lundi 30 décembre 2013

Libye : Quatre militaires américains brièvement détenus

"Les quatre militaires qui étaient détenus par le gouvernement libyen ont été remis en liberté", a écrit dans un bref communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki, laquelle avait annoncé deux heures plus tôt la détention des quatre soldats.
"Nous continuons d'essayer d'établir les faits relatifs à cet incident", a dit Mme Psaki.
"Lorsqu'ils ont été placés en détention, ces quatre militaires opéraient dans une zone proche de Sabratha (60 km à l'ouest de Tripoli) dans le cadre de nos efforts de préparation en matière de sécurité", a détaillé la porte-parole.
D'après le New York Times, citant des responsables américains, les quatre militaires faisaient partie de l'équipe de sécurité de l'ambassade des Etats-Unis à Tripoli et travaillaient sur des scénarios pour une éventuelle évacuation d'employés gouvernementaux américains en Libye.
Les États-Unis ont été la cible en septembre 2012 d'une attaque armée contre leur consulat à Benghazi, dans l'est de la Libye, qui a coûté la vie à l'ambassadeur américain et à trois autres agents. Début décembre, un enseignant américain avait été tué par balles dans cette même ville de Benghazi.
Ces deux attaques ont été imputées à des groupes islamistes armés.
Depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi en 2011, les autorités de transition en Libye peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur pouvoir et de maintenir l'ordre dans ce pays, où les milices font la loi.
Fin novembre, le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue britannique William Hague avaient reçu à Londres le Premier ministre libyen Ali Zeidan et s'étaient engagés à aider son pays à lutter contre les violences des milices. Le Pentagone avait annoncé au même moment que l'armée américaine se préparait à former "5.000 à 8.000 soldats libyens" en Bulgarie pour aider Tripoli à mettre en place une armée professionnelle.
Mais les États-Unis et la Libye ont également un contentieux depuis début octobre lorsque des forces spéciales américaines ont interpellé à Tripoli le Libyen Abu Anas al-Libi, membre présumé d'Al-Qaïda et accusé d'être impliqué dans des attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en 1998.
L'homme a été transféré aux États-Unis et est détenu à New York. Tripoli a dénoncé sa capture, estimant qu'il s'agissait d'un "enlèvement", et a affirmé ne pas avoir été prévenu.
"Nous attachons de l'importance à notre relation avec la nouvelle Libye. Nous avons un partenariat stratégique, fondé sur des intérêts communs, et nous appuyons avec force la transition démocratique historique de la Libye", a assuré la porte-parole du département d'Etat.

Mauritanie : Appel aux compétences et expertises du pays installées à l'étranger

Un colloque de deux jours consacré à cette question a été ouvert, dimanche à Nouakchott, sous la présidence du chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avec la participation de plusieurs dizaines de cadres, chercheurs, experts mauritaniens venus de tous de l'étranger.
Ouvrant les travaux de cette rencontre, le président mauritanien a appelé les participants à oeuvrer ensemble afin d'élaborer le cadre adéquat en vue d'impliquer "des expertises nationales dans la préparation et l'exécution des projets de développement".
Il a souhaité que cette rencontre constitue pour les experts réunis l'occasion "de renouer et de renforcer les liens avec la patrie en participant à son progrès".
L'absence d'infrastructure adaptées à la recherche, ainsi que la faiblesse du niveau de financement des recherches ont amené de nombreux experts et chercheurs mauritaniens à émigrer notamment en Europe et aux Etats Unis.

Djibouti/Somalie : Djibouti enverra un deuxième bataillon en Somalie

"Le gouvernement djiboutien va mettre à la disposition de l' AMISOM dès le début de l'année 2014 un deuxième bataillon qui va s' ajouter au premier déjà en service dans la zone 4, une des plus grande zone de la Somalie", rapporte samedi l'Agence Djiboutienne d'Information (ADI) et XINHUA, l'agence chinoise.
Le chef de l'Etat djiboutien Ismail Omar Guelleh a déjà fait état de cette décision à ses pairs africains et aux partenaires européennes de la question somalienne lors du récent sommet de l'Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique, tenu du 6 au 7 décembre.
Dans le cadre de l'AMISOM, Djibouti a déployé depuis 2011 un contingent de 1.000 hommes appelé "Hiil" (soutien en somali) qui est basé dans la ville de Beledweyne, au centre de la Somalie.
Outre une frontière commune, Djibouti partage avec la Somalie, la même langue, la même religion (l'Islam) et surtout la même culture.

Somalie : au moins quatre militaires somaliens tués

Des sources policières et des témoins rapportent qu'au moins quatre militaires somaliens sont morts vendredi 27 décembre dans un attentat à la bombe dans la capitale somalienne Mogadiscio. « Quatre soldats ont été tués et onze autres personnes, dont des civils, ont été blessées », a précisé la source policière, Mohamed Duale, pour qui « cela ressemble (à une attaque) des Shebaab ». Selon les médias internationaux toutefois, cinq soldats et un officier de l'armée somalienne auraient perdu la vie dans l'explosion. L'attentat n'a pas été revendiqué.

Égypte : La police égyptienne arrête des journalistes d'Al-Jazeera

La police secrète égyptienne a arrêté deux journalistes de la chaîne Al-Jazeera, un Australien et un Égyptien, soupçonnés d'avoir diffusé illégalement des informations portant atteinte à la "sécurité nationale", a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur. La chaîne satellitaire basée au Qatar  a confirmé ces arrestations et ajouté que la police retenait également deux autres de ses employés. Des officiers de la Sécurité nationale ont perquisitionné dimanche leur bureau improvisé installé dans un hôtel du Caire, arrêté les deux reporters et confisqué leur matériel, a expliqué le ministère dans un communiqué.
Le texte ne donne pas l'identité des deux journalistes, indiquant seulement que l'un est "membre des Frères musulmans", la confrérie du président Mohamed Morsi destitué par l'armée, et l'autre de nationalité australienne. Selon l'antenne anglophone d'Al-Jazeera, il s'agit du chef du bureau du Caire, Mohamed Adel Fahmy et de l'Australien Peter Greste. La chaîne ajoute qu'avec eux sont retenus le producteur Baher Mohamed et le caméraman Mohamed Fawzi. Les journalistes "ont diffusé en direct des informations portant atteinte à la sécurité nationale", a affirmé le ministère de l'Intérieur, ajoutant qu'ils avaient été trouvés en possession de "publications" des Frères musulmans.

Jusqu'à cinq ans de prison
Ces arrestations surviennent quelques jours après que les autorités ont déclaré la confrérie "organisation terroriste". Quiconque est trouvé en possession de publications ou d'enregistrements diffusés par les Frères musulmans est désormais passible de peines allant jusqu'à cinq ans de prison. Peter Greste, un ancien journaliste de la BBC, a remporté le prix Peabody en 2011 pour un documentaire sur la Somalie. Mohamed Adel Fahmy, qui a travaillé pour CNN, est un journaliste renommé au Caire, sans lien connu avec les Frères musulmans. Les autorités installées début juillet par l'armée après l'éviction du premier président élu démocratiquement d'Égypte accusent Al-Jazeera de soutenir les Frères musulmans, et ses filiales en Égypte ont fait les frais de la répression menée contre la confrérie, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011.
Plusieurs journalistes d'Al-Jazeera sont en détention, dont Abdallah Elshami. Depuis 1992, le CPJ dit avoir recensé 10 journalistes tués en Égypte, "dont neuf depuis que les manifestations anti-gouvernementales ont commencé" lors de la révolte du début 2011.

Liban : Les Libanais ripostent pour la première fois aux raids syriens

Les mitrailleuses antiaériennes de l'armée libanaise ont riposté lundi pour la première fois à des raids aériens syriens sur l'est du Liban, a affirmé une source militaire sous le couvert de l'anonymat. "Conformément aux ordres du commandement de l'armée, les mitrailleuses antiaériennes ont tiré en direction d'hélicoptères syriens qui ont largué des bombes sur Kherbet Daoud, dans les environs d'Aarsal", une région frontalière de la Syrie, a expliqué cette source. "C'est la première fois que l'armée libanaise utilise ces mitrailleuses antiaériennes" en direction des hélicoptères syriens, a précisé la source, ajoutant qu'il n'y a pas eu de victime. L'Agence nationale d'information (ANI) a également rapporté que les mitrailleuses de l'armée avaient riposté à des raids syriens.
© DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP

Le 12 juin, l'armée libanaise avait lancé une rare mise en garde à la Syrie, affirmant qu'elle riposterait "immédiatement" à toute nouvelle "violation" quelques heures après un raid syrien sur Aarsal. Localité à majorité sunnite et partisane de la rébellion syrienne, Aarsal est proche de la frontière syrienne. Elle sert de point de passage pour les réfugiés, les armes et les rebelles, selon des sources de sécurité. Depuis un an, elle est la cible de raids aériens menés par les forces du régime syrien, qui dit pourchasser des rebelles.

Irak: 10 morts lors du démantèlement d'un camp de protestataires


Dix activistes ont été tués lundi dans des affrontements ayant éclaté dans les environs de Ramadi, où les forces de sécurité ont démantelé un campement de protestataires sunnites anti-gouvernement, a annoncé un médecin.
Les affrontements ont également fait 30 blessés parmi les activistes, a déclaré à l'AFP le docteur Ahmed al-Ani, de l'hôpital de Ramadi, à l'ouest de Bagdad.

Israël/Palestine : AL-Quds au cœur de la Palestine et de la nation, Soutien à la résistance maqdisie palestinienne

Photo : École à Nabi Samu’il, village en cours de purification ethnique. (Bokra.net)

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Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Dans la ville occupée d’al-Quds, la politique de l’apartheid menée par l’occupant a été clairement dévoilée lors de la tempête de froid qui s’est abattue dans la région. Si la bande de Gaza a été inondée par les pluies torrentielles et les égoûts en provenance des colonies situées dans la région du Naqab, dans la ville d’al-Quds, la pratique coloniale et raciste de l’occupant fut à son comble, au cours de cette vague de froid. Les rues de la partie Est de la ville, et notamment celles où ne se trouvent aucune colonie, n’ont pas été déblayées par les engins de la municipalité : la neige est restée des jours entiers, bloquant toute possibilité de circulation de la population maqdisie. Suite à cela, la neige s’est transformée en glace dans ces parties de la ville où les colons sont rares, et plusieurs accidents ont eu lieu. De plus, la municipalité sioniste a refusé de répondre aux demandes des Palestiniens maqdisis réclamant l’alimentation électrique, préférant alimenter les quartiers des colons, dans la partie de la ville occupée en 48 et dans les colonies construites après 1967.
Selon les journalistes de la ville, les Palestiniens ont été victimes d’une politique de discrimination criante lors de ces journées de tempête, payant le prix de leur volonté de demeurer dans leur ville. Considérés résidents mais non citoyens « israéliens », les Maqdisis ne furent pas pris en compte par la municipalité de l’occupation lors de la vague de froid. Leur présence dans la ville fut tout simplement ignorée. C’est par leur solidarité et leur appartenance nationale que les plus démunis d’entre eux furent secourus, les équipes palestiniennes formées spontanément ayant réussi à sauver des dizaines de familles, qui seraient mortes de froid. Après la tempête, ce sont les Palestiniens qui ont déblayé les écoles et non les services municipaux de l’occupation.
Les pluies torrentielles et la neige qui se sont abattues sur la ville ont dévoilé les dégâts occasionnés par les creusements et les tunnels construits par l’occupant, notamment à Selwan.
Destruction du tissu social maqdisi : L’occupant sioniste mène une guerre multi-dimensionnelle contre la population palestinienne de la ville. Une de ces dimensions concerne l’unité islamo-chrétienne, que l’occupant vise à détruire, en propageant pour « le service civil » des chrétiens palestiniens, dans ses institutions. Après les territoires occupés en 48, c’est au tour de la population maqdisie et de sa « minorité » chrétienne de subir la politique coloniale sioniste. Selon le journaliste et écrivain Maqdisi, Rassem Ubaydat, de nombreuses soi-disant écoles supérieures ont ouvert leurs portes à la jeunesse maqdisie, l’attirant par des tarifs de départ attrayants, leur seul but étant de normaliser avec l’occupation.
Assassinat d’un enfant : Un colon juif extrémiste a écrasé, samedi 21 décembre, un enfant de 14 ans, Amine Moussa Swaylem, qui est décédé sur le coup.
L’occupation a prolongé l’interdiction d’entrer dans la ville d’al-Quds au sheikh Raed Salah, une des principales figures de la résistance populaire à l’occupation.

La guerre de l’occupant contre l’éducation
Une récente étude portant sur la situation de l’enseignement dans la ville d’al-Quds souligne la politique raciste et discriminatoire de l’occupation sioniste envers la population palestinienne maqdisie. Non seulement des centaines d’élèves sont obligés de passer les barrrages et à travers le mur de l’annexion pour se rendre à leurs écoles, tous les jours, mais l’occupant asphyxie l’enseignement palestinien en refusant de construire de nouvelles salles dans les écoles et de rénover les salles existantes. Il a récemment démoli 4 nouvelles salles de cours dans l’école Dar al-Aytam dans le quartier Thawri, et obligé l’école à payer une amende de 56.000 shekels. Il a de même démoli la cour dans l’école des filles dans Bab al-Zahra, dans l’ancienne ville, en faisant payer une amende de 30.000 shekels. L’exemple de démolition le plus étrange est celui de la démolition des toilettes dans l’école de Nabi Samu’îl. Le rapport récent de l’ONU signale que 4329 à 5300 élèves maqdisis ne sont inscrits dans aucune institution éducative. Pour Hatem Abdel Qader, responsable du dossier d’al-Quds dans le mouvement Fateh, l’occupant est le principal obsacle au développement de l’enseignement dans la ville. Sulayman Rabdi, directeur de l’école des « Frères », ajoute que l’occupant refuse d’accorder aux écoles des permis de construire. « Nous avons fait une demande de construire sur un bout de terrain que nous possédons à Beit Hanina. L’occupant réclame 1 million et demi de shekels pour l’autorisation. Nous sommes obligés de faire appel aux dons, ce qui réclame beaucoup d’efforts et de temps. D’autre part, le financement international consacré à l’enseignement est très maigre, et les donateurs internationaux préfèrent financer les programmes, ceux qui parlent de démocratie, de droits de l’homme et de l’égalité entre les sexes, mais ignorent les principaux besoins de la population ».
Umm Kamel, expulsée de sa maison en novembre 2008 à Sheikh Jarrah, qui a résisté à cette expulsion en plantant une tente pendant un an, devant sa maison envahie par les colons, a été interdite d’entrée aux Etats-Unis par les services de renseignements américains. Umm Kamel, figure résistante maqdisie, à cause de sa persévérance et son courage, qui a fait reconstruire sa tente démolie huit fois par l’occupation, avait pourtant obtenu un visa touristique pour les Etats-Unis où elle devait recevoir le prix AMP et intervenir au cours de réunions pour populariser la lutte des Maqdisis. Elle a été interpellée à l’aéroport d’Istanbul, où elle était en escale, pour se voir notifier qu’elle est indésirable aux Etats-Unis.
Selon un rapport récent, 100.000 Palestiniens Maqdisis en possession de la carte de résidence d’al-Quds délivrée par l’occupation vivent à présent au-delà du mur de l’annexion. Ce chiffre représente, d’après le bureau palestinien central de statistiques près d’un tiers des Maqdisis enregistrés en tant que tels. Selon le rapport de l’ONU au mois de mai dernier, 77% des familles non-juives dans la ville occupée d’al-Quds vivent en-dessous du seuil de la pauvreté, contre 25% des familles juives.
14.000 Maqdisis ont perdu leur carte de résidence depuis 1967, plus de la moitié d’entre eux depuis 2006.
En l’espace d’une semaine, 14 jeunes sont arrêtés à Sour Baher au début du mois de décembre.
L’occupation détruit les maisons palestiniennes et construit des colonies juives : La municipalité de l’occupation colle des ordres de destruction sur deux immeubles dans le quartier Ayn Laouze, dans Silwan, appartenant à la famille Siyam. Ces immeubles ont été construits il y a dix ans. La mère décédée depuis deux ans, avait payé la taxe de 650 mille shekels pour avoir construit sans « autorisation » de l’occupation. Les membres de la famille ont expliqué qu’ils essaient depuis des années d’obtenir cette autorisation, mais en vain. Par contre, les autorités de l’occupation ont dévoilé leur intention de construire de nouvelles colonies dans la ville occupée : deux projets de colonies sont à l’étude, l’un situé dans Ras al-Amoud et l’autre dans Jabal al-Masharef.

Al-Quds occupée : les lieux saints
Pour empêcher la résistance populaire à la judaïsation de la mosquée al-Aqsa, les autorités coloniales éloignent des jeunes Maqdisis, en leur interdisant de s’en approcher : après avoir libéré trois jeunes ayant été arrêtés, elles ont décrété leur éloignement pour une période allant de 15 jours à trois mois, et le paiement de lourdes amendes.
Les colons sionistes poursuivent leurs incursions à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa. Le rabbin colon Yehuda Galik a dirigé deux incursions, les 4 et 19 décembre, avec une vingtaine de colons, du côté de la porte al-Maghariba, sous la protection de la police de l’occupation. Les fidèles musulmans et les étudiants sur place ont réagi et refoulé les colons.
Des dizaines de colons ont procédé le 3 décembre à l’éclairage de la « chandelle du temple » à quelques mètres de la partie ouest de la mosquée al-Aqsa, mesure qui prépare la judaïsation et l’invasion. Les incursions des colons avec les « chandelles » ont été stoppées par les fidèles de la mosquée, qui les ont empêchés d’entrer dans la mosquée. Mais le lendemain, les forces de l’occupation ont mené une incursion contre les fidèles à l’intérieur de la mosquée, tirant des bombes lacrymogènes et rouant de coups les fidèles. 15 Palestiniens furent blessés dont le journaliste Ata Uwaysat.
De nouveaux creusements sont menés sous la mosquée al-Aqsa par le département archéologique de l’occupation, près de la porte al-Silsila. L’institution al-Aqsa et le patrimoine dénonce la destruction des vestiges musulmans.
L’occupant installe des caméras de surveillance à l’intérieur même de la mosquée al-Aqsa. Après les caméras installées autour de la mosquée et aux portes, à présent, ce sont trois caméras que l’occupant a installées à l’intérieur.

Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Une volonté inébranlable, une patience infinie, un esprit de sacrifice immense : c’est par ces qualités que le résistant prisonnier Samer Issawi a obtenu sa liberté. Samer Issawi, du bourg maqdisi al-Issawiya, avait mené une grève de la faim illimitée, pendant 8 mois, pour exiger sa libération. Fort du soutien de sa famille, de ses proches, de son peuple et des libres de ce monde, Samer Issawi a donné une leçon aux occupants, l’obligeant à reculer. Rien n’avait ébranlé sa volonté. Ni les coups, ni les mauvais traitements, ni les pressions exercées par l’Autorité de Mahmoud Abbas pour arrêter sa lutte, n’ont rien fait. Il avait refusé toutes les propositions, faites par les sionistes, les Etats européens, les organismes internationaux, pour cesser sa lutte. Il a refusé son bannissement hors de sa ville. La famille de Samer Issawi et les habitants d’al-Issawiya ont subi arrestations, incursions, destructions des tentes de la solidarité à maintes reprises. Cela ne les pas empêchés de poursuivre leur soutien au héros. Les sionistes craignent même leur joie. Ils leur ont interdit de la manifester en public. Mais la détermination des Palestiniens à fêter le retour de leur héros, jusqu’à l’aube, a défié l’occupation.
Le colon russe Lieberman a réclamé l’emprisonnement à nouveau de Samer Issawi, qui a déclaré que seule le kidnapping des sionistes pouvait entraîner la libération des prisonniers. Samer Issawi a répondu que Lieberman n’était qu’un « chien aboyant ».
Des dizaines de jeunes ont démoli 4 mètres carrés du mur de l’annexion dans la zone al-Shiyyah, qui sépare al-Izariyeh de la ville al-Quds.
Des affrontements entre les jeunes maqdisis et la police sioniste ont eu lieu le 16 décembre dans deux quartiers de Selwan. Alors que les jeunes lançaient des pierres et des cocktails molotov, les forces de l’occupation envoyaient ds bombes sonores et des balles en caoutchouc.
Un officier sioniste a été poignardé près d’une colonie au nord d’al-Quds. « L’assaillant » a réussi à prendre la fuite.

Al-Quds occupée : pages d’histoire
Juste après avoir occupé la partie orientale de la ville d’al-Quds, l’occupant procède à la destruction du quartier « maghrébin », sous le prétexte d’élargir la place qui donne sur le mur a-Bouraq (appelé par les sionistes « mur des lamentations »). Ce quartier, vieux de 700 ans, a été consacré aux populations venant du Maghreb arabe. En juin 1967, il rassemblait 650 personnes, environ 100 familles. Il y avait la mosquée al-Maghariba, la zawiya Fakhriyya, l’école al-Afdaliyya, en plus des 135 maisons. Le 10 juin 1967, l’armée sioniste oblige la population à quitter leurs maisons, dans un laps de temps de deux heures. Avant la tombée de la nuit, le quartier fut rasé.

