lundi 29 avril 2013

Syrie : "pas de certitude" pour Fabius à propos des armes chimiques

La France "n’a pas de certitude" sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, et les Américains et Britanniques ont seulement des "indices", a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.

"Nous n’avons pas de certitudes. Il y a des indices qui ont été donnés par les Anglais, aussi par les Américains. Nous, nous sommes en train de vérifier cela", a affirmé M. Fabius sur la radio Europe 1.
"(Il n’y a) pas encore de preuves et on a demandé au secrétaire général des Nations unies d’ordonner une enquête dans l’ensemble de la Syrie pour voir ce qu’il en était. Et ce qui est quand même indicatif, c’est que la Syrie a refusé de laisser pénétrer sur son territoire des enquêteurs", a poursuivi le ministre.

La semaine dernière, les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques, tout en soulignant que leurs renseignements n’étaient pas suffisants pour en avoir la certitude. Le Premier ministre britannique David Cameron a parlé de "preuves limitées" mais "croissantes" de cette utilisation. La France s’est démarquée des positions américaines et britanniques.

"On développe par nos propres moyens toute une série d’investigations et il est vrai —à la fois Obama l’a déclaré, Hollande (François Hollande, président français) l’a déclaré mais aussi les Russes— que s’il était avéré qu’il y a utilisation des armes chimiques en Syrie, à ce moment-là, ça change pas mal de choses", a indiqué le chef de la diplomatie française.

A la question +On ne laisserait pas Bashar al-Assad, le président syrien, gazer son propre peuple ?+, le ministre répond : "exactement, (...) ça veut dire que l’ensemble des pays que je viens de citer réfléchissent activement à cela".

En attendant une réponse du régime à une nouvelle demande de l’ONU sur un accès "sans entraves" de ses enquêteurs, ceux-ci ont entrepris de recueillir des indices hors de Syrie, échantillons et témoignages.
Interrogé sur une éventuelle levée de l’embargo européen sur les armes à la Syrie, Laurent Fabius estime que "le négatif ou en tout cas l’incertain, c’est que la coalition des résistants n’est pas aussi unie qu’on (le) voudrait".

Dans une interview au magazine Jeune Afrique, il a affirmé "regretter" la démission de Moaz al-Khatib comme président de la Coalition nationale syrienne (opposition).

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