Les premiers civils ont été évacués vendredi à bord d’un bus de la
vieille ville de Homs assiégée depuis 600 jours, à la faveur d’un accord
et d’une trêve entre armée et rebelles sur cet important front de la
guerre en Syrie.
Parallèlement, le régime de Bashar al-Assad confirmait sa participation
au deuxième round de négociations avec l’opposition, prévu le 10 février
à Genève, et visant à trouver une issue politique à la guerre qui
ravage la Syrie depuis près de trois ans.
Aux termes d’un accord impliquant les protagonistes et annoncé jeudi,
des civils ont été évacués pour la première fois des quartiers assiégés
par l’armée à Homs, considérée comme "la capitale de la révolution" et
qui a payé au prix fort son opposition au régime Assad.
Selon un correspondant de l’AFP sur place, une dizaine de civils se
trouvaient à bord d’un bus à la sortie de la vieille ville sous contrôle
des rebelles.
Des images de télévisions ont montré des hommes âgés, enveloppés d’une
couverture, le visage grave et visiblement dans un état de faiblesse en
train de monter dans un bus, aidés des volontaires du Croissant rouge
syrien.
Selon des militants, 11 civils, notamment des personnes âgées, ont pris
place à nord du bus. L’agence officielle SANA a avancé le même chiffre
en parlant d’une fillette de 10 ans et de dix personnes âgées.
Les télévisions ont montré une forte présence militaire près du premier
bus, et des soldats empêchant les médias de s’approcher du véhicule.
Ces évacuations se poursuivront dans les prochains jours, selon le gouverneur de Homs (centre), Talal Barazi.
Plusieurs bus escortés par des ambulances du Croissant rouge étaient entrés le matin dans la vieille ville de Homs.
"D’après ce que nous a informés l’ONU, le nombre prévu de gens pour
sortir aujourd’hui est près de 200", a dit le gouverneur. "Les enfants
de moins de 15 ans, les hommes de plus de 55 ans et les femmes" sont
autorisés à partir.
Selon des militants anti-régime à Homs, un cessez-le-feu de quatre jours
est entré en vigueur pour permettre cette opération.
L’aide humanitaire, vitale pour les habitants pris au piège, et promise
également par l’accord leur parviendra samedi, selon le gouverneur.
L’ONU a parlé "d’une aide vitale à 2500 civils".
C’est la première fois que des civils sont évacués de Homs depuis le siège imposé par l’armée en juin 2012.
La situation humanitaire désespérée dans ces quartiers rebelles du Vieux
Homs, où les habitants grappillent tout ce qu’ils trouvent pour se
nourrir, a été maintes fois dénoncée par la communauté internationale.
En effet, aux bombardements quasi-quotidiens s’ajoutaient la pénurie de
nourriture et de matériel médical dans l’un des principaux fronts de la
guerre entre le régime et les rebelles.
Il s’agira aussi du premier geste humanitaire du régime depuis le
premier round de négociations avec l’opposition fin janvier à Genève.
Le régime a confirmé sa participation au deuxième round des négociations
initiées sous la pression de Moscou et Washington, dans l’espoir d’une
solution politique au conflit, déclenché par une contestation pacifique
en mars 2011 et qui a fait plus de 136 000 morts et des millions de
réfugiés.
"Il a été décidé que la délégation syrienne participera au 2e round des
négociations à Genève" lundi, a déclaré Le vice-ministre des Affaires
étrangères Fayçal Moqdad, l’un des membres de la délégation au 1er round
qui n’avait abouti à aucun résultat.
Et le prochain s’annonce aussi difficile tant les positions des protagonistes sont éloignées.
Moqdad a d’emblée répété que le régime, qui assimile les rebelles à
des "terroristes" et exclut toute discussion sur un départ de Assad,
insiste pour parler en premier de la question du "terrorisme", alors que
pour l’opposition, le dossier central est la transition dans le pays
excluant Assad.
L’opposition a déjà confirmé sa présence à la prochaine session, alors que les violences ne montrent aucun signe de répit.
Jeudi, les rebelles ont lancé un assaut contre la prison centrale d’Alep
(nord), la deuxième du pays, contrôlant de larges partie de
l’établissement, avant que les forces gouvernementales ne reprennent le
dessus vendredi, selon l’OSDH. De plus, le sort des prisonniers était
incertain en raison des versions contradictoires.
Ailleurs à Alep, le régime poursuivait ses raids aux barils d’explosifs qui ont tué plus de 250 personnes en 5 jours.
Le patron de l’ONU Ban Ki-moon a condamné ces pratiques, qui ont un
"effet dévastateur sur les zones habitées" et sont contraires aux lois
humanitaires internationales.
(07-02-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire