lundi 15 août 2016

Jordanie : Le royaume hachémite a atteint "ses limites" d'accueil des réfugiés syriens

La Jordanie, qui accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens, « a atteint ses limites », a déclaré le roi Abdallah II dans un entretien publié lundi dans le quotidien semi-officiel al-Destour.
« La Jordanie a une grande responsabilité (quant aux réfugiés syriens) dans la région, cependant, nous avons atteint nos limites », a souligné le monarque, en ajoutant :

« La Jordanie fait tout son possible pour aider les réfugiés, mais cela ne se fera aucunement aux dépens des Jordaniens et de leur sécurité. »

Le royaume hachémite fait face à une arrivée massive de réfugiés depuis le déclenchement du conflit syrien en 2011. Selon l'ONU, le pays accueille quelque 630 000 Syriens enregistrés auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), mais Amman les évalue à plus de 1,3 million.
S'alarmant des « conséquences grandissantes de l'afflux de réfugiés syriens », le souverain a appelé « la communauté internationale à être (...) un partenaire à part entière pour partager cette responsabilité, car il s'agit (bien) d'une crise internationale ». Il regrette cependant que l'aide reçue « de la communauté internationale n'a[it] pour l'instant pas excédé 35 % du coût de l'accueil des réfugiés. Le reste a été couvert par la Jordanie. »

La situation humanitaire est particulièrement préoccupante à la frontière jordanienne, où des dizaines de milliers de Syriens sont bloqués depuis le 21 juin, date d'un attentat-suicide qui a tué sept militaires. À la suite de cette attaque, Amman y a établi une « zone militaire fermée » et bloqué l'aide humanitaire. Le roi a affirmé dans l'interview que cette décision avait été prise après des informations sur la présence d'éléments extrémistes parmi les réfugiés qui se pressaient dans cette zone désertique. « Notre sécurité nationale demeure notre priorité », a insisté Abdallah II, ajoutant que son pays serait prêt à aider au transfert de ces réfugiés bloqués à la frontière vers « tout pays désireux de les accueillir ». Depuis l'établissement de cette « zone militaire fermée », seule une « aide urgente » a pu être livrée le 4 août par des organismes de l'ONU.

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