La Russie ne laissera pas le Conseil de Sécurité des Nations unies
autoriser une intervention militaire en Syrie, a prévenu mardi le
vice-ministre russe des Affaires étrangères tandis que Pékin réaffirmait
dans le même temps son opposition à toute intervention armée.
Moscou est "catégoriquement opposée à toute intervention extérieure
dans le conflit syrien qui ne ferait qu’aggraver la situation avec des
conséquences incalculables pour la Syrie et le reste de la région", a
souligné le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi
Gatilov, cité par l’agence de presse INTERFAX.
A Pékin, la porte-parole du ministère chinois des Affaires
étrangères, Liu Weimin, a rappelé que "la Chine s’oppos(ait) à toute
intervention militaire" et qu’elle "ne soutient aucun changement forcé
de régime".
Ces mises au point font suite aux propos tenus mardi par le président
français François Hollande, qui, face à l’indignation provoquée par le
massacre de plus de 100 civils syriens en fin de semaine dernière à
Houla, n’a pas exclu une intervention armée dans un cadre international.
Une action militaire "n’est pas exclue à condition qu’elle se fasse
dans le respect du droit international, c’est-à-dire par une
délibération du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré sur FRANCE 2.
Depuis le début de la crise syrienne, la Russie et la Chine, qui
disposent d’un droit de veto, ont déjà mis en échec deux projets de
résolution du Conseil de sécurité qui aurait condamné la répression
menée par le régime de Bashar al Assad.
Elles ont en revanche accepté la création de la Mission de
supervision des Nations unies en Syrie (MISNUS) par la résolution 2043
votée à l’unanimité pour surveiller le cessez-le-feu entré théoriquement
en vigueur le 12 avril.
Elles ont également voté la déclaration non contraignante adoptée
après le carnage de Houla, qui critique l’emploi par l’armée syrienne
d’armes lourdes dans des centres de population et appelle le régime de
Bashar al Assad comme ses ennemis à mettre fin à la violence.
Cette déclaration, a poursuivi Guennadi Gatilov, constitue "un signal
fort aux parties syriennes et une réaction suffisante de la part du
Conseil aux derniers développements". "Nous pensons que toute
considération au Conseil de sécurité quant à de nouvelles mesures visant
à influencer la situation serait à présent prématurée", a-t-il ajouté.
Le président russe, Vladimir Poutine, sera reçu vendredi soir à Paris par François Hollande.
Pékin a indiqué par ailleurs qu’aucune décision n’avait été prise sur
une possible expulsion de diplomates syriens à l’image de ce qui s’est
passé dans les pays occidentaux en riposte au carnage de Houla.
"Je n’ai pas entendu qu’il y ait eu le moindre impact sur l’ambassade de Syrie en Chine", a dit Liu Weimin.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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