dimanche 29 décembre 2013

Liban : la coalition hostile à Damas veut un gouvernement sans le Hezbollah

La coalition libanaise hostile au régime syrien qui a perdu un de ses membres dans un attentat vendredi, a réclamé la formation d’un gouvernement sans la participation du Hezbollah, pointé du doigt dans ce meurtre.
Cette revendication, formulée par plusieurs responsables de la coalition dite du "14 mars", intervient au moment où le Liban est sans gouvernement depuis huit mois en raison du blocage politique entre ce bloc et celui mené par le Hezbollah.
"Nous proposons aujourd’hui de former un gouvernement qui comprendrait des représentants de notre camp et des centristes, sans le Hezbollah", a affirmé à l’AFP Farès Souaid, secrétaire général de la coalition.
Il s’exprimait au lendemain de l’assassinat de Mohammad Chatah, un des stratèges de cette coalition et critique du régime de Bashar al-Assad et de son allié le Hezbollah.
"Dans le passé, nous avons participé à des gouvernements d’union nationale (avec le Hezbollah), à des compromis, à des dialogues pour convaincre ce parti d’arrêter de recourir à la violence et au meurtre pour parvenir à ses fins politiques", a indiqué M. Souaid.
"Mais la machine à tuer ne s’est pas arrêtée (...) nous voulons un gouvernement où les portefeuilles de sécurité soient entre les mains du ’14 mars’ car nous ne voulons plus être (...) des cibles de la machine à tuer du Hezbollah", a-t-il dit.
La coalition du "14 mars" accuse le Hezbollah d’être derrière les assassinats de personnalités anti-Assad depuis 2005, mais aussi d’entraîner le Liban dans la tourmente de la guerre en Syrie, où le Hezbollah combat les rebelles aux côtés du régime d’Assad.
L’incapacité à former un gouvernement depuis huit mois est principalement due à la division des deux camps entre partisans et détracteurs du régime dans le pays voisin.
Le Hezbollah et ses alliés insistent par ailleurs pour obtenir des ministères clé comme l’Intérieur et les Affaires étrangères, la coalition l’accusant d’imposer sa volonté grâce à son puissant arsenal.
Cette division date d’avant même le conflit syrien qui a éclaté en 2011 : en 2005, l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, devenu opposant à la tutelle syrienne sur le Liban qui durait depuis 30 ans, est assassiné, divisant le pays entre le camp du 14 mars et celui du Hezbollah, resté fidèle au régime de Bashar al-Assad.

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