dimanche 22 décembre 2013

Yémen : deux nouvelles attaques contre un oléoduc, le pompage du brut interrompu

Des hommes armés ont fait exploser samedi dans l’est du Yémen deux tronçons d’oléoduc, empêchant une reprise du pompage de brut sur l’ouvrage qui a été la cible d’attaques au cours des deux derniers jours, a indiqué un responsable du ministère du Pétrole.
Les saboteurs ont fait exploser l’oléoduc à deux reprises, l’une à l’aube et l’autre en fin d’après-midi à Abu Hukik, dans la province de Marib à l’est de Sanaa, a ajouté la même source.
Selon ce responsable, l’oléoduc, visé mercredi et jeudi à l’aube par deux autres attaques, est fortement endommagé et "le pompage du brut est suspendu" malgré les efforts des autorités de réparer les brèches ouvertes dans l’ouvrage.
Deux soldats, qui accompagnaient une équipe de techniciens en charge de travaux de réparation sur l’oléoduc, ont été blessés samedi par des hommes de tribus qui les ont attaqués, a indiqué à l’AFP une source au sein des services de sécurité.
L’oléoduc, long de 420 kilomètres, relie les champs pétrolifères de Safir au terminal de Ras Issa, sur la mer Rouge, près de Hodeida.
Les attaques contre les oléoducs et les gazoducs sont fréquentes au Yémen, où la population, à structure tribale, est fortement armée. Elles sont souvent menées par des tribus qui entendent faire pression sur le gouvernement dans des affaires de justice ou pour obtenir des avantages matériels.
Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, a une petite production de pétrole et compte sur ses exportations de brut pour alimenter le budget de l’Etat, alors que son économie est au bord de l’effondrement en raison des crises politiques et de l’insécurité.
La production pétrolière était tombée en 2011 à 170 000 barils par jour (bj), contre 259 000 bj en 2010, en raison des troubles dans le pays, des sabotages à répétition d’oléoducs et des évacuations de personnel étranger, selon l’Energy Information Administration (EIA - Etats-Unis).
La chute de la production, qui atteignait 440 000 bj en 2001, est également due au manque de nouveaux investissements en matière d’exploration et à un entretien inadéquat des infrastructures.
Le ministre du Pétrole Ahmad Dares a affirmé cette semaine que les attentats avaient provoqué, dans son secteur, des dégâts estimés à 4,75 milliards de dollars entre mars 2011 et mars 2013.
Le Yémen traverse actuellement une transition politique laborieuse, après le départ négocié de l’ex-président Ali Abdallah Saleh à l’issue d’un soulèvement populaire lancé début 2011 dans le sillage des Printemps arabes.
Le dialogue national est bloqué et les violences se sont accrues, du fait notamment d’Al-Qaïda.

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