lundi 15 août 2016

Israël/Palestine : La Jordanie a dénoncé la visite de centaines de juifs extrémistes sur l'Esplanade des Mosquées

La Jordanie a dénoncé la visite de centaines de juifs « extrémistes », dimanche 14 août, sur l'Esplanade des Mosquées. Ce lieu saint de l'Islam et du judaïsme est situé à Jérusalem et c'est Amman qui en a la garde. D'après les autorités jordaniennes, ce genre d'événements pourrait « déclencher une guerre de religion ».
Dans un communiqué, le ministre jordanien des Affaires islamiques et du Waqf (bien religieux) Wael Arabiyat a ainsi dénoncé « les vicieuses agressions menées par les autorités d'occupation qui ont autorisé des sionistes extrémistes à mener des incursions sur l'Esplanade des Mosquées ». Dans son texte, il prévient Israël : « Si ces agressions se poursuivent, elles mèneront au déclenchement d'une guerre de religion dans la région. »
Le roi Abdallah II de Jordanie a également dénoncé « les tentatives d'incursions permanentes des extrémistes » sur l'esplanade, assurant que son pays, le seul avec l'Égypte à avoir signé la paix avec Israël, assumerait « toutes ses responsabilités religieuses et historiques » vis-à-vis du lieu saint. Dans un entretien au quotidien jordanien al-Destour, il promet encore d'« utiliser tous les moyens possibles pour défendre l'Esplanade des Mosquées tout entière, car sa garde et son espace ne peuvent être partagés ou divisés ».
Dimanche, environ 400 juifs ont pénétré sur l'Esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam et le premier lieu du judaïsme, à l'occasion du jour de deuil de Tisha Beav qui commémore la destruction du temple qui se dressait, selon la tradition, au même endroit par les Romains en 70. À chaque fête juive, l'écrasante majorité des fidèles se rendent au mur des Lamentations, seul vestige de ce temple, en contrebas de l'esplanade.
Mais certains plaident, contre l'avis du Grand Rabbinat, pour des visites sur l'esplanade même, un droit garanti aux juifs à condition qu'ils n'y prient pas. Dans ces groupes, issus de la mouvance nationaliste religieuse de droite, certains appellent toutefois à prier sur l'esplanade, un droit réservé aux seuls musulmans en vertu de règles tacites en vigueur depuis des décennies pour éviter les tensions sur le site sacré au cœur du conflit israélo-palestinien. Or, ce dimanche, dix visiteurs juifs ont ainsi été expulsés du lieu par la police israélienne pour avoir prononcé des prières ou accompli des gestes rituels.
Ce n'est pas la première fois que la place des Mosquées est au cœur des tensions entre les deux pays puisque les Palestiniens accusent régulièrement Israël de chercher à créer des plages horaires séparées pour juifs et musulmans sur l'esplanade, modifiant ainsi un statu quo vieux de nombreuses décennies, ce que l'État hébreu dément.

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