Un groupe de pèlerins chiites libanais a été enlevé mardi par les
rebelles en Syrie, a indiqué l’agence officielle libanaise, poussant le
chef du Hezbollah à appeler à la retenue au Liban, où les tensions entre
pro et anti-Assad se multiplient.
Treize Libanais de confession chiite ont été enlevés par l’Armée
syrienne libre (ASL, composée en majorité des déserteurs) mardi dans la
province d’Alep (nord) alors qu’ils revenaient dans leur pays après un
pèlerinage en Iran, a rapporté ANI. L’ASL n’a pas réagi dans l’immédiat.
En soirée, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a appelé ses compatriotes à la retenue.
"Je vous appelle tous à la retenue, personne ne doit se livrer à des
actes individuels en bloquant des routes ou en commettant des
violences", a dit le dirigeant du Hezbollah sur Al-Manar, la chaîne de
ce parti, en affirmant que des contacts ont été pris avec la Syrie et
avec des "pays influents" pour régler cette affaire.
Sayyed Nasrallah a également demandé à ses partisans de ne pas se livrer à des actes de vengeance contre des Syriens au Liban.
Peu après l’annonce de l’enlèvement, des milliers de personnes se sont
rassemblées dans la banlieue sud et chiite de Beyrouth pour manifester
contre les enlèvements. Elles ont bloqué plusieurs axes avec des pneus
en feu et des ordures. Les routes ont été rouvertes en fin de soirée.
Le chef de l’opposition, Saad Hariri, a condamné le rapt et appelé à une libération immédiate des Libanais.
Des experts estiment que le Liban est devenu l’otage du conflit qui a
lieu chez son voisin après une série d’incidents meurtriers impliquant
des Libanais hostiles et favorables au régime du président Bashar
al-Assad.
Le Hezbollah reproche à l’opposition libanaise, qui soutient la révolte
en Syrie, d’avoir transformé le nord du pays en "passage" pour les
rebelles.
Le 12 mai, l’arrestation d’un islamiste sympathisant de la révolte avait
mis le feu aux poudres à Tripoli, la principale ville du Nord. Cet
homme, Chadi al-Mawlawi, a affirmé mardi, peu après sa libération, avoir
été torturé en vue de faire des "aveux" sur des liens avec Al-Qaïda.
Des accrochages entre sunnites anti-Assad et alaouites pro-Damas avaient fait ensuite dix morts dans cette ville.
Les violences se sont étendues lundi à Beyrouth où des heurts entre pro
et anti-Assad ont fait deux morts au lendemain du meurtre d’un
dignitaire sunnite hostile au régime syrien.
Le roi Abdallah d’Arabie saoudite, qui critique vivement Damas, a appelé
le président libanais Michel Sleimane à intervenir face à la "gravité"
de la crise, afin d’empêcher le pays de replonger dans la guerre civile.
En Syrie, les violences ont fait mardi 16 morts (sept soldats, sept civils et deux déserteurs) à travers le pays.
Les violences se poursuivent sans relâche malgré la présence de quelque
270 observateurs de l’ONU qui ont été jusqu’à présent incapables de
faire respecter la trêve préconisée par le plan de paix de l’émissaire
international Kofi Annan, quotidiennement violée depuis le 12 avril.
L’ONU accuse tant le régime que la rébellion, qui se rejettent la
responsabilité, de la poursuite des violences qui ont fait plus de
12 000 morts depuis le début le 15 mars 2011 d’une révolte populaire
sans précédent réprimée par le régime.
La Turquie a estimé mardi que les efforts entrepris par la communauté
internationale pour venir à bout de la crise syrienne étaient
insuffisants.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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