vendredi 24 février 2012

Palestine : Nouveau retard dans la formation d'un gouvernement d'union palestinien

Le président Mahmud Abbas, dirigeant du Fatah, et le chef en exil du mouvement rival Hamas, Khaled Mechaal, sont convenus jeudi de reporter les négociations sur la formation d’un gouvernement d’union nationale palestinien, selon un responsable du Fatah.
Abbas a en outre rencontré jeudi soir au Caire le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, pour la première fois depuis que le mouvement islamiste a pris le contrôle de la bande de Gaza au détriment du Fatah en juin 2007. Aucun détail n’a filtré sur la rencontre.
Le nouveau gouvernement palestinien —transitoire— doit être chargé notamment d’organiser les prochaines élections présidentielle et législatives, aux termes d’un accord signé le 6 février à Doha entre Abbas et Mechaal dans le cadre du processus de réconciliation entre le Hamas et le Fatah.
"Le Hamas empêche toujours la Commission électorale de commencer à enregistrer les électeurs à Gaza", a déclaré à l’AFP un responsable du Fatah, pour expliquer le report, tandis que les principales factions palestiniennes étaient réunies au Caire jusqu’à vendredi.
Ce report n’est pas une surprise car l’annonce du nouvel exécutif a déjà été reportée à plusieurs reprises à une date indéterminée.
Le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza, ont conclu un accord de réconciliation le 27 avril 2011 au Caire mais la plupart des clauses sont restées lettre morte et les échéances sont constamment repoussées.
Le Hamas apparaît en effet très divisé sur le nouveau gouvernement qui doit être composé de personnalités indépendantes et, selon l’accord de Doha, dirigé par Mahmud Abbas.
Le Hamas "n’a pas encore informé le président Abbas de son accord officiel sur la résolution de ses conflits internes concernant la formation du gouvernement", a expliqué le responsable du Fatah sous couvert d’anonymat.
Abbas a promis de former un gouvernement dans les deux prochaines semaines mais à condition que le Hamas autorise la Commission électorale à travailler, a précisé dans la soirée une source proche des négociations au Caire. En attendant, les discussions sont bloquées.
Selon Abbas, le prochain gouvernement doit "respecter les engagements de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et les accords qu’elle a signés".
Dirigée par Abbas, l’OLP, qui coiffe la plupart des mouvements palestiniens, est reconnue internationalement comme le seul représentant légitime du peuple palestinien et a signé depuis les années 1990 une série d’accords avec Israël.
Mais le Hamas, qui ne fait pas partie jusqu’à présent de l’OLP et qui refuse de reconnaître Israël, a rejeté les déclarations de Abbas. Certains membres du mouvement islamiste à Gaza refusent que Abbas prenne la tête du prochain gouvernement et reprochent à leur chef en exil Khaled Mechaal d’avoir accepté trop de concessions au nom de la réconciliation.
Un membre de l’OLP a accusé jeudi soir les dirigeants du Hamas à Gaza de préférer la continuation de la division interpalestinienne et de ne pas vouloir des élections.
Abbas et Mechaal se sont retrouvés mercredi au Caire pour une série de réunions destinées à appliquer l’accord de réconciliation.
Ces rencontres, auxquelles sont associés les dirigeants des autres principales factions —dont le mouvement radical Jihad Islamique— doivent se poursuivre vendredi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire