mardi 30 avril 2013

Palestine : Patrick Jarry, maire de Nanterre (92), signe l'appel de Maires de France pour la libération des prisonniers politiques palestiniens et le respect des résolutions de l’ONU.

Premiers signataires :

Christophe Faverjon, Maire d’Unieux (42)
Franck Demaumont, Maire de Chalette sur Loing (45)
Michel Lefebvre, Maire de Douchy-les-Mines (59)
Jean-Pierre Bosino, Maire de Montataire (60)
Nicolas Garcia, Maire d’Elne (66)
Gilles Leproust, Maire d’Allonnes (72)
Alain Outreman, Maire d’Achères (78)
Jacques Bourgoin, Maire de Gennevilliers (92)
Patrick Jarry, Maire de Nanterre (92)
Michel Beaumale, Maire de Stains (93)
Gilles Poux, Maire de La Courneuve (93)
Françoise Baud, Maire de Valenton (94)
Pierre Gosnat, Maire d’Ivry-sus-Seine (94)

Syrie : Barack Obama confirme l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, sans savoir par qui

Les États-Unis "reverront" leur position sur la Syrie s’il est avéré que le régime de Damas a utilisé des armes chimiques contre les rebelles, a déclaré mardi le président américain, Barack Obama, lors d’une conférence de presse. Barack Obama a cependant mis en garde contre la prise de décisions hâtives sur ce dossier en l’absence de faits précis et concrets. "Je dois être certain d’avoir tous les éléments. C’est ce que le peuple américain est en droit d’attendre." "On ne sait pas comment ces armes ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, ni qui les a utilisées", a souligné le président américain.

"Si je peux établir que non seulement les États-Unis mais aussi la communauté internationale sont sûrs que des armes chimiques ont été utilisées par le régime Assad, alors cela changera les règles du jeu", a-t-il dit. "Quand je dis que ça changerait les règles du jeu, je veux dire que nous serions obligés d’examiner les options disponibles", a encore déclaré le président américain. "Dès l’année dernière j’avais demandé au Pentagone, à nos responsables militaires et du renseignement, d’étudier quelles options seraient envisageables, mais je ne vais pas entrer dans le détail de ce qu’elles pourraient être", a-t-il poursuivi. "Mais cela constituerait clairement une escalade dans la vision que l’on a du danger encouru par la communauté internationale, nos alliés et les États-Unis. Cela signifie qu’il y a certaines options que nous n’envisageons pas d’employer pour le moment que nous examinerions sérieusement", a-t-il ajouté.

Jeudi dernier, les États-Unis ont admis pour la première fois que le régime Assad avait probablement utilisé des armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles, tout en soulignant que leurs renseignements n’étaient pas suffisants en l’état. Barack Obama a déclaré par le passé que l’emploi par le régime de Damas d’armes chimiques "changerait la règle du jeu", sans préciser exactement ce que cela signifierait. Jusqu’à présent les États-Unis se sont contentés de fournir une aide non létale aux rebelles syriens.

Israël/Palestine : le pape François, invité à Jérusalem, souhaite des "décisions courageuses"

Le pape François, invité à Jérusalem par le président israélien Shimon Peres, a souhaité des "décisions courageuses" pour une "reprise rapide des négociations palestino-israéliennes", a-t-on appris mardi au Vatican à l’issue de la première rencontre d’un dirigeant israélien avec le nouveau pape.

Des "décisions courageuses" et la "disponibilité des deux parties" doivent permettre une "reprise rapide" des négociations conduisant à "un accord respectueux des légitimes aspirations des deux peuples et contribuant ainsi de manière décisive à la paix et à la stabilité de la région", a souligné le Saint-Siège dans un communiqué.

Concernant la Syrie, le pape et le président israélien ont souhaité en Syrie "une solution politique, qui privilégie la logique de la réconciliation et du dialogue".

"La question importante de la ville de Jérusalem" a aussi été évoquée, tout comme "quelques questions regardant les rapports entre les autorités et les communautés catholiques locales". Une allusion au projet, qui irrite des communautés palestiniennes et des congrégations catholiques, d’un mur de sécurité séparant Jésusalem et Bethléem.

Des "progrès notoires" dans les travaux de la commission mixte Israël-Saint-Siège sur les biens de l’Eglise et de ses congrégations en Terre Sainte ont été salués.

"Je vous attends à Jérusalem. Pas seulement moi mais tout le peuple d’Israël", a déclaré chaleureusement le chef de l’Etat au pape, à la fin de leur entretien de 30 minutes, selon des journalistes présents.

Une visite commune sur les Lieux saints du christianisme en 2014 du pape et du patriarche orthodoxe Bartholomée a été déjà évoquée depuis l’élection le 13 février, sans être jamais confirmée. Elle aurait lieu pour fêter symboliquement le 40ème anniversaire de la visite historique du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras en 1974 à Jérusalem.

Le président Peres a aussi rencontré le secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone. Auparavant, il avait vu le nouveau chef du gouvernement italien Enrico Letta avec lequel ont été abordées "les principales questions régionales" (crise syrienne, perspectives du processus de paix avec les Palestiniens, la question nucléaire iranienne, les Printemps arabes).

Selon le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, "le pape a accueilli avec joie et disponibilité l’invitation du président (Peres) ; il a le désir d’aller en pèlerinage en Terre Sainte, mais aucun projet concret n’a été arrêté".

Le président a offert au pape François une Bible hébraïque, dédicacée avec ces mots : "A Votre Sainteté François, afin que vous puissez avoir du succès dans tout de ce que vous faites et où que vous alliez".
La venue du président Peres à Rome, première visite d’un dirigeant du Proche-Orient au nouveau pape, était observée de près, en raison d’une situation très tendue, avec l’impasse des négociations palestino-israéliennes, la guerre en Syrie et la montée de l’islamisme dans plusieurs pays.

Le conflit palestino-israélien touche directement l’Eglise, les lieux les plus saints du christianisme étant situés en Israël et en Palestine avec une minorité chrétienne qui y vit depuis deux mille ans ainsi que de nombreuses congrégations catholiques.

L’élection de François a suscité un énorme espoir chez les chrétiens du Proche et Moyen-Orient, les patriarches de la région ayant demandé l’un après l’autre au pape de venir et de prendre des initiatives de paix, même si la marge de manoeuvre du Vatican est très limitée.

La communauté palestinienne chrétienne de Beit Jala, près de Bethléem (Cisjordanie) a adressé lundi une lettre ouverte au pape pour dénoncer la décision israélienne de bâtir un mur de sécurité qui va séparer Bethléem de la ville de Jérusalem au profit de colonies.

"Votre sainteté, votre élection nous a apporté l’espérance que les choses changeraient. Nous avons encore espoir", affirme cette missive, qui demande au pape d’"envoyer un message fort" pour le peuple palestinien et accuse le président Peres d’être "un des principaux auteurs de la politique israélienne de colonisation en Palestine occupée".

Les Palestiniens de la région sont convaincus que le tracé du mur a pour objectif de les spolier de leurs terres.

L’Assemblée des évêques catholiques de Terre sainte (AOCTS) a aussi dénoncé avant la visite de Peres une "décision injuste qui nous place devant le fait accompli".

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Relance du plan de paix arabe, Israël interpelle les Palestiniens
La Ligue arabe a reformulé son initiative de paix de 2002, validant désormais expressément le principe d’un échange de territoires entre Israël et les Palestiniens, sous les auspices des Etats-Unis, une inflexion saluée prudemment mardi par le gouvernement israélien.
Les précédentes négociations sur les frontières portaient déjà sur l’échange de territoires, qui permettrait à Israël de conserver les blocs de colonies les plus peuplés. Les Palestiniens et la Ligue arabe exigent qu’elles se fondent sur les lignes d’avant la guerre de 1967, une référence catégoriquement exclue par Israël.
Lors d’une réunion à Washington entre une délégation de la Ligue arabe et le secrétaire d’Etat américain John Kerry, le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, dont le pays préside le comité de suivi de l’initiative de paix arabe, s’est dit lundi favorable à un "échange mineur de territoire comparable et mutuellement accepté".
"Israël accueille favorablement l’encouragement donné par la Ligue arabe et le secrétaire d’Etat au processus politique", a réagi dans un communiqué un haut responsable israélien, en référence aux pourparlers de paix, bloqués depuis septembre 2010.
"Les deux parties pourront présenter leurs positions quand les négociations s’ouvriront", a-t-il ajouté, rejetant implicitement les exigences palestiniennes de références pour les discussions, notamment les lignes de 1967.
"Il s’agit certainement d’une étape importante et je m’en réjouis", avait auparavant déclaré la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens.
"Nous sommes prêts à des changements, quelque chose qui permettra aux Palestiniens, je l’espère, de revenir à la table (des négociations) et de faire les compromis nécessaires", a ajouté Mme Livni.
"Cela envoie aussi un message aux citoyens israéliens : nous ne parlons plus seulement aux Palestiniens, il y a un groupe de pays arabes qui disent : +Si vous parvenez à un accord avec les Palestiniens, nous ferons la paix avec vous, nous normaliserons les relations+", a souligné la ministre.
"Même taille et même valeur"
L’initiative de paix saoudienne de 2002, endossée par la Ligue arabe, propose à Israël une normalisation des relations avec les pays arabes en échange de son retrait des territoires occupés depuis juin 1967, de la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et d’un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens fondé sur la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le 9 avril, au terme de sa dernière visite en Israël et dans les Territoires palestiniens, M. Kerry avait qualifié l’initiative de paix arabe "d’importante contribution au dialogue".
"Il se peut qu’elle ne soit pas sous sa forme actuelle une base de négociations", avait-il nuancé, au milieu d’informations faisant état de pressions américaines pour une nouvelle formulation de ce plan arabe afin d’augmenter les chances qu’Israël, qui lui a reconnu des "aspects positifs", finisse par l’accepter.
Le président palestinien Mahmoud Abbas avait appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans une lettre en avril 2012, à reprendre les négociations sur la base des lignes de 1967, avec des "échanges de territoire mineurs et mutuellement agréés" et du gel de la colonisation.
Dans des documents de mai 2010 exposant sa "vision" de la paix, à l’intention d’Israël et des Etats-Unis, la partie palestinienne réaffirmait être "prête à envisager des modifications mineures de la frontière sur la base d’échange de territoire au ratio de 1 pour 1, de même taille et valeur, dans la même zone géographique".
Elle excluait "toute discussion sur les échanges de territoire qui prennent pour référence les +blocs de colonies+", disant vouloir "discuter les possibles échanges colonie par colonie".

Syrie : nouvel attentat meurtrier à Damas

Un nouvel attentat a ensanglanté mardi à une heure de grande affluence la capitale syrienne, tuant au moins 13 personnes, au lendemain d’une attaque ayant visé en vain le Premier ministre.

Réagissant avec célérité à deux tirs de missiles sol-air lundi en direction d’un avion de ligne russe qui survolait la Syrie avec environ 200 passagers à son bord, Moscou a décidé d’interdire le survol de ce pays à son aviation civile.

Mardi matin, près de 24 heures après un attentat qui avait visé sans l’atteindre le Premier ministre Waël al-Halaqi, une voiture piégée a explosé à Marjé, un quartier commercial dans le coeur de Damas, où se presse chaque jour une foule dense dans les boutiques de vêtements et de nourriture.

"Le lâche attentat terroriste, qui a visé le centre commercial et historique de Damas, a fait selon un bilan provisoire 13 martyrs et plus de 70 blessés, dont certains dans un état critique", a affirmé sur place le ministre de l’Intérieur Mohammad Al-Chaar, qui a été grièvement blessé à deux reprises dans des attentas.

"Il s’agit de la réponse aux victoires remportées par les forces syriennes sur le terrain contre le terrorisme", a ajouté ce ministre, cité par la télévision officielle. Le régime qualifie de "terroristes" les rebelles.

Pour sa part, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui bénéficie d’un large réseau de militants, médecins et avocats sur le terrain, a fait état de "14 tués —neuf civils et cinq membres des forces de l’ordre— dans un attentat à la voiture piégée près de l’ancien siège du ministère de l’Intérieur".

"Quelle faute avons-nous commise ? J’allais à mon travail. Regardez les cadavres. Est-ce cela la liberté qu’ils réclament ?", a déclaré un homme d’un quarantaine d’années interrogé par la télévision syrienne.
La télévision officielle a montré deux corps gisant sur la chaussée, une fumée grise s’élevant du lieu de l’explosion, alors que des pompiers tentaient d’éteindre les incendies provoqués par l’attentat.

Plusieurs voitures étaient calcinées. Les vitres du bâtiment du ministère de l’Intérieur ont été soufflées et un ensemble commercial, dénommé Bourj Dismshiq, a été dévasté.

Dans une lettre, le ministère syrien des Affaires étrangères a "demandé une nouvelle fois au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre une position ferme contre le terrorisme".

Raids aériens
L’armée de l’air a également bombardé le quartier de Jobar à Damas, les provinces de Homs (centre), Raqa (nord), Lattaquié (nord-ouest), de Damas et d’Idleb (nord-ouest) et la périphérie de l’aéroport de Mennegh, au nord d’Alep, que les rebelles tentent de prendre, tuant 15 insurgés.

Les violences ont causé lundi la mort de 159 personnes —36 soldats, 65 rebelles et 58 civils, selon l’Observatoire.

Par ailleurs, la Russie, principal allié du régime de Bashar al-Assad, a interdit pour un durée indéterminée tous les vols civils au-dessus de la Syrie, au lendemain d’un incident impliquant un appareil russe transportant 200 passagers, qui aurait été visé par deux tirs de missiles sol-air.

En outre, au moment où le débat sur l’utilisation par le régime d’armes chimiques contre la population agite les chancelleries occidentales, le président Barack Obama a exprimé à son homologue russe Vladimir Poutine l’"inquiétude" des Etats-Unis, lors d’une conversation téléphonique.

Sur ce sujet brûlant, les Etats-Unis "continuent d’évaluer" si elles ont été utilisées par le régime de Bashar al-Assad, a affirmé lundi le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, refusant de préciser si la confirmation de leur utilisation ouvrirait la voie à une action militaire.

Par ailleurs, la couverture de cette guerre reste toujours aussi périlleuse pour la presse, un journaliste italien étant porté disparu depuis une vingtaine de jours.

Domenico Quirico, qui travaille pour le quotidien italien la Stampa, était entré en Syrie clandestinement en provenance du Liban le 6 avril. Tout contact avec lui a été perdu depuis un message téléphonique remontant au 9 avril.

Selon Reporters sans frontières (RSF), sept journalistes sont portés disparus en Syrie, tandis que 23 autres ont été tués depuis le début du conflit en mars 2011, de même qu’au moins 58 citoyens-journalistes.

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Washington "reverra" sa position en cas de preuves d’armes chimiques
Les Etats-Unis "reverront" leur position sur la Syrie s’il est prouvé que le régime de Damas a utilisé des armes chimiques contre les rebelles, a déclaré mardi le président américain Barack Obama lors d’une conférence de presse.
Obama a cependant mis en garde contre la prise de décisions hâtives sur ce dossier en l’absence de faits précis et concrets. "Je dois être certain d’avoir tous les éléments. C’est ce que le peuple américain est en droit d’attendre".

Egypte : Saadallah Wannous à la Comédie française "Rituel pour une métamorphose"

Dans une mise en scène éblouissante de Sulayman al-Bassam, avec une production somptueuse et des comédiens passionnés.

Saadallah Wannous (1941-1997) a étudié le journalisme au Caire avant de partir à Paris dans les années 1965 pour y étudier le théâtre. Très influencé par les différents courants du théâtre européen, il entreprend en Syrie l’élaboration d’une riche œuvre comprenant une vingtaine de pièces qui ont profondément marqué le théâtre arabe par le biais desquelles il critique sans relâche les liens entre l’individu et le pouvoir. Ses œuvres ne puisent dans le patrimoine arabe classique ou populaire que pour mieux sensibiliser et impliquer le public. Ses pièces sont toujours les plus jouées dans les divers répertoires des pays arabes.

Par ailleurs, il participe à la création du premier festival de théâtre du monde arabe et à la création de l’Institut supérieur du théâtre de Syrie. Il créé une revue, La Vie théâtrale, dont il devient le rédacteur en chef et, et, jusqu’à la fin de sa vie, il reste à la tête du Théâtre Qabbani, réservé au théâtre expérimental.

Dans Rituel pour une métamorphose, Cette très belle pièce - qui prend presque l’allure d’un conte - est sans doute la plus intéressante de l’œuvre de Wannous - car elle touche à l’être profond de l’individu, brimé par les codes sociaux et la morale collective. L’histoire, qui a commencé comme un jeu dans la lutte pour le pouvoir et ses intrigues, se retourne sens dessus-dessous, créant un climat shakespearien où les contraires se rejoignent, les fêlures sociales et politiques se mêlent aux problèmes d’identité, les êtres s’effondrent, les destinées se confondent.

Mou’mina, l’épouse du prévôt des notables, devenue Almâssa, la courtisane, va défier et déjouer l’hypocrisie des mécanismes de domination entretenus par les hommes, elle mettra ces derniers face à leurs contradictions les plus intimes quitte à payer le prix fort pour le chaos qu’elle a engendré. A travers son histoire, c’est toute une société qui est radiographiée, celle d’une Syrie d’hier bien sûr, mais aussi les sociétés d’aujourd’hui qui maintiennent, consciemment ou inconsciemment, les traditions de domination masculine.
En mêlant dans son écriture tradition orientale et modernité occidentale, force du conte et rigueur de la tragédie, Saadallah Wannous nous offre une œuvre qui bouleverse les idées préconçues et nous interroge sans complaisance sur nos propres valeurs, nos propres mensonges. Ce théâtre à dimension politique évidente n’est jamais pédagogique, jamais simplificateur mais universel dans le sens ou` il questionne très directement notre propre rapport au pouvoir, à tous les pouvoirs.

La pièce a été publié en arabe en 1994, traduite et publiée par Sindbad /Actes Sud-Papiers en1996, rééditée aujourd’hui طقوس الإشارات والتحولات


Jeudi 16 mai à 18h30, à l’Institut du Monde arabe : débat autour de l’œuvre théâtrale de Saadallah Wannous, salle du Haut Conseil.

Réservation
Etant en contact avec la Comédie française, et pour vous permettre d’aller voir la pièce dans les meilleures conditions, je vous propose de profiter des tarifs réservés aux collectivités :
Association E-ARABESQUE en l’occurrence. Première catégorie 33€ - Deuxième catégorie 24€ - Troisième catégorie 10€

Choisissez rapidement parmi les dates suivantes, sélectionnées en concertation avec le service réservation de la C.F. Il suffit de 10 personnes pour constituer un groupe. D’autres dates seront envisageables ultérieurement, selon votre demande.

Mardi 28 mai à 20h30
Samedi 01 juin à 20h30
Jeudi 06 juin à 20h30 


Prière de précisez la date désirée, le nombre de places et la catégorie.
Envoyez ces informations ainsi que votre adresse de courriel, avec votre chèque libellé à l’ordre de la Comédie française à notre ami Charif Rifaï qui veut bien gérer la réservation de nos groupes et qui vous confirmera la réservation :
M. Charif Rifaï, 32 avenue Félix Faure - 75015 Paris

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"Rituel pour une métamorphose", expérience inédite pour la Comédie-Française
Avec "Rituel pour une métamorphose", du Syrien Saadallah Wannous, la Comédie-Française aborde, pour sa première incursion véritable dans la littérature arabe, un texte subversif, conte oriental à la stupéfiante modernité.
Des "métamorphoses", il en est question tout au long de cette pièce, créée lundi soir au théâtre du Gymnase à Marseille dans le cadre de la capitale européenne de la culture 2013.
Métamorphose d’une épouse de la haute société en courtisane, transformation d’un notable en clochard mystique, passion amoureuse d’un homme pour un autre... Le texte de Wannous, écrit en 1994, aborde les thèmes les plus brûlants : rapport au pouvoir, prégnance de l’autorité religieuse, émancipation féminine...
L’histoire se déroule dans un Damas des années 1860, avec à sa tête un mufti lancé dans une machination pour asseoir son pouvoir.
Mais c’est une femme exprimant sa soif de liberté et son désir sexuel qui viendra mettre au pas cette toute-puissance masculine, brisant tous les interdits. Une femme fine qui sondera l’âme du mufti et finira par le perdre à lui-même.
"Je veux rompre ces grossières cordes qui paralysent mon corps, cordes tressées dans la peur, la pudeur, la chasteté et les tabous, cordes faites de sermons", dit Mou’mina, devenue Almâssa la prostituée, au mufti. "Je veux libérer mon corps, atteindre mon moi".
Onze comédiens magnifiques - Julie Sicard (intense Mou’mina), Thierry Hancisse (inquiétant mufti), Sylvia Bergé, Denis Podalydès - portent ce drame puissant, allégé par quelques ressorts de comédie. Les mots sont précis, souvent tranchants, crus parfois.
Sur scène, de hauts murs, comme une prison, occupent le plateau pendant les deux tiers de la pièce, jusqu’à ce qu’ils se fêlent et cèdent, incarnation du chaos généré dans la ville par Mou’mina.
Déclinés dans un camaïeu de gris, les turbans et autres sarouals se font quasiment oublier. Une volonté du metteur en scène, le Koweïtien Sulayman Al-Bassam, qui en rejetant tout orientalisme a voulu garder à la pièce sa dimension universelle, contemporaine, "urgente", explique-t-il.
Le sujet est tel qu’en Syrie comme en Egypte, la pièce n’a pu être jouée longtemps, relève le metteur en scène et auteur de 41 ans. "Elle n’est pas censurée au sens propre mais c’est une pièce qui remet en question les fondamentaux religieux", avec la métamorphose du mufti.
"La pièce est empreinte d’atmosphère religieuse et en même temps, elle est critique. Je crois que c’est une tentative de pièce laïque dans un monde musulman", dit Denis Podalydès.
Sulayman Al-Bassam voit en Wannous "un mentor", dans ses réflexions sur les rapports entre théâtre et société.
Très lu dans le monde arabe, fondateur du festival de théâtre de Damas, Wannous est décédé d’un cancer à 56 ans en 1997. Le dramaturge, qui étudia le journalisme au Caire puis le théâtre à Paris, a laissé des oeuvres très engagées en faveur de la liberté.
Pour le metteur en scène, la pièce fait nettement écho, 20 ans après, à une "Syrie aujourd’hui en flammes, réclamant un espace émancipateur".
"Wannous est un auteur fondamental dans le monde arabe, qui utilise sa plume comme résistance à l’oppression avec le talent des grands hommes de théâtre", souligne Muriel Mayette, l’administratrice générale de la Comédie-Française, dans une note sur ce tout premier texte de langue arabe, traduit en français, à entrer au répertoire.
C’est "un texte engagé, à la fois classique dans sa construction et subversif comme savait l’être Molière en son temps (...) Il est grand temps de nous pencher vers la littérature dramaturgique arabe," ajoute-t-elle.

Liban : Georges Abdallah, procès politique d’un résistant

Il a depuis longtemps terminé sa peine de sûreté : pourtant sa huitième demande de libération vient d’être refusée. Il est anticapitaliste et c’est le capitalisme sous un masque de gauche qui multiplie les coups bas judiciaires pour empêcher sa libération et son retour au Liban qui, selon les affirmations du premier ministre libanais lors d’une visite en France, est prêt à l’accueillir.

POURQUOI ?

Parce qu’il s’agit des intérêts impérialistes français et étatsunien (actuellement associés discrètement au Mali contre « le terrorisme »). Des sénateurs étatsuniens se sont même permis d’envoyer une lettre au gouvernement français pour l’enjoindre de ne pas libérer le détenu !

Or, quand on examine sérieusement tous les éléments de ce qui est une véritable farce judiciaire au pays dit des Droits de l’homme, on peut constater que la séparation des pouvoirs a été sérieusement mise à mal et qu’il y a des alliances ou des complicités plutôt glauques. Rappelons que les États-Unis sont partie civile dans le procès et qu’ils parlent en leur nom et en celui de leurs amis sionistes.

Et finalement que conclure de l’examen des multiples péripéties des procès qui se sont déroulés sous divers gouvernements (« gauche » et droite confondues), sinon que le pouvoir juridique n’a été que l’instrument du pouvoir politique.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le procès politique d’un résistant qui, tout long de ses 29 années de détention, a toujours refusé de se renier et toujours revendiqué ses engagements anti-impérialiste, anticapitaliste et pro-palestinien.

C’est un prisonnier d’exception qui est derrière les barreaux en France. Il est l’exemple et le symbole d’une résistance qui nous honore.

IL S’APPELLE… GEORGES IBRAHIM ABDALLAH !

(30-04-2013 - Collectif pour la libération de Georges Abdallah)

Syrie : forte explosion dans le centre de Damas, des victimes

Au moins cinq personnes ont trouvé la mort mardi dans un attentat à la voiture piégée dans le centre de Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Au moins cinq civils ont été tués, selon un bilan provisoire, dans un attentat à la voiture piégée" près de l’ancien siège du ministère de l’Intérieur, a indiqué cette ONG bénéficiant d’un large réseau de militants, médecins et avocats sur le terrain. "Mais le bilan devrait s’alourdir car beaucoup de blessés sont dans un état critique, y compris des membres des forces régulières".

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Une forte explosion a secoué mardi le centre de Damas, faisant des victimes, a affirmé l’agence officielle syrienne Sana.
"Une explosion terroriste a eu lieu dans le quartier de Marjé, faisant des victimes et des dégâts matériels", a-t-elle indiqué.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une voiture piégée a explosé devant une porte située à l’arrière de l’ancien siège du ministère de l’Intérieur.
Une journaliste de l’AFP a également entendu des rafales d’armes automatiques.
Une série d’attentats a eu lieu à Damas depuis le début de la révolte contre le régime du président Bashar al-Assad, en mars 2011, notamment dans ce quartier commerçant. Le dernier en date lundi visait le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi, qui en est sorti indemne.

Libye : escalade de violences, des miliciens s’en prennent au gouvernement

Après quelques mois d’une relative accalmie, les violences ont repris en Libye où des hommes armés cernaient toujours lundi le siège du ministère des Affaires étrangères, illustrant une nouvelle fois l’incapacité de l’Etat à rétablir l’ordre dans le pays, plus de 18 mois après la chute du régime de Muammar Kadhafi.
Lundi, des officiers de police en colère ont également envahi, comme la veille, le bâtiment du siège du ministère de l’Intérieur, pour réclamer des augmentations salariales et des promotions, selon des témoins.
Quelques dizaines d’officiers ont pénétré dans l’édifice situé sur la route de l’aéroport, à une dizaine de kilomètres du centre de Tripoli, en tirant en l’air, selon les mêmes sources.
Plus tard, des affrontements ont éclaté dans l’ouest du pays entre deux tribus rivales, après une dispute entre deux hommes.
"Les combats à l’arme lourde ont lieu entre les villes de Tiji et Nalout, à 200 km au sud-ouest de Tripoli", selon un témoin, Ali Bédoui.
"Il y a eu au moins trois blessés. Des roquettes sont tombées sur des maisons", a-t-il ajouté.
A Tripoli, le ministère des Affaires étrangères, près du centre-ville, est assiégé depuis dimanche par des miliciens armés qui réclament l’exclusion des collaborateurs de l’ancien régime.
Une trentaine de pick-up, dont plusieurs armés de canons anti-aériens, ainsi que des dizaines d’hommes armés cernaient toujours le bâtiment lundi, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Des pancartes portant des inscriptions exigeant l’adoption d’une loi prévoyant l’exclusion de la vie politique des collaborateurs de l’ex-régime, étaient accrochées au portail du bâtiment.
Le ministère "est toujours cerné et fermé", a indiqué à l’AFP Aymen Mohamed Aboudeina, membre du collectif des protestataires, ajoutant que "des pourparlers vont être engagés dans les heures à venir avec des responsables du ministère".
Selon lui, "le siège ne sera levé que lorsque les revendications des protestataires seront satisfaites avec notamment le vote par le Congrès général national (CGN) du projet de loi sur l’exclusion politique des anciens collaborateurs de Muammar Kadhafi".
Actuellement examiné par le CGN, la plus haute autorité politique de Libye, ce projet de loi provoque des remous au sein de la classe politique car elle risque de mettre sur la touche plusieurs hauts responsables du pays.
Le Premier ministre Ali Zeidan avait déploré dimanche devant la presse le siège des Affaires étrangères et dénoncé également des "actes de sabotage" ayant visé dimanche le ministère de l’Intérieur et la télévision nationale à Tripoli.
Ces incidents illustrent une escalade de la violence depuis quelques jours à Tripoli où un attentat à la voiture piégée a visé le 23 avril l’ambassade de France, faisant deux blessés parmi les gendarmes français et d’importants dégâts matériels.
Des attaques contre les services de sécurité ont repris par ailleurs dans l’est du pays, où un commissariat de police a été la cible d’un attentat samedi, après une accalmie relative depuis le début de l’année.
En 2012, la ville de Benghazi a vécu au rythme d’assassinats contre des officiers de police ou de l’armée, et d’attaques contre les intérêts occidentaux, dont le consulat américain où l’ambassadeur Chris Stevens a été tué ainsi que trois autres Américains.
Ces attaques sont souvent attribuées à des islamistes extrémistes bien implantés en Cyrénaïque, dans l’est du pays, mais les autorités libyennes n’écartent pas que des partisans de l’ancien régime soient derrière ces attentats.
Ils traduisent l’incapacité des autorités à rétablir l’ordre dans le pays où sévissent des milices lourdement armées aux motivations et idéologies diverses.
Dimanche, le Premier ministre libyen a appelé la population à appuyer le gouvernement face aux groupes armés "qui veulent déstabiliser le pays".
Certains observateurs libyens estiment que l’escalade de la violence coïncide avec une campagne lancée par le gouvernement pour combattre des "milices hors la loi" qui voient leurs influence et intérêts menacés par le nouveau gouvernement d’Ali Zeidan en fonction depuis novembre 2012.

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Le ministère de la Justice également cerné par des miliciens
Des miliciens armés réclamant l’exclusion politique des collaborateurs de l’ancien régime ont cerné mardi le siège du ministère libyen de la Justice à Tripoli, a-t-on appris auprès du ministère, étendant leur action qui paralysait depuis dimanche le ministère des Affaires étrangères.
"Plusieurs hommes armés à bord de véhicules équipés de canons anti-aériens ont cerné ce matin le siège du ministère de la Justice", a affirmé à l’AFP Walid Ben Rabha, chef du bureau de l’information au ministère. "Ils ont demandé au ministre et au personnel présent de quitter leurs bureaux et ont fermé le ministère" a-t-il précisé.

Israël : L'Etat hébreu se félicite de la nouvelle position des pays arabes sur les frontières (Danièle Kriegel)

Israël s’est félicité mardi de la nouvelle position des pays arabes sur les frontières d’un futur Etat palestinien, qui préconise des échanges de territoires entre Israël et les Palestiniens.

"Il s’agit certainement d’une étape importante et je m’en réjouis", a déclaré la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens, après que la Ligue arabe a accepté le principe d’"échanges mineurs" de territoires entre les deux parties.

"L’initiative prise par la Ligue arabe renforce réellement la chance" de parvenir à un accord de paix, a ajouté Mme Livni.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays arabes ont poussé lundi à Washington pour une relance du processus de paix israélo-palestinien en réactivant une initiative lancée il y a plus de dix ans par l’Arabie saoudite.

L’initiative de paix saoudienne, datant de 2002 et endossée par la Ligue arabe, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967, la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU.

Israël a relevé des "aspects positifs" dans cette initiative mais ne l’a pas formellement acceptée, principalement en raison de la mention faite au droit au retour des réfugiés palestiniens.

(30-04-2013 - Danièle Kriegel )

Israël/Palestine : Hachem a tiré sur les soldats du checkpoint avec le pistolet du colon qu’il a poignardé

Un colon a été tué à coups de couteau mardi matin par un Palestinien à Naplouse, a indiqué une porte-parole de la police de l’autorité d’occupation. "Un Palestinien a poignardé un Israélien assis à une station d’autobus près du carrefour de Tapouach et l’a tué", a-t-elle précisé. "Il s’est saisi de l’arme de la victime et s’en est servi contre les gardes-frontière qui se trouvaient à proximité et avaient commencé à tirer dans sa direction. Ces derniers l’ont blessé et neutralisé", a-t-elle ajouté.
Selon des témoins, des colons ont attaqué des voitures palestiniennes dans le secteur peu après l’incident.

Palestine : The Hole

Beit Lahiya, Gaza Strip, 29 april : Palestinian refugee children play in a poverty-stricken quarter of the town.
(Photograph : Ali Ali)

Irak : attentats en série, appel à la démission du Premier ministre

Cinq attentats antichiites ont fait 18 morts lundi en Irak, où le chef du Parlement a appelé à la démission du gouvernement et à des élections anticipées pour éviter au pays de basculer dans un nouveau conflit confessionnel.

Le pays est secoué par des violences entre sunnites et chiites qui ont fait plus de 240 morts en une semaine.

A quelques heures d’intervalle, cinq voitures piégées ont explosé dans quatre villes en majorité chiites au sud de Bagdad, faisant 18 morts et une centaine de blessés selon des sources médicales et de sécurité.

Deux des voitures ont explosé près d’un marché de la ville d’Al-Amara, faisant sept morts et 45 blessés, dont des femmes et des enfants, selon un officier supérieur de la police.
Les autres voitures ont explosé dans la ville sainte chiite de Kerbala et dans les localités de Diwaniya et Mahmudiya. Les attentats n’ont pas été revendiqués.

Alors que le pays s’enfonce dans la violence, le chef du Parlement, Oussama al-Nujaïfi, a appelé à la démission du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki et à la tenue d’élections anticipées.

Cette initiative doit permettre "de parvenir à une réconciliation nationale et de préserver les acquis de la démocratie" et aussi de "sortir le pays du spectre de la guerre civile et des violences confessionnelles", selon un communiqué de son bureau.

Les violences ont été déclenchées il y une semaine par un assaut des forces de sécurité sur des manifestants sunnites dans le nord du pays hostiles au Premier ministre, suivi par plusieurs attaques de représailles contre les forces irakiennes.

M. Nujaïfi, un sunnite et haut responsable du bloc Iraqiya, coalition soutenue par les sunnites et pendant longtemps en profond désaccord avec Maliki, a adressé sa proposition aux chefs des partis politiques représentés au Parlement.

Il a appelé le gouvernement à démissionner pour être remplacé par un cabinet plus restreint composé d’indépendants qui ne pourraient pas participer aux prochaines élections. Il a aussi demandé à ce qu’une commission électorale prépare des élections anticipées avant la dissolution du Parlement.

Ali al-Mussawi, un conseiller du Premier ministre, a déclaré à l’AFP que Maliki était "pour une dissolution du Parlement" mais que le gouvernement devrait "continuer d’expédier les affaires courantes".

Les prochaines législatives sont prévues en 2014 en Irak.

L’intensification de la violence fait craindre un retour à un conflit confessionnel ouvert, à l’instar des sanglants affrontements qui avaient suivi l’invasion américaine en 2003. Les violences inter-communautaires avaient fait plusieurs dizaines de milliers de morts, notamment en 2006-2007.

Depuis décembre 2012, des milliers d’Irakiens manifestent dans les régions à majorité sunnite pour réclamer le départ de Maliki, accusé de marginaliser leur communauté. Ce dernier est aussi accusé par des membres de sa coalition gouvernementale et ses détracteurs d’accaparer le pouvoir.

Compliquant encore la situation, des forces de sécurité kurdes se sont déployées samedi près de la ville disputée de Kirkouk, que les Kurdes veulent inclure dans la région autonome du Kurdistan, au grand dam du gouvernement fédéral à Bagdad et des Arabes de la province.

"Kirkouk est de nouveau occupé par les peshmergas (les forces kurdes)", a déploré dimanche le chef des autorités locales arabes de la ville, Mohammed Munshed al-Asi.

Le Premier ministre a rencontré lundi à Bagdad le chef du gouvernement autonome du Kurdistan, Nechirvan Barzani, pour évoquer les différends entre les deux parties.

Les deux hommes sont tombés d’accord pour renforcer leurs coopération en matière de sécurité, et s’efforcer de voter des lois essentielles notamment concernant le secteur des hydrocarbures, qui sont en souffrance au Parlement depuis des années, a indiqué le bureau du Premier ministre irakien dans un communiqué.

(29-04-2013)

Arabie saoudite : une prison cinq étoiles pour les terroristes (Nicolas Guégan)

Chambres tout confort, sauna, spa, bassin olympique, salle de remise en forme, cinéma... Non, vous n’êtes pas dans un hôtel de luxe. Ce sont les infrastructures offertes par une prison saoudienne conçue pour accueillir les terroristes d’al-Qaida. À quoi bon tout ce luxe ? Rien de plus simple : remettre sur le droit chemin les partisans du djihad en leur faisant découvrir les petits plaisirs de la vie. Outre les outils de remise en forme, les détenus, en cas de bonne conduite, pourront "se relaxer" avec leurs femmes dans des suites spécialement aménagées. Des permissions pourront même être accordées pour les respectueux d’entre eux.

Construit à Ryad, la capitale du pays, ce centre pénitentiaire cinq étoiles fait partie d’un ensemble de cinq autres établissements disséminés à travers toute l’Arabie saoudite. La "prison", grande comme dix terrains de football, a été pensée pour accueillir 228 prisonniers "déviants" (terme utilisé par les Saoudiens pour décrire les terroristes d’al-Qaida, NDLR). Comme le révèle le Daily Mail, chacun des douze bâtiments accueillera dix-neuf prisonniers dans le plus grand confort, et ce jusqu’aux salles à manger haut de gamme. Les terroristes pourront même se prendre pour des artistes en herbe avec des cours de peinture...

Ce programme de réhabilitation un brin particulier a vu le jour à la suite des attaques terroristes qui ont frappé l’Arabie saoudite entre 2003 et 2006. Près de 150 Saoudiens et étrangers avaient trouvé la mort. Ces centres d’un nouveau genre s’inscrivent donc dans un programme qui englobera plus de 3 000 prisonniers. Pour ces derniers, tout ne se résumera pas qu’au farniente. Les ex-terroristes seront en effet contraints de suivre des cours particuliers sur la lecture du Coran. "Pour combattre le terrorisme, nous devons leur donner un équilibre intellectuel et psychologique... à travers le dialogue et la persuasion", a déclaré Saïd al-Bishi, le directeur du centre de Ryad, au Daily Mail.

Un programme pour le moins étonnant dans un pays qui a fait de l’islam sous une forme radicale sa religion d’État. La pratique de toute autre religion est interdite en public. La politique du pays vis-à-vis des femmes est considérée comme l’une des plus sévères du monde. Interdites de conduite automobile, obligatoirement placées sous l’égide d’"un protecteur", elles sont aussi contraintes de porter un voile intégral. Enfin, l’Arabie saoudite applique des peines directement issues de la charia pour certains criminels. Pour la cohérence, on repassera.

(29-04-2013 - Par Nicolas Guégan )

Palestine : Appel de Maires de France pour la libération des prisonniers politiques palestiniens et le respect des résolutions de l’ONU.

4800 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes pour des faits de résistance dans les territoires occupés. Environ 300 d’entre eux sont en détention administrative, une mesure qui autorise une détention de six mois sans jugement, sans preuve, sans avocat, et renouvelable à l’infini.

Fait unique au monde, 27 députés palestiniens sont en prison. Parmi eux, Marwan Barghouti, enfermé depuis 11 ans et condamné par un tribunal militaire d’occupation 5 fois à la prison à vie et à 40 ans de sureté. 527 autres prisonniers ont été condamnés à vie et à ce jour, 111 ont passé plus de 20 ans en prison.

Selon l’Unicef, chaque année, ce sont environ 700 enfants palestiniens de 12 à 17 ans qui sont en détention. A partir de 14 ans, ils peuvent être condamnés jusqu’à 10 ou 20 ans de prison pour jet de pierre.
Actuellement, 12 femmes palestiniennes sont détenues dans des conditions particulièrement difficiles du fait qu’elles sont isolées au milieu de prisonnières israéliennes de droit commun.

Pour résister aux mauvais traitements qui leur sont infligés (isolement, expérimentations médicales, refus d’hospitalisation pour des maladies graves, détentions arbitraires, transferts de prison pour briser les solidarités, confiscation des objets personnels, annulation des visites des familles bloquées aux checkpoint…) les prisonniers palestiniens n’ont d’autre recours que la grève de la faim. C’est ce que 2000 d’entre eux ont fait au printemps 2012 avec comme principale revendication la libération des prisonniers en détention administrative. Le 14 mai 2012, l’administration pénitentiaire avait du consentir à un accord mais en février 2013, le porte parole du ministère des affaires étrangères de la France, Philippe Lalliot, a exprimé sa « préoccupation » devant l’aggravation de l’état de santé de 4 palestiniens observant une grève de la faim depuis plus de 30 jours. Le 16 février 2013, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé Israël à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme.
201 prisonniers sont décédés en prison depuis 1967, et, comble de cruauté, les corps ne sont rendus aux familles qu’après extinction de la peine.

Dans les territoires occupés de Cisjordanie et à Gaza, quasiment toutes les familles palestiniennes ont des maris ou des fils qui ont subi des peines d’emprisonnement, souvent à plusieurs reprises. Cette violence institutionnalisée de la politique carcérale des autorités israéliennes n’a d’autre but que de chercher à briser la résistance de toute une société et à étouffer les aspirations légitimes d’un peuple à disposer d’un Etat souverain.

Nous, Maires de villes de France, exprimons notre profonde indignation devant de telles pratiques répressives de la part d’un Etat qui se prétend démocratique. La sécurité d’Israël ne pourra jamais être acquise en jetant en prison tous ceux qui s’opposent à l’extension des colonies ou à la poursuite de l’édification du mur d’annexion en Cisjordanie, à la destruction des maisons palestiniennes dans Jérusalem Est ou au blocus de Gaza. Depuis 65 ans, les palestiniens attendent la création d’un Etat aux côtés de celui d’Israël conformément aux engagements de la communauté internationale. La création de cet Etat, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem Est comme capitale, est la solution incontournable pour parvenir enfin à instaurer une paix durable dans cette région du monde. Israël maintient en prison des dirigeants, comme Marwan Barghouti, capables de rassembler le peuple palestinien autour de cette idée simple « deux peuples, deux Etats ». Leur libération permettrait de donner une chance à la paix et d’ouvrir de véritables négociations sous l’égide de la communauté internationale. C’est notre attachement à la Paix et aux droits des peuples, en particulier lorsqu’ils sont légitimés par les résolutions de l’ONU, qui nous amène à exiger la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens. Nous faisons appel aux autorités françaises et européennes pour engager les sanctions économiques contre l’Etat d’Israël, telles qu’elles sont prévues en cas d’atteintes aux droits de l’homme.

Nous Maires de Villes de France, appelons nos concitoyens à prendre part à une grande mobilisation pacifique et citoyenne pour exiger que s’ouvrent les portes des prisons israéliennes et que, dans la continuité de l’admission de la Palestine à l’ONU à titre d’Etat observateur, les Palestiniens puissent enfin vivre, circuler, étudier, travailler librement dans un Etat viable, indépendant et souverain.

Premiers signataires :

Christophe Faverjon, Maire d’Unieux (42)
Franck Demaumont, Maire de Chalette sur Loing (45)
Michel Lefebvre, Maire de Douchy-les-Mines (59)
Jean-Pierre Bosino, Maire de Montataire (60)
Nicolas Garcia, Maire d’Elne (66)
Gilles Leproust, Maire d’Allonnes (72)
Alain Outreman, Maire d’Achères (78)
Jacques Bourgoin, Maire de Gennevilliers (92)
Pierre Gosnat, Maire d’Ivry-sus-Seine (94)
Michel Beaumale, Maire de Stains (93)
Gilles Poux, Maire de La Courneuve (93)
Françoise Baud, Maire de Valenton (94)

(Avril, 2013)

Palestine : Rapport "Baladi" avril 2013 sur la situation des prisonniers palestiniens

Victoire éclatante du prisonnier résistant Samer Issawi, qui a mis fin à sa longue lutte de grève de la faim : 275 jours avec la menace, au cours des derniers jours, de refuser tous les supports le maintenant en vie. Samer Issawi a vaincu les oppresseurs et les bourreaux, en refusant tout bannissement. Dans 8 mois, Samer Issawi sera libéré des prisons de l’occupation, et retournera dans sa ville, al-Quds, et dans sa famille. Les pressions exercées par l’occupation sur le résistant Samer, notamment au cours des dernières semaines, furent insupportables, pour lui faire accepter des accords mitigés qui incluent son bannissement vers Gaza ou vers un pays européen. Samer a tenu bon et a refusé. Les mauvais traitements à son encontre, de la part des geôliers, du Shabak, et des médecins et infirmiers de l’occupation, ainsi que les mauvais traitements infligés aux membres de sa famille ne l’ont pas fait fléchir, ni lui ni sa famille. Samer Issawi a dû également affronter tous les esprits faibles, tous ceux qui ont douté de sa lutte et de la lutte des prisonniers, comme ils doutent de la lutte de leur peuple, comme il a fait face à tous les comploteurs qui souhaitaient qu’il cesse sa lutte et essayaient de trouver des issues sans gêner l’occupation. Samer Issawi a fait face aussi à tous les mensonges diffusés par la presse sioniste, porte-voix des services sécuritaires de l’occupation. La victoire de Samer Issawi est celle de la victoire de la volonté de résistance contre la voie des règlements.

Comme l’exprime si bien le mouvement du Jihad islamique, la fermeté de Samer Issawi renoue avec la fermeté inébranlable du peuple palestinien, elle exprime la volonté de lutte du peuple palestinien, qui refuse de plier et de se soumettre. La lutte du résistant Samer Issawi, cadre du FDLP, est une lutte exemplaire et indique la voie de la libération : ne pas fléchir, être prêt au martyre. Alors que les prisonniers n’ont pour seule arme que leur « ventre creux », ils parviennent à arracher leur liberté par leur persévérance, leur volonté, leur sacrifice, leur conscience politique, leur humanité, et par la solidarité de leur famille et de leur peuple. La lutte de Samer Issawi et sa victoire sont une école pour tous les peuples en lutte pour la liberté et la dignité. Par la lutte et la victoire de Samer Issawi, le peuple palestinien vient de prouver une nouvelle fois sa détermination à vaincre l’occupation et à vivre libre et digne.

De nombreux articles parus dans la presse arabe saluent la victoire du prisonnier Issawi et de sa famille et insistent sur l’efficacité de la lutte contre l’occupation et le sens de l’abnégation dont jouit le peuple palestinien. Ils soulignent par ailleurs que les sionistes ont reculé par crainte d’un nouveau soulèvement du peuple palestinien, en Cisjordanie notamment, alors que leur entité vit de plus en plus dans une instabilité stratégique et que l’AP est devenue incapable d’assurer « l’ordre sioniste » dans les territoires occupés. D’autres ont mis en avant la signification profonde de cette victoire sur l’occupant, d’autant plus que le peuple palestinien fut uni sur le terrain, comme il le fut lors de la lutte de sheikh Khodr Adnan, il y a plus d’un an. Les luttes menées par les prisonniers rassemblent le peuple palestinien, et autour de lui, les peuples arabes et les peuples libres.

Abolir la détention « administrative »
Le prisonnier Ayman Abu Daoud poursuit la grève illimité de la faim, pour protester contre son arrestation et sa condamnation dans les mêmes termes qu’avant sa libération, dans l’opération d’échange d’octobre 2011. Il avait été arrêté pour la première fois en 2004, et condamné à 36 ans de prison. Libéré dans le cadre de l’échange avec le soldat Shalit, il a été de nouveau arrêté le 13/2/2012. Les associations militantes qui ont développé la solidarité avec Samer Issawi, dont le cas est semblable, réclament une mobilisation populaire vaste et sérieuse de soutien au prisonnier Ayman Abu Daoud.

Le 28 avril, le prisonnier « administratif » Ayman Hamdane de la ville d’al-Khalil a décidé d’entamer une grève de la faim illimitée réclamant sa libération. Il a décidé de lutter contre la détention « administrative » juste après avoir reçu la décision de renouvellement pour 6 mois de sa détention.

Le prisonnier « administratif » Younes El-Hroub a suspendu la grève de la faim, après avoir reçu l’assurance qu’il serait libéré au mois de juillet prochain et que sa détention « administrative » ne serait pas renouvelée. Après 65 jours de grève de la faim, Younes El-Hroub dont l’état de santé s’était dramatiquement détérioré, a accepté la proposition de l’occupation, comme l’a affirmé sa famille. Younes El-Hroub, ancien prisonnier libéré (il avait été arrêté en 2002 et détenu pendant 6 ans et demi) et cadre du mouvement du Jihad islamique dans la région d’al-Khalil, fut arrêté en juillet 2012 et placé en détention « administrative » à cause de son activité militante dans la défense des prisonniers.

Ahmad Qatamech, écrivain, journaliste et militant, est placé en détention « administrative » depuis le mois d’avril 2011, sur ordre du Shabak, qui l’accuse d’appartenir au FPLP et de représenter un danger contre l’occupation. Amnesty International a décidé de réclamer sa libération, le considérant comme un « prisonnier d’opinion ».

Le doyen des détenus « administratifs » est Darrar Mohammad Abu Manchar, 34 ans, de la ville d’al-Khalil. Il est détenu sans aucune charge retenue contre lui par les forces de l’occupation depuis le 5 novembre 2010. Détenu dans la prison du Naqab, sa détention a été renouvelée 6 fois de suite, quelques jours avant la fin de la période fixée. Le renouvellement sans cesse de la détention « administrative » est en soi une forme de torture morale, pour le détenu et pour sa famille.

Au cours d’une journée d’étude sur la détention « administrative », des juristes ont considéré que les détenus administratifs sont des otages kidnappés dans leurs propres maisons, sans aucune charge contre eux. L’occupant doit libérer immédiatement et leur verser des compensations. Ils ont appelé à une large mobilisation pour abolir cette pratique inhumaine.

La pratique de la « détention administrative » est un crime perpétré par l’autorité coloniale sioniste contre le peuple palestinien. Il s’agit d’une arme terrible utilisée par l’occupant pour empêcher toute protestation et révolte et pour maintenir sa domination. Abolir cette forme de torture reste une priorité pour les Palestiniens et tous les peuples libres dans le monde.

Les prisonniers jordaniens détenus dans les prisons de l’occupation ont décidé d’entamer la grève illimitée de la faim à partir du 2 mai 2013 jusqu’à la satifaction de leurs revendications qui sont, entre autres : des visites régulières de leurs familles, formation d’un comité médical qui puisse suivre leur état de santé, visites pour les prisonniers arabes non jordaniens. Les prisonniers jordaniens avaient mené une grève de la faim en 2012, pendant 31 jours, sans rien obtenir que des promesses.

Libérer les prisonniers malades
L’avocat de l’association palestinienne « Mandela », Buthayna Shaaban, tire la sonnette d’alarme : 15 prisonniers palestiniens, détenus dans la prison Ramleh, dans la section appelée « hôpital », risquent de tomber martyrs, si rien n’est fait pour les libérer. Elle a affirmé que les conditions de détention dans ce pseudo hôpital sont catastrophiques, et qu’ils ne reçoivent aucun soin approprié. « Les prisonniers se trouvent dans quatre pièces fermées, ils se déplacent à l’intérieur des pièces en chaises roulantes… Un infirmier y passe de temps à autre, notamment lorsqu’un prisonnier élève la voix ou crie. » Elle a également décrit l’état de santé du prisonnier Mansour Mawqidi, condamné à la perpétuité, qui nécessite une intervention chirurgicale urgente.

Le prisonnier Mu’tassem Raddad de Tulkarm est gravement malade depuis quatre ans. Deux fois de suite, les sionistes l’ont transféré à l’hôpital pour l’opérer, mais sans suite. Le club des prisonniers lance un cri d’alarme réclamant sa libération immédiate et accuse l’occupation de négliger les soins pour le laisser mourir.
Ameer et Muhammad Farid Ass’ad sont de Kfar Kanna, en Palestine occupée en 48. Arrêtés en 2011, et condamnés à 6 ans et demi de prison, les deux frères sont gravement malades, d’après le centre Ahrar de solidarité avec les prisonniers. Ameer est paralysé avant son arrestation et son état se dégrade, par manque de soins et Muhammad est gravement atteint à la jambe, mais les autorités de l’occupation refusent de le soigner.

Mémoires
A l’occasion de la journée des prisonniers (17 avril), les femmes anciennement détenues dans les prisons sionistes ont raconté aux nouvelles générations leurs sacrifices et leurs luttes car l’histoire du mouvement national des prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation reste une histoire à écrire, à raconter, à diffuser et à en tirer les leçons de bravoure, d’abnégation et d’espoir.

Fatmé Halabi, 62 ans, a été arrêtée au début de 1971 : « je travaillais avec mon père Omar Halabi, qui faisait partie des forces populaires de la libération dans la bande de Gaza et au nord du Sinaï. J’ai été arrêtée prè de l’hôpital des enfants et détenue dans la prison « as-Saraya ». Elle avait 16 ans. « Notre fermeté alimentait le courage des prisonniers. Nous entendions leurs cris, qui nous ébranlaient… Ils (les soldats sionistes) nous prenaient pour assister aux séances de torture, ils voulaient nous faire peur et nous arracher des aveux. Nous étions nous-mêmes torturées : nous devions porter sur nos têtes des chaises pendant des heures, ils plaçaient des sortes de chauffage près de jambes, ils nous brûlaient avec des cigarettes (je porte encore les traces de brûlures). Fatmé a été condamnée à 20 ans de prison, alors qu’elle n’avait rien avoué. Elle fut détenue pendant 14 ans. Elle se rappelle les séances de torture et spécialement lorsqu’un enfant de 14 ans, de la famille al-Ghoul, fut torturé devant elle.

Arrestations et condamnations
Les forces de l’occupation ont arrêté trois jeunes Palestiniens dans la ville d’al-Quds dont Raed Abu Mayale et Yazan Derbas, qui se trouvaient dans la tente de solidarité avec le prisonnier Samer Issawi. La tente de solidarité a été démolie pour la trentième fois.

Même si les médias refusent sciemment de couvrir la situation dans la ville d’al-Quds, les maqdisis poursuivent les protestations et les rassemblements : en solidarité avec Samer Issawi et les prisonniers en lutte, en défense de la mosquée al-Aqsa, contre les démolitions de maisons et pour stopper la judaïsation rampante de la ville. Tous les jours, les forces de l’occupation arrêtent des jeunes et des enfants, qui affrontent les soldats et les colons.

Mahmoud Zahran, 34 ans, du mouvement Fateh, est le nouvel héros palestinien qui a osé affronter les soldats de l’occupation dans la prison de Ascalan. Condamné à 18 ans de détention, Mahmoud Zahran a frappé un officier sioniste, il y a quelques jours, lors d’une fouille provocatrice menée par les forces sécuritaires dans les cellules. L’officier fut blessé. Plus de dix colons armés se sont jetés sur Mahmoud Zahran, qui gît à présent à l’hôpital. Le tribunal de l’occupant vient de l’accuser de « tentative d’assassinat ».
Sheikh Khodr Adnan avait appelé à manifester dans Ramallah en soutien au prisonnier Mahmoud Zahran.
Assassinat d’un prisonnier libéré : l’Etat de l’occupation a tiré de sang-froid sur le prisonnier libéré et banni en Jordanie, Saleh Jahhalin, 54 ans, qui essayait de revenir au pays en traversant la Mer morte. Le martyr Saleh Jahhalin est originaire d’al-Khodr, où il a été enterré, après un cortège funèbre militaire solennel. Saleh Jahhalin fut l’un des membres les plus actifs des « Martyrs d’al-Aqsa » (Fateh) pour faire passer les armes en Palestine.

L’Etat de l’occupation a arrêté Mahmoud Abu Hash-hash à Doura, province d’al-Khalil, pour la troisième fois. Mahmoud Abu Hash-hash est un cadre du Jihad islamique, et militant actif dans le soutien aux prisonniers et à leur lutte. Il a participé, aux côtés de Thaer Halahla, arrêté lui aussi, à tous les rassemblements de soutien à la lutte des prisonniers.

Solidarité
Dans la ville d’al-Quds et ailleurs en Cisjordanie occupée, les militants poursuivent leur mobilisation pour soutenir les prisonniers en lutte, mettre fin à la détention administrative et libérer les prisonniers malades. De son côté, l’association palestinienne Addameer poursuit sa campagne pour l’abolition de la détention administrative. Elle a mis en place un site d’information sur cette forme barbare de détention pratiquée par l’occupant : http://stopadcampaign.com/

Au moment où les Palestiniens poursuivent leur mobilisation en soutien aux prisonniers en lutte, et réclament la libération des prisonniers gravement malades, des parlementaires européens sont arrivés à Ramallah pour participer au congrès de solidarité avec les prisonniers organisé par le comité de soutien à Marwan Barghouty, le prisonnier dirigeant du Fateh, parlementaire condamné à la perpétuité. Les parlementaires socio-démocrates européens ont réclamé la libération des « prisonniers politiques palestiniens », tout en affirmant soutenir la voie non-violente du président Abbas. Il reste à savoir si les paroles prononcées à Ramallah seront suivies d’actes et si les parlementaires agiront en faveur des prisonniers, lorsqu’ils retourneront en Europe.

Une campagne de solidarité avec les prisonniers détenus dans les geôles sionistes sera lancée début mai jusqu’au mois d’octobre prochain, à partir de la bande de Gaza. Cette campagne sera suivie dans plusieurs pays musulmans, comme l’affirme les responsables palestiniens.

Au moment où les forces de l’occupation poursuivent les militants et résistants en Cisjordanie, tentant d’empêcher toute révolte populaire, les forces sécuritaires de l’AP poursuivent et arrêtent les journalistes. Khaldoun Mazloum, de l’agence Qudspress, a été arrêté le 28 avril. De même, une dizaine de membres du parti islamique Hizb at-Tahrir ont été arrêtés par les services sécuritaires de l’AP de Ramallah, au cours d’un meeting organisé par ce parti. L’AP semble avoir déclaré la lutte contre les membres de ce parti islamique, qui avait proclamé depuis sa fondation(1947) que sa lutte politique est pacifique, et elle a remis 25 de ses militants aux autorités sionistes.

D’autres part, les forces sécuritaires de l’AP en veulent au camp de Jénine et à ses combattants et résistants : une tentative d’arrêter le frère du prisonnier libéré sheikh Bassam Saadi, dirigeant au Jihad islamique, dont l’épouse est toujours détenue par les forces de l’occupation, et l’arrestation de deux fils du sheikh dirigeant au Hamas, Mahmoud Abul-Hayja, détenu dans les prisons de l’occupation.

("Baladi", Avril 2013)

lundi 29 avril 2013

Syrie : "pas de certitude" pour Fabius à propos des armes chimiques

La France "n’a pas de certitude" sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, et les Américains et Britanniques ont seulement des "indices", a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.

"Nous n’avons pas de certitudes. Il y a des indices qui ont été donnés par les Anglais, aussi par les Américains. Nous, nous sommes en train de vérifier cela", a affirmé M. Fabius sur la radio Europe 1.
"(Il n’y a) pas encore de preuves et on a demandé au secrétaire général des Nations unies d’ordonner une enquête dans l’ensemble de la Syrie pour voir ce qu’il en était. Et ce qui est quand même indicatif, c’est que la Syrie a refusé de laisser pénétrer sur son territoire des enquêteurs", a poursuivi le ministre.

La semaine dernière, les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques, tout en soulignant que leurs renseignements n’étaient pas suffisants pour en avoir la certitude. Le Premier ministre britannique David Cameron a parlé de "preuves limitées" mais "croissantes" de cette utilisation. La France s’est démarquée des positions américaines et britanniques.

"On développe par nos propres moyens toute une série d’investigations et il est vrai —à la fois Obama l’a déclaré, Hollande (François Hollande, président français) l’a déclaré mais aussi les Russes— que s’il était avéré qu’il y a utilisation des armes chimiques en Syrie, à ce moment-là, ça change pas mal de choses", a indiqué le chef de la diplomatie française.

A la question +On ne laisserait pas Bashar al-Assad, le président syrien, gazer son propre peuple ?+, le ministre répond : "exactement, (...) ça veut dire que l’ensemble des pays que je viens de citer réfléchissent activement à cela".

En attendant une réponse du régime à une nouvelle demande de l’ONU sur un accès "sans entraves" de ses enquêteurs, ceux-ci ont entrepris de recueillir des indices hors de Syrie, échantillons et témoignages.
Interrogé sur une éventuelle levée de l’embargo européen sur les armes à la Syrie, Laurent Fabius estime que "le négatif ou en tout cas l’incertain, c’est que la coalition des résistants n’est pas aussi unie qu’on (le) voudrait".

Dans une interview au magazine Jeune Afrique, il a affirmé "regretter" la démission de Moaz al-Khatib comme président de la Coalition nationale syrienne (opposition).

Algérie : La santé du président Bouteflika inquiète la presse algérienne

La presse algérienne et les analystes s’interrogeaient lundi sur les conséquences de l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika à un an de l’élection présidentielle en mettant toutefois en avant son bulletin de santé rassurant après son hospitalisation samedi à Paris. Sous le titre "La maladie du président nourrit les spéculations", le quotidien francophone El Watan estime que "la nouvelle alerte sur l’État de santé de Bouteflika pourrait chambouler l’agenda politique national". La question d’un quatrième mandat du président, à un an de l’élection présidentielle refait surface. "Tout dépend de l’État de santé du président (...) s’il retrouve sa santé, il aura son quatrième mandat", estime Rachid Tlemçani, politologue cité par le journal.

Pour Rachid Grim, un autre politologue cité par El Watan, "la question d’un quatrième mandat ne se posera plus. C’est fini." Il affirme que les décideurs ont déjà pensé à ce cas de figure et "qu’il (ne serait) pas étonnant qu’ils nous sortent du chapeau une personne qu’ils auraient préparée et aurait fait l’objet de négociations (...), le futur candidat passera comme une lettre à la poste". Le journal francophone Le Quotidien d’Oran, plutôt favorable au président Bouteflika en général, abonde dans le même sens en estimant à la une qu’une "présidentielle sans Bouteflika n’est pas un gage de changement".

L’éditorialiste de ce quotidien de l’ouest du pays écrit qu’il "est irrécusable que le nouvel ennui de santé du chef de l’État oblige à s’interroger sur ses capacités à diriger le pays". "Reste qu’il comprenne avec lucidité que le moment est venu pour lui de passer la main dans des conditions sereines et démocratiques", poursuit-il. Le Soir d’Algérie souligne dans un article à la une que "le mandat présidentiel en cours (...) apparaît en tous points comme le mandat de trop" et que sa maladie est "le coup de grâce pour le quatrième mandat". La presse gouvernementale a publié le bulletin de santé du président en rassurant sur son état.

Irak : au moins 9 morts et 50 blessés dans l’explosion de trois voitures piégées

Au moins neuf personnes ont été tuées et plus de 50 blessées lundi dans l’explosion de trois voitures piégées, deux à Al-Amara et une à Diwaniya, deux villes au sud de Bagdad, selon des sources médicales et de sécurité.
Selon ces sources, sept personnes, dont des femmes, ont été tuées et 34 blessées dans l’explosion d’une voiture piégée près d’un marché populaire à Al-Amara (305 km au sud de Bagdad). Deux personnes ont péri et 20 autres ont été blessées dans un autre attentat à Diwaniya, à 160 km au sud de la capitale.
Depuis début avril, plus de 400 personnes ont été tuées dans les violences en Irak, selon un décompte de l’AFP, basé sur des communiqués officiels.
Depuis mardi, une nouvelle vague de violences frappe le pays et a fait au moins 230 morts et 350 blessés, selon des responsables.
Ces violences ont été déclenchées par un assaut des forces de sécurité sur des manifestants sunnites dans le nord du pays hostiles au Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, suivi par plusieurs attaques de représailles contre les forces irakiennes.
Maliki a fait un rapprochement samedi entre ces violences et le conflit en Syrie voisine.

Liban : Nasrallah et la Russie

Rencontre à Beyrouth, entre Hassan Nasrallah et l’envoyé présidentiel russe Mikhaïl Bogdanov.
(Photo diffusée par le service de presse du Hezbollah le 28 avril 2013)

Syrie : le Premier ministre échappe à un attentat à Damas

Le Premier ministre syrien, Waël al-Halaqi, est sorti indemne d’un attentat à Damas, a rapporté la télévision officielle Al-Ikhbariya, une ONG syrienne rapportant que son garde du corps a été tué. Le photographe de l’AFP sur place a vu plusieurs véhicules calcinés, dont un autobus, et plusieurs autres voitures garées aux vitres brisées. Les services de sécurité ont bouclé le secteur. "L’attentat terroriste à Mazzé visait le convoi du Premier ministre. Halaqi est indemne et n’a pas été blessé", affirme la chaîne Al-Ikhabriya, sans préciser la nature de l’explosion.

Selon la télévision d’État, l’attentat s’est produit près d’un jardin public et d’une école à Mazzé, quartier ultra-sécurisé du centre-ouest de la capitale syrienne abritant de nombreuses ambassades, des bâtiments gouvernementaux et des sièges des services de renseignements et où résident de nombreux responsables politiques. "Je marchais dans la rue, quand soudain une explosion très forte s’est produite, et j’ai vu une voiture brûler et des gens courir. J’ai entendu le bruit de vitres voler en éclats", a raconté un jeune homme. Je me suis hâté de me mettre à l’abri car je craignais qu’une autre explosion n’ait lieu."

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) rapporte de son côté que le garde du corps du Premier ministre a été tué. "Un deuxième garde du corps et le chauffeur se trouvent dans un état critique", a précisé Rami Abdel Rahman, directeur de l’OSDH qui s’appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers la Syrie. "L’explosion semble avoir été télécommandée", a-t-il précisé. Halaqi avait été nommé le 9 août 2012, après la défection de son prédécesseur Riad Hijab qui protestait contre la répression sanglante par le régime de la révolte déclenchée en mars 2011. Le dernier attentat à Damas remonte au 9 avril dernier, faisant au moins 15 morts selon les médias officiels, la première attaque du genre en plein centre de la capitale. Le régime avait alors accusé des "terroristes", terme par lequel les autorités syriennes désignent les rebelles aidés dans leur combat contre l’armée par des djihadistes qui ont revendiqué de nombreux attentats-suicides, en particulier à Damas.

Tunisie : la révolte des rappeurs (Julie Schneider)

Il est recherché par la police, mais donne rendez-vous en face d’un commissariat. "La police en Tunisie, c’est pas le FBI", se moque-t-il. Lui, c’est le rappeur Weld el-15. Casquette à l’envers, veste noire, jean, il se dit "tranquille". De son vrai nom Alaa Yacoubi, ce Tunisien de 25 ans a été condamné par contumace, le 22 mars, à deux ans de prison ferme pour son clip "Boulicia Kleb" - les policiers sont des chiens -, diffusé sur les réseaux sociaux le 3 mars. L’avocat Ghazi Mrabet devrait faire opposition.
"Il est vrai qu’il y a une certaine liberté d’expression, mais on ne peut pas tomber sous le coup du Code pénal pour une affaire de morale", s’exclame l’avocat, qui compare l’affaire à celles de NTM et du Ministère A.M.E.R en France qui avaient écopé d’amendes pour "Assassin de la police" et "Sacrifice de poulets". "Il faut qu’on arrive à sortir de cette situation qui place la justice comme l’ennemi des artistes et des faiseurs d’opinions, même si on sait que les juges et magistrats n’ont à leur disposition que de vieux textes de lois liberticides datant de l’ère Ben Ali", nuance Thameur Mekki, journaliste et membre du comité de soutien de Weld el-15.
Weld el-15 était notamment poursuivi pour "outrage à fonctionnaire" et "outrage public à la pudeur", comme la figurante du clip, le réalisateur et quatre autres rappeurs, dont le seul tort est d’être remerciés à la fin du clip. Arrêté dans la nuit du 10 au 11 mars, peu après l’ouverture de l’enquête à la demande du commissariat d’Hammam Lif au sud de Tunis, "le réalisateur a été roué de coups par terre et agressé verbalement. La figurante n’a pas été touchée physiquement, mais a entendu des paroles bien pires que celles dans le clip", accuse Ghazi Mrabet, l’avocat, qui dénonce un vice de procédure : "Les policiers n’avaient pas de mandat pour fouiller la chambre de la figurante." Tous deux ont écopé de six mois de prison avec sursis. L’avocat a fait appel, tout comme le parquet. Les quatre rappeurs Madou MC, Emino, Lil’K (Kobrion dans la dédicace) et Spoiled Boy ont aussi été condamnés par contumace à deux ans de prison ferme, avant d’être finalement relaxés le 26 avril après opposition de leur jugement.

"Ce n’est pas un jugement normal"
Un non-lieu qualifié par la militante des droits de l’homme Sihem Ben Sedrine, présente au tribunal, de "double victoire : pour la liberté d’expression et pour la justice". "Dans l’art, il y a toujours des excès et le leur est certainement lié aux excès qu’ils ont subis de la part de la police. Ces jeunes étaient des souffre-douleur. La solution du contentieux entre les jeunes et la police passera par la réforme de la police et une reconnaissance publique des torts que les policiers ont fait subir à la population."
Sa chanson, Weld el-15 l’a écrite lors de son séjour en prison en 2012 où il a passé huit mois "pour un petit joint", dit-il, avec deux autres rappeurs, Emino et Madou MC. Il y traite magistrats et policiers de "chiens" et dit : "Pour l’Aïd, j’aimerais bien égorger un flic au lieu d’un mouton" ou "donnez-moi un flingue, que je leur tire dessus", glissant cependant "respect pour les officiers honorables". "C’est une métaphore, jure-t-il aujourd’hui. On ne peut pas me juger pour mes sentiments. Je ne dis pas aux gens de tuer des policiers", se défend l’artiste.
Depuis, ce Tunisien qui a grandi dans des quartiers populaires de Tunis, reçoit des "menaces de mort de la part de policiers". Son clip, qui a dépassé les 800 000 vues, est dédié "à la jeunesse écrabouillée". Comme beaucoup de jeunes de son âge, Weld el-15 ne se reconnaît dans aucun parti politique. Et la police reste pour lui le symbole du régime déchu. Tour à tour, les rappeurs dénoncent "les insultes pour un simple contrôle de papier", leurs conditions de détention et les répressions policières lors de manifestations ou dans les quartiers populaires.

"Le rap, une arme pendant la révolution"
"On fait notre musique pour s’exprimer. On voit ce qui se passe, on ne peut pas rester sans rien dire", plaide Mohamed Amine Bouhrizi, alias Madou MC, 25 ans. Lui est originaire de Kabaria, un quartier populaire du sud de Tunis. Dans une vidéo, il défie les policiers de s’y rendre. "Après la révolution, on a cru en la liberté d’expression. On a écrit des textes plus durs que l’État n’accepte pas. Il y a de plus en plus de rappeurs et ils [les gouvernants] ont senti que cela pouvait changer quelque chose", déclare Khalil Baalouch, alias Lil’K, 23 ans, qui prépare un nouveau clip "Pas de marche arrière".
"Le rap était une des armes du peuple pendant la révolution", rappelle Maraoun Douiri, alias Emino, 23 ans. Depuis le départ de Ben Ali, les clips sont plus faciles à produire. En raison d’un marché peu développé, ils sont diffusés sur le Net. Mais plusieurs rappeurs ont été inquiétés par la justice et Thameur Mekki dénonce "une campagne". Outre Weld el-15, Emino et Madou MC, Phénix, un autre rappeur avait lui aussi été condamné l’an dernier à une peine d’un an pour détention de cannabis. Le syndicat des douaniers a déposé une plainte contre Klay BBJ et Med Amine Hamzaoui à la suite d’un morceau où l’uniforme de ses agents était représenté.
"C’est une guerre contre les policiers, la justice et le gouvernement. Pourquoi les policiers frappent les gens quand ils les attrapent, comme on l’a vu à Bizerte ? Où est la justice dans le cas de Sami Fehri [depuis fin août 2012, ce directeur d’une chaîne de télévision est toujours emprisonné malgré les décisions de la Cour de cassation en faveur de sa libération, NDLR] ? Le gouvernement veut faire taire les jeunes, il veut tuer les voix de la révolution", s’emporte Alaa Yacoubi, le regard noir, faisant référence au collectif de graffeurs Zwewla qui a écopé d’une amende de 100 dinars (50 euros) pour "dégradation de biens publics". Avec Phénix, ils ont réalisé "Dangereux fi Ryousna", ce qui signifie "dangereux dans nos têtes". "Si mes paroles ne vous ont pas plu, excusez-moi les chiens [les policiers]", enfonce le texte. "Je continuerai jusqu’à atteindre mon objectif : faire en sorte que les policiers respectent les gens", défie Weld el-15. Il envisage même d’enregistrer un message pour le ministre de l’Intérieur.

(29-04-2013 - Julie Schneider)

Palestine : Des raids israéliens visent le Djihad islamique à Gaza

L’armée de l’air israélienne a effectué trois raids dans la nuit de samedi à dimanche sur la bande de Gaza, visant notamment la branche armée du Djihad islamique, une formation radicale palestinienne, sans faire de blessé, ont indiqué des témoins palestiniens.
Deux des raids ont eu lieu à Khan Younes (sud) contre des positions des Brigades al-Qods, tandis que la troisième attaque s’est produite près de Rafah, non loin de la frontière égyptienne, a-t-on précisé de mêmes sources.
Des raids lancés en réponse à un tir de roquette
Le porte-parole de l’armée israélienne a confirmé ces raids lancés "en réponse à un tir de roquette" samedi sur le sud d’Israël qui n’avait fait ni victime ni dégât. Ces attaques ont visé des entrepôts d’armes et une installation pour l’entraînement du mouvement Hamas, qui contrôle l’enclave palestinienne.
Les autorités israéliennes ont également fermé dimanche jusqu’à nouvel ordre le terminal de Kerem Shalom, utilisé pour le transfert de marchandises vers la bande de Gaza, à la suite du tir de roquette, a annoncé le ministère de la Défense.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a pour sa part lancé un avertissement lors du conseil des ministres hebdomadaire. "Je veux dire clairement que nous réagirons de façon très offensive à toute pluie de roquettes ou de missiles. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des Israéliens au nord, au sud, sur tous les fronts", a ajouté M. Netanyahou selon un communiqué de son bureau.
Les dernières attaques aériennes israéliennes dans la bande de Gaza remontaient au début du mois. Il s’agissait des premières depuis la trêve conclue fin novembre avec le Hamas, au terme d’une semaine d’hostilités meurtrières. Le 19 avril, deux roquettes tirées de la bande de Gaza s’étaient abattues sur le sud d’Israël sans faire de victime.

(28-04-2013 )

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فتح تتصل بمصر وحماس لتشكيل حكومة وفاق وطني
أعلن عضو اللجنة المركزية في حركة فتح عزام الأحمد أن الحركة تتواصل مع مصر و"قيادة حركة حماس الرسمية"، للاتفاق على تفعيل المشاورات بين الحركتين وتشكيل حكومة وفاق وطني.
وأشار الأحمد، في تصريح لإذاعة "صوت فلسطين"، إلى أنه سيتوجه إلى مصر قريباً للتشاور مع مسؤولين مصريين، متوقعاً أن يزور الرئيس محمود عباس مصر في شهر أيار المقبل.
وقال الأحمد إنه "من المقرر أن يرأس عباس الحكومة، حسب الاتفاق المسبق لتشكيلها"، نافيا ما تردد عن وجود اقتراح مصري بتأجيل الانتخابات، مع الإبقاء على حكومة الوفاق الوطني، لمدة عام.
وهاجم من وصفهم بـ"التيار غير الرسمي داخل حماس"، معتبراً أنهم يعبّرون عن "مواقف أصحاب المصالح الشخصية في غزة، وليس مصلحة الوطن".
من جهتها، استنكرت حركة حماس إعلان عباس بدء مشاورات تشكيل حكومة الوفاق الوطني بدون تنسيق مسبق معها.
وأعرب القيادي في حماس صلاح البردويل عن استغراب الحركة من إعلان عباس بدء مشاورات تشكيل الحكومة، عبر وسائل الإعلام، ولم يكن لديها أي علم مسبق".
(ا ش ا)
  الجامعة العربية تأمل في تشكيل حكومة وفاق فلسطيني
أعربت جامعة الدول العربية عن أملها في التوصل إلى تشكيل حكومة وفاق وطني فلسطيني.
وطالب مساعد الأمين العام للجامعة العربية لشؤون فلسطين والأراضي العربية المحتلة محمد صبيح، في تصريح صحافي، بأن تزيد خطوة تشكيل الحكومة، التي أعلن عنها الرئيس الفلسطيني محمود عباس، من التقارب بين الفلسطينيين، معتبراً أنها "خطوة عملية في طريق الوحدة الوطنية، والحفاظ على القضية الفلسطينية".
وأشار صبيح إلى أن قطاع فلسطين والأراضي العربية المحتلة "يُتابع باهتمام كبير المشاورات والاتصالات والحراك الدائر على الساحة الفلسطينية من أجل الاقتراب من المصالحة الوطنية"، مشدداً على أنها "الهدف الذي نتطلع إليه جميعاً".
وقال صبيح إن القضية الفلسطينية في وضع صعب جراء أفعال الحكومة الإسرائيلية التي تنوي "تهويد القدس، وابتلاع الضفة الغربية، وحصار قطاع غزة"، مشدداً على أنه لا يتم التصدي إلى هذه النوايا إلا عبر تشكيل حكومة وحدة وطنية فلسطينية، حيث "تكون هي القاطرة التي تسحب خلفها القطار العربي والدولي".
(ا ش ا)

Yémen : le vieux Sanaa se délabre dans l’indifférence des autorités

La vieille ville de Sanaa, ensemble architectural unique inscrit en 1986 au patrimoine mondial, subit les assauts du temps et les changements introduits par les hommes dans une indifférence générale des autorités qui commence à inquiéter l’UNESCO.

Surélévation de maisons avec des matériaux non appropriés, destruction des Bustans, ces jardins disséminés entre les habitations, et manque d’entretien, sont autant de dangers qui menacent, selon les spécialistes, ce tissu urbain.

Édifiée à 2.200 m d’altitude, Sanaa est habitée depuis plus de 2.500 ans. Aux VIIe et VIIIe siècles, elle était devenue un important centre de propagation de l’islam, selon l’UNESCO.

Le patrimoine religieux et politique de la ville, aujourd’hui capitale du Yémen, se retrouve dans ses 106 mosquées, ses 12 bains turcs, ses 6500 maisons qui datent toutes d’avant le XIe siècle : des maisons à étages ou en pisé.

Le délabrement de la vieille ville inquiète l’UNESCO qui dit avoir adressé en février 2012 un courrier aux autorités yéménites les pressant notamment de "garantir la protection du patrimoine culturel du pays".
Or, les autorités yéménites, prises par la crise politique qui agite le pays, ne semblent pas en mesure de le faire de l’aveu même des responsables locaux de la conservation.

"Le gouvernement et la communauté internationale n’ont qu’une chose en tête : le dialogue national (censé sortir le pays de sa crise politique), et oublient tout le reste, y compris le patrimoine", constate avec amertume, Naji Saleh Thawaba, président de l’Organisation générale pour la préservation des villes historique au Yémen.

Fondé en 1990, cet organisme est supposé créer une stratégie de développement durable pour Sanaa et d’autres villes historiques du Yémen, mais de l’aveu de son directeur il n’en a pas les moyens.

"Le ministère des Finances n’a rien alloué à l’organisation qui est censée faire des études sur la préservation, empêcher les abus, faire du suivi, contrôler et inspecter sur le terrain", a-t-il expliqué à l’AFP.
"Nous n’avons qu’un budget de 5 millions de rials (23.000 dollars) pour s’occuper de 600 maisons", a renchéri Ammat Razzaq Jehaf, adjointe de M. Thawaba.

Les deux responsables sollicitent d’une seule voix l’aide de l’UNESCO.

"La seule solution pratique serait une mission de l’UNESCO qui permettrait d’unifier les efforts nationaux aux efforts internationaux pour préserver cet héritage. Sans cette mission, rien ne changera", estime M. Thawaba.

"Nous espérons voir l’UNESCO nous tendre la main pour trouver des donateurs qui viendraient au secours de Sanaa", déclaré pour sa part Mme Jehaf.

L’UNESCO a mené plusieurs missions à Sanaa et apporté son assistance à des opérations de restauration. Mais l’organisation indique n’avoir actuellement aucune information officielle quant à l’état de conservation du vieux Sanaa, faute d’avoir pu y dépêcher de nouvelles missions en raison de problèmes de sécurité.

Les habitants de Sanaa estiment quant à eux que les autorités ne font pas assez pour la ville et doivent assumer leur responsabilité.

"On n’a aucune attention du gouvernement alors que de nombreuses habitations sont sur le point de s’effondrer", déclare un habitant de la vieille ville, Abdel Aziz Dhahiani.

"On ne peut pas restaurer par nous-mêmes. On attend une intervention du gouvernement qui ne vient pas. Des maisons sont en ruines depuis quinze ans et personne ne lève le petit doigt", indique un autre habitant Wazir Ghallab.

"Parfois, on retape la façade et on laisse l’intérieur détruit en l’état", ajoute-t-il.

La saison des pluies dégrade chaque année les habitations. En outre, Sanaa est de moins en moins fréquentée par les touristes qui se font rares au Yémen en raison du climat d’insécurité, ce qui déprime l’économie locale de la vieille ville, un centre artisanal renommé.

(28-04-2013)