jeudi 23 février 2012

Irak: au moins 39 morts dans une vague d'attentats attribuée à Al-Qaïda

Une nouvelle vague de violences attribuée à Al-Qaïda a frappé jeudi l’Irak, faisant au moins 39 morts, dans ce que le président du Parlement a dénoncé comme une tentative de faire échouer le sommet de la Ligue arabe prévu dans un mois à Bagdad.
Plus de 250 personnes ont été blessées dans ces attentats, commis à l’aide de 16 voitures piégées, huit bombes, quatre attaques menées par des hommes armés et des tirs au mortier.
Selon le ministère de l’Intérieur, ces actes portent la signature d’Al-Qaïda. "L’organisation terroriste Al-Qaïda tente de faire passer le message à ses partisans qu’elle est toujours active sur le sol irakien et qu’elle a la capacité de frapper dans la capitale et les autres villes", note le ministère.
Selon lui, les auteurs ont eu recours "aux tactiques les plus récentes utilisées par Al-Qaïda et les organisations qui lui sont liées".
Les violences ont frappé au moins sept zones différentes de Bagdad et plusieurs villes des provinces de Salaheddin (nord) et Diyala (centre), Babylone (centre), Ninive (nord) et Kirkuk (nord), selon une source au ministère de l’Intérieur et des responsables de sécurité.
Il s’agit de la plus sanglante série d’attentats depuis le 14 janvier, lorsqu’un attentat suicide contre des pèlerins chiites avait fait au moins 53 morts près de Bassora (sud). Contrairement à ce dernier, la série de jeudi semblait viser en priorité les forces de l’ordre et les civils.
L’Irak doit accueillir le 29 mars prochain un sommet de la Ligue arabe, le premier depuis le début de la vague révolutionnaire qui a bouleversé la région et continue d’ensanglanter la Syrie.
Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a indiqué qu’il souhaitait la participation de la Syrie, bien qu’elle ait été suspendue des travaux de la Ligue.
Ces attaques interviennent en outre alors que la crise politique qui paralyse l’Irak depuis le départ des forces américaines en décembre n’est pas réglée et que le vice-président Tariq al-Hashemi, sous le coup d’un mandat d’arrêt, est toujours réfugié au Kurdistan irakien. Le président Jalal Talabani a proposé une "conférence nationale" pour venir à bout du conflit, pour laquelle aucune date n’a encore été fixée.
Le président du Parlement, Ussama al-Nujaïfi, a condamné les attentats de jeudi qui visent selon lui "à attiser les conflits entre les fils de l’Irak et à faire échouer la tenue du sommet arabe et de la conférence nationale".
Ils "dénotent clairement l’implication de parties étrangères qui tentent d’exporter leurs problèmes internes vers l’Irak", a-t-il estimé dans un communiqué.
C’est à Bagdad que le bilan est le plus lourd avec au moins 22 morts et 69 blessés. Le ministère de l’Intérieur a recensé plusieurs voitures piégées, deux attaques par des hommes armés contre des points de contrôle de la police et au moins six bombes.
Dans la province de Salaheddin (centre), huit personnes ont été tuées et 56 blessés au total selon le chef du département de santé de la province, Raed el-Jaburi. Dans celle de Diyala (centre), plusieurs attaques ont fait six morts et 11 blessés, selon un major de police de la province.
Plusieurs attaques se sont aussi produites dans la province de Babylone (centre), notamment à Al-Mussaïeb, où une jeune fille a été tuée et 85 personnes, dont de nombreux écoliers, blessés par une voiture piégée, selon une source médicale. A Hilla, une voiture piégée a explosé près de bâtiments de la municipalité, faisant un mort et cinq blessés, selon un premier lieutenant de police.
A Kirkuk, trois voitures piégées ont explosé, faisant 25 blessés, selon des sources sécuritaires et médicales. Un homme a été tué par des tirs d’obus de mortier dans un quartier de Mossoul (nord), selon la police.

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