samedi 25 février 2012

Yémen : vingt-six soldats périssent dans un attentat-suicide

Au moins 26 soldats de la Garde républicaine ont péri, selon un médecin, dans l’attentat-suicide commis samedi à l’entrée du palais présidentiel de Mukalla, dans le sud-est du Yémen, et attribué à al-Qaida par une source militaire. Lors d’un incident distinct simultané dans le sud du Yémen, deux soldats ont été tués et trois personnes, dont une femme, ont été blessées dans des échanges de tirs pendant le démantèlement samedi à Aden d’un camp de toile d’autonomistes sudistes, selon un nouveau bilan des sources médicales.
À Mukalla, "six soldats ont succombé à leurs blessures", a indiqué un médecin de l’hôpital Ibn Sina, après avoir indiqué que les "corps de vingt soldats ont été déposés à la morgue et qu’il y a de nombreux blessés". Une source militaire a affirmé que l’attentat "porte l’empreinte d’al-Qaida", ajoutant que le kamikaze pourrait être Mohammed al-Sayari, un Saoudien originaire de la province du Hadramawt, dont Mukalla est la capitale. Les soldats de la Garde républicaine sont entrés en force dans l’hôpital Ibn Sina de Mukalla pour faire admettre leurs blessés, n’hésitant pas à sortir des malades de leur lit pour faire place aux leurs, ont indiqué des témoins. D’autres soldats ont encerclé l’établissement hospitalier et tiraient en l’air pour dissuader toute tentative d’attaque. Une voiture piégée conduite par un kamikaze a explosé à l’entrée du palais présidentiel de Mukalla, avait indiqué auparavant une autre source militaire. Selon cette source, aucune personnalité ne se trouvait dans le palais au moment de l’explosion, qui a été suivie par des échanges de tirs entre hommes armés et soldats. Le kamikaze au volant du pick-up a péri, selon elle.
Le palais présidentiel de Moukalla est gardé par des éléments de la Garde républicaine, un corps d’élite de l’armée yéménite, commandé par Ahmed Ali Abdallah Saleh, le fils du président sortant qui a cédé le pouvoir après dix mois de contestation de son régime. À Aden, des unités de l’armée ont lancé un assaut contre les occupants du campement monté par des sudistes sur la place des martyrs dans le quartier central de Mansoura. Elles ont fait face à une dure résistance des autonomistes qui se relayent sur place depuis de longs mois. Les échanges de tirs ont duré plusieurs heures avant que les soldats ne réussissent à démanteler le camp.
Les hôpitaux Naqib et Brihi d’Aden ont indiqué avoir admis quatre blessés à l’issue de ces affrontements : deux militaires et deux civils, dont une femme. Une source médicale a indiqué plus tard que l’un des deux soldats avait succombé à ses blessures, puis fait état d’un autre militaire tué. Aden est l’épicentre des manifestations de militants qui veulent l’autonomie, voire l’indépendance, du sud du Yémen, qui était un État indépendant avant 1990. Ces autonomistes ont sérieusement perturbé mardi le déroulement de la présidentielle anticipée remportée par le candidat unique, Abd Rabbo Mansur Hadi, qui a prêté serment samedi devant le Parlement à Sanaa.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire