mardi 24 décembre 2013

Israël/Palestine : Bethléem ou Noël à l’ombre du mur de l’apartheid.

Bethléem prépare ce mardi Noël, fête de la paix dans la tradition chrétienne, sur fond de guerres et violences au Moyen-Orient et en Afrique.
Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fuad Twal, la plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte, devait faire son entrée solennelle dans la ville autonome de Cisjordanie, en début d’après-midi.
A partir de minuit, il présidera la grand-messe de Noël en l’église catholique Sainte-Catherine, contiguë à la Basilique de la Nativité, en présence notamment du président palestinien Mahmud Abbas et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en visite privée.
Des draps blancs de neige verglacée et des branches d’arbres brisées, vestiges de la tempête particulièrement rude qui a frappé la région il y une dizaine de jours, étaient encore visibles sur les hauteurs de la ville palestinienne.
Au coeur de Bethléem, sur la place de la Mangeoire, en face de la basilique de la Nativité, dont le toit multiséculaire est en train d’être restauré, étaient installés un sapin de Noël géant, décoré de rubans rouges, et une crèche.
Des pères Noël et bonhommes de neige gonflables s’efforçaient d’apporter de la bonne humeur dans les cafés et restaurants bordant la place. Mais le climat hivernal et festif est assombri cette année par les espoirs déçus après la reprise des négociations directes entre Israël et les Palestiniens fin juillet.
Les incidents violents se sont multipliés de part et d’autres ces derniers temps en Israël, en Cisjordanie, et dans la bande de Gaza, et les navettes, pourtant nombreuses, du secrétaire d’Etat américain John Kerry n’ont pour le moment produit aucun résultat concret.
"Même si l’attention mondiale n’est plus sur la Terre Sainte, mais s’est déplacée vers le drame de la Syrie, il faut affirmer que le conflit israélo-palestinien reste capital dans la région et constitue un obstacle majeur à la stabilité du Moyen-Orient", a estimé Mgr Twal mercredi dernier, dans son traditionnel messsage de Noël. Il a ajouté que la poursuite de la colonisation israélienne était le principal obstacle aux efforts de paix.
"Les pourparlers israélo-palestiniens ont repris fin juillet, après trois années d’interruption. Mais les bons efforts sont contrariés par la colonisation israélienne. Tant que ce problème ne sera pas résolu, les peuples de notre région souffriront", a déclaré Mgr Twal, 73 ans, plus haute autorité catholique romaine en Terre sainte.
Il a par ailleurs évoqué la visite du pape François en Terre sainte, prévue en mai mais non encore annoncée officiellement. Le pape argentin "a dans le coeur la Terre Sainte et le Moyen-Orient", a souligné Mgr Twal.
De son côté, le président palestinien Mahmud Abbas a appelé lundi, dans son message de Noël, les pélerins du monde entier à venir en Terre sainte à l’occasion de la visite du pape. "Nous espérons que la visite du pape François offrira l’opportunité aux chrétiens du monde entier de se rapprocher de leurs soeurs et frères en Palestine", a déclaré le chef de l’Autorité palestinienne.
Pendant les fêtes de Noël, l’armée israélienne a assoupli les mesures de sécurité pour faciliter l’accès à Béthléem.
Bethléem se trouve au-delà de la barrière de séparation érigée par Israël en Cisjordanie —que les Palestiniens appellent le "mur de l’apartheid".

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