lundi 21 mai 2012

Syrie : la recherche d’une solution pacifique est à un "moment critique" pour l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a averti lundi que la recherche d’une solution pacifique à la crise syrienne était à un "moment critique" et réitéré sa crainte d’une guerre civile généralisée, après les violations répétées du plan de paix.

Les combats se sont intensifiés près de Damas entre soldats et insurgés dont neuf ont péri et les raids et bombardements de l’armée contre les bastions rebelles n’ont pas cessé, malgré la présence d’observateurs de l’ONU chargés de surveiller un cessez-le-feu théorique proclamé le 12 avril.

De plus, les craintes d’un débordement au Liban voisin de la crise en Syrie augmentent, après des affrontements nocturnes à Beyrouth (deux morts) entre groupes hostile et favorable au régime de Bashar al-Assad qui réprime depuis 14 mois dans le sang une révolte populaire qui s’est militarisée.

Le Liban, pendant 30 ans sous l’hégémonie syrienne, reste divisé entre pro et anti-Assad. L’opposition libanaise a accusé Damas de vouloir semer le chaos au pays du Cèdre pour détourner l’attention du conflit en Syrie, où des milliers de personnes ont péri depuis l’éclatement de la révolte en mars 2011.

Lors d’un entretien avec le président français François Hollande en marge du sommet de l’Otan à Chicago, Ban Ki-Moon a dit "que nous étions à un moment critique dans la recherche d’une solution pacifique de la crise, qu’il restait extrêmement préoccupé des risques d’une guerre civile généralisée en Syrie et était inquiet de la flambée de violence au Liban", selon son porte-parole.

Les quelque 260 observateurs déployés par l’ONU en Syrie ont été jusqu’à présent incapables de faire respecter le cessez-le-feu préconisé par le plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan et quotidiennement violé.

Ce plan, appuyé par le Conseil de sécurité, a été pourtant accepté par le pouvoir syrien qui, refusant de reconnaître la contestation, assure combattre des "terroristes armés par l’étranger".

L’ONU a accusé tant le régime que la rébellion, qui se rejettent la responsabilité, de la poursuite des violences.

Ainsi à Douma, à 13 km au nord-est de Damas, neuf soldats rebelles ont été tués avant l’aube dans une embuscade tendue par les forces gouvernementales, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Toujours dans la région de Damas, les troupes ont tiré sur des participants à des funérailles, a ajouté l’ONG.
La veille, de violents combats avaient éclaté près de cette ville cible de roquettes de l’armée. Une explosion s’y était produite sans faire de blessé à quelques mètres du convoi du chef des observateurs de l’ONU, Robert Mood, et du secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de paix, Hervé Ladsous.

Ailleurs dans le pays, cinq civils ont été tués : deux dans un bombardement et un raid de l’armée contre la province de Hama (centre), un par des hommes armés non identifiés dans la province voisine de Homs et deux en marge de combats entre soldats et déserteurs à Banias (ouest), a ajouté l’OSDH.

Des combats se déroulaient également dans les régions d’Idleb (nord-ouest) et d’Alep (nord), où ont été entendus les bruits de tirs et d’explosions, selon l’ONG.

Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a répété dimanche que l’alliance atlantique "n’a pas l’intention d’intervenir" en Syrie, même si elle est "très inquiète de la situation".

Il a affirmé le soutien de l’organisation au plan Annan prévoyant outre un cessez-le-feu, l’ouverture d’un dialogue politique, un accès humanitaire dans tout le pays et la libération de prisonniers.

Selon l’OSDH, plus de 12.000 personnes ont péri en Syrie depuis mars 2011, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales.

Enfin, Assad a convoqué jeudi le nouveau Parlement, élu le 7 mai à l’issue d’un scrutin organisé sur fond de violence et boycotté par l’opposition.

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