La Libye a décidé de hausser le ton envers ses voisins qui abritent les membres et partisans de la famille Kadhafi. Tripoli exige leur rapatriement, sous peine d’une rupture des relations diplomatiques. Mustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition, CNT, s’est montré implacable samedi 25 février : "Nous avons sollicité les Etats concernés, mais ils refusent de prendre des mesures pour extrader les partisans de Kadhafi". Et le chef du CNT de fulminer : "Tripoli pourrait rompre (ou réexaminer) les relations diplomatiques avec les pays qui refuseront de coopérer". "Le peuple ne pardonnera jamais à ceux qui rechignent à lui remettre des criminels", a-t-il mis en garde.
L’attaque du CNT vise notamment l’Algérie, qui abrite trois enfants de Kadhafi – Aïcha, Hannibal et Mohamed – ainsi que sa veuve, Safia. "A ce jour, il n’y a aucun mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre [les membres de] la famille Kadhafi se trouvant sur le sol algérien, et encore moins par Interpol" et "ni le conseil national de transition ni les autorités libyennes n’ont demandé officiellement l’extradition de la famille Kadhafi", se défend une source "bien informée" interrogée par le journal algérien Alshourouq, dans son édition de mardi. Elle affirme que "l’accueil de la famille Kadhafi en Algérie était et est encore motivé par des raisons humanitaires. Alger en a avisé à temps les Nations unies".
C’est pour ce même motif que le Niger refuse jusque-là d’extrader Saadi Kadhafi, troisième fils de l’ex-dictateur libyen. Le président, Mahamadou Issoufou, a encore déclaré en novembre à Pretoria que Saadi Kadhafi avait obtenu l’asile politique dans son pays "pour des raisons humanitaires".
La Tunisie, elle, détient toujours l’ancien premier ministre libyen Baghdadi Mahmudi. Bien qu’acquitté par la cour d’appel des faits de "franchissement illégal des frontières", l’ancien responsable reste derrière les barreaux. Le président tunisien, Moncef Marzouki, a cependant promis, lors de sa visite de janvier en Libye, de le livrer aux autorités libyennes, "à condition qu’elles lui garantissent un procès équitable".
Malgré ce contentieux qui s’est fait jour à travers les propos du chef du CNT, la Libye tente d’avancer avec ses partenaires régionaux sur les sujets épineux, dont celui de la lutte contre le terrorisme et la sécurisation, qui sera au cœur d’une réunion des ministres de l’intérieur et de la défense de la région, les 11 et 12 mars. A l’ordre du jour, le dossier sécuritaire, dans ses différentes déclinaisons : contrebande d’armes, sécurisation des frontières terrestres, coopération sécuritaire et militaire et lutte contre le terrorisme.
(Par Hajer Jeridi)
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La Libye va verser à l’opposition une aide humanitaire de 100 millions de dollars
La Libye a annoncé, mercredi, une aide humanitaire de 100 millions de dollars aux Syriens pour soutenir leur combat pour la liberté contre "le régime dictatorial" de Bashar el-Assad. Le Conseil national syrien (CNS) a ouvert un compte bancaire qui sera utilisé pour "fournir une aide financière à des fins humanitaires, d’une valeur de 100 millions de dollars", a indiqué dans un communiqué un porte-parole du gouvernement, Mohammed al-Harizi. Il a précisé que la Libye soutenait les Syriens qui luttent pour deux "objectifs, la liberté et en finir avec le régime dictatorial".
Le chef du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdel Jalil, avait promis mardi d’aider le peuple syrien : le CNT "procurera à nos frères en Syrie tout ce dont ils ont besoin" en termes d’aide humanitaire et médicale, avait-il dit. "La tragédie de nos frères syriens dépasse ce que nous avons vu en Libye", avait-il ajouté. Les responsables libyens n’ont, en revanche, pas fait mention d’une aide militaire aux rebelles en Syrie. Les Libyens sont invités à soutenir cet effort avec des dons aux agences humanitaires pour la Syrie, notamment le Croissant-Rouge libyen, a dit le porte-parole.
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