mercredi 31 août 2016

Israël : Quand le chef de la police discrimine les Israéliens d'origine éthiopienne

Les leaders religieux de la communauté juive éthiopienne en Israël. (Afp)

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a volé mercredi au secours du chef de la police Roni Alsheich, au cœur d'une controverse pour avoir jugé « naturel » que les policiers soupçonnent davantage un Israélien d'origine éthiopienne qu'un autre. Les propos de Roni Alsheich ont touché une corde sensible chez les Israéliens d'origine éthiopienne et au-delà. Originaires ou descendants de juifs d'Éthiopie, ils forment une communauté forte de 135 000 membres (sur une population d'environ huit millions) qui se plaint de discrimination et dénonce les abus de la police à son encontre.
« Toutes les études de criminologie à travers le monde, sans exception, prouvent que les immigrés sont davantage impliqués dans la criminalité que d'autres », a dit le chef de la police mardi à Tel-Aviv devant l'association des avocats. Elles montrent aussi que les taux de criminalité sont plus élevés chez les jeunes, a-t-il dit. Quand les deux facteurs se recoupent et qu'un « policier croise un suspect, de manière naturelle son cerveau le soupçonne davantage », a-t-il dit. Il répondait à une question sur les violences policières contre les Israéliens d'origine éthiopienne. Il a ajouté que cela était vrai aussi pour les Arabes ayant la citoyenneté israélienne et les habitants palestiniens de Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël (qui ne sont cependant pas des immigrés).
L'Association israélienne pour les Éthiopiens juifs exige « la démission immédiate du chef de la police », a dit sa porte-parole, Hanna Elazar. « Ces déclarations sont intolérables. Non seulement nous ne sommes pas des immigrés, mais en plus il ne fait que renforcer les préjugés qui présentent tous les jeunes de notre communauté comme des délinquants et des criminels », a-t-elle dit. Plus de 50 000 des Israéliens d'origine éthiopienne sont nés en Israël.
Face à l'avalanche de critiques, le ministre de la Sécurité intérieure, en charge de la police, a pris la défense de M. Alsheich. Il « n'a pas cautionné une sur-répression visant les Israéliens d'origine éthiopienne. Il a fait exactement le contraire et dit avec courage qu'il y avait un problème et que la police travaillait à le résoudre », a dit Gilad Erdan dans un communiqué.
Roni Alsheich a en effet admis que cette « sur-répression » était problématique, et ajouté que la police et la communauté coopéraient pour la réduire. La porte-parole de la police, la commissaire Meirav Lapidot, a ramené la polémique à un choix de mots malheureux de la part de Roni Alsheich.
Les Israéliens d'origine éthiopienne proviennent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles et que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues. Cette reconnaissance a entraîné la mise en place de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, et l'émigration vers Israël de 80 000 Éthiopiens, qui ont dû franchir un énorme fossé culturel pour s'intégrer.

Israël/Palestine : L'Etat hébreu approuve 466 logements dans des colonies en Cisjordanie occupée

Logements en construction dans la colonie de Maale Adumim, (est de Jérusalem), le 4 juillet 2016 (Afp)

Israël a approuvé mercredi la construction de 466 logements dans des colonies de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis près de 50 ans, a indiqué l'organisation anticolonisation israélienne la Paix maintenant.
Cinquante logements ont reçu une approbation finale de la part de la commission compétente de l'administration civile, et 237 un feu vert initial, a dit à l'AFP Hagit Ofran, une porte-parole de la Paix maintenant. En outre, 179 logements déjà construits dans la colonie d'Ofarim ont été validés rétroactivement, a-t-elle dit.
Ces programmes "sont tous problématiques, ce n'est pas comme si l'un d'eux se distinguait", a-t-elle dit. Les Israéliens "continuent à planifier et à faire avancer la planification, et de manière générale, c'est mauvais pour la solution à deux États et pour Israël", a-t-elle dit.
La solution à deux États - la création d'un État palestinien coexistant en paix avec Israël - est la clé de voûte des grands projets internationaux de règlement du conflit israélo-palestinien, l'un des plus vieux au monde.
La colonisation, c'est-à-dire la construction d'implantations civiles sur des terres occupées par Israël depuis 1967, passe pour un obstacle majeur à la paix. Elle est considérée comme illégale par la communauté internationale, mais s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens.

Israël/Palestine : L'Etat hébreu démolit la maison d'un Palestinien impliqué dans une attaque

La maison de Mohammed El-Amaira détruite par l'armée israélienne, le 30 août 2016 près de Hébron (Afp)

L'armée israélienne a détruit dans la nuit de lundi à mardi près de Hébron en Cisjordanie occupée la maison d'un Palestinien impliqué dans une attaque qui avait coûté la vie à un Israélien, ont indiqué des responsables palestiniens.
Les militaires israéliens ont détruit à l'explosif dans le village de Dura la maison de Mohammed El-Amaira, un membre des services de sécurité de l'Autorité palestinienne, accusé d'avoir transporté les auteurs d'une attaque à l'arme à feu commise le 1er juillet contre une voiture israélienne près de Hébron, ont précisé des responsables des services de sécurité palestiniens et l'armée israélienne.
A la suite de ces tirs, la voiture du rabbin Michael Mark, qui dirigeait un séminaire talmudique dans la colonie israélienne d'Otniel proche de Hébron, s'était renversée et il avait été tué tandis que deux des membres de sa famille avaient été blessés, selon l'armée israélienne.
Un Palestinien identifié comme Mohammed Faqih et accusé par les autorités israéliennes d'être l'un des responsables de l'attaque a été tué fin juillet lors d'échanges de tirs avec des soldats israéliens.
Mohammed El-Amaira avait été arrêté par les Israéliens.
Israël détruit fréquemment les maisons d'auteurs palestiniens d'attaques.
Les détracteurs de cette mesure la dénoncent comme relevant du châtiment collectif affectant des familles qui se retrouvent à la rue. Le gouvernement israélien défend l'effet dissuasif de ces démolitions pour ceux qui seraient tentés de passer à l'acte.
Les violences qui secouent depuis début octobre 2015 les Territoires palestiniens, Israël et Jérusalem ont coûté la vie à 222 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.
La plupart des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.

Des Palestiniens sur les décombres de la maison de Mohammed El-Amaira.
(Photo Afp)

Outre les démolitions, Israël se sert de la non restitution des corps d'auteurs d'attentats comme moyen de pression et de dissuasion. L'Etat hébreu a ainsi retenu plusieurs dizaines de dépouilles au plus fort de ces confiscations de corps qui divisent l'establishment sécuritaire.
La dépouille de Thaer Abou Ghazaleh, Palestinien de 19 ans tué le 8 octobre après avoir blessé quatre personnes avec un tournevis à Tel-Aviv, a été restituée à ses proches à Jérusalem-Est dans la nuit de lundi à mardi, après plus de dix mois, a indiqué Salwa Hamad, porte-parole d'une campagne palestinienne pour la restitution des corps.
Il a été immédiatement enterré. Les proches ont accepté les conditions israéliennes pour rendre le corps, notamment la présence d'au maximum 25 personnes aux funérailles, a indiqué une porte-parole de la police.
Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée, est sous l'autorité du ministère de la sécurité intérieure. Les autorités ne détiennent plus que trois corps de Jérusalem-Est, a dit Mme Hamad.
En revanche, elles retiennent toujours dix corps de Cisjordanie, territoire occupé où le ministère israélien de la Défense a autorité, a-t-elle dit.
L'armée ne restitue plus de corps depuis l'arrivée au ministère de la Défense de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman fin mai, a dit Issam al-Arouri, qui dirige un centre d'aide légale aux Palestiniens.
Lieberman a ordonné le 9 juin la confiscation des corps des auteurs d'attentat, au lendemain d'une attaque au cours de laquelle deux Palestiniens avaient tué quatre Israéliens à Tel-Aviv. Lieberman a ainsi rompu avec son prédécesseur Moshé Yaalon, partisan de la restitution des dépouilles pour ne pas aviver les tensions.

(30-08-2016 )

Israël/Palestine : Le musée d’histoire naturelle en Palestine


Le musée d’histoire naturelle en Palestine, développé par l’Institut palestinien de la biodiversité et du développement durable, de l’université de Bethléem, est un oasis abritant hommes et nature, en pleine zone de conflit a mutation rapide.
Grâce aux investissements des donateurs et au travail fourni par les nombreux bénévoles, le musée et l’institut mènent des recherches sur la nature environnante, et partagent ce savoir auprès des autres, depuis les territoires voisins occupes, jusqu’aux collectivités tout autour du globe.

Libye: Les derniers stocks d'armes chimiques transportés hors du pays

Des armes chimiques détruites le 11 novembre 2012 à Tripoli sous la surveillance d'experts de l'Onu (Afp)

Les derniers stocks d'armes chimiques héritées du régime de l'ex-président libyen Muammar Kadhafi ont été transportés samedi en Allemagne par un bateau danois sous la supervision de l'ONU, a indiqué mardi un haut responsable de la sécurité en Libye.
23 réservoirs d'armes chimiques ont quitté le port de Misrata, sur la côte libyenne, a précisé ce responsable, en saluant le fait que son pays était dorénavant débarrassé des armes chimiques.

(30-08-2016)

lundi 29 août 2016

Irak : Une attaque-suicide fait 18 morts

Nouvel attentat en Irak. Dix-huit personnes ont été tuées dans une attaque-suicide menée par cinq assaillants armés d'explosifs et de grenades dans la ville de Ain al-Tamer, une oasis au sud-ouest de Bagdad, ont indiqué lundi des responsables locaux.
« Ils portaient des kalachnikovs et des grenades. L'un d'eux s'est fait exploser et les autres ont été tués par les forces de sécurité », a indiqué Qais Khalaf, un responsable de la sécurité de la région. Au moins 26 personnes ont été blessées dans cette attaque survenue dimanche soir à partir de 18 h 30 GMT. Elle n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais le groupe ultra-radical Daesh qui s'est auto-proclamé État islamique (EI) a endossé la responsabilité d'une série d'attentats perpétrés ces derniers mois contre la communauté chiite.
Cinq membres d'une même famille font partie des morts, a précisé un responsable des services de santé. Ain al-Tamer est situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la ville sainte chiite de Kerbala, à proximité de la frontière avec la province d'al-Anbar, d'où seraient venus les assaillants. Les forces de sécurité ont réussi ces derniers mois à chasser Daesh d'une grande partie de cette province, notamment en reprenant les villes de Falloujah et de Ramadi.

(29-08-2016)

Tunisie: jour J pour le gouvernement d'union de Youssef Chahed

Le gouvernement d'union tunisien de Youssef Chahed prend ses fonctions lundi et devra rapidement donner des gages sur sa capacité à redresser un pays au bord de l'asphyxie économique cinq ans après la révolution.
La cérémonie de passation entre le plus jeune Premier ministre de l'histoire moderne de la Tunisie (40 ans) et son prédécesseur Habib Essid est prévue à partir de 11H00 (10H00 GMT) à Carthage, près de la capitale.
Issu du parti Nidaa Tounes fondé par le président Béji Caïd Essebsi, M. Chahed, un libéral, dispose pour mener sa mission de plusieurs atouts, outre sa jeunesse.
Féminisé et rajeuni, son gouvernement a confortablement obtenu la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), vendredi soir, avec 168 voix sur un total de 217 députés.
Surtout, le discours offensif du nouveau Premier ministre a reçu un écho favorable, laissant entrevoir un frémissement positif.
En résistant la semaine dernière aux pressions des partis alliés qui lui demandaient de revoir la composition de son équipe, Youssef Chahed a par ailleurs envoyé un message d'autorité.
Mais le septième Premier ministre de l'après-révolution va devoir combattre le sentiment de désenchantement d'une population lasse des crises à répétition depuis 2011.
De nombreux Tunisiens ont relevé que le sombre diagnostic économique et social livré aux députés avait déjà été établi par certains de ses prédécesseurs, sans que cela ne change le cours des choses.
Les priorités sont notamment la lutte contre le chômage, la corruption et le terrorisme.
Sur ce dernier point, Youssef Chahed a choisi la continuité en confirmant les titulaires de l'Intérieur (Hédi Majdoub) et de la Défense (Farhat Horchani). Après une série d'attaques jihadistes sanglantes qui ont ravagé le secteur touristique, ces deux ministres ont pu se prévaloir de l'accalmie actuelle.
Pour le reste, "ce gouvernement c'est celui de +minuit moins le quart+. Difficile de dire s'il va avoir le temps de prouver son efficacité", dit à l'AFP le politologue Slaheddine Jourchi, selon qui "les indicateurs actuels donnent l'impression que l'échec est plus proche que la réussite".
"Est-ce que M. Chahed pourra mettre en place une trêve sociale?", s'interroge-t-il notamment.
La première des tâches du cabinet Chahed sera effectivement de s'atteler à la relance de l'appareil productif tunisien, notamment l'industrie du phosphate, miné par les conflits sociaux.
A la faveur des larges négociations menées cet été, le gouvernement "d'union nationale" compte en son sein deux anciens membres du puissant syndicat UGTT... ce qui à lui seul n'est toutefois pas un gage de réussite.
Car malgré l'appellation de son gouvernement "d'union nationale", Youssef Chahed sera loin de pouvoir s'appuyer sur un climat de concorde.
L'opposition a déjà annoncé la couleur. "Vous obtiendrez la confiance de l'ARP mais pas celle des chômeurs et des pauvres!", a asséné vendredi le député du Front populaire (FP), Ammar Amroussia.
Au sein même du gouvernement, M. Chahed devra gérer une coalition hétéroclite dont l'une des marques de fabrique reste l'alliance contre-nature entre Nidaa et les islamistes d'Ennahda, première force au Parlement.
Faute d'embellie rapide -- les prévisions de croissance pour 2016 restent inférieures à 2% --, le gouvernement s'oriente en outre vers un délicat programme d'austérité, alors que le pays a dû recourir au printemps à un nouveau prêt du Fonds monétaire international (2,8 milliards de dollars sur 4 ans).
"Nous serons tous amenés à faire des sacrifices. Si rien ne change d'ici 2017, nous procéderons à l'austérité", a prévenu Youssef Chahed.
Autre défi à court terme: la réussite de la grande conférence des bailleurs et investisseurs, prévue en novembre à Tunis, à laquelle 70 pays participeront.
Si le pays jouit d'une sympathie certaine, notamment en Europe, depuis qu'il s'est engagé sur la voie de la démocratie, il n'est pas parvenu jusque-là à attirer les investisseurs. Les projets de coopération, eux, se concrétisent au compte-goutte.
Enfin, Youssef Chahed, jusque-là ministre des Affaires locales, devra vite améliorer le quotidien des 11 millions de Tunisiens, confrontés aux infrastructures déficientes et au manque global d'entretien de l'espace public.
L'une des clés réside dans la tenue des premières municipales de l'après-révolution, les villes étant gérées depuis 2011 par de simples "délégations spéciales", en charge des affaires courantes.
La date de mars 2017 semblait se dégager, mais l'instance électorale a indiqué début août que ce délai serait impossible à tenir: la loi devant régir le scrutin est toujours en attente d'adoption.

(29-08-2016 - Avec les agences de presse)

Yémen: Au moins 40 morts dans un attentat suicide à Aden

Le bilan ne cesse de s'alourdir. De sources médicales, 60 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide lundi matin contre un centre de recrutement de l'armée à Aden, grande ville du sud du Yémen. Le kamikaze a fait exploser sa voiture au milieu d'un rassemblement de nouvelles recrues devant une école du nord de la ville, a indiqué un responsable des services de sécurité à l'AFP. Après avoir donné un premier bilan de 11 morts, il a indiqué que 40 personnes au total avaient péri dans l'attentat et que de nombreuses autres ont été blessées. Des sources médicales ont revu ce terrible bilan à la hausse : 60 personnes seraient mortes. Daesh revendique l'attaque. « Une soixantaine de tués dans une opération martyre d'un combattant de l'État islamique contre un centre de recrutement de l'armée à Aden », écrit l'agence Amaq, organe de propagande du groupe djihadiste.
Le responsable de la sécurité a ajouté que l'explosion s'était produite devant l'école Sanafir du quartier Muammar Kadhafi, du nom de l'ancien dirigeant libyen, à la sortie nord de la ville d'Aden. Aden, reprise en juillet 2015 aux rebelles chiites houthis et déclarée « capitale provisoire » du Yémen, a connu depuis de nombreux attentats contre les forces de l'ordre et des responsables politiques, dont certains ont été revendiqués par les groupes djihadistes comme Al-Qaïda ou le groupe Daesh qui ose se dire État islamique (EI). Le dernier de ces attentats s'était produit le 20 juillet. Il avait coûté la vie à quatre policiers et avait été revendiqué par Daesh.
Le 6 juillet, les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire arabe, avaient délogé des djihadistes d'une base militaire d'Aden contre laquelle ils avaient perpétré un double attentat, puis lancé un assaut. Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avait revendiqué le double attentat-suicide et le raid qui avait suivi contre la base jouxtant l'aéroport international, tuant dix soldats. En mai, Daesh avait revendiqué des attentats particulièrement meurtriers : une double attaque contre des recrues de l'armée et une base militaire à Aden (41 morts) et un attentat-suicide contre de jeunes recrues de la police dans le Sud-Est, à Moukalla (41 morts).
Profitant du conflit armé opposant depuis mars 2015 les forces gouvernementales à des rebelles chiites, les djihadistes d'Al-Qaïda et leurs rivaux de Daesh ont renforcé leur influence dans le sud et le sud-est du Yémen. Les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, contrôlent la capitale Sanaa et de larges portions du nord du Yémen, alors que les forces gouvernementales sont présentes dans le Sud et sont appuyées par une coalition conduite par l'Arabie Saoudite. Dans le Sud en général, les forces gouvernementales ont mené depuis mars des opérations qui ont permis de reprendre de nombreuses villes et localités aux djihadistes.
Les États-Unis considèrent Aqpa comme la branche la plus dangereuse d'Al-Qaïda et mènent régulièrement des frappes aériennes, souvent par drones, contre ses chefs et ses combattants au Yémen.


(29-08-2016)

dimanche 28 août 2016

Israël/Palestine : Intifada al-Quds en Palestine, poursuivre le chemin de la libération n°12 août 2016

« La légitimité la plus large que peut obtenir un responsable ou officiel (de l’Autorité)consiste à rendre visite aux familles des martyrs et des prisonniers,et à ceux dont les maisons ont été démolies»
(Khodr Adnane, cadre du mouvement du Jihad islamique, initiateur en 2011 des grèves de la faim dans les prisons pour réclamer la fin de la détention administrative)

Parce que les opérations de la résistance palestinienne se sont espacées, nombre de médias et commentateurs ont considéré que l’Intifada al-Quds a dit son dernier mot. Il est vrai que la férocité de la répression sioniste et les rafles nocturnes quotidiennes ont entamé, non le désir de résister, mais la capacité physique de le faire.

Les démolitions de maisons, des martyrs ou des prisonniers, n’ont eu aucun effet sur la baisse des opérations, au contraire. La bestialité des soldats de l’armée d’occupation n’a fait qu’entériner la volonté d’en finir une fois pour toute avec ces colons d’outre-mer. Les promesses vengeresses des officiels de l’entité coloniale, contre le peuple palestinien dans son ensemble, et même contre l’Autorité palestinienne, pourtant bien disposée à jouer son rôle en arrêtant les militants, notamment les prisonniers libérés, n’ont aucun effet sur le moral de la population, qui n’espère que le départ de ces colons qui leur pourrissent la vie depuis près de 70 ans. La bestialité des sionistes a semble-t-il, pu limiter le nombre des attaques au couteau, mais elle n’a pu mettre fin, au contraire, aux opérations armées menées par des Palestiniens endurcis. Trois opérations de la résistance ont suscité le désarroi de l’occupant sioniste, l’une au début du mois de juin dans la colonie de Tel Aviv, et les autres, au début du mois de juillet près de la ville d’al-Khalil. Ces opérations qualitatives ont défié le système sécuritaire de l’occupant et montré que la résistance se poursuit. Les exécutions des combattants retranchés que les sionistes veulent afficher et propager comme des gestes de courage ou de fermeté ne montrent, aux yeux d’une opinion internationale civilisée, qu’une lâcheté abjecte, digne de tous les colonialistes au cours des siècles précédents. 
Tout au long de ces derniers mois, c’est la mosquée al-Aqsa qui a subi les provocations les plus graves depuis son occupation. En effet, la ville d’al-Quds et les maqdissis vivent les moments les plus graves de l’histoire de cette ville, avec les multiples invasions et profanations de la mosquée al-Aqsa. Pour la première fois depuis l’occupation de la partie orientale de la ville en 1967, les sionistes ont empêché les Palestiniens musulmans de fréquenter leur mosquée et de s’y recueillir en l’absence de colons profanateurs. Pour la première fois, et à cause de l’indifférence arabe et musulmane dans le monde, les sionistes ont osé briser un statu-quo jusque là maintenu, pendant le mois béni pour les musulmans, en autorisant la souillure de la mosquée par les profanateurs et la provocation des fidèles. Les plans sionistes de judaïsation de la ville se poursuivent, profitant de la normalisation des relations d’officiels et semi-officiels arabes et musulmans avec l’entité sioniste. 

Martyrs palestiniens tombés depuis mi- juin 2016 :
216 - Arif Sharif Jaradat (22 ans, Sa’îr), 19/6 ; 217 - Mahmoud Ra’fat Badrane (15 ans, Bayt Or, Ramallah), 21/6 ; 218 - Mohammad Tarayra (19 ans, Bani Na’im al-Khalil), 30/6; 219 -  Wael Abu Saleh (46 ans, Tulkarm), 30/6 ; 220 - Sara Tarayra (27 ans, Bani Na’im -al-Khalil), 1/7 ;  221 – Jamal Dwaykat (20 ans, Nablus) (mi-juin) ; 222 - Tayseer Mohammad Habach (63 ans, Assira), 1/7 ; 223 - Anwar Salayme (Al-Ram, 22 ans), 13/7 ; 224 – Mohieddine Tabakhi (12 ans, Al-Ram), 19/7 ; 225 – Mustafa Baradhia (50 ans, Bayt Fujjar), 19/7 ; 226 – Mohammad al-Faqih (29 ans, al-Khalil) 27/7 ; 227 – Rami Awartani (31 ans, Nablus), 31/7 ; 228 – Moussa Salman (83 ans, Talfit, Nablus) 10/8 ; 229 - Mohammad Abu Hash-hash (Camp al-Fuwwar, 17 ans), 16/8 ;
Le martyr prisonnier libéré Na’im Shawamra, de Doura, al-Khalil, est décédé des suites d’une longue maladie, contractée dans les prisons de l’occupation. Le martyr avait été condamné à la prison à perpétuité, mais libéré en 2013 (16/8)

Scènes de l’Intifada al-Quds
Yatta assiégée : la vengeance de l’occupant : Parce que les résistants ayant mené une opération dans la colonie de Tel Aviv sont de Yatta, dans la province d’a-Khalil, les occupants s’en sont pris à tout le bourg et exercent un siège qui a duré plusieurs semaines. Toutes les voies vers le bourg ont été fermées, des blocs de ciment ont obstrué la circulation des Palestiniens. Il s’agit d’une punition collective, comme l’occupant a pris l’habitude de le faire, croyant intimider le peuple palestinien. Les malades ne peuvent aller se faire soigner dans la ville d’al-Khalil, les ateliers ont cessé de fonctionner, dans leur majorité, les importations de marchandises et les exportations ont cessé, les ouvriers au nombre de 22.000 ne peuvent travailler, et parmi eux, ceux qui pouvaient se rendre en Palestine occupée en 48. Au cours de la nuit, les sionistes investissent les maisons, arrêtent les Palestiniens, brisent les portes et cassent les mobiliers des maisons, comme à leur habitude (au cours du mois de juin 2016)
Extension de la lutte dans les prisons de l’occupation : le mouvement de grève de la faim dans les prisons s’est étendu à plusieurs prisons sionistes. Commencé par Bilal Kayed, le combattant du FPLP que les sionistes ont refusé de libérer après 15 ans de détention, en transformant sa détention en détention administrative, le mouvement s’est élargi lorsque 4 prisonniers détenus administratifs, dont les frères Mohammad et Mahmoud Balboul, ont entamé leur grève de la faim. La solidarité avec Bilal Kayed a touché la plupart des prisons de l’occupation, puisque le nombre des grévistes est passé à presque 200 prisonniers, dont le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadate. Malgré la répression féroce de la lutte par les sionistes, le mouvement de grève se poursuit, grâce à la solidarité du peuple palestinien, qui manifeste dans les rues dans toute la Palestine occupée, comme à Haïfa, ou devant les hôpitaux où sont enfermés Bilal Kayed et Mahmoud Balboul. Plusieurs prisonniers mènent également la grève de la faim depuis presque deux mois, pour réclamer la fin de la détention administrative, et Walid Mussalma, pour réclamer la fin de son isolement dans la prison d’Eshel.
Qalandia et le camp s’opposent au rasage des maisons : Au cours du mois de juillet, les forces de l’occupation ont fixé leurs opérations de démolitions des maisons dans le camp de Qalandia, devenu un « nœud de vipères » pour elles. Elles ont  démoli les maisons des martyrs Issa Assaf et Anan Abu Habsa, accompagnées de 70 véhicules militaires. Elles ont fait exploser la maison du martyr Abu Hasna et démoli par bulldozer celle du martyr Assaf. Des affrontements ont eu lieu lors de la présence des sionistes dans le camp, et 20 citoyens Palestiniens ont été blessés. Dix jeunes ont été arrêtés, dont Ahmad Matar (26 ans), le frère du martyr Omar Matar. Les martyrs Abu Habsa et Assaf avaient mené une opération de la résistance dans Bab al-Amoud, dans al-Quds, au mois de décembre dernier. Le 25 juillet, les sionistes ont démoli 12 immeubles dans le bourg de Qalandia comprenant 30 appartements sous le prétexte de constructions illégales. La population du camp et de la ville appellent à une large mobilisation. 
La région d’al-Khalil vit sous couvre-feu militaire : Suite à plusieurs opérations hardies menées par les résistants dans la région d’al-Khalil, les forces sionistes ont bouclé la région pendant plusieurs semaines, enfermé 600.000 Palestiniens et supprimé 2800 autorisations de travail dans les territoires occupés en 48. La communauté internationale n’a rien vu, n’a pas commenté, les pays arabes et musulmans ont tourné les regards vers d’autres cieux. Abdel Hadi Hantash, spécialiste des questions relatives à la colonisation, a déclaré que l’occupant impose une punition collective à la population d’al-Khalil, en les empêchant de se rendre à leurs travaux, en les empêchant de poursuivre leur vie. L’occupant a bloqué les routes menant aux camps et aux villages dans la province et installé des blocs de béton et des barrages sur les routes pour empêcher les gens de circuler. Les soldats sionistes ont investi les rues de la ville et fermé les magasins, à la recherche des résistants. La ville d’al-Khalil est l’une des plus grandes en Cisjordanie occupée. Ses habitants sont au nombre de 270.000 habitants, et le nombre des colons qui l’ont envahie s’élève à 850 colons.
Les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne font le travail de l’occupation : les arrestations des militants, les incursions de nuit dans les maisons paisibles des familles palestiniennes, à la recherche des jeunes et des prisonniers libérés, ce ne sont plus seulement les sionistes qui pratiquent cette terreur, mais c’est aussi la pratique des services sécuritaires de l’Autorité palestinienne. Ds dizaines de militants et d’anciens prisonniers libérés ou des membres de leur famille ont été ciblés ces derniers temps. Parmi eux, le militant du Mouvement du Jihad islamique, récemment libéré des prisons de l’occupation, Salameh Abdel Jawad, du camp Askar dans la ville de Nablus. Il a été kidnappé par les services de l’Autorité palestinienne. Torturé au cours de sa détention (10 jours), il a été emmené à l’hôpital pour être soigné. Le militant a déclaré que les services de l’Autorité palestinienne l’ont arrêté parce qu’il était actif dans le soutien et la solidarité avec les prisonniers palestiniens, et notamment ceux qui mènent la grève de la faim.

Résistance
Un soldat sioniste a été poignardé près de Jénine par un Palestinien, qui a été arrêté, selon l’armée de l’occupation (15/8). Au mois de juin dernier, un officier sioniste a été blessé par un coup de feu au barrage du tunnel près de Bayt Lahem, et des jeunes Palestiniens lancent des pierres sur un véhicule appartenant à des sionistes. Au mois de juillet, un colon a été tué et trois autres blessés près de la colonie Atna’il, près d’al-Khalil.
Une opération de résistance est menée dans la région d’al-Khalil, tuant sur le coup un rabbin membre du Mossad sioniste (mi-juillet). Le résistant est parvenu à prendre la fuite. Cette opération a suscité la panique chez les sionistes, notamment parce qu’elle s’est produite dans la région d’al-Khalil, quelques jours après une autre opération dans la même zone. Suite à l’opération, les Palestiniens ont fait circuler une vidéo annonçant une opération similaire contre le rabbin député Gluck, responsable de la profanation de la mosquée al-Aqsa. A la fin du mois de juillet, le combattant Mohammad Faqih, responsable de l’opération, a mené un combat de 7 heures contre les forces de l’occupation avant de tomber au cours du siège de la maison dans laquelle il s’était barricadé
Le jeune Palestinien, Mohammad T  arayra, de Bani Na’im, mène une opération courageuse contre la colonie Kharsina, malgré la surveillance électronique installée par les colons. Les médias sionistes affirment que le jeune Mohammad fut plus rapide que l’armée d’occupation, alertée par un coup de fil. Il réussit à abattre une femme colon et à blesser grièvement un autre. Le martyr a été exécuté alors qu’il s’apprêtait à poignarder un autre colon. Les responsables sécuritaires de l’occupation ont considéré que l’opération du martyr est un coup dur pour les sionistes car il a pu infiltrer leur système de sécurité. (juin)
Un Palestinien de Tulkarm, Wa’el Abu Saleh, 46 ans, parvient à mener une opération par poignard, et à blesser deux colons dans la colonie de Natanya, en Palestine occupée en 48 (juillet). Exécuté sur place, le martyr a été laissé dans la rue jusqu’à ce que son corps se vide de son sang.
Les Palestiniens s’opposent à l’invasion de colons dans le bourg de Hawwara, au sud de Nablus. Les forces de l’occupation sont intervenues et ont arrêté un Palestinien de 20 ans, Ghazi Lafi. Des affrontements ont opposé les Palestiniens aux forces militaires qui protégeaient les colons (12/8).
Les forces sécuritaires de l’entité sioniste craignent la propagation des armes dans les territoires occupés en 1967. Plusieurs ateliers d’armes auraient été découverts par les sionistes au cours des mois précédents et notamment des ateliers pour la fabrication de l’arme « Carlo », fréquemment utilisée par les Palestiniens au cours de l’Intifada en cours. Dans la nuit du 17 août, les sionistes ont même volé de l’argent, dans la région de Jénine, considérant que cet argent sert à financer les opérations de la résistance.
Des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’occupation et les jeunes du village de Jaba’, dans la région de Jénine, après que les sionistes aient investi le village et ses maisons au cours de la nuit du 17 août. L’occupant a arrêté Ahmad Kan’an (30 ans).
Le corps du martyr Mohammad Kalouti (21 ans) d’al-Quds, a été rendu par l’occupant à sa famille, 5 mois après son martyre. Les sionistes ont empêché, en encerlant le cimetière, la participation populaire à l’enterrement. 14 corps de martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Quds, depuis début octobre 2015, sont toujours détenus par les sionistes. Le père du martyr Baha’ Alayan a refusé les conditions sionistes pour la remise du corps de son fils, qui est toujours détenu par l’occupant.
Une campagne populaire est lancée dans le bour de Bani Na’im à l’est de la ville d’al-Khalil pour reconstruire la maison du martyr Mohammad Tarayra, que les sionistes ont démolie deux jours auparavant (août).  Khodr Adnane, cadre du mouvement du Jihad islamique, appelle à l’unité pour reconstruire les maisons que l’occupant a démolies dans la ville de Yatta, et notamment la maison du prisonnier Mourad Id’iss (juin)
Les Palestiniens des territoires occupés en 48 manifestent contre la présence d’une ministre sioniste dans la ville de Ar’ara, dans la région du Triangle. Cette ministre avait été invitée par des avocats appartenant à des syndicats sionistes (juin).
Des jeunes Palestiniens empêchent 60 colons de se rendre à la tombe de Youssef, près de Nablus, que les sionistes prétendent être un lieu juif. Ils ont bombardé aux cailloux le car qui transportait les colons (22 août).
Un groupe de Palestiniens, dirigés par Sheikh Khodr Adnane, a occupé le principal bâtiment de l’ONU à Ramallah pour protester contre l’attitude passive de l’ONU concernant la lutte du prisonnier Bilal Kayed et tous les prisonniers en grève de la faim contre la détention administrative, le 21 août.
Les statistiques des sionistes montrent que 21 attaques menées par les Palestiniens – jets de pierre et de bouteilles incendiaires – ont été enregistrées au cours d’une seule journée. Une semaine auparavant (mi août), 47 points d’affrontements ont été enregistrés dans la seule ville d’al-Quds entre les forces sionistes et les Palestiniens, au cours desquels 58 Palestiniens ont été blessés.

Répression et purification ethnico-religieuse
Les forces sionistes tirent sur un groupe de manifestants dans la ville de Nablus, qui s’opposaient à l’invasion de colons (2 juin). Jamal Douweikat est gravement blessé. Il meurt plusieurs jours plus tard à l’hôpital de Nablus. Jamal Duwaykat avait été libéré de la prison sioniste quelques mois auparavant. Détenu pendant trois ans, il était accusé de s’être opposé à l’invasion coloniale de la tombe de Youssef, à Nablus.
Le 20 juin, les sionistes tirent sur 4 enfants et tuent Mahmoud Badrane, 15 ans, près de Ramallah. Les trois enfants blessés sont Daoud Kharoub, son frère Issam, et Ikram Sulayman. Les témoins affirment que les 4 enfants ne faisaient que passer par la route coloniale 445, et plus tard, le porte-parole de l’armée sioniste a affirmé qu’ils n’étaient pas impliqués dans le tirs de cailloux contre les véhicules des colons. Les forces sionistes dans la ville d’al-Khalil exécutent Sara Tarayra, 27 ans, de Bani Na’im. Arrêtée et en cours d’être fouillée, les soldats tirent sur la jeune femme, enceinte.
Les arrestations quotidiennes et les rafles nocturnes menées par l’occupant dans les villes, villages et camps palestiniens en Cisjordanie témoignent du durcissement du conflit et de la crainte des sionistes de l’extension du mouvement de révolte. Les sionistes ont arrêté des dizaines de Palestiniens en prétendant qu’ils préparaient des attaques contre eux. Le 17 août, la police sioniste a arrêté le jeune Ahmad Achayer (20 ans) de At-Tur dans al-Quds, prétendant qu’il avait exécuté poignardé un colon une semaine auparavant. Le même jour, les forces de l’occupation ont arrêté, au cours de raids nocturnes, 23 Palestiniens à Ramallah, et les camps de Am’ari et Qaddura ont été le théâtre d’affrontements entre forces occupantes et Palestiniens.
Le Shabak, organe de renseignements des sionistes, a déclaré (juin) qu’il a arrêté trois membres d’une cellule familiale responsable de l’opération militaire exécutée il y a plusieurs mois contre des soldats sionistes à Hazma, près d’al-Quds. Il s’agirait de la famille Halabiyé d’Abu Diss.
La démolition des maisons des résistants se poursuit. Les forces de l’occupation ont investi avec 30 véhicules militaires le bourg de Bani Na’im dans la région d’al-Khalil pour démolir la maison du martyr Mohammad Tarayra. Elles ont fait exploser la maison le 14 août. Les sionistes ont décidé de démolir la maison du prisonnier Mohammad Amayra, qui est la maison familiale. Le prisonnier Amayra est accusé d’avoir aidé le martyr Mohammad al-Faqih à exécuter son opération contre une base militaire sioniste. D’autre part, une partie de la maison du martyr Bashar Musalha à l’est de Qalqylia, a été démolie par les sionistes début juin. Le martyr Bashar Masalha avait excuté une opération au mois de mars dernier à Yafa.
En l’absence de tout intérêt arabe et international au sort du peuple palestinien, les sionistes multiplient les confiscations de terrains, la construction de colonies et l’invasion de colons. Un ministre de l’entité sioniste a déclaré récemment que son gouvernement avait posé un plan de multiplier par dix, au cours des dix prochaines années, le nombre de colons dans la seule région de Bayt Lahem. D’autre part, les autorités sionistes ont commencé des travaux d’extension des colonies Efrat et Tal Amim, pour les relier entre elles afin de séparer la ville de Bayt Laham de la ville d’al-Quds. Un autre plan vise à séparer la ville de Bayt Laham de la ville d’al-Khalil, transformant les deux agglomérations en véritables ghettos.
Un plan de colonisation est en cours pour installer des colons en plein cœur de la ville d’al-Khalil, près du point militaire de l’occupation, entre la colonie « Afraham Afino » et la rue des martyrs.
L’invasion coloniale se poursuit avec l’arrivée au cours de cet été de plus de 500 colons en provenance des Etats-Unis, du Canada et de la France. Plus de 50% de ces colons participent à la colonisation en Cisjordanie, les autres participent à la colonisation des terres occupés en 48, et notamment dans les villes arabes, comme Haïfa et ‘Akka.
Dans la ville occupée en 1948 d’al-Lid, l’occupant impose la baisse du son des appels à la prière en provenance des mosquées sous le prétexte que cela « dérange les juifs » (les colons).

Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La judaïsation de la ville d’al-Quds a pris une tournure dramatique ces derniers temps. Les Palestiniens s’opposent tous seuls à cette menace, sans aucune couverture arabe et musulmane, politique, médiatique ou diplomatique, qui puisse les aider à résister. La municipalité de l’occupant prétend vouloir modifier l’entrée principale de la ville, du côté ouest, pour supprimer entièrement le caractère arabo-islamique de la ville. D’autre part, dans la vieille ville, un projet de « modernisation » du quartier jouxtant la porte « al-Jadid » (de son vrai nom porte Abdel Hamid) est en cours, pour modifier le caractère arabo-musulman du quartier. Dans le langage sioniste, la judaïsation prend plusieurs appellations telles que « modernisation », « rénovation » ou « développement ».
Le gouvernement de l’occupation a approuvé la construction de « Bayt al-Jawhar », bâtiment sioniste en plein centre de la place al-Bouraq, qui jouxte la mosquée al-Aqsa. Ce bâtiment serait utilisé par et pour les sionistes pour propager leur idéologie rétrograde et raciste envers les Palestiniens, arabes et musulmans. Les sionistes avaient, au cours des années précédentes, mener plusieurs excavations dans le lieu prévu, en détruisant des centaines d’objets et de traces de présence musulmane dans la ville sainte.
La municipalité de l’occupation a approuvé la construction d’un immeuble pour les colons dans Selwan, au sud de la mosquée al-Aqsa. Cet immeuble serait construit à la place de plusieurs maisons palestiniennes démolies ou assaillies par les colons (juin).
Le centre d’information de Wadi Helwa a déclaré, au mois de juillet, que les sionistes ont assassiné 7 Maqdissis, depuis le début de l’année 2016, dont une femme et un enfant, et arrêté 963 Palestiniens de la ville d’al-Quds, dont 47 femmes, 58 vieux, 366 mineurs (moins de 18 ans), et parmi eux, 32 enfants âgés de moins de 12 ans. Il a annoncé que 6272 profanateurs se sont introduits dans la mosquée al-Aqsa, avant le mois de Ramadan.
1059 sionistes ont profané la mosquée al-Aqsa au cours du mois de juillet. Plusieurs gardiens de la mosquée ont été arrêtés par l’occupation. Le 12 juillet, 313 colons ont profané la mosquée en pratiquant des rites talmudiques. Le 27 juillet, 96 membres des services de renseignements de l’occupation ont profané la mosquée. Les sionistes essaient de pratiquer des rites talmudiques, mais sont souvent empêchés par les fidèles et les gardiens de la mosquée. Les forces de l’occupation ont mené des campagnes d’arrestations massives des fidèles au cours du mois de juillet avant de prononcer à l’encontre de plusieurs fidèles des interdictions d’entrer dans la mosquée allant de deux semaines à six mois.

La presse palestinienne
Plusieurs sujets ont été abordés par la presse palestinienne au cours des derniers mois, dont l’accord de réconciliation entre le régime turc et l’entité sioniste auquel des dizaines d’articles ont été consacrés, aux côtés de la judaïsation galopante dans la ville d’al-Quds, la réconciliation inter-palestinienne, l’opération de la résistance dans la ville de Yafa, au début du mois et la résistance héroïque du combattant Mohammad al-Faqih contre les forces de l’occupation, dans la région d’al-Khalil. L’accord de réconciliation entre le régime turc et l’entité sioniste a été largement dénoncé par la presse palestinienne et les organisations de la résistance, qui ont refusé toute normalisation avec l’occupant, quelles que soient les circonstances. La critique de l’association turque IHH, qui avait organisé la flotille Mavi Marmara, de cet accord disant qu’il légalise le blocus au lieu de le supprimer, et la virulente réponse d’Erdogan qui a remis en cause même la flotille, ont été passées sous silence par une presse favorable au régime turc. Dans al-Istiqlal, bi-hebdomadaire qui paraît à Gaza, l’éditorial du 30 juin affirme que cet accord sert d’abord les intérêts sionistes, puisque le blocus va demeurer, et que les constructions à but humanitaire ne verront pas le jour avant 5 ans. Même si « on ne peut faire supporter au régime turc plus qu’il ne peut porter », il va sans dire que tout accord et toute normalisation avec l’occupant doit être dénoncés comme étant des coups de poignard dans le dos des Palestiniens, arabes et musulmans.
Au cours des mois de juillet et août, la presse palestinienne a consacré quotidiennement des articles ou des études sur la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa, et sur le mouvement de grève de la faim dans les prisons sionistes. De plus, la normalisation entre des responsables saoudiens et l’entité coloniale a été largement commentée par la presse palestinienne. Pour certains commentateurs, les champions saoudiens de la normalisation (des officiels ou semi-officiels) agissent en plein jour alors que le régime lui-même a normalisé depuis longtemps en cachette. Pour d’autres, qui attendent toujours une dénonciation des normalisateurs par le régime, ces derniers agissent individuellement et ne représentent pas la ligne du régime. La presse a largement publié le communiqué signé par des personnalités du Golfe et notamment de l’Arabie saoudite dénonçant la normalisation des relations avec l’occupant.

Communiqués et déclarations
Sheikh Youssef Salame, prédicateur à la mosquée al-Aqsa, a déclaré : « Nous avons maintes fois mis en garde contre les projets de l’occupant qui vise la ville d’al-Quds, mais certains ont jugé que nous exagerions. L’occupant est en train d’enterrer le caractère arabo-musulman et chrétien de la ville, pour faire croire que cette ville est juive. Il s’agit d’un véritable massacre pour installer une majorité juive dans la ville sainte, en vue de concrétiser des fables inventées par les rabbins juifs, et détruire la mosquée al-Aqsa ».
Ahmad Al-Moudallal, cadre dirigeant au Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré, au cours d’une manifestation à Gaza pour soutenir la lutte des prisonniers palestiniens, que l’occupant exerce ses mesures et sa répression contre les prisonniers pour tuer l’âme de la résistance dans les prisons. Par la maladie qu’il néglige de soigner, il cherche à soumettre les prisonniers.
Le mouvement du Jihad Islamique en Palestine salue l’opération de la résistance menée par un résistant près de la ville d’al-Khalil (juillet). Dans son communiqué, le mouvement affirme que l’augmentation des opérations contre les colons et les soldats de l’occupation reflète la détermination de notre peuple à poursuivre l’Intifada en défense de sa terre et de ses sacralités. Le mouvement a appelé à la poursuite des opérations.
Commentant l’opération de la résistance dans la région d’al-Khalil au mois de juillet dernier, le politologue Abdel Sattar Qassem a déclaré que seule la résistance armée pourra mettre fin à la présence des colons en Palestine, et pour cela, il est nécessaire d’avoir le souffle long. Pour lui, lorsque les colons ressentiront la menace contre leur vie dans le pays, ils fuiront. Cela ne se fera ni par la résistance pacifique.

Dans la presse sioniste
Li’or Akerman, ancien responsable du Shabak remet en question, dans « Maariv » le 3/8/2012, les déclarations du Shabak selon lesquelles ce service de renseignements aurait réussi à empêcher la poursuite des opérations de la résistance en Cisjordanie, par ses mesures répressives. Il affirme que le Shabak agit dans les territoires occupés depuis 1967, et qu’il a un puissant réseau de renseignements, et qu’il est parvenu, au fil du temps de l’occupation, à quadriller toute la Cisjordanie. Malgré cela, les opérations de la résistance ont eu lieu, même si elles ont diminué, ces derniers temps, probablement à cause de la chaleur, et non à cause des efforts du Shabak.
L’editorialiste de Haaretz daté du 10 juin met en doute l’efficacité des mesures sionistes prises à l’encontre du bourg de Yatta, dans la région d’al-Khalil, où vivent les résistants ayant mené l’opération à Tel Aviv et tourne au ridicule toutes les déclarations de la classe politique sioniste promettant de sévir contre le peuple palestinien, en affirmant que toutes ces promesses de violence et de vengeance ne peuvent assurer la sécurité des « israéliens », car elles vont pousser de plus en plus de jeunes (palestiniens) vers la « violence ».
Le commentateur militaire de la chaîne sioniste 10, Alon ben David, écrit : « les murs élevés que nous avons érigés aux frontières peuvent probablement arrêter les « terroristes », mais ils ne peuvent empêcher les idées violentes de s’infiltrer dans les cœurs et les cerveaux des Palestiniens. »
Yossi Beilin, écrit dans Ysrael Yom » le 16 août « Non à Hamas » et réclame l’interdiction de la participation du Hamas aux élections municipales qui devraient se dérouler dans les territoires occupés en 1967. L’auteur se base sur un article du protocole de 1995 dépendant des accords d’Oslo qui stipule l’interdiction de toute formation politique prônant le racisme ou qui vise à réaliser ses objectifs de manière illégale. Il aurait attiré l’attention de Sharon, au cours des élections législatives en 2006, sur cet article, mais Sharon n’en a pas tenu compte. Il réclame aujourd’hui à la classe politique de faire attention…

Publié par Centre d'information sur la Résistance en Palestine (cirepal

Syrie : Après le siège, les enfants syriens de Daraya découvrent biscuits et glaces


Une famille syrienne évacuée de la ville de Daraya, reprise par le régime, partage un petit déjeuner à son arrivée à Hrajela le 27 août 2016 (Afp)

Yazan, un petit Syrien de 4 ans, n'a connu que les pénuries depuis sa naissance. Comme tous les enfants sortis cette semaine de l'enfer du siège de Daraya, reprise par le régime, il découvre pour la première fois pain et sucreries.
Une des premières villes à s'être soulevée contre le régime de Bashar-Assad, Daraya a été reprise totalement samedi par l'armée après la sortie de milliers de rebelles et de civils soumis pendant quatre ans à un siège impitoyable et à des bombardements incessants.
Une partie des civils, dont la famille de Yazan, a été transférée à Hrajela, une localité tenue par le régime à une vingtaine de km au sud-est de Daraya, dans la province de Damas.
"A chaque fois que Yazan découvre une nouvelle sucrerie, il s'extasie", affirme à l'AFP sa mère Amina Kamel en référence au benjamin de ses cinq enfants, rassemblés, comme le reste des familles évacuées, dans le centre d'accueil installé par les autorités.
"Il n'a jamais goûté à des friandises. Il était fou de joie quand il a vu des biscuits", raconte cette femme de 38 ans, vêtue d'un manteau noir usé, le visage pâle.
A l'entrée du centre d'accueil, composé de 300 unités de logements, des enfants jouent sous un soleil brûlant, tandis que des volontaires du Croissant rouge, qui a participé à l'évacuation, distribuent des matelas, des couvertures et de la nourriture.
Au cours de l'interview, le garçonnet se précipite vers sa mère avec dans les mains une assiette de houmous (purée de pois chiche très répandue dans la gastronomie levantine): "Maman, maman, c'est quoi ça?"
Le souvenir des affres du siège est encore vif. "Nous ne mangions qu'une portion de soupe au coucher du soleil et nous restions à jeûne jusqu'au coucher de soleil suivant", se souvient Amina.
"Nous n'avions ni gaz ni électricité (...) mon coeur se brisait et je pleurais à la vue de mon fils affamé, je n'avais rien à lui donner. Il allait demander à manger aux voisins", poursuit-elle, précisant que "tout à l'heure, Yazan a embrassé un morceau de pain".
Passant le plus clair de son temps dans les abris à cause des bombes qui pleuvaient sur la ville, elle n'osait pas envoyer ses enfants à l'école.




Comme Yazan, les enfants de Houda découvrent des aliments qui, avant la guerre et le siège, étaient disponibles en quantité dans la province agricole de Damas.
"Mes enfants de 5 et de 3 ans ont été surpris de voir des tomates, c'était la première fois qu'ils en voyaient", affirme cette femme de 30 ans. "Nous mangions des herbes...", dit-elle.
Sa ville a fini par céder après plus de quatre ans de malnutrition et de maladies.
"Nous n'avons plus le choix: soit nous partons, soit nous vivons sous les bombardements", soupire la jeune femme qui confie avoir emporté avec elle des cailloux, "en souvenir de l'odeur de la ville".
Outre le souvenir de la faim, l'impact psychologique des enfants syriens soumis aux bombardements n'est pas négligeable.
"Mon fils a développé une phobie des avions", explique Adnane Naccache, 47 ans. "A chaque fois qu'il entend le bruit d'un avion il court se cacher, et c'est le cas pour la majorité des enfants syriens".
"Une fois, nous avons creusé un trou sur un terrain vague qui était rarement bombardé et nous y passions la nuit, à huit, accroupis et serrés les uns contre les autres, sans oser s'endormir par peur des bombardements", se souvient Adnane, le visage triste.
Sa famille et lui ont vécu ainsi pendant plus de quatre mois.
"La vie était un enfer, nous avons perdu nos nerfs. Nous en sommes arrivés à souhaiter la mort pour ne plus avoir à subir le manque de nourriture et de médicaments", dit encore cet homme.
"Nous envions ceux qui mourraient", affirme-t-il, indiquant que son poids est passé de 86 à 68 kg.
A Hrajela, il y aussi ceux qui sont venus retrouver leurs familles après une séparation de quatre ans.
"C'est comme un rêve, ma joie est indescriptible", affirme Walaa Moussa, 29 ans, en caressant la main de son père Hamid, sorti vendredi du siège.

samedi 27 août 2016

Moyen-Orient : L’aveuglement (Elias Khoury)

  Des civils évacués de la ville syrienne de Daraya le 26 août 2016
(Photo Afp)

Désormais, la Syrie constitue une mesure éthique à l’échelle universelle, tout autant que la Palestine qui, à l’époque de la nakba, a dû faire face aux consciences sourdes, feintes et perfides.
Aujourd’hui, la Syrie témoigne de l’extinction de la conscience humaine et de la danse des valeurs dans un labyrinthe de décadence qui se manifeste, d’un côté, par un racisme anti arabe et anti musulman et de l’autre, par la propension du capitalisme à métamorphoser l’être humain en barbare, en objet, ou en simple marchandise.
Mon propos n’a rien de politique. Le peuple palestinien possède des valeurs éthiques authentiques, il n’a jamais cessé de résister ou de consentir des sacrifices et ce, malgré la politique déficiente et honteuse que les dirigeants palestiniens n’ont cessé de mener avec force jongleries, entourloupes, corruptions et recours à la religion visant à masquer la juste cause de la lutte du peuple palestinien et sa supériorité morale.
Le peuple syrien qui s’est soulevé pour revendiquer sa dignité, représente aussi une valeur éthique universelle et ce, malgré la politique menée par les diverses factions de l’opposition, incapables d’élaborer un cadre national qui mettrait à leur véritable place les sacrifices énormes consentis par les Syriens dans leur combat pour la liberté de l’être humain, pour son droit à la justice et pour sa dignité individuelle et collective.
Aujourd’hui, le monde ne commémore pas avec les Syriens l’anniversaire du massacre barbare perpétré par les armes chimiques, tout comme il ne commémore pas avec les Palestiniens le souvenir de leur nakba.
Quelle a été la réaction du monde qui n’a jamais cessé de laver le sang juif sur ses mains avec du sang palestinien ? Quelle a été la réaction du monde face à l’infâme transaction qui a suivi le massacre chimique d’août 2013, quand Russes et Américains ont réussi à faire des cadavres des Syriens un terrain d’entente afin de détruire l’arsenal chimique du régime syrien despotique et barbare et à offrir ce service gratuit à Israël ? Ne sommes-nous pas toujours dans le contexte du sang juif lavé par le sang arabe ?
Certains ont réussi à inventer des excuses pour justifier le silence suspect face à la nakba palestinienne, à se montrer tolérant envers l’attitude aveugle affichée par le grand philosophe Jean-Paul Sartre vis-à-vis de la question palestinienne. Cette attitude était erronée malgré l’argument « moral » qui reliait de manière factice le projet raciste et colonialiste aux victimes des camps nazis.
Comment la conscience universelle a-t-elle pu avaler la couleuvre de l’accord sur le chimique ? Comment le monde s’est-il incliné devant le despote prédateur en fermant les yeux devant l’un des plus grands massacres perpétrés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ?
Il a fallu que Jean Genet, le grand écrivain français, se dresse contre l’aveuglement occidental pour dévoiler la profondeur de la tragédie palestinienne, pour transformer l’attitude et l’hésitation de Sartre en un objet de honte indélébile. Il a fallu que la littérature palestinienne, que les travaux des historiens palestiniens et ceux des nouveaux historiens israéliens dévoilent le grand mensonge qui a masqué le silence de la victime palestinienne et étouffé ses gémissements.
Malgré tout ce qui a été écrit sur la confrontation de l’éthique avec l’infamie – qui est par ailleurs une abjection arabe concoctée par les régimes despotiques en vue de se partager la Palestine avec les sionistes puis, après maintes défaites militaires honteuses, de se constituer en couverture qui ne blâme que la victime – il faut clamer haut et fort que la victime syrienne affronte aujourd’hui une infamie plus grave, une ignorance délibérée et un opportunisme moral singulier.
En 1948, le monde entier, y compris le Monde arabe, a prétendu l’ignorance, or le monde mentait. Aujourd’hui, personne ne peut prétendre ignorer ce qui se passe en Syrie. Les photos des enfants syriens sont devenues des icônes de la honte dans notre univers, la mort syrienne est devenue familière jusqu’à l’indifférence et les souffrances de millions de réfugiés, de sans-logis, de malades et d’affamés sont entrées dans nos foyers et malgré cela, personne ne semble s’en soucier. Le gouffre moral est universel.
En alléguant de Daech et de ses semblables, on justifie les bombardements, les assassinats et les destructions, on avance des arguments moraux qui permettent aux avions russes et aux milices iraniennes de spolier le territoire syrien.
Les forcenés des deux parties adverses ont dépouillé la Syrie et, d’une manière ou d’une autre, ils protègent le régime barbare qui a ouvert les portes du pays à la mort et leur a procuré les arguments pour se rassembler autour d’un objectif, celui de détruire la Syrie, transformer son peuple en hordes de réfugiés et de paumés. Or tous ces arguments ne valent pas la larme d’un seul enfant, le gémissement d’une seule femme ou le râle d’un seul homme sous les décombres.
Aujourd’hui, la parole politique va à l’encontre des principes qui doivent gérer le comportement humain, car la vie de l’homme et sa dignité sont le fondement et l’objectif mêmes de la politique.
Mon propos ne constitue pas une critique envers l’Occident uniquement, il est aussi une critique de la culture arabe qui est désormais un outil entre les mains des divers fondamentalismes, une serpillière pour le régime despotique ainsi que pour les régimes pétroliers.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’un éveil moral qui restructure notre âme et nous évite d’être les témoins vénaux de l’immense massacre qui se déroule sous nos regards.
Aujourd’hui, la Syrie est la mesure éthique et humaine généralisée et toute tentative de se détourner des souffrances du peuple syrien ou de légitimer le crime est également condamnable.

Elias Khoury
Al-Quds al-Arabi, le 23 août 2016
Traduit de l’arabe par Rania Samara

Syrie: En larmes, rebelles et civils évacuent Daraya

Des soldats de l'armée de Bashar  se reposent à Daraya, près de Damas, dans la partie de la ville contrôlée par le gouvernement, le 26 août 2016 (Afp)

Des rebelles et des civils, souvent en larmes, ont commencé vendredi à abandonner Daraya, près de Damas, après avoir défendu becs et ongles durant quatre ans cette ville qui fut l'un des berceaux de la révolte contre le régime syrien.
"C'est un moment très difficile. Jeunes ou vieux, chacun pleure", a témoigné un rebelle.
Des femmes, des personnes âgées et des enfants sont montés dans le premier car qui a quitté dans l'après-midi la ville située au sud-ouest de la capitale syrienne, a constaté une journaliste de l'AFP. Puis quatre autres véhicules ont suivi avec à bord des hommes portant leurs armes individuelles et leurs familles.
A leur passage, les soldats ont brandi leurs kalachnikovs et scandé des slogans de soutien au dictateur Bashar al-Assad, bête noire des rebelles.
Le convoi a quitté la rue principale, au milieu des immeubles en ruine, calcinés et déserts, et franchi une fortification de terre derrière laquelle se protégeaient les rebelles durant les combats.
Une source militaire a affirmé à l'AFP que 300 insurgés avec leurs familles devaient quitter vendredi Daraya dans le cadre de l'accord annoncé la veille.
Au total, selon l'agence officielle SANA, 4000 civils vont être dirigés vers des centres d'hébergement. Escortés par le Croissant rouge, au moins 700 rebelles doivent se rendre à Idleb (nord-ouest), une ville contrôlée par l'Armée de la conquête, une alliance de rebelles, et le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à Al-Qaïda).
L'évacuation totale pourrait prendre quatre jours puis selon une source militaire, l'armée de Bashar pénétrera dans la ville.
Le conseil local de Daraya a indiqué que les civils seront transférés à Hrajela, une localité tenue par le régime du tyran sanguinaire à une vingtaine de km au sud-est de Daraya. "De là, ils pourront se rendre dans les régions de leur choix".
Le départ a donné lieu à des scènes déchirantes. "Les gens se saluaient mutuellement et des enfants disaient adieu à leurs écoles tandis que les mères saluaient sur les tombes la mémoire de leurs martyrs", a rapporté un insurgé. "Ceux qui partaient rassemblaient leurs souvenirs et quelques objets pour garder vivante la mémoire de quatre ans de siège, de faim et de bombardements".
Le rebelle a expliqué que la douloureuse décision d'évacuer Daraya avait été prise en raison de la détérioration des conditions humanitaires. "La ville était devenue inhabitable. Elle a été complètement détruite", selon lui.
Réputé pour la saveur de son raisin, Daraya était symbolique à plus d'un titre: elle a été l'une des premières villes à se soulever contre le régime et lors des manifestations pacifiques de mars 2011, ses habitants avaient offert des roses aux soldats chargés de les réprimer.
En août 2012, à l'issue d'un assaut de six jours de l'armée sur la ville, les rebelles avaient accusé le régime d'y avoir tué 500 personnes.
Les insurgés qui contrôlaient la ville appartenaient à deux groupes islamistes locaux: Ajnad Al-Sham et les Martyrs de l'Islam.
L'évacuation de la ville a provoqué colère et amertume parmi les partisans de l'opposition.
En revanche, le régime se retire une épine dans son flanc, car Daraya est très proche de la base aérienne de Mazzé, siège des services de renseignements de l'armée de l'air et de leur prison.
"L'étape suivante sera l'entrée de l'armée dans la localité", a indiqué à l'AFP une source militaire.
L'ONU a indiqué ne pas avoir été impliqué dans les négociations de l'accord et le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a précisé qu'il n'avait pas pris part aux opérations de transfert.
"C'est tragique que les appels répétés à lever le siège de Daraya, en place depuis novembre 2012, et à l'arrêt des combats n'aient jamais été entendus", a regretté à Genève l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura.

vendredi 26 août 2016

Libye : Une possible crise institutionnelle (Oksanna Le Rallec)

Depuis des mois, les puissances étrangères mettent la pression pour que les deux camps se rapprochent afin, notamment, de mieux coordonner la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI), actif dans ce pays proche des côtes européennes. « Reste à savoir si M. Sarraj et les députés qui le soutiennent vont reconnaître la légitimité de ce vote », a indiqué à l'AFP Mattia Toaldo, expert au sein du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations. Selon lui, « il est possible que ce vote [...] finisse par faire tomber le Conseil présidentiel (CP) », un organe composé de neuf membres, dont le Premier ministre, des vice-Premiers ministres et des ministres, et qui désigne les membres du cabinet. « Cela pourrait donner lieu à une nouvelle crise institutionnelle en minant la légitimité du GNA et ramenant le processus [politique] à la case départ », a ajouté M. Toaldo. Par ailleurs, selon lui, des pourparlers impliquant des acteurs « à la fois libyens et étrangers » ont eu lieu cet été sur un éventuel remplacement du gouvernement et même du CP.
Après avoir rejeté la confiance au GNA, le Parlement a réclamé au CP la formation d'un « gouvernement restreint » en lui donnant « un délai de 10 jours » pour soumettre de nouveaux candidats, selon un texte obtenu par l'AFP auprès de M. Boussakhra. Selon cette déclaration, acceptée par les députés présents, selon M. Boussakhra, « il s'agit de la dernière chance » pour le CP pour former un gouvernement susceptible d'obtenir l'aval du Parlement. En attendant, le Parlement a affirmé que toutes les décisions adoptées par le CP étaient considérées comme « nulles et non avenues ».
Si le GNA ne parvient pas à contrôler l'ensemble du pays, il a toutefois réussi à rassembler des forces en vue de chasser l'EI de Syrte, une ville située à 450 kilomètres à l'est de Tripoli et place forte des djihadistes. Les forces progouvernementales ont réussi à s'emparer d'une grande partie de cette ville depuis le début du mois d'août, disposant notamment du soutien de l'aviation américaine. « Nos forces ont pris le quartier al-Naga et un ancien bâtiment de la Sécurité intérieure que l'EI utilisait comme prison », dans le centre-ville, a indiqué lundi le centre de presse de ces forces. D'après la même source, des combats se sont déroulés au sud du quartier résidentiel n° 1 situé dans le nord de la ville en bord de mer, l'un des derniers, avec le quartier n° 3, à ne pas avoir encore été « libéré ».
Sur le plan économique, le GNA tente également de relancer les exportations de pétrole, qui pourrait redevenir une grande source de revenus, étant donné que la Libye dispose des plus grandes réserves de pétrole en Afrique. Selon Impact 24, cette activité rapportait entre 45 et 50 milliards de dollars en 2010, contre 4 milliards de dollars aujourd'hui. Pour relancer ce commerce, le GNA a ainsi conclu un accord avec la milice des Gardes des installations pétrolières qui monopolise les sites pétroliers. Les efforts de ce gouvernement n'auront pourtant pas suffi à convaincre. Reste à voir la nouvelle formation que proposera le conseil présidentiel.

(26-08-2016 - Par Oksanna Le Rallec)

Libye : Le GNA de Tripoli concurrencé par un gouvernement à Baïda

Issu d'un accord interlibyen parrainé par l'ONU et signé en décembre 2015 au Maroc, le GNA gère les affaires courantes, mais peine à asseoir son autorité à l'échelle de tout le pays. Selon l'accord de décembre, le GNA devait obtenir, pour entrer en fonction, un vote de confiance de la part du Parlement. Ce dernier avait rejeté le 25 janvier une première version du gouvernement d'union.
Selon RFI, la majorité des parlementaires trouvent que le GNA a échoué dans sa mission. Il a montré son « incapacité à gérer le pays », indique le député Rida Omran, avant d'ajouter que ce gouvernement, « né faible », a déjà perdu quatre de ses membres. Le 30 juin, les ministres de la Justice, de l'Économie et de l'Industrie, des Finances et de la Réconciliation nationale ont en effet été limogés, car ils n'avaient toujours pas investi leur fonction au sein du GNA. Le GNA peine donc à retrouver des politiques originaires de l'est du pays qui lui soient favorables. « Dans l'est de la Libye, il n'y a que rejet et méfiance pour le GNA », expliquait à l'AFP Mohamed Eljarh, du centre de réflexion Atlantic Council basé à Washington. « Chacun de ces ministres [démissionnaires, NDLR] a dû subir des pressions pour ne pas rejoindre le GNA », supposait-il.
Le Parlement, qui avait dû déménager à Tobrouk (Est) après la prise de Tripoli par une coalition de milices il y a deux ans, est reconnu par la communauté internationale, mais soutient un exécutif rival au GNA, basé à Baïda, également dans la même région. S'il peine à asseoir son autorité, c'est donc en grande partie en raison de l'opposition de cette autorité politique de l'Est. Cependant,  l'existence de ce second organe n'est pas l'unique cause du désaveu du GNA. Lorsque le cabinet dirigé par le Premier ministre Fayez el-Sarraj s'était formé avec le soutien de l'ONU, l'émissaire de l'ONU Martin Kobler estimait que 95 % des Libyens lui étaient favorables, selon ZamanFrance.
« C'était en avril. Il y avait alors beaucoup de bonne volonté en faveur du gouvernement d'union », explique le diplomate allemand dans les colonnes de la Neue Zürcher Zeitung. « Il a depuis perdu une partie de son soutien. » Selon lui, le gouvernement d'accord national (GNA) peine à imposer son autorité dans un pays confronté à de profondes rivalités politiques et militaires ainsi qu'à la multiplication des coupures d'électricité et à une chute de la monnaie qui pénalise les importations de biens indispensables.

Libye : Le gouvernement d'union nationale suscite toujours la méfiance

Le Parlement libyen a refusé le 22 août d'accorder sa confiance au gouvernement d'union nationale (GNA), tout en donnant au Premier ministre Fayez el-Sarraj une « dernière chance » pour qu'il propose un nouveau cabinet. « La majorité des députés présents à la séance du Parlement aujourd'hui ont refusé d'accorder leur confiance au gouvernement », a déclaré à l'AFP Adam Boussakhra, porte-parole du Parlement, à l'issue de ce vote qui n'avait pas été annoncé.
Ce GNA nommé le 30 mars dernier n'avait toujours pas fait l'objet d'un vote, car le Parlement, très divisé, peinait à rassembler le nombre de députés nécessaire pour procéder à un scrutin. Le 13 juin dernier, le vote avait donc encore été reporté. À ce moment, Fares Al Labidi pressentait déjà l'issue de ce suffrage : « Je pense que cela prendra plus de temps et que le Parlement n'est pas encore prêt à donner sa confiance au gouvernement. » Le vote de lundi lui a donné raison : sur les 101 membres du Parlement présents (sur un total de 198), 61 députés ainsi que le président de cette instance, Aguila Saleh, ont voté contre la motion de confiance, un seul en faveur et 39 se sont abstenus, selon un communiqué paru sur le site du Parlement. Selon Libya Channel, une télévision privée, les députés proches du GNA n'étaient pas présents lors du vote.

Tunisie : L'électrochoc Youssef Chahed (Benoît Delmas)

« Nous devons dire la vérité au peuple et je suis là pour le faire. » Le plus jeune chef de gouvernement que la Tunisie n'ait jamais eu n'a pas mâché son diagnostic dans l'hémicycle du palais du Bardo. Avant de demander la confiance aux élus de la nation, l'homme a asséné une série de faits économiques. Celui qui sera, après le vote des parlementaires, le septième chef de gouvernement depuis 2011 a laminé le bilan économique de ses six prédécesseurs. Croissance atone (1,5 % en 2016), dette publique qui a doublé en cinq ans, masse salariale de la fonction publique qui monopolise 13,4 milliards de dinars du budget de l'État, quelque 112 000 recrutements depuis 2011 (plus de 600 000 fonctionnaires au total ), des caisses sociales dans le rouge, la production du phosphate qui ne tourne qu'à 60 % de ses capacités… Chahed a également insisté sur l'incivilité qui transforme les routes en cimetière et le pays en une vaste décharge à ciel ouvert. « La liberté, ce n'est pas de griller le feu rouge ou de jeter des saletés dans la rue », a-t-il souligné. Une façon explicite de dire que l'État a sa part de responsabilité dans la crise, mais que la population est également responsable de l'espace public. Il a également précisé que la liberté ne signifie pas qu'on doit s'abstenir « de payer ses factures d'électricité ou d'eau ».
« Nous avons fait une révolution, nous avons rédigé une Constitution, nous avons reçu le prix Nobel de la paix, mais cinq ans après la révolution, notre pays vit une crise qui menace d'étouffer les rêves de la jeunesse qui a perdu espoir », a dit le quadra aux députés. Selon lui, l'austérité guette et si la Tunisie s'est tournée vers le FMI c'est qu'elle n'avait pas d'autre choix. Son gouvernement affiche plusieurs priorités. La lutte contre le terrorisme, la lutte contre l'endettement, la lutte contre la corruption. Il a demandé aux députés de ne pas simplement lui accorder la confiance, mais d'adhérer à sa vision. Sur le fond comme sur la forme, ce membre de Nidaa Tounes (le parti fondé pour Béji Caïd Essebsi) a réussi son entrée en scène. Peu expérimenté en politique, il a su, pendant son discours à l'Assemblée, imposer un ton et trouver les mots (en dialecte tunisien) pour nommer les maux qui rongent les fondations de la République tunisienne. Sans reprendre la fameuse formule de Churchill, qui promettait en 1940 « du sang et des larmes », Chahed n'a pas enjolivé la situation. Au contraire. Il a énoncé les vérités économiques, tracé les lignes de force de son action future et mis les citoyens face à leurs responsabilités. Il est assuré d'obtenir le vote de confiance. Les principaux partis ont annoncé qu'ils la lui accorderont.

(26-08-2016 - Benoît Delmas)

Israël/Palestine : Meurtres en série... (Assawra)

Le décompte des martyrs tombés depuis le 15 juin sous les balles de l'occupant :

216 - Arif Sharif Jaradat (22 ans, Sa’îr), 19 juin ;
217 - Mahmoud Ra’fat Badrane (15 ans, Bayt Or, Ramallah), 21 juin ;
218 - Mohammad Tarayra (19 ans, Bani Na’im al-Khalil), 30 juin;
219 -  Wael Abu Saleh (46 ans, Tulkarm), 30/6 ;
220 - Sara Tarayra (27 ans, Bani Na’im -al-Khalil), 1er juillet ; 
221 – Jamal Dwaykat (20 ans, Nablus) (mi-juin) ;
222 - Tayseer Mohammad Habach (63 ans, Assira), 1er juillet ;
223 - Anwar Salayme (Al-Ram, 22 ans), 13 juillet ;
224 – Mohieddine Tabakhi (12 ans, Al-Ram), 19 juillet ;
225 – Mustafa Baradhia (50 ans, Bayt Fujjar), 19 juillet ;
226 – Mohammad al-Faqih (29 ans, al-Khalil) 27 juillet ;
227 – Rami Awartani (31 ans, Nablus), 31 juillet ;
228 – Moussa Salman (83 ans, Talfit, Nablus) 10 août ;
229 - Mohammad Abu Hash-hash (Camp al-Fuwwar, 17 ans) ;

jeudi 25 août 2016

Syrie: Accord sur l'évacuation de milliers de rebelles et civils de Daraya, près de Damas


Des jeunes filles tiennent des pancartes dans la ville rebelle de Daraya, assiégée depuis 2012, le 23 mai 2016 (Afp)

Un accord est intervenu jeudi pour l'évacuation de milliers d'insurgés et civils de Daraya, ville rebelle proche de Damas assiégée depuis 2012, selon l'agence officielle syrienne SANA.
"Selon un accord, 700 hommes armés avec leurs armes individuelles vont sortir de Daraya pour se rendre dans la ville d'Idleb (nord-ouest) alors que 4.000 hommes, femmes et leurs familles seront dirigés vers des centres d'hébergement", a précisé l'agence. Les rebelles devront rendre leurs armes lourdes, moyennes et légères à l'armée.
"L'étape suivante sera l'entrée de l'armée dans la localité", a indiqué à une source militaire à l'AFP.
Un responsable rebelle dans la ville a confirmé qu'il y avait un accord "pour vider la ville en faisant sortir les civils et les combattants dès vendredi".
"Les civils iront dans des régions sous contrôle du régime autour de Damas alors que les rebelles devront se rendre à Idleb ou bien régler leur situation avec le régime", a-t-il ajouté.
Fief rebelle très symbolique, Daraya a été l'une des premières villes à se soulever contre le régime en 2012, et l'une des premières aussi à être assiégées.
Le 1er juin, un convoi d'aide humanitaire était entré dans la ville pour la première fois, mais sans nourriture, au grand désespoir de la population affamée.
Le gouvernement de Damas a toujours refusé de laisser entrer de l'aide à Daraya, alors qu'il l'a autorisé dans plusieurs autres localités.
Le régime de Bashar tente depuis quatre ans de reprendre la localité, très proche de la base aérienne de Mazzé, siège des services de renseignements de l'armée de l'air et de leur prison.

Syrie : Attaques chimiques,la vérité enfin (Assawra)

Deux attaques ont été menées en Syrie par l'armée syrienne tandis que le groupe État islamique avait utilisé du gaz moutarde, selon un rapport de l'ONU.
Les enquêteurs ont conclu que des hélicoptères militaires syriens avaient répandu du gaz de chlore sur deux localités de la province d'Idlib (nord-ouest), à Talmenes le 21 avril 2014 et Sarmin le 16 mars 2015. L'EI a de son côté utilisé du gaz moutarde à Marea (gouvernorat d'Alep, nord de la Syrie) le 21 août 2015. Ce rapport de 95 pages, y compris des annexes techniques, est le fruit d'une année d'enquête. Il a été transmis mercredi au Conseil de sécurité qui doit en débattre le 30 août. Le groupe de 24 enquêteurs, baptisé Joint Investigative Mechanism (JIM, mission d'enquête conjointe), avait été mis en place en août 2015 après des attaques au chlore contre 3 villages syriens qui avaient fait 13 morts.
Le JIM a été créé conjointement par l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). De précédents rapports de l'ONU ou de l'OIAC avaient confirmé l'utilisation d'armes chimiques dans la guerre en Syrie, mais sans attribuer de responsabilité précise. Au total, les enquêteurs se sont penchés sur neuf attaques chimiques présumées en 2014 et 2015. Mais pour six d'entre elles, attribuées par les Occidentaux au régime de Bachar el-Assad, ils n'ont pas pu recueillir des « informations suffisantes », ou celles-ci étaient contradictoires.
Le Conseil de sécurité avait menacé de prendre des sanctions une fois les responsables identifiés de manière catégorique. La Maison-Blanche a immédiatement exigé mercredi que les responsables « rendent des comptes ». « Il est maintenant impossible de nier que le régime syrien a fait usage de manière répétée de gaz de chlore comme une arme contre son propre peuple », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Ned Price. « Nous allons travailler avec nos partenaires internationaux pour qu'il rende des comptes, notamment devant le Conseil de sécurité des Nations unies. » Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a dénoncé jeudi l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et le « rôle accablant » du régime de Damas, en appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre « une réaction à la hauteur de la gravité » des faits.
Le régime de Damas et le groupe État islamique « font preuve de la même abjection lorsqu'il s'agit de terroriser et massacrer la population syrienne de manière systématique », écrit Jean-Marc Ayrault dans une déclaration, au lendemain de la publication d'un rapport de l'ONU accusant le régime de Damas de deux attaques chimiques et l'EI d'une attaque au gaz moutarde en 2014 et 2015. « L'utilisation d'armes chimiques, que les autorités syriennes s'étaient engagées à proscrire (...), est une abomination qui met en lumière le rôle accablant joué par le régime de Damas dans la détérioration de la situation en Syrie », ajoute-t-il. « Il appartient au Conseil (de sécurité de l'ONU, NDLR) de prendre ses responsabilités. La France y travaille d'ores et déjà avec ses partenaires », poursuit-il. « Au-delà, cette confirmation de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie exige une mobilisation accrue pour ouvrir enfin une perspective de paix », écrit Ayrault en réclamant une véritable cessation des hostilités, un accès de l'aide humanitaire et une reprise des négociations sur une transition politique.
À Talmenes, le 21 avril 2015, un hélicoptère des forces armées syriennes a largué un engin qui a répandu « une substance toxique », probablement du gaz de chlore contenu dans un baril explosif, ont conclu les enquêteurs. « Un grand nombre » de civils ont été affectés par cette attaque. Le même scénario s'est répété le 16 mars 2015 à Sarmin, où les six occupants d'une maison ont été tués. À Marea, le 21 août 2015, « il y a assez d'informations disponibles pour conclure que le groupe État islamique était la seule entité capable d'utiliser du gaz moutarde et motivée pour le faire », notent les enquêteurs. Pour l'ambassadeur adjoint français à l'ONU Alexis Lamek, le Conseil devra « prendre ses responsabilités », une allusion à des sanctions ciblées ou à une saisine de la Cour pénale internationale. Son homologue britannique Peter Wilson a lui aussi appelé à « faire rendre des comptes » aux responsables.
Mais la Russie et la Chine, qui protègent le régime de Bachar el-Assad, ont encore la possibilité de bloquer toute initiative du Conseil en utilisant leur droit de veto, comme ils l'ont fait à plusieurs reprises depuis le début du conflit syrien en mars 2011. Car si Paris, Londres et Washington accusent le régime syrien, celui-ci a toujours nié avoir utilisé des armes chimiques. Jusqu'à présent, Moscou a toujours affirmé qu'il n'y avait pas de preuves formelles de la culpabilité de son allié. La Russie accuse aussi l'opposition armée d'avoir mené des attaques chimiques. Ce rapport est publié trois ans presque jour pour jour après une attaque chimique qui avait tué des centaines de personnes à l'est de Damas le 21 août 2013. À la suite de ce massacre, la Syrie avait rejoint la convention sur l'interdiction des armes chimiques et accepté un plan de démantèlement de ses stocks de gaz moutarde et sarin. En janvier, l'OIAC a annoncé que cet arsenal avait été détruit. Mais le chlore, qui a des usages industriels, n'est pas répertorié comme arme chimique et l'OIAC a noté des incohérences dans la liste de son arsenal dressée par le gouvernement syrien.

(25-08-2016 - Assawra)

Yémen: Kerry annonce une nouvelle initiative de paix

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le roi Salmane d'Arabie saoudite, à Jeddah le 25 août 2016 (Afp) 

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé jeudi en Arabie Saoudite que la guerre devait s'arrêter au Yémen et a annoncé une nouvelle initiative de paix "approuvée" par les pays du Golfe, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
"Nous sommes tombés d'accord sur une nouvelle approche pour les négociations (entre le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis) afin de parvenir à un règlement d'ensemble" d'un conflit qui a fait plus de 6.600 morts, a dit M. Kerry lors d'une conférence de presse commune avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir à Jeddah.
En mars 2015, Ryad a pris la tête d'une coalition militaire arabe pour enrayer l'avancée des rebelles Houthis qui, alliés aux partisans de l'ancien président déchu Ali Abdallah Saleh, étendaient leur emprise sur le pays après avoir conquis la capitale Sanaa et poussé à la fuite le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Les Houthis sont issus de l'importante minorité zaïdite, concentrée dans le nord du Yémen, et accusés de liens avec l'Iran.
En l'absence de tout progrès dans les pourparlers de paix, l'émissaire de l'ONU avait annoncé le 6 août leur suspension durant un mois. Les combats avaient ensuite repris de plus belle.
M. Kerry a par ailleurs accusé l'Iran d'envoyer des missiles et d'autres armements sophistiqués au Yémen, ce qui constitue selon lui une menace non seulement pour l'Arabie saoudite et la région, mais aussi pour les Etats-Unis.
"La menace potentiellement posée par l'envoi de missiles et d'autres armements sophistiqués au Yémen depuis l'Iran s'étend bien au-delà du Yémen et n'est pas seulement une menace pour l'Arabie Saoudite et la région. C'est une menace pour les Etats-Unis et ne peut pas continuer", a prévenu le secrétaire d'Etat américain.

(25-08-2016)

Yémen: L'ONU réclame une enquête sur les violations des droits de l'homme

Des Yéménites traversent les décombres d'une maison détruite par une frappe aérienne de la coalition saoudienne à Sanaa, la capitale aux mains des rebelles, le 11 août 2016 (Afp)

L'ONU a réclamé jeudi la création d'un organisme international indépendant pour enquêter sur les violations des droits de l'homme au Yémen, en proie à un conflit qui a fait plus de 6.600 morts depuis 17 mois.
"Les civils au Yémen souffrent de manière insoutenable (...) en dehors de toute forme de justice, tandis que l'impunité prévaut pour les personnes responsables de violations", a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, en réclamant "une enquête internationale indépendante".

mercredi 24 août 2016

Syrie : Bashar condamne l'intervention turque en Syrie

L'intervention militaire de la Turquie en Syrie est une "violation flagrante" de la souveraineté du pays, a dénoncé mercredi le ministère syrien des Affaires étrangères.
Damas "condamne le franchissement de la frontière turco-syrienne par des chars et des blindés turcs en direction de la ville de Jarablus avec une couverture aérienne de la coalition menée par Washington, et considère qu'il s'agit d'une violation flagrante de sa souveraineté", a réagi le ministère dans un communiqué.
"La Syrie réclame la fin de cette agression", a-t-il ajouté.
L'opération "Bouclier de l'Euphrate" a été lancée mercredi avant l'aube par l'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale antijihadiste, avec avions de combat et forces spéciales, dans le but de chasser Daesh de la localité frontalière de Jarablus.
"Quelle que soit la partie qui mène le combat contre le terrorisme sur le territoire syrien, elle doit le faire en coordination avec le gouvernement syrien et l'armée syrienne qui mène cette lutte depuis cinq ans", ont souligné les Affaires étrangères.
Cette intervention rend encore plus complexe le conflit en Syrie qui implique plusieurs pays étrangers: les Etats-Unis, l'Arabie saoudite et la Turquie du côté des rebelles, et la Russie et l'Iran du côté de Damas. Le régime de Bashar al-Assad ne contrôle plus qu'une partie du territoire, le reste étant aux mains des Kurdes, des jihadistes ou des rebelles.
"La lutte contre le terrorisme ne consiste pas à chasser l'EI pour mettre à sa place des organisations terroristes appuyées par la Turquie", a affirmé le ministère, en référence aux insurgés.
Le pouvoir de Bashar al-Assad ne fait aucune distinction entre les militants anti-régime, les insurgés et les jihadistes. Il accuse depuis 2011 Ankara, ainsi que l'Arabie Saoudite et le Qatar, de financier et d'armer les rebelles.
D'après le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'offensive vise non seulement Daesh mais aussi les autonomistes kurdes syriens, bête noire d'Ankara.
Ces derniers ont réagi avec véhémence à l'annonce du début de l'opération en accusant Ankara et Damas de connivence et de vouloir de se mettre d'accord sur le dos des Kurdes de Syrie.
"Le gouvernement turc a abandonné sa politique (hostile) à l'égard du régime et se trouve désormais à ses côtés dans un même camp", a dénoncé l'administration semi-autonome kurde dans un communiqué.
"L'intervention turque à Jarablus est (...) une déclaration de guerre contre l'administration autonome, le projet fédéral" auto-proclamé en mars par les Kurdes dans leurs régions dans le nord et le nord-est du pays, a tweeté Aldar Xelil, un responsable au sein de l'administration semi-autonome.
L'intervention turque survient après des combats d'une violence sans précédent entre forces du régime et combattants kurdes dans la ville de Hassaké (nord-est), affichant au grand jour leur hostilité mutuelle.
La bataille, qui s'est soldée par la quasi-éviction du régime de Hassaké, a poussé Ankara à soutenir que Damas avait compris que les Kurdes étaient devenus "une menace pour la Syrie aussi".
Pour sa part, l'opposition à Bashar et basée à Istanbul a salué "le soutien de la Turquie et de la coalition internationale de l'opération militaire à Jarablus".
La guerre en Syrie a fait depuis 2011 plus 290.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes.

Israël/Palestine : L'occupant détruit encore des maisons palestiniennes

Un bulldozer de la force d'occupation israélienne démolit une maison palestinienne à Umm Al-Kheïr en Cisjordanie occupée.
(Photo: Hazem Bader - Afp)