jeudi 16 février 2012

Syrie: les militants Mazen Darwich et Razzan Ghazzawi arrêtés à Damas

Quatorze personnes, dont le journaliste Mazen Darwich et la blogueuse Razzan Ghazzawi, l’un des symboles de la contestation, ont été arrêtés jeudi par les forces de sécurité, ont rapporté des opposants.
"Vers 14H00 (12H00 GMT), des membres de services de sécurité ont fait irruption dans le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression à Damas et arrêté Mazen Darwich, sa femme et un employé", a indiqué à l’AFP l’opposant Luwai Hussein.
Il a précisé ignorer les accusations pesant sur Darwich, qui est le directeur du centre.
Treize autres personnes, dont la blogueuse "symbole" de la révolte Razzan Ghazzawi, qui se trouvaient également dans les locaux de cette association, ont également été interpellées, a affirmé de son côté l’avocat et opposant Anwar al-Bounni.
Les Comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent la mobilisation sur le terrain, ont rapporté l’arrestation de Mazen Darwich "par les forces de sécurité qui avaient auparavant encerclé le quartier" où se Bounni et Mme Ghazzawi ont déjà arrêtés depuis le début de la révolte contre le régime du président Bashar al-Assad en mars 2011.
Darwich, 38 ans, avait été interpellé le 16 mars alors qu’il assistait à un sit-in pacifique devant le ministère de l’Intérieur, à Damas, selon Reporters sans frontières (RSF).
Une semaine plus tard, il avait été convoqué après avoir fait des déclarations sur les arrestations en Syrie et les évènements de Deraa (sud), berceau de la contestation, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Son centre est officiellement fermé depuis quatre ans mais continue à fonctionner sans autorisation.
Razzan Ghazzawi, 31 ans, animait un blog en Syrie sous son vrai nom et avait été arrêtée le 4 décembre, avant d’être relâchée deux semaines plus tard.
"Blogueuse courage" de la révolte, cette Américano-syrienne avait été accusée d’avoir "affaibli le sentiment national", "créé une organisation qui vise à changer le statut social et économique de l’Etat" et "ravivé les dissensions confessionnelles".
"Ces arrestations reflètent la volonté des autorités syriennes d’étouffer toutes les voix défendant la liberté d’expression", a dénoncé Bounni.
Cela montre que "les annonces faites par le pouvoir en faveur de l’ouverture et du dialogue sont mensongères", a précisé Bounni, du Centre syrien des études et recherches juridiques, en référence à l’appel par le régime mercredi à un référendum sur une nouvelle Constitution qui ouvrirait la voie au multipartisme.
Les informations sur les violences en Syrie sont souvent difficilement vérifiables de façon indépendante dans la mesure où le régime limite l’accès du pays aux médias internationaux.

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Juppé juge un compromis possible avec la Russie sur la Syrie
La France juge possible un compromis à court terme avec la Russie afin de mettre un termes aux "massacres" en Syrie, a déclaré jeudi Alain Juppé, qui s’est entretenu à Vienne avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
S’exprimant en marge de la conférence ministérielle du Pacte de Paris, destiné à lutter contre le trafic de drogue en Afghanistan, le chef de la diplomatie française a précisé que la communauté internationale travaillait à une nouvelle résolution au Conseil de sécurité de l’Onu, avec l’appui de la Russie, qui viserait à la fin des violences en Syrie et à l’octroi d’une aide humanitaire.
Après le double veto de la Russie et de la Chine aux Nations unies le 4 février à une résolution appelant à la démission du dictateur syrien Bashar al Assad, les pays occidentaux renégocient la formulation d’une résolution sur la Syrie susceptible de rallier les suffrages de Moscou et de Pékin.

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