Le président palestinien Mahmud Abbas a mis en garde dimanche contre
un "désastre national" au cas où un des 1550 prisonniers palestiniens
en grève de la faim décéderait dans une prison israélienne.
Deux des détenus, Bilal Diab et Thaer Halahla, ont cessé de
s’alimenter depuis 75 jours et la communauté internationale, comme les
organisations de défense des droits de l’Homme, s’alarment de l’état de
santé des grévistes de la faim.
"La situation des prisonniers est extrêmement dangereuse. Certains
d’entre eux risquent des lésions très graves, ce qui serait un désastre
national que personne ne saurait tolérer", a prévenu Mahmud Abbas avant de
présider une réunion du Comité exécutif de l’Organisation de libération
de la Palestine (OLP).
"J’espère et je prie Dieu que personne ne souffre davantage car ce serait une énorme catastrophe", a-t-il insisté.Le président palestinien a évoqué le sort des prisonniers lors de sa
rencontre samedi soir avec l’envoyé spécial israélien, Yitzhak Molcho,
porteur d’une lettre du Premier ministre Benjamin Netanyahu sur le
processus de paix.
L’OLP a affirmé dimanche son soutien à la position de Abbas "sur
l’impératif de relâcher les prisonniers et mettre fin à leurs
souffrances". L’organisation a aussi appelé à un jeûne de 24 heures
lundi en solidarité avec les détenus.Selon la porte-parole de l’administration pénitentiaire, environ
1.550 détenus palestiniens sont actuellement en grève de la faim.Des responsables palestiniens ont dit espérer prochainement une
réponse positive des autorités israéliennes aux revendications des
prisonniers. Mais ils ont prévenu que les détenus intensifieraient leur
mouvement sans précédent, en cas d’échec des négociations en cours.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a fait état de
contacts entre l’Egypte et l’Etat hébreu pour tenter de régler la crise,
mais il a accusé Israël d’avoir "changé d’avis"."La partie israélienne joue avec les mots. Après les efforts louables
des Egyptiens (...) afin de répondre aux exigences israéliennes, et
tenter de mettre fin à la grève de la faim et à la crise, les Israéliens
ont changé d’avis il y a deux jours", a affirmé à l’AFP le numéro deux
du Hamas, Musa Abu Marzuk, dans une interview dimanche au Caire.Selon lui, les autorités israéliennes sont revenues sur leurs
promesses de lever les mesures d’isolement contre certains prisonniers
et de faciliter les visites des familles.Les détenus réclament l’abolition de l’isolement carcéral et de la
détention administrative, qui permet l’incarcération sans inculpation ni
jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment,
ainsi que l’autorisation des visites de proches pour les prisonniers
originaires de Gaza.
L’envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair,
s’est déclaré samedi "de plus en plus inquiet de la dégradation de
l’état de santé des prisonniers palestiniens qui sont en grève de la
faim dans les prisons israéliennes".Vendredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite
"extrêmement préoccupée par l’état de santé de plus de 1.600 détenus" en
grève de la faim en Israël et a appelé l’Etat hébreu à leur "assurer un
accès immédiat et approprié aux soins".
Le règlement de la crise devient pressant à l’approche du 15 mai, le
jour de la "Nakba" ("catastrophe"), l’exode des populations
palestiniennes après la création de l’Etat d’Israël en 1948,
anniversaire marqué chaque année par des manifestations et un regain de
tensions dans les Territoires palestiniens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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