jeudi 6 février 2014

Tunisie : « Un an après l’assassinat de notre camarade Chokri Belaïd... La lutte continue ! » (Le Front populaire de Tunisie – Coordination Ile de France)

Le 6 février 2014 une année s’est écoulée depuis l’assassinat lâche et odieux de notre camarade martyr Chokri Belaïd. Le pays dirigé par la Troïka, composée par Ennahda et ses acolytes, continue à sombrer dans le chaos social, économique et politique.

La nième mort annoncée de Gadhgadhi, tueur présumé de notre camarade Chokri, est un simple épisode d’une longue série de manipulations politiques et de zones d’ombre, dont aucun tunisien n’est dupe, et qui n’a pour but que de couvrir les vrais commanditaires de ce crime et de clore définitivement l’enquête. Basma Khalfaoui veuve de notre camarade a déclaré le 5 février 2014 " Il n’y a pas de volonté de connaître la vérité. Au contraire, il y a une volonté de la camoufler, de la part de groupes parallèles au sein du ministère de l’Intérieur, qui sont complices avec les commanditaires ", elle a ajouté " Nous n’avons pas besoin de cadavres, mais de la vérité."

Le lendemain du 6 février 2013, le Front Populaire disposait d’un potentiel pour se construire de manière autonome et attirer des pans entiers de masses populaires. L’assassinat, six mois plus tard, de notre camarade Mohamed Brahmi était un indicateur de la peur du camp de la réaction de voir le Front Populaire devenir la principale force capable de mobiliser, de poursuivre et d’approfondir le processus révolutionnaire. Cependant, les militants ont été surpris par les décisions de certains dirigeants du Front Populaire qui ont cru nécessaire de s’allier avec d’autres forces politiques réactionnaires ou antagonistes en participant au Front de Salut National essentiellement animé par les figures de l’ancien régime (RCD), et ont malheureusement servi de marche pied aux représentants de la classe dominante ; pourtant, dès le 25 juillet, nombreux étaient les militants progressistes et ceux de gauche qui appelaient à la dissolution de l’Assemblée Constituante et de toutes les institutions qui en émanent.

L’opposition de façade entre le mouvement islamiste Ennahdha et Nidaa Tounes regroupant les anciens du régime déchu, finit par s’estomper. D’abord parce que les deux mouvements représentent les intérêts de la même classe dominante et que par essence, ils ont vocation à trouver des terrains d’entente. Ensuite, parce que toutes les interventions des puissances impérialistes ont visé à les rapprocher et à les amener à gouverner ensemble. C’est ainsi que l’ancien premier ministre islamiste a fini par démissionner et qu’un gouvernement de "technocrates", dirigé par un proche des islamistes, Mehdi Jomaa ministre sortant, a fini par être imposé et dans lequel plusieurs ministères restent entre les mains d’Ennahdha et de Nidaa Tounes (nouveau visage du RCD).

L’appui des puissances impérialistes est à peine voilé : dès l’annonce de la formation de ce gouvernement, le FMI a accordé un nouveau prêt à l’Etat tunisien, d’un montant de 500 millions de dollars. Les Etats-Unis ont suivi, quelques heures après pour accorder un prêt de 10 millions de dollars. François Hollande (UE) leur emboite le pas en se rendant le 7 février à Tunis.

Ceux parmi les militants politiques et syndicaux qui tiennent à l’indépendance du mouvement de masse, se battent aujourd’hui pour la réalisation des objectifs de la révolution. Le chemin est encore difficile, mais tous les espoirs restent permis, tant que le peuple reste vigilant et mobilisé contre toutes les faces de la réaction.

Gloire à nos Martyrs !
Vive le Front Populaire !

Le Front populaire de Tunisie – Coordination Ile de France, fidèle à ses martyrs organise une Soirée – Hommage à notre camarade Chokri Belaïd :
Débat, projection de films, Exposition photos, poésie, témoignage, musique...
Samedi 8 février 2013 à partir de 18h30 Au CICP - 21ter rue Voltaire - Paris 11e - Metro Rue des Boulets - Ligne 9.

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