jeudi 17 mai 2012

Liban: un mort dans de nouveaux heurts entre sunnites et alaouites

Une personne a été tuée et sept autres ont été blessées jeudi dans de nouveaux heurts entre sunnites et alaouites à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, a affirmé un responsable des services de sécurité à l’AFP.

"Des affrontements intermittents à la roquette et à la mitrailleuse se déroulent depuis 04H00 du matin (01H00 GMT) entre le quartier de Bab al-Tebbaneh (majoritairement sunnite et hostile au régime syrien) et le quartier voisin de Jabal Mohsen (à majorité alaouite pro-régime), a indiqué cette source, précisant que des maisons ont été brûlées.

L’armée libanaise déployée depuis lundi dans ces zones sensibles a tiré en direction de l’origine des tirs, mais a dû se replier légèrement sur la rue de Syrie qui sépare les deux quartiers, a constaté le correspondant de l’AFP.

Vers midi, la situation s’est calmé malgré quelques tirs sporadiques.

Des affrontements entre des habitants de Bab al-Tebbaneh et Jabal Mohsen avaient fait neuf morts et des dizaines de blessés entre samedi et lundi, avant que l’armée n’intervienne et ne rétablisse le calme.
Depuis le début de la révolte contre le régime syrien en mars 2011, des heurts confessionnels ont éclaté à plusieurs reprises à Tripoli, faisant craindre un débordement de la crise dans ce petit pays, mais ces affrontements sont les plus meurtriers.

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a exprimé son inquiétude quant aux répercussions de la crise syrienne.

"Le feu couve sous les cendres", a-t-il dit lors d’un conseil des ministres mercredi soir, selon la presse, estimant qu’il n’était "pas rassuré".

"Tout ce qui se passe en Syrie rejaillit au Liban (...) le gouvernement tente d’éloigner ce calice amer", a-t-il indiqué la veille.

De son côté, le chef du Parti arabe démocratique, Rifaat Eid, qui représente la majorité des alaouites au Liban a estimé que si l’escalade se poursuivait, "personne pourra rétablir la situation sauf une armée arabe", souhaitant que ce soit "l’armée syrienne".

Ancienne puissance de tutelle pendant 30 ans, la Syrie a maintenu ses troupes au Liban jusqu’en 2005, lorsqu’elle a été obligée de les retirer sous la pression de la rue et de la communauté internationale après l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, pour lequel Damas a été pointé du doigt.

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