lundi 17 avril 2017

Israël/Palestine : Haine sur les bancs de l'école, Israéliens et Palestiniens s'accusent

Des élèves palestiniens jouent à Ramallah avec la colonie israélienne de Psagot en arrière plan, le 27 mars 2017 (Afp)

En rang, les élèves chantent l'hymne national puis saluent le drapeau: au collège Amine al-Husseini, situé dans les Territoires palestiniens occupés à quelques encablures d'une colonie israélienne, cette cérémonie est quotidienne, comme dans toutes les écoles palestiniennes.
L'ancien grand mufti de Jérusalem Amine al-Husseini est pour les Palestiniens le héros de la révolte contre le mandat britannique sur la Palestine en 1936.
Pour les Israéliens, il était l'allié des Nazis --ce que les Palestiniens démentent-- et nommer ainsi un établissement scolaire est une incitation à la haine contre Israël et les Juifs.
Lors de sa première visite à la Maison Blanche le 15 février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a désigné les incitations à la haine comme un facteur primordial de la persistance du conflit avec les Palestiniens.
"Ils continuent d'appeler à la destruction d'Israël, dans leurs écoles, dans leurs mosquées, dans leurs manuels scolaires. Il faut le lire pour le croire", a-t-il accusé.
"Je crois que les Palestiniens vont devoir en finir avec cette haine qu'on leur enseigne dès le très jeune âge" et qui "commence dans la salle de classe", a renchéri le président américain Donald Trump.
Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement d'incitation à la haine de l'autre dans les écoles.
"Du jardin d'enfants à l'université", les 1,19 million d'élèves palestiniens apprennent qu'Israël "n'a pas le droit d'exister", dit à l'AFP le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan. C'est Israël escamoté des cartes dans les livres scolaires ou des écoles baptisées du nom de "terroristes", poursuit-il.
Faux, répond Tharwat Zeid, chargé des programmes scolaires au ministère palestinien de l'Education.
"Nos livres ne sont pas là pour inciter à la haine mais pour enseigner. Personne ne peut faire l'impasse sur son histoire et notre programme est donc palestinien, national et s'inscrit dans notre environnement quotidien", qui est celui de l'occupation depuis 50 ans des Territoires palestiniens par l'armée israélienne, explique-t-il.
Au collège Amine al-Husseini, chaque élève a un proche blessé ou détenu par Israël.
La "Palestine historique" -- qui comprenait les Territoires palestiniens et Israël-- est bien enseignée aux enfants "car c'est notre Histoire et c'était notre terre", ajoute-t-il. Depuis la fin des années 1980, la direction palestinienne a toutefois reconnu l'existence d'Israël.
Et les programmes scolaires sont soumis aux bailleurs internationaux qui financent l'Autorité palestinienne.
L'UNESCO juge dans un rapport que rien, dans les programmes palestiniens soumis à son examen, ne soutient l'accusation d'antisémitisme ou d'incitation à la haine contre Israël.
Ces programmes sont en vigueur dans l'ensemble des écoles, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza tenue par le Hamas islamiste ainsi que dans les établissements de l'ONU.
Les Palestiniens accusent eux les programmes israéliens d'enseigner la haine. M. Zeid évoque "des exercices de mathématiques mettant en scène des soldats".
"Devrait-on écrire des odes aux Israéliens et à l'occupation?", demande Ziad Khadach, enseignant au collège Amine al-Husseini.
Alors qu'une vague d'attaques, généralement menées par des jeunes Palestiniens isolés, a coûté la vie à 256 Palestiniens et 40 Israéliens depuis l'automne 2015, le gouvernement israélien blâme l'enseignement, les réseaux sociaux et des programmes télévisés incitant à la haine des juifs.
Mais, rétorque M. Zeid, ce n'est pas l'école qui pourrait inciter à la haine mais les conditions de vie des Palestiniens.
La Cisjordanie est occupée par l'Etat hébreu depuis 50 ans. Le territoire est quadrillé par les check-points de l'armée, largement muré à l'ouest par la barrière de sécurité israélienne et parsemé de colonies israéliennes illégales au regard du droit international.
Pour se rendre à l'école, certains enfants palestiniens sont contraints à d'importants détours en raison des check-points ou pour éviter les agressions de colons.
Dans la Bande de Gaza, sous blocus israélien et ravagée par trois guerres depuis 2008, 24 écoles ont été détruites entièrement lors du dernier conflit en 2014 et 190 autres endommagées.
Dans certains établissements, trois roulements par jour ont lieu pour accueillir tous les élèves. Des centaines de milliers d'entre eux ont besoin d'un soutien psychologique, selon l'ONU.
Pour les enfants palestiniens et israéliens qui ont grandi avec le conflit, ce qui manque, c'est "la mention de la culture de l'autre" dans les programmes scolaires, relève Sami Adouan, chercheur en sciences de l'Education.
"Les cas de déshumanisation et de diabolisation de l'autre sont rares dans les deux programmes", a relevé son équipe israélo-palestinienne qui a étudié les curricula. Mais "les livres israéliens et palestiniens renferment des récits nationaux unilatéraux qui présentent l'autre comme l'ennemi".

Israël/Palestine : "Dénigrer Israël, c'est terminé", dit l'ambassadrice US à l'ONU

La nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Nikki Haley a promis lundi 27 mars 2017 devant la plus grande organisation américaine pro-israélienne que le "dénigrement" de l'Etat hébreu aux Nations unies était "terminé".

Maroc : à Casablanca, des squats sous les étoiles

 Des squats sur les toits d'immeubles du centre-ville de Casablanca, le 4 février 2017 (Afp)

Ici pas de penthouse ou de luxueux duplex baignés de lumière, mais des logements de fortune perchés loin des regards, sur les toits d'immeubles du centre-ville de Casablanca.
Symbole d'une crise du logement qui frappe la plus grande ville du Maroc, embouteillée et effervescente, ces squats sur les toits-terrasses du vieux "Casa" témoignent aussi de la désaffection d'un patrimoine architectural unique.
Invisibles à hauteur d'homme dans le grouillement du quotidien, ces habitats clandestins frappent le regard dès que l'on atteint les hauteurs des immeubles du centre-ville: bricolés en tôles, planches de bois et sacs plastiques, ils trônent sur des bâtiments datant pour la plupart du début du XXe siècle.
"Ces squats, ce sont les métastases ou les excroissances du centre-ville", regrette Rachid Andaloussi, architecte et président de Casamémoire, association de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle au Maroc.
"En l'absence d'un cadre juridique contraignant, l'informel vient se greffer et s'épanouir. Dans le centre-ville de Casablanca, il se matérialise par l'occupation d'espaces souvent emblématiques et prestigieux de la ville, mais, disons, abandonnés", explique-t-il à l'AFP.
Sous ces logements non réglementaires se trouvent des immeubles qui "racontent l'histoire d'une ville considérée comme un musée à ciel ouvert et qui a été à une certaine époque à l'avant-garde mondiale de l'architecture", souligne M. Andaloussi.
Casablanca (la "ville blanche" en espagnol) a été la tête de pont du colonisateur français au début du XXe siècle.
A la demande du résident général Hubert Lyautey, l'architecte et urbaniste Henri Prost présente le premier plan d'aménagement en 1915. Il fait appel à des architectes et urbanistes internationaux, surtout français, qui construisent dans les années 1920 et 30 ce qui deviendra le "poumon économique" du pays.
S'inspirant des courants Art déco et Art nouveau en vogue en Europe, tout en y ajoutant des ornements marocains traditionnels, zelliges, stucs ou sculptures de bois de cèdre, ils créent un style original qui deviendra la marque de fabrique de cette ville rendue célèbre par le film éponyme (1942).
On leur doit par exemple l'immeuble Liberté, qui fut à sa construction entre 1949 et 1951 le premier gratte-ciel d'Afrique du nord ou encore la Wilaya, ex-hôtel de ville, dont l'architecture "néo-chérifienne" est caractéristique des bâtiments administratifs du Maroc sous le protectorat français (1912-1956).
"Le centre-ville de Casa est un haut lieu de l'architecture et de l'urbanisme, avec un foisonnement de styles néo-mauresque, art déco ou moderniste", résume l'architecte Driss Kettani.
Mais le vieux Casablanca n'est plus ce qu'il était, son patrimoine architectural étant menacé par la négligence et la spéculation immobilière.
"Ce qui était encore le centre incontestable de la ville il y a quelques décennies a pâti d'un manque d'entretien et de la désaffection progressive des commerces et des professions libérales", explique M. Kettani.
Les appartements y sont souvent occupés par des locataires qui paient des "loyers dérisoires" et personne ne prend soin de ces immeubles.
Rachid Andaloussi, le président de Casamémoire, regrette l'"absence d'organisation dans ces bâtiments, abandonnés par des propriétaires lassés de les voir se dégrader". "D'où les squats, le linge aux fenêtres, les paraboles qui se greffent sur les façades, les câbles qui s’entremêlent. Ces bâtiments expriment leur malheur", dit-il.
Les squats dans la capitale économique du Maroc sont aussi le reflet d'une crise du logement.
"Destination par excellence des grands flux migratoires internes des années 1960, 70 et 80, la ville a subi au fil des années une pression urbanistique sans équivalent" dans l'histoire marocaine, décrypte pour l'AFP Mostafa Kheireddine, urbaniste et chercheur.
"L'espace métropolitain casablancais a cristallisé toutes les tensions sociales dans les années 1980. Et la qualité urbaine n'a pas été érigée en priorité", ajoute-t-il.
Mais les temps changent. Une stratégie de rénovation a été lancée il y a quelques années, après "la prise de conscience de l'extraordinaire potentiel de cette partie de la ville", se réjouit M. Kettani.
L'arrivée du tramway dans les rues a revalorisé le centre-ville, où les prix de la pierre ont augmenté. Et, nouveau phénomène palpable, les propriétaires aisés sont de plus en plus nombreux à y investir et commencent à se réapproprier le vieux Casa.

Irak: des dizaines de civils tués par des raids aériens à Mossoul-Ouest

 Les rues détruites de Mossoul en Irak, le 25 mars 2017 (Afp) 

Des responsables irakiens ont affirmé samedi que de récents raids aériens contre Daesh à Mossoul avaient tué des dizaines de civils, la coalition internationale reconnaissant de son côté avoir frappé un secteur où des pertes civiles ont été rapportées.
Selon des responsables irakiens et des témoins, des frappes aériennes ont en effet tué des dizaines de personnes ces derniers jours dans l'ouest de Mossoul.
Mais les chiffres évoqués n'ont pas pu être vérifiés de source indépendante et le bilan du raid mentionné par la coalition n'est pas connu.
Des responsables irakiens ont affirmé samedi que de récents raids aériens contre Daesh à Mossoul avaient tué des dizaines de civils, la coalition internationale reconnaissant de son côté avoir frappé un secteur où des pertes civiles ont été rapportées.
Selon des responsables irakiens et des témoins, des frappes aériennes ont en effet tué des dizaines de personnes ces derniers jours dans l'ouest de Mossoul.
Mais les chiffres évoqués n'ont pas pu être vérifiés de source indépendante et le bilan du raid mentionné par la coalition n'est pas connu.
"A la demande des forces de sécurité irakiennes, la coalition a frappé des combattants et du matériel (de Daesh) le 17 mars à Mossoul-Ouest dans le secteur correspondant à des allégations de victimes civiles", a indiqué la coalition internationale antijihadistes dans un communiqué.
Elle a précisé qu'elle cherchait à déterminer le "bien fondé de ces allégations".
Au début du mois, cette coalition menée par Washington avait indiqué qu'il était "probable qu'au moins 220 civils aient été tués involontairement dans des frappes" effectuées par son aviation depuis le début en 2014 de ses opérations contre Daesh en Irak et en Syrie.
L'armée de l'air irakienne, qui bombarde également les jihadistes dans la deuxième ville du pays pour soutenir ses troupes au sol, n'a elle jamais publié d'estimations de victimes civiles causées par ses frappes.
Les forces irakiennes ont lancé une offensive pour reprendre l'ouest de Mossoul le 19 février, après avoir repris l'est de la ville en janvier.
En un mois, environ 200.000 personnes ont fui les combats et les bombardements, d'après une nouvelle estimation des autorités irakiennes.
Samedi, Bachar al-Kiki, le chef du conseil de la province de Ninive, a fait état de "dizaines de corps encore ensevelis sous les décombres" après des frappes aériennes à Mossoul, sans préciser quand et où ces raids avaient eu lieu, ni qui les avait effectués.
Le gouverneur provincial Nawfal Hammadi a lui accusé la coalition d'avoir mené des frappes sur le quartier Al-Jadida ayant tué "plus de 130 civils". Il a ensuite évoqué "l'ensevelissement de centaines (de corps) de martyrs dans les décombres des maisons d'Al-Jadida".
"Daesh essaie de stopper par tous les moyens l'avancée des forces irakiennes. Il rassemble des civils (...) et les utilise comme boucliers humains", a déclaré M. Hammadi à l'AFP.
D'autres responsables ont fait état de centaines de morts dans plusieurs frappes sur plusieurs jours, sans qu'il soit possible de le confirmer de source indépendante.
Omar Mohanned Sumayr et son oncle Manhal, des civils qui ont aujourd'hui fui Mossoul, ont assuré qu'un immeuble avec 170 personnes à l'intérieur avait été détruit alors que les combattants de Daeshétaient pourchassés depuis les airs.
"Des snipers de Daesh sont montés (sur les toits), ils ont ouvert le feu sur les forces irakiennes" et un avion les a frappés avec un missile, a affirmé Manhal. "Notre immeuble est à côté de celui qui a été détruit."
Un général irakien, sous couvert de l'anonymat, a par ailleurs indiqué que les frappes avaient endommagé plus de 27 bâtiments résidentiels, dont trois avaient été complètement détruits.
L'ONU a exprimé sa "profonde inquiétude" et appelé toutes les parties engagées dans le conflit à épargner les civils à Mossoul.
Irak: "Nous sommes abasourdis par ces terribles pertes humaines et exprimons nos plus sincères condoléances aux familles touchées par cette tragédie", a déclaré Lise Grande, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour l'Irak. "Rien n'est plus important que de protéger les civils."
Les combats se concentrent actuellement aux abords de la vieille ville, un dédale de petites rues densément peuplé, guère propice à l'avancée des blindés et où l'usage d'armes lourdes risque de mettre en péril les civils pris au piège par les jihadistes.
Il y aurait 400.000 habitants dans la vieille ville, selon un représentant du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en Irak. Et environ 600.000 personnes se trouvent dans les zones encore tenues par Daesh, qui représentent environ 60% de Mossoul-Ouest.
Depuis le lancement il y a un mois de l'offensive sur Mossoul-Ouest, "201.275 personnes" ont fui les combats dans cette partie de la ville, a indiqué samedi le ministère irakien des Migrations et des Déplacés.
Daesh s'est emparé en 2014 de larges pans de territoires au nord et à l'ouest de Bagdad. Depuis, les forces de sécurité l'ont chassé de l'essentiel de ces secteurs et Mossoul-Ouest constitue le dernier bastion urbain du groupe jihadiste en Irak.

Liban : La douloureuse lutte des chiites libanaises pour garder leurs enfants

Manifestation de musulmanes chiites libanaises pour changer les règles d'attribution du droit de garde des enfants en cas de divorce, largement défavorable aux femmes, le 18 mars 2017 à Beyrouth (Afp)

Rita Choukair, après son divorce, ne peut voir son fils que trois heures par semaine en vertu d'une décision d'un juge au Liban, où le statut personnel est du ressort des tribunaux religieux.
Le combat de cette jeune femme pour obtenir la garde de son enfant est emblématique de celui mené par des centaines de musulmanes chiites du pays, où la société, considérée au niveau des mœurs comme l'une des plus libérales du monde arabe, mais avec une législation largement conservatrice.
Agée de 24 ans et divorcée depuis deux ans, Rita Choukair veut coûte que coûte récupérer son fils unique de quatre ans, Adam, pour dit-elle lui éviter le calvaire qu'elle a vécu en étant privée elle-même très jeune de sa mère.
En s'appuyant sur des hadith (recueil des actes et paroles du prophète Mahomet) et le Coran qui stipulent que c'est au père de subvenir aux besoins de ses enfants, le tribunal chiite au Liban autorise la mère à garder son fils jusqu'à l'âge de deux ans, et la fille jusqu'à sept ans.
"Nous suivons l'interprétation du Conseil suprême de Najaf", ville sainte d'Irak, dirigé par le Grand Ayatollah Ali Sistani, a expliqué à l'AFP Ali Makki, chef du tribunal religieux chiite du Liban.
La même règle s'appliquait aux sunnites mais après une mobilisation des femmes de cette communauté, les mères ont obtenu en 2011 la garde des enfants jusqu'à l'âge de 12 ans.
En cas de refus, la mère peut perdre tous ses droits à une pension alimentaire et pire encore parfois aller en prison.
Rita Choukair raconte avoir pu garder son garçonnet jusqu'à l'âge de quatre ans, avant que son père ne le prenne il y a quelques mois.
Au départ, elle s'était résignée à l'idée de voir son fils au compte-goutte, mais rapidement la jeune femme a accusé son mari et sa famille de violences contre elle et son fils et a engagé des poursuites auprès d'un tribunal civil pour violences domestiques.
Ce dernier l'a autorisée à avoir son fils trois heures chaque samedi, en attendant le verdict d'un autre procès qu'elle a intenté devant le tribunal religieux chiite pour la garde de l'enfant.
Dans le cadre d'une campagne de soutien à ces femmes privées de leurs enfants, Rita Choukair et des dizaines d'autres mères ont observé récemment un sit-in devant le siège du Conseil supérieur chiite à Beyrouth, accompagnées de militants de la société civile.
"La garde est le droit de Rita et de toute mère" ou "Nos enfants sont privés de nous, de quel droit et au nom de quelle religion"! pouvait-on lire sur des banderoles.
Zeina Brahim, qui dirige la campagne, explique à l'AFP que "le combat se poursuit depuis quatre ans", même si le Conseil supérieur chiite considère "le sujet clos".
Rita Choukair veut lutter "jusqu'au bout" mais elle ne se fait guère d'illusions.
Il y a 20 ans, sa mère, Rima, avait lutté en vain pour obtenir la garde de ses deux enfants. "Je connais la souffrance car moi-même je fus un enfant privé de mère et aujourd'hui je suis une mère privée de son enfant".
Les ONG jugent discriminatoires à l'égard des femmes les lois religieuses gérant le statut civil au Liban, où par ailleurs les femmes ne peuvent même pas transmettre leur nationalité à leurs enfants.
D'autres manifestantes ont raconté leur frustration.
Fatima Hamza, une enseignante de 32 ans, a été emprisonnée en novembre 2016 pendant six jours pour avoir refusé de rendre Ali (4 ans) à son père, comme le lui avait intimé le tribunal religieux.
Elle a été libérée après une vague de solidarité mais elle refuse toujours de laisser partir son fils malgré les menaces d'une nouvelle arrestation.
"Le tribunal a ajouté à l'injustice en m'emprisonnant", dit la jeune femme, qui ne baisse pas les bras. "Les mères osent aujourd'hui s'opposer à la justice, le mur de la peur a été brisé. Finie l'oppression et les larmes".
Darine Salmane, 36 ans, a, elle, passé il y a un an, 27 jours en prison. Elle n'a été libérée qu'après avoir remis son fils de six ans à son ex-mari, un Koweïtien. "Le juge avait même refusé de m'autoriser à me défendre".
"Je ne veux pas mes droits, je veux juste voir mon fils".

Maroc : Une littérature riche mais peu lue

L'écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani présente son roman "Chanson douce", le 5 novembre 2016 à Brive-la-Gaillarde, en France (Afp)

Riche et singulière, la littérature marocaine fait face à la rareté du lectorat et à un marché du livre qui peine à décoller, alors que le royaume est l'invité d'honneur du 34e salon du Livre à Paris.
"La littérature marocaine a les pouvoirs d'attraction d'un kaléidoscope", résumait l'écrivain et acerbe critique littéraire Salim Jay.
Dans ce "kaléidoscope", "tous les thèmes sont présents, se télescopent, se renforcent", résume pour l'AFP l'auteur Fouad Laroui, prix Goncourt de la nouvelle 2013, qui aime épingler avec humour et tendresse les travers de sa société natale.
A Paris, le plus important évènement dédié au livre en France va voir défiler une trentaine d'auteurs marocains, parmi lesquels la désormais incontournable Leïla Slimani, prix Goncourt pour "Chanson douce" (Gallimard), Tahar Ben Jelloun (ancien lauréat de ce prix et membre de l'académie Goncourt), le grand poète et romancier Abdellatif Laâbi ou encore les nouveaux talents Reda Dalil et Maria Guessous.
Ils ont en commun d'utiliser comme langue d'écriture le français, ce "butin de guerre" selon l'expression de l'emblématique écrivain algérien Yassine Kateb.
Mais la littérature marocaine ne se résume cependant pas à ses auteurs francophones.
Arabe classique, dialectal, berbère... "Le caractère vraiment spécifique de la littérature marocaine est qu'elle s'exprime en plusieurs langues. On dirait que nous n'avons pas vraiment de langue nationale. C'est curieux et unique", se réjouit Fouad Laroui.
Du côté francophone, il y a Ahmed Sefrioui, souvent considéré comme le premier écrivain marocain d'expression française, Driss Chraibi, qui l'a définitivement fait entrer dans la modernité, et Tahar Ben Jelloun qui a largement contribué à son succès.
En arabe, ce sont entre autres Mohamed Choukri, qui a fait scandale avec son picaresque "Pain nu", Mohamed Zafzaf ou encore Mohamed Aziz Lahbabi, premier écrivain arabe à être pressenti pour le prix Nobel de littérature.
Et il y a quelques auteurs expérimentant l'écriture en darija, l'arabe dialectal marocain, comme Youssouf Amine Elalamy et Mohamed Berrada.
"Dans la littérature marocaine de langue française, (...) l'expression n'est pas forcément française", remarque pour l'AFP Jean Zaganiaris, sociologue et écrivain français établi au Maroc.
Les auteurs marocains "combinent dans leur tête le français, l'arabe dialectal ou l'amazigh (berbère, ndlr). Et ils jouent avec cela", décrypte-t-il.
Relativement récente, la production littéraire marocaine est passée par plusieurs phases, depuis ses débuts il y a moins d'un siècle.
La première génération d'auteurs "se demandait quelle voie le Maroc devait prendre après la fin du protectorat", raconte Fouad Laroui. "Qui étions-nous, au fond?"
La deuxième génération, regroupée autour de la revue contestataire Souffles, s'est impliquée dans le combat politique et social durant les années de plomb et la répression menée par le roi Hassan II.
"Une troisième génération, celle des années 1980, s'est intéressée à des thèmes plus spécifiques. Il y a eu une littérature féminine, de l'individu, carcérale...", toujours selon M. Laroui.
Mais la littérature marocaine a un double problème: un lectorat très limité et un marché du livre qui ne suit pas, avec à peine 3.000 titres publiés par an.
Dans ce pays où l'on voit rarement les gens lire dans les transports en commun ou les terrasses de café, près des deux tiers des Marocains n'ont acheté aucun livre en un an, selon une enquête de l'association locale Racines.
"Un livre qui s'est très bien vendu au Maroc, c'est 2.000 à 3.000 exemplaires", fait savoir M. Zaganiaris, selon qui il existe un problème de distribution, mais aussi de promotion des lieux culturels.
"Si les Marocains ne lisent pas, c'est parce qu'il n'y a pas suffisamment de librairies dans le pays (...) ou de bibliothèques dans les écoles", abonde l'éditeur Abdelkader Retnani, qui regrette aussi l'absence cette semaine à Paris de certains de "nos excellents sociologues, anthropologues et universitaires".
En janvier, des auteurs et éditeurs marocains avaient critiqué le caractère "antidémocratique"de la sélection du ministère de la Culture pour le salon du Livre.
Mais ce salon reste "une occasion de montrer que nous avons du talent", se réjouit M. Retnani.
Auteurs et éditeurs marocains "vont avoir une grande visibilité pendant quelques jours. À eux d'en profiter!", conclut Fouad Laroui.

