Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a averti lundi que la
recherche d’une solution pacifique à la crise syrienne était à un
"moment critique" et réitéré sa crainte d’une guerre civile généralisée,
après les violations répétées du plan de paix.
Les combats se sont intensifiés près de Damas entre soldats et
insurgés dont neuf ont péri et les raids et bombardements de l’armée
contre les bastions rebelles n’ont pas cessé, malgré la présence
d’observateurs de l’ONU chargés de surveiller un cessez-le-feu théorique
proclamé le 12 avril.
De plus, les craintes d’un débordement au Liban voisin de la crise en
Syrie augmentent, après des affrontements nocturnes à Beyrouth (deux
morts) entre groupes hostile et favorable au régime de Bashar al-Assad
qui réprime depuis 14 mois dans le sang une révolte populaire qui s’est
militarisée.
Le Liban, pendant 30 ans sous l’hégémonie syrienne, reste divisé
entre pro et anti-Assad. L’opposition libanaise a accusé Damas de
vouloir semer le chaos au pays du Cèdre pour détourner l’attention du
conflit en Syrie, où des milliers de personnes ont péri depuis
l’éclatement de la révolte en mars 2011.
Lors d’un entretien avec le président français François Hollande en
marge du sommet de l’Otan à Chicago, Ban Ki-Moon a dit "que nous étions à un
moment critique dans la recherche d’une solution pacifique de la crise,
qu’il restait extrêmement préoccupé des risques d’une guerre civile
généralisée en Syrie et était inquiet de la flambée de violence au
Liban", selon son porte-parole.
Les quelque 260 observateurs déployés par l’ONU en Syrie ont été
jusqu’à présent incapables de faire respecter le cessez-le-feu préconisé
par le plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan et
quotidiennement violé.
Ce plan, appuyé par le Conseil de sécurité, a été pourtant accepté
par le pouvoir syrien qui, refusant de reconnaître la contestation,
assure combattre des "terroristes armés par l’étranger".
L’ONU a accusé tant le régime que la rébellion, qui se rejettent la responsabilité, de la poursuite des violences.
Ainsi à Douma, à 13 km au nord-est de Damas, neuf soldats rebelles
ont été tués avant l’aube dans une embuscade tendue par les forces
gouvernementales, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme
(OSDH).
Toujours dans la région de Damas, les troupes ont tiré sur des participants à des funérailles, a ajouté l’ONG.
La veille, de violents combats avaient éclaté près de cette ville
cible de roquettes de l’armée. Une explosion s’y était produite sans
faire de blessé à quelques mètres du convoi du chef des observateurs de
l’ONU, Robert Mood, et du secrétaire général adjoint de l’ONU pour les
opérations de paix, Hervé Ladsous.
Ailleurs dans le pays, cinq civils ont été tués : deux dans un
bombardement et un raid de l’armée contre la province de Hama (centre),
un par des hommes armés non identifiés dans la province voisine de Homs
et deux en marge de combats entre soldats et déserteurs à Banias
(ouest), a ajouté l’OSDH.
Des combats se déroulaient également dans les régions d’Idleb
(nord-ouest) et d’Alep (nord), où ont été entendus les bruits de tirs et
d’explosions, selon l’ONG.
Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a répété
dimanche que l’alliance atlantique "n’a pas l’intention d’intervenir" en
Syrie, même si elle est "très inquiète de la situation".
Il a affirmé le soutien de l’organisation au plan Annan prévoyant
outre un cessez-le-feu, l’ouverture d’un dialogue politique, un accès
humanitaire dans tout le pays et la libération de prisonniers.
Selon l’OSDH, plus de 12.000 personnes ont péri en Syrie depuis mars
2011, en majorité des civils tués par les forces gouvernementales.
Enfin, Assad a convoqué jeudi le nouveau Parlement, élu le 7 mai à
l’issue d’un scrutin organisé sur fond de violence et boycotté par
l’opposition.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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