mercredi 23 mai 2012

Arabie Saoudite/Yémen : Ryad s'engage à une aide économique au Yémen au bord de l'effondrement

Le Yémen a reçu mercredi des promesses d’aide de quatre milliards de dollars de donateurs craignant l’effondrement économique de ce pays meurtri par les violences, dont 3,25 milliards de la seule Arabie saoudite.

"Dans le but de préserver la stabilité et la sécurité du Yémen, l’Arabie saoudite va fournir une aide de 3,25 mds USD consacrée aux projets de développement, qui seront déterminés avec la partie yéménite", a annoncé le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal.

Le ministre s’exprimait lors d’une réunion à Ryad des "Amis du Yémen", réunissant une trentaine de pays et d’organisations internationales, dont les monarchies du Golfe et les principales puissances occidentales. Il a appelé les donateurs à faire preuve de générosité.

Au terme de la réunion, le vice-ministre britannique aux Affaires étrangères Alistair Burt a déclaré à la presse que le "total des promesses d’aide aujourd’hui atteint les 4 milliards de dollars dont 44 millions de dollars à la charge de la Grande-Bretagne".

Le prince Saoud a qualifié de "constructive" la rencontre dont l’objectif est la "stabilité du Yémen, essentielle à son développement économique". Il a souligné que le soutien apporté au Yémen incluait "de l’expertise dans les domaines de l’économie, de la sécurité et des affaires militaires".

Au début des travaux, le Premier ministre yéménite Mohamed Basindawa avait souhaité une aide pour "consolider l’économie" de son pays. "Nous attendons votre aide, ne nous décevez pas".

Le chef de la diplomatie yéménite Abou Bakr Al-Kurbi a souligné le besoin urgent d’une aide humanitaire de 460 millions de dollars.

Sept organisations d’aide internationale, dont OXFAM, CARE et Save the Children, ont averti que le Yémen était au bord d’une "crise alimentaire catastrophique" et demandé à la communauté internationale "d’intensifier les efforts" en faveur de ce pays.

Dans un communiqué, elles ont souligné qu’au moins 10 millions de personnes, soit environ 44% de la population, "n’ont pas assez à manger", ajoutant qu’un enfant sur trois souffrait de "malnutrition sévère".
Le pays est au bord de l’effondrement économique. Ses difficultés ont été aggravées par le soulèvement qui a abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh en février dernier et ouvert une transition politique incertaine.

Devant cette réunion des "Amis du Yémen", groupe né lors d’une conférence internationale en janvier 2010 à Londres, Mohamed Basindawa a affirmé que son gouvernement était conscient que le développement économique ne serait pas possible sans le rétablissement de la sécurité.

Sur ce plan, le pays reste confronté à la menace directe d’Al-Qaïda qui a pris pied dans le sud et l’est du pays et que l’armée peine à déloger de ses bastions, en dépit d’une offensive d’envergure sanglante lancée le 12 mai.

Al-Qaïda a riposté en frappant avec force lundi à Sanaa où l’un de ses kamikazes s’est fait explosé au milieu de la répétition d’une parade militaire, faisant 96 morts parmi les soldats et quelque 300 blessés.

La présence d’Al-Qaïda au Yémen inquiète profondément ses voisins comme l’Arabie saoudite et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête.

Le Yémen reste un pays "pauvre et instable" et "nous allons continuer à travailler avec le gouvernement pour essayer d’identifier les leaders d’Al-Qaïda et tenter de prévenir" leurs actes, a déclaré le président américain Barack Obama après l’attentat de Sanaa.

Le royaume saoudien a proposé d’accueillir du 27 au 30 juin la prochaine réunion des donateurs du Yémen.

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