Egypte: L'ancien président Hosni Moubarak libéré

L'ex-président égyptien Hosni Moubarak a quitté l'hôpital militaire du Caire dans lequel il a passé l'essentiel de ses six années de détention, a indiqué vendredi son avocat Farid al-Deeb.
M. Moubarak est désormais libre. La justice égyptienne avait décidé au début du mois de libérer Moubarak, 88 ans, après son acquittement par la cour de Cassation pour la mort de manifestants en 2011 durant la révolte qui avait provoqué sa chute.

Yémen : Enfants déscolarisés, une génération perdue

Des étudiants dans la ville portuaire yéménite de Hodeidah, le 15 mars 2017 (Afp)

Avec la guerre, le nombre d'enfants déscolarisés a plus que doublé au Yémen et ces près de 3,5 millions de jeunes forment une génération perdue pour l'un des pays les plus pauvres au monde.
Le coût humain de ce conflit qui s'est intensifié depuis deux ans est plus lourd que les dommages matériels, ont souligné les Nations unies.
"Toute une génération risque de voir son avenir compromis", a prévenu la porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) pour le Yémen, Shabia Mantoo.
Même constat de l'Unicef qui, dans un récent rapport, souligne que "la déscolarisation créera une autre génération qui perpétuera le cycle de violence".
Le conflit dans ce pays de la péninsule arabique s'est accentué avec l'intervention le 26 mars 2015 d'une coalition militaire arabe conduite par l'Arabie saoudite en soutien aux forces progouvernementales face aux rebelles chiites Houthis, qui ont conquis dès 2014 de larges pans du pays, dont la capitale Sanaa.
Depuis, les combats ont fait, selon l'ONU, quelque 7.700 morts, dont au moins 1.546 enfants, dans un pays où près de 50% des 27 millions d'habitants sont âgés de moins de 18 ans.
La guerre a également mis hors service 1.640 écoles, soit 10% des établissements que compte le pays. Sur ce total, 1.470 ont été détruites ou endommagées, alors que les autres servent de casernes ou d'abris pour des déplacés, indique l'Unicef.
Selon ce Fonds de l'ONU pour la défense des enfants, 212 attaques armées ont visé des écoles et tué des élèves.
La guerre a aussi privé d'enseignement 1,84 million d'élèves. Ils sont venus s'ajouter aux 1,6 million d'enfants non scolarisés avant le conflit, selon Rajat Madhok de l'Unicef.
Après le bombardement en septembre de son école à Taëz (sud-ouest), Roua Ahmed, 12 ans, qui rêvait de devenir institutrice, s'est résolue à poursuivre les études dans une mosquée de son quartier. Une alternative vite abandonnée en raison des combats.
Face aux violences, la famille a fui Taëz. Roua et les siens ont parcouru 10 km à pied, traversant la vallée de Sala, jusqu'à la sortie de la ville d'où une voiture les a conduits à Sanaa.
"En traversant la vallée, il y avait des snipers qui tiraient sur les gens. Mais Dieu les avait aveuglés en exauçant les prières de ma mère. Ils ne nous ont pas vus fuir", raconte Roua à l'AFP au milieu d'enfants jouant au ballon dans la capitale yéménite.
A Sanaa, elle a tenté de s'inscrire dans une école mais "les classes sont surchargées". "Ma scolarité s'est arrêtée à cause de la guerre", ajoute-t-elle, dépitée.
Abandonnés, les enfants déscolarisés sont à la recherche de petits boulots, mendient ou sont carrément enrôlés par les parties en conflit comme les 1.500 enfants-soldats recensés par le HCR.
Ahmed Salem, installé dans un camp de déplacés à Mareb, à l'est de Sanaa, après avoir fui les combats à Sarwah, sa ville natale située 40 km plus à l'ouest, raconte son calvaire quotidien.
"Depuis que j'ai quitté l'école avec le début de la guerre, je sors chaque matin dans la rue pour trouver de quoi nourrir ma famille. Je frappe aux portes des ONG pour demander de l'aide", dit l'adolescent de 16 ans.
Même dans les régions qui connaissent un calme relatif et où les écoles sont ouvertes, les classes sont surchargées, les enseignants sont souvent en grève pour protester contre des salaires impayés et les familles n'ont pas les moyens d'acheter les fournitures scolaires.
Parents et élèves redoutent de surcroît les raids aériens à l'instar de celui qui, attribué à la coalition arabe, a touché en août une école dans le nord du Yémen tuant 10 enfants.
"Les élèves sont traumatisés, ils ont peur des avions qui survolent leur quartier, peur des raids", explique Abdallah al-Ezzi, instituteur à l'école al-Hussein de Sanaa.
Les enfants déscolarisés sont également une proie facile pour les groupes islamistes radicaux qui ont mis à profit le conflit dans le pays pour renforcer leurs rangs au Yémen.
Pour compenser l'école, ces jeunes "s'orientent vers les centres coraniques ou les cycles de formation dans les mosquées", un milieu idéal pour les radicaliser, souligne Ibrahim Nagi, un enseignant à Taëz.
Entretemps, Roua rêve toujours de reprendre sa scolarité. "Le souvenir de mes instituteurs et de mes camarades, me fait monter les larmes aux yeux. Je veux retrouver une vie calme", dit-elle. "Je serai la plus heureuse si la guerre s'arrête".

Liban : Mobilisation populaire contre la politique d'austérité du gouvernement

Manifestation le jeudi 23 mars, à Saïda (Liban du sud), exigeant des mesures économiques et sociales pour sortir de la crise qui secoue le pays.
(Photo: correspondant local d'Assawra)
 
Le parti communiste libanais joue un rôle moteur dans la mobilisation populaire contre la politique d'austérité pratiquée par le gouvernement Hariri.

Syrie: plus de 40 civils tués lors de raids

Une famille fuit les combats dans la province syrienne de Hama, le 22 mars 2017 (Afp)

Plus de 40 civils ont été tués en 48 heures en Syrie dans des raids aériens probablement menés par la coalition dirigée par les Etats-Unis, dont les troupes participent à une opération antijihadistes dans le nord du pays.
Ces frappes sont survenues avant le début jeudi d'un nouveau round de pourparlers intersyriens sous l'égide de l'ONU à Genève (Suisse), qui suscite peu d'espoirs de règlement d'un conflit dévastateur qui a fait plus de 320.000 morts en six ans.
Mercredi s'est également tenue à Washington une réunion des pays de la coalition luttant contre Daesh en Syrie et en Irak, devant laquelle le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a promis l'éradication de cette "force mondiale du mal" et l'élimination prochaine de son chef Abou Bakr al-Baghdadi.
Dans leur déclaration finale, les 68 membres de la coalition se sont dits "unis dans (leur) détermination à éliminer cette menace planétaire".
C'est dans la province septentrionale de Raqa, contrôlée en majorité par Daesh, que huit civils ont été tués mercredi dans des raids de la coalition, a affirmé une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les frappes ont touché une boulangerie et d'autres magasins proches dans la ville de Tabqa", contrôlée par l'EI, selon l'OSDH.
Mardi, 33 civils avaient déjà péri dans une frappe sur une école servant de centre pour les déplacés au sud d'Al-Mansoura, ville tenue aussi par Daesh  et située dans la province de Raqa, a déclaré l'OSDH, en accusant également la coalition.
Le même jour, les Etats-Unis ont utilisé des hélicoptères d'attaque et de transport de troupes et de l'artillerie pour soutenir une offensive de l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur le barrage de Tabqa, selon le Pentagone.
Le colonel Joseph E. Scrocca, porte-parole militaire américain, a reconnu que la coalition avait mené des frappes "dans cette zone" d'Al-Mansoura, et qu'elle enquêtait sur les informations parlant de victimes civiles.
Les membres des FDS ont été héliportés avec l'objectif d'attaquer le barrage par le sud. "C'est la première fois" que les forces américaines héliportent ainsi des combattants alliés derrière les lignes jihadistes en Syrie, selon le porte-parole.
Selon un commandant des FDS, le site où les combattants ont été héliportés se situe "à 15 km à l'ouest de Tabqa".
Cette ville représente une importante ligne de défense pour Daesh, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Raqa, capitale de facto de Daesh et objectif ultime des Américains et leurs alliés.
Sur un autre front, des combats continuent d'opposer les rebelles et leurs alliés jihadistes de Fateh al-Cham aux forces du régime pour le quatrième jour consécutif dans l'est de Damas.
Les affrontements, entre les quartiers de Jobar (est) et Qaboun (nord-est), sont les plus violents à Damas depuis deux ans.
Le bruit des bombardements de l'armée et la pluie de roquettes tirées par les rebelles sur les quartiers résidentiels résonne dans l'est de Damas, à moins de 10 km du centre-ville.
Selon l'OSDH, "la rébellion veut faire la jonction entre les quartiers de Jobar et de Qaboun", l'un qu'elle contrôle à moitié, et l'autre où elle est présente en majorité.
Dans le centre du pays, d'autres groupes rebelles progressaient dans la province de Hama à la faveur d'une nouvelle offensive contre le régime.
L'ONG Save the Children a affirmé qu'au moins 10.000 personnes avaient été forcées de fuir leur foyer de la région de Hama, en s'alarmant de l'intensification des attaques contre les écoles et les civils.
"Il y a des développements sur le terrain qui soulèvent des inquiétudes", a déclaré l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, à la veille des négociations de Genève.
Les analystes sont pessimistes sur le résultat de cette cinquième session.
L'opposition réclame le départ du dictateur syrien Bashar al-Assad, que Damas refuse. Le gouvernement syrien veut discuter en priorité de la "lutte contre le terrorisme", ce qui pour le pouvoir désigne tous ses adversaires.

Syrie : Plus de 30 civils tués dans un raid

Des Casques blancs syriens éteignent un incendie provoqué par des frappes aériennes du régime sur la ville rebelle de Hamouria, dans les environs de Damas, le 21 mars 2017 (Afp)

Au moins 33 civils ont péri en Syrie dans une frappe probablement menée sur un centre de déplacés par la coalition commandée par les Etats-Unis, qui ont déployé des renforts autour du fief jihadiste de Raqa.
Ces moyens terrestres et aériens soutiennent l'offensive de forces arabo-kurdes pour reprendre le barrage stratégique de Tabqa, près de Raqa, à Daesh, a annoncé mercredi le Pentagone.
D'ailleurs, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson a promis la mort prochaine du chef de Daesh Abou Bakr al-Baghdadi, en accueillant dans la capitale américaine les 67 autres pays membres de la coalition luttant contre l'organisation terroriste en Syrie et en Irak voisins.
Ces développements surviennent à la veille d'un nouveau round de pourparlers intersyriens sous l'égide de l'ONU mais qui suscite peu d'espoirs de règlement pour un conflit dévastateur qui a fait plus de 320.000 en six ans.
C'est dans la province de Raqa, contrôlée en majorité par Daesh et régulièrement visée par des raids de la coalition, qu'au moins 33 civils ont été tués mardi dans une frappe sur une école servant de centre pour les déplacés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon l'OSDH, qui accuse la coalition, la frappe a eu lieu au sud d'Al-Mansoura, une ville tenue par Daesh dans la province septentrionale. "C'était des déplacés de Raqa, Alep et Homs".
Le collectif anti-Daesh "Raqa is Being Slaughtered Silently" ("Raqa est massacrée en silence"), qui publie des informations depuis Raqa, a également fait état des raids. "L'école qui a été visée abritait environ 50 familles de déplacés".
Le commandement de la coalition anti-Daesh a dit vérifier ces informations. "Comme nous avons mené plusieurs frappes près de Raqa nous donnerons ces informations à notre équipe qui enquête sur les victimes civiles pour de plus amples investigations".
Les militaires de la coalition ont déjà été montrés du doigt la semaine passée pour un autre raid aérien qui aurait déjà fait des dizaines de victimes civiles dans une mosquée dans la province d'Alep.
Ailleurs dans le pays, des combats acharnés opposaient les rebelles et leurs alliés jihadistes de Fateh al-Cham aux forces du régime pour le quatrième jour consécutif dans l'est de Damas.
Les affrontements, qui se concentrent entre les quartiers de Jobar (est) et Qaboun (nord-est), sont les plus violents dans la capitale depuis deux ans.
Le bruit des bombardements de l'armée et la pluie de roquettes tirées par les rebelles sur les quartiers résidentiels résonne dans l'est de Damas, à moins de dix km du centre-ville.
Selon M. Abdel Rahmane, "la rébellion veut faire la jonction entre les quartiers de Jobar et de Qaboun", l'un qu'elle contrôle à moitié, et l'autre où elle est présente en majorité.
Un habitant de Damas âgé de 62 ans et se faisant appeler Abou Rita, a raconté avoir été bloqué chez lui depuis quatre jours. "C'est le premier jour où j'ai pu sortir. C'était les plus durs quatre jours de ma vie".
Dans le centre du pays, d'autres groupes rebelles progressaient dans la province de Hama à la faveur d'une nouvelle offensive contre le régime. Ils se sont emparés de plusieurs villages ainsi que de la localité stratégique de Sourane.
Des civils fuyaient les combats dans le secteur après avoir placé quelques affaires à bord de pick-ups, selon un correspondant de l'AFP sur place.
"Il y a des développements sur le terrain qui soulèvent des inquiétudes", a réagi l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura après un entretien à Moscou avec le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov.
Au sujet de la lutte anti-EI, le Pentagone a affirmé que des "forces de la coalition" apportaient un soutien "de transport aérien et de feu rapproché" à une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur le barrage de Tabqa, dans la province de Raqa.
Un responsable de la défense américain a précisé que les forces américaines avaient utilisé de l'artillerie dans cette opération.
Selon un commandant des FDS en Syrie, "les forces américaines et les FDS ont mené une opération d'héliportage à 15 km à l'ouest de Tabqa", qui surplombe l'Euphrate, en prélude à un assaut sur ce fief de l'EI.
La ville représente une importante ligne de défense pour Daesh, à une cinquantaine de km à l'ouest de Raqa, objectif ultime des Américains et leurs alliés.

Israël/Palestine : Le tombeau du Christ dévoile ses nouvelles couleurs à Jérusalem

 Le tombeau où le Christ a été enterré selon la tradition, paré de ses nouvelles couleurs dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, le 20 mars 2017 (Afp)

Après neuf mois de restauration, le tombeau où, selon la tradition, le Christ a été enterré, a été dévoilé mercredi lors d'une cérémonie dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem.
Débuté en mai 2016, le vaste chantier de rénovation a permis de consolider l'édicule de marbre qui surplombe le tombeau --entièrement démonté par des spécialistes grecs puis reconstruit à l'identique-- et de redonner ses couleurs d'origine au lieu le plus saint du christianisme.
Lors de la cérémonie de mercredi, à laquelle participaient de nombreux dignitaires de différentes obédiences chrétiennes, pour la première fois depuis des décennies, l'édifice a été dévoilé sans la structure métallique qui en barrait la vue auparavant.
"Ce n'est pas seulement un don fait à la Terre Sainte, c'est un don adressé au monde entier", a lancé le patriarche grec orthodoxe Theophilos III de Jérusalem au parterre d'invités, dont le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
"Avant, le monument était tout noir", les murs de l'édicule ayant été assombris par la fumée des cierges des pèlerins, explique à l'AFP la restauratrice en chef Antonia Moropoulou. Aujourd'hui, "il a repris sa véritable couleur, la couleur de l'espoir".
Le chantier a vécu en octobre un moment "historique": la plaque de marbre recouvrant la tombe a été déplacée durant trois jours. La dernière fois que des hommes avaient pu accéder au coeur du lieu le plus saint du christianisme remontait à 1810, lorsque de travaux de restauration avaient été entrepris à la suite d'un incendie.
Dans les années 1960 et 1990, d'autres rénovations avaient été effectuées dans différentes parties de l'église, située dans la Vieille Ville de Jérusalem, aux abords des lieux saints du judaïsme et de l'islam que sont le Mur des Lamentations et l'Esplanade des Mosquées. L'édicule en revanche avait été négligé.
En neuf mois toutefois --et pour un montant de 3,4 millions d'euros--, pratiquement tout y a été démantelé, nettoyé et restauré, y compris les colonnes et les dômes situés au dessus et à l'intérieur de l'édifice. Une fenêtre a été percée pour permettre aux pèlerins de voir la pierre nue de l'ancien caveau pour la première fois.
Les travaux ont été financés par les trois principales confessions chrétiennes du Saint-Sépulcre (Grecs-Orthodoxes, Franciscains, Arméniens) ainsi que par des contributeurs publics et privés.
Samuel Aghoyan, le supérieur de l'église arménienne, s'est félicité que l'édicule ait désormais "l'allure d'un nouvel édifice" après cette restauration.
Selon la tradition chrétienne, le corps de Jésus a été posé dans un lit funéraire taillé dans le roc à la suite de sa crucifixion par les Romains en l'an 30 ou 33. Les chrétiens croient que le Christ a ressuscité et que des femmes venues oindre son corps trois jours après son enterrement ne l'y ont pas trouvé.
Certains chrétiens estiment que Jésus a été enterré dans le Jardin de la Tombe, situé en dehors de la muraille de la Vieille Ville de Jérusalem. Mais selon Antonia Moropoulou, ce qui a été trouvé lors des travaux prouvent que la tombe de Jésus se trouve bien dans l'édicule.
Samuel Aghoyan, le supérieur de l'église arménienne, s'est félicité que l'édicule ait désormais "l'allure d'un nouvel édifice" après cette restauration.
Selon la tradition chrétienne, le corps de Jésus a été posé dans un lit funéraire taillé dans le roc à la suite de sa crucifixion par les Romains en l'an 30 ou 33. Les chrétiens croient que le Christ a ressuscité et que des femmes venues oindre son corps trois jours après son enterrement ne l'y ont pas trouvé.
D'autres projets sont envisagés pour renforcer les fondations de l'édicule et restaurer le sol de l'église, explique Samuel Aghoyan. Mais une telle opération nécessite au moins six millions de dollars.
De plus de tels travaux supposent que les Grecs-Orthodoxes, les églises arménienne et catholique, qui se partagent le contrôle du lieu, surmontent leurs disputes ayant provoqué par le passé des reports de rénovation.

Irak/ Syrie: La coalition anti-Daesh se réunit à Washington

 Des combattants de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) près du village de Bir Fawaz, à 20 km au nord de Raqa, le 8 février 2017 (Afp)

Les 68 pays qui se battent en Irak et en Syrie contre Daesh se réunissent mercredi à Washington, Donald Trump ayant promis de "démolir" les jihadistes malgré une coalition affaiblie par des désaccords stratégiques.
Il s'agira d'un baptême du feu pour le très discret secrétaire d'Etat Rex Tillerson qui accueillera des dizaines de ses homologues étrangers, certains s'inquiétant du risque d'unilatéralisme de l'administration Trump.
Le nouveau président américain a été élu sur un programme nationaliste et isolationniste et veut doper le budget de la défense de 10%, contre une baisse de 28% des ressources de la diplomatie.
Dans ce contexte, il avait demandé au Pentagone de lui fournir un plan complet visant à "démolir" le groupe EI, à "éradiquer de la planète cet ennemi abominable".
En recevant lundi à la Maison Blanche le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, Donald Trump a réaffirmé sa détermination à "se débarrasser" de cette organisation sunnite armée ultra-radicale, se félicitant des progrès des forces de Bagdad pour reprendre Mossoul, la deuxième ville d'Irak. M. Abadi a plaidé pour que l'aide américaine s'"accélère".
Les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale anti-jihadistes sous commandement américain, ont lancé le 17 octobre l'offensive pour reprendre Mossoul, dernier grand bastion de Daesh en Irak. Après en avoir conquis fin janvier les quartiers orientaux, les forces irakiennes mènent depuis le 19 février une opération sur l'ouest de la cité.
Au Pentagone, on estime que la victoire à Mossoul est inéluctable, même si des combats très durs sont encore à attendre dans la vieille ville.
Quant à la Syrie, Raqa, capitale de facto des jihadistes, est désormais quasiment isolée du monde, les principales voies de communications ayant été coupées par les forces kurdo-arabes alliées de la coalition.
Les militaires américains envisagent que les jihadistes puissent bientôt ne plus contrôler qu'un ultime bastion dans la vallée de l'Euphrate, Deir Ezzor (est).
Au total, le Pentagone estime que l'EI a perdu 65% des territoires qu'il détenait à son apogée en 2014.
Reste que la coalition est affaiblie par des désaccords entre certains pays membres sur la stratégie à suivre tant à Raqa qu'à Mossoul.
Les Etats-Unis et la Turquie s'opposent sur la force qui doit conduire l'assaut final vers Raqa. La Turquie ne veut pas que les milices kurdes YPG, qu'elle considère comme un groupe "terroriste", y participent. Or, ces milices sont le fer de lance de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), que le Pentagone juge être les plus à même de reprendre Raqa rapidement.
L'une des options serait d'équiper les FDS en armes lourdes. Une autre option plus acceptable pour Ankara serait de dépêcher des renforts américains pour les épauler.
Le Pentagone envisage ainsi d'envoyer un millier de soldats supplémentaires en Syrie, ce qui doublerait l'effectif de quelque 850 militaires américains déployés dans ce pays ravagé par la guerre depuis mars 2011.
En outre, la coalition doit répondre à la question du futur statut des territoires libérés en Syrie: autonomie sous une forme ou une autre, ou retour dans le giron du régime syrien.
Revitalisées par le soutien militaire russe depuis septembre 2015, les forces syriennes ont progressé dans le nord du pays et sont désormais tout près de Minbej, une ville libérée par les FDS.
Côté français aussi, une source diplomatique dit "attendre des réponses" de Washington sur "comment et avec qui" Raqa sera reconquise.
L'offensive sur Mossoul, qui pourrait se conclure à l'été, crée aussi des dissensions entre alliés.

Monde Arabe : Ordinateurs et tablettes interdits aux USA sur des vols de pays arabes

 Un Airbus d'Emirates sur le tarmac de l'aéroport de Los Angeles, le 30 janvier 2017 (Afp)

Les Etats-Unis ont annoncé mardi l'interdiction des ordinateurs portables et tablettes en cabine des avions de neuf compagnies aériennes en provenance de pays arabes et de Turquie, invoquant un risque d'attentats "terroristes" dans un contexte de durcissement de la politique migratoire.
Ankara a rapidement réagi, le ministre turc des Transports Ahmet Arslan demandant "de revenir en arrière ou d'alléger" cette mesure en invoquant notamment l'impact potentiel sur l'afflux de passagers.
Des compagnies telles que Emirates ou Turkish Airlines assurant des vols directs depuis Dubaï ou Istanbul vers les Etats-Unis ont 96 heures à compter de mardi 07H00 GMT pour interdire à leurs passagers d'embarquer avec des appareils électroniques plus gros qu'un téléphone portable. Tous ces appareils (ordinateurs portables, tablettes, consoles de jeux, liseuses, lecteurs de DVD, appareils photos…) devront être placés dans les bagages en soute des avions, ont indiqué des responsables américains.
"L'examen de renseignements indique que des groupes terroristes continuent de viser le transport aérien et cherchent de nouvelles méthodes pour perpétrer leurs attentats, comme dissimuler des explosifs dans des biens de consommation", a expliqué l'un d'eux. "Sur la base de ces informations", le secrétaire à la Sécurité intérieure John Kelly a "décidé qu'il était nécessaire de renforcer les procédures de sécurité pour les passagers au départ direct de certains aéroports et à destination des Etats-Unis", a ajouté un autre responsable, sans dire de quels renseignements précis Washington disposait.
D'après la télévision CNN, citant un cadre de l'administration de Donald Trump, cette décision serait liée à une menace émanant d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), la branche du groupe jihadiste au Yémen.
Un ancien responsable de l'agence de sécurité dans les transports (TSA), Tom Blank, pense, lui, que c'est une "réponse à des données précises de renseignements portées à l'attention des autorités américaines", mais que ces mesures seront "très probablement provisoires".
A compter de samedi donc, une cinquantaine de vols quotidiens de neuf compagnies aériennes (Royal Jordanian, EgyptAir, Turkish Airlines, Saudi Airlines, Kuwait Airways, Royal Air Maroc, Qatar Airways, Emirates et Etihad Airways) seront affectés au départ de dix aéroports internationaux: Amman, Le Caire, Istanbul, Jeddah, Ryad, Koweït, Doha, Dubaï, Abou Dhabi et Casablanca.
Huit pays sont concernés, tous alliés ou partenaires des Etats-Unis: la Jordanie, l'Egypte, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis et le Maroc.
"Nous estimons que c'est la bonne chose à faire et aux bons endroits pour assurer la sécurité des voyageurs", a justifié un haut responsable américain.
Il a invoqué "plusieurs incidents et attentats couronnés de succès contre des passagers et des aéroports ces dernières années", citant l'attaque revendiquée en février 2016 par les islamistes somaliens shebab affiliés à Al-Qaïda: un engin avait explosé à bord d'un Airbus A321 de Daallo Airlines, avec 74 passagers à bord, 15 minutes après le décollage de l'appareil de Mogadiscio, provoquant un trou d'un mètre de diamètre dans son fuselage et tuant le poseur présumé de la bombe.
Du côté de l'opposition démocrate au président Trump, l'élu Adam Schiff, membre de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, a apporté son "soutien complet" à l'interdiction d'appareils électroniques: "Ces mesures sont à la fois nécessaires et proportionnées à la menace. Nous savons que des organisations terroristes veulent abattre des aéronefs", a-t-il commenté dans un communiqué.
Washington avait informé au préalable les gouvernements et les compagnies aériennes concernés et certaines avaient dévoilé lundi soir sur Twitter quelques informations à destination de leurs clients.
La grande compagnie du Golfe, Emirates, a précisé que les restrictions "entreront en vigueur le 25 mars et resteront valables jusqu'au 14 octobre 2017".
Turkish Airlines a informé ses passagers "que tout appareil électronique ou électrique plus grand qu'un téléphone portable ou smartphone (à l'exception des appareils médicaux) ne devait pas être transporté à bord de vols à destination" des Etats-Unis.
Les responsables américains n'ont, eux, pas donné d'échéance à l'interdiction mais ils ont prévenu: si les mesures ne sont pas mises en oeuvre, les compagnies aériennes pourraient perdre leurs droits de voler vers les Etats-Unis.
La décision s'inscrit dans un contexte de resserrement des contrôles aux frontières et plus généralement de la politique américaine en matière d'immigration depuis l'entrée en fonctions de Donald Trump. Le président républicain essaie d'imposer une interdiction temporaire d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de six autres pays majoritairement musulmans ainsi qu'à tous les réfugiés. Cette interdiction est contenue dans un décret migratoire qui a été bloqué à deux reprises par des juges fédéraux américains.

Israël/Palestine : L’ONU en crise, la Palestine déchire le voile (Fadwa Nassar)

 Quiconque pense que la question palestinienne n’est pas au cœur du conflit dans la région, entre la nation arabo-musulmane et l’entité coloniale, et même au cœur du conflit entre les forces de la domination impériale et les peuples du monde, doit réviser et remettre en question sa vision du monde et des conflits qui le secouent, après le scandale qui vient de secouer l’ONU.
Suite aux pressions exercées par l’entité sioniste et son parrain américain, et même peut-être par d’autres Etats impérialistes, le nouveau secrétaire général de l’ONU, le portugais António Guterres a exigé de l’ESCWA (United Nations Economic and Social Commission for Western Asia) et de sa directrice exécutive Rima Khalaf, de retirer le dernier rapport que cette agence de l’ONU vient de rédiger, et qui accuse l’entité coloniale sioniste d’Etat d’apartheid.
Mme Rima Khalaf a refusé d’obtempérer et a accusé le secrétaire général de l’ONU de se plier devant les pressions de ces Etats qui ne respectent pas les « valeurs défendues par l’ONU ». Elle a refusé de retirer le document du site internet de l’agence onusienne, considérant qu’il a été travaillé en toute conscience et qu’il mérite d’être connu. Pour ne pas subir de pressions, Rima Khalaf a démissionné de son poste, laissant le soin à son successeur de mesurer la portée des pressions exercées et de laisser agir sa conscience. Dans sa lettre de démission, Rima Khalaf explique qu’elle agit, non seulement en tant que directrice, mais surtout en tant qu’être humain qui défend les valeurs que l’ONU devrait défendre.
Une nouvelle fois, et de manière plus explicite que jamais, la politique du secrétariat général de l’ONU est dénoncée comme étant sioniste et impérialiste. Une nouvelle fois, cette politique hypocrite pratiquée par la direction de l’ONU est franchement dévoilée par la question palestinienne, et c’est à cette politique que se heurte la volonté des peuples luttant pour en finir avec le diktat des grandes puissances et pour la libération de leurs pays.
Mais le secrétariat général de l’ONU va mener sa propagande insidieuse, qui sera relayée par les médias internationaux, qui craignent de voir l’entité sioniste mise au ban des accusés. Cette propagande dira et commence à dire déjà que l’ordre de retirer le rapport n’est pas dû à son contenu ni à la dénonciation de l’entité sioniste, mais à cause de questions techniques. L’ONU va chercher à redorer son blason, ayant été largement dénoncée par les personnalités et les médias arabes, à commencer par les organisations palestiniennes (et même par l’Autorité de Mahmoud Abbas), par des partis arabes, comme le Hezbollah, qui a salué, par la voix de Sayyid Hassan Nasrallah, le courage de la directrice Rima Khalaf. La voix des peuples arabes dénonçant la politique sioniste de l’ONU va-t-elle atteindre les médias internationaux et contrer celle des sionistes et de leurs alliés impérialistes ?
La dénonciation de la direction de l’ONU aujourd’hui, doit ouvrir les yeux sur sa politique dans son ensemble, sa philosophie et sa conception de résolution des conflits dans le monde, que ce soit en Palestine, dans le monde arabe et musulman, et même ailleurs, ou par le biais de ses agences pseudo culturelles, éducatives, humanitaires et autres. C’est l’ONU qui a légitimé la colonisation d’une partie de la Palestine en 1947, pour installer l’entité coloniale. Et même quand l’AG de l’ONU vote favorablement pour les droits des peuples, et pour les droits légitimes du peuple palestinien, ces votes ne servent qu’à masquer l’inertie des uns et la collaboration des autres à l’invasion coloniale de la Palestine. Ce n’est pas en instaurant des journées mondiales par çi et par là que notre terre sera libérée, mais c’est plutôt en menant une résistance, armée et populaire, contre la présence de cette entité, que nos peuples seront libérés du diktat de l’arrogance mondiale. Et l’ONU est là précisément pour empêcher la voie de la résistance, en se cachant derrière le masque du droit international, qu’elle comprend en fonction de ceux qui la financent, soit en majorité les Etats impérialistes, qui proposent des solutions en fonction de leurs intérêts.
Il est vrai que le rapport de l’ESCWA dénonce l’entité sioniste comme un Etat d’apartheid, qui a divisé le peuple palestinien en plusieurs communautés et qui, en plus des guerres meurtrières qu’elle mène contre la bande de Gaza, soumet les Palestiniens vivant sous occupation à des pratiques racistes et ségrégationnistes dans tous les domaines de la vie, explicités dans le rapport. Cependant, ceci est un rapport d’une agence de l’ONU, qui a accepté de défendre les « valeurs de l’ONU » qui ne sont pas toujours celles des peuples en lutte pour leurs droits et leur liberté. Car, comme l’ont bien expliqué quelques auteurs Palestiniens et arabes suite à ce scandale qui éclabousse l’ONU, le système instauré par l’entité sioniste n’est pas de l’apartheid, mais c’est une colonisation de peuplement. Dire apartheid, c’est ne pas remettre en cause la présence même de cette entité sur la terre de Palestine que les colons ont envahie dans le feu et le sang, en expulsant la moitié de sa population, les 5 millions de réfugiés et plus qui veulent retourner dans leur pays.  Dire apartheid, c’est réclamer une égalité pour tous (colons et Palestiniens) dans le cadre de l’entité coloniale. Or, bien qu’impossible à cause de la nature de cette entité, dénoncer l’apartheid et non l’occupation et l’invasion coloniale va dans le sens de masquer la vraie nature du conflit entre la nation arabo-islamique et l’entité sioniste, pour son unité et son indépendance réelle.

Fadwa Nassar
Dimanche, 19 mars 2017

Israël/Palestine : Démission d'une responsable de l'ONU au sujet d'un rapport critique d'Israël

Rima Khalaf, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO).

Une responsable des Nations unies a présenté vendredi sa démission après que le patron de l'ONU lui a demandé de retirer un rapport accusant Israël d'imposer aux Palestiniens des conditions pouvant s'apparenter au régime d'apartheid.
"Le secrétaire général de l'ONU (Antonio Guterres) m'a demandé hier matin de retirer (le rapport), je lui ai demandé de repenser sa décision mais il a insisté", a expliqué lors d'une conférence de presse à Beyrouth Rima Khalaf, secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO).
"Sur ce, je lui ai présenté ma démission de l'ONU", a ajouté Mme Khalaf, de nationalité jordanienne.
Auteure du rapport et basée à Beyrouth, la CESAO est composée de 18 pays arabes, dont l'Etat de Palestine comme un membre à part entière, selon son site internet. Elle oeuvre à renforcer la coopération et à promouvoir le développement.
Mercredi, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont réclamé le retrait du rapport, se disant "outrés" par un texte qui conclut que l'Etat hébreu est "coupable de politiques et de pratiques constitutives du crime d'apartheid".
"Quand quelqu'un publie un rapport (...) diffamatoire au nom de l'ONU, il est pertinent que cette personne démissionne", a réagi l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, à la démission de Mme Khalaf, se félicitant de la décision de M. Guterres de "prendre ses distances" du rapport.
Mercredi, elle s'est engagée, en tant que représentante du président Donald Trump, à défendre Israël bec et ongles au sein de l'organisation.
M. Guterres a accepté la démission de Mme Khalaf mais démenti qu'elle soit le résultat de pressions américaines, a indiqué aux journalistes son porte-parole Stéphane Dujarric, en précisant que le rapport avait été retiré du site internet de la CESAO.
Le patron de l'ONU "ne peut pas accepter qu'un secrétaire général adjoint ou tout autre responsable de l'ONU (...) autorise une publication sous le logo de l'ONU sans consulter les départements concernés et lui-même", a-t-il dit.
M. Dujarric avait plus tôt cette semaine indiqué que le rapport avait été rédigé sans consultations avec le secrétariat de l'ONU, estimant que le texte "ne reflète pas les positions" de M. Guterres.
L'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, s'est félicité dans un communiqué de la démission de Mme Khalaf. "Au fil des années, Khalaf a oeuvré pour porter préjudice à Israël (...) sa mise à l'écart par l'ONU aurait dû intervenir il y a longtemps".
"On s'attendait bien sûr à ce qu'Israël et ses alliés exercent des pressions énormes sur le secrétaire général de l'ONU pour qu'il désavoue le rapport et qu'ils lui demandent de le retirer", a indiqué Mme Khalaf lors de son point de presse.
"Il est normal que le criminel s'attaque à ceux qui défendent la cause de ses victimes mais je ne peux accepter d'être soumise à ces pressions", a-t-elle dit en lisant sa lettre de démission à M. Guterres.
Selon le rapport, dont l'un des auteurs est Richard Falk, un ex-Rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme dans les Territoires palestiniens, "Israël est coupable d'imposer un régime d'apartheid au peuple palestinien (ce qui constitue) un crime contre l'humanité".

(17-03-2017)

mardi 11 avril 2017

Israël/Palestine : La police palestinienne combat le trafic de voitures israéliennes

 Des voitures portant des plaques israéliennes détruites par des bulldozers, le 6 mars 2017 à al-Ram, en Cisjordanie (Afp)

Au geste du policier, le bulldozer fracasse la Hyundai bleue d'un coup de pelle mécanique. La police de Cisjordanie détruit chaque année des milliers de voitures comme celle-ci, introduites subrepticement d'Israël pour commencer une seconde vie en territoire palestinien occupé.
"J'ai les papiers, honte à vous", s'écrie la propriétaire qui assiste avec ses enfants au désolant spectacle. "Cette voiture n'est plus enregistrée légalement depuis 2007 bien qu'elle porte des plaques d'immatriculation israéliennes", dit à l'AFP l'officier palestinien, qui refuse de divulguer son nom. "Je lui ai demandé de produire des documents et elle n'a pu en présenter aucun".
Deux véhicules remplis de policiers en armes et deux bulldozers participent à l'entreprise de démolition au bord de la route à al-Ram. L'officier en charge des opérations indique avoir saisi en 24 heures 100 véhicules également dépourvus d'enregistrement dans la localité et les avoir fait écrabouiller sur place sans autre forme de procès, avant l'évacuation vers une décharge.
Au geste du policier, le bulldozer fracasse la Hyundai bleue d'un coup de pelle mécanique. La police de Cisjordanie détruit chaque année des milliers de voitures comme celle-ci, introduites subrepticement d'Israël pour commencer une seconde vie en territoire palestinien occupé.
"J'ai les papiers, honte à vous", s'écrie la propriétaire qui assiste avec ses enfants au désolant spectacle. "Cette voiture n'est plus enregistrée légalement depuis 2007 bien qu'elle porte des plaques d'immatriculation israéliennes", dit à l'AFP l'officier palestinien, qui refuse de divulguer son nom. "Je lui ai demandé de produire des documents et elle n'a pu en présenter aucun".
Deux véhicules remplis de policiers en armes et deux bulldozers participent à l'entreprise de démolition au bord de la route à al-Ram. L'officier en charge des opérations indique avoir saisi en 24 heures 100 véhicules également dépourvus d'enregistrement dans la localité et les avoir fait écrabouiller sur place sans autre forme de procès, avant l'évacuation vers une décharge.
La police palestinienne a infligé le même sort à 16.000 véhicules en 2016, et à 5.000 autres en janvier et février dans le petit territoire occupé depuis un demi-siècle par l'armée israélienne.
Les voitures ont pour les unes été volées en Israël et introduites illégalement en Cisjordanie pour être revendues aux Palestiniens. C'était le cas de 17 véhicules sur la centaine arraisonnée à al-Ram, selon le même officier de police.
Pour les autres, elles ont été déclarées inaptes à rouler par les services israéliens qui contrôlent annuellement la conformité des véhicules en circulation. Elles sont rayées des registres d'immatriculation israéliens, et leurs propriétaires sont censés les mettre à la casse.
En réalité, elles prennent souvent le chemin de la Cisjordanie pour, elles aussi, passer entre des mains palestiniennes à des prix défiant toute concurrence, parfois pour quelques centaines de dollars.
Israéliens et Palestiniens restent aux prises à un inextricable conflit pour la terre. Une imposante barrière de sécurité court entre Israël et la Cisjordanie. Des checkpoints lourdement gardés surveillent rigoureusement le transit des hommes et des biens de Cisjordanie vers Israël.
Les contrôles israéliens sont beaucoup moins stricts en sens inverse, quand ils existent. Quant à une présence policière palestinienne de l'autre côté des checkpoints, elle est impossible: les abords de la barrière, y compris côté palestinien, restent sous le contrôle exclusif de l'armée israélienne.
Les gardes israéliens aux checkpoints ne se soucient guère de contrôler les véhicules aux plaques jaunes israéliennes, autorisés à entrer en Cisjordanie à la différence des véhicules aux plaques blanches palestiniennes, interdites d'entrer en Israël.
Des détenteurs de papiers d'identité israéliens -- des Palestiniens de Jérusalem ou des Arabes israéliens -- profitent du laisser-aller aux checkpoints pour conduire les voitures vers leur nouvelle destination en Cisjordanie.
"La plupart des crimes et infractions commis en Cisjordanie, comme les vols ou les attaques, se font à bord de véhicules non enregistrés portant des plaques jaunes", affirme Louaï Zriqat, porte parole de la police palestinienne.
Un policier est mort il y a quelques jours, renversé par un de ces véhicules dont le conducteur a refusé d'obtempérer à un contrôle. Sur les 15 Palestiniens tués sur la route en janvier et février, sept sont morts dans des accidents impliquant ces véhicules fantômes.
Le phénomène inquiète les autorités palestiniennes au point que le ministère des Biens religieux l'a récemment imposé comme thème du sermon du vendredi dans l'ensemble des mosquées de Cisjordanie.
A travers toute la Cisjordanie, des terrains vagues couverts d'empilements de centaines de voitures écrasées par les bulldozers de la police témoignent de cette chasse. Les carcasses enfoncées portent dans leur immense majorité des plaques israéliennes.
Le porte-parole de la police palestinienne pointe du doigt les autorités israéliennes, si intransigeantes sur ce qui entre sur leur territoire et si peu regardantes selon lui sur ce qui en sort.
"Tous ces véhicules entrent par les checkpoints contrôlés par Israël, qui laissent faire des particuliers ou des receleurs israéliens pour que les Territoires palestiniens deviennent une décharge", accuse M. Zriqat.
La police israélienne est attentive au problème, elle coopère activement avec son homologue palestinienne et procède régulièrement à des arrestations, assure à l'AFP sa porte-parole Luba Samri.

dimanche 2 avril 2017

Syrie: L'armée de Bashar affirme avoir abattu un avion israélien

 L'armée de Bashar a annoncé vendredi avoir abattu l'un des avions de combats israéliens ayant mené des raids dans la nuit sur le territoire syrien, mais l'armée de l'Etat hébreu a démenti qu'un de ses appareils ait été touché.
"Notre défense aérienne a abattu un appareil, touché un autre et forcé les autres à fuir", a affirmé l'armée loyaliste dans un communiqué publié par l'agence officielle Sana.
Un peu plus tôt, l'armée israélienne avait indiqué que des avions de combat avaient attaqué plusieurs cibles en Syrie. Aucun des missiles tirés de Syrie contre des avions israéliens n'a atteint sa cible et "la sécurité de civils israéliens ou de l'aviation n'a à aucun moment été menacée", a-t-elle précisé dans un communiqué.
Il s'agit de l'incident le plus sérieux entre les deux pays -- toujours formellement en guerre -- depuis le début en 2011 du conflit qui ravage la Syrie.
Dans son communiqué, l'armée du dictateur syrien précise que les avions israéliens "sont entrés dans l'espace aérien à 02H40 (00H40 GMT) via le territoire libanais et ont atteint une cible militaire près de Palmyre".
"Cette attaque éhontée s'inscrit dans les efforts permanents de l'ennemi sioniste pour soutenir les gangs terroristes de Daesh", a dénoncé l'armée, en utilisant un acronyme arabe pour le groupe terroriste qui se dit Etat islamique (EI). Damas y réagira "par tous les moyens disponibles", a-t-elle ajouté.
Les forces syriennes ont repris la ville de Palmyre, célèbre pour ses ruines antiques le 2 mars à l'EI.
Tout en veillant à ne pas être aspiré dans le conflit du pays voisin, Israël a déjà frappé à plusieurs reprises sur le territoire syrien, notamment contre des convois d'armes qui auraient été destinés au Hezbollah.
Israël a aussi régulièrement pris pour cible des positions syriennes sur le plateau du Golan en réponse à des tirs présumés perdus provenant du conflit de l'autre côté de la ligne de démarcation.

(17-03-2017)

Israël/Palestine : Intifada al-Quds en Palestine - Poursuivre le chemin de la libération

« Notre pays saigne en silence… Le cri des êtres dignes n’est pas entendu par les gens méprisables » (dernier message écrit par le martyr Mohammad Khalife, camp de Jénin, sur sa page « facebook »).

Une « Intifada assiégée, poursuivie et réprimée ». Ainsi l’a récemment décrite le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en Palestine, Ramadan Shallah, non par les sionistes qui, pour leur part, exécutent les Palestiniens et les emprisonnent, mais par les appareils sécuritaires de l’Autorité palestinienne.

 Malgré son isolement, l’Intifada al-Quds s’est poursuivie, au cours du mois passé, avec les jets de pierre sur les routes coloniales, les affrontements dans les villages et bourgs autour d’al-Quds et les tirs armés sur la présence de colons et de soldats autour des colonies et casernes militaires de l’occupant. Expression de la volonté d’en finir avec l’occupant, la révolte se brise sur les tentatives de l’Autorité palestinienne et de ses appareils sécuritaires de l’empêcher de se développer et de s’élargir pour devenir une révolte généralisée contre la présence coloniale en Palestine. L’Intifada ne fait pas partie de sa stratégie, Mahmoud Abbas l’a incessament expliqué. Il préfère poursuivre la voie de la normalisation avec l’occupant, en accueillant des délégations sionistes pour envisager le sombre avenir qu’ils préparent, et s’appuie sur des puissances étrangères qui financent son fief au lieu de faire confiance à son peuple résistant.

 Cependant, l’Intifada s’est étendue dans les prisons sionistes de Ofer et du Naqab, avec la révolte de prisonniers qui ont poignardé des gardiens et incendié des cellules, début février, et où des prisonniers mènent la grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire. De même, elle s’est étendue jusqu’aux rues de la ville palestinienne de Haïfa, où des résistants ont attaqué des colons et dans la région du Naqab, pour affronter la démolition de villages entiers et dans la colonie de Petah Tikva, où un jeune Palestinien a poignardé plusieurs sionistes vers la mi-février.

Compter sur ses propres forces et avancer, en attendant le changement des rapports de force dans la région et le monde. Empêcher l’ennemi de vivre dans la tranquillité, tant que les réfugiés palestiniens ne peuvent retourner dans leur pays. C’est l’objectif de la résistance et de l’Intifada al-Quds.

Martyrs palestiniens tombés depuis mi-janvier 2017
Salem Abu Ghosh, 18 ans, camp de Qalandia. Exécuté par l’occupant le 25 janvier. Le martyr Salem était le cousin du martyr Hussayn Abu Ghosh, exécuté il y a juste un an, après avoir mené une opération contre la colonie « Beit Horon ».
Mohammad Mahmoud Abu Khalife, 19 ans, du camp de Jénin. Exécuté le 29 janvier par l’armée d’occupation lors d’affrontements dans le camp.
Sulayman Hamad Salah, 81 ans, du village al-Khodr, écrasé par un colon le 2/2.
Hussam Hamid Soufi, 24 ans, de Rafah, assassiné par un raid aérien de l’occupant sur la bande de Gaza, le 4/2
Mohamad Anwar al-Aqraa, 38 ans, de Gaza, assassiné par un raid aérien de l’occupant sur la bande de Gaza, le 4/2.
Décès du prisonnier blessé, Mohamad Jallad, dans un hôpital sioniste le 10/2. Il avait été blessé par balles au barrage militaire de Huwwara et arrêté en novembre dernier par l’occupant, sous le prétexte que le martyr avait l’intention de mener une opération de résistance. Le manque de soins dispensés par l’hôpital de l’occupant a précipité le décès. L’occupant avait interdit aux membres de sa famille de le visiter, au cours de son hospitalisation.
Husni Jabr Darraj, 58 ans, de Ramallah, a été tué, écrasé par un colon sur la route coloniale 443.
Samed Fahmi Abu Shanab, 29 ans, décédé à Khan Younes le 16/2 des suites de ses blessures en 2005.
Rabi’ Najeh Salman, 20 ans, du camp Askar près de Nablus, décédé le 27/2 alors qu’il fuyait les sionistes, en sautant par-dessus le mur de l’annexion, près de Salfit.
Saadi Ali Qaysiya, d’al-Dahiriyya de la région d’al-Khalil, 25 ans, exécuté le 2 mars, soupçonné d’avoir poignardé un colon.

