lundi 23 décembre 2013

Algérie : L’Algérie satisfait des regrets du président de la république française

A Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a pris connaissance "avec satisfaction" du communiqué de l’Elysée, a dit son porte-parole, cité par l’agence Algérie presse service (APS).
"En particulier les sentiments d’amitié qu’il porte à l’Algérie et le grand respect qu’il a pour son peuple que le président français a tenu à réitérer", a ajouté celui-ci.

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François Hollande exprime ses "sincères regrets pour l’interprétation" de ses propos sur l’Algérie
François Hollande "exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos" sur l’Algérie et "en fera directement part" au président algérien Abdelaziz Bouteflika, selon un communiqué de l’Elysée publié dimanche.
Le chef de l’Etat avait déclaré le 16 décembre sur le ton de la plaisanterie devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls était rentré d’Algérie "sain et sauf". "C’est déjà beaucoup", avait-il ajouté.
Cette saillie a suscité de très vives réactions en Algérie et des propos sévères de la part de l’opposition.
Selon le communiqué, "les quelques mots prononcés lundi par le président de la République dans le cadre du 70ème anniversaire du CRIF, concernant un déplacement de Manuel Valls en Algérie, font l’objet d’une polémique sans fondement".
"Chacun connaît les sentiments d’amitié que François Hollande porte à l’Algérie et le grand respect qu’il a pour son peuple, comme l’ont prouvé la visite d’État qu’il a effectuée en décembre dernier et les discours qu’il a prononcés", poursuit la présidence de la République.
François Hollande "exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos et en fera directement part au président Bouteflika", conclut le texte.

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La boutade de François Hollande sur l’Algérie fait polémique
Des responsables de l’opposition française ont dénoncé dimanche la boutade de François Hollande sur la sécurité en Algérie tandis qu’Alger déplorait un "incident regrettable".
Le président français, qui fêtait les 70 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) le 16 décembre, s’était félicité de la présence dans la salle du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, de retour d’Algérie.
"Il en revient sain et sauf, c’est déjà beaucoup", avait-il dit sur le ton de la plaisanterie.
D’abord passée inaperçue, cette plaisanterie a été relayée sur les réseaux sociaux et a indigné la presse algérienne.
En France, le président de l’UMP Jean-François Copé a regretté "le dernier dérapage verbal du président de la République".
"Sur un thème aussi important que la relation de la France avec l’Algérie, l’exigence de la fonction présidentielle n’autorise pas une formule aussi déplacée", écrit-il sur son compte Twitter.
L’ex-ministre UMP Valérie Pécresse a trouvé pour sa part les propos de François Hollande "particulièrement maladroits" "Surtout ce n’est pas digne d’un Président de la République", a-t-elle déclaré sur TF1.
Samedi soir, le secrétaire général adjoint de l’UMP Geoffroy Didier avait invité le président de la République à "présenter ses excuses au peuple algérien" pour cette plaisanterie qu’il qualifiait d’"indigne".
Le coprésident du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a tweeté dimanche que la boutade de François Hollande sur la sécurité en Algérie lui donnait "la nausée". "L’ivresse communautariste du dîner a grisé Hollande. Mais c’est nous qui avons la nausée", écrit Jean-Luc Mélenchon.
En Algérie, le quotidien El Watan a dénoncé dimanche "une plaisanterie de mauvais goût" et "des insinuations pathétiques". "Alger s’indigne", titre-il en une.
Pour le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, "le sens de l’humour peut apporter une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu’il s’exprime avec élégance, avec mesure".
A l’inverse, il "peut être générateur d’une moins-value lorsqu’il aboutit à suggérer que les réalités ne seraient pas celles qui sont à la portée de tous et qui ont pu être vérifiées par tous", a-t-il dit, cité samedi par l’agence Algérie presse service (APS).
"L’année 2012 s’est terminée avec le succès éclatant de la visite d’Etat du président Hollande en Algérie. L’année 2013, n’est pas encore terminée, et nous ne souhaitons pas la terminer sur une mauvaise note. J’espère que nous puissions trouver les moyens, dans les jours qui nous séparent, de tourner la page de cet incident regrettable", a ajouté Ramtane Lamamra.
Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), a appelé pour sa part François Hollande à présenter des excuses.
"Les propos du président français relèvent de la provocation et constituent une grave atteinte à l’Algérie", a-t-il dit samedi, également cité par l’APS.

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"Une plaisanterie légère", selon l’entourage du président
La boutade du président François Hollande sur la sécurité en Algérie était une "plaisanterie légère qui pouvait viser n’importe qui dans n’importe quel pays", indique-t-on dimanche dans l’entourage du président.
"C’était une plaisanterie légère qui pouvait viser n’importe qui dans n’importe quel pays et qui n’avait aucun sens particulier concernant l’Algérie", souligne-t-on.
"Il n’y a pas de tension particulière au niveau des autorités algériennes", a-t-on ajouté de même source.

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Le RND dénonce "la haine des Français" après les propos de Hollande
Le Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force politique du parlement algérien, a estimé dimanche que les récents propos du président François Hollande sur la sécurité en Algérie "dénotaient la haine vouée par les Français aux Algériens".
"De tels propos, qui n’affectent nullement le peuple algérien (...) attentent par contre aux relations algéro-françaises qui connaissent une nette amélioration ces dernières années", a déclaré à l’agence nationale algérienne APS la porte-parole du RND, Nouara Saadia Djaafar.
"Ces propos nous renvoient au point de départ", a-t-elle dénoncé, ajoutant que "pour le RND, ce type de provocations ne saurait entraver la marche de l’Algérie ni la faire dévier de ses principes".

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Une tête de porc déposée devant une mosquée de Besançon
Une tête de porc a été retrouvée dimanche matin devant une mosquée de Besançon, déjà visée ces derniers mois par des actes islamophobes, a-t-on appris de sources concordantes.
La tête a été découverte vers 02H30 devant le portail de la mosquée Sunna par la police, dont les patrouilles sont renforcées autour du bâtiment, ont indiqué à l’AFP le parquet de Besançon et le sous-préfet Eric Pierrat.
Plusieurs oreilles de cochon ont également été retrouvées, selon le parquet.
Une enquête a été ouverte et les policiers vont procéder à des relevés d’empreintes, a précisé M. Pierrat, qui s’est rendu sur place pour rencontrer les responsables musulmans.
"L’Etat condamne avec vigueur de tels actes et il est important de ne pas céder à la provocation", a-t-il ajouté, soulignant que "la vigilance accrue portée à la sécurité des lieux de culte va se poursuivre".
La même mosquée, déjà visée par des tags en février, avait encore été ciblée début novembre. Une croix gammée et l’inscription "vive le FN" avaient été tracées à la peinture noire sur son mur d’enceinte.
Durant la même nuit, des croix gammées, ainsi que des inscriptions comme "la France aux Français" et "les arabes dehors" avaient été tracées à la peinture noire sur les murs d’une autre mosquée de la ville.
"Ce sont des actes à répétition, nous avons un sentiment de dégoût et de colère", a déclaré à l’AFP le président le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Adbdallah Zekri.
"Il y a un racisme latent, contre l’autre, contre l’étranger", a-t-il estimé. Les actes islamophobes ont enregistré une hausse de 11,3% sur les neuf premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2012, a dénoncé le mois dernier l’Observatoire, placé sous l’autorité du Conseil français du culte musulman (CFCM).
De janvier à fin septembre, il a ainsi répertorié 157 actes islamophobes, un chiffre englobant actions et menaces.

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