jeudi 16 février 2012

Israël : Benjamin Netanyahu à Chypre pour la première fois

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a discuté jeudi avec le président chypriote Demetris Christofias à l’occasion de sa première visite à Chypre, de la coopération notamment énergétique entre les deux pays, voisins mais longtemps en froid.
La visite d’une journée à Nicosie de Netanyahu, premier chef de gouvernement israélien à se rendre à Chypre, est le signe d’un rapprochement lié à la découverte d’importantes réserves de gaz naturel au large de ces pays.
"Nous voulons explorer la coopération énergétique", a déclaré devant la presse Netanyahu qui s’est dit "très heureux" de pouvoir effectuer cette "visite, qui a trop tardé".
"Nous sommes prêts à parler du développement de nos relations, nous avons des intérêts communs dans tous les domaines, la santé, l’éducation, le tourisme, la culture et l’économie", a affirmé le président Chritofias.
Israël et Chypre ont découvert d’énormes réserves de gaz sous la mer Méditerranée qui les sépare et envisagent de coopérer pour mettre sur pied des infrastructures permettant d’alimenter les marchés asiatiques et européens.
Le rapprochement de Chypre et Israël s’est concrétisé par la ratification en décembre 2010 d’un traité délimitant leurs zones économiques exclusives respectives, évitant ainsi les conflits d’intérêt dans l’exploitation des ressources contiguës.
Les découvertes de réserves de gaz ont ouvert la voie à un renouveau des relations israélo-chypriotes, d’autant que l’Etat hébreu est en froid avec Ankara, depuis que des commandos israéliens ont tué neuf ressortissants turcs qui tentaient de briser le blocus de Gaza à bord du Mavi Marmara en mai 2010.
La Turquie, qui occupe depuis 1974 la partie nord de Chypre, a vivement protesté contre les explorations menées au large des côtes sud de l’île divisée, arguant que les autorités chypriotes-grecques, contrôlant le sud de Chypre, ne peuvent exploiter les ressources naturelles de l’île entière.
La radio militaire israélienne a indiqué jeudi que Chypre aurait demandé l’aide de la marine israélienne pour défendre les champs gaziers chypriotes face aux menaces de la Turquie.
"Si les dirigeants turcs, comme ils le prétendent, cherchent à consolider la paix et la stabilité dans la région, ils doivent comprendre qu’ils ont l’obligation de respecter la souveraineté des Etats ainsi que le droit international", a affirmé le président chypriote après ses discussions avec Netanyahu.
Chypre a annoncé lundi avoir lancé une deuxième série d’enchères pour attribuer des blocs d’exploration pétrolière et gazière au large de l’île méditerranéenne, en dépit de l’opposition de la Turquie à ces prospections.
Christofias a appelé Ankara à presser les dirigeants chypriotes-turcs à "faire preuve de bonne volonté" dans les négociations sur un règlement de la division de l’île. "Ainsi, l’utilisation des ressources naturelles du pays par le gouvernement fédéral serait bénéfique pour les deux communautés" chypriote-grecque et chypriote-turque.
Christofias a "appelé la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, a envoyer un message fort à la Turquie pour qu’il cesse de violer et commence à respecter le droit international".
La visite de Netanyahu intervient un mois après celle du ministre chypriote de la Défense, Demetris Eliades, à Tel-Aviv où il a signé un accord d’échange de renseignements. La ministre du Commerce Praxulla Antoniadou s’est rendue en Israël peu après à la tête d’une délégation d’affaires.
Le président israélien Shimon Peres s’est lui-même rendu à Chypre en novembre, le premier à y venir depuis Ezer Weizman en 1998.
Chypre a pourtant longtemps été l’un des plus sévères critiques d’Israël, sur la question palestinienne comme sur les enjeux régionaux.

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Netanyahu juge que les sanctions contre l’Iran n’ont pas donné de résultats
Les sanctions économiques et financières imposées à l’Iran n’ont pas donné de résultats, a estimé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au lendemain de l’annonce par Téhéran d’avancées majeures dans son programme nucléaire.
Israël, les Américains et les Européens accusent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme à des fins civiles, malgré les démentis de Téhéran.
"J’espère que les sanctions fonctionnent mais jusqu’ici elles n’ont pas marché et nous sommes face à un régime qui viole toutes les règles, ils n’ont absolument aucun respect pour les normes internationales", a dit Netanyahu dans des déclarations à la presse au cours d’une visite officielle à Chypre.
Qualifiant l’Iran de "puissance la plus irresponsable sur terre", Netanyahu a estimé que "les Etats-Unis et tout pays responsable devraient s’inquiéter de la poursuite du programme d’armement nucléaire de l’Iran".
"La possession d’armes nucléaires par un tel régime est une question extrêmement inquiétante pour les Etats-Unis et Israël", a insisté le dirigeant israélien.
Les mesures internationales adoptées pour sanctionner la poursuite par l’Iran de son programme nucléaire fonctionnent, avait estimé Dennis Ross, ex-conseiller pour le Proche-Orient du président américain Barack Obama, dans une interview publiée mercredi par le quotidien Haaretz.
L’Iran a annoncé mercredi avoir réussi à produire son propre combustible nucléaire à 20% pour son réacteur de recherche, alors que plusieurs dirigeants et experts nucléaires occidentaux avaient dit qu’il n’en avait pas la capacité technologique.
De même, Ahmadinejad a déclaré que l’Iran avait augmenté de 50% le nombre de ses centrifugeuses de première génération en activité, qui est passé de 6.000 à 9.000.
Enfin, il a également annoncé que les scientifiques iraniens avaient fabriqué une nouvelle centrifugeuse "de quatrième génération" trois fois plus puissante que celles existantes.
Ces annonces démontrent la volonté et la détermination de l’Iran à poursuivre son programme nucléaire malgré les sanctions occidentales, notamment pétrolières.
Israël et les Etats-Unis, qui soupçonnent l’Iran de chercher à fabriquer l’arme atomique malgré ses démentis, ont dit maintes fois ne pas exclure le recours à la force pour l’en empêcher.

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