lundi 8 avril 2013

Syrie : Armes chimiques en Syrie, les enquêteurs de l’ONU "prêts" à être déployés

Les enquêteurs des Nations unies qui devront déterminer, à la demande de Damas, si des armes chimiques sont utilisées dans le conflit syrien, sont "prêts" à être déployés, a annoncé lundi le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

"Nous sommes prêts", a déclaré le secrétaire général lors d’une conférence de presse à l’occasion de l’ouverture à La Haye, au siège de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), de la troisième conférence sur le bilan de la Convention sur les armes chimiques. "Je peux annoncer aujourd’hui qu’une première équipe est à Chypre et est dans la dernière phase" avant son départ vers la Syrie, a-t-il ajouté. Le gouvernement syrien et l’opposition armée s’accusent mutuellement d’avoir employé des armes chimiques dans les régions d’Alep (nord) et de Damas dans le cadre du conflit ravageant le pays.
Damas avait dès lors déposé le 20 mars une requête officielle pour une enquête de l’ONU, qui avait été annoncée par Ban Ki-moon dès le lendemain. La Grande-Bretagne et la France avaient de leur côté demandé que l’ONU enquête sur des allégations d’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien. "Ma position est claire : toutes les allégations feront l’objet d’enquêtes sans retard, sans conditions et sans exception", a soutenu Ban Ki-moon, selon lequel "l’ONU est maintenant en mesure de se déployer en Syrie". "Dans moins de 24 heures, tous les arrangements logistiques auront été réglés." "Nous n’attendons plus que le feu vert du gouvernement syrien pour déterminer si des armes chimiques ont été déployées", a ajouté le secrétaire général : "Nous sommes encore en train de discuter de cela avec le gouvernement syrien."

Ban Ki-moon a en outre souligné que "la première équipe qui est en ce moment à Chypre est très petite". Il a également indiqué que l’équipe serait composée essentiellement d’experts de l’OIAC, qui a mis à disposition 15 de ses spécialistes. "La sécurité sur le terrain est un sujet de préoccupation", a pour sa part déclaré le directeur de l’OIAC Ahmet Uzumcu lors de la conférence de presse, précisant toutefois que l’OIAC "mettra toutes ses ressources à disposition pour une telle mission". L’ONU a nommé à la tête de l’enquête le scientifique suédois Ake Sellstrom, qui avait participé à la chasse aux armes de destruction massive de l’Irak dans les années 1990.

Selon des diplomates, Ban Ki-moon avait également indiqué aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) qu’ils ne seraient pas autorisés à participer à l’enquête. Cette décision avait été prise à cause des profondes divisions que le conflit syrien suscite entre d’une part les Occidentaux, qui réclament le départ du président Bachar el-Assad, et d’autre part la Russie et la Chine qui protègent le régime syrien. Pour les mêmes raisons, aucun expert turc ou issu des pays arabes ne prendra part à l’enquête. La plupart des experts devraient dès lors être originaires d’Amérique latine, du nord de l’Europe ou d’Asie.

(08-04-2013 - Assawra avec les agences de presse)

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