jeudi 23 février 2012

Syrie : Medvedev et Ahmadinejad se prononcent contre toute ingérence

Le président russe Dmitri Medvedev et son homologue iranien Mahmud Ahmadinejad se sont prononcés contre toute ingérence en Syrie lors d’un entretien téléphonique mercredi, a annoncé le Kremlin. "Les deux parties se sont prononcées pour que les Syriens surmontent par eux-mêmes et le plus rapidement possible la crise par des moyens exclusivement pacifiques, sans ingérence de l’extérieur", selon un communiqué.
"Dmitri Medvedev et Mahmud Ahmadinejad ont souligné la nécessité de faire cesser la violence, de lancer un dialogue constructif entre le pouvoir et l’opposition sans condition préalable", a ajouté la présidence. Ils ont souligné qu’il était "important de poursuivre dans ce pays sur la voie de réformes politiques et socio-économiques, dans une atmosphère apaisée et dans l’intérêt de tous les Syriens".
"Les deux dirigeants ont convenu que l’objectif principal aujourd’hui, y compris du travail dans le cadre des organisations internationales et avant tout dans celui de l’ONU, est d’empêcher le déclenchement dans le pays d’une guerre civile qui peut déstabiliser la situation dans la région entière", souligne le Kremlin. "Il est important dans ce cadre de mobiliser les efforts de tous ceux qui souhaitent la fin de l’effusion de sang et de la confrontation, le rétablissement de la paix et de la stabilité en Syrie", ajoute la présidence russe.
La Russie, alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle vend des armes, n’a eu de cesse d’apporter son soutien au régime de Bashar el-Assad depuis le début de la crise. Elle a bloqué à deux reprises, avec son allié chinois, au Conseil de sécurité de l’ONU des résolutions condamnant la répression dans ce pays, exigeant que celle-ci dénonce sur un même plan les violences de l’opposition syrienne. L’Iran, avec lequel la Russie entretient également des relations privilégiées, est de son côté le principal allié de la Syrie dans la région.
Le Kremlin a indiqué, cité par l’agence INTERFAX, que le président Medvedev avait aussi expliqué sa position dans des entretiens téléphoniques mercredi au roi Abdallah d’Arabie saoudite et au Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. "Dmitri Medvedev a souligné que la Russie avait fait usage de son droit de veto lors du vote à l’ONU pour empêcher des pays de la région, mais aussi extérieurs à la région, de se servir du projet de résolution proposé pour mettre en oeuvre un scénario d’ingérence", a indiqué le Kremlin selon INTERFAX.
L’Arabie saoudite, qui fait montre de fermeté à l’encontre du régime de Damas depuis le début des violences, a de son côté fait savoir que le roi Abadallah avait répondu à Dmitri Medvedev que tout dialogue sur la crise syrienne était désormais "vain" en raison de la position affichée par Moscou. Mercredi, la Russie a soutenu un appel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à une trêve quotidienne en Syrie pour acheminer de l’aide humanitaire, mais s’est opposée à l’idée française de créer des couloirs humanitaires.

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