Al-Quds occupée : solidarité
L’Institution Internationale al-Quds – branche de Gaza, a organisé le 7ème congrès consacré à la ville occupée, sous le titre : « la colonisation dans al-Quds et son rôle dans la judaïsation », le 19/12/2013. Dix recherches furent présentées et discutées au cours de ce congrès. Au cours de la séance d’ouverture, M. Isma’ïl Haniyyé, premier ministre du gouvernement à Gaza, a considéré que quatre facteurs permettent à l’occupant d’oser s’en prendre à la ville d’al-Quds, le plus important étant le vide politique dont souffre le projet national palestinien. Il a déclaré que c’est l’absence de projet assurant la protection de la ville occupée d’al-Quds et de la Cisjordanie dans l’ensemble, qui facilite aux sionistes de s’accaparer et de judaïser la ville, tout comme il a considéré que les préoccupations de la nation arabe sont un facteur négatif, indiquant que la question d’al-Quds et de la mosquée al-Aqsa ont perdu leur place prioritaire dans ces préoccupations.
Quant au président de la branche de IIQ à Gaza, le député Ahmad Abou Halbiyyé, il a affirmé que la ville occupée fait face à présent à une des étapes les plus dangereuses de la judaïsation, expliquant les effets néfastes des creusements et des tunnels, la menace de la confiscation du droit du peuple palestinien sur la mosquée al-Aqsa, qui est à présent entouré de dizaines de synagogues et de colonies. Le père Emmanuel Msallam est intervenu au cours du congrès pour déclarer que la lutte pour al-Quds est une lutte pour le droit au retour et la fin de l’occupation et a souligné que la présence d’Israël dans al-Quds et la Palestine n’est qu’une vague coloniale revêtue de religion, pour avoir l’appui des peuples égarés.
L’union mondiale des ulémas musulmans a dénoncé le projet de la chaîne NBC de produire un film sioniste sur la ville d’al-Quds.
Le forum des journalistes palestiniens a dénoncé la participation de la chaîne américaine NBC à la production d’un film dramatique en collaboration avec l’occupant sur la ville d’al-Quds, d’après la vision sioniste. Le film ou série intitulé DIG reprend les mythes sionistes sur la judéité de la ville occupée. Le forum dénonce la légalisation de la politique de l’apartheid, l’épuration ethnique et la colonisation par cette production cinématographique.
Une campagne organisée par plusieurs associations nationales est lancée contre la production de ce film sioniste, dont l’occupant attend qu’il soit sa vitrine touristique. La chaîne NBC a d’ores et déjà affirmé qu’elle « étudierait » la question avant de participer à cette production mensongère. Ce que déplore le quotidien sioniste Haaretz.

(Décembre 2013 - "Baladi")

dimanche 29 décembre 2013

Arabie Saoudite/Liban : Ryad va donner 3 mds USD au Liban pour acheter des armes françaises


L'Arabie Saoudite s'est engagée à octroyer trois milliards de dollars à l'armée libanaise afin que celle-ci, faiblement équipée, puisse se procurer des armes françaises, a annoncé dimanche le président de la République libanais, Michel Sleimane.
"Il s'agit de l'aide la plus importante dans l'histoire du Liban et de l'armée libanaise", a-t-il précisé dans une allocution diffusée sur les chaînes de télévision libanaises.
"Le roi saoudien a décidé d'octroyer une importante aide au Liban, d'une valeur de trois milliards de dollars, allouée à l'armée libanaise pour renforcer ses capacités", a indiqué M. Sleimane.
"Les armes seront achetées auprès de l'Etat français dans les plus brefs délais, vu les relations historiques qui le lient au Liban et l'étroite coopération militaire entre les deux pays", a poursuivi le chef de l'Etat.
Selon lui, cette aide "fera l'objet de discussions entre le roi saoudien Abdallah et le président français François Hollande", actuellement en visite officielle à Ryad.
Lors d'une conférence de presse à l'issue de ses entretiens avec le roi Abdallah, M. Hollande s'est engagé dimanche à "satisfaire" les demandes d'armement de l'armée libanaise.
"J'ai des relations avec le président Sleimane (...) et s'il y a des demandes qui nous sont adressées, nous les satisferons", a ajouté le président français, sans commenter l'annonce de M. Sleimane.
Le président libanais n'a pas précisé quel type d'armes seraient achetées auprès de Paris.
Cette aide "permettra à l'armée de mener à bien sa mission", a-t-il dit alors que l'institution militaire fait face à plusieurs défis sur le plan de la sécurité, illustrés par l'assassinat vendredi d'un ex-ministre critique de Damas ou par des tirs de roquettes du Liban sur Israël, qui a riposté dimanche.
Outre la mission de défense, l'armée au Liban est également en charge du maintien de l'ordre aux côtés de la police, et a dû intervenir lors des violences confessionnelles exacerbées ces derniers mois par le conflit en Syrie voisine.
Elle est faiblement équipée en armement modernes, et ne dispose que de transports de troupe américains, de chars soviétiques et de canons mais n'a pas d'hélicoptère de combat.
L'institution militaire, multiconfessionnelle, a reçu ces dernières années des aides de la France et des Etats-Unis, mais jamais d'armes lourdes.
L'Arabie saoudite, un royaume sunnite, soutient la coalition de l'opposition libanaise hostile au régime syrien et au Hezbollah, et critique avec virulence le puissant parti chiite libanais.
Ce parti est le seul mouvement libanais armé et ses détracteurs l'accusent d'imposer sa volonté à travers son arsenal militaire.
Saad Hariri, dont le père Rafic Hariri a été tué en février 2005 dans un attentat à Beyrouth attribué à des membres présumés du Hezbollah, a salué dans un communiqué l'annonce du président libanais qui va permettre selon lui à l'Etat de prendre le contrôle de la situation.
Le président Sleimane a "annoncé un pas exceptionnel de nature à aboutir à un véritable Etat dont l'autorité et l'armée ne doivent être devancées par aucune autre force", a dit M. Hariri, ex-Premier ministre du Liban, qui doit rencontrer le président français en soirée à Ryad.

Israël/Liban : tir d’obus vers le Liban après l’explosion de roquettes

L’artillerie israélienne a tiré dimanche matin une vingtaine d’obus vers une zone frontalière dans le sud du Liban, d’où des roquettes avaient été tirées vers le territoire israélien, a annoncé une source libanaise de sécurité.
L’armée israélienne a confirmé avoir répliqué par des tirs d’obus à des tirs de roquettes. Des deux côtés, les projectiles sont tombés dans des zones inhabitées, sans faire de victime ou de dégât.
"Une vingtaine d’obus en provenance du territoire israélien sont tombés dans la région frontalière d’Arqub, après le tir de roquettes vers Israël ce (dimanche) matin", a annoncé à l’AFP une source libanaise de sécurité, précisant qu’il n’y avait pas de victime.
"L’artillerie israélienne a répliqué à des tirs de roquettes à partir du Liban vers Israël qui n’ont pas fait de victime, en visant le secteur d’où ces engins avaient été tirés", a affirmé à l’AFP la porte-parole de l’armée, précisant que les roquettes avaient explosé à l’ouest de la ville de Kyriat Shmona. La radio militaire israélienne a fait état de deux roquettes tirées depuis le Liban et de trois obus tirés en représailles par Israël.
La tension est brusquement montée à la frontière israélo-libanaise à la suite de la mort d’un soldat israélien, tué le 16 décembre par un militaire libanais à la frontière. Il s’agissait de l’accrochage frontalier le plus grave depuis août 2010, quand un soldat israélien ainsi que deux soldats et un journaliste libanais avaient été tués.
La situation à la frontière israélo-libanaise est généralement calme depuis que l’armée israélienne et le Hezbollah se sont affrontés très durement à l’été 2006. Plus de 1200 Libanais avaient été tués, en majorité des civils, ainsi que 160 Israéliens, des militaires pour la plupart.

Syrie : évacuation des agents chimiques dangereux "peu probable" avant le 31

Il est "peu probable" que la Syrie soit en mesure de respecter la date butoir du 31 décembre pour l’évacuation de ses agents chimiques les plus dangereux hors de son territoire, ont annoncé les Nations unies samedi.
L’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ont reconnu que d’"importants progrès" avaient été effectués, mais ont appelé le président syrien Bashar al-Assad à "intensifier les efforts" pour respecter les délais convenus afin de détruire son arsenal d’armes chimiques.
Selon la feuille de route de l’OIAC, l’arsenal syrien doit être détruit d’ici au 30 juin, mais le processus a déjà été ralenti, notamment en raison de problèmes de sécurité en Syrie, ravagée par la guerre.
"Les préparations se poursuivent pour le transport de la plupart des matériaux chimiques dangereux de la République arabe de Syrie en vue de leur destruction à l’extérieur (du territoire). Toutefois, le transport des agents les plus dangereux avant le 31 décembre est peu probable", expliquent les deux organismes dans un communiqué conjoint.
Outre le conflit, des problèmes logistiques et le mauvais temps sont venus retarder le transport des agents chimiques vers le port de Lattaquié, sur la côte syrienne, notent-ils dans le document.
Et, selon des diplomates de l’ONU, certains détails du processus de destruction n’ont pas encore été réglés.
L’ONU et l’OIAC encadrent l’opération, mais la responsabilité du transport des agents chimiques revient au régime syrien.
"Depuis que la Syrie a dévoilé son arsenal d’armes chimiques il y a trois mois, d’importants progrès ont été effectués", indiquent encore l’ONU et l’OIAC dans leur communiqué. La Syrie a lancé la destruction d’infrastructures sur des sites qu’elle avait déclarés. Elle a aussi achevé en avance la destruction de missiles destinés à être équipés d’armes chimiques, rapportent-elles.
Mais l’ONU et l’OIAC jugent que Damas "doit intensifier ses efforts pour faire en sorte de respecter ses obligations et ses engagements internationaux".
Les Etats-Unis ont accepté de se charger de la destruction des armes chimiques de "catégorie 1", dont des agents nécessaires à la production de gaz sarin ou moutarde.
La destruction des agents chimiques sera réalisée dans les eaux internationales sur un navire de la Marine américaine, le MV Cape Ray.
Des navires danois et norvégien attendent de pouvoir escorter deux cargos qui doivent récolter les agents chimiques au port de Lattaquié.
Les cargos transporteront ensuite les agents vers un port italien où ils seront embarqués sur le navire américain, avant de retourner à Lattaquié pour prendre en charge les derniers agents chimiques, moins dangereux, qui doivent être détruits par des sociétés.
Le plan de destruction de l’arsenal chimique syrien résulte d’un accord russo-américain ayant permis d’éviter des frappes militaires américaines en Syrie, après des attaques chimiques mortelles en août près de Damas que Washington attribue au régime de Bashar al-Assad.

Israël/Palestine : John Kerry le 1er janvier au Proche-Orient

Le département d’Etat a annoncé samedi que John Kerry s’envolerait le 1er janvier pour le Proche-Orient en vue de faire progresser les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.
"Le 1er janvier, le secrétaire d’Etat John Kerry partira pour Jérusalem pour y rencontrer le Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu et à Ramallah pour rencontrer le président (palestinien Mahmud) Abbas", a expliqué Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat, dans un communiqué.
Un responsable palestinien avait un peu plus tôt indiqué à l’AFP que le chef de la diplomatie américaine comptait revenir "dans la région le 4 janvier pour discuter du processus de paix et des négociations avec Israël".
Il s’agira du 10e voyage en Israël et en Cisjordanie de M. Kerry depuis mars. Ses dernières navettes dans la région remontent au début du mois de décembre.
"Au cours de ces rencontres, il évoquera notamment les négociations en cours entre Israéliens et Palestiniens sur les questions de règlement final", a ajouté Mme Psaki qui a précisé que ce séjour durerait "un certain nombre de jours".
John Kerry fait le forcing pour tenter de concilier les positions israéliennes et palestiniennes, encore très éloignées, afin de parvenir à un "accord-cadre" traçant les grandes lignes d’un règlement final entre les deux parties, si possible avant la fin de la période de neuf mois fixée lors du lancement des pourparlers fin juillet 2013.
Selon le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, cet accord-cadre se situe "entre une déclaration de principes et un traité".

Algérie : Alger-Paris, une relation "perfectible"

Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a qualifié samedi de "très dense émotionnellement" la relation entre Alger et Paris, peu de temps après l’incident de la boutade de François Hollande. "Cette relation est très dense émotionnellement, très chargée. Elle ne peut pas être banale", a-t-il souligné lors de son point de presse mensuel, aux côtés du ministre de la Communication Abdelkader Messahel.
Le ministre algérien a parlé d’une relation "perfectible", qui peut évoluer "vers l’excellence", tout en reconnaissant des hauts et des bas. Il a cependant noté des efforts de part et d’autre pour lui donner un "caractère mutuellement avantageux".
Évoquant "l’incident regrettable" de la boutade du président Hollande le 16 décembre devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) à Paris, le ministre a noté qu’"à l’évidence il y avait de la part de notre partenaire une volonté de circonscrire l’incident".
François Hollande avait déclaré sur le ton de la plaisanterie que son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, était rentré d’Algérie "sain et sauf", ajoutant "c’est déjà beaucoup". L’Algérie, ancienne colonie française, avait jugé ces propos "regrettables", mais s’était dite "satisfaite" des "sincères regrets" exprimés par François Hollande.

Liban : Hollande appelle à tenir la présidentielle dans les délais prévus

François Hollande a appelé à tenir l’élection présidentielle au Liban comme prévu en mai prochain, réitérant sa condamnation "la plus ferme" de l’attentat perpétré vendredi contre Mohammed Chatah, dans une interview au journal arabophone Al-Ayat à paraître dimanche.
"La France appelle (...) au respect des échéances constitutionnelles, en particulier celle de l’élection présidentielle prévue en mai 2014", déclare le président français attendu dimanche en Arabie saoudite, où il entend évoquer avec le roi Abdallah "la nécessité de préserver la stabilité du Liban".
Le mandat du président libanais sortant, Michel Sleiman, expire le 25 mai alors que les craintes sont vives qu’un successeur ne puisse être élu en raison des divergences profondes entre les camps pro et anti-syrien.
"Il faut que cesse cette montée des violences qui met en danger l’unité du Liban", souligne François Hollande alors que Mohammad Chatah, proche conseiller de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, hostile au régime syrien et à son allié le Hezbollah, a été tué vendredi dans un attentat à la voiture piégée.
"Je tiens tout d’abord à condamner de la manière la plus ferme l’attentat qui a coûté la vie à Mohammad Chatah, homme de dialogue et de paix", réaffirme le président Hollande, souhaitant que le Liban reste "uni face aux périls qui l’entourent". François Hollande "appelle" par ailleurs "toutes les parties" à respecter le mandat du tribunal international réuni après l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, se "félicitant" de la tenue de sa première audience, prévue le 16 janvier.
Interrogé sur la situation en Syrie, il réaffirme aussi qu’"il n’y a pas de solution politique avec le maintien de Bashar al-Assad", le numéro un syrien, l’accusant d’instrumentaliser les combattants islamistes.
"Bashar al-Assad ne combat pas les extrémistes, il les utilise pour faire pression sur l’opposition modérée", assure le chef de l’Etat français.
Quant à l’Iran, il doit selon lui "jouer un rôle constructif dans la recherche d’une solution à la crise syrienne et accepter les termes du communiqué de Genève (de juin 2012) sur la transition politique en Syrie".
Outre le Liban et la Syrie, François Hollande précise qu’il entend évoquer dimanche avec le roi Abdallah les négociations sur le dossier du nucléaire iranien que les Occidentaux soupçonnent de dissimuler des fins militaires et le partenariat bilatéral en matière de défense.
A propos de l’Egypte, dont Ryad est un allié inconditionnel, il juge "déterminant que les libertés et les droits fondamentaux soient assurés et que l’ensemble des courants politiques rejetant la violence puisse participer au processus de transition".

Liban : la coalition hostile à Damas veut un gouvernement sans le Hezbollah

La coalition libanaise hostile au régime syrien qui a perdu un de ses membres dans un attentat vendredi, a réclamé la formation d’un gouvernement sans la participation du Hezbollah, pointé du doigt dans ce meurtre.
Cette revendication, formulée par plusieurs responsables de la coalition dite du "14 mars", intervient au moment où le Liban est sans gouvernement depuis huit mois en raison du blocage politique entre ce bloc et celui mené par le Hezbollah.
"Nous proposons aujourd’hui de former un gouvernement qui comprendrait des représentants de notre camp et des centristes, sans le Hezbollah", a affirmé à l’AFP Farès Souaid, secrétaire général de la coalition.
Il s’exprimait au lendemain de l’assassinat de Mohammad Chatah, un des stratèges de cette coalition et critique du régime de Bashar al-Assad et de son allié le Hezbollah.
"Dans le passé, nous avons participé à des gouvernements d’union nationale (avec le Hezbollah), à des compromis, à des dialogues pour convaincre ce parti d’arrêter de recourir à la violence et au meurtre pour parvenir à ses fins politiques", a indiqué M. Souaid.
"Mais la machine à tuer ne s’est pas arrêtée (...) nous voulons un gouvernement où les portefeuilles de sécurité soient entre les mains du ’14 mars’ car nous ne voulons plus être (...) des cibles de la machine à tuer du Hezbollah", a-t-il dit.
La coalition du "14 mars" accuse le Hezbollah d’être derrière les assassinats de personnalités anti-Assad depuis 2005, mais aussi d’entraîner le Liban dans la tourmente de la guerre en Syrie, où le Hezbollah combat les rebelles aux côtés du régime d’Assad.
L’incapacité à former un gouvernement depuis huit mois est principalement due à la division des deux camps entre partisans et détracteurs du régime dans le pays voisin.
Le Hezbollah et ses alliés insistent par ailleurs pour obtenir des ministères clé comme l’Intérieur et les Affaires étrangères, la coalition l’accusant d’imposer sa volonté grâce à son puissant arsenal.
Cette division date d’avant même le conflit syrien qui a éclaté en 2011 : en 2005, l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, devenu opposant à la tutelle syrienne sur le Liban qui durait depuis 30 ans, est assassiné, divisant le pays entre le camp du 14 mars et celui du Hezbollah, resté fidèle au régime de Bashar al-Assad.

Arabie Saoudite : Hollande pousse ses pions à Riyad, en froid avec Washington

François Hollande tentera à partir de dimanche en Arabie saoudite de tirer parti du refroidissement des relations entre Riyad et Washington pour se rapprocher d’un partenaire incontournable dans une région en proie à de multiples crises.
Pour son deuxième déplacement dans le royaume, le président français abordera avec le roi Abdallah et le prince héritier Salman tous les dossiers chauds du moment, du programme nucléaire iranien à la crise égyptienne en passant par la guerre en Syrie ou les menaces sur la stabilité du Liban.
Dans une interview au quotidien saoudien Al Hayat à paraître dimanche, François Hollande salue "le premier client de la France au Moyen-Orient", qui contribue à la croissance par le "rôle modérateur qu’(il) joue sur le marché pétrolier dans cette phase essentielle qu’est la reprise économique".
"Notre coopération bilatérale se renforce dans tous les domaines. Et notre vision de l’économie mondiale est proche."
Pour un conseiller du chef de l’Etat, "il est important de pouvoir s’entendre sur un agenda politique qui nous permette, ensemble et avec d’autres, de traiter les crises".
François Hollande entend aussi consolider le partenariat entre les deux pays, après la "lune de miel" entre Nicolas Sarkozy et le Qatar, un pays 15 fois moins peuplé.
Son déplacement intervient à un moment où l’axe Riyad-Washington, qui structure depuis des décennies la géopolitique de la région, bat de l’aile et que la diplomatie américaine déplace le centre de gravité de son action vers l’Asie.
L’Arabie saoudite sunnite reproche au président américain Barack Obama de ne pas se montrer assez ferme à l’égard de Téhéran et s’inquiète de voir l’Iran, son grand rival chiite dans la région, sortir de son isolement à la faveur de l’accord de Genève sur son programme nucléaire conclu en novembre.
Riyad a apprécié la fermeté de la diplomatie française lors des négociations sur ce dossier, et le "vive la France" lancé par le sénateur républicain John McCain a trouvé un écho dans la péninsule arabique comme en Israël.
Pour François Hollande, l’Iran doit maintenant "passer aux actes en donnant les preuves qu’il renonce à se doter de l’arme atomique" en fournissant "toutes les garanties nécessaires".
Autre sujet d’exaspération pour l’Arabie saoudite, le manque supposé de soutien américain à l’opposition en Syrie qui a mené le royaume à décliner en octobre un siège temporaire au Conseil de sécurité de l’ONU en guise protestation.
Dans ce contexte, la volonté de Paris de "punir" via des frappes militaires le régime de Bashar al Assad en raison de l’utilisation présumée d’armes chimiques, une option écartée in fine par Barack Obama, a été appréciée à Riyad.
François Hollande expliquera comment il compte, avec les Etats-Unis et la Russie, chercher une issue politique au conflit lors des négociations, dites de Genève II, qui doivent commencer le 22 janvier, malgré le pessimisme ambiant.
Les participants devront se mettre d’accord sur un gouvernement de transition permettant à la Syrie de sortir d’un conflit de trois ans qui a fait plus de 100.000 morts.
La situation en Egypte figurera également au menu des discussions. Riyad apporte un soutien inconditionnel à l’armée face aux Frères musulmans soutenus par le Qatar.
Mais Paris défend une position moins intransigeante à l’égard de ceux qui sont désormais qualifiés d’"organisation terroriste" par les autorités égyptiennes.
"Le référendum constitutionnel des 14 et 15 janvier prochains en sera une étape importante. Mais, au-delà, il sera déterminant que les libertés et les droits fondamentaux soient assurés et que l’ensemble des courants politiques rejetant la violence puisse participer au processus de transition", déclare le président français dans le journal Al Hayat.
Ce rapprochement diplomatique avec Riyad devrait aussi être l’occasion de marquer des points sur le plan économique.
"Ce qui est très clair, ce que disent les Saoudiens, c’est que le roi Adballah aujourd’hui donne la priorité à la France", dit une source française.
Outre ses gigantesques besoins en infrastructures qui font rêver les géants du BTP comme Vinci ou Bouygues, le pays procède à la modernisation de son appareil militaire qui pourrait déboucher sur d’importants contrats pour Paris.
La France a déjà obtenu de participer à la modernisation de frégates saoudiennes et s’intéresse de près aux besoins de la marine du royaume ou à ses systèmes de défense antiaériens.
Paris aimerait participer au programme nucléaire saoudien et livrer ses Airbus à la compagnie Saoudia, mais aussi attirer davantage d’investissements "productifs" saoudiens en France, comme ceux qui ont permis le sauvetage du volailler Doux.
"Les grands programmes d’équipement saoudiens correspondent aux domaines d’excellence des entreprises françaises. La France offre, quant à elle, des opportunités pour les investissements saoudiens qui peuvent y trouver le savoir-faire, les technologies et les services qu’ils recherchent", explique François Hollande.

