lundi 17 avril 2017

Syrie: plus de 40 civils tués lors de raids

Une famille fuit les combats dans la province syrienne de Hama, le 22 mars 2017 (Afp)

Plus de 40 civils ont été tués en 48 heures en Syrie dans des raids aériens probablement menés par la coalition dirigée par les Etats-Unis, dont les troupes participent à une opération antijihadistes dans le nord du pays.
Ces frappes sont survenues avant le début jeudi d'un nouveau round de pourparlers intersyriens sous l'égide de l'ONU à Genève (Suisse), qui suscite peu d'espoirs de règlement d'un conflit dévastateur qui a fait plus de 320.000 morts en six ans.
Mercredi s'est également tenue à Washington une réunion des pays de la coalition luttant contre Daesh en Syrie et en Irak, devant laquelle le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a promis l'éradication de cette "force mondiale du mal" et l'élimination prochaine de son chef Abou Bakr al-Baghdadi.
Dans leur déclaration finale, les 68 membres de la coalition se sont dits "unis dans (leur) détermination à éliminer cette menace planétaire".
C'est dans la province septentrionale de Raqa, contrôlée en majorité par Daesh, que huit civils ont été tués mercredi dans des raids de la coalition, a affirmé une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les frappes ont touché une boulangerie et d'autres magasins proches dans la ville de Tabqa", contrôlée par l'EI, selon l'OSDH.
Mardi, 33 civils avaient déjà péri dans une frappe sur une école servant de centre pour les déplacés au sud d'Al-Mansoura, ville tenue aussi par Daesh  et située dans la province de Raqa, a déclaré l'OSDH, en accusant également la coalition.
Le même jour, les Etats-Unis ont utilisé des hélicoptères d'attaque et de transport de troupes et de l'artillerie pour soutenir une offensive de l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur le barrage de Tabqa, selon le Pentagone.
Le colonel Joseph E. Scrocca, porte-parole militaire américain, a reconnu que la coalition avait mené des frappes "dans cette zone" d'Al-Mansoura, et qu'elle enquêtait sur les informations parlant de victimes civiles.
Les membres des FDS ont été héliportés avec l'objectif d'attaquer le barrage par le sud. "C'est la première fois" que les forces américaines héliportent ainsi des combattants alliés derrière les lignes jihadistes en Syrie, selon le porte-parole.
Selon un commandant des FDS, le site où les combattants ont été héliportés se situe "à 15 km à l'ouest de Tabqa".
Cette ville représente une importante ligne de défense pour Daesh, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Raqa, capitale de facto de Daesh et objectif ultime des Américains et leurs alliés.
Sur un autre front, des combats continuent d'opposer les rebelles et leurs alliés jihadistes de Fateh al-Cham aux forces du régime pour le quatrième jour consécutif dans l'est de Damas.
Les affrontements, entre les quartiers de Jobar (est) et Qaboun (nord-est), sont les plus violents à Damas depuis deux ans.
Le bruit des bombardements de l'armée et la pluie de roquettes tirées par les rebelles sur les quartiers résidentiels résonne dans l'est de Damas, à moins de 10 km du centre-ville.
Selon l'OSDH, "la rébellion veut faire la jonction entre les quartiers de Jobar et de Qaboun", l'un qu'elle contrôle à moitié, et l'autre où elle est présente en majorité.
Dans le centre du pays, d'autres groupes rebelles progressaient dans la province de Hama à la faveur d'une nouvelle offensive contre le régime.
L'ONG Save the Children a affirmé qu'au moins 10.000 personnes avaient été forcées de fuir leur foyer de la région de Hama, en s'alarmant de l'intensification des attaques contre les écoles et les civils.
"Il y a des développements sur le terrain qui soulèvent des inquiétudes", a déclaré l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, à la veille des négociations de Genève.
Les analystes sont pessimistes sur le résultat de cette cinquième session.
L'opposition réclame le départ du dictateur syrien Bashar al-Assad, que Damas refuse. Le gouvernement syrien veut discuter en priorité de la "lutte contre le terrorisme", ce qui pour le pouvoir désigne tous ses adversaires.

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