lundi 27 février 2017

Israël/Palestine : Un rapport sur la guerre de Gaza s'annonce critique pour Netanyahu

 Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Sydney, en Australie, le 22 février 2017 (Afp)

Ministres et généraux israéliens fourbissent leurs armes avant la publication très attendue mardi d'un rapport sur la guerre de Gaza de 2014 qui s'annonce critique pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son gouvernement.
Des fuites ont préparé les esprits depuis des mois aux conclusions probables du rapport de plus de 200 pages.
M. Netanyahu, son ministre de la Défense de l'époque Moshé Yaalon, le chef d'état-major Benny Gantz et quelques autres auraient insuffisamment préparé le pays à cette guerre, pourtant la troisième livrée par l'armée israélienne dans le territoire palestinien depuis que le Hamas islamiste, grand ennemi d'Israël, s'y est emparé du pouvoir en 2007.
En particulier, les soldats n'auraient pas été préparés à la menace que représentaient les tunnels creusés par le Hamas sous la barrière de béton et de métal qui ferme hermétiquement les frontières entre Israël et la bande de Gaza. M. Netanyahu et les généraux auraient aussi retenu des informations sensibles qu'ils auraient dû partager avec le cabinet de sécurité restreint.
Ces conclusions ne devraient surprendre personne. Les services du contrôleur de l'Etat, haut responsable chargé d'inspecter les politiques du gouvernement, travaillent depuis le lendemain de la guerre à ce rapport censé tirer les leçons du conflit.
Le document élaboré par l'ancien général Yossi Beinhorn est peu susceptible d'altérer le fragile cessez-le-feu observé par Israël et le Hamas depuis fin août 2014 après la plus meurtrière des trois guerres de Gaza: 2.251 morts côté palestinien, dont 551 enfants, et plus de 10.000 blessés, selon l’ONU; 74 morts côté israélien, dont 68 soldats.
Mais sa publication annoncée pour mardi à 14H00 GMT devrait déchaîner les hostilités politiques, dans un contexte d'intenses rivalités autour d'un Premier ministre soumis aux fortes pressions de sa droite et affaibli par plusieurs enquêtes de police sur des faits présumés de corruption.
Les tensions persistantes aux frontières de Gaza avivent la querelle politique. Depuis 2014, Israël et le Hamas se réarment en prévision de la prochaine confrontation dont pourtant, comme en 2014, personne ne semble vouloir.
Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a prévenu que la prochaine campagne contre le Hamas serait la dernière. Le Hamas, lui, dit continuer à construire des tunnels, cauchemars des riverains israéliens de la bande de Gaza.
Le rapport se consacre amplement aux tunnels. Car les Israéliens n'ont pas oublié la vidéo montrant des combattants palestiniens s'infiltrer par un tunnel en Israël et tuant cinq soldats pendant la guerre de juillet-août 2014.
Au fil de la guerre, détruire les tunnels était devenu l'objectif primordial de l'opération intitulée "Bordure protectrice", avec l'arrêt des tirs de roquettes palestiniennes sur le territoire israélien.
Le ministre nationaliste religieux Naftali Bennett, qui mène la vie dure au Premier ministre en lui disputant l'électorat le plus à droite, devrait être l'un des premiers à se glorifier d'avoir tenu tête à l'époque à M. Netanyahu et aux généraux et d'avoir réclamé un plan contre les tunnels.
Ceux qui se livraient aux jeux politiciens au cours de la guerre "vont continuer à le faire cette semaine", a écrit l'ancien ministre de la Défense Moshé Yaalon sur Facebook. "Leur plus gros mensonge? Ce sera de dire que nous n'étions pas préparés et que nous avons perdu la guerre. C'est absurde. Il y a ceux qui organisent les fuites dans la presse, et puis il y a ceux qui font la guerre".
Ce rapport n'est pas une première. Depuis celui de la commission Winograd sur la guerre au Liban contre le Hezbollah en 2006, l'ancien Premier ministre Ehud Olmert porte aux yeux des Israéliens la responsabilité des ratés du conflit.
Mais M. Netanyahu peut se prévaloir, après la guerre de 2014, de ce que le quotidien Maariv décrivait lundi comme "la plus longue période de calme pour Israël sur le front de Gaza depuis 1968".

Algérie: Tentative d'attentat suicide devant un commissariat

Un policier a déjoué une attaque suicide devant un commissariat dimanche soir à Constantine, dans l'est de l'Algérie, en tirant sur la ceinture explosive portée par le kamikaze qui s'est alors déclenchée, a annoncé la police.
"Un policier qui était devant le siège du commissariat situé au-dessous d'un bâtiment abritant une dizaine de familles a riposté énergiquement et héroïquement, après plusieurs sommations, ciblant avec précision la ceinture explosive portée par un terroriste", a précisé la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué cité par l'agence de presse APS.
Les autorités n'ont pas précisé si l'assaillant avait été tué ou blessé par l'explosion.
Selon les médias locaux, deux policiers ont été blessés.
Au moment de l'attaque, qui s'est produite vers 21H00 (20H00 GMT), une forte explosion a été entendue près de ce commissariat du centre de Constantine, selon APS.
Immédiatement après cet "attentat terroriste", le parquet a ouvert une enquête, a précisé la DGSN.
La semaine dernière, l'armée avait annoncé avoir tué 14 "terroristes", terme désignant les islamistes armés en Algérie, lors d'une vaste opération de ratissage menée dans la région de Bouira (125 km au sud-est d'Alger).
Malgré l'adoption en 2005 d'une Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la guerre civile qui a fait 200.000 morts pendant la "décennie noire" (années 1990), des groupes armés islamistes restent actifs dans l'est et le sud du pays et visent principalement les forces de sécurité.
Depuis le début de l'année, au moins 22 islamistes armés ont été tués dans ces régions, selon un décompte de l'AFP établi à partir de bilans officiels.

Israël/Palestine : Faire l’économie de la libération de la Palestine, le piège de la solution d’un seul Etat ( Fadwa Nassar )

Sans aucun doute, la solution de « deux Etats », palestinien et sioniste, vivant côte à côte, a échoué. D’ailleurs, cette solution – mirage qui avait attiré des secteurs de la société palestinienne et des sociétés arabes, par la même occasion, avait peu de chances d’aboutir. Elle portait en elle-même les germes de son non-aboutissement. Cependant, cette solution n’avait même pas la même signification pour tous ceux qui la défendaient, sans parler de la vision sioniste, complètement différente. Pour les Palestiniens qui la défendaient, la solution des « deux Etats » pouvait être l’aboutissement d’une lutte pour la libération de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, dans l’attente d’une libération totale. Ceci fut la vision des cadres du Fateh, de l’ancienne école. Mais cette vision des « deux Etats » fut progressivement entamée par les accords d’Oslo, d’abord, puis par les divers reculs de l’Autorité palestinienne, où l’Etat palestinien pourrait accepter un « échange » de territoires (zones de la Palestine de 48 contre les colonies de la Cisjordanie), et une présence sioniste dans la partie orientale d’al-Quds, une soumission économique et sécuritaire à l’entité coloniale sioniste. Même cela, les sionistes ont déclaré qu’ils n’en veulent plus. C’est l’échec, non du peuple palestinien et de sa résistance, mais de l’Autorité palestinienne d’abord et surtout, et de tous ceux qui ont maintenu et défendu l’illusion d’un tel règlement, voulant préserver les quelques maigres acquis qu’ils ont récoltés avec l’instauration de cette Autorité sur à peine 10% de la Palestine occupée.

Bien avant cet échec cuisant, des voix marginales en Palestine mais importantes dans la « communauté internationale » avaient proposé la solution d’un seul Etat, non pas en revenant au programme de l’OLP des années 70, qui luttait pour une Palestine libre et indépendante sur toute la terre de Palestine, mais en supprimant toute la dimension arabe et islamique de la question palestinienne, et en faisant l’économie d’une résistance armée et d’une lutte qui aboutirait à la libération de la Palestine. Les défenseurs de la nouvelle version de la « solution d’un seul Etat », qu’ils soient palestiniens, sionistes honteux ou internationaux partent de l’incapacité de résister à l’agressivité coloniale de l’entité sioniste et à sa soif colonisatrice. Ne pouvant y faire face, la solution pour eux serait de composer avec, en empruntant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, devenue le modèle et l’exemple, sans cependant prendre en compte le caractère fondamentalement colonial, et non seulement raciste et ségrégationniste de l’entité sioniste, ni la dimension arabe et islamique de la question palestinienne, ni le fondement historique et religieux du conflit dans la région. D’un seul trait, la Palestine serait devenue l’Afrique du Sud, et le colonialisme négationniste et extirpateur fut assimilé à l’apartheid. Restent cependant les millions de réfugiés palestiniens, expulsés de leur terre et de leurs terres et villages et qui devront revenir au pays.
Pour les défenseurs de la « solution d’un seul Etat », devraient-ils eux aussi partager leurs biens avec les colons installés depuis ou avant 1948 sur leurs terres et vivant dans leurs maisons ?

Le ridicule a récemment éclaté, après la rencontre Netanyahu – Trump, lorsque des responsables et propagandistes de l’Autorité palestinienne ont commencé à aborder la solution d’un seul Etat, parce que leur espoir de voir aboutir la « solution à deux Etats » s’est évanoui. De quel Etat parlent-ils ? Au lieu de revenir au programme « maximum » de l’OLP, qui fut celui de la résistance et la lutte pour libérer la Palestine, ils ont enfourché la voie de l’illusion, une fois encore, refusant de remettre en cause et les accords d’Oslo et la reconnaissance de l’entité coloniale sioniste implantée sur 80% de la Palestine, tout comme ils refusent l’arrêt de la « coordination » sécuritaire avec l’occupant, ou ne la réclament pas. Peu leur importe la répression par les hommes de la sécurité palestinienne des militants et résistants et des prisonniers à peine libérés des prisons de l’occupation. Peu leur importe la torture subie par ces militants dans les prisons de l’Autorité, et notamment la prison centrale d’Ariha, comme peu leur importe l’avortement, au profit de l’entité sioniste, de centaines de tentatives d’actes résistants, menés par des organisations de la résistance ou par des résistants isolés. Ce sont les conséquences des accords d’Oslo, et non une de leurs dérives, comme ils tentent de l’expliquer.

Les funestes accords d’Oslo et la formation de l’Autorité palestinienne sur un bout de territoire de la Palestine ont entraîné des désastres pour le peuple palestinien, et pour les peuples arabes. Ils ont ouvert la voie à la normalisation des relations avec l’occupant sioniste, à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ils ont tenté et tentent toujours de modifier la conscience palestinienne, forgée dans la lutte contre la colonisation et la domination, dès le début du siècle dernier, lorsque le peuple palestinien s’est révolté, armes à la main, contre les Britanniques et le projet sioniste et ses colons. Que ce soit dans les manuels scolaires modifiés par l’Autorité palestinienne, dans les associations soumises aux ONGs internationales, dans la presse et la vie intellectuelle et culturelle soumise à l’argent et au diktat politique des puissances impérialistes, dans les services sécuritaires entraînés par les hommes de la CIA, tout concourt à modifier la conscience du peuple palestinien, à lui rendre normale et même bénéfique la présence des colons et de leur entité, en l’invitant à l’admettre et à repousser toute idée de résistance. Faire avec la présence des colons et non lutter contre. Les solutions proposées « deux Etats » ou « un seul Etat » maintiennent la même illusion, celle de pouvoir composer avec une entité coloniale, telle quelle ou modifiée, en faisant table rase de l’histoire et de la géographie.

Fadwa Nassar
Dimanche, 26 février 2017

Israël/Palestine : Bethléem en fête pour son "Arab Idol"

Des Palestiniens se réunissent à Bethléem pour célébrer le gagnant de l' "Arab idol" Yacoub Chahine le 25 février 2017 (Afp)
 
Par centaines, ils ont passé la nuit de samedi à dimanche à scander le nom de de l'enfant du pays Yacoub Chahine: la ville palestinienne de Bethléem a célébré la victoire du chanteur au télé-crochet Arab Idol.
En finale contre un compatriote et un Yéménite, Yacoub Chahine, 23 ans, a reproduit l'exploit de Mohammed Assaf, un Palestinien de la bande de Gaza qui avait remporté l'édition 2013.
Devant l'écran géant installé pour l'occasion sur la place de la Mangeoire, là même où selon la tradition le Christ est né, des centaines de Palestiniens ont suivi la compétition et soutenu ce fils d'ébéniste, membre de la communauté chrétienne syriaque.
Toute la nuit à Bethléem, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis un demi-siècle par Israël, ils ont brandi des drapeaux palestiniens et les emblèmes de l'Eglise syriaque.
Après le résultat des votes du public, par SMS, la mère du jeune prodige, Norma Chahine, a remercié la foule, à laquelle s'étaient mêlés des officiels. "Yacoub a vaincu avec sa voix, son éducation, ses bonnes manières, son amour pour son peuple, pour Bethléem et pour la Palestine", a-t-elle lancé, extatique, à l'AFP.
Signe que les Palestiniens ont à coeur de briller sur la scène culturelle, arène supplémentaire où porter la voix de leur cause, le président Mahmoud Abbas a profité de sa visite à Beyrouth où est tourné Arab Idol pour recevoir les deux finalistes. Yacoub Chahine était opposé à Amir Dandan, un Arabe-Israélien, descendant de Palestiniens restés sur leur terre à la création d'Israël, originaire de Majd al-Kroum, en Galilée.
Samedi soir, là aussi, l'enfant du pays a été fêté. La foule s'était également massée sous un immense drapeau palestinien dans un stade pour soutenir le chanteur de 25 ans, dont la famille s'est installée depuis plusieurs années aux Etats-Unis.
Cette année, quatre des 25 concurrents d'Arab Idol étaient Palestiniens ou Arabes Israéliens, la plus importante participation palestinienne en quatre saisons.
(26-02-2017)

dimanche 26 février 2017

Égypte: Nouvelle vague de départs de chrétiens du Sinaï

 Des Égyptiens chrétiens viennent se réfugier dans l'église évangélique de la ville d'Ismaïlya près du canal de Suez (est), le 25 février 2017 (Afp)

Des Égyptiens chrétiens ont fui samedi la péninsule du Sinaï pour la seconde journée consécutive après une série d'attaques présumées jihadistes dans cette région où sévit le groupe État islamique (EI).
Selon un responsable de l’Église copte, plusieurs familles chrétiennes sont arrivées dans la ville d'Ismaïlya près du canal de Suez (est), où 250 de leurs coreligionnaires avaient déjà trouvé refuge vendredi.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ordonné, lors d'une réunion samedi, d'apporter toute l'aide nécessaire pour héberger ces familles, selon un communiqué.
Très actif dans le Sinaï, Daesh a publié dimanche une vidéo dans laquelle il promet de prendre pour cible les membres de la communauté chrétienne.
Les Coptes, qui constituent 10% des 92 millions d’Égyptiens, avaient déjà par le passé été ciblés dans le Sinaï, région en proie à une insurrection jihadiste, mais ces attaques ont augmenté depuis la diffusion de la vidéo.
Jeudi, un chrétien égyptien a été tué et sa maison incendiée dans la ville d'Al-Arich dans le nord de la péninsule du Sinaï, selon des responsables de la sécurité et des urgences qui ont évoqué l'hypothèse d'une attaque jihadiste.
Mercredi, le corps criblé de balles d'un chrétien d'une soixantaine d'années et celui de son fils brûlé vif avaient été retrouvés derrière une école d'Al-Arich.
Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, le nord du Sinaï est le théâtre d'attentats meurtriers perpétrés par les jihadistes et visant principalement la police et les militaires.
En décembre, Daesh avait revendiqué un attentat suicide contre une église copte orthodoxe du Caire qui avait fait 29 morts.

Syrie : Les attentats en Syrie fragilisent le processus de paix à Genève

Contrôle de sécurité à Homs en Syrie, le 25 février 2017 (Afp)

Les pourparlers de Genève pour tenter d'amorcer un règlement politique au conflit syrien apparaissent comme plus fragiles que jamais, au lendemain d'un attentat meurtrier contre un symbole du pouvoir à Homs qui a replacé le "terrorisme" au coeur du débat.
L'attentat contre les services de renseignement du régime, sans précédent depuis une attaque en 2012 à Damas, a fait entre 30 et 42 morts selon les sources, et tué un proche du président syrien Bachar al-Assad, le chef du renseignement militaire de Homs, Hassan Daaboul. L'attaque, perpétrée par plusieurs kamikazes, a été revendiquée par le groupe Fateh al-Cham, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.
Immédiatement, l'ONU s'est inquiétée d'une tentative de faire "dérailler" les négociations de Genève.
"A chaque fois que nous avons des pourparlers, il y a toujours quelqu'un qui essaye de faire dérailler le processus. Nous nous y attendions", a déclaré l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura.
Mais la réaction la plus forte est venue de Damas, qui a promis de ne pas laisser cet attentat impuni, et estimé, par la voix de son représentant aux négociations de Genève, que l'attentat envoyait un "message clair".
Dans une conférence de presse particulièrement offensive après avoir rencontré M. de Mistura, le chef de la délégation du régime, Bachar al-Jaafari, a sommé l'ONU et surtout l'opposition de condamner clairement les attaques de Homs.
"Aujourd'hui, nous attendons de l'opposition qu'elle condamne le terrorisme", a martelé M. Jaafari, ajoutant que Damas considérerait comme "complice" toute partie refusant de condamner l'attentat.
"Ce qui s'est passé aujourd'hui a jeté une ombre sur les pourparlers de Genève", a-t-il poursuivi, même s'il a nié vouloir lier la poursuite des pourparlers à la condamnation des attentats par l'opposition.
"La priorité numéro un à Genève est de discuter du terrorisme", a-t-il répété à plusieurs reprises.
L'opposition, qui s'est exprimée dans la foulée lors d'une conférence de presse, a condamné "le terrorisme", mais sans mentionner explicitement Homs.
"Notre position est claire, nous condamnons le terrorisme et les terroristes, nous condamnons Daesh (acronyme arabe du groupe terroriste qui se dit Etat islamique) et Al Nosra (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda)", a déclaré le chef de la délégation du Haut comité des Négociations (HCN, opposition), Nasr al-Hariri.
Interrogé pour savoir s'il parlait de Homs, il a répondu: "Nous condamnons toutes les opérations terroristes, et si ce qui s'est passé à Homs est une opération terroriste, alors mes déclarations sont claires".
Un autre membre de la délégation du Haut comité des négociations (HCN, opposition), Fateh Hassoun, représentant d'un groupe armé, a lui accusé implicitement Damas d'avoir facilité l'attentat pour servir ses objectifs.
L'attentat de Homs, tout comme les 13 civils tués par des frappes aériennes du régime à travers le pays samedi, selon les chiffres de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), sont venus fragiliser des discussions de paix déjà singulièrement mal engagées.
Les négociations de Genève engagées jeudi font suite à trois précédentes sessions en 2016. A chaque fois elles avaient échoué, victimes de la reprise de la violence sur le terrain et du fossé entre les belligérants. Et comme samedi, Damas répétait à l'époque que sa priorité était de "lutter contre le terrorisme", quand l'opposition réclamait des négociations sur une transition politique.
Aucune avancée n'a été enregistrée depuis la cérémonie d'ouverture jeudi où les deux délégations se sont fait face à face dans une ambiance tendue. M. de Mistura a multiplié les bilatérales, mais les discussions s'enlisent dans des questions de procédure.
"Nous avons exclusivement parlé de questions relatives au format des discussions", avait ainsi déclaré M. Jaafari vendredi.
Censées aborder sur le fond la question d'un règlement politique du conflit, les discussions se retrouvent de nouveau dominées par la question du "terrorisme".
Les attaques de Homs se sont produites au lendemain d'un autre jour sanglant en Syrie vendredi, où des attentats revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont fait 83 morts, dont 45 civils, près d'Al-Bab dans le nord du pays.
Comme Fateh al-Cham, Daesh est exclu des négociations et du cessez-le-feu parrainé par la Russie, alliée de Damas, et la Turquie, qui soutient les rebelles.
Ce cessez-le-feu, entré en vigueur le 30 décembre, est censé concerner uniquement le régime de Damas et l'opposition non jihadiste, mais il est régulièrement violé.
Cette violence générale illustre la fragilité de toute "normalisation" dans un pays ravagé par six ans de guerre, où interviennent des acteurs multiples aux agendas différents. La guerre en Syrie a fait plus de 300.000 morts et des millions de réfugiés.

(26-02-2017 )

Israël/Palestine : Le programme naturel du peuple Palestinien est celui de la résistance

Intervention de Ramadan Shallah, secrétaire général du « Mouvement du Jihad Islamique en Palestine », au congrès de soutien à l’intifada en Palestine » (Téhéran, 21-22 février)

"Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,
Prières et saluts sur le messager de Dieu, sa famille et ses compagnons…"


Après les salutations adressées au peuple palestinien, à la nation, et aux peuples du monde, et les remerciements à la république islamique en Iran, direction, gouvernement, parlement et peuple, et à tous les participants au congrès, parlements et dirigeants, qui ont répondu à l’appel « ensemble pour la Palestine » pour affirmer de nouveau que la Palestine ne peut disparaître de la conscience arabe et islamique, quelles que soient les circonstances. Remerciements au dirigeant et guide de la république islamique, sayyid Ali Khamena’i, pour son discours et message de valeur, qui affirme au peuple de Palestine qu’il n’est pas seul dans ce conflit, long et amer.

"Honorables frères et sœurs,
En ce temps où l’on parle beaucoup de l’oubli et la négligence de la Palestine, pourquoi cet oubli ? Est-ce à cause des circonstances et des conflits qui se déroulent dans la région ? Non. Depuis longtemps, de larges couches de cette nation considèrent que « Israël » est une fatalité à laquelle on ne peut résister, que son existence au sein de la nation est éternelle, et que la Palestine est une autre « Andalousie » ce qui veut dire lui dire adieu. Est-ce que cette position est juste ? D’où la question de l’avenir de la Palestine et du conflit sur la Palestine. Brièvement, nous disons que ce conflit comporte de nombreux facteurs, que nous résumons en quatre : le premier est le facteur propre à l’entité, la force de cette entité, qui fait face au facteur propre palestinien. Nous avons donc les deux parties en conflit direct. Puis nous avons le facteur arabe et islamique, et le facteur international.

Concernant l’entité isralienne, existe une impression suggérant que « Israël » est une superpuissance dans l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas vrai, nous en parlons en toute connaissance de cause. L’entité fait face à de nombreux problèmes et à différents niveaux, mais elle n’est pas au bord du gouffre. Le facteur le plus grand de la force de cette entité, aujourd’hui, est ce qu’elle soutire de l’action palestinienne officielle et des effondrements de la situation arabe et islamique. Dans le cadre d’une nouvelle administration américaine et d’un environnement international et régional tel que nous le connaissons, il semble que l’entité, avec la bénédiction américaine, a fait son choix et a enterré que ce qui s’appelle la solution à deux Etats, à tout jamais. Il n’y a plus de « solution à deux Etats » dans l’agenda sioniste. La position sioniste aujourd’hui est claire, elle consiste à dire que toute la terre de Palestine est aux juifs, que l’entité israélienne est un Etat juif, et que les Palestiniens n’ont aucun droit sur cette terre, qu’à la mesure de la générosité juive.

Ensuite, le facteur propre aux Palestiniens. Personne ne peut ignorer aujourd’hui que la situation palestinienne actuelle ne peut satisfaire les amis ni faire craindre l’ennemi. Cependant, nous ne sommes pas dans une situation d’extrême faiblesse, dépourvus de fortes cartes, comme certains le pensent. Nous exposerons brièvement la situation pour rassurer les amis et inquiéter l’ennemi… Nous avons un peuple grandiose, qui surpasse par sa foi et sa volonté la tyrannie de la puissance sioniste, sous toutes ses formes. Un peuple qui a tracé, avec le sang des martyrs, et les épopées héroïques des prisonniers, des pages de fierté et de dignité. Un peuple qui n’est ni brisé, ni à genoux, qui poursuit sa résilience, enraciné par les millions sur la terre de la Palestine, toute la Palestine. En moins d’une décade, le nombre des Palestiniens dépassera, en tout lieu, le nombre des Juifs dans le monde. Quant à la résistance, si nous commençons par le sud, malgré le siège et les souffrances, nous avons une résistance armée dans la bande de Gaza assiégée, qui a tenu bon pendant trois guerres, agressives et destructrices, sans que l’ennemi sioniste ne parvienne à la défaire ou à l’extirper. Nous, toutes les forces de la résistance, et dans le cadre de la stratégie de la résistance et de la libération, nous poursuivons les efforts de la consolider et de développer ses possibilités et ses armes, autant que nous le pouvons, tout en réalisant la différence entre ce que nous possédons et ce que possède notre ennemi, mais par la grâce et l’aide de Dieu, nous sommes capables de stopper et de faire mal à cet ennemi.

A cette occasion, et dans le cadre des déclarations menaçantes sur une possible guerre sioniste contre la bande de Gaza ou le Liban, nous appelons, en tant que résistance palestinienne, à unifier les fronts au cas où une agression sioniste est lancée sur un des fronts, celui du sud ou du nord de la Palestine.

Nous avons également l’intifada al-Quds et sa résistance héroïque, dirigée jusqu’à présent par des initiatives individuelles de jeunes, femmes ou hommes, de la Palestine, dans al-Quds et la Cisjordanie, qui prouvent encore une fois, que ce peuple est toujours en avance, par sa conscience et son initiative, sur ses directions. Mais cette intifada est assiégée, poursuivie, réprimée, non seulement par l’occupation, mais de l’intérieur de la maison palestinienne, par le troisième constituant, après le peuple et la résistance, soit par l’Autorité palestinienne. Nous avons une Autorité, mais elle n’est pas nous. Elle est le maillon le plus faible de l’ensemble palestinien, car sa première fonction consiste à protéger la sécurité d’Israël, de par sa formation et constitution. Protéger la sécurité d’Israël, interdire et criminaliser toute résistance palestinienne à l’occupation. C’est pourquoi toutes les pleurnicheries de l’Autorité palestinienne sur la colonisation, le vol et la judaïsation de la terre n’ont aucune valeur. N’est-ce pas l’Autorité qui protège la sécurité d’Israël, y compris les colonies ? Comment s’assemblent le refus de la colonisation et la protection de sa sécurité et l’interdiction de toute résistance armée contre elle ? Comment allons-nous affronter la colonisation par une Autorité, de par les décisions de sa formation, qui la garde et protège ?

Frères et sœurs ! L’illusion est tombée, le choix du règlement et des négociations ont inéluctablement échoué. Certes, le programme minimum de l’OLP a échoué, basé sur le principe de l’abandon de 80% de la terre de Palestine, et voilà que l’ennemi sioniste lève, face à l’Autorité et à l’ensemble du peuple palestinien, face à tous les Arabes et musulmans, et au monde entier, la carte rouge, qui est le programme maximum sioniste, disant qu’il n’y a pas d’Etat palestinien  sur aucune parcelle de la terre, et que la Palestine, toute la Palestine, est un Etat juif. C’est le programme de l’ennemi. Rien ne permet de répondre à cette invasion et ce programme sioniste sinon la suppression du programme minimum de l’OLP et le retour au programme maximum palestinien, qui affirme que la Palestine, toute la Palestine, du fleuve à la mer, est une terre arabe et islamique, et qu’elle appartient au peuple palestinien. Et que l’entité sioniste qui s’y est implanté est une entité d’invasion, spoliatrice, nulle et illégale, qu’il est nécessaire d’affronter par toutes les formes de résistance, et tous les moyens possibles et disponibles. C’est le plafond qui affirme le droit palestinien dans tout son éclat.  A part cela, c’est continuer la perte, l’égarement, la course après le mirage et le labour de la mer.

Ce programme maximum est le programme naturel, qui pose la question de la Palestine dans son cadre naturel, historique, moral et humain. Sur cette base, nous devons reconstruire la conscience palestinienne, le projet national palestinien et le mouvement national palestinien. C’est ce que nous avions affirmé au mois d’octobre dernier, en proposant ce qui est connu par l’initiative en dix points du mouvement du Jihad islamique en Palestine, où nous avions appelé la présidence de l’Autorité palestinienne à annoncer la suppression des accords d’Oslo et le retrait de la reconnaissance d’Israël, ainsi que la reconsidération de la résistance sur la base que nous sommes toujours dans la phase de la lutte nationale, car la Palestine entière est toujours occupée. Si la direction de l’Autorité s’est bouchée les oreilles face à cet appel et persiste à s’accaparer la décision nationale palestinienne et à poursuivre la route de la perdition, et de la liquidation de la cause de la Palestine, et refuse d’engager le dialogue et de rechercher une alternative au choix de s’allier avec l’ennemi, par la coordination sécuritaire profanateur, et non sacré, pour réprimer le peuple palestinien et sa résistance, nous affirmons que cette situation ne peut se poursuivre indéfiniment. Le peuple palestinien, avec toutes ses forces et ses constituants, y compris de larges secteurs du mouvement militant de Fateh, ne restera pas prisonnier de ce choix et de cette voie qui nous a amené les catastrophes et les désastres.

Je clos en parlant de l’unité. Nous disons, nous sommes avec l’unité, elle est la voie de la libération et de la récupération des droits. Mais, nous disons clairement et franchement : sans s’être libéré des accords d’Oslo et de ses conséquences, il n’est pas possible d’en finir avec la division ou de réaliser l’unité, pour affronter tous les défis.

A propos de la position arabe et officielle: tout ce qui se passe actuellement dans notre nation ne peut supprimer en aucun cas la dimension arabe et islamique de la question de la Palestine. Tenter d’inventer un ennemi autre que l’ennemi irréductible et historique de la nation ne réussira pas, même si cela peut prendre du temps. Quant au facteur international, nous savons tous qui a implanté Israël. C’est pourquoi nous disons et répétons que nous faisons confiance à nos propres forces, à la résilience de notre peuple et à l’assistance de notre nation, qui n’a pas cessé. L’avenir de la Palestine sera la victoire et le retour, par la grâce et volonté de Dieu, de la Palestine à son peuple et le retour de cette patrie confisquée et arrachée, à son peuple, pour que les cloches des églises sonnent dans al-Quds, et que soit levé l’adhan, l’appel à la prière, celui que veulent interdire des lois de l’entité, dans la mosquée d’al-Aqsa, et que l’entende le monde entier.

Traduction Cirepal (Centre d'information sur la Résistance en Palestine)

Syrie: Attentat suicide près d'Al-Bab, plus de 50 morts

Des bâtiments détruits dans la ville d'Al-Bab le 23 février 2017 (Afp)

Au lendemain de leur prise d'Al-Bab, fief de Daesh dans le nord de la Syrie, l'armée turque et ses alliés rebelles syriens ont été visés vendredi par un attentat suicide qui a fait au moins 51 morts.
Peu après, deux soldats turcs ont également été tués et plusieurs blessés dans une autre attaque suicide dans la ville même, tombée jeudi aux mains des forces turques et des insurgés syriens après plus de deux mois d'offensive.
Un officier rebelle a aussitôt accusé Daesh qui, selon lui, a agi par "vengeance" après avoir perdu la dernière grande ville qu'il contrôlait dans la province septentrionale d'Alep.
Les rebelles syriens et l'armée turque poursuivaient vendredi leurs opérations de ratissage pour sécuriser cette ville qui comptait environ 100.000 habitants avant le début de la guerre en 2011.
Un kamikaze a tué au moins 51 personnes-- 34 civils et 17 rebelles, en faisant exploser sa voiture piégée dans une localité située à moins de dix kilomètres au nord-est d'Al-Bab, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Moins de 24 heures après la défaite de l'EI, un kamikaze a visé deux sièges des rebelles dans la localité de Soussiane" à 8 km d'Al-Bab, a indiqué à l'AFP son directeur Rami Abdel Rahmane.
Le bilan n'a cessé de s'alourdir depuis le matin, des dizaines de personnes succombant à leurs blessures, d'après l'Observatoire.
"Selon nos informations, c'est un combattant de Daesh qui a foncé à bord d'une voiture et s'est fait exploser", a indiqué M. Abdel Rahmane.
Les deux quartiers généraux des rebelles étaient situés l'un à proximité de l'autre. Des civils se trouvaient également dans la zone, d'après l'OSDH.
Pour Abou Jaafar, commandant du groupe rebelle Liwa al-Moutassem, l'identité des auteurs ne fait aucun doute: "Ce sont les +chiens+ (du chef de Daesh Abou Bakr) al-Bagdadi qui ne peuvent pas supporter leur immense défaite et leurs kamikazes ont commencé à prendre leur revanche", a-t-il dit à l'AFP.
Le commandant, qui se trouvait près de Soussiane quand a eu lieu l'attentat, a expliqué que le kamikaze avait agi au moment où se tenait une réunion entre des civils d'Al-Bab, de hauts responsables rebelles et des forces turques "pour mettre sur pied un appareil sécuritaire et un plan pour reconstruire Al-Bab".
D'après lui, "des cellules dormantes de Daesh ont eu vent de cette information et ont préparé la voiture piégée".
"La voiture est arrivée à 08H00 (06H00 GMT) du matin. Cela doit nous servir de leçon et nous devons renforcer notre appareil sécuritaire", a-t-il ajouté.
Le même jour, deux soldats turcs ont été tués et plusieurs blessés à Al-Bab, a annoncé le Premier ministre turc Binali Yildirim.
"Il y a eu un attentat suicide contre nos militaires qui effectuaient un contrôle routier à l'entrée d'Al-Bab, nous avons deux martyrs et des blessés", a déclaré M. Yildirim à la presse à Ankara.
"Cette ville est dans un état chaotique, il y a des explosifs, des bombes, des pièges", a-t-il ajouté précisant qu'une "opération de nettoyage est actuellement menée avec une extrême minutie".
Située à 25 kilomètres au sud de la frontière turque, Al-Bab était visée depuis le 10 décembre par une opération menée par les forces turques et leurs alliés rebelles syriens.
Sa reprise est un succès majeur pour Ankara qui avait lancé fin août une opération militaire dans le nord de la Syrie pour chasser les jihadistes des environs de sa frontière.
Cette avancée des rebelles à Al-Bab contre Daesh intervient au moment où a été inauguré à Genève un quatrième round de pourparlers entre régime et insurgés sous l'égide de l'ONU pour tenter de mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis six ans.
Mais cette victoire contre l'organisation jihadiste la plus redoutée au monde ne change pas la donne à Genève car le groupe est exclu de toute discussion de paix.

(24-02-2017 )

Syrie : Des Syriens reconstruisent leur vie en ruines à Gaza

 Anas Qaterji, un réfugié syrien à ouvert un restaurant qu'il a orné de quelques éléments qu'il a pu sauver des bombes, le 2 janvier 2017 au Camp de Nousseirat (Afp)

Quand le restaurant familial a été écrasé sous les bombes à Alep, Anas Qaterji n'a eu d'autre choix que de fuir la Syrie. C'est par un tunnel sous la frontière égyptienne qu'il est entré dans la bande de Gaza sous blocus.
Depuis son arrivée en 2013, il a retrouvé dans le territoire palestinien un peu de la vie qui était autrefois la sienne dans la prospère capitale économique syrienne. Il a ouvert un restaurant identique à celui qu'il a laissé derrière lui près de la citadelle d'Alep.
Dans le camp de réfugiés de Nousseirat, au sud de la ville de Gaza, Anas Qaterji, 29 ans, a acheté un local de 50 mètres carrés pour 50.000 dollars. D'Alep, il a sauvé un panneau de bois, vieux selon lui de 500 ans, sur lequel sont calligraphiés des versets coraniques. Le vestige trône désormais au milieu de la petite cantine de l'immense camp où près de 160.000 réfugiés s'entassent dans la misère.
Au-dessus de cafetières traditionnelles et d'antiques tasses en cuivre, un panneau proclame: "Restaurant Jar al-Qalaa 2: on vous emmène à Alep".
Difficile de dénombrer les Syriens de Gaza. Beaucoup sont arrivés là faute de trouver de quoi vivre en Egypte et pensant qu'ils ne resteraient pas. Ils sont entrés illégalement par l'Egypte pendant la brève présidence de l'islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013. Depuis, l'armée égyptienne a détruit la grande majorité des tunnels qu'ils avaient empruntés.
Ils seraient entre 150 et quelques centaines dans l'enclave palestinienne administrée par le Hamas, selon des sources locales. Aucun d'eux n'est enregistré ou n'a déclaré officiellement son entrée.
Warif Qassem Hamido, à la tête d'une association de familles syriennes, a lui aussi tout quitté à Alep. Il est arrivé un jour de 2013, avec 11 autres familles syriennes. A Gaza, il a ouvert son restaurant, "Souriana". Seuls quatre Syriens sont parvenus à rebondir, relève-t-il. Pour les autres réfugiés, la vie est "très dure".
La bande de Gaza a été ravagée par trois guerres avec Israël entre 2008 et 2014. Le chômage caracole à 45%, l'inflation ne cesse de grimper.
L'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens, l'UNRWA, est un soutien vital pour une grande partie de la population, mais elle ne prend pas en charge les Syriens.
Ces derniers "n'ont aucun moyen de payer leur loyer, de se soigner ou de payer les frais d'université de leurs enfants", déplore Warif Qassem Hamido.
Pour les situations d'urgence, l'association de cet animateur d'une émission télévisée sur les Syriens de Gaza, lance des appels à l'aide sur les réseaux sociaux. Elle vient de rassembler une collecte pour financer l'appendicectomie du petit Issam, trois ans.
Le restaurateur Anas Qaterji se languit de ses vieux parents, restés à Alep, mais il ne rentrera pas. Car à Gaza, il a rencontré celle qui est devenue sa femme.
Les clients se succèdent chez lui pour acheter des chawarmas et autres délices syriens à des prix abordables.
Comme Nadia Baraka, 20 ans, qui vient autant pour le plaisir du ventre que pour l'acte militant. "Je montre ma solidarité avec les Alépins qui vivent les mêmes souffrances que nous durant les offensives israéliennes", explique cette étudiante, en admirant l'élégante décoration de la salle où des employés en tenue ottomane servent les clients.
"Ici, tout le monde parle d'Alep, les Palestiniens suivent de près l'actualité syrienne", assure Anas.
Mais un tel soutien ne suffit pas à Majed al-Atar, 47 ans, arrivé de Damas durant l'été 2012 via un tunnel. Il a quitté le conflit syrien pour vivre deux offensives israéliennes sur Gaza.
Incapable de trouver autre chose que des petits boulots, il ne peut payer ni l'école des enfants, ni l'opération de sa femme pour des problèmes de vue. Sans aide des autorités, il est tributaire des associations de bienfaisance.
"Les instances en charge des réfugiés doivent nous faire sortir de Gaza et nous relocaliser ailleurs car la situation empire de jour en jour", s'alarme-t-il.

(24-02-2017 )

Israël : Manifestations contre la visite de Netanyahu en Australie

 Des militants pro-palestiniens à Sydney le 23 février 2017 accusent Netanyahu de crimes de guerre (Afp)

Des centaines de militants pro-palestiniens ont manifesté jeudi à Sydney contre la visite en Australie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le qualifiant de "criminel de guerre".
M. Netanyahu est arrivé mercredi en Australie pour une visite de quatre jours, la première sur l'île-continent d'un chef de gouvernement israélien en exercice.
Un hélicoptère de la police survolait la ville tandis que des manifestants dénonçaient par hauts-parleurs le soutien de Canberra au gouvernement Netanyahu. Les deux pays entretiennent des liens très forts depuis l'établissement en 1949 des relations bilatérales.
"Nous sommes ici pour dénoncer le soutien de l'Australie à Israël, à une nation raciste d'apartheid", a expliqué l'avocate et auteure pro-palestinienne Randa Abdel-Fattah à l'AFP.
"C'est écoeurant de voir que certains de nos dirigeants (...) ont déroulé le tapis rouge pour accueillir un criminel de guerre en Australie", a-t-elle dit.
"Nous sommes opposés à cela et disons aujourd'hui haut et fort à Malcolm Turnbull (le Premier ministre) et à (la ministre des Affaires étrangères) Julie Bishop, +pas en notre nom+", a-t-elle poursuivi.
Sur une grande bannière on voyait le visage de M. Netanyahu avec une moustache à la Hitler et le mot "Fasciste" écrit en-dessous.
Des manifestants pro-Israël ont également battu le pavé et, selon le journal The Australian, la police antimeutes est intervenue pour éloigner un homme criant "Longue vie à Israël" en direction des manifestants pro-palestiniens.
Ces derniers, réunis à l'initiative du Groupe d'action palestinien, ont tenté de se rendre vers l'hôtel de M. Netanyahu mais ont été tenus par la police à bonne distance du complexe situé près du port.
Avant le début de cette visite, une soixantaine d'entrepreurs, d'universitaires, de membres du clergé et d'anciens hommes politiques australiens avaient signé une lettre expliquant que Canberra ne devrait pas accueillir M. Netanyahu, dont la politique consiste, selon eux, à "provoquer" et à "opprimer" les Palestiniens.

(23-02-2017)

Algérie: nouvelles interrogations sur la santé de Bouteflika

 Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 10 avril 2016 à Zéralda dans la banlieue d'Alger (Afp)

Les inquiétudes sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika se sont accrues en Algérie au lendemain de l'annulation à la dernière minute de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel.
"De la grande alacrité à l'indisponibilité temporaire", titrait mardi l'éditorial du quotidien francophone Liberté.
Pour l'éditorialiste, les autorités algériennes avaient "le fol espoir d'entendre la chancelière allemande éventuellement prendre exemple sur François Hollande et déclarer elle aussi, avoir trouvé Bouteflika d'une grande alacrité".
Le 15 juin 2015, le président français avait déclaré, après une rencontre à Alger, qu'il était "rare de rencontrer un chef d'Etat qui a cette alacrité, cette capacité de jugement".
Lundi, la présidence algérienne avait annoncé le report de la visite de Mme Merkel quelques heures seulement avant son arrivée prévue à Alger.
"Ce report est dû au fait que (...) M. Bouteflika, qui se trouve à sa résidence à Alger, est indisponible temporairement du fait d'une bronchite aiguë", a-t-elle expliqué.
Pour le quotidien Liberté, "le chef de l'Etat (...) n'était pas hier en situation de recevoir un hôte étranger mais surtout d'apparaître en public".
Au pouvoir depuis 1999, M. Bouteflika aura 80 ans le 2 mars. Il avait été frappé en 2013 par un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a affecté sa mobilité et son élocution.
Depuis, le président algérien se déplace en fauteuil roulant et ne fait que de rares apparitions publiques. Son dernier séjour médical à l'étranger remonte à novembre quand il s'était rendu à Grenoble (France) pour un contrôle médical "périodique", selon la présidence.
Dans sa résidence de Zéralda, à l’ouest d'Alger, il reçoit notamment ses hôtes étrangers, l'occasion pour lui de se montrer publiquement.
Le quotidien EL Watan, relève que, juste avant l'annonce de l'annulation, "les préparatifs se poursuivaient avec, surtout, le badigeonnage des murs et la suppression des dos-d'âne sur le passage devant être emprunté par la responsable germanique".
"Si on le voit dans quelques jours, c'est qu'il s'agissait d'une fatigue subite et rien de plus. Mais s'il n'est pas visible dans 15 jours c'est que son état s'est aggravé", estime le politologue Rachid Grine, interrogé par l'AFP. "Le vrai problème est dans la durée. S'il n'apparait pas d'ici deux semaines, c'est qu'il a été transféré à l'étranger pour des soins", poursuit-il.
Pour cet expert, si, dans 15 jours, "on voit les principaux acteurs comme le chef de l'armée, les patrons du FLN (Front de libération national, parti présidentiel) et le RND (Rassemblement national démocratique-proche de M. Bouteflika), se succéder et prendre la parole, cela voudra dire que l'on prépare la succession", analyse M. Grine.
M. Grine reconnait toutefois que "tout le monde est dans le +wait and see+ et que l'on ne peut faire que des spéculations".
"Il faut attendre pour voir", souligne également le sociologue Nacer Djabi. Mais, s'interroge-t-il, "est ce que cela veut dire que même les activités minimes qu'il fait, il ne peut plus les faire?".
Le quotidien Le Soir d'Algérie rappelle que "bien que très affaibli, M. Bouteflika n’avait pas hésité à recevoir le Premier ministre français Manuel Valls, qui avait malheureusement mis à profit l’évènement pour tweeter une image (le) montrant sous son jour le plus défavorable".
Le quotidien francophone se demande si cet "incident" n'avait pas "poussé l’entourage du président à éviter de commettre une nouvelle erreur en offrant au public l’image d’un chef d’Etat souffrant".
Depuis son AVC en 2013, ses opposants n'hésitent pas à parler régulièrement de "vacance de pouvoir" à la tête de l'Etat.

(21-02-2017 )

Israël/Palestine : Un soldat franco-israélien condamné à 18 mois de prison pour la mort d'un Palestinien

Le soldat franco-israélien Elor Azaria (c), le 21 février 2017 à Tel Aviv (Afp)

Un tribunal militaire israélien a condamné mardi à 18 mois de prison le soldat Elor Azaria, accusé d'avoir achevé un assaillant palestinien blessé, point d'orgue d'un procès qui aura profondément divisé le pays.
Le sergent de 21 ans est le premier soldat franco-israélien depuis plus de dix ans à être condamné pour homicide selon la presse.
Sa condamnation a immédiatement suscité des appels à sa grâce de la part de personnalités de la droite israélienne. La direction palestinienne a, elle, dénoncé dans cette peine "légère" un "feu vert" donné aux "crimes des soldats" israéliens contre les Palestiniens.
Elor Azaria et ses proches n'ont pas bronché à l'énoncé de la peine, prononcée après des mois d'un procès exceptionnel qui a captivé Israël et mis en lumière de profondes lignes de fracture. Une fois la cour retirée, toute la famille a entonné l'hymne israélien.
Le jeune homme au visage rond et au crâne rasé était entré dans le prétoire exigu de Tel-Aviv sous les applaudissements, les mains libres et arborant un large sourire crispé dans son uniforme olive.
La présidente de la cour, Maya Heller, a estimé qu'il avait bel et bien tiré pour tuer alors que le Palestinien ne constituait pas une menace. Elle a noté qu'Elor Azaria n'avait exprimé aucun remords.
Elle lui a en revanche reconnu des circonstances atténuantes, évoquant le "territoire hostile" sur lequel s'étaient produits les faits et "l'épreuve subie par sa famille".
Elor Azaria doit commencer à purger sa peine le 5 mars, a-t-elle dit. Il peut faire appel.
A l'extérieur, plusieurs dizaines de personnes, étroitement surveillées par les policiers après des heurts lors d'une précédente audience, ont manifesté leur soutien au soldat, brandissant des pancartes et des banderoles proclamant: "On ne laisse pas tomber les combattants" ou "Mort aux terroristes".
Elor Azaria, qui a aussi la nationalité française, encourait 20 ans de prison.
Membre d'une unité paramédicale, le soldat a été filmé le 24 mars 2016 par un militant propalestinien d'une ONG israélienne alors qu'il tirait une balle dans la tête d'Abdel Fattah al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.
Le Palestinien venait d'attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d'état de nuire.
Elor Azaria, arrêté immédiatement après les faits et depuis assigné à sa base, plaidait non coupable. Il pensait que le Palestinien dissimulait sous ses vêtements une ceinture d'explosifs, ont plaidé ses avocats.
Les Territoires palestiniens, Jérusalem et Israël étaient alors en proie à une vague de violences quasi-quotidiennes.
Ce contexte de tensions après des années de conflit et la litanie de morts qu'il a causée ont fortement contribué à diviser l'opinion israélienne devant le spectacle de ce procès ultra-médiatisé.
D'un côté, ceux qui défendent le procès au nom du respect nécessaire de valeurs éthiques par l'armée. De l'autre, les tenants d'un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.
Nombre d'Israéliens souscrivent aux propos qu'aurait tenus Elor Azaria avant de tirer et selon lesquels l'assaillant méritait de mourir. Il a été présenté par beaucoup comme un héros ou un bouc émissaire.
Plusieurs ministres du gouvernement considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël ont demandé sa grâce.
"La sécurité d'Israël exige qu'il soit gracié (...) Il ne peut aller en prison, sinon nous en paierons tous le prix", a dit le ministre nationaliste religieux de l'Education Naftali Bennett, concurrent très à droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Plus de deux tiers (70%) des Israéliens sont favorables à une grâce, selon un récent sondage.
L'état-major a bravé la réprobation et poussé au procès. Les forces israéliennes sont régulièrement accusées d'exécutions sommaires, et il importait à une armée qui se veut "morale" d'en apporter la preuve.
L'affaire a mis à l'épreuve cette institution, réputée comme un facteur d'unité. Les messages haineux se sont multipliés contre les juges.
Les Palestiniens, quant à eux, ont suivi le procès de loin sans rien en attendre. Pour eux, Abdel Fattah al-Sharif n'était qu'un Palestinien de plus tombé sous les balles de l'occupant, et le procès n'aurait jamais eu lieu si les faits n'avaient été filmés. La direction palestinienne basée à Ramallah s'est cependant indignée de la durée de la peine.
"Est-ce que c'était un animal pour qu'on le tue de la sorte, de cette manière barbare. Ce n'était pas un animal. C'était un être humain, tout comme" Elor Azaria, a dit à des journalistes à Hébron le père du Palestinien, Yousri al-Sharif.


(21-02-2017 )

Liban : Hariri rencontre le Pen et la met en garde contre l'"amalgame" entre Islam et terrorisme

 Marine Le Pen et Gilbert Collard rencontrent le Premier ministre libanais Saad Hariri à Beyrouth le 20 février 2017 (Afp)

Le Premier ministre libanais Saad Hariri a mis en garde lundi à Beyrouth la candidate d'extrême droite française à la présidentielle Marine Le Pen contre tout "amalgame" entre l'islam et le terrorisme.
"L'erreur la plus grave serait l'amalgame entre islam et musulmans d'une part, terrorisme d'autre part", a affirmé le chef du gouvernement au cours de sa rencontre avec Mme Le Pen, selon un communiqué diffusé par ses services.
"Les Libanais et les Arabes comme la majorité du monde considèrent la France comme la patrie des droits de l'Homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse, ou de classe entre ses citoyens" a encore affirmé M. Hariri, leader de la communauté sunnite libanaise.
"Les musulmans sont les premières victimes du terrorisme se réclamant de la religion" a aussi affirmé le Premier ministre. "Les modérés qui constituent l'écrasante majorité des musulmans en sont la cible".
M. Hariri est nettement hostile au régime syrien, soutenu par le FN: il accuse Damas d'être impliqué dans l'assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri et soutient le mouvement de révolte contre Bachar al-Assad.
Mme Le Pen avait auparavant eu une entrevue au palais présidentiel avec le président libanais Michel Aoun.
S'exprimant devant la presse à l'issue de la rencontre avec M. Hariri, Mme Le Pen s'est à nouveau "réjouie" de rencontrer un responsable étranger en exercice avec lequel il y a "bien entendu des analyses communes" sur la crise syrienne, "notamment sur la nécessité absolue de pouvoir mettre autour de la table l'ensemble des nations qui veulent lutter contre le fondamentalisme islamiste et Daech".
"Sur un certain nombre de points nous avons des divergences, ça n'étonnera personne, qui sont liées aussi peut-être à la situation géographique de nos deux pays", a-t-elle convenu.
"J'ai exprimé l'analyse qui est la mienne: en l'état il m'apparaissait n'y avoir aucune solution viable et plausible en dehors de ce choix binaire qui est Bachar al-Assad d'un côté, l'Etat islamique (EI) de l'autre". Le premier constitue "une solution bien plus rassurance pour la France" que le second, a-t-elle dit, en vantant sa "politique réaliste".
"Chacun défend, c'est naturel, nous sommes deux patriotes, l'intérêt de son pays", a relativisé la fille de Jean-Marie Le Pen.
Mme Le Pen, arrivée dimanche à Beyrouth, doit rencontrer d'autres responsables politiques, dont le ministre des Affaires étrangères mais aussi religieux d'ici à la fin de sa visite, mardi après-midi.

(20-02-2017 )

lundi 20 février 2017

Liban : Marine Le Pen rencontre au Liban son premier chef d'Etat étranger

 Marine Le Pen rencontre le président libanais Michel Aoun au palais présidentiel à Baabda, le 20 février 2017 (Afp)

Le président du Liban Michel Aoun a été lundi le premier chef d'Etat étranger à recevoir la candidate d'extrême droite à la présidentielle française Marine Le Pen qui cherche à gagner en crédibilité à l'international.
"Nous avons évoqué la longue et fructueuse amitié entre nos deux pays", a déclaré la dirigeante du Front national à l'issue d'une rencontre de 30 minutes au palais présidentiel à Beyrouth.
Le Liban est le seul pays du Moyen-Orient à être traditionnellement dirigé par un président chrétien, mais les pouvoirs du chef de l’État libanais ont été rognés à la fin de la guerre civile (1975-1990).
Depuis son arrivée à la tête du Front national en 2011, Mme Le Pen n'a rencontré que très peu de dirigeants étrangers en exercice, à l'exception en 2015 du Premier ministre égyptien de l'époque Ibrahim Mahlab et en janvier du chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski. Ce dernier avait jugé "nuisible" le projet frontiste de réforme de l'UE.
La chancelière allemande Angela Merkel a elle exclu de rencontrer Mme Le Pen, son homologue de droite espagnol Mario Rajoy s'inquiétant d'une "catastrophe" en cas d'élection de la candidate d'extrême droite.
A Beyrouth, Mme Le Pen a affirmé avoir évoqué la crise des réfugiés syriens avec le président Aoun.
Le Liban, qui compte quatre millions d'habitants, accueille environ un million de réfugiés syriens et doit faire face aux lourdes conséquences de la guerre qui ravage ce pays voisin depuis le soulèvement de mars 2011 contre le dictateur syrien Bashar al-Assad.
Le parti de Mme Le Pen prône l'arrêt de toute immigration en France et la réduction drastique du nombre de réfugiés admis en France. La veille, Mme Le Pen avait estimé que la communauté internationale devait faire plus pour maintenir ces réfugiés dans des camps humanitaires au Liban.

(20-02-2017 )

dimanche 19 février 2017

Israël/Palestine : Un camp palestinien vu du ciel avec un ballon et un appareil photo

Firas Ismaïl (g), un réfugié palestinien de 20 ans, et Mustafa Dakhloul, fixent un appareil photo à un ballon d'hélium pour prendre des photos aériennes du camp de Bourj al-Chemali, le 5 février 2017 au Liban (Afp)

Équipé d'un appareil photo et d'un grand ballon rouge, Firas Ismaïl, un réfugié palestinien de 20 ans résidant dans le sud du Liban, n'est pas l'image qu'on se fait traditionnellement d'un urbaniste.
Cependant, les photos aériennes qu'il prend du camp de réfugiés palestiniens de Bourj al-Chemali vont aider ses habitants à tout planifier, des futurs espaces verts aux inspections sanitaires.
"D'en bas, on ne voit pas à quoi ressemble le camp. Mais d'en haut, vous vous rendez compte de la densité de population et du peu d'espace qu'il y a", explique-t-il à l'AFP.
"Il est clair qu'il n'y a jamais eu de plan urbain, la carte que vous voyez est la première jamais réalisée", ajoute ce jeune homme qui habite dans les environs du camp proche de la ville de Tyr.
Le projet de cartographie est né lorsque les résidents de Bourj al-Chemali ont voulu créer un espace vert. Ils ont fait appel à Claudia Martinez, une humanitaire qui aide le camp depuis des années.
"J'ai demandé à voir leur carte mais ce qu'ils m'ont montré ressemblait à un dessin d'enfants", confie Mme Martinez à l'AFP.
"Nous avons décidé qu'il fallait réaliser une nouvelle carte pour régler des problèmes liés au réseau électrique, aux incendies et même pour faciliter les inspections sanitaires dans les restaurants", dit-elle.
Le Liban accueille environ 450.000 réfugiés palestiniens, qui vivent entassés dans 12 camps de misère aux infrastructures délabrées et aux services limités.
Établi en 1948, le camp de Bourj al-Chemali avait accueilli 7.000 Palestiniens à la création de l'Etat d'Israël. Aujourd'hui, il en compte 23.000.
Avec l'aide de Mme Martinez, les habitants ont lancé une campagne de financement participatif leur ayant permis de lever en 2016 16.000 dollars pour le projet, initié par l'ONG Al-Houla.
Pendant plusieurs jours, Firas Ismaïl et un autre volontaire, Moustapha Dakhloul, ont attaché un appareil photo à un ballon à l’hélium qui a survolé le camp pour prendre des photos.
Les jeunes topographes racontant les obstacles rencontrés en guidant le ballon à travers le dédale de ruelles exiguës.
Une fois, il a explosé quand ils ont essayé de le faire entrer dans une ruelle particulièrement étroite. Une autre, des "tirs de joie" à l'occasion d'un mariage ont touché la caméra qui est tombée au sol.
En reliant les clichés, les cartographes ont découvert leur camp vu d'en haut: un réseau monochrome de toits en ciment, avec des citernes d'eau et des antennes satellitaires, coupé parfois d'une rangée d'arbres.
Pour établir une vraie carte, ils ont imprimé des copies de grande dimension qu'ils ont assemblées. Et en février, l'ONG al-Houla a invité les habitants à venir regarder les images pour identifier des repères et annoter des endroits avec des dates importantes ou des éléments de mémoire.
Ils ont localisé leurs maisons et scotché des papiers fluo sur les lieux qu'ils ont identifiés comme la boulangerie Abou Samer, la crèche Najwa ou la Vieille mosquée.
"Les gens notaient l'année où ce magasin avait ouvert, la date où l’électricité était arrivée. Ils localisaient la boutique de téléphones et l'échoppe de falafel", raconte Firas Ismaïl.
Des dessinateurs ont finalisé la carte, qui doit être imprimée et distribuée aux résidents du camp.
Pour Mahmoud Joumaa, qui dirige al-Houla, la carte "sera un reflet des préoccupations, des problèmes et de la vie quotidienne du camp. Maintenant nous pouvons commencer à planifier l'avenir".
Frappé par la densité des toits en béton, M. Joumaa assure que des discussions sont en cours pour créer des espaces verts cette année.
"Il est encore possible de créer, d'innover, c'est une image positive malgré toutes les difficultés", explique M. Joumaa, un résident du camp .
Les initiateurs espèrent en outre que la carte pourra aider à faire connaître le camp aux Libanais, qui ont souvent des idées stéréotypées sur les camps vus comme des foyers du crime et de l’extrémisme.
"Il y a un vrai désir (parmi les résidents) d'établir des ponts avec les Libanais, et leur dire ne soyez pas intimidés, vous pouvez venir", assure Mme Martinez.

(19-02-2017)

Israël/Palestine : Solution à deux Etats, Lieberman prône l'échange de terres et populations

 Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman, le 19 février 2017 à Munich lors de la Conférence sur la sécurité (Afp)

Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman s'est dit samedi en faveur d'une solution à deux Etats avec échange de terres et de populations afin de garantir l'homogénéité de la population israélienne.
Il faut "une solution à deux Etats (mais) je pense qu'il faut préserver (le caractère) juif de l'Etat" israélien, a-t-il dit lors de la Conférence sur la sécurité de Munich où il était interrogé sur les propos du président américain Donald Trump, qui s'est distancié de l'objectif de la création d'un Etat palestinien.
"Mon problème est qu'aujourd'hui la proposition sur la table est que nous devons établir un Etat palestinien homogène, sans le moindre juif, et nous allons devenir un Etat binational avec 20% de la population qui sont des Palestiniens", a-t-il dit.
"Je pense que le principe de base d'une solution (à deux Etats) doit être un échange de terres et de populations", a conclu le ministre israélien.
Selon cette idée, les terres en territoire palestinien peuplées par des colons juifs reviendraient à Israël, tandis que des localités israéliennes peuplées d'Arabes iraient au futur Etat Palestinien.
Les Arabes Israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d'Israël représentent aujourd'hui 17,5% de la population. Certains en Israël craignent que leur poids démographique croissant puisse remettre en cause l'identité juive du pays.
La solution à deux Etats est depuis des années l'idée dominante pour aboutir à un règlement du conflit, et implique qu'Israël renonce, en moins en partie, aux colonies bâties en territoire palestinien.
Mais recevant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Trump a semblé rompre avec ce principe en disant qu'il ne s'accrochait pas à cette solution.
Cependant, 24 heures après, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, ajoutait à l'impression générale de confusion en réaffirmant le soutien de Washington au principe de la création de deux Etats.

(19-02-2017 )

Liban : Non à Marine Le Pen au Liban ! (Marie Nassif – Debs)


C'est avec horreur que nous avons appris la venue à Beyrouth de Marine Le Pen, et de surcroit, sa rencontre prévue avec le président de la République, le général Michel Aoun, et le Premier ministre, Saad Hariri.
Nous rappelons que le Front National est, non seulement un parti d'extrême droite, mais aussi un parti raciste qui a mené des campagnes contre les Arabes, et ses politiques racistes et xénophobes sont bien connues. Sans oublier ses positions vis-à-vis de l'affaire Georges Abdallah.
Nous exigeons de notre gouvernement le boycott de la visite de Le Pen. Nous demandons aux Libanais de manifester leur refus de recevoir des suppôts du fascisme parmi nous.

Marie Nassif – Debs
Coordinatrice Générale du Forum de la Gauche arabe
Ex-Secrétaire générale adjointe du Parti communiste libanais 

Moyen-Orient : Washington pour un front israélo-arabe contre l'Iran

En quête d'une solution "régionale" pour régler le conflit israélo-palestinien, les Etats-Unis encouragent la formation d'un front uni entre l'Etat hébreu et les puissances arabes sunnites contre l'Iran chiite, leur bête noire commune.
La première rencontre cette semaine à la Maison Blanche entre Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été dominée par les déclarations équivoques du président américain prenant ses distances avec la "solution à deux Etats" israélien et palestinien.
Des lieutenants de M. Trump ont ensuite ajouté à la confusion en assurant que les Etats-Unis restaient attachés à ce principe de référence pour la communauté internationale, mais que Washington était aussi ouvert à des solutions alternatives.
Benjamin Netanyahu, lui, a été plus clair en proposant une "approche régionale" pour mettre fin au conflit au Proche-Orient, le plus ancien de la planète. Une offre reprise par Donald Trump lors de leur conférence de presse commune à la Maison Blanche mercredi.
Le lendemain, le dirigeant israélien a plaidé sur la télévision MSNBC pour "une paix globale au Moyen-Orient entre Israël et les pays arabes". Il a vanté une "occasion sans précédent car nombre de pays arabes ne considèrent plus Israël comme un ennemi mais comme un allié face à l'Iran et à Daesh, les forces jumelles de l'Islam qui nous menacent tous".
Donald Trump a réaffirmé qu'il voulait présider à "un formidable accord de paix" israélo-palestinien. Conseillé par son gendre Jared Kushner, juif pratiquant, il a repris à son compte l'"approche régionale" de M. Netanyahu, évoquant en des termes vagues "beaucoup, beaucoup de pays" et "un territoire très vaste".
Plus précis, le possible prochain ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, a poussé à la constitution d'un front entre Israël et des pays arabes sunnites, contre l'Iran.
"Les Etats du Golfe, les Egyptiens, les Jordaniens et les Israéliens sont tous unis (...) par une même inquiétude face à l'Iran, un Etat qui soutient le terrorisme", a estimé jeudi, lors de son audition de confirmation devant le Sénat, cet avocat juif controversé à Washington pour ses propos à l'emporte-pièce en faveur la colonisation israélienne et contre un Etat palestinien.
Aux yeux d'experts américains, cette convergence de vues entre Israël et pays arabes sunnites face au rival iranien chiite, doit être soutenue par l'administration Trump, laquelle vient d'ailleurs de prendre des sanctions contre Téhéran, rompant avec le réchauffement amorcé sous l'ère de Barack Obama.
"Trump peut jouer un coup diplomatique majeur entre Israël et les Etats du Golfe en endiguant la menace iranienne", encourage Jonathan Shanzer, vice-président du centre d'analyse conservateur Foundation for Defense of Democracies.
Les Etats-Unis pourraient être "au fondement d'une entente régionale entre Israël et les pays du Golfe", insiste le chercheur auprès de l'AFP, les pétro-monarchies - Arabie Saoudite, Emirats arabes unis ou Qatar - n'ayant pas de relations diplomatiques avec Israël.
Mais le sujet est si sensible en Israël que les autorités ne nomment jamais ces puissances arabes, à l'exception de l'Egypte et de la Jordanie avec lesquels l'Etat hébreu a fait la paix et entretient des relations diplomatiques.
Ce qui n'empêche pas des liens officieux entre Israël et les pays du Golfe.
Un général saoudien à la retraite, Anwar Eshki, avait ainsi vu en juillet dernier à Jérusalem-Ouest le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés un an plus tôt à Washington dans un centre de recherche.
A l'époque, ils avaient évoqué le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis le printemps 2014, et plaidé pour revigorer l'initiative de paix arabe. Celle-ci est un plan de paix saoudien de 2002 offrant une normalisation entre Israël et l'ensemble des pays arabes en échange d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967.
Cette initiative saoudienne avait été remise sur les rails en juillet 2013 par le secrétaire d'Etat américain de l'époque, John Kerry, avant que sa médiation entre Israéliens et Palestiniens ne capote neuf mois plus tard.
Mais dorénavant, l'administration Trump peut pousser à une alliance américano-israélo-sunnite, pense Robert Satloff, directeur du Washington Institute for Near East Policy: "Israël et les fidèles alliés régionaux des Etats-Unis ont vraiment besoin d'un leadership américain après ce qui a été perçu comme de l'indifférence de l'administration Obama", estime-t-il.
De son côté, le ministre adjoint israélien de la Coopération régionale, Ayoob Kara, a appelé de ses voeux, dans un tweet, "un sommet de la paix régional de dirigeants arabes à Washington (...) C'est le nouveau Moyen-Orient de Trump et de Netanyahu".

(18-02-2017)

vendredi 17 février 2017

Yémen: Raid aérien meurtrier sur une cérémonie de deuil

Des habitants de Charah, dans le district d'Arhab, sur les lieux d'un raid aérien qui a visé une cérémonie de deuil, le 16 février 2017 au Yémen (Afp)

Le bilan des pertes civiles du conflit au Yémen s'est encore alourdi avec la mort de huit femmes et d'un enfant tués dans un raid aérien ayant frappé une cérémonie de deuil près de la capitale Sanaa.
La frappe a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à Charah, une localité située dans le district d'Arhab, à 40 km au nord de Sanaa, et contrôlée par les rebelles chiites Houthis.
Ces derniers, qui contrôlent Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen, ont accusé la coalition arabe menée par Ryad d'être responsable de l'attaque.
La coalition a affirmé qu'elle était en train d'enquêter sur cet incident, ajoutant que des combats entre rebelles et partisans du gouvernement avaient eu lieu dans le secteur frappé par le raid.
Des sources médicales ont fait état de neuf morts, huit femmes et un enfant, et de dix autres femmes blessées.
Ces sources et l'agence Sabanews.net, contrôlée par les rebelles, ont indiqué que le raid avait visé la demeure de Mohammed al-Nakaï.
Cet homme a indiqué à un photographe de l'AFP que la frappe était survenue au moment d'une cérémonie de deuil en hommage à son frère et que sa maison avait été totalement détruite.
"Le missile a frappé (...) on a retiré tout de suite quatre corps alors que d'autres sont restés dans les décombres", a-t-il dit avant de dénoncer une "agression barbare".
Une guerre oppose au Yémen les Houthis, alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, aux forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par la coalition arabe.
La coalition, qui intervient militairement depuis mars 2015 au Yémen, a été accusée à plusieurs reprises de bavures, ayant coûté la vie à des civils, et promis tout faire pour éviter ce genre d'incidents.
Depuis l'intervention de la coalition, plus de 7.400 personnes ont été tuées et plus de 40.000 blessées, en bonne partie des civils, sur fond de grave crise humanitaire.
"Les attaques contre des civils sont injustifiables", et "ceci doit s'arrêter immédiatement", a affirmé l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU, Jamie McGoldrick, a aussi dénoncé les frappes contre les civils et a appelé les parties prenantes du conflit à "retourner à la table des négociations".
Human Rights Watch (HRW) a en outre indiqué jeudi que deux écoliers et un responsable d'une école avaient été tués le 10 février dans un raid aérien de la coalition arabe dans le district de Nihm, près de Sanaa.
En octobre, la coalition avait reconnu avoir tué par erreur plus de 140 personnes au terme d'une enquête sur des raids aériens le 8 octobre contre une cérémonie de deuil à Sanaa.
En décembre, elle a également reconnu avoir commis une "erreur" le 15 août lorsqu'elle avait mené un raid meurtrier près d'un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF) dans une province du nord contrôlée par les rebelles.
MSF avait dénoncé une attaque "injustifiée" qui avait fait selon elle 19 morts.
La coalition a en revanche démenti toute responsabilité dans des raids meurtriers ayant fait des victimes sur une école dans le nord du pays le 13 août, une usine à Sanaa le 9 août et sur un marché dans le sud le 6 juillet.
Par ailleurs, la coalition arabe a indiqué jeudi que la défense anti-aérienne saoudienne avait intercepté mercredi soir un missile tiré par les Houthis en direction de la ville saoudienne de Khamis Mushait.
L'engin a été détruit et le tir n'a provoqué aucun dégât, a indiqué la coalition dans un communiqué, cité par l'agence officielle saoudienne SPA.
Khamis Mushait est située à une centaine de kilomètres de la frontière yéménite et abrite une base aérienne utilisée dans les opérations contre les rebelles yéménites.
Dans l'ouest du Yémen, l'aviation de la coalition a bombardé mercredi soir des positions rebelles, tuant 15 insurgés et blessant 20 autres, ont indiqué des sources militaire et médicale.
Les positions visées se trouvent au nord de la ville de Mokha à partir de laquelle les forces pro-gouvernementales tentent d'avancer plus au nord, vers le port de Hodeida aux mains des rebelles.

(17-02-2017)

Israël/Palestine : "Les États-Unis doivent se conformer aux résolutions de l'ONU"

Confusion à la Maison Blanche sur le conflit israélo-palestinien. Mercredi 15 février, le président américain Donald Trump recevait à Washington Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien. Il a pris ses distances avec la solution à deux États. Mais 24 heures plus tard, l'ambassadrice des États-Unis annonce que le pays soutient absolument une solution à deux États, tout en envisageant d'autres alternatives.
"Il faut arrêter de croire que les États-Unis vont arriver avec une solution miracle", a dénoncé jeudi 16 février sur franceinfo Majed Bamya, premier conseiller à la mission de l'État de Palestine auprès de l'Onu à New-York. Pour ce défenseur de la cause palestinienne, "l'alternative à la solution de deux États sur les frontières de 1967, c'est l'apartheid", Il faut donc "arrêter de dire que l'on va aller chercher des idées nouvelles".

"Ne pas donner d'ouvertures à Israël"
Pour lui, les États-Unis doivent se conformer aux résolutions de l'ONU. "Ils doivent veiller à faire respecter le droit et ne pas donner des ouvertures à Israël pour justifier sa colonisation et son annexion des terres palestiniennes illégalement". Majed Bamya a assuré qu'il y a "des contacts avec l'administration Trump" mais espère "qu'ils seront d'un peu plus haut niveau bientôt" et "qu'il y aura un respect aussi de la partie palestinienne".
"C'est difficile pour nous d'entendre le Président américain parler à Benyamin Nétanyahou de la liberté et de la dignité et d'être en fait en train de parler d'Israéliens et pas des Palestiniens, ceux qui sont sous occupation", a poursuivi le diplomate. Majed Bamya espère aussi "que les États aussi feront leur part, y compris la France en reconnaissant l'État palestinien".

(17-02-2017)

Israël/Palestine : Washington soutient "absolument" la solution à deux États

L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, à New York le 13 février 2017 (Afp)

L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, a affirmé jeudi que Washington soutenait "absolument" la solution à deux Etats pour régler le conflit entre Israéliens et Palestiniens, sans écarter des "alternatives".
"Nous soutenons absolument une solution à deux Etats, mais nous songeons aussi à des alternatives", a déclaré Mme Haley à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité consacré au Proche-Orient. Le président américain Donald Trump avait affirmé mercredi, lors d'une conférence de presse commune à la Maison Blanche avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu'il n'était pas arc-bouté sur la solution à deux Etats.

(16-02-2017)

Israël/Palestine : Trump enchante Israël, alarme Ramallah et trouble tout le monde

Le président américain Donald Trump serre la main du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l'issue d'une conférence de presse conjointe, le 15 février 2017 à la Maison Blanche, à Washington (Afp)

En prenant ses distances avec la solution à deux Etats pour régler l'un des plus vieux conflits du globe, Donald Trump ravit la droite israélienne et alarme les Palestiniens, bien que personne ne distingue les desseins du président américain.
C'est "la fin d'une idée dangereuse et erronée: celle de la création d'un Etat terroriste palestinien au coeur de la terre d'Israël", a claironné le ministre israélien des Sciences Ofir Akunis, réitérant la revendication juive sur la Cisjordanie au nom de la Bible. Pour sa collègue de la Culture Miri Regev, il s'agit d'"une nouvelle ère diplomatique" et de la "fin du gel" de la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés.
En recevant mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Trump s'est éloigné de la position tenue depuis des années par ses précédesseurs vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.
Il a indiqué que les Etats-Unis ne s'accrochaient plus à la solution dite à deux Etats, à savoir la création d'un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël, qui est aussi la référence d'une grande partie de la communauté internationale.
L'apparente rupture de la part d'un homme qui s'était signalé pendant sa campagne par ses déclarations très pro-israéliennes inquiète les Palestiniens.
"La fin de la solution à deux Etats signifie un seul Etat, même raciste", a réagi l'éditorial du quotidien al-Quds. "Après plus de vingt années passées à négocier et après avoir accepté de ne conserver que 22% de la Palestine historique, la grande question est: que devons-nous faire?".
Il a indiqué que les Etats-Unis ne s'accrochaient plus à la solution dite à deux Etats, à savoir la création d'un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël, qui est aussi la référence d'une grande partie de la communauté internationale.
"Je regarde deux Etats et un Etat, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec la solution qu'ils préfèrent", a dit M. Trump.
L'apparente rupture de la part d'un homme qui s'était signalé pendant sa campagne par ses déclarations très pro-israéliennes inquiète les Palestiniens.
"La fin de la solution à deux Etats signifie un seul Etat, même raciste", a réagi l'éditorial du quotidien al-Quds. "Après plus de vingt années passées à négocier et après avoir accepté de ne conserver que 22% de la Palestine historique, la grande question est: que devons-nous faire?".
Les dirigeants palestiniens favorables à la négociation avec Israël ne cessent de répéter que faute d'Etat palestinien, la seule possibilité est celle d'un Etat élargi à la Cisjordanie, déjà occupée par Israël, et à Jérusalem-Est, que les Palestiniens revendiquent comme future capitale, mais qu'Israël a annexée. Les juifs y auraient plus de droits que les Palestiniens, ce qui reviendrait à un régime d'apartheid, disent-ils.
Après la rencontre Trump-Netanyahu, la présidence palestinienne a choisi le ton de la réserve. Elle a répété dans un communiqué son "attachement à la solution à deux Etats" et s'est dite "prête à interagir de manière positive avec l’administration Trump pour construire la paix".
"Ce que nous retenons, c'est que Trump dit qu'il veut la paix", a déclaré à l'AFP Hossam Zomlot, conseiller du président Mahmoud Abbas, s'en prenant à Israël mais pas à M. Trump.
Mais Jihad Harb, politologue palestinien, souligne les difficultés de la direction palestinienne à établir des canaux de communication avec l'administration Trump. Affaiblie, divisée, elle n'a d'autre horizon qu'une confrontation diplomatique avec Israël, que les Etats-Unis pourraient lui faire payer cher, ou un soulèvement populaire aux conséquences imprévisibles, dit-il. "Elle a peur d'entrer à ce stade dans un bras de fer qui pourrait être contre-productif", selon l'expert.
"Chaleureuse et excellente rencontre avec le président Donald Trump. Une journée réussie pour l'Etat d'Israël", a tweeté pour sa part M. Netanyahu.
Même l'appel à la retenue de M. Trump sur la colonisation n'a pas altéré la satisfaction de celui dont le pays a annoncé ces dernières semaines plus de 6.000 logements de colonisation, avant d'être réfréné par la Maison Blanche.
M. Netanyahu, soumis à la pression de sa droite, a indiqué à des journalistes israéliens avoir accepté au cours de ses entretiens avec M. Trump de rechercher un accord avec l'administration américaine sur la construction dans les colonies, a rapporté la presse. "Cela vaut la peine de faire l'effort", a-t-il dit selon la presse, en excluant de revenir sur les récentes annonces de colonisation.
M. Netanyahu et la droite seraient bien avisés de ne pas s'emballer, tempéraient des commentateurs. D'abord à cause des exhortations de M. Trump sur les colonies. Ensuite en raison de l'absence de clarté américaine.
"L'administration Trump n'est toujours pas capable d'élaborer de véritables politiques, et il est prématuré de faire des suppositions", a estimé Shmuel Rosner, expert à l'Institut de politique du peuple juif. "Je ne crois pas que le président Trump ait présenté hier une vision réaliste de la paix au Proche-Orient".
(16-02-2017)