Une personne a été tuée et sept autres ont été blessées jeudi dans de
nouveaux heurts entre sunnites et alaouites à Tripoli, la grande ville
du nord du Liban, a affirmé un responsable des services de sécurité à
l’AFP.
"Des affrontements intermittents à la roquette et à la mitrailleuse se
déroulent depuis 04H00 du matin (01H00 GMT) entre le quartier de Bab
al-Tebbaneh (majoritairement sunnite et hostile au régime syrien) et le
quartier voisin de Jabal Mohsen (à majorité alaouite pro-régime), a
indiqué cette source, précisant que des maisons ont été brûlées.
L’armée libanaise déployée depuis lundi dans ces zones sensibles a tiré
en direction de l’origine des tirs, mais a dû se replier légèrement sur
la rue de Syrie qui sépare les deux quartiers, a constaté le
correspondant de l’AFP.
Vers midi, la situation s’est calmé malgré quelques tirs sporadiques.
Des affrontements entre des habitants de Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen
avaient fait neuf morts et des dizaines de blessés entre samedi et
lundi, avant que l’armée n’intervienne et ne rétablisse le calme.
Depuis le début de la révolte contre le régime syrien en mars 2011, des
heurts confessionnels ont éclaté à plusieurs reprises à Tripoli, faisant
craindre un débordement de la crise dans ce petit pays, mais ces
affrontements sont les plus meurtriers.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a exprimé son inquiétude quant aux répercussions de la crise syrienne.
"Le feu couve sous les cendres", a-t-il dit lors d’un conseil des
ministres mercredi soir, selon la presse, estimant qu’il n’était "pas
rassuré".
"Tout ce qui se passe en Syrie rejaillit au Liban (...) le gouvernement
tente d’éloigner ce calice amer", a-t-il indiqué la veille.
De son côté, le chef du Parti arabe démocratique, Rifaat Eid, qui
représente la majorité des alaouites au Liban a estimé que si l’escalade
se poursuivait, "personne pourra rétablir la situation sauf une armée
arabe", souhaitant que ce soit "l’armée syrienne".
Ancienne puissance de tutelle pendant 30 ans, la Syrie a maintenu ses
troupes au Liban jusqu’en 2005, lorsqu’elle a été obligée de les retirer
sous la pression de la rue et de la communauté internationale après
l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, pour lequel
Damas a été pointé du doigt.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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