dimanche 12 février 2012

Bahreïn: déploiement policier massif à Manama pour empêcher une marche

Les forces de sécurité bahreïnies se sont déployées massivement dimanche à Manama pour empêcher une marche à laquelle ont appelé des militants à l’occasion du premier anniversaire du déclenchement de la contestation, ont indiqué des militants et des témoins.
Des activistes ont appelé à des marches dimanche, lundi et mardi, vers la place de la Perle, qui fut un haut lieu de la contestation déclenchée le 14 février 2011 et matée un mois plus tard, a indiqué à l’AFP Muhammad Maskati, chef de l’organisation des Jeunes bahreïnis pour les droits de l’Homme.
Ces forces ont été déployées depuis le matin sur les principaux axes de la capitale, notamment ceux conduisant à l’ex-place de la Perle, rasée par les autorités qui l’ont transformée en une intersection routière, rebaptisée Al-Faruk, selon des témoins.
Des points de contrôle ont été établis, causant des embouteillages sur plusieurs routes, notamment à la sortie des bureaux dans l’après-midi, a-t-on ajouté.
Signe de nervosité, des policiers ont battu un ressortissant arabe à al-Sahla, qu’ils prenaient pour un Bahreïni, alors qu’il se rendait dans une école pour récupérer ses enfants dans cette banlieue chiite de Manama, a rapporté Al-Wefaq, principal groupe de l’opposition chiite, dans un communiqué.
Samedi, les forces anti-émeutes sont intervenues dans plusieurs villages chiites pour disperser à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc des manifestants, blessant à l’oeil un jeune garçon, selon le Wefaq.
Les autorités se sont mobilisées pour empêcher tout débordement à l’occasion de la commémoration du déclenchement de la contestation et imposé des restrictions aux militants des droits de l’Homme et à la presse internationale.
Samedi, elles ont annoncé l’expulsion pour "activités illégales" de deux militantes des droits de l’Homme, Huwaida Arraf et Radhika Sainath, deux Américaines, arrivées de l’étranger pour cette commémoration.
Le mouvement de contestation est animé par des chiites, majoritaires à Bahreïn, qui réclament une monarchie constitutionnelle dans ce petit pays du Golfe, dirigé par une dynastie sunnite. La répression a fait 35 morts selon une commission d’enquête indépendante.

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