mercredi 21 septembre 2016

Israël/Palestine : Trois Israéliens blessés, deux assaillants palestiniens tués en Cisjordanie


Un militaire israélien interpelle un Palestinien sur les lieux d'une attaque au couteau ayant visé des soldats, le 19 septembre 2016 à Hébron (Afp)

Deux nouvelles attaques au couteau de Palestiniens contre les forces israéliennes ont fait trois blessés et coûté la vie à deux de leurs auteurs lundi, renforçant la crainte d'un accès de fièvre à l'approche des grandes fêtes juives.
Après une accalmie dans les violences, Jérusalem et la Cisjordanie ont connu leur sixième et septième attentats anti-israéliens depuis vendredi. Trois policiers israéliens ont été blessés, dont une gravement. Un autre assaillant palestinien est dans un état critique.
Pour Israël, la reprise des attaques, qui a coïncidé avec la fin des congés musulmans de l'Aïd al-Adha (fête du Sacrifice), fait redouter une nouvelle flambée avec les grandes fêtes juives de Rosh Hashana, Yom Kippour et Souccot à partir d'octobre. En 2015 déjà, ces célébrations avaient été une période de vives tensions.
Deux Palestiniens, identifiés comme Mohanad Al-Rajabi, 21 ans, et Amir Al-Rajabi, 17 ans, ont été tués en tentant de poignarder des policiers israéliens à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, territoire sous occupation israélienne depuis presque un demi-siècle, a rapporté la police israélienne.
Ils s'approchaient d'un barrage israélien proche du tombeau des Patriarches (mosquée d'Ibrahim pour les musulmans), lieu saint et ultra-sensible révéré par les juifs et les musulmans, quand les policiers leur ont demandé de s'écarter pour se soumettre à un contrôle, a dit la police. Ils ont refusé d'obtempérer, ont tour à tour tiré un couteau et les forces israéliennes ont ouvert le feu, a dit la police.
L'un est mort sur place, l'autre a succombé plus tard à ses blessures à l'hôpital. Un policier a été très légèrement blessé.
Dans la matinée, un Palestinien de 20 ans, identifié sur les réseaux sociaux comme Ayman Hassan Al-Kurd, a gravement blessé au couteau une policière de 38 ans, et moins sévèrement un policier d'une quarantaine d'années, à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël, a dit la police israélienne.
Une vidéo publiée par la police montre l'agresseur suivre les deux policiers sous les murs de la Vieille ville, puis se ruer sur l'un d'eux et le poignarder brutalement à plusieurs reprises dans le cou.
Le second policier a ouvert le feu sur l'assaillant. Ce dernier, atteint à la tête et aux jambes, a été hospitalisé dans un état critique, a dit l'hôpital.
La policière a été opérée et se trouvait dans un état très grave mais stable en soins intensifs, a dit l'hôpital Shaare Zedek.
Jérusalem, les Territoires palestiniens et Israël sont en proie à des violences qui ont coûté la vie à 229 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un Soudanais depuis le 1er octobre 2015, selon un décompte de l'AFP.
La majorité des Palestiniens tués l'ont été en perpétrant ou tentant de perpétrer des attaques anti-israéliennes, principalement à l'arme blanche.
Le rythme des attentats avait diminué ces derniers mois. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié lui-même de "délicate" la période à venir des fêtes juives. Netanyahu a annoncé dimanche que la police et l'armée renforçaient leur dispositif.
Ces fêtes voient les juifs affluer dans la Vieille ville et visiter plus nombreux l'explosive Esplanade des Mosquées qui la surplombe. Troisième lieu saint de l'Islam, l'Esplanade des Mosquées est aussi révérée comme le site du second Temple juif détruit par les Romains en 70.
Par un héritage de l'histoire, l'esplanade reste sous la garde de la Jordanie. Mais Israël en contrôle tous les accès. Les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade, mais prier leur y est interdit.
Le surcroît de visites par les juifs, les agissements de certains d'entre eux qui défient les interdits et les prétentions d'une minorité qui veut reconstruire le temple nourrissent l'inquiétude chez les Palestiniens qu'Israël ne prenne le contrôle du site, symbole national et religieux ultime pour eux.
Le gouvernement israélien se défend de vouloir remettre en cause le statu quo et dénonce les incitations à la haine et la désinformation propagées selon eux par les médias et les réseaux sociaux.
Les Affaires étrangères palestiniennes ont, elles, accusé le gouvernement israélien de "verser de l'huile sur le feu" en imposant de nouvelles mesures de répression, comme la mise en place de checkpoints supplémentaires ou le bouclage de villages.

(19-09-2016)

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