Le Yémen a reçu mercredi des promesses d’aide de quatre milliards de
dollars de donateurs craignant l’effondrement économique de ce pays
meurtri par les violences, dont 3,25 milliards de la seule Arabie
saoudite.
"Dans le but de préserver la stabilité et la sécurité du Yémen,
l’Arabie saoudite va fournir une aide de 3,25 mds USD consacrée aux
projets de développement, qui seront déterminés avec la partie
yéménite", a annoncé le ministre saoudien des Affaires étrangères, le
prince Saoud Al-Fayçal.
Le ministre s’exprimait lors d’une réunion à Ryad des "Amis du
Yémen", réunissant une trentaine de pays et d’organisations
internationales, dont les monarchies du Golfe et les principales
puissances occidentales. Il a appelé les donateurs à faire preuve de
générosité.
Au terme de la réunion, le vice-ministre britannique aux Affaires
étrangères Alistair Burt a déclaré à la presse que le "total des
promesses d’aide aujourd’hui atteint les 4 milliards de dollars dont 44
millions de dollars à la charge de la Grande-Bretagne".
Le prince Saoud a qualifié de "constructive" la rencontre dont
l’objectif est la "stabilité du Yémen, essentielle à son développement
économique". Il a souligné que le soutien apporté au Yémen incluait "de
l’expertise dans les domaines de l’économie, de la sécurité et des
affaires militaires".
Au début des travaux, le Premier ministre yéménite Mohamed Basindawa
avait souhaité une aide pour "consolider l’économie" de son pays. "Nous
attendons votre aide, ne nous décevez pas".
Le chef de la diplomatie yéménite Abou Bakr Al-Kurbi a souligné le
besoin urgent d’une aide humanitaire de 460 millions de dollars.
Sept organisations d’aide internationale, dont OXFAM, CARE et Save
the Children, ont averti que le Yémen était au bord d’une "crise
alimentaire catastrophique" et demandé à la communauté internationale
"d’intensifier les efforts" en faveur de ce pays.
Dans un communiqué, elles ont souligné qu’au moins 10 millions de
personnes, soit environ 44% de la population, "n’ont pas assez à
manger", ajoutant qu’un enfant sur trois souffrait de "malnutrition
sévère".
Le pays est au bord de l’effondrement économique. Ses difficultés ont
été aggravées par le soulèvement qui a abouti au départ du président
Ali Abdallah Saleh en février dernier et ouvert une transition politique
incertaine.
Devant cette réunion des "Amis du Yémen", groupe né lors d’une
conférence internationale en janvier 2010 à Londres, Mohamed Basindawa a
affirmé que son gouvernement était conscient que le développement
économique ne serait pas possible sans le rétablissement de la sécurité.
Sur ce plan, le pays reste confronté à la menace directe d’Al-Qaïda
qui a pris pied dans le sud et l’est du pays et que l’armée peine à
déloger de ses bastions, en dépit d’une offensive d’envergure sanglante
lancée le 12 mai.
Al-Qaïda a riposté en frappant avec force lundi à Sanaa où l’un de
ses kamikazes s’est fait explosé au milieu de la répétition d’une parade
militaire, faisant 96 morts parmi les soldats et quelque 300 blessés.
La présence d’Al-Qaïda au Yémen inquiète profondément ses voisins
comme l’Arabie saoudite et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête.
Le Yémen reste un pays "pauvre et instable" et "nous allons continuer
à travailler avec le gouvernement pour essayer d’identifier les leaders
d’Al-Qaïda et tenter de prévenir" leurs actes, a déclaré le président
américain Barack Obama après l’attentat de Sanaa.
Le royaume saoudien a proposé d’accueillir du 27 au 30 juin la prochaine réunion des donateurs du Yémen.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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