L’Armée syrienne libre (ASL) a nié toute responsabilité dans le rapt de
pèlerins chiites libanais dans le nord de la Syrie, attribué à cette
force d’opposition armée, dont un bastion, Rastan, était violemment
bombardé mercredi par les troupes gouvernementales.
"L’ASL n’est pas du tout responsable de cet enlèvement. Nous n’opérons
pas comme ça. C’est une tentative de porter atteinte à l’image de
l’ASL", a indiqué le général Mustafa Al-Cheikh, chef du Conseil
militaire de l’ASL basé en Turquie.
"Nous condamnons cet enlèvement qui ne relève pas des valeurs de la
révolution" syrienne, a-t-il poursuivi, affirmant que l’enlèvement était
"sans doute l’oeuvre du régime qui veut semer le chaos dans la région".
Le Conseil national syrien soupçonne également le régime de Bashar al-Assad d’être derrière l’enlèvement de mardi.
Dans un communiqué, le CNS "n’écarte pas l’implication du régime syrien
sécuritaire dans cette opération en vue de créer des troubles au Liban,
un pays frère qui accueille les réfugiés, les blessés et les persécutés
du peuple syrien".
Les Libanais sont divisés entre pro et antisyriens, et les autorités
syriennes sont de plus en plus irritées par le soutien apporté aux
rebelles syriens dans le nord du Liban.
L’agence libanaise (ANI) a annoncé mardi l’enlèvement de 13 Libanais
chiites dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie, alors qu’ils
revenaient en bus d’un pèlerinage en Iran, attribuant ce rapt à l’ASL.
Dans la nuit, un avion transportant des femmes qui faisaient partie du
groupe de pèlerins a atterri à Beyrouth. La plupart d’entre elles ont
assuré à la presse que les hommes armés s’étaient identifiés comme "des
membres de l’ASL".
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Adnan Mansur, a indiqué
dans la nuit que les autres membres groupe allaient être libérés "dans
les prochaines heures".
L’opposition armée a été accusée d’avoir mené un autre enlèvement, celui
de trois camionneurs iraniens kidnappés lundi en Syrie selon le chargé
d’affaires iranien à Damas cité mercredi par les médias iraniens.
Selon Abbas Golrou, les trois camionneurs acheminaient en Syrie du
"matériel" non identifié en provenance d’Iran lorsqu’ils ont été
enlevés.
Près d’une trentaine d’Iraniens, travailleurs ou pèlerins, ont été
enlevés en Syrie depuis le début en mars 2011 du soulèvement contre le
régime.
Téhéran, principal allié de Damas, a été accusé par les
services de renseignement occidentaux et l’opposition syrienne de
fournir des armes aux forces du régime.
En Syrie, l’engrenage de la violence se poursuit avec la mort mercredi
d’au moins six personnes, dont trois tuées par l’explosion d’une bombe
visant un bus sur la route de l’aéroport international de Damas, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les troupes gouvernementales syriennes bombardent en outre sans relâche
la ville rebelle de Rastan dans le centre du pays, qui selon les
insurgés abrite un grand nombre de haut-gradés rebelles la défendant
farouchement.
Cette ville, encerclée par l’armée et presque vidée de ses habitants,
échappe depuis plusieurs mois au contrôle des troupes gouvernementales
qui ont tenté à plusieurs reprises, en vain, de la reprendre.
Un civil a été tué dans la région d’Alep (nord) par des tirs des forces
régulières et un autre à Qusseir, dans la province de Homs (centre)
abattu par un tireur embusqué.
Mardi, 26 personnes dont 14 civils et 12 soldats ont été tuées dans les
violences, malgré la présence de quelque 270 observateurs de l’ONU. Ces
derniers ne parviennent pas à faire respecter la trêve préconisée par le
plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan, quotidiennement
violée depuis le 12 avril.
L’enlèvement de Libanais chiites a entraîné la mobilisation de la
communauté chiite libanaise, qui a manifesté et bloqué des rues de
Beyrouth mardi.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lancé un appel à "la retenue",
assurant que "des contacts ont été pris avec les autorités syriennes et
avec d’autres pays influents dans la région pour assurer leur
libération".
La contagion des violences en Syrie au Liban est une "menace réelle" et
pourrait "très mal se terminer", a mis en garde le ministre russe des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Des experts estiment que le Liban est devenu l’otage du conflit syrien,
après une série d’incidents meurtriers impliquant des Libanais hostiles
et favorables au régime Assad.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire