lundi 29 avril 2013

Irak : 10 chaînes satellitaires suspendues pour "incitation à la violence"

L’Irak a suspendu dimanche les licences de 10 chaînes de télévision satellitaires, notamment Al-Jazeera (du Qatar), pour "incitation à la violence et au confessionnalisme", a-t-on appris auprès d’un responsable de l’Autorité des médias et des communications.
"Nous avons pris la décision de suspendre les licences de certaines chaînes satellitaires qui ont adopté une ligne incitant à la violence et au confessionnalisme", a déclaré le directeur en charge des médias, Moujahed Aboulheil, alors que l’Irak connaît depuis mardi des violences faisant craindre un retour au sanglant conflit confessionnel ayant suivi l’invasion américaine de 2003.
L’Autorité "a dû, après une série d’avertissements, suspendre la licence de ces chaînes dans tout l’Irak", a-t-il ajouté.
Parmi les 10 télévisions suspendues figurent les chaînes irakiennes Bagdad, Alsharqiya, et Al-Fallujah.
La suspension des licences "signifie la suspension de leur travail et leurs activités en Irak", a-t-il expliquant précisant que ces chaînes ne pourront plus "couvrir les évènements en Irak ou circuler" dans le pays.
Cette décision survient alors que l’Irak est secoué par des violences déclenchés mardi par un assaut de policiers, près de Houweijah (nord), contre un camp de manifestants sunnites hostiles au Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, qui a provoqué des heurts sanglants. En riposte, des attaques ont été lancées contre l’armée et les violences ont fait en cinq jours plus de 215 morts et 300 blessés, selon des responsables.
Les tensions se sont accrues après que la puissante milice des Sahwa, fidèle au gouvernement Maliki, a menacé de faire la guerre aux rebelles comme aux pires années du conflit ayant suivi l’invasion américaine de l’Irak en 2003, faisant craindre une escalade incontrôlée des violences.
Parallèlement, les forces de sécurité du Kurdistan autonome (nord) se sont déployées samedi près de Kirkouk, afin de faire face selon elles à d’éventuelles attaques contre cette ville multiethnique riche en pétrole et revendiquée par les Kurdes et le pouvoir central à Bagdad.
Maliki a lié samedi les violences confessionnelles au conflit en Syrie voisine.

(28-04-2013)

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