Liban : Attentat à Beyrouth, le bilan s’alourdit à 7 morts

Un adolescent libanais a succombé samedi à ses blessures au lendemain de l’attentat à Beyrouth qui a coûté la vie à un homme politique hostile à Damas, portant le bilan à sept morts, selon l’Agence nationale d’information (ANI).
Selon l’ANI, "le nombre des victimes de l’attentat s’est élevé à sept après la mort du jeune Mohammad al-Chaar ce matin, succombant à ses blessures à l’Hôpital américain de Beyrouth".
L’adolescent de 16 ans a été transporté à l’hôpital dans un état critique après des blessures graves à la tête et était entré dans un coma, d’après plusieurs médias libanais.
Des photographes de l’AFP avaient vu le jeune homme étendu sur l’un des trottoirs après l’attentat, la tête ensanglantée.
Une photo postée sur les réseaux sociaux le montre aux côtés de trois de ses amis dans l’une des artères du centre-ville, avant l’explosion.
Mohammad Chatah, un proche conseiller de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, hostile au régime syrien et à son allié le Hezbollah, a été tué dans cet attentat à la voiture piégée.
Ce meurtre marque une nouvelle escalade dans ce pays divisé entre partisans et opposants de Damas.
La coalition libanaise hostile à Damas, dont huit membres avaient déjà été assassinés entre 2005 et 2012, a accusé le régime syrien et son allié le Hezbollah d’être derrière ce nouveau meurtre.



Les funérailles de M. Chatah doivent se tenir dimanche dans la mosquée Mohammad al-Amine dans le centre-ville de Beyrouth, où il sera inhumé dans le mausolée de Rafic Hariri, ex-Premier ministre dont l’assassinat en 2005 avait plongé le Liban dans la tourmente.
Le Premier ministre sortant Najib Miqati a décrété dimanche journée de deuil national.

Égypte : un étudiant tué dans des heurts entre police et islamistes au Caire

Un étudiant a été tué samedi matin dans des affrontements entre la police et des partisans des Frères musulmans qui avaient mis le feu à un bâtiment de l’université Al-Azhar au Caire, a annoncé un responsable hospitalier à l’AFP.
Cet incident intervient au lendemain de manifestations des partisans de Mohamed Morsi, le président islamiste renversé par l’armée, qui ont dégénéré en des heurts faisant cinq morts, selon un nouveau bilan fourni samedi de source médicale, et donné lieu à 265 arrestations.
L’étudiant, âgé de 19 ans, a été tué par balle alors que la police pénétrait sur le campus de l’université, selon la source hospitalière.
Une source de sécurité avait indiqué plus tôt que des étudiants avaient interrompu un examen à la faculté de Commerce et avaient mis le feu à un bâtiment, provoquant une intervention des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.
L’incendie, qui a ravagé deux étages, a ensuite été éteint par les pompiers, selon cette même source qui n’avait pas fait état de victime ni d’arrestation. Un responsable de la police a ensuite assuré que 60 étudiants avaient été arrêtés.
Des heurts entre la police et des étudiants partisans de M. Morsi éclatent régulièrement sur le campus de cette université.
Les partisans des Frères musulmans, organisation désormais considérée comme "terroriste" par les nouvelles autorités, sont remontés contre la direction d’Al-Azhar, la plus haute institution sunnite, qui a soutenu l’armée lors de la destitution de M. Morsi début juillet.

Yémen : un important oléoduc attaqué, la production stoppée

Des membres d’une tribu yéménite ont attaqué samedi à l’explosif un important oléoduc géré par des compagnies étrangères dans la province de l’Hadramout (sud-est), entraînant l’arrêt de la production, a rapporté un responsable local.
"Des hommes armés appartenant à une alliance de tribus de l’Hadramout ont fait exploser, au niveau de la ville de Chahr, l’oléoduc reliant le champ pétrolier de Masila au port d’Al-Daba", sur le Golfe d’Aden, a déclaré à l’AFP ce responsable, ajoutant que la production avait été arrêtée.
Une source industrielle a précisé à l’AFP que l’oléoduc achemine en moyenne 120.000 barils par jour.
Les violences se sont multipliées dans la région depuis la mort d’un chef tribal, Saïd al-Hibriche, le 2 décembre, ainsi que cinq de ses gardes, dans des échanges de tirs avec l’armée.
Depuis, des hommes armés des tribus ont tenté d’attaquer de nombreux points de contrôle de l’armée, certains voulant prendre la place de soldats protégeant des installations pétrolières.
Jeudi, trois soldats ont été abattus par des hommes armés non identifiés qui ont attaqué un barrage de l’armée avant de prendre la fuite. Plusieurs autres soldats ont été blessés dans cette attaque qui s’est déroulée à l’entrée de la ville de Chahr.
Les attaques contre les oléoducs et les gazoducs sont fréquentes au Yémen, où la population, à structure tribale, est fortement armée. Elles sont souvent menées par des tribus qui entendent faire pression sur le gouvernement dans des affaires de justice ou pour obtenir des avantages matériels.
Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, a une petite production de pétrole et compte sur ses exportations de brut pour alimenter le budget de l’Etat, alors que son économie est au bord de l’effondrement en raison des crises politiques et de l’insécurité.
La production pétrolière était tombée en 2011 à 170.000 barils par jour (bj), contre 259.000 bj en 2010, en raison des troubles dans le pays, des sabotages à répétition d’oléoducs et des évacuations de personnel étranger, selon l’Energy Information Administration (EIA - Etats-Unis).
La chute de la production, qui atteignait 440.000 bj en 2001, est également due au manque de nouveaux investissements en matière d’exploration et à un entretien inadéquat des infrastructures.
Le ministre du Pétrole Ahmad Dares a affirmé la semaine dernière que les attentats avaient provoqué, dans son secteur, des dégâts estimés à 4,75 milliards de dollars entre mars 2011 et mars 2013.

Syrie : au moins 25 morts dans des raids aériens à Alep

Au moins 25 civils, dont quatre enfants, ont péri dans des raids aériens de l’armée syrienne sur un marché de légumes et près d’un hôpital dans un quartier rebelle d’Alep (nord), a rapporté samedi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
D’après l’ONG, les hélicoptères militaires du régime ont largué des "barils d’explosifs" sur le quartier rebelle de Tariq al-Bab dans l’est de l’ex-capitale économique de Syrie, deux semaines après le début de l’offensive aérienne sur les secteurs tenus par les insurgés dans la ville.
Deux femmes, deux adolescents et un journaliste-citoyen figurent également parmi les victimes de ces raids sur le quartier de Tariq al-Bab, selon un nouveau bilan de l’OSDH.
"Le bilan pourrait s’alourdir car il y a des dizaines de blessés", a indiqué l’ONG qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie.
"Les raids ont visé un marché bondé où les gens achètent des légumes et des appareils électroménagers, ce qui explique le grand nombre de morts", a indiqué la Commission générale de la révolution, un réseau de militants.
"Il y a de nombreux immeubles détruits, dont l’un s’est effondré", ont ajouté ces militants.
Des militants ont diffusé une vidéo qui ne peut être authentifiée, montrant des destructions dans un marché construit avec des panneaux métalliques ainsi que des voitures calcinées. "On a retiré des restes d’enfants, ils étaient là avec deux femmes et un homme", lance un homme en désignant une carcasse de voiture.
"Il y avait des femmes sans têtes dans une voiture, on a mis des restes humains dans des sacs...Que Dieu se venge de toi, tyran", a-t-il crié à l’adresse de Bashar al-Assad.
Selon l’OSDH et les militants, le régime de Bashar al-Assad mène depuis deux semaines une campagne de bombardements aériens qui a fait plus de 400 morts dans les quartiers rebelles de l’ex-capitale économique de Syrie.
Cette offensive, menée à coups de "barils d’explosifs" selon l’OSDH, a été condamnée par les pays occidentaux et des organisations internationales, tandis que le régime a expliqué viser des "terroristes" installés parmi les civils.
D’après l’OSDH, le régime tente d’avancer sur les quartiers rebelles d’Alep, situés en majorité dans l’est de la ville, en ayant recours aux mêmes tactiques utilisées pour reprendre d’autres localités.
"Le régime veut reprendre les quartiers rebelles à travers des raids aériens, qui terrorisent la population et dispersent les insurgés", indique Rami Abdel Rahman, directeur de l’OSDH.
"Par la suite, il tentera d’assiéger ces secteurs, même si pour le moment il n’a pas assez de troupes", a-t-il ajouté.
Samedi, le régime a également largué des barils d’explosifs dans les environs de la prison d’Alep, à la périphérie nord de la ville. Cette prison est assiégée depuis avril par le Front Al-Nosra (jihadiste) et des groupes rebelles islamistes qui cherchent à en prendre le contrôle.
D’après l’OSDH, les avions et les hélicoptères du régime décollent des aéroports militaires de la province d’Alep, notamment de Naïrab, à l’est de la métropole.
Si officiellement le régime ne reconnaît pas le recours à ces barils, une source de sécurité a affirmé à l’AFP que cette technique était moins coûteuse que des missiles.
Alep, un des principaux fronts du conflit qui ravage le pays depuis plus de deux ans et demi, est divisée depuis l’été 2012 entre secteurs rebelles et zones tenues par le régime.

Bahreïn : l’opposition annonce l’arrestation de son chef

Le principal mouvement de l’opposition bahreïnie, qui anime la contestation dans le pays, a annoncé samedi l’arrestation de son chef, cheikh Ali Salman.
"Al-Wifaq peut confirmer que cheikh Ali Salman a été arrêté. Il peut être considéré en état de détention après une série de mesures illégales qui ont consisté à le convoquer au siège des investigations criminelles et à le déférer devant le procureur général pour interrogatoire", écrit le mouvement dans un bref communiqué, sans préciser les motifs de ces mesures.
Aucune réaction ou explication n’ont été enregistrées, pour le moment, du côté des autorités sur cette arrestation.
Dans un autre communiqué, Al-Wifaq a indiqué que ses partisans avaient commencé à se rassembler devant la résidence de cheikh Ali Salman après avoir appris son arrestation.
Ces partisans ont déployé des portraits du jeune chef du mouvement pour "dénoncer" les mesures prises contre lui et "demander sa libération immédiate", indique le texte.
Al-Wifaq, le plus important des groupes de l’opposition bahreïnie, milite officiellement pour une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe, peuplé en majorité de chiites, et dirigé par une vieille dynastie sunnite, celle des Al-Khalifa.
Il affirme sans cesse rejeter la violence mais les troubles qui secouent ce pays sont imputés en partie par les autorités à ses partisans. Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par les chiites.
Face à la persistance de ce mouvement, le pouvoir a alourdi cet été les peines pour les auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en cas de morts ou de blessés. Les autorités ont également interdit les manifestations à Manama.
Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), 89 personnes ont été tuées à Bahreïn depuis le début de la contestation.

vendredi 27 décembre 2013

Yémen : 13 morts dans des tirs d’obus de l’armée sur une tente funéraire

Treize personnes, dont trois enfants, ont été tuées vendredi lorsque un char de l’armée a tiré des obus sur une tente funéraire dressée dans une école dans le sud du Yémen, ont indiqué des témoins et une source médicale à l’AFP.
"Treize personnes sont mortes, parmi elles trois enfants", a précisé une source médicale de l’hôpital Al-Nasr, dans la province de Daleh, au sud du pays.
Des sources dans d’autres hôpitaux ont dit dénombrer plus de 20 blessés, dont certains grièvement atteint.
Un témoin a indiqué à l’AFP par téléphone que les soldats avaient tiré de nouveaux obus lorsque il "tentait de secourir des blessés".
La tente avait été installée par le Mouvement sudiste, qui réclame la sécession de cette partie du pays, indépendante avant 1990, à Sanah, à 300 km de la capitale Sanaa. Elle était dressée pour les funérailles d’un homme tué lors de combats avec les forces de l’ordre lundi.
Les accrochages, qui avaient également fait deux morts dans les rangs de la police, avaient démarré lorsque des activistes sudistes ont tenté d’entrer de force à l’intérieur du siège de la province de Daleh pour y hisser le drapeau de l’ancien Yémen du Sud.
La région est secoué par des violences depuis plusieurs jours, avec un regain des revendications autonomistes sudistes et des protestations de tribus à la suite de la mort du chef de l’Alliance des tribus de Hadramout, Saïd Ben Habriche, début décembre dans un accrochage avec l’armée.
En outre, deux membres présumés d’Al-Qaïda ont été tués vendredi dans une attaque de drone dans la province du Hadramout, dans le sud-est du pays, a affirmé un responsable du gouvernement.
Jeudi, trois soldats ont été abattus par des hommes armés qui ont attaqué un barrage militaire à l’entrée de la ville d’Al-Chahr, dans cette même province.
Un cousin d’Ali Salem al-Baïd, l’ancien vice-président en exil, figurait parmi ces hommes armés, a indiqué un responsable de sécurité à l’AFP, accusant le mouvement sudiste et l’Alliance des tribus du Hadramout d’être derrière cette attaque. Un responsable de cette Alliance a réfuté l’accusation.
La tendance dure du mouvement sudiste ainsi que l’Alliance tribale sont également à l’origine de manifestations ces derniers jours dénonçant la mort de Saïd Ben Habriche et réclamant des emplois pour les habitants du Sud, dans le secteur pétrolier et au sein des forces de sécurité.
Le gouvernement envisage de répondre aux "demandes légitimes" des habitants du Hadramout, a assuré à l’AFP le vice-ministre de l’Intérieur, Naser Lakhsha.
"Les forces armées yéménites font face à deux ennemis —Al-Qaïda et l’Alliance des tribus du Hadramout. Nous ne savons plus lequel des deux est derrière les attaques ciblant des barrages et des camps militaires", a expliqué à l’AFP un responsable militaire en référence aux attaques contre la police et l’armée, de plus en plus nombreuses ces derniers mois, principalement dans les provinces de l’est et du sud.
Ces attaques sont rarement revendiquées mais sont généralement attribuées par les autorités à Al-Qaïda. Le réseau avait profité de l’affaiblissement du pouvoir central en 2011, à la faveur de l’insurrection populaire contre l’ancien président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer son emprise dans ces régions. En juin 2012, il avait été chassé d’une partie du sud par une offensive de l’armée.

Syrie : des dizaines de rebelles tués dans embuscade de l’armée

Des dizaines de combattants rebelles sont morts vendredi dans une embuscade de l’armée syrienne près de Damas.
L’attaque a eu lieu vendredi à l’aube "dans la zone située entre Marah et Qustul, près de la ville de Maaloula", précise l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers le pays.
Sans pouvoir fournir un bilan précis, l’OSDH a fait état de dizaines de morts et de 20 blessés parmi les rebelles.
L’agence de presse officielle Sana a également rapporté l’embuscade, citant une source militaire selon laquelle "une unité de notre brave armée a tendu une embuscade et tué des dizaines de terroristes du Front al-Nosra".
Le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda, et d’autres bataillons islamistes ont pris position à Maaloula en septembre et se sont emparés le 2 décembre de la totalité de cette ville, la plus célèbre localité chrétienne de Syrie.
L’OSDH a également fait part de raids aériens sur la périphérie de Yabroud, dernier bastion important des rebelles dans la région de Qalamoun, au nord de Damas.
Des heurts entre rebelles et troupes du régime soutenues par les combattants chiites du Hezbollah libanais ont également éclaté à Adra, au nord est de la capitale, selon l’OSDH.
Adra, une ville à majorité alaouite, la religion de Bashar al-Assad, et abritant aussi des communautés sunnite druze et chrétienne, a été prise le 11 décembre par plusieurs groupes rebelles, parmi lesquels des jihadistes. Toujours dans la région de Damas, les troupes un régime ont bombardé Douma, à l’est, et lâché des barils de TNT sur Kan al-Sheikh, au sud-ouest.
Au nord, une nouvelle attaque aérienne a touché Al-Bab, dans la province d’Alep, selon l’OSDH, qui n’est pas en mesure de fournir de bilan. Les bombardements de l’armée ont fait des centaines de morts dans cette région depuis le 15 décembre.
Au même moment, l’agence Sana a signalé "une attaque terroriste au mortier sur Jamiliyé", un quartier d’Alep tenu par les rebelles, ayant fait 4 morts et 12 blessés.
Les médias officiels utilisent le terme de "terroristes" pour désigner les rebelles engagés depuis mars 2011 dans une lutte contre le régime de Assad qui a fait plus de 126.000 morts, selon l’OSDH.

Égypte : les islamistes manifestent malgré l’interdiction, 150 arrestations

Quelque 150 membres des Frères musulmans, considérés désormais par les autorités comme un "groupe terroriste", ont été arrêtés vendredi lors de rassemblements en Egypte, bravant une interdiction de manifester.
Malgré la vague de répression qui s’abat sur eux depuis cet été et le nouveau coup dur de leur désignation mercredi comme groupe "terroriste", les islamistes avaient appelé à manifester dès vendredi au Caire et partout dans le pays.
"Poursuivons avec force et pacifiquement une nouvelle vague d’actions majestueuses anti-coup d’Etat", a indiqué dans un communiqué l’Alliance anti-coup d’Etat, dirigée par les Frères musulmans.
Au moins 148 manifestants pro-Morsi ont été arrêtés lors de rassemblements dans plusieurs villes du pays, a rapporté un responsable de la police.
Par ailleurs, au Caire, la police a tiré des gaz lacrymogènes vers des manifestants qui jetaient des pierres depuis l’intérieur du dortoir de l’université Al-Azhar. Des heurts entre policiers et manifestants ont également eu lieu à Ismaïliya, dans le nord du pays, selon des journalistes de l’AFP.
L’homme fort du nouveau pouvoir, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, avait promis jeudi d’"éliminer" les terroristes et de faire revenir la "stabilité" dans le pays, après deux attentats commis en l’espace de deux jours.
Malgré l’interdiction de manifester, des étudiants partisans de Mohamed Morsi, le président islamiste destitué le 3 juillet par l’armée, s’étaient déjà rassemblés jeudi soir au Caire, et des heurts ont ensuite éclaté avec des opposants du président déchu, a indiqué le ministère de l’Intérieur, faisant état d’un mort.
Le ministère a ajouté que sept "émeutiers" issus de la confrérie avaient été arrêtés après l’intervention de la police à coups de grenades lacrymogènes.
L’Egypte a été secouée cette semaine par de nouveaux attentats, dont un perpétré jeudi matin dans un bus dans le quartier de Nasr City (nord du Caire), faisant cinq blessés.
Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a vu dans cet attentat un acte visant "à terroriser" les gens avant le référendum constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier.
Mardi, quinze personnes avaient péri dans un attentat suicide à la voiture piégée contre le quartier général de la police de Mansoura (nord) qui a été revendiqué par un mouvement jihadiste, Ansar Beit al-Maqdess.
Mais le lendemain, le gouvernement avait fait porter la responsabilité de cette attaque à la confrérie —ce qu’elle a démenti— et l’avait déclarée "organisation terroriste".
Les dirigeants de la confrérie risquent désormais jusqu’à la peine capitale pour "terrorisme", a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hany Abdel Latif. Quant à ses membres, ils sont interdits de manifestation, et le journal du mouvement, "Liberté et Justice", a été définitivement interdit, de même que le parti du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a déploré la décision du pouvoir égyptien.
Depuis la destitution de M. Morsi, l’Egypte est entrée dans un engrenage de violence. Les autorités répriment dans le sang les islamistes, et les plus radicaux d’entre eux mènent des attaques qui ont tué plus d’une centaine de policiers et de soldats.
Les autorités accusent régulièrement la confrérie d’aider et de financer les attentats contre les forces de l’ordre, sans toutefois apporter la preuve des liens entre les jihadistes et les Frères musulmans, tenants d’un islam politique plus modéré.
L’implacable campagne des autorités dirigées de facto par les militaires a fait plus de 1.000 morts et des milliers d’arrestations dans les rangs islamistes.
Bannis mais tolérés sous le régime de Hosni Moubarak et véritablement sortis de la clandestinité à son départ en 2011, les Frères musulmans pourraient se radicaliser après avoir été dépossédés d’une présidence acquise via les urnes, estiment les experts.
En destituant M. Morsi, les militaires ont promis une "transition démocratique", qui doit se clore par des élections législatives et présidentielle mi-2014.

Syrie : accord sur un plan de transport des armes chimiques

La Russie a annoncé vendredi que des experts internationaux avaient convenu d’un plan pour transporter les armes chimiques syriennes les plus dangereuses vers un navire américain où elles doivent être détruites. Une réunion à huis clos des experts russes, chinois, américains et onusiens sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien a eu lieu vendredi à Moscou.
Un haut-responsable russe a indiqué qu’un accord général concernant le transport des armes chimiques du port syrien de Lattaquié vers le navire américain MV Cape Ray via l’Italie avait été trouvé.
"Nous nous sommes entendus sur la façon dont nous coopérerions dans les eaux territoriales syriennes lors du transport des armes chimiques du port de Lattaquié vers les eaux internationales", a déclaré le chef du département de la sécurité et du désarmement du ministère des Affaires étrangères Mikhaïl Oulianov, cité par l’agence officielle ITAR-TASS.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté en septembre une résolution ordonnant la destruction de l’arsenal chimique syrien d’ici à la mi-2014. Ce texte avait été adopté dans la foulée d’un accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, qui avait écarté in extremis la menace d’une frappe américaine, brandie après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas.
Plusieurs pays avaient déjà rendu publiques leurs propositions d’aide, notamment les Etats-Unis, qui ont ainsi accepté de se charger d’une partie de la destruction des armes chimiques syriennes, de "Catégorie Un", dont des agents chimiques nécessaires à la production de sarin ou de gaz moutarde.
Des navires danois et norvégien sont stationnés à Chypre, attendant de pouvoir escorter deux cargos, qui doivent récolter les agents chimiques au port de Lattaquié, sur la côte syrienne.
Ces cargos transporteront ensuite les agents chimiques vers un port italien, où ils seront embarqués sur le navire américain, avant de retourner à Lattaquié pour prendre en charge les derniers agents chimiques, moins dangereux, qui doivent être détruits par des sociétés.
Lundi, le ministre russe de la défense Sergueï Choïgou a indiqué que la Russie avait envoyé en Syrie 75 véhicules afin de participer à la destruction des armes chimiques du pays.

Israël/Palestine : Israël va annoncer de nouvelles constructions dans les colonies

Le gouvernement israélien va annoncer la construction de 1 400 logements dans des colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est parallèlement à la libération de 26 prisonniers palestiniens, a indiqué vendredi le radio militaire. Sur ce total, 600 logements seront érigés dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est annexée, tandis que les autres seront construits dans plusieurs colonies de Cisjordanie, dont El Kana, Emmanuel, Adam, Efrat, Alfei Menaché, a précisé la radio. Un responsable israélien avait indiqué jeudi sous le couvert de l’anonymat que le gouvernement allait annoncer "des appels d’offres pour de nouvelles constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui coïncideront avec la libération d’un troisième groupe de prisonniers palestiniens".
Cette libération, prévue dimanche, devrait en fait intervenir mardi soir au plus tôt, selon les médias israéliens. Avant la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens le 30 juillet sous l’égide des États-Unis, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait accepté la libération, en plusieurs fois, de 104 prisonniers palestiniens en fonction des progrès des négociations. Les deux premières phases ont eu lieu les 13 août et 30 octobre. Selon des médias israéliens, les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont demandé à Israël de s’abstenir d’annoncer des projets de construction dans les colonies en même temps que la troisième phase qui prévoit la libération de 26 prisonniers.

Netanyahou ignore les appels des EU et de l’UE
Mais Benyamin Netanyahou avait déjà prévenu la semaine dernière qu’il comptait ignorer ces appels : "Nous ne cesserons pas un instant de bâtir notre pays, de nous renforcer, de développer (...) les implantations", avait-il assuré. Selon les médias, il a cédé aux voix les plus intransigeantes au sein de sa coalition par crainte que l’absence d’annonce de constructions soit "interprétée comme un signe de faiblesse de la part d’Israël". En revanche, le ministre des Finances Yaïr Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid, ainsi que le ministre de l’Environnement Amir Peretz, du parti centriste HaTnuha, cités par les médias, ont critiqué le lien établi entre la libération de détenus palestiniens et la construction de logements dans les colonies.
Par ailleurs, le ministre de la Défense Moshé Yaalon cité par le quotidien Haaretz a réaffirmé qu’Israël "n’a pas de partenaire avec qui conclure un accord du côté palestinien", lors d’une réunion avec des représentants de chefs d’entreprise israéliens et palestiniens membres d’une association appelée "Briser l’impasse" qui entend aider à la conclusion d’un accord de paix pour "assurer la prospérité économique des deux peuples". Le quotidien Israël Hayom (droite) publie de son côté un sondage sur la libération des prisonniers palestiniens.
À la question : "A la lumière des attaques terroristes (de ces derniers jours), êtes-vous pour ou contre la libération la semaine prochaine des détenus afin de poursuivre les négociations ?", 79 % des personnes interrogées ont affirmé être contre, alors que 14,7 % étaient pour, le reste étant sans opinion. Une très forte majorité (85,8 %) estime également que les négociations en cours ne déboucheront pas sur un accord de paix. Ce sondage a été réalisé auprès de 500 personnes représentatives de la population juive, ce qui exclut la minorité des Arabes de 1948 (20 % des habitants). La marge d’erreur est de 4,4 %.

Soudan du Sud: les combats se poursuivent, renforts de l’ONU prévus

Les premiers renforts pour la Mission de l’ONU devraient arriver dans les 48 heures au Soudan du Sud, où les combats entre l’armée et la rébellion se sont poursuivis jeudi malgré une médiation régionale du Kenya et de l’Ethiopie.
L’ONU, débordée aux premiers jours des combats qui ont éclaté le 15 décembre, a décidé d’envoyer 6.000 Casques bleus supplémentaires et des moyens aériens (six hélicoptères de combat ou de transport et un avion C130) afin de mieux protéger les civils. Ce qui portera à 12.500 le nombre de soldats de la Minuss.
«Nous nous efforçons de livrer dans les 48 heures plusieurs éléments essentiels dont nous avons besoin». Il s’agira d’hommes et d’équipements, a déclaré depuis New York Hilde Johnson lors d’une conférence de presse.
Jeudi, les combats entre l’armée et la rébellion ont continué dans une région pétrolière du Soudan du Sud, pendant la tenue d’une nouvelle médiation des dirigeants kényan et éthiopien, ponctuée, selon eux, «de bons progrès».
Les forces du président sud-soudanais Salva Kiir ont continué de s’opposer aux rebelles de l’ex-vice président Riek Machar pour le contrôle de Malakal, capitale de l’Etat pétrolier du Haut-Nil, dans le nord du pays, où les combats avaient été signalés dès mercredi.
«Il y a des combats à Malakal. Nos forces sont au nord de Malakal et les rebelles au sud. Nous allons les dégager de Malakal», a déclaré jeudi à l’AFP le porte-parole de l’armée Philip Aguer.
Il a aussi réaffirmé, comme la veille, qu’une offensive était en préparation sur Bentiu, la capitale de l’Etat d’Unité, la principale région pétrolière du pays.
«Les rebelles contrôlent toujours Bentiu mais la SPLA (l’armée) se prépare à reprendre la ville bientôt», a affirmé M. Aguer.
Les Etats-Unis ont réaffirmé jeudi à l’adresse des deux rivaux, que leur soutien cesserait en cas de coup de force militaire. Les Etats-Unis ont été les parrains de l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011 et ses plus importants soutiens politique et économique.
Le bilan des combats qui ont éclaté à la mi-décembre atteindrait déjà plusieurs milliers de morts, selon l’ONU, qui a annoncé la découverte de charniers.
«Au moins 90.000 personnes ont été déplacées depuis dix jours, dont 58.000 se sont réfugiées sur les bases de l’ONU» à travers le pays, a expliqué mercredi le coordinateur humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer.

Nouvelle tentative diplomatique
Les combats dans les régions pétrolières ont entraîné une légère hausse des prix de l’or noir sur les marchés internationaux, même si le Soudan du Sud n’est qu’un exportateur mineur de pétrole au niveau mondial.
En revanche, les revenus du pétrole sont cruciaux pour ce jeune Etat, indépendant depuis seulement deux ans et demi, car ils assurent l’essentiel du budget.
Sur le front diplomatique, le président kényan Uhuru Kenyatta et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères, ont fait un aller-retour jeudi à Juba pour tenter une nouvelle médiation auprès de Salva Kiir.
Le chef de la diplomatie éthiopienne a fait par de «bon progrès à l’occasion de cette visite, qui sera suivie, vendredi à Nairobi, d’un sommet de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad). Cette nouvelle médiation intervient après celles menées la semaine dernière par les pays d’Afrique de l’Est voisins du Soudan du Sud.
La Chine, qui possède déjà des intérêts et a de grands projets dans le secteur pétrolier sud-soudanais, a aussi annoncé l’envoi prochain d’un émissaire au Soudan du Sud pour aider aux négociations.
Salva Kiir et Riek Machar ont formellement accepté d’entamer des pourparlers, mais sans fixer de date.
Les deux hommes sont de vieux rivaux politiques, depuis des années avant l’indépendance. Le premier accuse le second de tentative de coup d’Etat. Riek Machar dément, accusant Salva Kiir de vouloir éliminer ses rivaux par une purge. Dans leur lutte pour le pouvoir, les deux dirigeants instrumentalisent les antagonismes entre leurs ethnies réciproques: les Dinka de Kiir (majoritaires dans le pays), et les Nuer de Machar.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a menacé mercredi de sanctions les responsables d’exactions, dans un message à la population.
Les Nations unies se tiennent aux côtés de la population du Soudan du Sud en ces temps difficiles», a déclaré M. Ban, condamnant les «attaques abominables» et les «graves violations des droits de l’homme» commises.
Les combats touchent la moitié des 10 Etats du pays: ceux de Jonglei, d’Unité, d’Equateur central (Juba), mais aussi du Haut-Nil ou encore d’Equateur oriental.

Égypte : l’armée riposte aux attentats terroristes

Le secrétaire d’État John Kerry a déploré jeudi la décision du pouvoir égyptien de désigner les Frères musulmans comme une "organisation terroriste", alors que des heurts entre partisans et adversaires du président islamiste déchu Mohamed Morsi ont fait un mort au Caire. Le chef de la diplomatie américaine a téléphoné à son homologue égyptien Nabil Fahmy pour exprimer "sa préoccupation quant à la désignation terroriste des Frères musulmans", a indiqué la porte-parole du département d’État Jennifer Psaki. John Kerry a également condamné "l’atroce attentat à la bombe terroriste" dans lequel 15 personnes ont trouvé la mort mardi à Mansoura (nord), à la suite duquel les autorités ont décidé de qualifier les Frères musulmans d’organisation terroriste.
Ces derniers démentent toute implication dans cet attentat, revendiqué par un mouvement djihadiste distinct, Ansar Beit al-Maqdess. Ce regain de tension s’est traduit jeudi soir par la mort d’une personne lors d’affrontements entre des étudiants de la prestigieuse université Al-Azhar du Caire partisans de Mohamed Morsi et des adversaires de l’ancien président, selon le ministère de l’Intérieur. Le ministère a ajouté que sept "émeutiers" issus de la confrérie, qui bravaient l’interdiction faite aux Frères musulmans de manifester, avaient été arrêtés après que la police était intervenue à coups de grenades lacrymogènes.

"J’ai peur du passager qui s’assoit dans mon taxi"
Un attentat survenu jeudi matin a également fait cinq blessés légers lorsque qu’une bombe a frappé un bus dans le quartier de Nasr City, dans le nord du Caire. Il s’agit du premier attentat n’ayant touché que des civils depuis le coup de force des militaires contre le chef d’État islamiste il y a six mois, même si la bombe a peut-être explosé prématurément. Toutefois, a expliqué un général de la police, une seconde bombe artisanale, désamorcée, avait été placée dans un panneau publicitaire proche et devait détoner au moment où les forces de l’ordre arriveraient sur les lieux après la première explosion. Selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur, elle "visait à terroriser les gens avant le référendum" constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier.
L’homme fort du nouveau pouvoir, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée, ministre de la Défense et vice-Premier ministre, a réagi en promettant d’"éliminer" les terroristes et de faire revenir la "stabilité". Depuis la destitution et l’arrestation le 3 juillet de Mohamed Morsi, l’Égypte est entrée dans un engrenage de violence. Les autorités répriment dans le sang les islamistes, et les plus radicaux d’entre eux mènent des attaques qui ont tué plus d’une centaine de policiers et de soldats. L’implacable campagne des autorités dirigées de facto par les militaires a fait plus de 1 000 morts et des milliers d’arrestations dans les rangs islamistes. Décrivant l’ambiance dans l’Égypte plus divisée que jamais, Ihab Abdelmoneim, chauffeur de taxi du Caire, a de son côté affirmé : "Aujourd’hui, j’ai peur du passager qui s’assoit dans mon taxi, et lui, il a peur de moi."

Manifestations et publications interdites
Au lendemain de l’attentat de Mansoura, le gouvernement a placé de fait les centaines de milliers de membres de la confrérie sous le régime d’une sévère loi antiterroriste promulguée en 1992 sur fond de violences de groupes islamistes radicaux. Ainsi, jeudi, une vingtaine de ses membres ont été mis en détention provisoire et 16 autres arrêtés pour possession de tracts et "incitation à la violence". Désormais considérés comme "terroristes", les dirigeants de la confrérie risquent jusqu’à la peine capitale, a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hany Abdel Latif. Quant à ses membres, ils sont désormais interdits de manifestation, et le journal du mouvement, Liberté et justice, a été définitivement interdit, de même que le parti du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011.
Quiconque sera trouvé en possession de publications ou d’enregistrements diffusés par la confrérie sera passible de peines allant jusqu’à cinq ans de prison. Les autorités accusent régulièrement la confrérie d’aider et de financer les attentats contre les forces de l’ordre - devenus quasi-quotidiens depuis la destitution de Mohamed Morsi -, sans toutefois apporter la preuve des liens entre les djihadistes et les Frères musulmans, tenants d’un islam politique plus modéré. Bannis mais tolérés sous le régime de Hosni Moubarak et véritablement sortis de la clandestinité à son départ en 2011, les Frères musulmans pourraient se radicaliser après avoir été dépossédés d’une présidence acquise via les urnes, estiment les experts. En destituant Mohamed Morsi, les militaires ont promis une "transition démocratique", qui doit se clore par des élections législatives et présidentielle mi-2014.


Liban : Un proche de Saad Hariri tué dans un attentat à Beyrouth

Mohammad Chatah, proche conseiller de l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri qui est le chef de la coalition hostile au régime syrien, a été tué dans un attentat à Beyrouth, ont rapporté à l’AFP des membres de cette coalition et l’Agence nationale d’information (ANI).
L’attentat a fait cinq morts et plus de 50 blessés.
M. Chatah, également ex-ministre des Finances, se dirigeait vers la maison de Saad Hariri, absent du pays, où devait se tenir à 09H30 (07H30 GMT) une réunion de la coalition dite du "14-mars", hostile au régime de Bashar al-Assad et appuyant l’opposition syrienne.
L’explosion, puissante et ressentie à travers la capitale libanaise, s’est produite dans une des artères du centre-ville menant à cette maison où la coalition tient régulièrement des réunions.
Des images diffusées par les chaînes locales ont montré plusieurs voitures et des corps en flammes dans les rues alors que des ambulances étaient sur place pour secourir les blessés.
M. Chatah, également ex-ambassadeur libanais à Washington, était l’un des ténors de cette coalition et considéré comme le représentant politique de M. Hariri, absent du Liban depuis 2011, lorsque le rival de ce dernier, le Hezbollah, a provoqué la chute de son gouvernement.
De 2005 à 2012, une série d’attentats et d’assassinats ont visé des hommes politiques et des journalistes hostiles au régime syrien, ainsi que des responsables de l’armée et de la police considérés comme proches de ce camp.
L’attentat qui a coûté la vie à M. Chatah intervient 20 jours avant le début du procès des responsables présumés de l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, dont le meurtre le 14 février 2005 avait plongé le Liban dans la tourmente.

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Hollande condamne le "lâche attentat" perpétré à Beyrouth
François Hollande a condamné vendredi le "lâche attentat" à la voiture piégée perpétré dans la matinée en centre-ville de Beyrouth.
"Le président de la République condamne le lâche attentat perpétré ce matin dans le centre-ville de Beyrouth qui a fait de nombreuses victimes et causé la mort de l’ancien ministre Mohammed Chatah", dit l’Élysée dans un communiqué. La présidence précise que François Hollande "s’est entretenu au téléphone avec le président Sleimane auquel il a réitéré tout son soutien pour préserver la stabilité et la sécurité du Liban."

jeudi 26 décembre 2013

Égypte : L’homme fort de l’Egypte promet de "faire face au terrorisme"

Le général Sissi, chef de l’armée et homme fort de l’Egypte depuis qu’il a destitué le président Mohamed Morsi, a promis jeudi que son pays "ferait face au terrorisme" au lendemain de la désignation des Frères musulmans "organisation terroriste".
"Pas d’inquiétude ni de peur, nous nous sacrifierons pour vous, l’armée se sacrifiera pour l’Egypte et les Egyptiens et celui qui vous touchera, nous l’éliminerons", a déclaré Abdel Fattah al-Sissi lors d’une cérémonie militaire, selon un communiqué de son porte-parole, le colonel Ahmed Aly.
"Ne laissez pas ces horribles actes terroristes vous affecter", a-t-il ajouté. "Vous souhaitez la liberté et la stabilité, cela ne s’obtient pas facilement et vous devez faire confiance à Dieu, à vous-mêmes, et à votre armée et votre police, car nous sommes capables de remettre l’Egypte sur la voie de la stabilité, de la sécurité et du progrès".
Ces déclarations sont les premières du général Sissi —également ministre de la Défense et vice-Premier ministre— et interviennent quelques heures après qu’une bombe a explosé au Caire, blessant cinq personnes dans un bus, et deux jours après un attentat suicide à la voiture piégée contre un bâtiment de la police dans le delta du Nil qui a fait 15 morts.
Au lendemain de cette attaque —revendiquée par un groupe jihadiste disant s’inspirer d’Al-Qaïda et condamnée par les Frères musulmans— le gouvernement intérimaire installé par l’armée début juillet a déclaré la confrérie vieille de 85 ans "organisation terroriste", l’accusant d’avoir commis l’attentat.
Depuis la destitution et l’arrestation le 3 juillet de M. Morsi, l’Egypte est entrée dans un engrenage de violence. Les autorités répriment dans un bain de sang les islamistes, et les plus radicaux d’entre eux mènent des attaques dans lesquelles plus d’une centaine de policiers et de soldats sont morts.
Plus d’un millier de personnes ont été tuées et des milliers d’autres arrêtées dans les rangs des islamistes dans le cadre de cette implacable répression.

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7 Frères musulmans mis en détention pour "terrorisme"
Le parquet égyptien a ordonné jeudi le placement en détention pour "appartenance à une organisation terroriste" de sept membres des Frères musulmans, la confrérie du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée, a rapporté l’agence officielle MENA.
Mercredi, le gouvernement installé par l’armée, accusant les Frères musulmans d’un attentat pourtant revendiqué par un groupe jihadiste sans lien connu avec la confrérie, les a déclaré "organisation terroriste", plaçant de fait ses centaines de milliers de membres sous le régime d’une sévère loi anti-terrorisme.
Parmi les accusés, arrêtés à Alexandrie (nord) et placés en détention pour 15 jours dans le cadre de l’enquête, figure le fils d’un haut responsable du mouvement islamiste.
L’agence ajoute que 11 autres personnes ont été mises en détention dans la province de Charqiya, dans le delta du Nil, pour "appartenance et promotion des idées d’une organisation terroriste" et "incitation à la violence".

Égypte : attentat contre un bus au Caire, 5 blessés légers

Une explosion a blessé jeudi cinq personnes dans un bus au Caire et un second engin explosif a été désamorcé, au lendemain de l’annonce par les autorités que les Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi étaient désormais une "organisation terroriste".
Cette attaque, qui a fait cinq blessés légers selon des responsables des services de sécurité et de la santé, est le premier attentat à ne toucher que des civils depuis le coup de force des militaires contre le chef d’Etat islamiste en juillet, même si la bombe a peut être explosé prématurément.
Depuis la destitution et l’arrestation le 3 juillet de M. Morsi, l’Egypte est entrée dans un engrenage de la violence, les autorités réprimant dans un bain de sang les islamistes et les plus radicaux d’entre eux menant des attaques ayant tué plus d’une centaine de policiers et de soldats.
Jeudi, la police avait bouclé le périmètre autour du bus rouge et noir dont les vitres ont volé en éclats, après l’explosion d’une bombe posée en bord de route.
Un général de la police, Mohamed Gamal, a montré la seconde bombe artisanale, désamorcée, expliquant qu’elle avait été placée dans un panneau publicitaire proche et devait détoner au moment où les forces de l’ordre arriveraient sur les lieux après la première explosion.
"Elle devait être actionnée à distance", a précisé à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur Hany Abdel Latif, estimant que cette attaque "visait à terroriser les gens avant le référendum" constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier.
Mahmoud Abdelal, qui travaille à une centaine de mètres du lieu de l’explosion, dans le quartier de Nasr City, dans le nord du Caire, a raconté à l’AFP avoir vu sur place "cinq personnes couvertes de sang, dont l’une avait perdu une jambe".
Mardi à l’aube, un kamikaze avait lancé sa voiture bourrée d’explosifs contre le quartier général de la police de Mansurah, à une centaine de kilomètres du Caire, tuant 15 personnes, dont 14 policiers. Un mouvement jihadiste basé dans le Sinaï et disant s’inspirer d’Al-Qaïda a revendiqué cette attaque, "fermement" condamnée par les Frères musulmans.
Mais le gouvernement a accusé le mouvement islamiste créé en 1928 en Egypte avant d’essaimer dans le monde entier d’être derrière l’attentat de Mansurah, déclarant la confrérie "organisation terroriste" et menaçant ainsi ses centaines de milliers de membres de tomber sous le coup d’une sévère loi anti-terrorisme promulguée en 1992 sur fond de violences de groupes islamistes radicaux.
Ils sont aussi désormais interdits de manifestation, alors qu’ils organisent quasi-quotidiennement des défilés réclamant le retour au pouvoir de M. Morsi. L’un de leur dirigeant a toutefois appelé mercredi à poursuivre la mobilisation.
En outre, le journal de la confrérie "Liberté et Justice" a été définitivement interdit, de même que le parti politique du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011 qui a mis fin à trois décennies de présidence de Hosni Moubarak.
Début septembre, dans le même quartier de Nasr City, un kamikaze avait fait exploser sa voiture au passage du convoi du ministre de l’Intérieur, sorti indemne de cette attaque.
Ansar Beit al-Maqdess, le mouvement jihadiste qui a revendiqué l’attentat de Mansurah, a également affirmé être responsable de la tentative d’assassinat contre le ministre.
Ce groupe, principalement composé de Bédouins du Sinaï égyptien, critique ostensiblement l’entrée des Frères musulmans dans le jeu politique et prône l’action armée.
Les autorités, elles, accusent régulièrement les Frères musulmans d’aider et de financer les attentats contre les forces de l’ordre, sans toutefois avoir apporté la preuve des liens entre les combattants jihadistes et les Frères musulmans, tenants d’un islam politique plus modéré.
Banni mais toléré sous le régime de Hosni Moubarak et véritablement sorti de la clandestinité à son départ en 2011, le mouvement des Frères musulmans pourrait désormais revoir ses positions après avoir été dépossédé d’une présidence acquise via les urnes.
Lors de leur coup de force contre M. Morsi, les militaires avaient affirmé répondre au souhait de millions de manifestants qui accusaient le président islamiste d’avoir échoué à redresser une économie en ruine et de chercher à accaparer le pouvoir au profit de sa confrérie. Ils ont promis une "transition démocratique" qui doit être lancée avec le référendum constitutionnel et se clore par des élections législatives et présidentielle mi-2014.