lundi 25 juillet 2016

Syrie : Des bombardements aériens touchent des hôpitaux d'Alep

Quatre hôpitaux de campagne ainsi qu'une banque de sang dans la ville syrienne d'Alep ont été touchés par des bombardements aériens au cours des 24 dernières heures, a-t-on appris dimanche auprès d'un groupe de médecins.
Un nouveau-né a été tué dans l'un des hôpitaux touchés, dans un secteur assiégé de l'est de cette ville septentrionale, a indiqué l'Association des médecins indépendants (IDA), qui soutient des centres médicaux dans la ville. Alep, deuxième ville et ancienne capitale économique de Syrie, est divisée entre secteurs sous contrôle des rebelles et quartiers tenus par le gouvernement. Les quartiers de l'est de la deuxième ville de Syrie sont totalement assiégés depuis le 17 juillet par les forces du régime de Bashar el-Assad, qui contrôlent l'ouest de la cité divisée depuis 2012.
Le nourrisson est décédé après la rupture de son alimentation en oxygène à la suite d'une frappe sur l'hôpital, la deuxième visant l'établissement en neuf heures, selon l'IDA. « L'hôpital est sérieusement endommagé et ce n'est pas la première fois » qu'il est touché, a témoigné Malika, l'infirmière en chef de l'hôpital des enfants. Les trois autres centres de santé frappés, tous situés dans le quartier al-Chaar, étaient également hors de service dimanche. Ces derniers mois, de nombreux hôpitaux ont été endommagés et des membres du personnel médical tués par des bombardements dans les quartiers est d'Alep. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Syrie a été le pays le plus dangereux pour les travailleurs sanitaires en 2015, avec 135 attaques et autres violences exercées à l'encontre du personnel sanitaire ou d'infrastructures médicales.

Un désastre humanitaire
Ces bombardements risquent d'aggraver davantage la situation humanitaire à Alep, où les risques de famine et de pénurie générale s'accroissent pour les plus de 200 000 habitants des quartiers contrôlés par les rebelles et assiégés par l'armée régulière. Dimanche matin, les bombardements avaient repris sur ces secteurs. Seules des ambulances aux sirènes hurlantes circulaient dans les rues désertes. Selon l'IDA, cinq hôpitaux sont encore opérationnels dans les quartiers est d'Alep. « Nous sommes face à un désastre humanitaire majeur, avec la suspension de l'aide médicale », s'alarme l'association dans un communiqué.
« Le siège et la destruction des soins de santé constituent des crimes de guerre », ajoute-t-elle, en exigeant « la fin immédiate de la punition collective infligée à la ville ». Déclenché en mars 2011, le conflit syrien s'est mué en une guerre complexe impliquant une multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux. Il a fait plus de 280 000 morts et forcé des millions de personnes à fuir.

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