dimanche 31 juillet 2016

Tunisie: Le gouvernement de Habib Essid démissionnaire

Le Parlement tunisien a comme attendu retiré samedi soir sa confiance au gouvernement de Habib Essid, sous pression depuis que le président Béji Caïd Essebsi s'est dit en faveur d'un cabinet d'union nationale il y a deux mois.
Le départ de M. Essid, un indépendant de 67 ans dont le passage au gouvernement a été mouvementé, fait craindre une nouvelle période d'incertitudes en Tunisie, un pays fragilisé.
Le gouvernement est désormais considéré comme démissionnaire et le président doit engager des consultations dans un délai de 10 jours pour charger la "personnalité la plus apte" de former un nouveau cabinet.
Les conjectures vont bon train sur le fait de savoir qui sera le successeur de M. Essid, mais aucun nom ne se détache pour l'instant.
Sur les 217 députés (dont 191 étaient présents samedi soir), 118 ont voté contre le renouvellement de la confiance et trois pour, avec 27 abstentions.
Plusieurs élus dont ceux du Front populaire, une coalition d'opposition de gauche, ont annoncé juste avant le vote qu'ils n'y participeraient pas, dénonçant un processus "de pure forme".
Plusieurs partis, dont les quatre au pouvoir (Nidaa Tounès, Ennahda, Afek Tounès et l'UPL), avaient en effet annoncé en amont leur intention de voter la défiance.
M. Essid a lui-même dit être "tout à fait conscient que le vote sera(it) contre lui", expliquant avoir demandé la tenue de la séance pour "exposer les choses au peuple et aux députés".
Cette plénière est le point d'orgue d'un feuilleton qui a commencé le 2 juin, lorsque le chef de l'Etat s'est prononcé pour un gouvernement d'union. Formé il y a un an et demi et remanié en janvier, l'actuel cabinet est accusé d'inefficacité à un moment où la Tunisie traverse une période sensible.
Car si ce pays a réussi sa transition politique après la révolution de 2011, son économie est en crise et il a été visé par plusieurs attaques jihadistes sanglantes.
M. Essid, qui n'avait pas été informé de l'initiative par le chef de l'Etat, avait d'abord dit être prêt à démissionner si l'intérêt de la Tunisie l'exigeait. Il a ensuite annoncé qu'il ne partirait que si le Parlement lui retirait sa confiance.
Samedi, si plusieurs députés ont salué l'"intégrité" de M. Essid, ils ont aussi critiqué son bilan.
Un élu de Nidaa Tounès, Abdelaziz Kotti, a ainsi évoqué "une grande crise économique (...) et un gouvernement incapable de trouver des solutions et de donner de l'espoir aux Tunisiens".
"Le temps est venu d'un changement (...). Le rendement (du gouvernement) est encore trop faible", a renchéri l'ex-Premier ministre Ali Larayedh, d'Ennahda.
"Le gouvernement a fait son devoir dans plusieurs domaines (...) mais il y a des domaines dans lesquels on ne peut arriver à des résultats concrets (...) en un an et demi", a répondu M. Essid.
A l'ouverture de la plénière samedi matin, il avait tancé les partis politiques, les accusant de "faire mine d'oublier" les progrès réalisés selon lui contre le terrorisme et la cherté de la vie, ainsi que l'élaboration d'un plan quinquennal.
M. Essid a aussi redit sa "surprise" quant à l'initiative du président, qui a provoqué l'incertitude et paralysé le travail du gouvernement selon lui.
Applaudi à plusieurs reprises pendant son discours, il a de nouveau évoqué des pressions pour le pousser à démissionner et dénoncé une manoeuvre pour se débarrasser de lui.
Ses proches ont attribué, sous le couvert de l'anonymat, ces pressions au camp du fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi, un dirigeant de Nidaa Tounès. Ce parti fondé par le président a remporté les législatives de 2014 avant d'imploser et de perdre la première place au Parlement au profit des islamistes d'Ennahda.
Samedi, plusieurs journaux se sont montrés préoccupés par la suite.
"Il serait naïf de penser que le sauvetage du pays est tributaire d'un gouvernement d'union nationale", a ainsi jugé Le Quotidien. "C'est dire que l'après-Essid ne s'annonce guère (être) une promenade de santé".
Tout en évoquant les graves difficultés économiques et sociales de la Tunisie ainsi que "la menace terroriste toujours présente", M. Essid s'est voulu rassurant.
"Nous avons de grands problèmes mais nous avons (...) les hommes et les femmes qui ont les compétences pour (y) faire face", a-t-il assuré.

Yémen: Le gouvernement accepte un projet d'accord de paix de l'ONU

 Conférence de presse des représentants de la société civile du Yémen et de l'ONU , après des négociations de paix sur le Yémen, au Koweit, le 8 mai 2016 (Afp)

Le gouvernement yéménite a annoncé dimanche qu'il avait accepté un projet d'accord de paix proposé par l'ONU pour mettre fin au conflit en cours depuis plus d'un an au Yémen, mais les rebelles n'ont pas fait connaître leur position.
L'annonce faite par le gouvernement yéménite, soutenu par l'Arabie Saoudite, est intervenue après une réunion dans la capitale du Koweït présidée par le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi.
"La réunion a approuvé le projet d'accord présenté par les Nations unies et qui appelle à une cessation du conflit armé et au retrait (des rebelles) de Sanaa (...) et des villes de Taëz et de Hodeida", indique un communiqué publié après la rencontre et cité par l'agence de presse Saba.
Sanaa, la capitale, est occupée par les rebelles chiites Houthis depuis septembre 2014. Taëz se trouve dans le sud-ouest du Yémen et Hodeida dans l'ouest.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abdulmalek al-Mikhlafi, qui dirige l'équipe de négociation gouvernementale, a déclaré qu'il avait envoyé à l'émissaire spécial de l'ONU une lettre l'informant du soutien de son gouvernement à l'"accord de Koweït".
Une condition préalable posée par le gouvernement est toutefois que les rebelles Houthis et les forces loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh signent l'accord d'ici le 7 août.
Vers 06h30 GMT il n'y avait aucune réaction des rebelles à ces annonces.
Le conflit au Yémen a fait plus de 6.400 morts et déplacé 2,8 millions de personnes, selon l'ONU.

samedi 30 juillet 2016

Tunisie: Vote de confiance sur le gouvernement, donné partant

 Le Premier ministre tunisien Habib Essid, lors d'une conférence de presse à Rabat, le 10 mai 2016 (Afp)

Le Parlement tunisien vote samedi pour décider s'il renouvelle ou non sa confiance au gouvernement de Habib Essid dont le départ semble scellé après un bras de fer de plusieurs semaines avec la présidence.
La séance plénière à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui doit débuter vers 08H00 GMT, est le point d'orgue d'un feuilleton qui a commencé le 2 juin, lorsque le président Béji Caïd Essebsi a proposé la formation d'un gouvernement d'union nationale face aux critiques contre le gouvernement.
M. Essid, qui n'avait pas été informé de cette initiative par le chef de l'Etat, a d'abord dit être prêt à démissionner si l'intérêt du pays l'exigeait. Mais il a ensuite dénoncé des pressions et annoncé qu'il ne partirait que si le Parlement lui retirait sa confiance.
Accusé d'inefficacité, le gouvernement formé il y a un an et demi a déjà été largement remanié en janvier. Car si la Tunisie a réussi sa transition politique après la révolution de 2011, son économie est en crise (0,8% de croissance en 2015), le taux de chômage reste très élevé et le pays a été visé par plusieurs attaques jihadistes sanglantes.
Sauf surprise, le gouvernement ne devrait pas obtenir les 109 voix nécessaires à son maintien. Plusieurs partis, dont les quatre formant la coalition gouvernementale, ont d'ores et déjà annoncé leur intention de ne pas renouveler leur confiance au cabinet.
"Nous sommes contre ce gouvernement", a déclaré à l'AFP Mongi Harbaoui, de Nidaa Tounès. Ce parti fondé par le président Essebsi a remporté les législatives de 2014 avant d'imploser et de perdre la première place au Parlement au profit des islamistes d'Ennahda. "Le pays est descendu très bas, notamment au niveau économique. Nous ne pouvons pas continuer ainsi", a ajouté M. Harbaoui.
"La prochaine étape nécessite un gouvernement dirigé par quelqu'un qui aie des qualités spéciales, comme le courage et la capacité de prendre des décisions cruciales", a de son côté dit Imed Hammami, le porte-parole d'Ennahda.
Le Front populaire, une coalition de gauche, a pour sa part blâmé les partis au pouvoir pour avoir formé "une équipe gouvernementale hétérogène et sans programme".
Les spéculations vont bon train sur le successeur de M. Essid, mais aucun nom ne se détache pour l'instant.
Aux termes de la Constitution, s'il n'obtient pas la confiance, le gouvernement est considéré comme démissionnaire et le président doit charger la "personnalité la plus apte" de former un nouveau cabinet.
Habib Essid, 67 ans, un indépendant qui a occupé plusieurs postes à responsabilité sous le dictateur Zine El Abidine Ben Ali et a été ministre de l'Intérieur après la révolution, est accusé de manquer de charisme et d'audace.
Mais bien décidé à ne pas sortir par la petite porte, il a lui-même demandé un vote de confiance, affirmant se livrer à une "leçon de démocratie" en ne cédant pas aux pressions pour qu'il démissionne.
"Je refuse de dévier du processus démocratique. Il s'agit du premier test pour la démocratie naissante en Tunisie. C'est pourquoi, malgré les fortes pressions, j'ai tenu bon", a-t-il déclaré dans un entretien à deux quotidiens nationaux.
"Moi, je ne démissionne pas. Je ne suis pas le soldat qui fuit le champ de bataille", avait-il auparavant lancé dans une interview à une télévision privée.
Ces dernières semaines, ses proches ont attribué, sous le couvert de l'anonymat, les pressions au camp du fils du chef de l'Etat, Hafedh Caïd Essebsi, un dirigeant de Nidaa Tounès.
"Nous savons qu'il y a eu des difficultés, des défaillances", a dit à l'AFP une source gouvernementale. "Mais (...) on sort du premier ramadan sans attentat (depuis 2012). L'agenda économique et social est clair avec le plan quinquennal. Tout ça commence à bouger, ça commence à être (...) concret".
"Quand on vient déstabiliser le gouvernement dans ce contexte, c'est une question de caprices, d'intérêts sous la table (...). Il n'y a qu'une seule théorie (pour expliquer l'initiative): c'est une affaire de famille", a dénoncé cette source.

Israël/Palestine : Bilal Kayed, 45ème jour de grève de la faim

Bilal Kayed entame ce 30 juillet son 45ème jour de grève de la faim en protestation contre sa détention administrative décidée par les forces d'occupation.

Le matin du 13 juin, le prisonnier palestinien Bilal Kayed, dont il était prévu qu’il soit libéré ce jour-là après avoir séjourné quatorze ans et demi dans les prisons israéliennes, s’est vu brusquement infliger en lieu et place six mois de détention administrative, c’est-à-dire une incarcération sans accusation ni procès.
Kayed, 34 ans, originaire d’Asira al-Shamaliya, près de Naplouse, a été privé à de très nombreuses reprises des visites de sa famille et il a effectué plusieurs séjours en enfermement solitaire, durant ses années de détention. Il a participé à de multiples grèves de la faim, notamment en février dernier, pour protester contre sa mise en isolement à la prison d’Ashkelon.
Avant d’être transféré en cellule d’isolement à Ashkelon, Kayed avait été le représentant des prisonniers du Front populaire de libération de la Palestine, le parti politique palestinien de gauche, à la prison de Megiddo. Il faisait partie des douzaines de prisonniers transférés de Megiddo, en septembre 2015, dans le cadre d’une campagne de répression, répression consistant en autres en transferts, raids et agressions contre les prisonniers.
Kayed a été emprisonné le 14 décembre 2001. Il avait 19 ans, à l’époque. Durant son séjour en prison, il a travaillé d’arrache-pied pour parfaire son éducation et son rôle de représentant de ses compagnons prisonniers.
Kayed fait partie des 750 Palestiniens emprisonnés en détention administrative, c’est-à-dire sans accusation ni procès. Les ordonnances de détention administrative, délivrées au nom du commandant militaire de l’occupation israélienne de la Cisjordanie, valent pour des périodes allant de un à six mois, et ce, sur base de preuves tenues secrètes. Elles sont renouvelables à l’infini.
La détention administrative de Bilal Kayed est manifestement une tentative d’éviter arbitrairement de libérer un prisonnier et combattant palestinien qui a passé plus de 14 ans dans les prisons israéliennes. Depuis son adolescence, Kayed est connu comme un organisateur hors pair et un dirigeant de la jeunesse palestinienne. Ceci illustre une fois de plus le recours à la détention administrative en tant que méthode de ciblage des meneurs de la communauté et société palestinienne, et en tant que pratique coloniale systématique censée dépouiller le peuple palestinien de ses organisateurs efficaces et d’isoler du peuple les dirigeants palestiniens en devenir. Le réseau Samidoun de solidarité avec les détenus palestiniens réclame la libération immédiate de Bilal Kayed et de tous les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et il invite instamment tous les amis du peuple palestinien à s’organiser, à protester et à agir pour réclamer sa liberté et celle des 7 000 Palestiniens qui se trouvent actuellement en prison.

Syrie: Daesh exécute 24 civils après la prise d'un village du Nord

Décombres de bâtiments suite à des combats à Minbej, le 23 juin 2016 (Afp)

Les terroristes de Daesh ont assassiné 24 civils après leur prise d'un village près de Minbej, une localité du nord de la Syrie théâtre de combats avec une alliance kurdo-arabe, a indiqué vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Daesh a exécuté au moins 24 civils durant les dernières 24 heures après s'être emparé jeudi du village de Boueir, à 10 km au nord-ouest de Minbej, après des combats avec les Forces démocratiques syrienne (FDS)", selon l'OSDH.

(29-07-2016)

Yémen: Le pouvoir décrète la fin des pourparlers avec les rebelles

 Les forces de l'ordre yéménites fouillent une voiture dans la capitale, Sanaa, le 19 juillet 2016 (Afp)

Le gouvernement yéménite a décrété jeudi la fin des pourparlers de paix pour protester contre la création par les rebelles chiites et leurs alliés d'un "Conseil supérieur" pour gouverner le pays en guerre.
"Les négociations sont totalement terminées", a déclaré Abdallah al-Olaimi, numéro deux du cabinet présidentiel et membre de la délégation engagée dans les difficiles pourparlers depuis avril à Koweït sous l'égide de l'ONU. Ceux-ci n'ont enregistré aucun progrès.
"Nous avons participé et fait preuve de patience pour le bien de notre peuple et nous mettons fin aux négociations dans son intérêt", a écrit M. Olaimi sur Twitter.
Le Yémen est en proie au chaos depuis l'entrée en septembre 2014 dans la capitale Sanaa des rebelles Houthis, accusés par l'Arabie Saoudite sunnite voisine et alliée du pouvoir de liens avec l'Iran chiite.
Les rebelles contrôlent encore Sanaa et une bonne partie du nord, malgré l'intervention militaire d'une coalition arabe dirigée par l'Arabie Saoudite pour les repousser.
Le conflit a fait plus de 6.400 morts depuis mars 2015 et déplacé 2,8 millions de personnes, selon l'ONU.
A Ryad, le gouvernement du président Abed Rabbo Mansour Hadi a affirmé que les rebelles avaient "donné le coup de grâce" aux pourparlers, selon l'agence SABA.
L'annonce du pouvoir est intervenue après que les rebelles ont fait état de la formation d'un "Conseil supérieur" de dix membres pour gouverner le Yémen, selon un communiqué publié par une agence de presse rebelle.
Les Houthis et le parti du Congrès populaire général (CPG) de l'ex-président Ali Abdallah Saleh sont tombés d'accord pour former ce conseil. "L'objectif est de rassembler les efforts en vue de faire face à l'agression menée par l'Arabie Saoudite et ses alliés". Le rôle du conseil sera de "gérer les affaires publiques au niveau politique, militaire, économique, administratif, social et en matière de sécurité".
Le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a estimé que cette mesure "contrevient" à l'engagement des rebelles dans le processus de paix et "représente une grave violation" de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU pour la paix au Yémen.
Dans une première réaction du pouvoir, le ministre des Affaires étrangères Abdel Malak al-Makhlafi avait condamné "ce nouveau coup (d'Etat) contre la légitimité de la Constitution" et tenu "l'alliance Houthis/Saleh pour responsable de l'échec des pourparlers".
Les rebelles ont "manqué une occasion de faire la paix (...) Ils ont tenu à faire échouer les négociations", a-t-il dit.
En février 2015, les rebelles avaient créé une "Haute commission révolutionnaire" pour gérer le pays après avoir annoncé la dissolution du gouvernement et du Parlement.
Les discussions de paix, actuellement bloquées, avaient été lancées en avril après la signature d'un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU. Le principal obstacle portait sur la formation d'un gouvernement à Sanaa.
Le pouvoir du président Hadi estime être la seule autorité légitime capable de diriger la période de transition. Mais les rebelles insistent pour former un gouvernement d'unité nationale.

(29-07-2016)

jeudi 28 juillet 2016

Syrie : Bashar al-Assad offre une amnistie aux rebelles qui rendent les armes

Le dictateur syrien Bashar al-Assad accorde un entretien à une télévision grecque, le 27 juillet 2016 à Damas (Afp)

Le boucher de Damas, Bashar al-Assad a décrété jeudi une amnistie pour tous les rebelles qui rendraient les armes, a rapporté l'agence officielle SANA alors que les insurgés sont totalement assiégés dans la métropole d'Alep.
"Toute personne portant les armes (...) et étant recherchée par la justice (...) est exemptée de la totalité de la peine si elle se rend et dépose les armes dans les trois mois suivant la date de publication de ce décret", indique le texte de la présidence reproduit par SANA.
D'après le décret, est également exemptée de sanction toute personne ayant libéré, sans contrepartie, un otage qu'il détenait.
Ce décret est intervenu au moment même où la Russie, grand allié de Bashar, annonçait le lancement d'une "opération humanitaire de grande ampleur" à Alep, deuxième ville du pays, avec la création de couloirs humanitaires pour les civils et les combattants prêts à rendre les armes.
Les quartiers rebelles d'Alep sont totalement assiégés depuis le 17 juillet par les forces du régime et aucune aide internationale n'a pu entrer dans ces secteurs depuis le 7 juillet.
D'après l'opération annoncée par les Russes et qui doit commencer jeudi, trois couloirs humanitaires seraient formés avec les forces gouvernementales pour les civils et "les combattants souhaitant déposer les armes".
Un quatrième doit être ouvert, dans le nord de la ville, afin de permettre "le passage en sécurité des combattants armés".
Jeudi, les avions du régime ont lancé sur le secteur rebelle des tracts montrant un plan des quatre corridors en question, selon le correspondant de l'AFP sur place.
Les médias officiels relaient depuis deux jours un appel de l'armée exhortant les habitants des quartiers aux mains des insurgés à "rejoindre la réconciliation nationale et à chasser les mercenaires étrangers", en référence aux rebelles.
Alep, ex-capitale économique de Syrie et un des principaux fronts du conflit en Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers tenus par le régime à l'ouest et d'autres contrôlés par des insurgés à l'est.

Syrie : Au moins 44 morts dans l'attentat de Qamichli

Une nouvelle attaque a frappé la Syrie. Le bilan est lourd. Au moins 44 personnes sont mortes et 140 ont été blessées dans un attentat ayant visé des bâtiments de la sécurité kurde mercredi 27 juillet dans la ville syrienne de Qamichli (Nord-Est), non loin de la frontière turque, selon un nouveau bilan des médias officiels. Dans un précédent bilan, les médias officiels syriens avaient fait état d'au moins 31 morts et de 170 blessés au cours de cette attaque, marquée par deux explosions. Elle a eu lieu dans un quartier où sont installés de nombreux organismes – notamment de sécurité – de l'administration autonome que les Kurdes ont installée dans les territoires qu'ils contrôlent dans le Nord-Est syrien. La télévision nationale syrienne a parlé d'un « attentat terroriste » qui selon l'agence officielle SANA a fait « 44 morts et 140 blessés, dont plusieurs grièvement atteints ». Un bilan précédent de la télévision faisait état de 31 morts et 170 blessés, ajoutant que les opérations de sauvetage se poursuivaient. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait auparavant parlé d'au moins 14 morts et de plusieurs dizaines de blessés. Des images de l'attentat montrent un secteur dévasté, une chaussée recouverte de débris et plusieurs immeubles très endommagés.

Selon un correspondant de l'AFP citant une source des forces de sécurité kurdes (Assayech), « il s'agit du plus gros attentat jamais perpétré dans la ville » de Qamichli. Il a fait état de dégâts très importants et de corps ensevelis sous les décombres. Selon la même source, l'attentat a été mené par un kamikaze qui s'est fait exploser à bord d'un gros camion près d'un point de contrôle proche des administrations de la « zone autonome » kurde dans la ville, dont l'organisme chargé des affaires de Défense. Elle a fait état d'hôpitaux débordés par le grand nombre de victimes. Selon la télévision nationale syrienne, le gouverneur de la province de Hassaké, où se trouve Qamichli, a lancé à la population un appel au don de sang « pour les victimes [...] dans les hôpitaux publics et privés ». Les premières informations avaient fait état d'un double attentat, mais selon des sources dans Qamichli et selon l'OSDH, l'explosion du camion a en fait provoqué une autre déflagration, causée par un réservoir de gaz.

La majorité de la province de Hassaké est contrôlée par les forces kurdes qui y ont établi une « administration autonome ». Les forces gouvernementales syriennes contrôlent l'aéroport et certains quartiers de Qamichli. Le reste de la province est aux mains des Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale force militaire kurde), qui ont annoncé en mars la création d'une zone « autonome » dans le Nord-Est syrien. Les combattants kurdes sont à la pointe du combat contre le groupe extrémiste Daesh qui ose se proclamer État islamique (EI) et ont remporté plusieurs victoires dans le nord et l'est de la Syrie, mais les djihadistes ont répliqué par une série d'attaques-suicides. L'agence Amaq, un organe de propagande lié à Daesh, a rapporté mercredi qu'un « kamikaze à bord d'un camion piégé a pris pour cible les QG des [forces] kurdes à Qamichli », sans explicitement revendiquer l'attaque comme étant l'œuvre du groupe extrémiste. Lundi 25 juillet, un attentat à la voiture piégée avait frappé un quartier de Damas. Un journaliste de l'Agence France-Presse avait entendu une très puissante explosion qui s'est produite selon l'agence dans le quartier moderne et huppé de Kafar Soussé, dans le sud-ouest de la capitale syrienne.

(27-07-2016)

Israël/Palestine : Un Palestinien tué dans des échanges de tirs avec l'armée en Cisjordanie occupée

 Les forces d'occupation entourent une maison dans le village de Surif au nord de la Cisjordanie, le 27 juillet 2016. (Afp)

Un Palestinien, accusé d'être responsable d'une attaque ayant tué un Israélien, a été tué dans la nuit de mardi à mercredi lors d'échanges de tirs avec des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, a indiqué l'armée israélienne.
Un convoi de militaires est entré dans la localité de Sourif, au nord-ouest de Hébron, vers 23H00 et en est ressorti aux environs de 06H00, en emportant le corps du Palestinien tué, a rapporté un photographe de l'AFP.
Les soldats ont assiégé la maison dans laquelle cet homme se trouvait pendant des heures avant de lancer un assaut, aidés notamment de bulldozers, détruisant en partie le bâtiment de plusieurs étages, d'où des tirs sont partis, d'après le photographe de l'AFP.
Le Palestinien tué a été identifié comme Mohammed Faqih par l'armée, qui l'accuse d'être "le terroriste responsable de l'attaque dans laquelle le rabbin Michael Mark a été assassiné".
Ce dernier avait été tué le 1er juillet par des tirs palestiniens sur sa voiture alors qu'il circulait au sud de Hébron, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis près de 50 ans par Israël. Ces tirs avait également blessé trois membres de sa famille.
"Durant l'opération pour arrêter Mohammed Faqih, ce dernier a été tué dans les échanges de tirs avec les soldats", selon l'armée.
D'après le photographe de l'AFP, les soldats israéliens ont également arrêté trois personnes, emmenées les yeux bandés dans des véhicules militaires.
L'armée a affirmé qu'il s'agissait de trois Palestiniens liés à l'attaque du 1er juillet et "membres d'une cellule terroriste liée au Hamas", le principal mouvement islamiste palestinien.
L'agence officielle palestinienne a fait état de Palestiniens blessés dans les échanges de tirs et de grenades lacrymogènes, qui ont déclenché des incendies aux alentours. Elle a rapporté que les ambulances palestiniennes avaient été interdites d'accès à la zone par les militaires israéliens.
Le service de sécurité intérieure israélien, le Shin Beth, affirme que Mohamed Faqih, 29 ans, habitant de Doura (sud de la Cisjordanie occupée), avait été incarcéré dans une prison israélienne pour ses activités au sein du Jihad islamique, deuxième force islamiste dans les Territoires palestiniens et groupe considéré comme "terroriste" par Israël.
Il serait passé dans les rangs du Hamas durant son incarcération, selon le Shin Beth.
Dans un communiqué, le Hamas a publié a salué "le martyr d'Al-Qassam Mohamed Faqih qui est mort après des affrontements de plus de 7 heures avec les forces d'occupation à Sourif".
Le communiqué du Shin Beth a aussi affirmé qu'un membre des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne, arrêté le 4 juillet, avait avoué avoir servi de chauffeur lors de l'attaque du 1er juillet.
Le frère et le cousin de Mohamed Faqih ont également été arrêtés pour avoir l'aidé à se cacher après cette attaque, selon le texte.

(27-07-2016)

Israël : Un Franco-israélien extradé par les États-Unis pour la fraude à la taxe carbone

Fabrice Touil est accusé d'avoir indûment récolté 60 millions d'euros découlant de l'énorme fraude à la TVA sur le marché du CO2. Un juge fédéral a décidé, mardi 26 juillet, d'extrader le Français des États-Unis. « Un juge fédéral a ordonné l'extradition du Français Fabrice Touil, accusé en France d'avoir participé à une fraude en bande organisée pour collecter des taxes sur les crédits carbones et qui n'a jamais reversé au gouvernement français les taxes collectées », a indiqué un porte-parole du ministère américain de la Justice, Thom Mrozek. Le Franco-Israélien « a accepté d'être extradé », précise-t-il dans un e-mail mardi. La juge Jean Rosenbluth du tribunal fédéral du district central de Californie, mentionnant le traité d'extradition entre la France et les États-Unis, a accédé à la demande des procureurs fédéraux qui eux-mêmes agissaient sur requête du gouvernement français, d'après la décision. La plainte déposée le 8 juillet rappelle que Fabrice Touil est « accusé en France d'escroquerie en bande organisée » et de « blanchiment d'argent en bande organisée ». Avec son frère Mike Touil, « et d'autres membres de ses amis et de sa famille », il a utilisé des sociétés fictives, B Concept et Euro Trade Energy, ainsi qu'une série de prêtes-noms et de sociétés-écrans pour « collecter de la TVA à 19,6 % sur les ventes de crédits carbone [ou droits à polluer, NDLR] en France », sans les reverser à l'État, ajoute la plainte.

« En conséquence de cette fraude, Fabrice Touil et ses complices ont collecté plus de 60 millions d'euros [68 millions de dollars], qui ont ensuite été blanchis à travers une série de comptes bancaires détenus au nom de sociétés fictives, au moins l'une d'entre elles étant contrôlée par Fabrice Touil, et la plupart se trouvant dans des pays étrangers », poursuit-elle. « L'escroquerie du siècle » qui s'est déroulée sur le marché des quotas d'émissions de CO2 en 2008-2009 consistait à acheter des droits à polluer hors taxe dans un pays étranger, avant de les revendre en France à un prix incluant la TVA, puis d'investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n'était jamais reversée à l'État. Le procès de deux des principaux protagonistes de ce dossier, Arnaud Mimran et Mardoché « Marco » Mouly, s'est tenu en mai à Paris. Accusés d'avoir détourné 283 millions d'euros, ils ont été condamnés à huit ans de prison et un million d'euros d'amende. Leur procès était l'un des volets d'une escroquerie impliquant le milieu franco-israélien et portant sur un total de 1,6 milliard d'euros. Devant l'ampleur de la fraude, les opérations sur le marché des quotas du CO2, créé pour lutter contre le réchauffement climatique, ont été exonérées de TVA en juin 2009 en France.

(27-07-2016)

Israël/Palestine : L'Etat hébreu détruit 15 maisons palestiniennes en bordure de Jérusalem

Une petite fille palestinienne photographie les maisons ruinées de Qalandia dans les faubourgs de Jérusalem 26 juillet 2016 (Afp)

Israël a détruit tôt mardi une quinzaine de maisons palestiniennes à Jérusalem et dans sa proche banlieue Qalandia, ont rapporté des sources palestiniennes et une ONG israélienne, accusant l'Etat hébreu de vider Jérusalem-Est de ses habitants palestiniens.
Peu après minuit, un convoi de dizaines de véhicules militaires et de bulldozers israéliens a fait irruption à Qalandia, séparée de la Ville sainte par le mur israélien, avant d'y démolir 11 maisons, a indiqué à l'AFP l'un des propriétaires, Mohammed al-Jouri.
Les autorités israéliennes "nous ont prévenus lundi après-midi qu'elles allaient détruire nos maisons, dont certaines étaient encore en construction", a-t-il expliqué.
La localité de Qalandia, sous contrôle militaire israélien, se trouve en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis près de 50 ans par Israël. Nombre de ses habitants disposent toutefois du statut de résident en Israël, un permis délivré aux Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.
La grande majorité des propriétaires des maisons détruites sont détenteurs de ce permis et relèvent à ce titre de la juridiction israélienne, selon les autorités de l'Etat hébreu qui leur reprochent d'avoir bâti leur maison sans permis de construire.
Mardi matin, un immense tas de gravats et de tiges métalliques s'étendait sur des dizaines de mètres en lieu et place des maisons le long du mur de séparation, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Imad Abou Chalbek, dont le frère a perdu sa maison cette nuit, a affirmé à l'AFP que "l'ordre de destruction date apparemment de lundi, mais que rien n'avait été notifié aux habitants".
"En cherchant, nous avons fini par trouver un papier collé derrière la maison", a-t-il poursuivi. Depuis, il dit accueillir chez lui ses neveux. "Le père a mis toute sa vie et ses économies dans cette maison et maintenant, il ne sait pas où il va aller", a-t-il ajouté.
L'ONG israélienne Ir Amim rapporte qu'après la destruction d'un immeuble, 44 personnes, dont 11 enfants, sont désormais sans-abri. La famille qui possède cet immeuble a affirmé avoir obtenu en 1983 un permis de construire de la municipalité de Jérusalem, ajoute l'ONG.
Par ailleurs, également tôt mardi, des bulldozers israéliens ont détruit quatre bâtiments, des maisons et des commerces, dans le quartier de Essaouiya à Jérusalem-Est, a rapporté l'agence palestinienne Wafa.
Interrogés par l'AFP, plusieurs porte-parole israéliens n'ont pas été en mesure de faire de commentaire sur ces destructions.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a "fermement condamné" ces démolitions qui "visent à barrer la route à toute chance d'une paix juste avec la création d'un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est".
"Le gouvernement extrémiste de droite de Benjamin Netanyahu poursuit sa guerre contre les Palestiniens (...) avec pour objectif de finaliser la judaïsation de Jérusalem en déracinant un maximum de Palestiniens", poursuit le communiqué du ministère.
Selon Ir Amim, Israël a procédé depuis le début de l'année à "78 destructions (...) soit déjà plus en sept mois que durant toute l'année 2015, avec 74 démolitions". Ir Amim dénonce "une politique claire (...) pour évacuer les Palestiniens de la ville et renforcer le contrôle israélien sur Jérusalem-Est".
La communauté internationale dénonce régulièrement les démolitions d'habitations palestiniennes par Israël.

(26-07-2016)

Arabie Saoudite: cinq gardes-frontières tués à la frontière avec le Yémen

Cinq gardes-frontières saoudiens ont été tués lundi dans de violents combats avec "des éléments ennemis" qui tentaient de s'infiltrer dans le sud de l'Arabie Saoudite depuis la frontière avec le Yémen, a annoncé le ministère saoudien de l'Intérieur.
Les cinq hommes ont péri dans les combats qui ont duré huit heures après que les gardes-frontières saoudiens ont affronté "des groupes armés d'éléments ennemis qui ont tenté de s'infiltrer en plusieurs endroits" dans la région de Najrane, frontalière du Yémen, a ajouté un porte-parole du ministère, cité par l'agence de presse officielle Spa.
Soutenus par l'armée de terre, les gardes-frontières saoudiens ont mis en échec la tentative d'infiltration, qui a commencé à 06H00 du matin locales (03H00 GMT), a-t-il encore dit sans donner d'autres détails.
Le sud de l'Arabie Saoudite, notamment les zones frontalières du Yémen, sont la cible d'attaques sporadiques lancées depuis que Ryad a, en mars 2015, pris la tête d'une coalition arabe qui intervient militairement au Yémen.
Cette coalition soutient le président yéménite Abd Rabbo Mansour contre des rebelles chiites Houthis alliés à l'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh. Les rebelles et leurs alliés contrôlent toujours la capitale Sanaa et de vastes portions du territoire.
La coalition a en outre annoncé en soirée que deux officiers saoudiens, dont un pilote, avaient péri dans le crash de leur hélicoptère au Yémen.
Cet hélicoptère, de type Apache, s'est abîmé en raison de "mauvaises conditions climatiques" dans la province de Marib, à l'est de la capitale yéménite Sanaa, l'un des principaux fronts de guerre au Yémen, a ajouté la coalition arabe dans un communiqué.
Les rebelles ont, en revanche, annoncé dans leurs médias avoir abattu lundi un Apache de la coalition arabe au moment où il opérait entre Marib et la province voisine de Jawf.
Quelque 100 militaires et civils ont été tués du côté saoudien par des tirs et des explosions depuis le début de l'intervention de la coalition.
A Sanaa, un porte-parole militaire des rebelles, le général Charaf Ghaleb Loqman, a affirmé lundi que ses hommes avaient tiré un missile balistique de type Tochka contre un camp militaire saoudien dans la région de Jizan, également dans le sud de l'Arabie Saoudite.
Ce tir a provoqué des dégâts matériels et des pertes humaines dans les rangs des Saoudiens, a ajouté ce porte-parole, cité par le site sabanews.net des rebelles.
Du côté yéménite de la frontière, de violents combats opposent depuis jeudi dernier les forces progouvernementales aux rebelles, ont indiqué lundi des sources militaires yéménites.
Ces combats dans le nord-ouest du Yémen, près de la frontière saoudienne, ont fait en cinq jours 82 morts, dont 48 rebelles, ont ajouté les mêmes sources.
Des pourparlers de paix pour résoudre ce conflit qui a fait plus de 6.400 morts depuis mars 2015 ont lieu à Koweït mais n'ont pas connu d'avancée notable à ce jour.

(25-07-2016)

Syrie: Réunion tripartite à Genève au lendemain d'une journée sanglante

Des enfants évacués le 25 juillet 2016 d'un quartier d'Alep tenu par des rebelles, cible de bombardements aériens (Afp)

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie doit rencontrer des représentants des Etats-Unis et de la Russie pour évoquer le conflit mardi à Genève (Suisse), au lendemain de bombardements meurtriers près d'Alep qui font craindre une aggravation de la crise humanitaire.
Moscou, allié du président syrien Bashar al-Assad, et Washington se sont mis d'accord sur une coopération accrue et des "mesures concrètes" destinées à sauver la trêve en Syrie et à combattre les jihadistes, notamment ceux du groupe Daesh qui ose se prétendre Etat islamique (EI).
Mais ce projet, qui pourrait comprendre une coopération entre les militaires américains et russes sur place, suscite le scepticisme d'un certain nombre de responsables à Washington, réticents à partager avec Moscou des renseignements sur la Syrie.
Et le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a jugé lundi que la Russie était encore "loin" des positions des Etats-Unis sur un certain nombre de dossiers, dont la mise en place d'une transition politique qui verrait le retrait de Bashar et le ciblage non pas de l'opposition modérée, mais des "extrémistes".
Mardi, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov doivent également se rencontrer au Laos, en marge d'une rencontre des pays d'Asie du Sud-Est (Asean).
De son côté, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura espère relancer des pourparlers de paix en août, après l'échec de deux sessions de négociations cette année.
Face à la situation humanitaire dramatique dans les quartiers rebelles d'Alep, la grande ville du Nord, assiégés par le régime syrien, l'ambassadeur de France à l'ONU a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, après le bombardement de quatre hôpitaux et d'une banque de sang par les forces gouvernementales.
Et le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a jugé lundi que la Russie était encore "loin" des positions des Etats-Unis sur un certain nombre de dossiers, dont la mise en place d'une transition politique qui verrait le retrait de Bashar et le ciblage non pas de l'opposition modérée, mais des "extrémistes".
Mardi, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov doivent également se rencontrer au Laos, en marge d'une rencontre des pays d'Asie du Sud-Est (Asean).
De son côté, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura espère relancer des pourparlers de paix en août, après l'échec de deux sessions de négociations cette année.
Face à la situation humanitaire dramatique dans les quartiers rebelles d'Alep, la grande ville du Nord, assiégés par le régime syrien, l'ambassadeur de France à l'ONU a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, après le bombardement de quatre hôpitaux et d'une banque de sang par les forces gouvernementales.
Et le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a jugé lundi que la Russie était encore "loin" des positions des Etats-Unis sur un certain nombre de dossiers, dont la mise en place d'une transition politique qui verrait le retrait de Bashar et le ciblage non pas de l'opposition modérée, mais des "extrémistes".
Mardi, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov doivent également se rencontrer au Laos, en marge d'une rencontre des pays d'Asie du Sud-Est (Asean).
De son côté, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura espère relancer des pourparlers de paix en août, après l'échec de deux sessions de négociations cette année.
Face à la situation humanitaire dramatique dans les quartiers rebelles d'Alep, la grande ville du Nord, assiégés par le régime syrien, l'ambassadeur de France à l'ONU a appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, après le bombardement de quatre hôpitaux et d'une banque de sang par les forces gouvernementales.

(26-07-2016)

Maroc: Polémique autour de l'acquisition à des prix dérisoires de terrains de l'Etat

Militants de la société civile et membres de l'opposition au Maroc ont exigé une enquête à propos de l'acquisition de terrains de l'Etat à des prix dérisoires par des responsables dont des conseillers du roi et des ministres.
Selon le site indépendant d'information Lakome2, ces acquisitions portent sur des terrains d'une superficie de 3.000 à 5.000 m² vendus à de hauts responsables à des prix très bas.
Lakome2 et le site indépendant Hespress ont publié samedi des documents impliquant notamment Abdelouafi Laftit, gouverneur de la préfecture de Rabat, qui aurait acheté un terrain dans la capitale à 350 dirhams marocains (32 euros) le m², alors que la valeur du m² s'élève normalement à 25.000 dirhams (2.300 euros) et 30.000 dirhams (2.780 euros) dans des quartiers huppés de Rabat.
Les ministres de l'Intérieur et des Finances avaient réagi dimanche à ces informations affirmant dans un communiqué que "ce terrain faisait partie d'un lotissement résidentiel destiné aux fonctionnaires et serviteurs de l'Etat".
Ils ont dénoncé "une campagne tendancieuse" dirigée par "un parti politique et des médias qui lui sont favorables", en allusion au parti islamiste Justice et développement(PJD) du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane.
Ce dernier dirige une coalition gouvernementale et les deux ministres sont indépendants.
Mais le site Hespress a publié lundi soir des documents révélant que ces deux ministres avaient eux aussi acquis des terrains de 4.630 m² et 3.181 m² à 350 dirhams (32 euros) et 370 dirhams (34 euros) respectivement. Selon le site Lakome2, Fouad Ali El Himma et Mohamed Moâtassim, deux conseillers du roi Mohammed VI, ont également acquis des terrains à des prix dérisoires.
L'affaire a suscité de vives critiques parmi les militants de la société civile qui ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux dénonçant une affaire qui divise les Marocains en "serviteurs et ennemis de l'Etat".
"Nous aussi nous sommes des serviteurs de l'Etat et nous voulons un terrain pour 350 dirhams comme le gouverneur de la capitale", écrit un militant, un autre dénonçant "les destructeurs" de l'Etat.
Sur sa page Facebook, le député socialiste Hassan Tarek (opposition) a pour sa part qualifié le communiqué des deux ministres de "scandale encore plus gros que celui des terrains".
Mohamed el-Meskaoui, secrétaire général du Comité national pour la protection des deniers publics, a lui dénoncé une "excuse plus grave qu'une faute" et le député Adil Benhamza du Parti Istiqlal (opposition) a exigé "des éclaircissements urgents du ministre de l'Economie et des Finances".
De son côté,le Premier ministre Benkirane a sommé le PJD de ne pas répondre au communiqué des deux ministres qui impliquent le parti d'une manière indirecte.

(25-07-2016)

lundi 25 juillet 2016

Qatar : L'émir au secours de Gaza

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a ordonné un versement de 28 millions d'euros aux fonctionnaires de la Bande de Gaza. Un geste généreux qui ne sera hélas pas relayé par la presse internationale préférant donner l'image de monarques du Golfe égoïstes et incapables de la moindre compassion envers la population palestinienne qui souffre de l'occupation ou du blocus comme à Gaza.

Syrie : Les trêves ont échoué

Toutes les tentatives de faire respecter durablement les trêves entre rebelles et régime ont échoué ces derniers mois, de même que les efforts d'un règlement politique du conflit. Dimanche, le ministère des Affaires étrangères à Damas s'est dit « prêt à poursuivre le dialogue inter-syrien sans aucune condition préalable, dans l'espoir qu'il conduira à une solution globale ». Le communiqué, publié par l'agence officielle Sana citant un responsable du ministère, ajoute que la Syrie est « prête à coordonner les opérations aériennes contre le terrorisme dans le cadre de l'accord entre la Russie et les États-Unis ».
La semaine dernière, Moscou et Washington se sont mis d'accord pour coopérer militairement en Syrie contre les groupes djihadistes Daesh dit État islamique (EI) et al-Nosra, branche locale d'Al-Qaïda. Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov devraient de nouveau discuter de cette question en début de semaine au Laos, qui accueille une réunion de l'Asean. Des militants syriens ont appelé à manifester dimanche à travers le monde après des raids de la coalition internationale emmenée par Washington ayant tué une cinquantaine de civils près de Minbej (Nord), un bastion de l'EI.

(24-07-2016)

Syrie : Des bombardements aériens touchent des hôpitaux d'Alep

Quatre hôpitaux de campagne ainsi qu'une banque de sang dans la ville syrienne d'Alep ont été touchés par des bombardements aériens au cours des 24 dernières heures, a-t-on appris dimanche auprès d'un groupe de médecins.
Un nouveau-né a été tué dans l'un des hôpitaux touchés, dans un secteur assiégé de l'est de cette ville septentrionale, a indiqué l'Association des médecins indépendants (IDA), qui soutient des centres médicaux dans la ville. Alep, deuxième ville et ancienne capitale économique de Syrie, est divisée entre secteurs sous contrôle des rebelles et quartiers tenus par le gouvernement. Les quartiers de l'est de la deuxième ville de Syrie sont totalement assiégés depuis le 17 juillet par les forces du régime de Bashar el-Assad, qui contrôlent l'ouest de la cité divisée depuis 2012.
Le nourrisson est décédé après la rupture de son alimentation en oxygène à la suite d'une frappe sur l'hôpital, la deuxième visant l'établissement en neuf heures, selon l'IDA. « L'hôpital est sérieusement endommagé et ce n'est pas la première fois » qu'il est touché, a témoigné Malika, l'infirmière en chef de l'hôpital des enfants. Les trois autres centres de santé frappés, tous situés dans le quartier al-Chaar, étaient également hors de service dimanche. Ces derniers mois, de nombreux hôpitaux ont été endommagés et des membres du personnel médical tués par des bombardements dans les quartiers est d'Alep. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Syrie a été le pays le plus dangereux pour les travailleurs sanitaires en 2015, avec 135 attaques et autres violences exercées à l'encontre du personnel sanitaire ou d'infrastructures médicales.

Un désastre humanitaire
Ces bombardements risquent d'aggraver davantage la situation humanitaire à Alep, où les risques de famine et de pénurie générale s'accroissent pour les plus de 200 000 habitants des quartiers contrôlés par les rebelles et assiégés par l'armée régulière. Dimanche matin, les bombardements avaient repris sur ces secteurs. Seules des ambulances aux sirènes hurlantes circulaient dans les rues désertes. Selon l'IDA, cinq hôpitaux sont encore opérationnels dans les quartiers est d'Alep. « Nous sommes face à un désastre humanitaire majeur, avec la suspension de l'aide médicale », s'alarme l'association dans un communiqué.
« Le siège et la destruction des soins de santé constituent des crimes de guerre », ajoute-t-elle, en exigeant « la fin immédiate de la punition collective infligée à la ville ». Déclenché en mars 2011, le conflit syrien s'est mué en une guerre complexe impliquant une multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux. Il a fait plus de 280 000 morts et forcé des millions de personnes à fuir.

Irak : Daesh fait au moins 15 morts dans un attentat-suicide à Bagdad

Après Kaboul, c'est au tour de Bagdad d'être touchée par un attentat-suicide. L'attaque, revendiquée par le groupe extrémiste sunnite Daesh autoproclamé État islamique (EI), a fait dimanche au moins 15 morts dans un quartier chiite de Bagdad, a-t-on appris auprès des services de sécurité et de santé.
L'attaque menée près d'un point de contrôle dans le quartier de Kadhimiya, dans le nord de la capitale irakienne, a également fait 29 morts. Daesh a revendiqué l'attaque dans un communiqué en affirmant avoir ciblé des soldats de l'armée irakienne et des membres d'unités paramilitaires pro-gouvernementales. Les djihadistes mènent régulièrement des attentats visant notamment la communauté chiite, majoritaire en Irak.
Le 3 juillet, ils avaient perpétré à Bagdad l'un des attentats les plus sanglants qu'ait connus l'Irak avec 292 morts et 200 blessés dans un secteur commerçant du centre de la capitale où de nombreux habitants faisaient leurs courses pour la fête du Fitr, à l'occasion de la fin du ramadan.
Cinq jours plus tard, 40 personnes avaient été tuées dans une attaque de Daesh contre un mausolée chiite dans la ville de Balad, à 70 kilomètres au nord de la capitale. Le groupe terroriste s'était emparé de vastes pans du territoire irakien à la faveur d'une offensive fulgurante en juin 2014. Mais les forces gouvernementales ont depuis repris du terrain avec le soutien aérien de la coalition internationale dirigée par les États-Unis ainsi que celui de combattants de tribus et milices locales.

(24-07-2016)

Israël/Palestine : Les camps d'été de l'ONU, brève évasion pour les enfants traumatisés de Gaza

Des jeunes Palestiniens dessinent lors d'un camp d'été de l'ONU, le 23 juillet 2016 à Gaza (Afp) 

Dans la bande de Gaza ravagée par trois guerres depuis 2008, l'ONU a lancé des camps d'été pour offrir quelques semaines de répit à des dizaines de milliers d'enfants traumatisés par la guerre dans cette enclave sous blocus israélien.
"Pendant trois semaines, 165.000 enfants vont bénéficier de nos camps d'été afin d'alléger leurs souffrances", explique le chef des opérations de l'UNRWA, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens, Bo Schack.
Et cela, alors que "les effets du dernier conflit", l'offensive israélienne meurtrière de l'été 2014, "touchent encore de nombreux enfants de Gaza", affirme-t-il.
En plus des quelque 2.000 encadreurs chargés des activités ludiques --eux-mêmes des jeunes réfugiés--, des psychologues ont également été mobilisés pour suivre les enfants sur les 120 sites, en majorité des écoles, où les camps d'été sont organisés, selon l'UNRWA.
"Il faut travailler encore plus dur pour changer les vies de ces enfants pour le meilleur, pour transformer leurs cauchemars en espoirs et en rêves d'un meilleur avenir", poursuit M. Shack lors de la cérémonie d'ouverture. Celle-ci s'est déroulée dans une école de l'ONU à Gaza, l'une des dizaines présentes dans la bande de Gaza, où trois-quarts des habitants sont des réfugiés.
"On a vraiment besoin de jouer, de s'amuser, et les camps d'été nous permettent d'être dans une bonne ambiance", se félicite Sara, 14 ans. Il y a deux ans, quasiment jour pour jour, elle était d'ailleurs dans une autre école de l'ONU, mais pour d'autres raisons.
"Je me rappelle qu'avec ma mère et mes frères, on avait fui les bombardements et on s'était réfugié dans une école de l'UNRWA", raconte-t-elle à l'AFP. "Je n'aime pas penser à cette période, je préfère aller m'amuser", glisse l'adolescente en robe noire brodée traditionnelle, avant de retrouver ses amies.
"Je suis content d'être ici avec mes amis, on va jouer au foot", renchérit non loin de là Hossam, 12 ans.
Depuis trois ans, l'UNRWA, qui lance régulièrement des appels aux dons, n'offre plus de camps d'été en bord de mer aux jeunes de Gaza et se contente d'activités au sein de ses écoles. Cette année, les trois semaines de prise en charge des enfants doivent coûter 2,3 millions de dollars.

(24-07-2016)

Israël/Palestine : L'Etat hébreu pourrait vider un village palestinien

Shafiq al-Tal (c) entouré de a famille est devant sa tente dans le village palestinien de Khirbet Zannouta, près de Hébron, le 30 mai 2016 (Afp)


Après neuf ans de bataille judiciaire, un village palestinien pourrait disparaître si la justice israélienne décidait d'en expulser les 167 habitants afin de sauvegarder, selon elle, un site archéologique.
Les familles de Khirbet Zannouta vivent dans l'attente d'une décision de la Cour suprême israélienne, qui pourrait intervenir prochainement, sur le sort de leur petit village du sud de la Cisjordanie.
Ces paysans tentent de survivre dans des maisons construites de bric et de broc, faites de grosses pierres, tôle, pneus et terre battue, à côté d'abris pour les chèvres.
Ces habitations de fortune ont été construites à proximité des grottes et des caves où les nomades palestiniens troglodytes vivaient encore il y a quelques années.
L'Etat israélien réclame leur évacuation car, a-t-il fait valoir devant la justice, "Khirbet Zannouta est un site archéologique et la présence d'habitants peut avoir un impact sur le site; il faut donc qu'ils quittent les lieux".
Le village se trouve dans la zone dite "C", les 60% de la Cisjordanie qui, depuis les Accords d'Oslo de 1993, sont placés sous contrôle unique de l'armée israélienne.
Le commandement militaire israélien y décide donc de l'aménagement du territoire et délivre, au compte-gouttes, les permis de construire. Mais aussi les ordres de destruction.
Le dossier est ouvert depuis neuf ans. La justice a ordonné aux autorités israéliennes et aux représentants de la défense de négocier. Mais, faute d'accord, c'est à la Cour suprême de trancher.
Rachad al-Tal, le chef du village âgé de 65 ans, est "né ici avant 1967" et le début de l'occupation par Israël de la Cisjordanie. "Nous vivions dans une grotte et nous faisions sept kilomètres à pied pour aller à l'école à Dahriya", la ville la plus proche, raconte-t-il à l'AFP, alors que, derrière lui, sa fille bat du lait pour en faire du caillé.
"Dans les années 1970, nous avons commencé à nous construire des maisons et à accumuler les amendes que nous envoyait le commandement militaire" israélien, rapporte-t-il. "Nous avons présenté tous les actes de propriété de nos terres, et demandé des permis de construire. En 2007 nous avons obtenu un avis interdisant à l'armée de détruire toute construction en échange de quoi nous avions interdiction de construire quoi que ce soit de plus".
"Ils ne veulent pas que nous améliorions nos conditions de vie, ils veulent que nous quittions nos terres pour les donner ensuite aux colons", dénonce Rachad al-Tal.
Le chef du village tend le doigt vers Mitarim, une zone industrielle dans une colonie à moins d'un kilomètre. Pour la construire, assure-t-il, "ils ont fait exploser la montagne à la dynamite". "Qui peut prétendre se soucier d'archéologie et faire une chose pareille?", fait-il mine de s'interroger.
Contactées par l'AFP, les autorités israéliennes ont refusé de faire des commentaires, indiquant que leur position avait été présentée devant la justice.
Les associations soutenant les villageois accusent l'Etat d'exagérer l'intérêt historique du site.
"Nous avons consulté des experts israéliens en archéologie qui ont affirmé que la présence d'habitants ne contrevenait pas à celle de vestiges historiques", affirme Sharona Eliahu-Chai, avocate de l'Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) qui défend les habitants de Khirbet Zannouta.
Yoni Mizrachi, de l'ONG Emek Shaveh qui s'intéresse à la question de l'utilisation de l'archéologie dans le conflit israélo-palestinien, dénonce pour sa part une affaire "politique" dans laquelle la préservation du passé est un prétexte.
"Dans tous les villages de Cisjordanie, il y a des vestiges", balaie-t-il d'un revers de la main. Et ceux de Khirbet Zannouta, qui remonte à l'âge de fer et aux époques romaine, byzantine et islamique, "ne sont ni très importants ni très étendus".
"Israël a déclaré le village site archéologique en 1968 et depuis n'a mené aucune fouille. Les lieux ont été laissés tels qu'ils étaient alors", souligne cet archéologue israélien.
Pour la communauté internationale, la présence des 400.000 colons israéliens en Cisjordanie est le principal obstacle à la paix, et l'ONU a récemment tiré la sonnette d'alarme face aux destructions et aux déplacements forcés de Palestiniens en forte hausse en Cisjordanie.
Sur toute l'année 2015, selon le bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), Israël a détruit 548 structures en Cisjordanie, déplaçant 787 Palestiniens. Durant les quatre premiers mois de 2016 seulement, ces chiffres ont atteint 598 destructions et 858 Palestiniens déplacés.

(23-07-2016)

Moyen-Orien-t : "La France doit suspendre la vente des armes à l'Arabie Saoudite et à l'Égypte"

Jean-Yves Le Drian et son homologue égyptien Sedki Sobhi sous le regard de François Hollande et du président al-Sissi le 17 avril 2016. (Afp)

Vice-président de l'ONG Action sécurité éthique républicaines (Aser), Benoît Muracciole a participé aux discussions à l'ONU sur la préparation du Traité sur le commerce des armes, signé en 2013 et que la France a ratifié. Il revient sur l'histoire de ce texte dans un livre très documenté : Quelles frontières pour le commerce des armes ? (Pédone, 424 pages, 21 euros.)  (Propos recueillis par Par Jean Guisnel)

Votre livre traite de l'histoire du Traité sur le commerce des armes (TCA). Quelles sont ses innovations ? 
Benoît Muracciole : Nous parlons du premier instrument juridique à vocation universelle destiné à contrôler la régulation des transferts d'armements. Il s'agit bien d'un outil nouveau, sortant de la précédente logique des États, celle des embargos. Celle-ci était binaire, en ne permettant que d'accepter ou d'interdire des transferts. On est cette fois entré dans une logique bien plus complexe d'évaluation du risque d'usage des armes.

Ce texte présente également cette particularité d'avoir été voulu par les ONG, puis préparé par l'ONU en liaison avec elles...
C'est bien le cas. Ce sont des ONG qui ont proposé ce projet, notamment Amnesty International qui avait bien perçu le lien direct entre les violations des droits de l'homme et l'usage des armes. Cette prise de conscience date de 1983. L'autre fait nouveau, c'est le rôle de ces ONG par la suite. Elles n'ont pas négocié le texte, ce qui reste la prérogative des États, mais elles ont été présentes à leurs côtés tout au long des discussions et des négociations aux Nations unies, jusqu'à l'adoption du traité le 2 avril 2013. La naissance d'une coalition internationale sur ce sujet (Control Arms), associée à une campagne d'opinion, date de 2003. De 1983 à 2013, il aura donc fallu trente ans pour que le TCA voie le jour.

Le TCA conduit-il les États à renoncer à une part de leur souveraineté ?
Ils ne renoncent pas à leurs prérogatives d'États. Ce qui change, c'est qu'ils engagent leur responsabilité dans l'évaluation du risque d'usage des armes. Ça, c'est nouveau ! Et ce qui est formidable, c'est la démonstration qu'une mobilisation citoyenne internationale peut faire bouger les États. On est arrivé à une conjonction historique favorable, une fenêtre s'est ouverte et les États ont compris que c'est aussi leur intérêt d'agir en ce sens. Les conflits dans le monde ont un coût qui va bien au-delà de tous les bénéfices que pourront empocher les industriels d'armement. Car ce sont elles qui font des bénéfices, pas les États !

Le TCA conduit-il les États à renoncer à une part de leur souveraineté ?
Ils ne renoncent pas à leurs prérogatives d'États. Ce qui change, c'est qu'ils engagent leur responsabilité dans l'évaluation du risque d'usage des armes. Ça, c'est nouveau ! Et ce qui est formidable, c'est la démonstration qu'une mobilisation citoyenne internationale peut faire bouger les États. On est arrivé à une conjonction historique favorable, une fenêtre s'est ouverte et les États ont compris que c'est aussi leur intérêt d'agir en ce sens. Les conflits dans le monde ont un coût qui va bien au-delà de tous les bénéfices que pourront empocher les industriels d'armement. Car ce sont elles qui font des bénéfices, pas les États !

S'il fallait faire un palmarès des pays vertueux en matière de vente d'armes, qui serait à vos yeux sur le podium ?
Un certain nombre de pays se posent les bonnes questions, portant sur les conséquences politiques des ventes d'armes aux pays violant les droits de l'homme. La Suède est dans ce cas et s'interroge sur les livraisons à l'Arabie Saoudite, s'agissant surtout du non-respect par ce pays du droit des femmes. Si d'autres pays peuvent monter sur le podium, ils ne l'ont pas encore fait savoir !

(23-07-2016)

Israël/Palestine : Les abeilles changent la vie de Palestiniennes

Des apicultrices palestiniennes le 29 février 2016 à Deir Ballut, au nord de Ramallah (Afp)

Le visage et le corps protégés pour éviter les piqures, trois Palestiniennes enfument des ruches sur des collines de Cisjordanie afin de produire un miel qui a changé leur vie et leur a permis de se réapproprier leur terre.
Mountaha Baïrat s'est lancée il y a quatre ans dans l'apiculture avec cinq autres femmes de Kafr Malek, un village proche de Ramallah en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis près d'un demi-siècle par Israël.
Femmes au foyer et ayant plusieurs enfants à charge pour la plupart, "on se disait au départ que c'était juste un petit projet" pour arrondir les fins de mois, raconte Mountaha, âgée de 37 ans.
Mais "ce projet a totalement changé notre vie", témoigne la responsable des ruches blanches disséminées au coeur d'une oliveraie à Kafr Malek.
Grâce au miel, "une des femmes a pu payer les frais pour inscrire son fils à l'université" et "une autre s'est achetée la télévision dont elle rêvait", assure-t-elle, un grand sourire aux lèvres.
Chaque année, les six apicultrices de Kafr Malek produisent 600 kilos de miel, vendu 100 shekels le kilo (environ 25 euros), ainsi que des produits à base de gelée royale et de cire d'abeilles. Une fois les frais d'entretien des ruches déduits, chaque femme touche en moyenne 6.000 shekels par an, soit plus de 1.400 euros.
Ce revenu supplémentaire est bienvenu pour leurs familles alors que le taux de chômage touche un quart de la population active et 40% des femmes dans les Territoires palestiniens.
Mais au-delà de l'aspect financier, poursuit Mountaha, le visage ceint d'un foulard rouge, les abeilles leur ont ouvert de nouveaux horizons. "Certaines femmes n'étaient jamais sorties de Palestine, voire de leur village. Et aujourd'hui, elles se sont rendues en Jordanie et même certaines en Espagne" pour présenter leurs produits dans des salons d'agriculture et de commerce équitable, explique-t-elle.
Le coup de pouce est venu de PARC, une organisation locale de soutien à l'agriculture palestinienne basée à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne. L'ONG aide aujourd'hui 103 femmes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sous blocus en soutenant 64 projets agricoles.
La plupart des projets en Cisjordanie ont été montés dans la zone dite "C", les 60% de ce Territoire palestinien qui, depuis les accords israélo-palestiniens d'Oslo de 1993, sont placés sous total contrôle militaire israélien et échappent ainsi à l'Autorité palestinienne en termes de construction et d'aménagement.
"L'idée est d'aider les gens à rester sur leurs terres, en particulier les femmes qui vivent dans des zones agricoles", en leur proposant "des projets qu'elles peuvent gérer elles-mêmes", explique Nasseh Shaheen, en charge de ces activités au sein de PARC.
Depuis Oslo, et notamment du fait de l'appropriation de terres agricoles par les colonies israéliennes, la part de l'agriculture dans le PIB palestinien a chuté, passant de près de la moitié du PIB à moins de 3,5% aujourd'hui. Seules un peu plus de 9% des personnes actives travaillent dans le secteur agricole, et la plupart cultivent des terres familiales sans en tirer de revenus.
Certaines apicultrices "doivent (aider leur mari à) nourrir des familles de sept ou neuf membres", rapporte Mountaha.
Noama Hamayel attend chaque année la récolte d'août car cette mère de famille de 52 ans a six enfants à l'université. "En vendant chaque semaine un kilo de miel, les finances (du foyer) s'améliorent nettement", dit-elle fièrement.
"J'adore l'apiculture. C'est ce que j'aime le plus, après mes enfants."

(22-07-2016)

vendredi 22 juillet 2016

Israël/Palestine : Hollande réaffirme auprès d'Abbas « l'urgence à recréer une perspective politique dans le processus de paix israélo-palestinien »

Le président François Hollande a réaffirmé jeudi soir « l'urgence » à « recréer une perspective politique » dans le processus de paix israélo-palestinien, lors d'une rencontre à l'Élysée avec son homologue palestinien, Mahmud Abbas. Le chef de l'État a « exprimé sa préoccupation devant la fragilité de la situation au Proche-Orient et la montée des violences », selon un communiqué diffusé par l'Élysée. « Alors que le dernier rapport du Quartette montre que la solution des deux États est menacée par la poursuite de la colonisation, l'urgence est de recréer une perspective politique », a-t-il souligné.
François Hollande « a confirmé » à Mahmud Abbas « l'engagement de la France de poursuivre la dynamique créée par la réunion ministérielle de Paris du 3 juin ainsi que son approche des prochaines étapes devant conduire à la tenue d'une conférence internationale ». Il a encore assuré que « la France ne ménagera(it) pas ses efforts pour mobiliser la communauté internationale autour de la relance du processus de paix ». Le président de l'Autorité palestinienne doit aussi rencontrer le secrétaire d'État américain John Kerry pendant son passage dans la capitale française.
Les deux dirigeants palestinien et américain, qui s'étaient vus en février à Amman, doivent également discuter des « efforts actuels pour faire avancer une solution à deux États » palestinien et israélien. Le processus de paix israélo-palestinien est totalement gelé depuis deux ans et l'espoir d'une relance avant la fin de la présidence de Barack Obama est quasi inexistant. Toutefois, le 3 juin à Paris, une trentaine de représentants de pays arabes et occidentaux, de l'ONU et de l'Union européenne s'étaient réunis pour soutenir une initiative française visant à organiser une conférence internationale avec les Israéliens et les Palestiniens d'ici à la fin de l'année.
Mais John Kerry était allé à Paris en traînant les pieds et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait catégoriquement rejeté cette initiative française soutenue par les Palestiniens et l'UE. Par ailleurs, le Quartette sur le Proche-Orient (États-Unis, Russie, UE, ONU) est également intervenu en exhortant Israël, dans un rapport début juillet, à cesser la colonisation des Territoires palestiniens tout en appelant les Palestiniens à renoncer à la violence. Ce rapport a été critiqué par Israël et par les Palestiniens.

jeudi 21 juillet 2016

Tunisie: Bras de fer au sommet de l'État


Habib Essid, le Premier ministre en exercice depuis début 2015, sollicitera un vote de confiance auprès de l'Assemblée des représentants du peuple. Vote qui interviendra après l'anniversaire de la République tunisienne, le 25 juillet prochain. Ce choix, en phase avec la Constitution, est un nouvel épisode de l'initiative politique lancée le 2 juin dernier par le président de la République, Béji Caïd Essebsi. Ce dernier, prenant acte d'une situation économique préoccupante, en appelait à la formation d'un gouvernement d'union nationale. Exit Essid, donc ! Pas si simple. Essid a toujours refusé de démissionner, estimant que ce serait « une désertion » (1). Et ce haut fonctionnaire de carrière, au service de l'État depuis plus de trente ans, semble revigoré par les couteaux qui s'accumulent dans son dos. Mercredi, sur la chaîne de télévision Atessia, l'homme s'est montré pugnace, offensif. Loin des images empruntées de ses premières interventions médiatiques. Essid a été blessé par le traitement que certains lui ont réservé après dix-sept mois de magistère. Il refuse de porter seul le large chapeau de la situation de la nation. C'est à l'ARP que revient le pouvoir de nommer et de défaire l'occupant de la Kasbah. Elle décidera du sort du lion (« Essid » veut dire « lion » en arabe). La volonté d'installer un gouvernement d'union nationale, un coup politique de BCE, devait s'achever avant l'Aïd-el-Fitr. Puis Rached Ghannouchi, le président d'Ennahda, a indiqué qu'il serait sur pied avant le 25 juillet. Désormais, on évoque août. De nombreuses réunions entre partis politiques, patronat et syndicat se sont tenues. Elles ont débouché sur un document titré « les Accords de Carthage ». À la fois constat sans fard de la situation économique et sécuritaire et base programmatique, ce texte doit être incarné par un nouveau patron, un homme capable de rassembler la société tunisienne et apte à communiquer avec le peuple. Autre critère : il doit être jeune. BCE avait indiqué durant la campagne électorale que, au bout de deux ans de mandat, il devait placer une jeune génération au pouvoir.
Les 217 députés devront décider si Essid poursuit sa mission ou s'il doit partir. Les deux partis les plus puissants en nombre d'élus trancheront. Nidaa Tounes (67 députés) et Ennahda (69) cogèrent le pays depuis les législatives de 2014. Côté Nidaa, on estime que le leadership gouvernemental leur revient. Côté Ennahda, on négocie des ministères de poids, mais pas le premier d'entre eux. Nidaa avait emporté les élections avec 85 députés. Une scission a provoqué son affaissement. La période du ramadan puis celle des vacances n'incitent pas les citoyens à se passionner pour ce jeu d'échec politicien. À la rentrée, ce sera une autre affaire. Le dinar faiblit, le chômage ne baisse pas et les revendications sociales (Éducation nationale notamment) ressurgiront après cette trêve estivale. À la future équipe ministérielle de signifier aux Tunisiens quels seront les objectifs fixés pour redresser le pays. Et à quel coût humain et social. À une poignée de jour de la fête nationale, le Premier ministre a signifié qu'il ne se laisserait pas congédier comme un domestique. À suivre.

Émirats arabes unis : La question de la femme progresse (Ian Hamel)

Si François Hollande créait un ministère de la Tolérance, gageons que les Français crieraient au gadget. Et s'il lui prenait la lubie d'ajouter un ministère du Bonheur, cela ne ferait plus rire du tout. C'est pourtant ce qui s'est passé à Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis (EAU), et personne n'y a trouvé à redire. D'abord, parce que le pays n'est pas une démocratie et qu'il n'est guère conseillé de contester les décisions du souverain. Ensuite, parce que les nouvelles ministres sont des femmes et que leur entrée au gouvernement est perçue comme un signe d'ouverture. Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, l'homme fort de cet État de neuf millions d'âmes (mais seulement 10 % d'Émiratis), ne se contente pas d'annoncer le changement, il le fait, à petits pas.
Loubna Al-Qassimi n'est pas tout à fait un alibi. Avant d'occuper le ministère de la Tolérance, elle était chargée de la coopération internationale et du développement. Le pape François ne s'y est d'ailleurs pas trompé : il l'a reçue il y a quelques semaines au Vatican. Le magazine Forbes a classé Loubna Al-Qassimi 43e femme la plus puissante du monde, rappelle cette semaine l'essayiste Guillaume Weill-Raynal sur son blog. Quant à Ouhoud Al-Roumi, nouvelle ministre d'État du Bonheur, elle occupait précédemment les fonctions de directrice générale de la présidence du conseil des ministres. Ajoutez une jeune diplômée d'Oxford choisie comme ministre de la Jeunesse. Les esprits critiques retiendront toutefois que les principaux ministères sont occupés par les émirs d'Abu Dhabi et de Dubai (les deux principaux émirats des EAU).
Autre nomination qui n'a rien de symbolique, celle de Loulwa Bakr, nouvelle administratrice de Reyl Finance à Dubai. Diplômée de la Columbia University, figurant sur la liste des Young Global Leaders du World Economic Forum, Loulwa Bakr est non seulement la première administratrice du Centre financier international de Dubai, mais elle est aussi de nationalité saoudienne. Un pays où les femmes ne travaillent pas, dépendent d'un homme (parent ou mari) pour n'importe quelle démarche administrative, et ne sont pas autorisées à conduire. Sur les photos, Loulwa Bakr ne porte pas de voile.
L'anecdote contée en 2011 par Nabil Malek dans un ouvrage très critique, Dubai, la rançon du succès (Éditions Amalthée, 440 pages), illustre les tiraillements au sein des EAU, toujours régis par la charia. L'ancien banquier expliquait qu'il était préférable de ne pas mourir dans l'émirat quand on n'était pas musulman, en prenant l'exemple de l'ancien directeur général d'une entreprise de construction d'origine autrichienne décédé brutalement. Sa veuve ne parvient pas à le faire inhumer dans son pays natal. L'enterrer à Dubai ? Le cimetière chrétien est un terrain en friche, ensablé, sans écriteau ni plaque. Son compte et ses cartes de crédit ont été bloqués et, ne travaillant pas, elle doit quitter le pays dans les trente jours ! Elle est alors contrainte de faire incinérer le corps de son mari et reçoit ses cendres dans une urne de fortune, qui ressemble à une gamelle d'ouvrier…
Depuis, la situation s'est quelque peu améliorée. Les non-musulmans peuvent désormais faire appliquer pour leur succession le droit de leur pays d'origine. Ce qui veut dire, par exemple, que les enfants seront traités de la même façon, sans distinction de sexe. Les filles ne recevront pas une moitié de part. « Promenez-vous dans Dubai Mall, vous croiserez aussi bien des femmes voilées, couvertes, que des femmes en short. Même si rien n'est acquis, le pays devient tolérant », constate le directeur général de Reyl Finance, Pasha Bakhtiar. C'est lui qui a recruté la Saoudienne Loulwa Bakr.
Les Émirats arabes unis ont par ailleurs mis en place un Conseil des sages musulmans, afin de combattre l'extrémisme… et contrer l'Union internationale des oulémas, dirigée par le cheikh Youssef Al-Qaradawi du Qatar. Star de la chaîne Al-Jazeera, il a justifié dans le passé les attentats-suicides contre les Israéliens. Cela ne signifie pas pour autant que tous les liens ont été coupés avec l'islam radical. Un rapport parlementaire britannique récent constate qu'il est « très probable » que des proches des familles royales du Golfe aient donné de l'argent à l'organisation État islamique. Toutefois, ce rapport cible davantage l'Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar (ainsi que la Turquie) que les EAU.

(21-07-2016 - Ian Hamel)

Irak : Le Royaume-Uni double à 500 le nombre de ses soldats sur le sol irakien

Le Royaume-Uni va doubler le nombre de ses soldats en Irak, soit 500 militaires qui vont contribuer à entraîner les troupes irakiennes et kurdes qui se battent contre Daesh, a annoncé mercredi le ministre de la Défense Michael Fallon.
"Nous dépêcherons 250 troupes supplémentaires sur le théâtre (d'opérations) dans les toutes prochaines semaines", a indiqué le ministre britannique à l'issue d'une réunion près de Washington de pays membres de la coalition internationale contre l'EI, pilotée par les Etats-Unis.
"La Grande-Bretagne double le nombre de troupes qu'elle a en Irak pour aider à entraîner les forces irakiennes et des peshmergas" kurdes, a précisé M. Fallon devant la presse.
"On a demandé à d'autres pays leurs contributions pour voir ce qu'ils peuvent faire de plus", a-t-il rapporté, sans citer nommément d'autres partenaires de la coalition contre Daesh en Irak et en Syrie.
Les Etats-Unis ont réuni mercredi près de Washington leurs alliés de la coalition et ont promis de terrasser la "tumeur" jihadiste en Syrie et en Irak et de combattre les "métastases" des attentats islamistes dans le monde.
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a fait état d'"engagements" entre pays alliés pour reprendre à terme au groupe EI ses bastions de Mossoul en Irak et de Raqa en Syrie.

Israël : L'Etat hébreu renoue avec la Guinée après 49 ans de brouille

Israël a annoncé mercredi avoir restauré ses relations diplomatiques avec la Guinée, 49 ans après que ce pays d'Afrique de l'ouest eut rompu ses relations avec l'Etat hébreu dans la foulée de la guerre des Six Jours en 1967.
"Je suis heureux d'annoncer que nous venons juste de signer une déclaration conjointe sur la reprise des relations diplomatiques entre la République de Guinée et l'Etat d'Israël", a indiqué dans un communiqué le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold, qui a rencontré à Paris un haut responsable guinéen, Ibrahim Khalil Kaba.
L'annonce intervient peu de temps après une tournée historique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Afrique, qui a permis de resserrer les liens politiques et économiques avec un continent longtemps mal disposé à l'égard d'Israël.
"Israël revient en Afrique", a répété Netanyahu lors de ses quatre jours de tournée début juillet.
A l'aube de son voyage, l'Etat hébreu avait annoncé allouer une enveloppe de 13 millions de dollars (11,7 millions d'euros) pour renforcer les relations économiques et la coopération avec les pays africains.
Le potentiel d'expansion commerciale est considérable: l'Afrique ne représente que 2% du commerce extérieur israélien.
Mais Israël cherche aussi à s'assurer du soutien des pays africains dans les institutions internationales, où il fait l'objet de vives critiques liées à l'occupation des Territoires palestiniens et à ses activités nucléaires.
Dans les années 1960, de nombreux pays africains avaient pris leurs distances avec Israël en raison des guerres de l'Etat hébreu avec ses voisins entre 1967 et 1973 et des liens unissant Tel-Aviv au régime d'apartheid en Afrique du Sud.
Dore Gold a appelé d'autres Etats d'Afrique à suivre l'exemple de la Guinée en renouant leurs relations avec Israël.
"Dans les jours à venir, je pense qu'un autre pays" s'ajoutera à la Guinée, a prédit mercredi M. Netanyahu sans donner davantage de détails.

mercredi 20 juillet 2016

Syrie : Indignation après la décapitation d'un enfant par des rebelles (Assawra)

Des habitants de la ville d'Alep (dans le nord du pays) et le principal groupe de l'opposition syrienne ont fait savoir leur indignation après la décapitation d'un enfant par des rebelles, dénonçant un « acte haineux » dans un pays meurtri par les horreurs de la guerre. Le meurtre brutal, filmé et diffusé ce mardi sur les réseaux sociaux a été perpétré par des rebelles islamistes qui ont accusé le garçon de se battre auprès des troupes du régime syrien de Bachar el-Assad. « Comment peuvent-ils massacrer un enfant de cette façon ? » se demande Bassel Zein, un coiffeur de 25 ans habitant dans le quartier d'al-Kalassé d'Alep tenu par les insurgés. La deuxième ville de Syrie est divisée entre quartiers rebelles à l'est et zones contrôlées par le régime à l'ouest. « Il aurait dû être jugé d'une manière juste et peut-être échangé contre des rebelles détenus par le régime au lieu de (subir) cet acte haineux », ajoute-t-il.
Mohammad Badaoui, imam dans une mosquée d'Alep, affirme que cet acte « est l'oeuvre de criminels, c'est interdit par l'islam ». Le garçon a été décapité par des membres du groupe rebelle Noureddine Zinki, à l'arrière d'un camion sur une voie publique du quartier d'al-Machad tenu par les insurgés. Dans la vidéo, les rebelles accusent l'enfant d'appartenir aux brigades Al-Qods, un groupe palestinien pro-régime et affirment l'avoir capturé pendant des combats dans le nord d'Alep, où s'affrontent les rebelles et les forces loyalistes. Les brigades Al-Qods ont nié toute appartenance de cet enfant à leur mouvement, soutenant qu'il s'agit d'un réfugié palestinien de 12 ans. Dans un communiqué officiel, le groupe rebelle incriminé affirme que cette décapitation est « une erreur individuelle qui ne représente pas la politique générale du groupe ». Les personnes impliquées ont été arrêtées et remises à une commission d'enquête qui rendra son verdict « le plus tôt possible », ajoute Noureddine Zinki.
Le macabre incident a également été condamné par la Coalition nationale syrienne, principal groupe de l'opposition politique en exil, qui a exprimé son « choc face à des scènes horribles » et a appelé le groupe rebelle à punir les coupables. « La Coalition (...) ne cautionne aucun comportement contraire aux principes de la révolution et aux aspirations du peuple syrien (qui réclame) liberté, dignité et justice », souligne le communiqué. Le groupe Noureddine Zinki, largement présent dans la province septentrionale d'Alep, avait à un moment donné reçu des missiles anti-tank américains, même si ces aides militaires semblent s'être arrêtées en 2015. Le mouvement rebelle avait déjà été taxé d'abus, notamment en début de mois quand Amnesty International a accusé des rebelles islamistes et djihadistes actifs en Syrie d'être coupables de crimes de guerre et responsables « d'une effrayante vague d'enlèvements, de tortures et d'exécutions sommaires ».
À Washington, le département d'État a indiqué avoir été informé de l'« horrible » incident et a fait savoir que son soutien au groupe rebelle pourrait être reconsidéré. « Nous enquêtons pour avoir plus d'informations », a affirmé mardi son porte-parole, Mark Toner. « Si ces allégations s'avèrent fondées, nous réexaminerons tout lien ou coopération que nous pourrions avoir avec ce groupe, a-t-il ajouté. Dans les quartiers est de la ville d'Alep, assiégés par les forces gouvernementales, les habitants ont accusé Noureddine Zinki de ternir l'image de la rébellion luttant depuis cinq ans contre le régime de Bachar el-Assad. Pour Mohammad Mansour, un habitant du quartier d'Al-Machad où l'exécution a eu lieu, « c'est une erreur majeure et ça va nuire à tous les groupes rebelles de l'Armée syrienne libre », dénomination désignant les insurgés non djihadistes en Syrie. « Rien dans l'islam ne permet de tuer des prisonniers. L'islam veut que les détenus soient bien traités, nourris et soignés », dit-il. Les organisations de défense des droits de l'homme affirment que des crimes de guerre ont été commis en Syrie par toutes les parties du conflit, qui a débuté en mars 2011 et a coûté la vie à plus de 280 000 personnes. Le régime de Damas est régulièrement accusé d'avoir recours à la torture et de bombarder les civils. Le groupe djihadiste État islamique, qui a fait de la ville de Raqqa sa capitale de facto en Syrie, s'est aussi fait connaître par des exactions-chocs comme des décapitations, des « crucifixions » ou encore des flagellations.

(20-07-2016 - Assawra)

Libye : Trois militaires français tués en mission

« Trois militaires français ont été tués en Libye », a annoncé mercredi le ministère français de la Défense, confirmant ainsi pour la première fois la présence de soldats français dans ce pays. « Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, déplore la perte de trois sous-officiers français décédés en service commandé en Libye », a annoncé dans un communiqué le ministère.

Les trois militaires français sont morts dans un « accident d'hélicoptère » en Libye, où la France mène « des opérations périlleuses de renseignement », a déclaré mercredi François Hollande. « La Libye connaît également une instabilité dangereuse. C'est à quelques centaines de kilomètres seulement des côtes européennes. Et en ce moment même, nous menons des opérations périlleuses de renseignement. Trois de nos soldats qui étaient justement dans ces opérations viennent de perdre la vie dans le cadre d'un accident d'hélicoptère. Je leur rends hommage aujourd'hui devant vous », a expliqué le chef de l'État depuis le Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie à Saint-Astier (Dordogne).

« Il salue le courage et le dévouement de ces militaires engagés au service de la France qui accomplissent, tous les jours, des missions dangereuses contre le terrorisme », ajoute le communiqué. Le ministre adresse ses « condoléances » aux familles et proches des trois militaires et « les assure de la reconnaissance de la nation ». La France admettait jusqu'ici que ses avions militaires survolaient ce pays pour collecter de l'information et du renseignement. Elle n'avait, en revanche, jamais confirmé la présence de forces spéciales françaises en Libye, évoquée notamment par le quotidien Le Monde.

Depuis la chute du régime de Muammar Kadhafi, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des djihadistes de Daesh.

Israël : Le mystère des "bébés disparus" bientôt résolu?

Yona Musa, 76 ans, d'origine yéménite, pose avec un portrait d'elle et son mari le 29 juin 2016 à Herzliya, près de Tel Aviv (Afp)

C'était il y a 66 ans mais Shoshana Dougma se souvient clairement du matin où elle est entrée dans la pouponnière pour nourrir son bébé, dans le camp d'immigrants où elle vivait en Israël, et a découvert qu'il avait disparu.
"A six heures du matin, j'étais la première et ma fille n'était pas là. Son lit était vide", raconte à l'AFP cette femme aujourd'hui âgée de 83 ans.
Comme des milliers d'autres juifs yéménites qui venaient de gagner le tout jeune Etat dans les années 1950, Shoshana vivait dans une tente avec sa famille, dans un camp du nord du pays.
Mazal, 11 mois, "n'était pas malade, elle n'était pas faible, elle mangeait bien", insiste-t-elle dans un hébreu mêlé d'arabe dans sa maison d'Elyakhin, sur la côte.
Shoshana n'a jamais su ce qui est arrivé à sa fille.
Et de telles histoires, il s'en raconte depuis des décennies en Israël.
Militants des droits de l'Homme et familles d'immigrants affirment que des milliers de bébés ont été enlevés à leurs parents biologiques dans les années qui ont suivi la création d'Israël en 1948: principalement dans des familles juives yéménites, mais aussi originaires d'autres pays arabes ou encore des Balkans.
Ils assurent que ces bébés ont été donnés à des couples juifs ashkénazes (originaires d'Europe de l'est), en mal d'enfants, en Israël et à l'étranger.
Les médecins assuraient aux parents biologiques que leur enfant était mort, mais ne leur remettaient jamais le corps, selon ces militants.
Au fil des ans, plusieurs enquêtes officielles ont conclu que la majorité des enfants disparus étaient morts, mettant en avant les mauvaises conditions sanitaires dans ces camps. Mais elles n'ont pas réussi à dissiper les doutes.
Face aux appels de plus en plus pressants des familles de disparus, une commission parlementaire vient d'être mise en place pour tenter de faire la lumière sur cet épisode douloureux.
"Où ont disparu ces enfants? Et qui a donné les ordres?", veut savoir la députée Nourit Koren, qui en est à l'origine.
Cette élue du Likoud (droite), elle-même originaire du Yémen, a reçu le soutien de députés de tous bords et celui du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui s'est dit favorable à l'ouverture de dossiers qui devaient rester classifiés pour des décennies.
"C'est une blessure ouverte dans le coeur de la nation", souligne Mme Koren auprès de l'AFP.
Car cette histoire résonne des accusations de racisme et de "discrimination" formulées par les sépharades (juifs originaires des pays arabes) à l'encontre de "l'establishment" contrôlé par les ashkénazes, qui ont fondé l'Etat.
Après la création de l'Etat, les autorités ont installé des camps pour gérer l'afflux de nouveaux immigrants, essentiellement venus des pays arabes, dont 30.000 yéménites.
Une partie d'entre eux étaient en mauvaise santé, explique Esther Meir-Glitzenstein, spécialiste à l'université Ben Gourion de l'immigration yéménite en Israël.
Et selon elle, ils ont été confrontés au "paternalisme" des Israéliens d'origine européenne, qui ont pu estimer que les enfants de ces nouveaux-venus, arabophones, seraient mieux avec eux.
Le bébé de 7 mois de Barood Jibli, également d'origine yéménite, a disparu en 1950.
Arrivée à la pouponnière pour s'occuper de Tziona, elle s'est retrouvée nez à nez avec des infirmières. "Elles m'ont dit qu'elle ne se sentait pas bien" et qu'elle était hospitalisée à Haïfa, raconte la vieille dame de 86 ans.
Elle s'est précipitée à l'hôpital avec son mari. "On a dit: +On veut voir notre enfant+. Ils ont répondu: +Elle est morte+".
"J'ai dit +c'est pas possible. Je l'ai nourrie hier. Elle est en bonne santé et forte+. Ils ont dit: +Ma petite, rentre chez toi, on ne peut rien pour toi+".
La première commission d'enquête sur ces disparitions date de 1967. A l'époque, les langues commencent à se délier quand les parents reçoivent les convocations au service militaire pour leurs enfants disparus.
La commission a conclu que sur 342 enfants "disparus", 316 étaient morts.
Sa fiabilité ayant été remise en question, deux autres commissions furent créées en 1988 et en 1995. En 2001, elles ont conclu que 927 enfants étaient morts sur les 1.033 cas de disparitions examinés.
Le sort de 56 enfants a été impossible à déterminer. La trace de cinq autres a été retrouvée. Mais la commission a rejeté les accusations de vol.
Dans la plupart des cas, selon elle, il s'agit de parents qui n'ont pas été informés correctement de la mort de leur bébé.
Ces conclusions n'ont pas convaincu familles et militants, notamment car les dossiers ont été classifiés pour 70 ans pour cause de confidentialité des témoignages.
Shlomi Hatouka, 38 ans, milite pour leur déclassification. Cet Israélien a découvert à 16 ans que sa grand-mère d'origine yéménite avait donné naissance à des jumeaux dont l'un a été "enlevé".
Depuis, il a fondé le groupe Amram qui collecte des témoignages sur ce "crime contre l'humanité", comme celui de Gili Grunbaum, 60 ans.
Durant la moitié de sa vie, il a cru être le fils de survivants de la Shoah avant de découvrir qu'il avait été adopté.
Il a retrouvé sa mère biologique, d'origine tunisienne, à qui on avait annoncé que son bébé était mort juste après la naissance.
"Je lui ai demandé pourquoi elle n'avait pas réclamé le corps, pourquoi il n'y avait pas eu de funérailles", raconte M. Grunbaum.
"Mais ils étaient naïfs, ils venaient d'immigrer et acceptaient ce qu'on leur disait sans poser de questions", poursuit-il.
Grave, il ajoute: "personne ne peut se prendre pour Dieu, et décider où un enfant vivra le mieux".