sont le résultat des balles qui ont frappé le corps du père de Mohammed, et « elles sont complètement différentes » , écrit le professeur Walden. Le directeur adjoint de l’hôpital Sheba a eu accès au dossier médical de Jamal Al-Doura, qui a été soigné dans un hôpital jordanien. Il estime que celui-ci détruit la thèse défendue par le docteur David.
La réputation d’Israël mérite mieux qu’une » déclaration sans fondement, laquelle « ne justifiait pas les éloges du premier ministre d’Israël », conclut ce médecin-diplomate…
(Laurent Zecchini, Le Monde du 21 février 2012)

Libye : Heurts meurtriers entre tribus dans le Sud

Les combats qui opposent depuis deux semaines des tribus du sud-est désertique de la Libye ont fait plus de cent morts et des milliers de déplacés, ont indiqué les Nations unies, lundi 27 février au soir, ajoutant que la région était encore sous tension en dépit d’une trêve. "Plus de cent personnes ont été tuées dans ces combats et la moitié de la population de Koufra s’est réfugiée ailleurs", ont affirmé des agences de l’ONU dans un communiqué commun publié après une mission d’évaluation sur le terrain.
Ce bilan correspond à celui communiqué il y a une semaine à l’AFP par des sources tribales au sein des Toubou et des Zouwaya qui s’affrontent depuis le 12 février. Des unités de l’armée sont entrées vendredi à Koufra pour sécuriser la ville et ont obtenu la mise en place d’une trêve. En dépit de cet arrêt des hostilités, les Nations unies soulignent que "la situation reste tendue à Koufra", où deux cents migrants étrangers attendent de pouvoir quitter la zone.
Koufra, une ville de 40 000 habitants située dans le sud-est de la Libye, frontalier du Tchad, du Soudan et de l’Egypte, est un point de passage stratégique de contrebandiers du désert.

Palestine : Le courage d'une femme / Palestine : The courage of a woman

La mère de Hana’ Al-Chalbi à Jénine expose la photographie de sa fille et exige sa libération imédiate.
(Photo Reuters prise le 26 février 2012.)

A l’instar de Khodr Adnan, Hana’ Al-Chalbi est une détenue Palestinienne qui a entamé une grève de la faim pour alerter la communauté internationale et exiger sa libération immédiate.
Elle est à son 13ème jour.
Elle avait été libérée lors de l’échange avec Shalit, pour être de nouveau arrêtée au milieu du mois de février et mise en détention administrative pour une durée de six mois, sachant qu’elle avait été détenue durant deux ans et demi.

Following the example of Khodr Adnan, Hana ' Al-Chalbi is a Palestinian prisoner who began a hunger strike to alert the International Community and require her immediate liberation. She is in her 13th day. She had been freed during the exchange with Shalit, to be arrested again in the middle of February and put in administrative detention for a duration of six months, knowing that she had been detained for two and a half years.

والدة الأسيرة هناء الشلبي تحمل صورتها في جنين أمس (رويترز)
دخل إضراب الأسيرة الفلسطينية هناء الشلبي عن الطعام، يومه الثالث عشر، امس ونصب عينيها الانضمام إلى الأسير خضر عدنان في صفوف المناضلين الفلسطينيين الذين لم يجدوا أمامهم من أدوات لمقارعة الاحتلال سوى أحشائهم الخاوية، فيما حذر تقرير صادر عن مؤسسة تابعة لوزارة الخارجية الاسرائيلية من إمكان اندلاع انتفاضة ثالثة في الضفة الغربية المحتلة. الشلبي التي حررت ضمن الصفقة الأخيرة للتبادل، تطلق نداء صارخا عنوانه العريض « متى سيتوقف الظلم »، ويسير خلفها تحرك فلسطيني خجول، ومؤازرة كاملة من عائلتها، حيث دخلت أمها وأبوها وشقيقاتها وأشقاؤها الستة في إضراب عن الطعام حتى تفك ابنتهم إضرابها. واعتقلت الشلبي منتصف شباط الحالي، وحكم عليها إداريا لفترة 6 أشهر علما بانها كانت قد قضت أحكاما إدارية لمدة عامين ونصف عام متواصلة. ووفق ما نقله « نادي الأسير » عن الشلبي فقد تم اعتقالها بطريقة وحشية وجرى ضربها وإهانتها وانتهاك أبسط حقوقها الإنسانية قبل إصدار حكم بحقها من دون تهمة. وتوضح الشلبي « ان جنود الاحتلال طلبوا مني أثناء الاعتقال الجلوس على الأرض لأني لا استحق أن اجلس على كرسي ». وتضيف أن « جندي احتلال بلباس مدني ادعى أنه ممرض داخل المعتقل، طلب مني خلع ملابسي للتفتيش إلا أنني رفضت، فقاموا باستدعاء عدد من الجنود وقاموا بتقييدي وطرحوني أرضاً وانهالوا علي بالضرب ». والدها يحيى الشلبي أكد لـ« السفير » أنه « لن تغمض لي عين حتى أراها هنا بيننا، وأنا لن آكل أو أذوق الطعام حتى تأكل ابنتي. يا له من ظلم. يا لها من مأساة. يا له من عار. الحرية للأسرى ».

lundi 27 février 2012

Israël est un Etat d’apartheid, avec ou sans colloque ! ( Par Ziad Medoukh )

J’ai appris avec indignation qu’à la suite de pressions exercées par quelques institutions prétendant représenter la communauté juive en France, une université française avait décidé d’annuler un colloque international qui devait avoir lieu dans ses locaux, sur le thème : "Israël : un Etat d’apartheid ? ".
Cependant, j’ai été très satisfait d’apprendre la mobilisation, partout dans le monde, de chercheurs et d’universitaires de bonne volonté qui ont exprimé leur refus de cette annulation touchant le milieu universitaire et la liberté d’expression dans un pays démocrate. J’ai de même apprécié la position de beaucoup de personnes et d’associations juives qui l’ont dénoncée.
Le combat pour préserver ce colloque se poursuit. Dans plusieurs universités françaises, des centaines d’étudiants unissent leurs forces afin que les débats, la liberté d’expression et de la pensée y soient garantis, loin de toutes pressions extérieures.
Que le colloque soit maintenu ou annulé, on peut dire qu’ Israël restera un Etat d’apartheid et raciste qui pratique au quotidien des mesures inhumaines contre les Palestiniens vivant dans les territoires occupés de 1967, et dans les territoires de 1948.
Que les chercheurs présentent leurs travaux dans ce colloque ou non, Israël restera un Etat qui viole les droits les plus fondamentaux des Palestiniens.
Que le public universitaire suive les différents débats de ce colloque ou non, Israël est un Etat qui pratique le terrorisme d’Etat dans son attitude vis à vis des Palestiniens.
Depuis sa création, Israël massacre, assassine, tue les Palestiniens tous les jours. N’est-ce pas un apartheid ?
Israël considère les citoyens arabes qui vivent dans les territoires de 1948, comme des citoyens de seconde zone. N’est-ce pas un apartheid ?
Israël construit un mur de la honte en Cisjordanie et impose un blocus inhumain à la population civile de la bande de Gaza. N’est-ce pas un apartheid ?
Israël est un Etat colonial, il érige tous les jours de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens. N’est-ce pas un apartheid ?
Toutes les pratiques et toutes les mesures israéliennes appliquées sont celles d’un Etat d’apartheid.
Que le colloque soit maintenu, ce qu’on espère pour l’indépendance de l’université et pour la liberté d’expression ou qu’il soit annulé, et cela est une honte pour une université qui prétend défendre la liberté d’expression, de toutes les façons, Israël restera un Etat d’apartheid !

(27 février 2012 - Ziad Medoukh)

Syrie : Les Syriens approuvent à 89,4 % le changement de Constitution

Les Syriens se sont prononcés à 89,4 % en faveur d’un changement de la Constitution ouvrant la voie au pluralisme politique lors du référendum de dimanche, a annoncé la télévision officielle.
Bashar Al-Assad s’était engagé à organiser des élections législatives dans un délai de trois mois si le oui l’emportait.
Selon le gouvernement, la participation a été de 57,4 %.

Yémen : Le président Saleh passe la main

Le président yéménite sortant Ali Abdallah Saleh a officiellement cédé le pouvoir à son successeur, Abd Rabbo Mansur Hadi, après 33 ans à la tête du pays, lors d’une cérémonie, lundi, au palais présidentiel de Sanaa. "Je mets la bannière de la révolution, de la liberté, de la sécurité et de la stabilité entre des mains sûres", a déclaré Saleh en s’adressant à son successeur à la fin de la cérémonie retransmise en direct par la télévision yéménite. Dans un discours, Saleh a promis un soutien total au nouveau président et a appelé les Yéménites à "soutenir la nouvelle direction pour reconstruire ce qui a été détruit par la crise".
Le président sortant a été contesté dans la rue pendant des mois avant d’accepter, sous la pression des monarchies du Golfe, un plan de transition prévoyant son départ en échange d’une immunité pour lui-même et pour ses proches, dont plusieurs restent à des postes de responsabilité. Ali Abdallah Saleh devient ainsi le quatrième président emporté par le Printemps arabe, mais de manière négociée. Le Tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a fui son pays, l’Égyptien Hosni Moubarak a cédé le pouvoir mais risque maintenant la peine de mort pour meurtres et le Libyen Muammar Kadhafi a été tué par les rebelles qui ont mis fin à son régime. Hadi a été élu le 21 février par plus de 99 % des voix. Dans le cadre de l’accord de transition, il était le seul candidat, pour une période intérimaire de deux ans.
Dans son discours, le président sortant a évoqué les défis du Yémen. "J’appelle à une mobilisation nationale pour faire face au terrorisme incarné par al-Qaida qui a porté récemment un coup dur au pays", a-t-il déclaré en référence à l’attentat-suicide qui a fait samedi 26 tués parmi les soldats de la garde républicaine à Mukalla, dans le sud-est du Yémen. "Pas de place pour le terrorisme et il faut soutenir la nouvelle direction pour le bien du Yémen et celui de nos voisins, car la sécurité du Yémen fait partie intégrante de celle de la région", a-t-il dit. Saleh a finalement invité les "pays frères et amis" à "aider le Yémen à faire redémarrer les projets arrêtés, ce qui aiderait à la sécurité et à la stabilité du pays", en soulignant : "Il ne peut y avoir de sécurité et de stabilité sans développement global."
De son côté, Mansur Hadi s’est félicité du caractère pacifique de la transition à la tête de l’État. "Je souhaite céder pacifiquement le pouvoir dans deux ans à un nouveau président", a-t-il notamment déclaré. Le nouveau président a souligné la "complexité de la crise qui continue de frapper le Yémen" et a appelé à "la coopération de tous pour en sortir dans les deux ans qui viennent". La cérémonie a été boycottée par l’opposition parlementaire, qui fait partie du gouvernement d’entente nationale. Celle-ci a estimé dans un communiqué que Mansur Hadi, fort du vote de plus de six millions d’électeurs, aurait pu s’en passer.
Les jeunes qui ont animé la contestation contre le régime de Saleh ont pour leur part appelé à une manifestation devant la résidence du nouveau président pour l’appeler à se démarquer définitivement de l’ancien président. Beaucoup parmi ces jeunes contestent l’immunité accordée à Saleh et appellent à le traduire en justice, le rendant responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes pendant la répression des manifestations.

Syrie: la Chine "ne peut accepter" les critiques d'Hillary Clinton

Pékin a jugé lundi inacceptables les propos de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton qui a appelé la communauté internationale à pousser la Chine et la Russie à "changer de position" sur la Syrie où ces deux pays "se mettent en travers des aspirations du peuple".
"Nous ne pouvons pas accepter cela (...) le monde extérieur ne devrait pas imposer son supposé plan de solution de la crise au peuple syrien", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaire étrangères, Hong Lei, lors d’un point de presse régulier.
Hillary Clinton a appelé vendredi à Tunis la communauté internationale à pousser la Chine et la Russie, qui ont bloqué début février une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant la répression en Syrie, à "changer de position".
Moscou et Pékin "doivent comprendre qu’ils ne se mettent pas seulement en travers des aspirations du peuple syrien, mais également du Printemps arabe", a dit Mme Clinton devant la presse à l’issue de la Conférence internationale sur la Syrie dans la capitale tunisienne.
"Il est plutôt désolant de voir deux membres (permanents) du Conseil de sécurité user de leur veto quand des gens sont assassinés", a-t-elle ajouté en référence à la Chine et la Russie, soutiens traditionnels du régime de Bashar al-Assad.
"Nous devons faire changer les gouvernements chinois et russe de position", a-t-elle dit.
Le porte-parole chinois a rappelé lundi que "la Chine a appelé le gouvernement syrien et toutes les parties en Syrie à arrêter immédiatement, et pleinement, tous les actes de violence et à lancer un processus de dialogue sans conditions".
"Nous pensons que la communauté internationale devrait pleinement respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie", a ajouté Hong Lei, alors que Pékin a été échaudé par l’offensive occidentale contre la Libye.
"Nous soutenons la position des pays arabes (...) contre toute intervention militaire étrangère", a-t-il insisté.
La Russie a dénoncé de son côté le caractère "unilatéral" de la conférence de Tunis.
"La réunion qui s’est déroulée à Tunis avait clairement un caractère unilatéral. Pour nous il est clair que cette réunion n’a pas aidé à créer les conditions qui stimuleraient toutes les parties à rechercher une solution politique" au conflit, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dont le pays a boycotté la conférence, tout comme la Chine.
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a en outre fustigé l’attitude "cynique" de l’Occident vis-à-vis de la Syrie et mis en garde contre toute attaque militaire en Iran, dans un article publié lundi.
M. Poutine a vigoureusement défendu le double veto de la Russie et de la Chine début février au Conseil de sécurité de l’ONU contre une résolution présentée par des pays occidentaux et arabes condamnant la répression en Syrie, allié de longue date de Moscou.
Les Occidentaux "manquent de patience pour élaborer une approche équilibrée" à l’égard de la Syrie au Conseil de sécurité de l’ONU, a écrit le candidat à la présidentielle russe de mars dans ce long texte publié par le quotidien Moskovskie Novosti.
Lundi le Quotidien du Peuple a aussi fustigé Mme Clinton pour ses propos, estimant que "les Etats-Unis n’ont aucun droit de s’exprimer au nom du peuple arabe".
Samedi, au lendemain de la conférence de Tunis, l’agence officielle Chine nouvelle avait accusé l’Europe et les Etat-Unis de faire semblant d’agir par souci humanitaire mais d’avoir en réalité des "ambitions hégémoniques cachées" en Syrie.
La répression sanglante du mouvement de contestation en Syrie a fait plus de 7.600 morts depuis mars 2011, selon les organisations de défense des droits de l’homme.

***

L’UE renforce ses sanctions contre la Syrie
Les pays de l’Union européenne ont annoncé avoir adopté, lundi, un nouveau train de sanctions contre la Syrie. "Les mesures restrictives ont été approuvées" lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères européens à Bruxelles, a indiqué l’Union européenne dans un communiqué.
Elle comprennent un gel des biens de la Banque centrale syrienne en Europe et une interdiction du commerce de métaux précieux, comme l’or, réalisé par le pays. Le train de sanctions de l’UE inclura aussi un embargo sur les vols de fret opérés par la Syrie, qui ne pourront donc plus atterrir sur le territoire européen.
L’option d’un embargo total sur les vols de passagers en provenance de Syrie, un temps à l’étude, a été abandonnée pour le moment dans la mesure où il pourrait empêcher les ressortissants étrangers de quitter le pays, ont indiqué des diplomates. En outre, sept nouvelles personnes vont être ajoutées à une liste de près de 150 personnes et organisations ou entreprises, dont les principaux membres du régime syrien, qui font l’objet d’une interdiction de visa en Europe et de gel d’avoirs. Leurs noms seront publiés mardi.
Plusieurs ministres des affaires étrangères européens, ont aussi dénoncé le référendum organisé en Syrie sur une nouvelle Constitution. "Quand on voit le président de la chambre de l’Assemblée nationale [syrienne] sourire en votant sur ce référendum", cela montre qu’il s’agit d’une "sinistre mascarade", a estimé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, en arrivant à une réunion avec ses homologues de l’UE à Bruxelles. "C’est indigne, parce qu’en même temps des bombes sont en train de tomber sur Homs et sur d’autres villes", a-t-il jugé.
Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, s’est montré aussi très critique. "Le vote d’hier n’a trompé personne", a-t-il estimé. "Ouvrir des bureaux de vote tout en continuant à ouvrir le feu sur les civils, ce n’est pas crédible aux yeux du monde", a ajouté le ministre.
"Nous allons maintenir la pression" avec un nouveau train de sanctions "très fort", a repris M. Juppé.
"Nous sommes par ailleurs en train de déployer tous les efforts possibles pour permettre l’évacuation de journalistes qui sont piégés a Homs", a-t-il ajouté.

Syrie : Le résistant / Syria : The resistant

Un membre de "l’armée syrienne libre" pointe son fusil de l’intérieur d’une salle de classe à Deïr Ba’albat dans la banlieue de Homs.
(Photo Ap prise le 22 février 2012.)

A member of " the Free Syrian Army " points his rifle inside of a classroom to Deïr Ba' albat in the suburb of Homs
(AFP,February 22nd, 2012)

عنصر في « الجيش السوري الحر » يصوب قناصته من داخل صف مدرسة في دير بعلبة قرب حمص الأربعاء الماضي (أ ب)

dimanche 26 février 2012

Israël/Palestine :Le Qatar appelle l’ONU à enquêter sur la judaïsation de Jérusalem

Le Qatar a appelé dimanche à la création d’une commission d’enquête de l’ONU sur la judaïsation de Jérusalem et averti que les pays du Printemps arabe n’accepteraient plus l’occupation de la Ville sainte par Israël.
"Nous devons agir rapidement pour mettre fin à la judaïsation d’Al-Qods (Jérusalem)", a déclaré l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, à l’ouverture d’une conférence internationale sur Jérusalem.
Il a appelé l’ONU à former une commission pour enquêter "sur toutes les mesures prises par Israël à Jérusalem-Est depuis son occupation en 1967 pour effacer le caractère arabo-islamique de la ville".
"Que les gouvernements en Occident (...) sachent que l’opinion publique arabe s’est réveillée" et n’acceptera "pas moins qu’une paix juste fondée sur les droits légitimes du peuple palestinien", dont le droit à un Etat indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, a-t-il averti.
Faisant allusion à la poussée islamiste dans les pays du Printemps arabe, cheikh Hamad a ajouté : "Peut-on concevoir que les peuples qui ne supportent plus l’injustice chez eux, vont accepter l’injustice de l’occupation" dans les territoires palestiniens.
Israël a conquis et annexé Jérusalem-Est en 1967 et considère l’ensemble de la Ville sainte comme sa capitale "unifiée et indivisible". Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat et dénoncent les tentatives d’Israël d’étendre son contrôle sur ce secteur de la ville.
"Les mesures d’annexion (..) sont nulles et non avenues. Jérusalem-Est est la capitale éternelle de la Palestine", a déclaré le président palestinien Mahmud Abbas devant les participants à la conférence, dont une délégation du mouvement juif antisioniste Neturei Karta.
Quelque 350 personnalités arabes et étrangères ainsi que des représentants des trois religions monothéistes participent à la conférence de deux jours.

Libye, des lendemains qui déchantent ? ( Par Jean-Hervé Bradol, directeur d’études à la Fondation MSF )

Libye, des lendemains qui déchantent ?
Pourquoi Médecins sans frontières a décidé de suspendre ses activités dans les centres de détention de Misrata.
 
( Par Jean-Hervé Bradol, directeur d’études à la Fondation MSF )
 
 
L’intervention de l’OTAN en Libye a relancé le débat au sujet des guerres qui se veulent justes et des interventions militaires internationales dites humanitaires. Deux arguments paraissent particulièrement solides pour refuser d’endosser les tentatives de messianisme politique conduites les armes à la main. Le premier s’impose comme une évidence : pour celui qui la reçoit une bombe ne peut être humanitaire. Le deuxième argument n’est pas moins convaincant : imposer le bien par la force suppose de dominer ceux que l’on entend libérer. Difficile de croire à la bonne foi de tels libérateurs pour ceux qui subiront cette domination. Les difficultés rencontrées par la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis en Afghanistan et en Irak confirment la pertinence de cette remarque. A ce stade, légitimer l’emploi de la force en dehors de ses frontières, au nom de la traduction en actes de valeurs présentées comme universelles, ne semble guère possible. Le verdict est rendu sous la forme d’une citation de Pascal : "L’homme n’est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête."

En dépit de l’apparente évidence des arguments énoncés ci-dessus, la faiblesse de cette argumentation réside dans le fait qu’elle ne peut disqualifier tout recours à la force sous peine d’une adhésion mystique à un principe intangible de non-violence. Face aux entrepreneurs de violences politiques, sacrifier sa vie en renonçant à se défendre par la force ne peut être le seul choix acceptable. L’évolution de la situation en Syrie confirme cela. En réalité, peu de commentateurs nient qu’il puisse être fondé de prendre les armes pour répondre à une agression, à condition de ne pas invoquer la légitime défense sans raisons. L’expression "guerre juste" est donc bien une figure rhétorique dont les deux termes ne sont pas toujours contradictoires.
En réalité, la question délicate ne se résume pas à accepter ou non l’emploi de la violence. Elle porte plutôt sur le bienfondé d’une intervention militaire étrangère. Ecartons d’emblée les génocides. Dans l’histoire contemporaine, ils sont rares. A condition de ne pas galvauder le terme, la majorité des commentateurs acceptent l’idée que des puissances étrangères puissent se porter au secours d’un groupe humain en but à une politique d’extermination. En forçant un peu le trait, le dilemme devient donc : depuis la fin de la guerre froide et en dehors des génocides, une intervention militaire étrangère (par exemple l’intervention de l’Otan en Libye) est-elle justifiable pour assurer la survie et parfois la victoire d’un mouvement politique ami engagé dans un rapport de force à l’issue incertaine ? A sa manière, l’histoire répond à cette interrogation : de tout temps l’usage au cours d’un conflit a été de chercher à l’étranger des soutiens que l’on ne trouve pas chez soi. Les alliés venus d’autres pays pour prêter main-forte sont toujours plus enclins à expliquer leur intrusion les armes à la main par la nécessité de traduire en actes leur attachement à de nobles idéaux que par l’expression inévitablement perçue comme cynique de leurs intérêts. En ce sens, ils satisfont aux exigences de la propagande de guerre en qualifiant de juste l’action militaire dans laquelle ils se sont engagés.

L’emploi de la violence conduit presque toujours à des excès injustifiables. S’en abstenir condamne au suicide altruiste ou à l’impuissance devant le spectacle du massacre de ses amis, sous prétexte de ne pas s’immiscer dans les affaires de ses voisins. Aucune de ces deux options ne peut satisfaire ceux pour qui le but de la guerre ne peut être humanitaire mais qui défendent néanmoins l’idée d’agir dans l’intention de réduire le plus possible les pertes humaines quand un conflit armé n’a pu être évité. Ainsi, pour un acteur humanitaire, chercher à conclure si une guerre est juste ou non revient à formuler un problème d’une façon qui le prive de solution. La position humanitaire qui consiste à affirmer que les justifications de la guerre importent moins que la façon dont elle est menée ne constitue pas une véritable réponse à ce dilemme. Cependant, elle permet de se dégager d’une réflexion formulée en des termes qui invitent à la passivité ou au parti pris. Il devient alors possible de réagir d’une manière concrète face aux crimes de guerre sans être paralysé par le fait d’avoir à se prononcer sur la légitimité des belligérants à recourir aux armes. En conséquence, dans l’exemple libyen, confrontés à la pratique de la torture sur les détenus et à l’impossibilité de leur fournir des soins médicaux d’urgence les Médecins sans frontières viennent de décider de suspendre leurs activités dans les centres de détention de Misrata et de le faire savoir.

(Jean-Hervé Bradol, directeur d’études à la Fondation MSF, Le Monde du 21 février 2012)
 

Israël : Un colloque sur l’apartheid en Israël à nouveau censuré

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) sont coutumiers des attaques contre toute expression d'idées ne se conformant pas à leur position de soutien inconditionnel à Israël : campagnes contre France 2, son journaliste Charles Enderlin et l'émission "Un oeil sur la planète", protestation contre la diffusion par Canal+ de la série "Le Serment", pressions sur l'Ecole normale supérieure (ENS) pour interdire une conférence de Stéphane Hessel... Cette fois, le CRIF et le BNVCA ont appelé la présidence de l'université Paris-VIII à annuler un colloque intitulé "Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un Etat d'apartheid ?", que Paris-VIII avait préalablement autorisé et financé à hauteur de 2 500 euros. 


Le CRIF se dit "heurté" que soit discutée la pertinence du concept d'apartheid pour Israël et considère que "le thème du boycott" d'Israël est illégal. Le colloque serait discriminatoire, illicite et pourrait provoquer des "troubles à l'ordre public". Le BNVCA va plus loin en dénonçant "un colloque (qui) procède de la pire propagande palestinienne qui, depuis onze ans, incite à la haine de l'Etat juif". Le site du CRIF a même mis en ligne des (pseudo)-biographies des intervenants, dans une logique maccarthyste.
En notre qualité d'intervenants à ce colloque, et malgré nos opinions diverses quant aux thématiques abordées, nous nous insurgeons contre ces accusations graves, et contre le manque de courage de la présidence de Paris-VIII qui, en retirant son autorisation, a porté une lourde atteinte à la liberté d'expression, établissant un dangereux précédent. Des chercheurs ne pourraient plus présenter leurs travaux dans une université, au motif que le thème de leurs recherches serait "sensible" ?

Selon la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), "la liberté d'expression vaut non seulement pour les "informations" ou "idées" accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent". La CEDH a de plus tracé la frontière séparant critique d'Israël et antisémitisme en établissant la distinction entre la "critique politique ou idéologique du sionisme et des agissements de l'Etat d'Israël", qui est protégée, et la "diffamation raciale" ou "l'incitation à la haine", qui sont condamnables. C'est cette distinction que le CRIF et le BNVCA veulent voir s'estomper afin de faire taire toute critique d'Israël. Les sujets abordés au colloque peuvent donner lieu à polémiques, mais il ne suffit pas que des associations partisanes les décrètent "choquantes" ou "illégales" pour les exclure du débat public.

La question de savoir si le terme "apartheid" est pertinent pour qualifier les pratiques d'Israël n'est pas nouvelle. En 2007, le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, John Dugard, concluait que "les deux régimes ont beau avoir leurs différences, les lois et les pratiques israéliennes dans le territoire palestinien occupé rappellent certains aspects de l'apartheid". La question n'est pas davantage un tabou en Israël. Dès 2002, Avi Primor, ex-ambassadeur d'Israël auprès de l'Union européenne, condamnait la "stratégie "sud-africaine"" d'Ariel Sharon, tandis qu'un éditorial du quotidien Haaretz évoquait, en janvier, un "glissement sur la pente de l'apartheid". La problématique posée par le colloque s'inscrit donc dans un débat légitime, en cours sur le plan international.

INTIMIDATIONS
Devrait-on en outre s'abstenir de discuter de la campagne de boycottage, désinvestissement, sanctions visant Israël, lancée en 2005 par un ensemble d'ONG ? Selon le CRIF, cette campagne serait illégale, ce qui interdirait d'en parler dans un colloque. Si en France certaines décisions de justice ont condamné des actions de boycottage, le CRIF omet de préciser qu'un récent courant jurisprudentiel s'est prononcé en sens contraire : "Dès lors que l'appel au boycottage des produits israéliens est formulé par un citoyen pour des motifs politiques et qu'il s'inscrit dans le cadre d'un débat politique relatif au conflit israélo-palestinien, débat qui porte sur un sujet d'intérêt général de portée internationale, l'infraction de provocation à la discrimination fondée sur l'appartenance à une nation n'est pas constituée."
Il est dès lors difficile de concevoir en quoi la discussion de ces sujets serait de nature à "troubler l'ordre public". On est pour le moins surpris que la présidence de Paris-VIII ne se soit pas posée en garante de la liberté d'expression et donne du crédit aux accusations du CRIF et du BNVCA, qui font planer la menace de "troubles" qu'ils semblent appeler de leurs voeux. Pour la préservation d'un espace de débat démocratique, il serait déplorable qu'une institution universitaire cède aux intimidations d'associations s'érigeant en censeurs.

François Dubuisson, professeur de droit à l'Université libre de Bruxelles ;

Ivar Ekeland, président honoraire du conseil scientifique de l'ENS et de Paris-Dauphine ;

Julien Salingue, enseignant à l'université d'Auvergne ;
et neuf autres intervenants au colloque.

Le colloque intitulé "Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un Etat d'apartheid ?" devait se tenir les 27 et 28 février sur le site de l'université Paris-VIII. Après l'avoir autorisé, est revenu sur sa décision et a préféré l'annuler.