samedi 25 février 2012

Syrie : la Croix-Rouge négocie pour évacuer les victimes piégées à Homs

La Croix-Rouge cherchait toujours, samedi 25 février, à évacuer les victimes, dont des journalistes occidentaux, piégées dans la ville de Homs assiégée et soumise depuis trois semaines à d’intenses bombardements. Les négociations ont repris dans la matinée entre la Croix-Rouge internationale (CICR), les diplomates, le régime et les opposants syriens, pour tenter de faire taire les armes le temps de mener à bien les opérations d’évacuation des blessés et des corps de personnes tuées.
Vendredi, le Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS) et le CICR ont évacué sept blessés ainsi que vingt femmes et enfants malades vers l’hôpital al-Amine, à deux kilomètres du quartier rebelle de Baba Amro, le plus visé dans les bombardements de Homs. Ils n’ont en revanche pas pu emmener les dépouilles de la reporter américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik, tués mercredi dans un bombardement à Homs, ni la journaliste française Edith Bouvier et le photographe britannique Paul Conroy, blessés dans la même attaque.
En dépit d’un appel solennel des "Amis de la Syrie" à cesser les violences, lors de la conférence de Tunis vendredi, l’armée syrienne a repris son pilonnage de Baba Amro samedi à l’aube, et des explosions sporadiques ont retenti dans d’autres quartiers de Homs, selon l’OSDH. Samedi, les violences ont fait 31 morts, dont 26 civils, au lendemain d’une journée meurtrière avec 53 tués, d’après un bilan de cette même association.
Dans le reste du pays, les forces de sécurité ont tué six personnes à Azaz, dans l’agglomération d’Alep, en marge de combats contre des déserteurs, et six civils sont morts lorsque l’armée a pris d’assaut deux villages de la province de Hama (centre). Une femme et trois fillettes figurent parmi les victimes, selon l’OSDH. De plus, la police a ouvert le feu sur les 4 000 personnes qui ont participé aux funérailles d’un civil tué vendredi à Alep, a ajouté l’OSDH.
Réunis vendredi à Tunis, la soixantaine de ministres des affaires étrangères du groupe des "Amis de la Syrie", boycotté par Moscou et Pékin, a appelé à l’arrêt immédiat des violences et à de nouvelles sanctions en Syrie, mais a temporisé sur le déploiement d’une force arabe/ONU de maintien de la paix.
Et si la Tunisie et le Qatar ont plaidé en faveur de la création d’une "force arabe", dans le cadre de la Ligue arabe, la France a estimé que cette force devrait auparavant obtenir "le feu vert" du Conseil de sécurité de l’ONU.
Face à cette éventualité d’une force arabe, l’Iran a réaffirmé, samedi, son opposition à toute intervention militaire en Syrie. Le ministère des affaires étrangères a également assuré que Téhéran "n’envoie pas d’armes et n’intervient pas militairement" dans ce pays, contrairement à ce qu’affirment les Occidentaux. Quant à la Chine, elle s’est félicitée que la conférence ait surtout permis de "rejeter toute intervention étrangère". "La majorité des pays arabes ont commencé à comprendre que les Etats-Unis et l’Europe dissimulent un poignard derrière un sourire, en d’autres mots, tandis qu’ils semblent agir pour des motifs humanitaires, en réalité ils ont des ambitions hégémoniques cachées", a annoncé l’agence officielle Chine nouvelle.
La réunion des "Amis de la Syrie" – jugée "totalement satisfaisante" par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton –, a également abouti à la reconnaissance du Conseil national syrien (CNS) comme "un représentant légitime des Syriens qui cherchent un changement démocratique pacifique".
Le groupe s’est engagé à fournir "un soutien effectif" à l’opposition, tandis que l’Arabie saoudite approuvait l’idée de lui envoyer des armes.

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