Résistance
Au cours du mois de février, la résistance palestinienne a exécuté 17 opérations, selon des statistiques, comprenant des coups de feu, des coups de poignard, sans compter les jets de pierre contre des véhicules de l’occupant et de bouteilles incendiaires. L’opération menée dans la colonie Petah Tikva, exécutée par le résistant Sadeq Nasser Abu Mazen (19 ans) de Nablus, a blessé 7 colons. Il a été arrêté. 27 sionistes ont été blessés au cours de ces opérations.

La censure militaire sioniste a dévoilé, après plusieurs mois, l’arrestation de trois Palestiniens de la ville de Haïfa, en Palestine occupée en 48, accusés d’avoir mené des opérations de résistance contre l’occupation. Le jeune Youssef Shinawi, 21 ans, a tué un colon sioniste et blessé plusieurs autres début janvier 2017. Il a été aidé par deux de ses amis, Ibrahim Youssef et Khaled Abu Klayb, qui ont également été arrêtés.

Deux prisonniers, Mahmoud Nasser, 22 ans et Khalil Silawi, 27 ans, ont poignardé des gardiens de prison et mis le feu aux cellules, le premier dans la prison de Nafha et le second dans la prison de Ofer.
Au cours de la dernière semaine de février, un affrontement armé a eu lieu entre les forces de l’occupation et les résistants, près du barrage militaire de Qalandia, blessant deux colons. 4 sionistes ont été blessés par des pierres lancées près de la colonie Maale Adomim.
Un colon a été poignardé, début mars, dans le village al-Dhahiriya, au sud de la ville d’al-Khalil. L’armée sioniste a réclamé aux colons de rester enfermés dans leurs maisons, de crainte que d’autres soient poignardés aussi.

Un soldat sioniste a été blessé par un Palestinien conduisant une voiture et essayant de l’écraser, début février, du côté du barrage militaire de Bitunia. Le même jour, un coup de feu a visé la voiture de colons à l’est de Qalqilya. 3 sionistes ont été blessés dans l’explosion d’une voiture dans la colonie Kiriat Yam, dans la région de Haïfa.

Deux soldats sionistes ont été blessés au cours d’affrontements dans le camp de Jénine. Vingt véhicules blindés avaient investi le camp, mais les jeunes du camp s’y sont opposés en lançant des pierres et en fermant les quartiers. Puis les jeunes ont tiré des coups de feu sur les sionistes.

Des affrontements nocturnes se sont déroulés dans Selwan, le bourg situé au sud de la mosquée al-Aqsa, lorsque les forces de l’occupation ont investi le bourg et ordonné la fermeture des magasins, en tirant des coups de feu. Les jeunes du quartier al-Lawze se sont opposés aux sionistes en lançant des pierres et des bouteilles incendiaires.

Des affrontements ont opposé le jeudi 2 mars les étudiants et élèves d’Abu Diss, au nord de la ville d’al-Quds, aux forces de l’occupation, autour de l’université. D’autres affrontements ont eu lieu quelques jours plus tôt, opposant les étudiants de Bir Zeit aux forces de l’occupation, qui en ont arrêté plusieurs.

Des affrontements ont eu lieu à Hazma, Abu Diss et Issawiya, au mois de février, au cours desquels plusieurs jeunes ont été blessés et arrêtés. Le 24/2, les sionistes ont mené une incursion dans le village de Hazma, et des affrontements avec la population du village ont suivi. Le 26, les jeunes du camp de Qalandia ont bloqué les issues menant vers le camp et ont protesté contre la campagne de détention administrative de ses jeunes et en soutien aux prisonniers menant la grève de la faim.

Le 2 mars, les 250 élèves de l’école al-Nukhba de Sour Baher, dans la région d’al-Quds, protestent par un sit-in contre la fermeture de leur école par l’occupant. Ils réclament le droit à l’enseignement. Ils ont décidé, avec leurs parents et leurs enseignants, de poursuivre leurs cours en plein air.

Des marches et manifestations se sont déroulées dans le Naqab palestinien, en février, pour protester contre la démolition du village Um al-Hiran et les maisons de plusieurs villages de la région, dont le village d’al-Zarnouq.

Répression et purification ethnico-religieuse
L’administration coloniale est lancée dans une destruction systématique de la vie des Palestiniens, que ce soit en Cisjordanie, dans al-Quds ou dans les territoires occupés en 1948. Rien ne l’arrête, à présent qu’elle a reçu le feu vert américain. Les rafles nocturnes se poursuivent et s’accentuent. Les démolitions des maisons et divers bâtiments dans les régions d’al-Quds, al-Aghwar et al-Naqab ne se comptent plus. Des villages entiers et des quartiers sont en cours de « nettoyage » ethnico-religieux. Des structures économiques sont détruites, comme récemment les imprimeries. Les universités sont visées par la répression de ses étudiants. Dans al-Quds, des écoles privées sont fermées par des ordres militaires, jetant dans la rue des centaines d’élèves. Rien qu’au mois de février, 403 Palestiniens ont été arrêtés.

Les autorités d’occupation ont décidé de fermer le marché traditionnel de la ville occupée de Beer Saba’, dans le Naqab. Ce marché a cent ans d’existence. Auparavant, les sionistes avaient fermé la mosquée de la ville, puis le bâtiment municipal et la maison du célèbre historien Aref al-Aref, selon le plan de judaïsation de la ville palestinienne.

L’armée de l’occupation a de nouveau arrêté l’enfant handicapé Issa Mu’ati, 14 ans, de Bayt Lahem, blessé par balles en septembre 2015, arrêté puis remis en liberté. Elle a également arrêté Jumana al-Rajabi, 22 ans, dans la ville d’al-Khalil, et Mus’ab Qattan, 22 ans, Muhammad Hamamra, 16 ans, de Hussan. Dans le village de Tayaseer (province de Tubas), Jum’a Abu Amr, 29 ans et Yazid Abu Ali, 19 ans ont été arrêtés. Début mars, l’armée coloniale a arrêté, dans la nuit du mardi au mercredi, 29 Palestiniens dans la Cisjordanie occupée, dont des anciens prisonniers, Youssef al-Lahham, Walid al-Bustanji et Iyad Muhammad, des camps de Dhayshe et de Ayda. Dans la nuit du 14 au 15 février, 25 Palestiniens ont été arrêtés lors d’incursions de l’armée d’occupation dans plusieurs localités de la Cisjordanie occupée.

L’occupant a arrêté Randa Shahatit, mère de famille et ancienne prisonnière qui avait mené la grève de la faim pour réclamer sa libération. Elle a de nouveau entamé une grève de la faim refusant sa mise en isolement, avant d’être remise en liberté. Elle a de nouveau été arrêtée début mars. Randa Shahatit est membre du Mouvement du Jihad islamique en Palestine. Elle a été détenue pendant 6 ans.
L’occupant a démoli un immeuble dans le bourg de Issawiya, le 1 mars, laissant 30 Palestiniens sans domicile. Il a démoli le même jour des bâtiments dans la ville de Rahat, dans le Naqab. Il a l’intention de démolir 40 maisons, une école et une mosquée dans la région Khan al-Ahmar, à l’est de la ville d’al-Quds, sous le prétexte qu’elles sont construites sans autorisation. Il a également obligé la famille Qara’in, qui habite sa maison depuis 7 ans, à la démolir et Saleh Shwayki, de Selwan, à démolir sa maison construite en 2009 et où vivent 13 personnes.

Le village de Hussan dans la région de Bayt Lahem a été soumis à une punition collective, après que des pierres aient été lancés contre les colons de la colonie « Betar Ilit ». L’entrée du village al-Zawiya, dans la province de Salfit, a été bloquée par des barrages de l’occupation, dans la journée du 14 février.

D’autre part, le camp de She’fat, dans la ville d’al-Quds, a subi plusieurs incursions de l’armée d’occupation, à la recherche de Palestiniens de la Cisjordanie. Plusieurs véhicules militaires ont pénétré dans le camp,  en tirant des coups de feu, et lançant des bombes sonores et de gaz, ce qui obligé les commerçants à fermer leurs boutiques. Les jeunes du camp ont riposté en lançant des pierres et des bouteilles incendiaires.

La nouvelle loi votée par le Knesset sioniste autorise le vol des terres palestiniennes privées dans le territoire de la Cisjordanie. L’occupant a émis plusieurs ordres militaires pour s’emparer de plus de 2500 dunums appartenant aux terres des villages al-Za’im, Izariyeh, Sawamra, et Abu Diss,en vue de séparer le nord du sud de la Cisjordanie.

Non seulement les sionistes volent les terres et les propriétés palestiniennes, mais aussi leur argent lors des incursions dans leurs maisons. Plusieurs maisons de familles de martyrs et de prisonniers d’al-Quds ont été fouillées au cours de ce mois, et l’argent qui s’y trouvait a été volé, pour l’empêcher de parvenir au mouvement « Hamas » selon les allégations sionistes.

Sous le prétexte de les protéger contre les vols, le département soi-disant archéologique de l’armée sioniste envisage de mettre la main sur tous les sites historiques palestiniens en Cisjordanie.

Profanation des lieux saints
Le projet de destruction de la mosquée al-Aqsa se met en place, très sérieusement, selon la direction des Awqaf en Palestine, qui craint une flambée de « guerre religieuse », après les déclarations des sionistes affirmant que la mosquée est un espace juif, autorisant tous les juifs à la profaner. Les creusements du sous-sol de la mosquée se poursuivent, mettant en danger les fondations de la mosquée, qui risque de s’effondrer comme sont en train de s’effondrer des bâtiments dans Selwan.

Les palais omeyyades qui jouxtent la mosquée al-Aqsa sont l’objet de judaïsation, avec l’installation de bassins rituels juifs. Ce sont 1400 ans d’histoire que les sionistes envisagent de détruire au profit d’un mythe biblique forgé par l’occident.

Les autorités de l’occupation ont commencé à diviser l’espace de la mosquée al-Aqsa, en installant des barrières vitrées à l’intérieur de l’esplanade.

Au cours du mois de février, des milliers de colons ont profané la mosquée al-Aqsa, presque une centaine par jour. Le 14/2, 110 colons ont profané la mosquée, et le 13/2, 43 soldats de l’occupation l’ont investi avec leurs armes. Le 22 février, ils étaient 129 colons, dont 98 étudiants, à profaner la mosquée, par la porte al-Maghariba, sous une protection musclée assurée par la police et les services sécuritaires sionises. Le 23 février, 75 colons ont profané la mosquée, auxquels se sont opposés les fidèles dans la mosquée. Le 26 février, 158 colons extrémistes ont profané la mosquée. Ils étaient 101 colons le 27 février.  Au mois de janvier, le nombre des profanateurs sionistes de la mosquée s’est élevé à 1715.

Selon le plan de judaïsation d’al-Quds, la capitale palestinienne, un nouveau projet touristique vise jabal al-Zaytoun, qui serait lié à l’université hébraïque, construite sur des terres palestiniennes. Le plan consiste à installer un parc colonial surplombant la vieille ville.

Le plan de liaison entre le mur al-Bouraq et le train en provenance de la colonie Tel Aviv vers al-Quds est en cours de construction. D’après le plan colonial, ce train serait probablement souterrain, qui réclamerait la construction d’un tunnel de 2 km.

Dans les prisons de l’occupation
Le prisonnier libéré, journalite Mohammad al-Qiq, a été arrêté au cours du mois de février. Il avait mené une longue lutte pour mettre fin à sa détention admnistrative et avait été libéré. Il a entamé une nouvelle grève de la faim, son état de santé s’est gravement détérioré, après 20 jours de grève. L’ordre de sa détention admnistrative a été prononcée début mars.

Plusieurs prisonniers détenus administratifs ont mené la grève de la faim pour annuler cet ordre arbitraire. Raed Mtayr et Jamal Abu Layl poursuivent leur lutte.

Le tribunal de l’occupation a prononcé contre le prisonnier libéré, Nael al-Barghouty, son ancienne condamnation qui est la perpétuité, après l’avoir arrêté. Nael avait été libéré dans le cadre de l’échange contre le sioniste criminel Shalit.

Le tribunal de l’occupation a condamné la jeune Shatila Abu Ayada, 23 ans, de la ville de Kfar Qassem, à 16 ans de prison, l’accusant d’avoir tué un colon et tenté d’en tuer d’autres. Après l’assassinat du jeune Muhammad Abu Khdayr, selon le tribunal sioniste, la jeune femme a décidé de venger son peuple, en poignardant et tuant des colons, à partir de décembre 2015. Le tribunal a condamné la prisonnière Dala Abu Hawa, 39 ans, de la ville d’al-Quds, à 12 mois de prison et 1000 shekels d’amende.

Le prisonnier maqdissi, Khaled Qutayna, a été condamné par les tribunaux sionistes à la prison à perpétuité plus vingt ans, et une amende de 258 mille shekels, accusé d’avoir écrasé des colons en 2015.

Les prisonniers isolés dans la prison de Meggido réclament la fin de leur isolement. Il s’agit de Hussam Amrou, Alex Manas et Hamza Zahran, qui sont privés de visites familiales. Hamza Zahran, de Biddu, a été arrêté le 11/10/2016, il a été condamné à 21 mois de prison. Alex Manas, qui a la nationalité belge, a été mis en isolement renforcé il y a 7 ans. Hussam Amrou, de Tulkarm, est condamné à 30 ans de prison.

Un rapport palestinien signale que 43 Palestiniennes sont détnues dans la section 11 de la prison sioniste de Hasharon. Plusieurs sont blessées et malades, mais ne sont pas soignées : Israa’ Ja’abis, Amal Taqatqa, Nathalie Shouha, Jamila Badr, Lama Bakri, Marah Bakir, Nourhan Awad et Shuruq Duwayat. Parmi elles, 7 sont mères de famille et 12 mineures.

Les méfaits de l’Autorité palestinienne : une force de l’appareil sécuritaire a arrêté à Tulkarm le prisonnier libéré Malik Rushdi Jaari, dans sa maison. Jaari avait été arrêté par l’occupant pour appartenance au mouvement du Jihad islamique en Palestine. Le même jour (24/2), elle a investi la maison du prisonnier Adham Younis, détenu dans les prisons de l’occupation, depuis 2007, et condamné à 5 perpétuités. Les forces sécuritaires de l’AP ont lancé une vaste campagne d’arrestations des cadres et militants, notamment les anciens prisonniers, du mouvement du Jihad islamique en Palestine, au cours du mois de février, dans toutes les localités de la Cisjordanie occupée. Il semblerait bien que l’ordre vient des sionistes, qui craignent l’extension de l’Intifada.
Le 1er février, les forces sécuritaires de l’AP arrêtent le jeune Samer Bani Awda, qui s’était échappé des prisons de l’occupation, alors qu’il se trouvait dans un hôpital. Alors que l’occupant le recherchait, c’est l’AP qui l’a livré.

La liste noire des normalisateurs
Une délégation du Maroc a participé à une rencontre avec les sionistes pour discuter de l’enseignement dans le cadre d’un forum international, les 15 et 16 février à Rabat. Les associations marocaines anti-normalisation ont protesté contre cette rencontre. Ce forum, financé et tenu sous le patronage de l’Union européenne, fait partie des institutions par lesquelles l’Union européenne pousse les Etats arabes à normaliser leurs relations avec l’ennemi.

Un ancien ministre de l’Autorité palestinienne, Ashraf al-Ajrami, a déclaré au cours d’une rencontre normalisatrice avec les sionistes à Akka, que l’Autorité accepte l’idée d’un Etat palestinien non militarisé, la normalisation de ses relations avec l’entité et la cessation du conflit.

Une rencontre a eu lieu à Londres entre des responsables sionistes et des personnalités arabes pour lancer une campagne de normalisation « populaire ». Dr Issam Abdel Samad, médecin égyptien vivant en Grande-Bretagne, est à l’origine de cette rencontre. Il a proposé de constituer des associations pour « briser le mur et rapprocher les deux parties » (arabe et « israélienne »). De son côté, le représentant sioniste a proposé de développer l’économie de Gaza et des iles de Tiran et Sanafir pour accueillir les chômeurs de Gaza et d’Egypte ».

Le quotidien sioniste Maariv indique le développement des relations entre l’entité sioniste et la Turquie dans les domaines du renseignement et de la « sécurité ».

Le président du parti islamique soudanais Wassat, Youssef Kouda, a déclaré vouloir normaliser les relations avec l’entité sioniste, sans conditions préalables. Il est à noter que ce personnage se réfère à la vie et biographie du prophète de l’Islam pour justifier son geste de normalisation.

Mohamad al-Amadi, délégué du Qatar auprès de la bande de Gaza a décrit ses relations avec l’entité sioniste comme étant « excellentes ». C’est au cours d’une interview qu’il a accordé à un site internet sioniste (Walla) que al-Amadi a déclaré être l’intermédiaire entre l’entité sioniste et le mouvement Hamas, pour la construction d’un nouveau port à Gaza et régler les problèmes d’approvisionnement en électricité, ainsi que d’autres projets de construction.

Une zone « israélo »-jordanienne est en cours de construction, pour faciliter les échanges entre la Jordanie et l’entité sioniste. Le projet consiste à fonder une « zone franche » commune, pour l’industrie et les travaux, de 700 dunums du côté jordanien, et 245 dunums du côté des sionistes. De plus, il semblerait que l’entité a commencé à livrer du gaz à la Jordanie.

Le quotidien palestinien « al-Quds » récidive : il a publié, fin février, une annonce provenant des sionistes concernant la colonisation en Cisjordanie. Le syndicat des journalistes palestiniens envisage des mesures contre ce quotidien.

Le musicien irakien Nassir Shamma a rencontré et salué l’ambassadeur sioniste d’origine irakienne auprès des Nations-Unies, sous l’égide de l’UNESCO, lui promettant de jouer dans l’entité. Il a ensuite déclaré, pour se disculper, qu’il ne connaissait pas l’identité de son interlocuteur.

La presse palestinienne
L’éditorial de la revue hebdomadaire « al-Istiqlal » est consacré, fin février, aux plans de liquidation de la question palestinienne que poursuit l’entité sioniste, soutenue par la « communauté internationale » et de régimes arabes. Pour les sionistes, cette période est la plus propice depuis la Nakba pour liquider « définitivement » la question palestinienne. La rencontre entre Netanyahu, le roi jordanien, le président égyptien et John Kerry, l’ancien ministre des affaires étrangères américain, il y a quelques mois, indique le désir d’en finir avec cette question, et faire pression sur les Palestiniens, pour qu’il acceptent un règlement où aucune de leurs revendications ne sera prise en compte. Pour les sionistes, et ses « amis » arabes, c’est une alliance contre l’Iran qui doit primer à l’heure actuelle. Le règlement envisagé serait d’instaurer un Etat palestinien dans la bande de Gaza, qui demeurerait assiégée, en agrandissant le territoire vers le territoire égytien de Sina (Sinaï), et en construisant un aéroport et un port, sous contrôle sioniste et international. Les récentes déclarations sur une présence de forces internationales dans Gaza préparent un tel plan, ainsi que les plans de construction menés par le Qatar. « Quoiqu’il en soit, nous affirmons une fois encore que ce qui est proposé ne peut être exécuté sans l’approbation palestinienne, qui résiste toujours à la liquidation de la cause. Cependant, la division interpalestinienne, que les sionistes et d’autres parties encouragent, reste un frein à une opposition ferme et efficace ».

Communiqués et déclarations
Commentant la loi sioniste autorisant le vol des terres en Cisjordanie occupée, Mohammad al-Hindi, membre du Bureau politique au Mouvement du Jihad islamique en Palestine a déclaré : «  L’Autorité qui ne peut protéger la propriété et les terres de ses citoyens, doit s’en aller et laisser le peuple résister et protéger ses terres ». Il poursuit : « alors que « Israël » implante des colonies tous les jours, l’Autorité poursuit la résistance, avant de se diriger vers les institutions internationales réclamant leur verdict, mais si nous ne nous aidons pas nous-mêmes, si nous ne protégeons pas nous-mêmes nos droits et unifions les rangs de la résistance, personne ne nous défendra ».

Le mouvement Hamas rend hommage au combattant tunisien, assassiné par le Mossad le 15 décembre 2015, Mohammad Zawari. A cette occasion, Abu Ubayda, porte-parole des Brigades d’al-Qassam, a déclaré : « (al-Zawari) est passé par là, à Rafah, dans Gaza, plusieurs fois pour partager avec ses frères de la direction de la résistance, son savoir, ses projets et ses inventions. Il a introduit des nouveautés qualitatives dans les drones de la résistance. Il a ajouté que « personne ne peut séparer entre notre nation et la Palestine, la cause de la Palestine occupe la primauté dans les cœurs de tous les sincères, les libres et les perspicaces, en cette période de guerres civiles meurtières ». Il a appelé les jeunes de la nation à prendre Mohammad al-Zawari pour exemple et de consacrer leurs efforts au soutien de la résistance en Palestine.

Le mouvement palestinien « Ahrar » a dénoncé, dans un communiqué, la réception par Mahmoud Abbas d’une délégation sioniste dans Ramallah, alors qu’au même moment, il poursuit et arrête les militants palestiniens et envoie ses services sécuritaires frapper les étudiants de l’Université technologique. Le communiqué rappelle que ces rencontres normalisatrices sont refusées par le peuple.

Le vice-président du conseil législatif palestinien, dr. Hassan Khrayshe, a affirmé qu’un grand nombre de prisonniers d’opinion, dont des journalistes, se trouvent dans la prison de Ariha (Autorité palestinienne), et que les appareils sécuritaires y exercent toutes formes de torture.

Dans la colonie
Décidemment, les sionistes insistent et persistent. Dans le Haaretz du 23 février, le chef du bloc sioniste Yitshaq Herzog pose un plan en 10 points pour contrer celui de Netanyahu : il demande d’attendre 10 ans avant de définir ce que sera l’avenir de la zone située à l’ouest du Jourdain (Cisjordanie), en tant que région pacifiée.

Un autre plan est proposé par Yair Shalig (NRG 20/2) qui n’est pas nouveau. C’est l’alternative jordanienne, qui veut dire supprimer toute idée d’Etat palestinien, et partager le territoire de la Cisjordanie entre l’entité sioniste et la Jordanie. Même si la Jordanie refuse, les puissances occidentales peuvent faire jouer « le bâton et la carotte » pour l’obliger à accepter une telle solution.

Plusieurs articles et commentaires de responsables sionistes font état de leur inquiétude du « rapprochement » entre l’Egypte et le mouvement Hamas, suite aux rencontres qui se sont déroulées depuis le début de l’année. Mais l’inquiétude la plus grande vient de l’élection de Yehia Senwar, ancien prisonnier libéré, à la direction du Hamas dans la bande de Gaza. Pour les dirigeants sionistes, c’est la « ligne dure » du Hamas, proche de l’Iran, qui tient à présent les rênes du pouvoir dans la bande de Gaza.

CIREPAL - N° 17
mars 2017