samedi 31 décembre 2011

Syrie : L’opposition pessimiste devant la mission des observateurs

L’opposition syrienne ne cachait pas samedi son pessimisme quant aux chances des observateurs arabes de réussir à faire cesser la répression du mouvement de contestation contre le dictateur Bashar. Pour Burhan Ghaliun, chef du Conseil national syrien (CNS), la mission d’observateurs de la Ligue arabe est ni plus ni moins vouée à l’échec.
"Si le régime ne tient pas ses engagements, il n’y aura pas d’autre solution que de saisir le Conseil de sécurité, et je pense que nous nous acheminons vers cette solution", a-t-il dit à la chaîne Al Jazeera. "Comme vous voyez, le régime utilise toujours des tireurs embusqués et recourt encore et toujours aux chabiha (voyous), et il continue d’empêcher les gens de protester sur les places publiques", a ajouté Ghaliun, qui réclame une plus grande intervention de la communauté internationale, bien que les démarches en ce sens de l’Occident soient entravées par la Russie et la Chine.
Malgré la présence d’observateurs en Syrie, 27 civils ont été tués par les forces de sécurité au cours de la journée de vendredi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Cinq membres des forces de sécurité ont également été tués lors d’affrontements dans la grande ville de Homs, où des membres de l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs de l’armée, contrôlent certains quartiers. Plusieurs centaines de milliers de manifestants sont descendus de nouveau dans les rues des villes de Syrie, vendredi, pour afficher leur détermination, dans l’espoir que la présence d’observateurs dissuaderait l’armée de tirer à balles réelles.

Syrie : l’opposition fait front commun

Deux importants groupes d’opposition syriens ont annoncé samedi leur décision d’unir leurs efforts pour se préparer à la chute du régime, dont les forces continuent de réprimer sans pitié les manifestants pro-démocratie malgré la présence d’observateurs de la Ligue arabe. Le Comité national pour le changement démocratique (CNCD) a annoncé avoir signé un accord avec le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement de l’opposition, en vue d’une "transition" vers un État démocratique.
Le texte a été signé vendredi soir au Caire par le chef du CNS Burhan Ghalioun et un membre du CNCD Haytham Manaa, après "plus d’un mois de discussions entre des dirigeants des deux groupes, pour l’édification d’un État civil et démocratique". Il "définit les principes de la lutte démocratique pour la période de transition", a indiqué le CNCD dans un communiqué, ajoutant que cette "période de transition débutera à la chute du régime" réclamée par les contestataires depuis la mi-mars. L’accord entre les deux groupes de l’opposition "rejette toute intervention militaire qui porte atteinte à la souveraineté et à l’indépendance du pays", selon le CNCD.
Le CNS est une coalition des plus importants partis de l’opposition dont la Confrérie des Frères musulmans, des libéraux et nationalistes. Le CNCD regroupe des partis "nationalistes arabes", kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes comme l’économiste Aref Dalila.
L’accord souligne que "l’intervention arabe n’est pas considérée comme une intervention étrangère" et stipule également la nécessité de "protéger les civils par tous les moyens légaux", selon le communiqué. Le CNCD et le CNS saluent, selon ce texte, les "positions adoptées par les officiers et soldats qui ont refusé les ordres du régime de tuer les manifestants civils pacifiques appelant à la liberté", en référence à l’"Armée syrienne libre" (ASL), une force d’opposition armée fondée par le colonel déserteur Riad al-Assaad.
 Ce dernier a indiqué samedi à l’AFP que les opérations de son organisation contre les forces de sécurité du régime étaient suspendues pendant la visite des observateurs arabes dans le pays. "Nous avons décidé de suspendre toutes les opérations depuis le début de la mission des observateurs, sauf en cas d’autodéfense", a affirmé le colonel Assaad, basé en Turquie et joint par téléphone depuis Beyrouth. "La (poursuite) de la suspension des opérations dépend des développements sur le terrain. Les massacres augmentent quotidiennement, nous ne pouvons pas supporter davantage. Avant, 20 personnes étaient tuées par jour, maintenant ce bilan est de l’ordre de 50", a ajouté le colonel. "Le régime syrien n’a appliqué aucune clause du protocole, et on ne peut pas rester les bras croisés face à ça", a-t-il poursuivi.
Samedi, les forces de sécurité ont tiré en l’air pour disperser des milliers de manifestants qui se sont dirigés vers la place de la Grande Mosquée à Duma, près de Damas, pour participer aux funérailles de personnes tuées jeudi, selon l’OSDH. À Idleb (nord-ouest), des funérailles se sont transformées en une gigantesque manifestation, selon l’OSDH. À Hama (centre), une jeune femme de 21 ans a succombé à des blessures par balles reçues la veille lors de tirs des forces de sécurité.
Vendredi, des centaines de milliers de personnes, profitant de la présence des observateurs arabes censés rendre compte de la situation sur le terrain, ont organisé des manifestations massives contre le régime. Les comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation, ont recensé quelque 382 villes et villages syriens où se sont déroulées des manifestations. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 32 civils, dont 25 dans les manifestations, ont été tués par les tirs des forces de sécurité. Deux déserteurs et cinq soldats ont été également tués vendredi en Syrie où le mouvement de contestation, né en mars, ne s’essouffle pas.
Les observateurs arabes, arrivés lundi en Syrie, mènent une mission qui fait partie d’un plan de sortie de crise de la Ligue arabe, prévoyant l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Le dossier de la crise syrienne "sera transféré" au Conseil de sécurité de l’ONU en cas d’échec de la mission des observateurs, ont mis en garde des analystes. Ces derniers ont vu des "signaux inquiétants", en raison du comportement des forces de sécurité syriennes qui tentent de limiter les déplacements des observateurs et empêchent leurs contacts avec la population.
L’ONU a jugé "impératif que la mission des observateurs dispose d’un accès sans restriction et d’une coopération entière du gouvernement syrien et que son indépendance et son impartialité soient entièrement préservées".
Reporters sans frontières a demandé aux observateurs de rendre visite aux "nombreux" professionnels de l’information détenus, et d’exiger leur libération, tout comme celle de l’ensemble des personnes toujours incarcérées". Selon une estimation de l’ONU, plus de 5 000 personnes ont été tuées dans la répression de la contestation en Syrie et plus de 14 000 ont été arrêtées.

Egypte : Heurts confessionnels pour une caricature du Prophète (sws)

Des heurts confessionnels ont éclaté dans la province d’Assiout, dans le sud de l’Égypte, après la diffusion sur Internet par un étudiant chrétien d’un dessin représentant le Prophète Muhammad (sws), a indiqué samedi un responsable des services de sécurité égyptiens. Plusieurs habitations de chrétiens ont été incendiées et cinq policiers ont été blessés au cours de ces heurts qui se sont étendus à trois villages, a indiqué un responsable de la sécurité.
Jeudi, des dizaines de musulmans ont tenté de pénétrer dans la maison d’un étudiant chrétien après la diffusion sur Internet du dessin. La police a été appelée, a arrêté l’étudiant et mis en place un cordon de sécurité autour de la maison pour empêcher des affrontements, a indiqué le gouverneur d’Assiut Abdelrahim Borei. Mais vendredi, un groupe de musulmans a mis le feu à un commerce appartenant au père de l’étudiant dans un village proche et un autre groupe a incendié des maisons de chrétiens dans un autre village où des heurts ont eu lieu. Le gouverneur a demandé une réunion d’urgence avec des responsables politiques et religieux ainsi qu’avec les nouveaux députés et membres du courant ultraconservateur salafiste pour tenter de ramener le calme. "Le calme est maintenant revenu dans les trois villages. Nous avons déployé la police dans ces zones pour y maintenir l’ordre", a indiqué Abdelrahim Borei à la télévision d’État.
Vendredi, le maréchal Hussein Tantawi, chef d’État de fait de l’Égypte, avait indiqué que l’armée allait accroître les mesures de sécurité autour des églises à l’occasion du nouvel an et du Noël copte qui sera célébré le 7 janvier. La puissante confrérie des Frères musulmans a également demandé que les églises soient protégées pour empêcher des attaques. Il y a un an, plus de 20 personnes avaient été tuées dans une attaque commise par un kamikaze devant une église d’Alexandrie (nord) à la sortie de la la messe du nouvel an, peu après minuit. Le 6 janvier 2010, six Coptes et un policier avaient été tués à Nagaa Hamadi en Haute-Égypte lorsque trois inconnus avaient ouvert le feu sur une foule dans une rue commerçante à la veille de Noël. Les Coptes (6 à 10 % des quelque 80 millions d’Égyptiens), qui s’estiment discriminés et marginalisés, ont été particulièrement visés par la vague de violence islamiste qu’a connue l’Égypte à partir de 1992.

vendredi 30 décembre 2011

Syrie : Manifestations de masse, dix morts signalés

Des heurts qui ont fait au moins dix morts ont éclaté vendredi en Syrie où plusieurs centaines de milliers de personnes ont à nouveau défilé après la grande prière hebdomadaire pour réclamer la fin du régime de Bachar al Assad, rapportent des opposants.
Décidés à faire de cette journée une démonstration de force à l’intention des observateurs de la Ligue arabe qui ont entamé une mission dans le pays cette semaine, les manifestants rassemblés à Douma, dans les faubourgs de Damas, ont lancé des pierres en direction des forces de l’ordre qui ont riposté à coup de grenades lacrymogènes. Les affrontements ont fait une vingtaine de blessés, selon des membres de l’opposition.
A Hama, "cinq personnes sont tombées en martyrs et au moins vingt autres ont été blessées lorsque les services de sécurité ont ouvert le feu", rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Cinq autres décès ont été signalés à Deraa, berceau de la contestation, dans le Sud.
Selon l’Observatoire, dont le siège se trouve à Londres, 74 manifestations qui ont rassemblé 250.000 personnes ont eu lieu dans la province d’Idlib (Nord), où l’on signale 25 blessés. A Idlib même, les blindés auraient été mis à l’abri des regards.
"Ce vendredi est différent des autres. C’est une étape décisive. Les gens sont décidés à marquer les observateurs et à leur dire combien ils souffrent", a expliqué Abu Hisham, un opposant d’Hama.
Des images diffusées par la chaîne de télévision Al Djazira montrent des milliers de manifestants défilant à Homs, épicentre de la contestation et troisième ville de Syrie, aux cris de "Révolution, gloire et liberté en Syrie !" "Les observateurs sont des témoins qui ne voient rien", pouvait on lire sur une banderole brandie à Barzeh, une banlieue de Damas où de grands rassemblements ont été organisés.
Les observateurs de la Ligue arabe, qui sont en Syrie pour un mois, ont pour mission de veiller à la mise en oeuvre du plan de paix auquel le dictateur Assad a donné son aval début novembre. Il prévoit notamment le retrait des effectifs militaires et des armes lourdes déployés dans les villes dont les habitants se sont soulevés contre le régime.
La répression de ce soulèvement entamé à la mi-mars et les opérations menées plus récemment par l’opposition armée ont fait plus de 5.000 morts, selon les Nations unies.
 La mission de la Ligue arabe suscite beaucoup de scepticisme. Sa composition, le petit nombre d’observateurs, sa dépendance à l’égard de Damas en ce qui concerne la logistique et les premières déclarations de son chef de file, le général Mustafa al Dabi, qui a jugé la situation "rassurante", ne jouent pas en faveur de sa crédibilité.
La Russie a pourtant repris à son compte les propos du général soudanais. "A en juger par les déclarations publiques faites par le chef de la mission, Mustafa al Dabi, qui lors de sa première visite s’est rendu dans la ville de Homs (...), la situation semble être rassurante", peut-on lire dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le général Dabi, mis en cause pour des crimes de guerre commis au Darfour dans les années 1990, est toutefois revenu vendredi sur ses premières déclarations, qui étaient "infondées et inexactes", selon un communiqué de la mission. Les observateurs, ajoute-t-elle, ne s’exprimeront dorénavant que par écrit.
Le général a en outre déclaré n’avoir rien vu d’"effrayant" à Homs, après y avoir passé quelques heures mardi. Les vidéos que les opposants mettent en ligne depuis des mois évoquent pourtant une répression sans merci, qui aurait fait plusieurs centaines de morts parmi les habitants de cette ville du Centre.
"Malheureusement, les informations montrent que la violence s’est poursuivie ces derniers jours en Syrie", déplore Alistair Burt, secrétaire d’état britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, dans un communiqué.
"J’exhorte le gouvernement syrien à se conformer à ses obligations vis-à-vis de la Ligue arabe, notamment en mettant fin sans délai à la répression et en retirant ses forces des villes. Le gouvernement syrien doit respecter l’indépendance et la liberté de mouvement de la mission de la Ligue arabe (...)", ajoute-t-il.
Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne, a elle aussi invité Damas "à se conformer à tous les points du plan d’action de la Ligue arabe".
L’Armée syrienne libre, formée de déserteurs hostiles au régime baasiste, a reçu l’ordre de cesser le combat pendant la visite des observateurs, a annoncé son commandant.
"J’ai donné l’ordre de cesser toutes les opérations à partir du jour où la commission est entrée en Syrie, vendredi dernier. Toutes les opérations ont été stoppées, à l’exception des cas d’autodéfense", a déclaré à Reuters le lieutenant-colonel Riad al Asaad, joint au téléphone en Turquie.
"Nous avons tenté de communiquer avec eux et nous avons demandé à rencontrer l’équipe, sans succès jusqu’ici. On ne nous a pas donné les numéros (de téléphone) des observateurs, malgré nos demandes. Personne ne nous a contacté non plus", a-t-il dit.

Egypte : BB-

L’agence Fitch a abaissé la note souveraine de l’Égypte de BB à BB- ce qui veut dire que les investisseurs ont de moins en moins confiance dans l’avenir du pays à cause des perquisitions aux sièges du National Democratic Institute (NDI), de l’International Republican Institute (IRI) et et du Freedom House,ce sont les trois principales ONG américaines pour la promotion de la démocratie en Égypte.Les autorités ont décidé de lancer une enquête sur le financement des ONG après que l’ambassadeur des États-Unis en Égypte, Anne Patterson, eut déclaré que les États-Unis avaient distribué 35 millions d’euros aux ONG en Égypte depuis la chute de Moubarak.

Yémen: des milliers de manifestants anti-Saleh à Sanaa

Des milliers de Yéménites se sont rassemblés vendredi à Sanaa, demandant le jugement du président Ali Abdallah Saleh et des responsables de la mort la semaine dernière de 13 manifestants anti-régime, tués par balle.
Le rassemblement anti-Saleh a eu lieu avenue Sittine dans un quartier nord de Sanaa, tandis qu’un petit rassemblement a réuni pour la prière du vendredi des partisans du président Saleh avenue Sabiine dans le sud de la capitale, à l’appel du Congrès populaire général, le parti présidentiel.
Treize manifestants avaient été tués samedi dernier lorsque les forces de sécurité et des hommes armés fidèles à Ali Abdallah Saleh ont ouvert le feu et usé de gaz lacrymogène et de canons à eau contre les dizaines de milliers de participants à une marche, à leur arrivée à Sanaa après avoir parcouru à pied 270 km depuis Taëz (sud-ouest), selon des témoins.
Ils participaient à "La Marche de la Vie" destinée à obtenir que Ali Abdallah Saleh et ses proches soient jugés pour la répression qui a fait des centaines de morts depuis janvier, et de contester l’immunité que lui accorde l’accord de Ryad.
"La Marche de la vie est une excuse pour l’opposition pour emmener des milices de Taëz pour occuper des quartiers de Sanaa", a déploré vendredi l’imam Yehya al-Qulaissi dans son prêche devant les partisans du président Saleh.
M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, fait l’objet d’un mouvement de contestation depuis janvier et a été blessé dans une attaque à la bombe contre son palais à Sanaa le 3 juin et soigné en Arabie saoudite.
En vertu d’un accord signé en novembre à Ryad, il doit quitter le pouvoir en février en contrepartie d’une immunité pour lui et ses proches.
Samedi, il a annoncé aux journalistes qu’il allait se rendre prochainement aux Etats-Unis, mais le département d’Etat a indiqué qu’il était en train "d’étudier" sa demande de visa.

Golfe : Tension autour du détroit d’Ormuz alors que l’Iran s’apprête à tester des missiles

L’Iran avance ses pions autour du très stratégique détroit d’Ormuz par lequel transitent 40 % du trafic maritime pétrolier mondial. La marine iranienne va tester, samedi 31 décembre, différents types de missiles courte et longue portée. Le 24, le régime effectuait des manœuvres navales autour du détroit d’Ormuz.
"Des missiles courte et longue portée sol-mer, surface-surface et sol-air seront testés samedi", a ainsi déclaré l’amiral Mahmoud Moussavi, chargé de la communication sur ces manœuvres, qui doivent se poursuivre jusqu’à lundi, selon l’agence Isna.
Téhéran a menacé de fermer le détroit en réponse aux nouvelles sanctions contre ses exportations pétrolières que les Etats-Unis et les pays européens voudraient adopter à cause de son programme nucléaire controversé.
Le général Hassan Salami, numéro deux des Gardiens de la révolution, la force d’élite du régime islamique, a rejeté, jeudi, une mise en garde des Etats-Unis contre la fermeture du détroit, soulignant que l’Iran agirait avec détermination "pour défendre ses intérêts vitaux".
Les Etats-Unis avaient critiqué le "comportement irrationnel de l’Iran" et affirmé qu’"aucune perturbation du trafic maritime dans le détroit d’Ormuz ne sera[it] tolérée".
Le détroit est particulièrement vulnérable en raison de sa faible largeur, 50 km environ, et de sa profondeur, qui n’excède pas soixante mètres.

Arabie Saoudite : Washington et Riyad signent un contrat militaire de 29,4 milliards de dollars

Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont signé un contrat de vente de 84 chasseurs-bombardiers F-15 et de modernisation de 70 autres appareils, pour 29,4 milliards de dollars au total, a annoncé, jeudi, la Maison-Blanche en pleine montée des tensions avec l’Iran. "Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont signé un contrat (...) de fourniture d’avions de combat avancés F-15SA à l’armée de l’Air royale saoudienne", a précisé le porte-parole adjoint de Barack Obama, Josh Earnest, depuis Hawaii (Pacifique) où le président américain passe les fêtes de fin d’année. Cette vente d’armes avait déjà été soumise au Congrès américain fin 2010 et ce dernier n’avait pas soulevé d’objections.
"D’une valeur de 29,4 milliards de dollars, ce contrat prévoit la production de 84 nouveaux avions et la modernisation de 70 appareils" F-15 déjà utilisés par Riyad, a précisé Josh Earnest dans un communiqué en vantant les conséquences "positives" de cet accord pour l’économie américaine, notamment "50 000 emplois" ainsi "soutenus" aux États-Unis. De même source, on indique que "cet accord renforce les relations solides et de longue durée entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, et démontre l’engagement des États-Unis à de fortes capacités défensives saoudiennes, une composante importante de la sécurité régionale".
Hasard du calendrier ou pas, cette annonce intervient alors que la tension est très vive entre l’Iran, puissance régionale rivale de l’Arabie saoudite, et les États-Unis, alliés de longue date de Riyad, l’un de leurs principaux fournisseurs de pétrole. Téhéran a menacé ces derniers jours de fermer le détroit d’Ormuz, par où transite entre un tiers et 40 % du trafic pétrolier mondial, en cas de nouvelles sanctions internationales contre son programme nucléaire controversé, un geste qui exposerait la République islamique à une réaction militaire des États-Unis.

Golfe : Tension persistante au détroit d'Ormuz

Le numéro deux des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien, le général Hassan Salami, a rejeté jeudi la mise en garde des Etats-Unis sur la fermeture du détroit stratégique d’Ormuz, par où transite près de 40% du trafic pétrolier maritime mondial.
"Lorsque les intérêts vitaux de l’Iran sont menacés, nous répondons à la menace par la menace et nous n’hésitons pas à mettre en oeuvre notre stratégie de défense pour (nous) défendre. Nous agirons avec plus de détermination que jamais", a déclaré le général Salami, en réponse à une question sur la fermeture éventuelle du détroit d’Ormuz, a rapporté l’agence Fars.

Gaza: regain de tension, nouveaux tirs de roquettes sur Israël


Deux roquettes ont été lancées jeudi de la bande de Gaza contre Israël, à la suite d'un raid aérien israélien visant des sites "terroristes" du territoire palestinien et des tirs de projectiles palestiniens, a indiqué l'armée israélienne.
Les deux roquettes ont atterri dans des zones inhabitées du sud d'Israël sans faire de dégât, selon l'armée.
Un des tirs a été revendiqué par les Comités de résistance populaire (CRP), un groupe armé de Gaza.
Dans la nuit, l'aviation israélienne avait procédé à des frappes en représailles à des tirs contre le territoire israélien mercredi.

Syrie : six civils tués dans les villes visitées par les observateurs

Les forces de sécurité ont tué jeudi au moins 21 personnes en Syrie, y compris dans des villes où les observateurs de la Ligue arabe étaient en mission pour surveiller la situation dans ce pays secoué par une révolte populaire.
Après Homs, haut-lieu de la contestation, où ils se trouvaient mardi et mercredi, des observateurs se sont rendus dans d’autres foyers de la révolte : Deraa (sud), Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et près de Damas.
A Douma, à 20 km au nord de Damas, quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés, dont certains grièvement, par les forces de sécurité qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Grande Mosquée, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’OSDH a précisé que ces tirs avaient eu lieu au moment où un groupe d’observateurs arabes arrivaient à la mairie de Douma. Il a ajouté que les forces de l’ordre avaient encerclé la mosquée dans laquelle se trouvaient des femmes.
Des tirs nourris étaient également entendus dans le quartier al-Hajarié de cette ville.
A Hama (210 km au nord de Damas) où est également arrivé un groupe d’observateurs, des manifestations "massives" ont eu lieu jeudi, et six civils ont été tués par les forces de sécurité, qui ont en outre arrêté des blessés soignés dans un hôpital privé, ont indiqué l’OSDH et des militants sur place.
Deux civils ont été tués à Homs, et cinq autres dans le nord-ouest du pays, dans la province d’Idleb, selon l’OSDH.
Dans la province de Damas, quatre civils ont péri sous les balles de la sécurité, à Irbine et à Kessoué.
La mission des observateurs vise à rendre compte de la situation sur le terrain. L’opposition et les pays occidentaux accusent le régime de réprimer dans le sang les manifestations alors que les autorités syriennes imputent les troubles à des groupes "terroristes".

Selon l’ONU, plus de 5.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte, à la mi-mars.
A Damas, des agents de la sécurité étaient déployés en masse près du quartier historique de Midane, quasiment fermé en raison d’une manifestation prévue, selon l’OSDH et des habitants.
Toujours dans la capitale, cinq personnes ont été blessées dans le quartier de Kafar Soussé lorsque les agents de sécurité ont tiré sur des manifestants.
La mission des observateurs fait partie d’un plan de sortie de crise qui prévoit également l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.
En dépit de la difficulté de leur tâche, le président de l’OSDH Rami Abdel Rahmane a jugé que la mission des observateurs arabes était "la seule lumière dans cette nuit sombre".
"La présence des observateurs à Homs a brisé la barrière de la peur", a-t-il dit à l’AFP, tout en précisant ne pas vouloir "exprimer de jugement avant que les observateurs terminent leur mission".
Doutant de l’efficacité de la mission arabe, le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement d’opposition au dictateur Assad, a en revanche demandé à l’ONU d’envoyer ses propres observateurs.
Son dirigeant, Burhan Ghaliun, a rencontré jeudi au Caire le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, a rapporté l’agence officielle égyptienne Mena. Ils ont discuté de la conférence nationale sur la Syrie que doit accueillir la Ligue arabe début janvier au Caire.
La Chine, alliée de Damas, s’est félicitée elle de la mission "objective" de la Ligue arabe, prenant le contre-pied des Etats-Unis et de la France qui ont redouté que les observateurs ne puissent pleinement rendre compte de la situation par manque de temps ou de liberté de mouvement.
Des militants ont appelé sur internet à de nouvelles manifestations vendredi contre le régime de Bashar .
Les Syriens sont invités à "marcher vers les places de la liberté" vendredi, ont indiqué les militants sur leur page Facebook "Syrian revolution 2011".
Par ailleurs, l’envoyé de la Syrie au Liban a appelé le gouvernement libanais à prendre des mesures drastiques contre le trafic d’armes à la frontière entre les deux pays, "complémentaire du terrorisme", selon lui.

Algérie ; Un jeune tente de s'immoler par le feu

Un jeune Algérien âgé de 25 ans a tenté de s'immoler par le feu après s'être vu refuser le dépôt de sa plainte par un policier à Ouargla (800 km au sud d'Alger), a annoncé un responsable de Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC).

Egypte : raids sur les ONGs

La justice égyptienne a fait procéder jeudi à des perquisitions dans 17 sièges ou autres locaux appartenant à des ONG égyptiennes et étrangères dans le cadre d’une enquête sur des "financements étrangers" illicites, selon un communiqué officiel.
Deux organisations américaines, le National Democratic Institute (NDI) et l’International Republican Institute (IRI) figurent parmi elles.
Proches respectivement du parti démocrate et du parti républicain américains, ces deux ONG ont notamment pour objectif affiché de promouvoir la démocratie et renforcer la société civile.

mercredi 28 décembre 2011

Palestine : Israël approuve de nouvelles constructions à Jérusalem-Est annexée

La municipalité israélienne de Jérusalem a autorisé mercredi la construction de 130 nouveaux logements dans le quartier de colonisation de Gilo et d’un complexe touristique controversé dans le quartier palestinien de Silwan, à Jérusalem-Est annexée, a-t-on appris auprès d’un conseiller municipal.
"Je confirme que la mairie a autorisé la construction de 130 logements à Gilo, prévus dans trois tours de douze étages chacune", a déclaré à l’AFP le conseiller municipal Pépé Alalou, membre du parti d’opposition Meretz.
La construction des logements devrait commencer dans trois ans, dans une zone prévue à l’origine pour la construction d’un hôtel, dans la partie orientale de Gilo, un quartier proche de la ville palestinienne de Bethléem, a précisé M. Alalou.
Silwan, qui compte plus de 40.000 habitants palestiniens, est situé en contrebas de la Vieille Ville de Jérusalem et est régulièrement le théâtre de tensions entre résidents palestiniens et des dizaines de colons juifs qui se sont installés, sous haute surveillance, dans ce quartier.
"Je suppose qu’il s’agit du message de Nouvel An qu’Israël nous adresse pour 2012 : +Nous allons continuer à détruire le processus de paix et annihiler la solution à deux Etats (palestinien et israélien) en poursuivant et accélérant la colonisation+", a déclaré à l’AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.
"Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, Union européenne et Russie) et la communauté internationale doivent demander des comptes au gouvernement d’Israël s’ils veulent sauvegarder le processus de paix et la solution à deux Etats", a-t-il ajouté.
Le processus de paix au Proche-Orient est au point mort depuis septembre 2010, sans espoir de percée prochaine tant les deux camps sont éloignés l’un de l’autre.
 Le 18 décembre, le gouvernement israélien avait lancé une procédure d’appels d’offres pour la construction de 1.028 nouveaux logements dans trois colonies à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée, déclenchant des condamnations de l’Autorité palestinienne et de la communauté internationale.
Les quatre membres européens du Conseil de sécurité de l’ONU - l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Portugal - avaient fait part de leur "consternation à la suite de ces développements entièrement négatifs", s’attirant en retour une réaction courroucée du ministère israélien des Affaires étrangères.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis une accélération de la colonisation à Jérusalem-Est (annexée) et en Cisjordanie (occupée) en rétorsion à la démarche des Palestiniens pour devenir un Etat membre à part entière des Nations unies et à leur récente admission à l’Unesco.
La communauté internationale considère toutes les colonies israéliennes comme illégales.
Dans un autre développement lié à la colonisation, le gouvernement de M. Netanyahu a décidé de légaliser un avant-poste de colons dans le nord de la Cisjordanie aux termes d’un accord conclu mercredi avec leurs représentants.
L’avant-poste de Ramat Gilad, situé au sud de la ville palestinienne de Naplouse, deviendra une "communauté permanente au sein de l’Etat d’Israël", en échange du déplacement de cinq caravanes aujourd’hui situées sur des terres privées palestiniennes, a précisé le conseil de Yesha, organisation représentative des colons juifs de Cisjordanie.
Plus de 310.000 Israéliens habitent dans les colonies de Cisjordanie occupée.
Environ 200.000 autres se sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, secteur à majorité arabe occupé en juin 1967 et annexé depuis, où vivent quelque 270.000 Palestiniens.

Irak : les appels à des élections anticipées se multiplient

Le bloc parlementaire Iraqiya et le président de la région autonome du Kurdistan se sont joints mercredi aux appels lancés par le chef chiite Moqtada Sadr à des élections anticipées pour sortir de la crise politique en Irak. Moins de deux semaines après le départ des dernières troupes américaines, les institutions politiques irakiennes sont paralysées par une crise menaçant de dégénérer en guerre civile.
Le vice-président Tarek al-Hachémi fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour complot, une mesure qui a aggravé la crise entre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki et le groupe parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites (minoritaires) et dont M. Hachémi fait partie.
Tareq al-Hachémi est actuellement réfugié dans la région autonome du Kurdistan.
Iraqiya, dirigé par l’ancien Premier ministre Iyad Allaoui, a décidé de boycotter la coalition gouvernementale issue des élections de mars 2010 et à laquelle il participait.
M. Maliki a également réclamé le limogeage de son adjoint sunnite, Saleh Moutlak, qui l’a traité de "dictateur pire que Saddam Hussein", l’ancien dictateur renversé par les troupes américaines en 2003, et menacé de remplacer les neuf ministres d’Iraqiya.
"Iraqiya pense que tous les choix sont encore possibles et parmi eux figure la possibilité d’organiser de nouvelles élections", a déclaré ce bloc politique dans un communiqué. Selon Iraqiya, une autre option serait de remplacer Nouri al-Maliki à la tête du gouvernement.
Le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, a de son côté déclaré à la chaîne de télévision al-Jazira qu’il avait "appelé à une réunion urgente des responsables politiques" mais que "si cette réunion échoue, nous devrons organiser des élections anticipées".
C’est sous l’égide de M. Barzani que s’étaient tenues en 2010 les négociations qui avaient permis de former un gouvernement de coalition après neuf mois d’impasse dans la foulée des élections.
Celles-ci avaient vu Iraqiya remporter le plus grand nombre de sièges mais sans parvenir à remporter la majorité absolue. M. Maliki avait formé un gouvernement de coalition comprenant notamment son alliance nationale chiite, Iraqiya et le parti de Moqtada Sadr.
Dans une tribune publiée mercredi dans le New York Times, Iyad Allaoui, Ossama al-Noujaifi et Rafi al-Essaoui, leaders du bloc parlementaire Iraqiya, ont accusé M. Maliki d’utiliser les forces de police et le système judiciaire pour harceler l’opposition, principalement sunnite.
"Tant de soldats américains se sont battus pour une vraie démocratie" et pour un Etat non fondé sur des bases religieuses, écrivent-ils. "Mais l’Irak évolue dans la direction opposée, vers une autocratie sectaire qui porte en elle la menace d’une guerre civile dévastatrice."
Ils accusent M. Maliki de violer l’accord de partage du pouvoir obtenu l’année dernière pour la création d’un gouvernement d’union nationale. "L’Irak se trouve au bord du gouffre et nous souhaiterions que les dirigeants américains comprennent que le soutien inconditionnel envers M. Maliki mène l’Irak à la guerre civile", ajoutent-ils.

Golfe : La tension monte autour du détroit d’Ormuz

Fermer le détroit d’Ormuz, comme l’Iran menace de le faire, est "plus facile que de boire un verre d’eau", a assuré, mercredi, le chef de la marine iranienne qui mène depuis samedi des manoeuvres dans cette région où transite un tiers du pétrole transporté par mer. "Fermer le détroit d’Ormuz est vraiment facile pour l’armée iranienne. (...) Comme le disent les Iraniens, c’est plus facile que de boire un verre d’eau", a dit Habibollah Sayyari à la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV. "Mais pour le moment nous n’avons pas besoin de le fermer puisque nous contrôlons la mer d’Oman et son trafic", a-t-il ajouté.
Quelques heures plus tard, le commandement de la Ve Flotte américaine, basée au Bahreïn, puis un porte-parole du Pentagone faisaient savoir qu’un blocage du détroit d’Ormuz "ne sera(it) pas toléré". "Le libre passage des biens et des services par le détroit d’Ormuz est vital pour la prospérité de la région et du monde", a souligné un porte-parole de la Ve Flotte à Manama. "Quiconque menace la liberté de navigation dans un détroit international se met clairement en dehors de la communauté des nations et une interruption du trafic ne sera pas tolérée."
Environ un tiers du pétrole transporté par voie maritime a transité par le détroit en 2009, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) et les équipages de l’US Navy affectés à la sécurité de la zone. L’essentiel du pétrole exporté par l’Arabie saoudite, l’Iran, les Émirats arabes unis, le Koweït et l’Irak ainsi que la quasi-totalité du gaz naturel liquéfié en provenance du Qatar empruntent cette voie de 6,4 km de large entre les rives du sultanat d’Oman et les côtes iraniennes. La tension est montée d’un cran entre l’Iran et l’Occident depuis la publication, début novembre, du dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon lequel Téhéran aurait bien cherché à se doter de l’arme atomique et pourrait continuer à le faire. Téhéran assure que son programme nucléaire est destiné uniquement à produire de l’électricité.
L’Iran a affirmé mardi que le pétrole cesserait de transiter par le détroit d’Ormuz si les exportations iraniennes d’hydrocarbures devaient faire l’objet de sanctions internationales. L’Union européenne a renforcé ses sanctions contre l’Iran le 1er décembre en ajoutant 180 noms de personnalités et d’entités à la liste des compagnies déjà visées. L’imposition d’un embargo sur le pétrole iranien est actuellement à l’étude à Bruxelles. "Si des sanctions étaient imposées (contre les exportations iraniennes d’hydrocarbures), cela créerait une situation anormale et pourrait ouvrir la voie à n’importe quelle action. Si le détroit d’Ormuz était fermé, aucun pétrole du Golfe ne serait exporté. La situation serait difficile pour tout le monde", a prévenu le gouverneur iranien de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammad Ali Khatibi. "Le marché pétrolier tel qu’il fonctionne actuellement satisfait tout le monde. Pourquoi certains pays veulent-ils changer la situation actuelle ?" a-t-il ajouté. "Nous espérons vraiment que ce pire scénario ne se produira pas parce qu’il nuirait à tout le monde, nous voulons que les choses restent stables pour les consommateurs, les producteurs et les investisseurs."

En réponse aux menaces iraniennes, la France a appelé, mercredi, l’Iran à respecter la liberté de navigation. "Comme sur les droits de l’homme et la prolifération nucléaire, nous appelons les autorités iraniennes au respect du droit international et en particulier de la liberté de navigation dans les eaux internationales et les détroits", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Le détroit d’Ormuz est un détroit international. En conséquence, tous les navires, quel que soit leur pavillon, bénéficient du droit de passage en transit, conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer adoptée en 1982 et au droit international coutumier de la mer", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Selon un rapport de l’AIEA publié début décembre, l’Iran pourrait perdre près d’un quart de ses capacités de production pétrolière en cas de renforcement des sanctions internationales. En déplacement dans la province d’Ilam (ouest), mercredi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a une nouvelle fois affirmé que l’Iran ne céderait pas aux pressions internationales. "Nous ne céderons pas à la pression exercée pour que nous abandonnions nos droits. Le peuple iranien ne renoncera pas à son droit (à la technologie nucléaire), même d’un iota, en raison des pressions", a dit le chef de l’État. Certains responsables pétroliers iraniens ont toutefois indiqué que les sanctions internationales frappaient de plein fouet le secteur énergétique national qui dépend essentiellement de l’investissement étranger. Si les quatre volets de sanctions adoptés par les Nations unies n’interdisent pas l’achat de pétrole iranien, la plupart des compagnies pétrolières internationales ont suspendu leurs transactions avec l’Iran.

Palestine : Coup de balais au St-Sépulcre

Une bagarre a éclaté mercredi entre des prêtres arméniens et grecs orthodoxes à la suite d’un différend sur... le nettoyage de la basilique de la Nativité, à Bethléem, selon un correspondant de l’AFP.
Suite aux célébrations de Noël, des dizaines de prêtres des deux communautés, habillés de noir, ont commencé à nettoyer les lieux, chacun dans des espaces spécifiques, armés de balais et de produits de nettoyage.
Un prêtre arménien supervisant les opérations a alors eu l’impression qu’un ecclésiastique orthodoxe grec empiétait avec son balai sur leur espace. Le ton est monté jusqu’à ce que le différend se transforme en bagarre. Des policiers palestiniens sont finalement parvenus à séparer les prêtres, qui ont repris leur ménage, selon le correspondant de l’AFP.
Un peu plus tard, une deuxième querelle a nécessité une nouvelle intervention. Aucun prêtre n’a été blessé, ni arrêté par la police.
Le 27 décembre 2007, une bagarre entre prêtres arméniens et grecs orthodoxes avait éclaté pour des raisons similaires, faisant sept blessés, cinq prêtres et deux policiers.
Tout comme l’église du Saint sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem, la basilique de la Nativité à Bethléem, où le Christ a vu le jour selon les Evangiles, est soumise à un strict statu quo régissant les responsabilités des Eglises grecque-orthodoxe, catholique et arménienne. L’espace y est rigoureusement réparti tout comme les horaires de prières.
La Nativité est la plus ancienne basilique en Terre sainte et un des lieux les plus saints du christianisme.

Tunisie : Le vice-président de la communauté juive en Israël invite les juifs tunisiens à venir s'installer en Israël

Khelifa Attoun est vice-président de la communauté juive en Tunisie. Le 7 décembre, c’est un autre vice-président, celui d’Israël, qui a lancé un message à la communauté juive tunisienne. Il s’agissait d’une invitation à venir s’installer en Israël. Réponse de Khelifa Attoun : "Je ne suis pas d’accord avec les propos de Silvan Shalom. Nous sommes tunisiens et comme tous les Tunisiens nous aimons notre pays. Shalom fait de la politique. Le Juif qui veut partir, il est libre de le faire. Personne n’attend sa demande !"
Silvan Shalom, né à Gabès dans le sud de la Tunisie, s’est dit inquiet à la suite des élections du 23 octobre. Il a alors appelé "les Juifs vivant en Tunisie à venir s’installer en Israël le plus rapidement possible". Des propos jugés "irresponsables et irrationnels" par Ennahda, le mouvement islamiste qui a raflé 89 des 217 sièges de l’Assemblée constituante.
Le vice-président israélien a appelé les Juifs tunisiens à rejoindre Israël, provoquant un certain malaise parmi la communauté en Tunisie.
"C’est de la propagande israélienne pour remplir le pays, ils le font tout le temps. Mais venant d’une personne originaire de Tunisie, il aurait pu penser que cela pouvait nous nuire. Cet appel nous a mis mal à l’aise. Même mes amis musulmans m’ont demandé si j’allais m’installer là-bas", relate Albert Chiche, directeur de la maison de retraite de la communauté juive de Tunisie, située à La Goulette, au nord de la capitale.
 "Silvan Shalom est en Israël, pourquoi il demande aux Juifs de Tunisie d’y aller ? On n’est pas en danger ici !" lance encore Khelifa Attoun, avant de préciser : "Ennahda nous a rassurés." "La Tunisie est un pays musulman, ce n’est pas nouveau. Cela a toujours été écrit dans la Constitution. Mais il s’agissait d’un islamisme modéré", rappelle Albert Chiche. Peu avant les élections, son établissement a reçu la visite d’une délégation du mouvement islamiste. Lui n’a pas voté pour eux, mais il garantit que "pas mal de Juifs pourraient voter pour Ennahda si les responsables respectaient leurs promesses et réussissaient leur pari sur les droits, les libertés et le respect des religions".
Avant et après le 23 octobre, Roger Bismuth, le président de la communauté juive tunisienne qui ne compte plus que 2 000 âmes, contre 100 000 il y a 60 ans, a rencontré successivement Rached Ghannouchi et Hamadi Jebali, nouveau chef du gouvernement tunisien.
Le 19 décembre, c’était au tour de Moncef Marzouki de rassurer. Le nouveau président de la Tunisie a reçu au palais de Carthage le grand rabbin de Tunisie, Haïm Bittan, mais aussi Cheikh Othmane Bettikh et l’archevêque de Tunis, Maroun Lahham. Lors de cette entrevue, il a notamment invité les Juifs ayant résidé en Tunisie, à y revenir. Une déclaration bien accueillie par les Juifs de Tunisie, même s’ils ne s’attendent pas à un retour massif.
"J’espère que cet appel sera entendu par la communauté juive des affaires", souhaite Albert Chiche. Selon ce responsable de la communauté juive de Nabeul, ville côtière située près de Hammamet, "ce serait positif pour le pays.
Nous nous sentirions d’une certaine manière soutenus, mais surtout leurs investissements permettront de relancer un peu la machine, analyse-t-il. Ce serait un gage médiatique et touristique, et les autres investisseurs pourraient se sentir rassurés."
Seul hic : "Il n’y a plus personne, avoue-t-il. Seule une dizaine de personnes de confession juive sont présentes en hiver et une trentaine en été. Nous étions 6 000 il y a 60 ans, ce qui correspondait à la moitié de la population locale." Un exode qui a eu lieu, essentiellement, après la création de l’État d’Israël en 1948 et l’indépendance du pays en 1956.
 "La Tunisie est l’un des seuls pays à ne pas avoir chassé les Juifs", note Albert Chiche, pourtant "beaucoup de Tunisiens confondent Juifs et Israéliens. Je suis juif et tunisien et ne me sens pas israélien", affirme-t-il avec force, tout en admettant "se faire discret s’il entend parler de bombardements et si des Palestiniens sont morts". Car être juif en terre d’islam suppose, comme dans de nombreux autres pays, de vivre au rythme du conflit israélo-palestinien. Et lorsque la situation s’envenime, "des Tunisiens nous voient d’un mauvais oeil", soutient Khelifa Attoun, installé dans son bureau situé face à la Grande Synagogue de Tunis. La communauté bénéficie depuis plus de vingt ans d’une protection rapprochée voulue par le gouvernement.
Peu après le départ de Ben Ali, le 14 janvier, des barbelés ont été dressés sur le trottoir devant l’entrée de ce lieu de culte surplombée par une immense étoile de David. Aux quatre coins de la synagogue située avenue de la Liberté, des policiers sont postés. En février, un groupe d’extrémistes religieux avaient protesté sur les marches de la synagogue de Tunis demandant le départ des Juifs du pays.
Dans le quartier Lafayette de Tunis, la présence juive est historique. Une enseigne en hébreu indique une petite boucherie casher située avenue de la Liberté. Rue de Palestine, parallèle à l’avenue de la Liberté, l’école juive est gardée par deux policiers. Un peu plus haut, avenue de la Liberté, un immeuble délabré appartient à cette communauté, dont les dépenses mensuelles s’élèvent à 60 000 dollars, somme récoltée grâce aux dons (la communauté juive américaine participe à hauteur de 20 000 dollars) et aux loyers. Dans cet immeuble inondé à la suite des pluies diluviennes qui s’abattent sur Tunis, sur quelques portes d’entrée, les noms sont indiqués en hébreu. Mais difficile de rencontrer ces familles. "Toutes les autres sont musulmanes", s’excuse Mohammed, se frottant les mains pour se réchauffer, avant d’ajouter comme une évidence : "Mais cela ne change rien qu’on soit juif ou musulman, on est tunisien."

Gaza: un Palestinien tué et 12 blessés dans des frappes israéliennes


Au moins un Palestinien a été tué et une douzaine d'autres blessés, dont deux grièvement, mardi soir par des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza, selon des sources hospitalières locales.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir visé et atteint des "terroristes jihadistes" considérés comme proches de la mouvance Al-Qaïda.
Abdallah Al-Telbani, 22 ans, circulait dans un triporteur quand il a trouvé la mort lors d'une première frappe sur le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza, ont précisé des sources médicales palestiniennes. Deux autres Palestiniens ont été blessés.
Une deuxième frappe aérienne a ensuite touché une jeep roulant à l'est de l'agglomération de Gaza, blessant dix personnes, dont deux sérieusement, ont indiqué les autorités sanitaires.

Libye : Réintégrer la vie civile...

Lundi 26 décembre, les ministres libyens de la Défense, de l’Intérieur et de la Planification ont détaillé le plan visant à réintégrer dans la société les civils qui ont abandonné travail ou études pour combattre les forces de Muammar Kadhafi et qui restent organisés en brigades armées.
Mais le lendemain, les représentants de l’Union des thuwars (révolutionnaires) de Libye, qui dit regrouper de 60 à 70% des anciens rebelles, ont haussé le plafond de leurs demandes, en appelant le Conseil national de transition (CNT) à leur octroyer 40% de ses sièges.

Syrie : La situation est rassurante à Homs, dit le chef des observateurs

La situation à Homs, bastion de la contestation en Syrie, est "rassurante jusqu’à présent" mais mérite de nouvelles enquêtes, a déclaré mercredi le chef des observateurs de la Ligue arabe.
Les observateurs ont passé la journée de mardi dans cette ville du centre du pays, où une manifestation aurait réuni au moins 70.000 personnes.
"La situation semble rassurante jusqu’à présent", a dit le général Mustafa Dabi à Reuters.
"Hier (mardi), c’était calme et il n’y a pas eu d’affrontements. Nous n’avons pas vu de chars mais nous avons bien vu quelque véhicules blindés", a-t-il dit. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les forces de sécurité ont tué 34 personnes lundi à Homs et six autres mardi.
"Mais rappelez-vous qu’il s’agissait juste de notre premier jour et qu’il faudra enquêter davantage. Nous avons 20 personnes qui resteront longtemps sur place", a dit Mustafa Dabi.

Syrie : 755 détenus libérés

Les autorités syriennes ont libéré 755 détenus "impliqués" dans le soulèvement populaire contre le régime du dictateur Bashar, a rapporté mercredi la télévision publique syrienne. La chaîne a annoncé que "755 détenus, impliqués dans les derniers évènements en Syrie et qui n’ont pas de sang sur les mains, ont été libérés".
Cette mesure intervient alors que des observateurs de la Ligue arabe sont déployés depuis mardi en Syrie pour surveiller la situation dans ce pays, secoué par une révolte populaire sans précédent, réprimée dans le sang. La mission des observateurs fait partie d’un plan de sortie de crise de la Ligue arabe, prévoyant également la libération des manifestants arrêtés.
Au cours du mois de novembre, plus de 4 300 personnes arrêtées dans le cadre de la répression ont été libérées par les autorités syriennes. Les associations syriennes de défense des droits de l’homme et l’ONU chiffrent à plusieurs milliers le nombre des personnes arrêtées depuis le début du soulèvement populaire le 15 mars. Au total, plus de 5 000 ont été tuées dans les violences, selon l’ONU.

Tunisie : Mohamed Bouazizi, personnalité de 2011 pour le "Times"

Le quotidien britannique Times a élu, mercredi, le jeune Mohamed Bouazizi, un Tunisien de 26 ans dont l’immolation avait inspiré le Printemps arabe en décembre 2010, comme personnalité de l’année 2011. Bouazizi, marchand ambulant dans la ville de Sidi Bouzid, s’était donné la mort après avoir été molesté et insulté par la police tunisienne qui avait confisqué les marchandises qu’il vendait dans la rue. Cet acte de désespoir avait provoqué un vif émoi en Tunisie et des manifestations s’étaient spontanément formées dans le pays pour dénoncer le régime du président Zine el-Abidine Ben Ali.
"Le Times a désigné Mohamed Bouazizi, vendeur dans la rue qui a inspiré le Printemps arabe, comme personnalité de l’année", écrit le quotidien en première page. "Bouazizi n’était pas un révolutionnaire, mais son acte de protestation a servi de catalyseur à une vague de révolte qui a transformé le Proche-Orient", explique le journal. La contestation s’est ensuite propagée à l’Égypte, à la Libye, au Yémen et à la Syrie où les opposants ont dénoncé la corruption, la répression, la pauvreté et le chômage. "Rien ne se serait passé si mon fils n’avait pas réagi contre le silence et le manque de respect", affirmait la mère de Bouazizi dans un entretien accordé à Reuters en octobre. "J’espère que les gens qui vont nous gouverner garderont ce message en mémoire et qu’ils prendront en considération tous les Tunisiens, y compris les pauvres", ajoutait-elle.

mardi 27 décembre 2011

Égypte : l’armée n’aura plus le droit de pratiquer des "tests de virginité"

La justice égyptienne a ordonné, mardi, à l’armée de ne plus procéder à des "tests de virginité" forcés sur des femmes arrêtées, une pratique qui a contribué à ternir l’image de l’institution militaire au pouvoir. Cette injonction a été émise dans une décision de la cour administrative du Caire en faveur d’une jeune femme, Samira Ibrahim, contrainte de subir ce test après avoir été arrêtée lors d’une manifestation en mars. La décision, la première dans une affaire de ce genre en Égypte, a été saluée par des cris de joie et des applaudissements de la part de dizaines de partisans de la plaignante venus assister au jugement.
"C’est une bonne nouvelle. Nous attendons maintenant une décision de la cour sur les indemnités", a déclaré Hossam Baghat, responsable de l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne, une organisation non gouvernementale. La pratique des "tests de virginité" forcés a été dénoncée comme une forme de "torture" et de violence sexuelle par des organisations égyptiennes et internationales de défense des droits de la personne, en particulier Amnesty International et Human Rights Watch (HRW). Des responsables militaires avaient, pour leur part, estimé qu’ils étaient nécessaires pour empêcher des manifestantes qui seraient vierges de porter plainte pour viol contre des soldats les ayant arrêtées.
Devant le tollé provoqué par cette pratique, l’armée s’était engagée auprès d’organisations non gouvernementales à ne plus y avoir recours, sans toutefois les renier dans leur principe. Mardi, le chef de la justice militaire, Adel Mursi, a assuré que la décision de la cour administrative "était inapplicable" parce qu’il n’y avait "absolument aucun ordre de procéder à ces tests" dans les prisons militaires. "Si cela se produit, cela relève d’un acte personnel, passible d’une enquête criminelle", a-t-il ajouté. Âgée de 25 ans, Samira Ibrahim, originaire de Sohag (Haute-Egypte) et responsable du marketing dans une entreprise privée, a été arrêtée le 9 mars lors d’une manifestation pro-démocratie au Caire.
Dans des vidéos postées sur le site YouTube, elle raconte qu’elle-même et d’autres femmes ont été électrocutées par des militaires "qui (les) ont insultées et accusées de venir d’une maison close". Elle ajoute que le groupe a été battu toute une nuit, avant d’être transféré dans une prison militaire. "Un officier a dit qu’on allait voir si nous étions des prostituées ou non", avant de faire procéder à ces tests sous le couvert du contrôle médical. Selon Hossam Baghat, le procès du militaire chargé du test sur Samira Ibrahim doit s’ouvrir début janvier devant un tribunal des armées. Mais il craint que seul un simple soldat ne soit finalement incriminé pour "atteinte à la pudeur et non-respect des ordres", avec une amende en guise de peine.
 Cette pratique a contribué à ternir la réputation de l’armée égyptienne, déjà entachée par la multiplication des procès militaires pour des civils, la répression meurtrière de manifestations ou encore les arrestations de blogueurs. L’armée égyptienne a pris le pouvoir en février, à la chute du président Hosni Moubarak après une révolte populaire. La semaine dernière, l’armée a dû présenter des excuses après la diffusion sur Internet d’images montrant des soldats battant des manifestantes et traînant au sol l’une d’elles, ses vêtements relevés dévoilant son soutien-gorge. Ces images ont provoqué une forte émotion en Égypte, et plusieurs pays ont dénoncé les violences commises contre les manifestantes par les forces de l’ordre égyptiennes.

Syrie : les observateurs arabes en mission à Homs

70 000 personnes (selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres) ont manifesté mardi contre le président Bachar el-Assad dans les rues de Homs, le jour même où des observateurs de la Ligue arabe effectuaient une visite dans cette ville dont, quelques heures plus tôt, des blindés s’étaient retirés. Le retrait de certaines forces a fait suite à des pilonnages par les blindés qui ont fait 34 morts dans la seule journée de lundi à Homs, l’un des principaux foyers de l’agitation anti-Assad.
Les observateurs souhaitent déterminer si le président syrien tient sa promesse de mettre en oeuvre le plan de paix de la Ligue arabe qui l’engage à cesser la répression après neuf mois de manifestations. Juste avant l’arrivée des observateurs, des opposants ont signalé le retrait d’une dizaine de chars du quartier de Baba Amr, l’un des quartiers de Homs les plus âprement disputés. D’autres blindés sont restés sur place, embusqués.
"Ma demeure se trouve à l’entrée Est de Baba Amr. J’ai vu au moins six chars quitter le quartier vers huit heures ce matin (9 heures en France)", a déclaré à Reuters un habitant nommé Mohamed Saleh. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, qui relaie des témoignages d’opposants, a déclaré que des manifestants s’étaient rassemblés dans Khalidia, l’un des quatre quartiers où des combats meurtriers ont opposé des insurgés aux forces de sécurité équipées de chars d’assaut.

Au total, plusieurs centaines de personnes ont été tuées depuis le début de la révolte de Homs, ville de plus d’un million d’habitants du centre-ouest de la Syrie. Selon les Nations unies, au moins 5 000 personnes ont péri dans les violences à travers le pays depuis les premières manifestations, survenues à la mi-mars à Deraa, dans le Sud. À la frontière avec la Turquie, les forces syriennes ont abattu plusieurs individus appartenant à un "groupe terroriste armé" cherchant à s’introduire en Syrie, a rapporté mardi l’agence de presse officielle syrienne Sana.
L’agence a également affirmé qu’"un groupe terroriste armé a visé et saboté un gazoduc près de Rastan dans la province de Homs" mardi. Le même gazoduc a déjà fait l’objet de plusieurs attaques ces derniers mois et a été remis en service à chaque reprise après des coupures momentanées. Les observateurs de la Ligue arabe ont commencé leur visite à Homs par une rencontre avec le gouverneur, comme l’a rapporté la chaîne de télévision syrienne Dounia. De source proche de la Ligue, on indique qu’ils comptaient lui dire où ils souhaitaient se rendre, en fonction de demandes d’habitants qui ont été témoins des violences.
Dounia n’a diffusé aucune image des observateurs, qui ont conclu dans l’après-midi leur première journée de visite à Homs en disant vouloir la poursuivre mercredi. La Syrie a interdit de séjour sur son territoire la majeure partie des journalistes étrangers, ce qui complique la vérification de ce qui se passe sur le terrain. Lundi, selon des habitants, au moins 34 personnes ont péri à Homs dans des tirs de blindés contre des immeubles. Sur des vidéos amateur tournées ce jour-là par des opposants et diffusées sur internet, on voit des chars manoeuvrant dans Baba Amr et ouvrant le feu. Ces vidéos montrent des corps mutilés et les ruines d’un bâtiment bombardé.
Les opposants craignent que les observateurs, dirigés par un général soudanais, Moustafa Dabi, ne soient utilisés pour redonner un zeste de respectabilité à un régime qui cachera l’ampleur des violences. Au total, les observateurs doivent être 150. Un tiers d’entre eux sont d’ores et déjà arrivés lundi en fin de journée sur le territoire syrien. Les équipes d’observateurs vont utiliser au cours de leur mission des moyens de transport mis à leur disposition par le gouvernement syrien, a dit le général Dabi. Cette disposition laisse penser à l’opposition que la tâche des observateurs est entravée et faussée d’entrée de jeu. À la Ligue arabe, on insiste cependant sur le fait que les observateurs comptent maintenir un "élément de surprise" et seront en mesure d’aller où ils le veulent sans préavis.

Israël : La radicalisation des ultra-orthodoxes inquiète

La discrimination contre les femmes prônée par certains Juifs ultra-orthodoxes a dégénéré ces derniers jours, dans la ville de Beit Shemesh, près de Jérusalem, où vit une importante population religieuse. Des heurts ont éclaté lundi après-midi entre des policiers israéliens et plusieurs centaines d’ultra-orthodoxes réclamant bruyamment une séparation stricte entre hommes et femmes, a constaté l’AFP. Un policier a été légèrement blessé par un jet de pierre et plusieurs manifestants interpellés, a précisé le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Des groupes de "harédim" ("craignant Dieu") ont pris à parti policiers et journalistes, les molestant et leur intimant de "dégager", selon des témoins. Ils leur ont aussi lancé des oeufs et ont brûlé des poubelles. Plusieurs pancartes exhortant à séparer les hommes des femmes dans l’artère principale du quartier ultra-orthodoxe de Beit Shemesh, qui avaient été enlevées par les policiers, ont été réinstallées par des habitants.
Beit Shemesh, une cité de près de 80 000 habitants, située à 30 km à l’ouest de Jérusalem, est majoritairement peuplée de Juifs religieux, parmi lesquels une importante communauté ultra-orthodoxe, en pleine expansion. Une équipe de la chaîne 10 de la TV israélienne, qui filmait lundi dans le quartier, a dû appeler la police à la rescousse après avoir été encerclée par une foule hostile, a précisé M. Rosenfeld.
La police avait pourtant renforcé ses patrouilles à Beit Shemesh où une équipe de télévision avait déjà été agressée dimanche alors qu’elle filmait des panneaux enjoignant aux femmes de ne pas s’arrêter devant une synagogue. À la suite de cette agression, un habitant du quartier a été arrêté.
Une frange de la population religieuse israélienne semble s’être récemment radicalisée, adoptant une lecture rigoriste de la séparation entre hommes et femmes, exigée, dans certains cas, par la loi juive, la "Halakha". De nombreux écriteaux sont visibles dans les rues de Beit Shemesh, exhortant les femmes à se vêtir "modestement", avec des manches et des jupes longues. Les médias se sont fait l’écho ces dernières semaines de nombreux incidents, notamment des attaques verbales et physiques contre des femmes ultra-orthodoxes et des tensions provoquées par le refus de certaines de s’asseoir à l’arrière des autobus.
La ségrégation est pratiquée sur les lignes de bus fréquentées par les religieux depuis la fin des années 1980, mais les prises de position de femmes ultra-orthodoxes contre cette pratique, relayées par la presse récemment, ont particulièrement ému l’opinion publique. Des organisations féministes se sont par ailleurs opposées, avec succès, à la pratique tacite de certains publicitaires qui consistait à faire disparaître les images de femmes des affiches dans les quartiers à majorité religieuse, notamment à Jérusalem, sous la pression de la communauté ultra-orthodoxe.
"Depuis son établissement, l’État d’Israël est beaucoup trop tolérant vis-à-vis de l’intolérance des ultra-orthodoxes qui ne reconnaissent pas le droit à l’égalité, et donc les droits des femmes, pourtant inscrits dans la loi fondamentale israélienne", estime Frances Raday, professeur émérite de droit à l’Université hébraïque de Jérusalem, spécialisée dans le droit des femmes. Selon elle, la tendance des ultra-orthodoxes est à la "radicalisation". "C’est à qui sera plus sacré que le pape. Et l’État ne fait rien pour inverser cette tendance", déplore-t-elle.

Yémen : sept tués dans des accrochages entre l’armée et des islamistes

Cinq soldats et deux membres présumés d’Al-Qaïda ont été tués dans des affrontements armés dimanche soir près de Zinjibar, chef-lieu de la province d’Abyane, un fief du réseau extrémiste dans le sud du Yémen, ont indiqué lundi des sources militaire et médicale.
"Cinq soldats ont été tués et sept autres blessés dimanche soir dans des affrontements" entre l’armée et des combattants présumés d’Al-Qaïda, a déclaré à l’AFP une source militaire.
Une source médicale a confirmé ce bilan, ajoutant que les corps de "deux membres d’Al-Qaïda", tués dans les combats de dimanche soir, ont été transférés dans un hôpital du sud du pays.
Des combattants affiliés au réseau contrôlent plusieurs villes et localités dont Zinjibar, capitale de la province d’Abyane où ils ont de fréquents affrontements avec l’armée et des supplétifs tribaux.
Le réseau islamiste a mis à profit l’affaiblissement du pouvoir de Sanaa, confronté à une révolte populaire contre le président Ali Abdallah Saleh depuis janvier, pour renforcer sa présence dans le Sud et l’Est du Yémen.

lundi 26 décembre 2011

Bahreïn : En joue !

Un policier bahreïni pointe son arme vers un journaliste-photographe près du siège Al-Wafak dans une banlieue de Manama (Bahreïn)
(Photo Afp prise le 25 décembre 2011)

شرطي بحريني يصوب سلاحه نحو مصور صحافي قرب مقر « الوفاق » في إحدى ضواحي المنامة أمس (أ ف ب)

Israël : Des députés vont examiner une reconnaissance du génocide arménien

Une commission parlementaire israélienne doit débattre lundi d’un texte reconnaissant le génocide arménien, une mesure qui devrait aggraver les tensions déjà fortes avec la Turquie.
La commission de l’Education doit se réunir à 10H00 (08H00 GMT) pour discuter d’une proposition de loi faisant du 24 avril, date du début des exécutions en masse d’Arméniens en 1915, une journée de commémoration du "massacre du peuple arménien".
Le Parlement avait rejeté une proposition similaire en 2007, quand Israël et la Turquie entretenaient des liens étroits. Mais les relations se sont tendues depuis que la marine israélienne a tué neuf Turcs en mai 2010 lors de l’arraisonnement d’une flottille qui tentait de briser le blocus de Gaza.
En octobre, la Turquie a expulsé l’ambassadeur israélien à Ankara et rompu ses contrats militaires et de défense avec Israël.
"Cela fait des années que nous travaillons" sur ce projet de journée commémorative, a déclaré Georgette Avakian, membre du Comité national arménien à Jérusalem, à la radio publique. "Nous espérons que le temps est venu".
"Pendant des années, le gouvernement israélien a refusé de reconnaître le génocide pour des raisons cyniques, stratégiques et économiques, liées à ses relations avec la Turquie", a regretté Zahava Gal-On, une député du parti de gauche Meretz qui soutient la proposition de loi.
Le massacre de centaines de milliers d’Arméniens en 1915 - 1,5 million selon les Arméniens - a été reconnu en 1985 comme un génocide par l’ONU, mais la Turquie rejette fermement cette qualification, évoquant des morts dans les combats et les déportations, mais pas une volonté d’extermination.
La semaine dernière, Ankara a vivement réagi à l’adoption par l’Assemblée nationale française, qui a déjà reconnu le génocide arménien, d’une proposition de loi pénalisant la contestation d’un génocide, annonçant un gel de sa coopération militaire avec la France, rappelant son ambassadeur à Paris et accusant à son tour la France de génocide en Algérie.

Irak: cinq morts dans un attentat suicide contre le ministère de l'Intérieur


Cinq personnes ont été tuées lundi dans un attentat suicide à la voiture piégée contre le ministère de l'Intérieur dans le centre de Bagdad, selon une source médicale, quatre jours après une série d'attentats meurtries dans la capitale irakienne.
Au moins 27 autres ont été blessées dans l'attentat du lundi qui a eu lieu vers 07H30 locales (04H30 GMT) dans le quartier de Bab al-Charji, selon cette source.
Deux établissements hospitaliers ont indiqué avoir reçu les corps de cinq personnes et soigné 13 blessés.

Maroc: manifestations pour la démocratie sans les islamistes


Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Casablanca et Rabat à l'appel des jeunes du Mouvement du 20 février qui revendique des réformes politiques profondes, pour la première fois en l'absence des représentants du mouvement islamiste Justice et bienfaisance.
Les islamistes du mouvement Justice et bienfaisance se sont retirés récemment du mouvement de contestation mené depuis le début de l'année par les jeunes pour la démocratie.

dimanche 25 décembre 2011

Israël : Netanyahu "pas de dialogue avec un gouvernement comptant le Hamas"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué dimanche qu’il refuserait de mener des négocations avec l’Autorité palestinienne si le gouvernement émanant de celle-ci comprend des représentants du Hamas, a affirmé la radio publique israélienne.
"M. Netanyahu a déclaré que si le Hamas rallie le gouvernement palestinien, il refusera de mener des négociations de paix avec l’Autorité palestinienne", a indiqué la radio.
Selon elle, le Premier ministre a tenu ces propos durant la conférence annuelle des ambassadeurs israéliens à Jérusalem.
De même source, M. Netanyahu a ajouté que "les progrès dans les pourparlers de paix (avec les Palestiniens) devront tenir compte des besoins sécuritaires d’Israël qui deviennent plus importants au vu de la situation régionale".
M. Netanyahu a encore dit qu’il "ne saurait tolérer que la situation prévalant au Liban et dans la bande de Gaza puisse se reproduire dans les territoires contrôlés par l’Autorité palestinienne" du président Mahmoud Abbas.
Enfin, toujours selon la radio, le Premier ministre a répété qu’il attendait des Palestiniens qu’ils reconnaissent Israël comme "l’Etat nation du peuple juif" tout en soulignant "qu’il ne s’agit pas d’une condition préalable aux pourparlers de paix" en panne depuis l’offensive israélienne à Gaza à l’hiver 2008/09.
Interrogé par l’AFP pour confirmer ces déclarations, Mark Regev, porte-parole de M. Netanyahu, a indiqué "qu’elles ont été tenues à huis-clos".

Israël : 235 millions de dollars supplémentaires d'aide américaine

Les États-Unis ont accordé une enveloppe supplémentaire de 235 millions de dollars au gouvernement israélien pour le financement de systèmes d’interception de roquettes, a annoncé dimanche le ministère israélien de la Défense. "L’aide du Congrès américain est une étape supplémentaire dans le renforcement des relations israélo-américaines dans le domaine de la défense", a déclaré le ministre de la Défense Ehud Barak dans un communiqué.
Cette rallonge s’ajoute aux près de trois milliards de dollars d’aide militaire octroyée annuellement par les États-Unis à Israël. Cette aide est entièrement consacrée à des achats d’armes américaines, selon un protocole d’accord bilatéral signé en 2007 pour une période de dix ans. Israël a mis en place au printemps dernier le système de défense antiroquettes "Dôme de fer", financé par les États-Unis, pour protéger les localités du sud d’Israël des tirs en provenance de la bande de Gaza. Mais les batteries antimissiles déployées à proximité du territoire palestinien ont donné des résultats mitigés et ne parviennent pas à intercepter tous les tirs.

Irak : le vice-président recherché refuse de rentrer à Bagdad

Le vice-président irakien Tariq al-Hashemi, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour complot, a déclaré qu’il ne faisait pas assez confiance à la justice de son pays pour rentrer à Bagdad et évoqué un éventuel exil, dans un entretien dimanche à l’AFP.
Réfugié dans la région autonome du Kurdistan irakien (nord) et hébergé dans une résidence du président du pays, le Kurde Jalal Talabani, al-Hashemi a reconnu que certains de ses anciens gardes du corps avaient pu mener des attentats mais fermement démenti y avoir été mêlé.
A la question de savoir s’il envisageait de rentrer à Bagdad pour y être jugé, Tariq al-Hashemi a répondu : "Bien sûr que non", évoquant le manque de sécurité dans la capitale et la politisation du système judiciaire.
La plupart de ses gardes ont été arrêtés et leurs armes confisquées. "Comment puis-je rentrer à Bagdad si je ne peux pas assurer ma sécurité ?", a-t-il insisté lors d’un entretien qui a duré une heure à Qalachwalan, près de Souleimaniyeh, et au cours duquel il est apparu entouré de gardes non armés.
De plus, "le conseil judiciaire irakien est sous le contrôle et l’influence du gouvernement central, et cela pose un gros problème", a-t-il ajouté. "C’est pourquoi j’ai demandé que l’affaire soit transférée au Kurdistan (...). Ici la justice ne sera pas politisée".

Le mandat d’arrêt lancé il y a près d’une semaine contre le vice-président sunnite a encore accru la crise entre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki et le groupe parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites et dont Tariq al-Hashemi fait partie.
Deuxième groupe parlementaire, Iraqiya a décidé de boycotter le Parlement et le gouvernement pour dénoncer l’autoritarisme de Nouri al-Maliki. Ce dernier a réagi en menaçant de remplacer les neuf ministres d’Iraqiya et en réclamant le limogeage de son adjoint sunnite, qui l’a qualifié de dictateur "pire que Saddam Hussein".
Alors que les derniers soldats américains ont quitté le pays il y a une semaine, cette crise politique sur fond de tensions confessionnelles s’est accompagnée d’une nouvelle vague d’attentats qui ont fait 60 morts jeudi à Bagdad.
Al-Hashemi, qui s’est déjà exprimé dans plusieurs médias ces derniers jours pour dénoncer al-Maliki, a assuré à l’AFP qu’il continuait d’assurer ses fonctions de vice-président, et qu’il pourrait être amené à voyager à l’étranger dans ce cadre.
Ankara a fait savoir que la Turquie ne rejetterait pas Tariq al-Hashemi si celui-ci demandait l’asile, tout en estimant qu’il devrait rester en Irak.
"Je n’ai pas l’intention de quitter l’Irak pour l’instant, à moins que ma sécurité personnelle ne soit menacée", a déclaré le vice-président irakien lors de l’entretien. "Si c’est le cas, nous en discuterons".
Tariq al-Hashemi est devenu vice-président du pays en 2006, un poste qu’il a conservé dans le cadre de l’accord sur le partage du pouvoir après les élections de mars 2010.
Selon lui, il revient désormais à Nouri al-Maliki et à ses alliés politiques d’apaiser les tensions afin de régler la "grave crise" actuelle.
"La situation est plus complexe qu’avant. Si nous échouons, je pense que l’Irak va glisser à nouveau vers la tyrannie. Et alors l’Irak et les Irakiens, tous les Irakiens, seront perdants", a-t-il prévenu.

Soudan : l’armée annonce avoir tué un important chef rebelle du Darfour

L’armée soudanaise a annoncé dimanche avoir tué Khalil Ibrahim, chef d’un des plus importants groupes rebelles de la région du Darfour, trois jours après que ce groupe a affirmé marcher sur Khartoum pour renverser le régime.
"L’armée soudanaise annonce qu’elle a tué Khalil Ibrahim dans des combats ce jour dans l’ouest de la ville de Wadbanda, au Kordofan-Nord", près de la frontière avec le Darfour-Sud, a rapporté l’agence de presse officielle Suna.
Ibrahim, 54 ans, dirigeait le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, région de l’ouest du Soudan ravagée par la guerre civile.
"Je suis quasiment sûr que c’est vrai. Cela s’est produit lors de combats avec les forces armées soudanaises (SAF)", a indiqué une source proche du JEM.
L’épouse du chef rebelle et sa fille ont tenté de tenir une cérémonie de deuil à leur domicile dans le sud de Khartoum mais la police le leur a interdit, a indiqué un témoin à l’AFP.
Parallèlement, deux avions de chasse ont survolé El-Facher, capitale du Darfour-Nord, a rapporté un témoin à l’AFP.
Ibrahim a été blessé dans les accrochages jeudi et "est décédé samedi soir", a précisé en début de soirée le porte-parole de l’armée, Sawarmi Khaled Saad, ajoutant qu’il avait été enterré peu après son décès.
"Trente de ses combattants ont été tués et d’autres ont été blessés", a-t-il affirmé à la presse. "Douze véhicules ont été détruits dans les affrontements, ainsi que quatre camions et un camion-citerne transportant du pétrole", a-t-il ajouté.
Plus tôt, le gouverneur de la province du Kordofan-Nord avait dit à la télévision d’Etat que des véhicules de rebelles étaient en feu après les affrontements.
Les combats se poursuivaient dimanche dans la zone frontalière entre le Darfour-Nord et le Kordofan-Nord, a annoncé le ministre soudanais de l’Information, Abdallah Ali Massar.

Vendredi, Sawarmi Khaled Saad avait attribué aux forces de Khalil Ibrahim une attaque contre des civils dans le Kordofan-Nord, où elles auraient également pillé les propriétés de chefs locaux.
Jeudi, le JEM avait affirmé que ses troupes avançaient vers l’Est, en direction de Khartoum. Selon un porte-parole, Gibril Adam Bilal, les rebelles avaient atteint En Nahoud, à 120 km à l’est du Darfour, dans l’Etat du Kordofan-Nord, et progressaient dans le but de faire tomber le régime du président Omar el-Béchir.
Khalil Ibrahim avait soutenu le coup d’Etat du président Omar el-Béchir en 1989, avant de tourner le dos au gouvernement et de fonder à la fin des années 1990 un groupe de dissidents en dénonçant la "domination" des Arabes sur la vie politique et économique.
Exilé aux Pays-Bas, il avait annoncé la formation du JEM, de tendance islamiste, dont la base est limitée à la branche Kobe des Zaghawas, un groupe ethnique présent au Soudan et au Tchad.
Le JEM a refusé de signer l’accord de paix du Darfour de mai 2006, estimant que "les mesures sur le partage des ressources et du pouvoir ne répondaient pas de façon adéquate aux causes profondes de la rébellion : l’inéquité structurelle entre le centre (Khartoum) et les régions périphériques", selon International Crisis Group (ICG).
Il n’a pas non plus signé un accord de paix signé en juillet à Doha entre Khartoum et le Mouvement de libération pour la justice (LJM, une coalition de petites factions darfouries rebelles).
En mai 2008, plus de 200 personnes avaient été tuées lors d’une attaque du JEM à Omdurman, ville jumelle de Khartoum. Plusieurs rebelles ont été condamnés à mort pour cette attaque.
Le porte-parole de l’armée a indiqué à la télévision que Ibrahim a été tué alors qu’il entreprenait de se rendre au Soudan du Sud, que Khartoum accuse de soutenir les rebelles soudanais.
Au moins 300.000 personnes ont été tuées et 1,8 million déplacées depuis le début en 2003 de la guerre au Darfour, selon une estimation des Nations unies.

Syrie : Le chef des observateurs arabes entame sa mission en Syrie

Le chef de la mission d’observateurs de la Ligue arabe, le général soudanais Ahmed Mustafa al Dabi, est arrivé dimanche en Syrie pour vérifier l’application par Damas d’un plan de sortie de crise après neuf mois de manifestations réprimées dans le sang.
Son arrivée, passée sous silence par les médias officiels syriens, a coïncidé avec de nouvelles violences dans la ville centrale de Homs, qui ont fait trois morts selon l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme.
L’organisation basée en Grande-Bretagne a également déclaré que 124 habitants de Homs avaient été blessés dans le bombardement du quartier de Bab Amro, haut-lieu de la contestation contre le président Bachar al Assad, au pouvoir depuis onze ans.

Avant son départ pour la Syrie, le général Dabi a rencontré au Caire le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elarabi, afin d’établir la "feuille de route" de la mission, dont il a promis qu’elle travaillerait dans la transparence.
Interrogé par l’agence de presse égyptienne Mena, le militaire soudanais a déclaré que les observateurs prévoyaient de rencontrer divers protagonistes de la crise, issus de l’armée comme des rangs de l’opposition.
La Ligue arabe espère envoyer au total environ 150 observateurs en Syrie d’ici la fin de l’année. Nabil Elarabi a estimé qu’il faudrait une semaine seulement pour constater le respect ou non par les autorités syriennes du plan de sortie de crise élaboré par l’organisation panarabe.
Après six semaines de tergiversation, le pouvoir syrien a accepté de signer lundi dernier le protocole d’admission des observateurs sur son sol. Le plan de la Ligue prévoit l’arrêt des violences, le retrait des troupes stationnées dans les rues, la libération de prisonniers et un dialogue avec l’opposition.
Les opposants du dictateur Bashar restent cependant sceptiques sur l’intérêt d’une mission d’observateurs visant à surveiller l’application d’un plan de paix qu’ils sont persuadés que Damas ne respectera pas.
Burhan Ghaliun, chef du Conseil national syrien (CNS) qui regroupe divers mouvements d’opposition, a estimé que la Ligue arabe devait accentuer la pression sur Damas en demandant au Conseil de sécurité de l’Onu d’adopter son plan de paix.
"Nous voulons que ce régime s’en aille afin que nous puissions vivre en paix. (...) Il n’est pas raisonnable que le sang coule à Homs et Idlib pendant que la communauté internationale ne fait rien pour stopper ce régime fasciste", a déclaré Ghaliun dans un message vidéo adressé aux Syriens.
Face à la répression des manifestations anti-Assad, qui s’élève à plus de 5.000 morts depuis neuf mois selon l’Onu, la Ligue a également suspendu la Syrie de ses instances et imposé des sanctions économiques à Damas.

Palestine : Noel

Les autorités israéliennes d’occupation ont accordé 7000 permis spéciaux aux chrétiens palestiniens de la Cisjordanie et 500 à ceux de Gaza afin de leur permettre de se rendre à Bethléem.

samedi 24 décembre 2011

Egypte : les islamistes confirment leur domination après la 2e phase de vote

Les principaux partis islamistes ont confirmé leur domination en remportant plus de 65% des voix lors de la deuxième phase des élections législatives organisée entre le 14 et le 22 décembre, a annoncé samedi la commission électorale.
Le Parti liberté et justice (PLJ), issu des Frères musulmans, a remporté 36,5% des voix et les salafistes d’Al-Nour 28,7% lors du scrutin organisé dans un tiers des 27 gouvernorats du pays, notamment Suez (nord-est), Assouan (sud) et Guizeh (qui englobe une grande partie de l’ouest du Caire).
Lors de la première phase du vote fin novembre/début décembre, qui avait concerné notamment Le Caire, Alexandrie (nord) ou Louxor (sud), le PLJ avait déjà raflé 36% des voix, tandis qu’Al-Nour avait réalisé une percée surprise avec 24%.
Pour les 60 sièges attribués au scrutin uninominal à deux tours lors de cette deuxième phase, la commission a annoncé samedi les vainqueurs sans préciser leur affiliation. Selon le quotidien d’Etat Al-Ahram, le PLJ a remporté 40 de ces sièges et Al-Nour 13.
Comme lors de la première phase, les libéraux sont les grands perdants de ce scrutin. Le parti Al-Wafd, le plus ancien du pays, doit se contenter de 9,6% des voix, et le Bloc égyptien, la principale coalition libérale, de 7%.
La troisième phase du scrutin pour élire les députés, dans le dernier tiers des gouvernorats, doit débuter le 3 janvier. Une fois l’assemblée élue, un nouveau cycle de trois phases similaires étalées jusqu’en mars permettra de désigner les membres de la Choura (chambre haute consultative).
Avec près des deux-tiers des voix lors des deux premières phases, les islamistes semblent assurés de dominer l’assemblée, qui doit se réunir pour la première fois le 23 janvier.
Le PLJ a donc estimé qu’il aurait le droit de former le prochain gouvernement, mais l’armée, qui détient le pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février, et le Premier ministre qu’elle a désigné ont déjà annoncé que le Parlement n’aurait pas le pouvoir de nommer les ministres.

Syrie: le porte-parole des Frères musulmans dément la revendication des attentats de Damas


Le porte-parole des Frères musulmans Zuhayr Salem a démenti samedi à l'AFP toute responsabilité de la confrérie dans les attentats suicide de vendredi, accusant le régime d'avoir "fabriqué de toute pièce" un communiqué les revendiquant au nom des Frères.
Il s'agit d'une "page fabriquée de toute pièce en notre nom sur internet", a indiqué M. Salem, réagissant à un communiqué mis en ligne sur un site se présentant comme étant celui des Frères en Syrie et qui a revendiqué au nom de la confrérie les attentats ayant fait la veille à Damas 44 morts et plus de 150 blessés.

Irak : Les chrétiens d’Irak pris entre deux feux, inquiets après le retrait américain

Les chrétiens d’Irak, poussés à l’exode par une série d’attentats visant leur communauté, sont inquiets face à la recrudescence des tensions confessionnelles, dans la foulée du retrait des troupes américaines.
Estimés à plus d’un million avant l’invasion américaine en 2003, les chrétiens sont installés essentiellement à Bagdad, Mossoul (nord) et dans la région pétrolifère de Kirkouk (nord). Près des deux tiers ont depuis fui le pays, et l’exode continue.
"Nous sommes inquiets depuis le retrait américain, même si les forces de sécurité affirment que nous serons en sécurité", estime Louis Sakko, archevêque chaldéen de Kirkouk.
"La sécurité des chrétiens n’a pas été assurée. Les forces de sécurité sont incapables d’en garantir la protection. Nous avons à plusieurs reprises demandé le renforcement des mesures de sécurité mais les résultats ne sont pas encourageants".
Les derniers soldats américains qui ont quitté l’Irak le 18 décembre ont laissé des forces de sécurité irakiennes fortes de 900.000 hommes aptes à priori à faire face aux menaces intérieures mais incapables pour le moment d’assurer la sécurité des frontières et protéger l’espace aérien et les eaux territoriales.
Une série d’attentats, qui a fait mardi 60 morts, a montré que ces forces irakiennes étaient encore loin de pouvoir assurer la sécurité dans le pays.
Ces attaques ont exacerbé les tensions confessionnelles, en pleine recrudescence en raison notamment d’un conflit politique opposant le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki au vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, suite à un mandat d’arrêt émis contre ce dernier.
"L’avenir est incertain et les conflits religieux et interconfessionnels ont brisé notre confiance, notamment après le retrait américain", affirme Salvan Youhanna Matti, un retraité de 59 ans qui s’apprête à quitter le pays. Ses trois fils sont déjà partis en Belgique, en Suède et au Liban.
Malgré les engagements des dirigeants locaux et les déclarations de hauts responsables selon lesquels la protection des chrétiens constitue une priorité, des violences continuent à viser cette minorité.
Le plus meurtrier des attentats anti-chrétiens depuis 2003 a été perpétré par Al-Qaïda contre une église en octobre 2010. Il avait coûté la vie à 44 pèlerins, deux prêtres et sept membres des services de sécurité.
Les assassinats ciblés et les enlèvements de chrétiens se poursuivent, même s’ils sont moins fréquents qu’avant 2011.
"Si tous les Irakiens (...) ont souffert de la violence dans les années ayant suivi l’invasion américaine, les communautés minoritaires, notamment non-musulmanes, ont été particulièrement vulnérables", indiquait Human Rights Watch (HRW) début 2011.
Selon M. Sakko, 57 églises et lieux de culte ont été attaqués depuis l’invasion, plus de 900 chrétiens ont été tués et plus de 6.000 blessés.
 Ces chiffres peuvent sembler dérisoires comparés à l’ampleur des violences dans le pays — l’ONG britannique Iraq Body Count fait état de plus de 100.000 morts depuis 2003. Mais HRW souligne que puisque les communautés minoritaires ne possèdent ni "milices, ni structures tribales susceptibles d’assurer leur défense, un nombre disproportionné s’est enfui".
Par ailleurs, les chrétiens d’Irak suivent attentivement les évènements ailleurs au Moyen-Orient avec un certain malaise.
Saad Serup Hanna, de l’église Mar Youssef de Bagdad, estime que les prochaines années seront "très difficiles" pour les chrétiens, parlant de "défis à relever pour leur sécurité, la protection de leurs droits".
"Je ne sais pas si (...) les politiciens du Printemps arabe sont assez mûrs pour en saisir l’ampleur", poursuit-il, en allusion aux craintes que suscite chez les chrétiens l’arrivée éventuelle au pouvoir d’islamistes dans la région.
Selon lui, "la région se dirige vers un conflit entre les deux grands blocs de l’islam" sunnites et chiites, et "les chrétiens sont pris entre deux feux".

Tunisie : L'Assemblée accorde sa confiance au gouvernement


L'Assemblée constituante tunisienne a accordé vendredi soir la confiance au gouvernement en approuvant par une majorité sa composition établie par son chef, l'islamiste Hamadi Jebali. Après un débat qui a duré toute la journée, la liste a été soutenue par 154 voix pour, 38 contre et 11 abstentions.
La veille, Hamadi Jebali a présenté aux 217 élus de la Constituante, issue des premières élections libres en Tunisie, la liste de son équipe dont les ministères clés vont au parti islamiste Ennahda, et exposé les priorités de son programme.

vendredi 23 décembre 2011

Somalie : Trois travailleurs humanitaires tué

Trois travailleurs humanitaires, dont deux travaillant pour le Programme alimentaire mondial (PAM), ont été tués vendredi par un habitant d'un camp de réfugiés.
Selon un responsable de la ville de Mataban, dans le centre du pays, Mohamud Cheik Abdi, les trois Somaliens ont été tués par balles vendredi matin alors qu'ils rentraient d'un camp de familles déplacées par les violences et la famine. Un contentieux privé semble être à l'origine de cette attaque, a-t-il précisé.
Le PAM a confirmé dans un communiqué la mort de deux de ses membres, ainsi que celle d'une troisième personne travaillant pour un autre groupe humanitaire. "L'individu s'est ensuite rendu et est actuellement placé sous la garde des autorités locales. Les opérations du PAM sont temporairement suspendues à Mataban".
Un témoin de la fusillade, Hassan Madar, a raconté que les travailleurs venaient de compter le nombre de réfugiés présents dans le camp. "Ils supervisaient les camps depuis hier (jeudi). Le meurtrier s'est rendu aux combattants d'Ahlu Sunna après (les faits) et il a été transporté dans un autre lieu", a-t-il précisé en référence à une milice somalienne.
Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères condamne cet "acte lâche qui vise des civils engagés au service d'autrui et les opérations humanitaires et de paix en Somalie".
Paris "appelle au respect du travail des agences des Nations unies et organismes d'aide humanitaire ainsi que de l'intégrité de leurs personnels et de leurs locaux". "L'aide humanitaire doit pouvoir être acheminée sans restriction", précise le communiqué.
Le mois dernier, les milices islamistes al-Shabab, qui opèrent surtout dans le sud et le centre de la Somalie, ont interdit à seize groupes humanitaires d'agir dans les zones placées sous leur contrôle. AP

Soudan : nouvelles attaques au Darfour

Des rebelles du Darfour, une région de l'ouest du Soudan, ont mené des attaques dans l'Etat voisin du Kordofan-Nord, a indiqué vendredi l'armée soudanaise, citée par l'agence de presse officielle, au lendemain de l'annonce par un groupe rebelle qu'il marchait sur la capitale. "Un groupe de rebelles appartenant à Khalil Ibrahim a visé hier des civils (...) au Kordofan-Nord, près de la frontière avec le Darfour-Nord", a indiqué le porte-parole de l'armée Sawarmi Khaled Saad, cité par l'agence SUNA.
Le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), dirigé par Khalil Ibrahim, avait indiqué jeudi que ses troupes rebelles avaient commencé à se déplacer du Darfour vers l'Est, en direction de Khartoum. Gibril Adam Bilal, un porte-parole du JEM, affirmait que les rebelles avaient atteint En Nahoud, à quelque 120 km à l'est du Darfour, dans l'Etat du Kordofan-Nord, et continuaient d'avancer dans le but de faire tomber le régime du président Omar el Béchir.

Tunisie : La Tunisie risque un "suicide collectif", avertit son nouveau président


La Tunisie risque un "suicide collectif" si les grèves et les troubles sociaux qui secouent l'économie depuis environ une année se poursuivaient, a averti vendredi le président Moncef Marzouki.
"Si la machine économique tardait à reprendre, le pays irait droit vers le suicide collectif. Une contre-révolution ou une révolution dans les régions marginalisées plongerait le pays dans l'anarchie," a-t-il souligné dans un discours aux chefs d'entreprises réunis au siège de l'Union tunisienne pour l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica).

Syrie : le Hezbollah accuse les États-Unis d’être derrière les attentats de Damas

Le Hezbollah a accusé vendredi les États-Unis d’être derrière les attentats-suicides à Damas ainsi que ceux qui ont secoué Bagdad la veille. "Ces attentats (...) sont la spécialité des États-Unis, mère du terrorisme, qui visent, tuent et terrorisent les innocents pour les pousser à se plier à la politique américaine à la solde du sionisme", indique le parti dans un communiqué.
Le Hezbollah "condamne ce crime horrible" commis selon lui par "les ennemis de l’humanité". "Ceux qui sont lésés par la grande défaite des États-Unis et leur retrait humiliant d’Irak ont commencé une opération de vengeance meurtrière et lâche", poursuit le texte. Le puissant parti chiite armé, bête noire d’Israël et de Washington, est soutenu par Damas et Téhéran.
De son côté, le président libanais Michel Sleimane a téléphoné à son homologue syrien et dénoncé "les attaques terroristes" dans la capitale syrienne, selon un communiqué de son bureau de presse. "La concomitance (des attaques) avec l’arrivée des premiers observateurs en Syrie vise à entraver l’accord arabe conclu entre la Syrie et la Ligue arabe", a affirmé le chef d’État.
Au moins 30 personnes ont été tuées vendredi et plus d’une centaine d’autres blessées dans deux attentats-suicides à la voiture piégée contre les services de renseignements à Damas, au moment où la mission arabe préparant la venue d’observateurs s’entretenait avec les autorités syriennes. Plus d’une dizaine d’attentats en Irak ont fait au moins 67 morts jeudi, moins d’une semaine après le départ des derniers soldats américains du pays à l’issue de près de neuf ans de présence.