jeudi 19 décembre 2013

Syrie : les disparitions forcées constituent un crime contre l’humanité

Les disparitions forcées menées par les forces gouvernementales syriennes constituent un crime contre l’humanité, estime un rapport de la Commission internationale d’enquête des Nations unies pour la Syrie publié jeudi à Genève.
"Il y a de bonnes raisons de croire que les disparitions forcées commises par les forces gouvernementales dans le cadre de vastes et systématiques attaques contre la population civile constituent un crime contre l’humanité", affirme le rapport.
Dans un document de dix pages, la commission d’enquête, présidée par le juriste brésilien Paulo Sergio Pinheiro et dont l’ancienne procureure internationale la Suissesse Carla del Ponte est membre, accuse les autorités de Damas d’avoir pratiqué des disparitions forcées depuis le début des troubles, en 2011. Cette campagne d’intimidation a été utilisée comme une tactique de guerre.
"Des civils, en majorité des hommes adulte, ont été enlevés par les forces armées et de sécurité syriennes ainsi que par les milices pro-gouvernementales lors d’arrestations de masse, de perquisitions des domiciles, aux barrages et dans les hôpitaux", souligne le rapport de cette Commission d’enquête mise en place par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
"Les enlèvements avaient souvent un caractère punitif, en visant les membres de la famille de déserteurs, de militants, de combattants et de personnes donnant des soins médicaux aux opposants", selon le rapport.
Les autorités refusent de fournir des informations sur les disparus, et dans certains cas des membres de la famille qui se sont adressées aux services de sécurité ont eux mêmes été arrêtés, poursuit le document.
Depuis la dernière année, certains groupes de l’opposition armée ont pris de plus en plus d’otages pour des échanges de prisonniers ou des rançons, relève la Commission qui note qu’on ne peut parler de "disparitions forcées" dans la mesure où la situation des victimes n’est pas cachée aux familles.
Mais ces derniers mois certains groupes se sont livrés à des pratiques qui sont assimilables à des disparitions forcées en violation du droit humanitaire international, estime le rapport.

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