lundi 30 décembre 2013

Égypte : La police égyptienne arrête des journalistes d'Al-Jazeera

La police secrète égyptienne a arrêté deux journalistes de la chaîne Al-Jazeera, un Australien et un Égyptien, soupçonnés d'avoir diffusé illégalement des informations portant atteinte à la "sécurité nationale", a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur. La chaîne satellitaire basée au Qatar  a confirmé ces arrestations et ajouté que la police retenait également deux autres de ses employés. Des officiers de la Sécurité nationale ont perquisitionné dimanche leur bureau improvisé installé dans un hôtel du Caire, arrêté les deux reporters et confisqué leur matériel, a expliqué le ministère dans un communiqué.
Le texte ne donne pas l'identité des deux journalistes, indiquant seulement que l'un est "membre des Frères musulmans", la confrérie du président Mohamed Morsi destitué par l'armée, et l'autre de nationalité australienne. Selon l'antenne anglophone d'Al-Jazeera, il s'agit du chef du bureau du Caire, Mohamed Adel Fahmy et de l'Australien Peter Greste. La chaîne ajoute qu'avec eux sont retenus le producteur Baher Mohamed et le caméraman Mohamed Fawzi. Les journalistes "ont diffusé en direct des informations portant atteinte à la sécurité nationale", a affirmé le ministère de l'Intérieur, ajoutant qu'ils avaient été trouvés en possession de "publications" des Frères musulmans.

Jusqu'à cinq ans de prison
Ces arrestations surviennent quelques jours après que les autorités ont déclaré la confrérie "organisation terroriste". Quiconque est trouvé en possession de publications ou d'enregistrements diffusés par les Frères musulmans est désormais passible de peines allant jusqu'à cinq ans de prison. Peter Greste, un ancien journaliste de la BBC, a remporté le prix Peabody en 2011 pour un documentaire sur la Somalie. Mohamed Adel Fahmy, qui a travaillé pour CNN, est un journaliste renommé au Caire, sans lien connu avec les Frères musulmans. Les autorités installées début juillet par l'armée après l'éviction du premier président élu démocratiquement d'Égypte accusent Al-Jazeera de soutenir les Frères musulmans, et ses filiales en Égypte ont fait les frais de la répression menée contre la confrérie, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011.
Plusieurs journalistes d'Al-Jazeera sont en détention, dont Abdallah Elshami. Depuis 1992, le CPJ dit avoir recensé 10 journalistes tués en Égypte, "dont neuf depuis que les manifestations anti-gouvernementales ont commencé" lors de la révolte du début 2011.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire