mardi 14 février 2012

Israël : Israël réserve sa réponse aux attentats, perçus comme un message de l'Iran

Nouvel épisode de la guerre de l’ombre entre Israël et l’Iran, les attentats contre le personnel des ambassades d’Israël à New Delhi et Tbilissi ne devraient pas entraîner d’importantes représailles du fait de leur ampleur limitée, estiment des experts.
Un attentat à la bombe contre une voiture de l’ambassade à New Delhi a fait quatre blessés lundi, dont une diplomate de 42 ans, grièvement atteinte. A Tbilissi, la police géorgienne a désamorcé un engin explosif découvert dans la voiture d’un employé de l’ambassade israélienne.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt accusé l’Iran et "son vassal, le Hezbollah libanais" d’être à l’origine des attentats, des accusations démenties par Téhéran.
Malgré les déclarations de Netanyahu, qui a promis d’agir "fermement" pour éradiquer "le terrorisme international en provenance de l’Iran", les experts estiment improbable une réponse israélienne.
"Je ne crois pas à une riposte d’Israël à ces attentats. Sa priorité actuellement est d’enquêter pour prouver l’implication de l’Iran", a déclaré à l’AFP Boaz Ganor, directeur du Centre interdisciplinaire de Herzliya pour la lutte antiterroriste.
"Nous estimons que Téhéran est derrière les dernières attaques car le modus operandi utilisé à New Delhi et Tbilissi est le même que celui utilisé lors des assassinats récents de scientifiques iraniens : un objet magnétique attaché à l’arrière d’une voiture. C’est une façon pour l’Iran de poser sa signature sur les attentats et d’envoyer ainsi un message de dissuasion à Israël", a-t-il ajouté.
Quatre scientifiques iraniens, dont trois impliqués dans le programme nucléaire controversé de Téhéran, ont été victimes d’attentats à la bombe depuis janvier 2010, imputés par l’Iran aux services de renseignements américains et israéliens.
La tension est montée ces dernières semaines entre l’Etat hébreu et l’Iran avec la multiplication des rumeurs sur une possible attaque israélienne contre des installations nucléaires iraniennes.
Les médias israéliens soulignent que les bombes retrouvées à New Delhi et Tbilissi étaient peu sophistiquées et les cibles de attentats de "seconde importance" : épouse de l’attaché militaire israélien à New Delhi, et un employé local, non-israélien, à Tbilissi.
Pour le correspondant militaire du quotidien Yediot Aharonot, Alex Fishman, le caractère limité des attaques met en évidence les difficultés de l’Iran et du Hezbollah.
"Les services de renseignements iraniens et l’unité du Hezbollah chargée des attentats sont tellement préoccupés par les événements en Syrie qu’ils ont apparemment du mal à organiser des attaques", écrit-il. L’Iran et le Hezbollah soutiennent le régime syrien de Bashar al Assad, qui réprime dans le sang un mouvement de contestation depuis 11 mois.
En conséquence, ils "se reposent sur les infrastructures locales de musulmans chiites et de mouvements radicaux qui agissent pour le compte de l’Iran", ajoute Fishman.
Ces derniers mois, plusieurs attaques ont été déjouées grâce à la coopération entre les services de renseignements israéliens et les services de sécurité locaux, notamment en Azerbaïdjan et en Thaïlande, a rappelé lundi Netanyahu.
Les attentats de New Delhi et Tbilissi coïncident avec le quatrième anniversaire de l’assassinat d’un chef militaire du Hezbollah, Imad Mughnieh, imputé à Israël, le 12 février 2008.
Israël accuse depuis des années l’Iran, qu’il considère comme son principal ennemi, de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme civil, ce que Téhéran dément.

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